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Terre-Neuve
et Labrador
La première session de 44e assemblée générale a débuté le 16
mars 1999. On a réélu Lloyd Snow (Trinity–Bay de Verde) à la présidence;
Douglas Oldford (Trinity North) est vice-président et président des
comités, et Gerald Smith (Port au Port), vice-président des comités. Le 22
mars, Paul Dicks (Humber West) a prononcé le discours du budget. Le
budget provincial pour l’exercice financier 1999-2000 s’élève à
3 535 653 800 $.
Le 24 mars, les infirmières ont déclenché une grève. Une
semaine plus tard, la Chambre a adopté une loi ordonnant leur retour au travail.
Le 1er avril, pendant les travaux, le président
a dû faire évacuer deux fois les tribunes. Dans un commentaire présenté par la
suite, il a indiqué qu’il n’était pas nécessaire de faire évacuer la tribune de
la presse lorsque les tribunes du public étaient dégagées.
À minuit le 31 mars, pendant la séance de la Chambre, le
premier ministre a demandé et obtenu le consentement unanime pour que les
députés chantent le « O Canada » et « The Ode To
Newfoundland » afin de marquer le 50e
anniversaire de l’entrée de la province dans la Confédération.
En réponse à une question de privilège soulevée par le
député de Signal Hill–Quidi Vidi, le président a déclaré que le fait de ne pas
céder régulièrement la parole au député pendant la période des questions ne
constituait pas une atteinte au privilège et que les critères régissant
l’intervention d’un groupe parlementaire à la Chambre relevaient de cette
dernière et non du président.
Le 12 mai, on a formé un comité spécial chargé d’examiner
le Règlement, y compris la question de la reconnaissance d’un groupe
parlementaire à la Chambre. Après avoir convenu de critères à cet égard, on a
décidé de ne pas les inclure dans les modifications au Règlement. Pour être
reconnu à la Chambre, un parti doit y faire élire trois députés, être un parti
enregistré conformément à l’Elections Act et avoir
présenté des candidats dans les deux tiers des circonscriptions lors des
élections générales précédentes. Le Comité a déposé son rapport le 13 décembre
et ses recommandations ont été adoptées le jour suivant.
- Parmi les modifications adoptées, mentionnons :
- L’élection du président au scrutin secret
- L’abolition des appels des décisions du président
- L’inclusion d’une disposition permettant au président
d’expulser un député qui fait fi de l’autorité de la présidence
- L’élimination des séances du vendredi et l’ajout d’une
heure additionnelle pour trois des quatre autres jours de séance
- L’élimination du débat d’ajournement du jeudi
- L’inclusion d’une période consacrée aux déclarations des
députés au début de chaque jour de séance
- Une certaine simplification de la procédure relative aux
travaux des crédits, afin d’éliminer les étapes purement formelles
L’inclusion d’un calendrier parlementaire dans les notes de
pratique, afin d’aider les députés à planifier avec plus de justesse leur emploi
du temps annuel.
Ces modifications entreront en vigueur au début de la
séance du printemps.
Le 29 avril, la Chambre d’assemblée a adopté une résolution
demandant au Parlement du Canada de modifier la Constitution pour que le nom de
la province devienne officiellement Terre-Neuve et Labrador.
Le 16 décembre, après l’ajournement des Fêtes, la Chambre
s’est réunie en session spéciale pour le dévoilement d’une plaque commémorant le
50e anniversaire de l’entrée dans la
Confédération. Cette plaque porte les noms des députés de la première assemblée
qui a suivi la Confédération ainsi que des députés actuels. Tous les députés,
anciens et actuels, avaient été invités. Parmi les députés de la première heure,
quatre seulement sont encore en vie. Ce sont James R.
Chalker, qui représentait le district de Harbour Grace, M. Harold Horwood, qui représentait le Labrador, M. Samuel Drover, qui représentait White Bay, et M. Maxwell Button qui représentait Trinity South.
La Chambre d’assemblée devrait reprendre ses travaux à la
mi-mars.
Elizabeth Murphy Greffière adjointe et greffière de comité
Manitoba
La première session de la 36e législature a débuté le 18 novembre 1999 par
l’élection d’un nouveau président au scrutin secret. M. George Hickes (NPD), député de la circonscription de
Point Douglas, est le premier président inuit de l’Assemblée législative du
Manitoba. Il a exercé pendant dix ans les fonctions de député, son premier
mandat remontant aux élections générales de 1990.
Le même jour, M. Conrad Santos,
député néo-démocrate élu pour la première fois en 1981 dans la circonscription
de Broadway, a été nommé au poste de vice-président. Le comté de Broadway ayant
été éliminé au printemps de 1999 lorsqu’on a modifié les limites des
circonscriptions électorales, M. Santos représente maintenant le comté de
Wellington. M. Harry Schellenberg, député de
Rossmere, et Mme Bonnie
Korzeniowski, députée de St. James, ont tous deux été nommés à la présidence
des comités pléniers.
La session législative
Le 25 novembre 1999, l’honorable Peter Liba, lieutenant-gouverneur, a lu le discours du
Trône. Le chef de l’opposition officielle a présenté un amendement qui a été
rejeté. Puis, le 9 décembre 1999, on a adopté la motion principale relative au
discours du Trône.
Pendant le débat sur ce discours, tous les partis se sont
entendus pour présenter une résolution d’urgence sur la crise que traversent les
agriculteurs de la province. La ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation,
Mme Rosann Wowchuk,
a parrainé cette résolution. L’opposition officielle a proposé un amendement
favorable. Le 30 novembre, on a adopté à l’unanimité la motion principale dans
ses nouveaux termes. La résolution réclamait du gouvernement fédéral qu’il
agisse immédiatement et accède à la demande du Manitoba de verser 300 millions
de dollars pour les exploitations agricoles familiales de la province.
Deux projets de loi ont été adoptés rapidement pendant
cette brève session de 14 jours. Le projet de loi no 3, Loi modifiant la Loi sur
les jours fériés dans le commerce de détail, visait à clarifier l’esprit de
certains articles de la loi existante. Une disposition de l’ancienne loi
permettait à une entreprise d’ouvrir le dimanche, sans restriction quant aux
heures, à condition qu’elle ait été fermée le samedi. Cette année, un problème a
surgi parce que le jour de Noël tombait un samedi, entraînant la fermeture des
commerces, et que l’après-Noël (Boxing Day), jour férié au Manitoba, tombait un
dimanche. En vertu de la loi en vigueur, les municipalités pouvaient adopter un
règlement permettant aux commerces d’ouvrir le dimanche de 12 h à
18 h. Les modifications du projet de loi no
3 énoncent très clairement que les heures de magasinage du dimanche demeurent
telles que prévues à l’origine dans la loi, peu importe qu’une entreprise ait
été fermée le samedi précédent. Le projet de loi a reçu la sanction royale le 6
décembre 1999.
On a suivi la procédure accélérée pour l’adoption d’une
autre mesure législative, le projet de loi no 2,
Loi modifiant la Loi sur la Ville de Winnipeg. On a
adopté cette mesure par suite d’incendies criminels qui ont fait rage dans tout
Winnipeg, mais en particulier dans le noyau central de la ville. Dans la plupart
des cas, il s’agissait de bâtiments vacants aux ouvertures condamnées, mais
plusieurs entreprises bien établies ont aussi été détruites par le feu. Comme
l’indiquent les notes explicatives du projet de loi, ce dernier avait pour objet
d’autoriser la ville de Winnipeg à prendre plusieurs types d’ordonnance à
l’égard de terrains ou de propriétés : des ordonnances interdisant les
nuisances ou réglementant les endroits mal entretenus et inesthétiques, des
ordonnances rendues par un agent de santé concernant les endroits insalubres, et
des ordonnances exigeant le respect des règlements municipaux sur la prévention
des incendies et les normes du bâtiment. Le projet de loi a reçu la sanction
royale le 14 décembre 1999.
Le 14 décembre, on a ajourné la session législative
jusqu’au printemps. La date du début de la nouvelle session n’a pas encore été
annoncée.
JoAnn McKerlie-Korol Greffière adjointe
Nouveau Brunswick
Depuis le dernier rapport législatif, la 53e législature a été dissoute, les électeurs
néo-brunswickois ont élu un gouvernement progressiste-conservateur lors
d’élections générales, la 54e législature s’est
réunie brièvement pour élire un président et créer des comités permanents et
spéciaux et la deuxième session s’est ajournée en décembre après trois semaines
de travaux.
Pendant la dernière session de la 53e législature, les députés ont adopté une nouvelle Loi sur les conflits d’intérêts des députés et des membres
du Conseil exécutif. En ce qui concerne les élus, cette loi ne sera plus
administrée par les tribunaux mais par le Commissaire aux conflits d’intérêts.
Elle contient des dispositions concernant l’après-mandat des ministres (période
de restriction d’un an) et donne au public accès aux états de divulgation
publique. L’ancien juge en chef Stuart Stratton est
devenu le premier Commissaire aux conflits d’intérêts du Nouveau-Brunswick le
1er février 2000.
La quatrième session s’est ajournée le 12 mars 1999,
l’Assemblée a été dissoute le 8 mai, puis le bref électoral a été émis. À la
dissolution, les libéraux avaient 45 sièges, les progressistes-conservateurs 9
et les néo-démocrates 1.
Aux élections générales provinciales du 7 juin 1999, le
Parti progressiste-conservateur dirigé par Bernard
Lord a pris le pouvoir avec 44 sièges, les libéraux ont remporté 10 sièges
et les néo-démocrates 1, ce qui représente un renversement presque complet de la
position des partis à la Chambre.
M. Lord, ancien chef de l’Opposition officielle, a été élu
pour la première fois à l’occasion d’une élection partielle le 19 octobre 1998,
dans la circonscription de Moncton-Est. Âgé de 33 ans, le 30e premier ministre du Nouveau-Brunswick est le plus
jeune des premiers ministres du pays.
Les nouveaux élus sont au nombre de 37. Il y a eu un énorme
roulement du personnel dans les bureaux des deux grands partis et une
augmentation de la charge de travail dans tous les secteurs de l’Assemblée.
La 54e législature s’est
réunie le 6 juillet 1999, les députés ayant prêté le serment d’office dans la
matinée. Le premier article à l’ordre du jour était l’élection d’un président.
C’est le greffier qui a présidé à l’élection. Il y avait quatre noms sur la
liste des candidatures, mais le leader du gouvernement à la Chambre, Brad Green (Fredericton-Sud), a annoncé que trois des
candidats souhaitaient se retirer de la course. Il a demandé qu’il soit passé
outre à l’élection moyennant le consentement unanime de la Chambre.
Le greffier a déclaré que, aux termes du Règlement, les
députés pouvaient retirer leur candidature après le premier tour de scrutin à
moins que la Chambre ne décide de passer outre à cette obligation. Dans cette
éventualité, il accéderait aux vœux de la Chambre. Une fois la dérogation
obtenue, les trois députés ont exprimé tour à tour leur intention de se retirer
de la course.
Bev Harrison, député de Hampton–Belleisle, seul candidat en lice, a
donc été déclaré élu. Comme le veut la tradition, le premier ministre Lord et le
chef de l’Opposition, Camille Thériault
(Kent-Centre), ont dû « traîner » M. Harrison au fauteuil.
La lieutenante-gouverneure Marilyn
Trenholme Counsell a dévoilé une partie du programme législatif du
gouvernement dans le cadre d’un bref discours du Trône.
La Chambre a adopté à l’unanimité une motion sanctionnant
et approuvant la procédure de la séance relativement à l’élection du président
de l’Assemblée législative et s’est dispensée de la motion habituelle d’adresse
en réponse au discours du Trône et du débat de circonstance sur cette motion
ainsi que du dépôt du projet de loi fictif.
Après le dépôt par le président Harrison du rapport du
scrutin des élections générales tenues le 7 juin 1999, les comités permanents et
spéciaux ont été constitués sur la motion du premier ministre. Trois nouveaux
comités spéciaux ont été constitués.
Présidé par Patricia Crossman
(Riverview), le Comité spécial de l’éducation est chargé d’examiner le système
d’éducation au Nouveau-Brunswick ainsi que de faire enquête et rapport à la
Chambre à cet égard.
Présidé par Madeleine Dubé
(Edmunston), le Comité spécial des soins de santé est chargé d’examiner la
prestation des soins de santé au Nouveau-Brunswick ainsi que de faire enquête et
rapport à la Chambre à cet égard.
Présidé par Eric MacKenzie
(Fredericton–Fort Nashwaak), le Comité spécial d’examen des nominations du
lieutenant-gouverneur en conseil examinera les aptitudes des candidats aux
fonctions clés de certains organismes, conseils, offices et commissions devant
être recommandés au lieutenant-gouverneur en conseil que lui soumettra le leader
parlementaire du gouvernement au nom du lieutenant-gouverneur en conseil
Les vice-présidents Keith
Ashfield (New Maryland) et Joel Bernard
(Nepisiguit) ont été nommés sur motion à la présidence des comités pléniers.
Comme l’Assemblée s’est prorogée tout de suite, il s’est agi peut-être de la
session la plus brève de l’histoire de la province. Les comités ont commencé à
planifier leurs activités à la fin août.
La deuxième session de la 54e législature a duré du 30 novembre au 17 décembre
1999 avant de s’ajourner jusqu’au 8 février 2000.
Parmi les priorités que le gouvernement a énoncées dans le
discours du Trône, il y avait celles qui figurent dans le document Nouvelle Vision Nouveau-Brunswick : créer un
gouvernement vraiment ouvert et attentif, changer le mode de fonctionnement du
gouvernement, renouveler les soins de santé, créer de nouvelles perspectives
d’emploi, mieux gérer, réduire les impôts, investir dans l’éducation et, grâce
au plan d’action des 200 jours de changement, donner une nouvelle dimension à
l’obligation de rendre compte.
Dans le discours du Trône, le gouvernement a annoncé son
intention de rehausser le rôle des parlementaires dans le système démocratique
en publiant un document de consultation à titre de première étape de
l’élaboration d’une nouvelle loi sur la responsabilité parlementaire. Cette loi
exigera, entre autres, que chaque parlementaire tienne au moins deux assemblées
publiques par année. Le renforcement du rôle des parlementaires et de
l’Assemblée législative accroîtra encore davantage la reddition de comptes à la
population. Pour la première fois, en vue d’améliorer la reddition de comptes,
les corporations hospitalières comparaîtront devant le Comité des corporations
de la Couronne.
Dans sa réponse au discours du Trône, le chef de
l’Opposition officielle, M. Thériault, a déclaré qu’il s’agissait d’un discours
optimiste rempli de paroles creuses, d’auto-congratulation et de platitudes. Il
a soutenu que les vraies priorités du gouvernement se retrouvent dans le budget
et il a reproché au gouvernement de ne pas déposer de budget d’immobilisations.
Comme promis dans le discours du Trône, l’Assemblée a
adopté à l’unanimité une résolution exhortant « le gouvernement du Canada à
rétablir intégralement le Transfert canadien en matière de santé et de
programmes sociaux aux niveaux de 1994-1995, assorti d’une formule d’indexation
convenable, et à supprimer le plafonnement de la péréquation, adhérant ainsi au
consensus atteint par les dirigeants provinciaux et territoriaux ».
La Chambre a adopté le rapport du Comité permanent de la
procédure, qui recommande de modifier l’horaire de séance, entre autres, en
éliminant les heures de séance en début de matinée et les séances du soir. La
Chambre siège le mardi et le jeudi de 13 h à 18 h et le mercredi et le
vendredi de 10 h à 18 h.
La Chambre a également adopté la recommandation du Comité
de la procédure portant que l’utilisation des ordinateurs portatifs soit
autorisée à la Chambre à titre expérimental, sous certaines réserves. Ils ne
peuvent être utilisés qu’en Comité plénier et en Comité des subsides; ils
doivent être réglés pour fonctionner silencieusement en mode autonome, sans être
reliés au réseau de l’Assemblée législative; ils ne peuvent être utilisés par le
ou la parlementaire qui a la parole ou ceux qui participent à un échange. La
surveillance des portatifs à la Chambre incombera au président de la Chambre et
aux autres présidents de séance et un examen sera effectué à la fin de la
session pour déterminer si leur utilisation dérange les parlementaires dans
l’exercice de leurs fonctions.
Sur les 18 projets de loi déposés pendant la session de 12
jours, trois ont reçu la sanction royale : les projets 17 et 18 modifiant la Loi sur la pension de retraite des enseignants et le
projet d’initiative parlementaire 12, Loi proclamant le
jour commémoratif de l’Holocauste Yom haChoah au Nouveau-Brunswick, déposé
par Eric MacKenzie (Fredericton–Fort Nashwaak).
La deuxième session de la 54e législature du Nouveau-Brunswick doit reprendre ses
travaux le 8 février 2000. Il est prévu que le gouvernement déposera alors un
certain nombre de projets de loi en vue de s’acquitter de son mandat et de
mettre en œuvre les priorités énoncées dans le discours du Trône.
Diane Taylor Myles Attachée de recherche
Colombie-Britannique
L’Assemblée législative de la Colombie-Britannique a
ajourné ses travaux le 15 juillet dernier et devrait inaugurer la quatrième
session de la 36e législature au cours des
prochaines semaines. Entre-temps, l’attention des législateurs s’est portée sur
les travaux de plusieurs comités. Les députés du gouvernement se sont également
occupés de divers aspects de la course à la direction du Nouveau Parti
démocratique provincial, qui a abouti à la sélection du procureur général Ujjal Dosanjh comme nouveau chef de la formation
politique.
Comités législatifs
Plusieurs comités permanents et spéciaux ont poursuivi
leurs travaux au cours des derniers mois. Le Comité permanent de l’agriculture
et des pêches, avec le néo-démocrate Bill Hartley
(Maple Ridge–Pitt Meadows) à la présidence et le Libéral Bill Barisoff (Okanagan–Boundary) à la vice-présidence,
est en train de tenir ses dernières délibérations sur la politique
agroalimentaire de la Colombie-Britannique. Le Comité a organisé des audiences
publiques dans 14 collectivités rurales cet automne et entendu plus de 325
témoins. Il entend présenter ses recommandations sur la politique
agroalimentaire à l’Assemblée législative au début de la prochaine session.
Le Comité permanent des forêts, de l’énergie, des mines et
des ressources pétrolières a repris ses activités afin de terminer son examen
légal du plan d’affaires 1999-2000 de Forest Renewal BC, société d’État de la
province. Pour sa part, le Comité permanent de la réforme parlementaire, de la
déontologie, du Règlement et des projets de loi d’initiative parlementaire
devrait déposer son rapport sur la Members’ Conflict of
Interest Act au début de la prochaine session.
Depuis octobre, le Comité permanent des comptes publics a
étudié de nombreux rapports du vérificateur général sur des questions comme la
gestion des permis d’exploitation de boisé de ferme, la formation et le
perfectionnement au sein de la fonction publique provinciale, et les
déplacements des fonctionnaires.
Ce comité s’est aussi penché pendant deux jours sur le
controversé programme de traversiers rapides du gouvernement. Toutefois, les
membres ministériels du Comité ont adopté une motion le 25 janvier afin de
mettre un terme à cette enquête sur ce programme qui est en proie à certaines
difficultés. Ils soutenaient que le Comité devrait inévitablement accepter les
recommandations du rapport du vérificateur général sur les traversiers rapides
et que la poursuite des délibérations à ce sujet prolongerait de manière inutile
les travaux du Comité. Toutefois, les membres libéraux, notamment le président
du Comité, Rick Thorpe (Okanagan–Penticton), se sont
objectés à cette motion en se déclarant déçus que le Comité ne soit pas en
mesure d’entendre un certain nombre d’autres témoins ou d’étudier d’autres
recommandations que celles déjà formulées par le vérificateur général George Morfitt.
Trois comités spéciaux se sont réunis au cours des derniers
mois, mais avec des résultats inégaux.
Le Comité spécial de nomination du vérificateur général a
tout d’abord terminé les entrevues avec un certain nombre de candidats
souhaitant succéder au vérificateur général actuel de la Colombie-Britannique,
qui cédera son poste en avril prochain. Le Comité s’attend à recommander la
nomination du candidat choisi au retour de la Chambre.
Le Comité spécial sur la protection des renseignements
personnels dans le secteur privé, qui est présidé par le néo-démocrate Rick Kasper (Malahat–Juan de Fuca), se penche, pour sa
part, sur l’utilisation des renseignements personnels dans les transactions du
secteur privé. Jusqu’à maintenant, le Comité a tenu trois séances publiques et
reçu un certain nombre de mémoires.
Ce comité spécial devra entre autres envisager
l’élaboration d’un projet de loi afin de protéger les renseignements personnels
confiés au secteur privé. La Colombie-Britannique protège actuellement les
renseignements personnels confiés au secteur public grâce à la Freedom of Information and Protection of Privacy Act.
Toutefois, cette protection n’a pas encore été étendue au secteur privé. Les
travaux de ce comité ont été influencés par le projet de loi C-6, Loi sur la protection des renseignements personnels et les
documents électroniques, qui a été présenté de nouveau à la Chambre des
communes. Cette mesure législative vise à garantir la protection des
renseignements personnels dans le secteur privé pour les activités commerciales
réglementées par le gouvernement fédéral. Cependant, dans trois ans, cette loi
devrait s’appliquer à toutes les activités commerciales en Colombie-Britannique
et dans les autres provinces, à moins qu’une province ait adopté une loi
« essentiellement similaire » sur la protection des renseignements
personnels dans le secteur privé.
Enfin, le Comité spécial sur les accords internationaux sur
le commerce et les investissements qui a été mis sur pied afin d’étudier la
procédure d’examen des accords internationaux ratifiés par la
Colombie-Britannique en matière de commerce et d’investissement s’est buté à
quelques obstacles au cours des dernières semaines.
Comme ce fut le cas pour son prédécesseur, le Comité
spécial sur les accords multilatéraux, les travaux de ce comité ont été
compromis par le fait que les membres libéraux refusent d’y participer. Ces
derniers s’objectent à la création et au mandat de ce comité de même qu’au rôle
joué par l’ancien premier ministre Glen Clark
(Vancouver–Kingsway) à titre de président.
Après avoir assisté à la réunion de l’Organisation mondiale
du commerce tenue à Seattle en décembre, le Comité a entrepris un examen de
l’accord sur le bois d’œuvre résineux de la Colombie-Britannique. Toutefois, au
refus de participer des membres libéraux est venu s’ajouter un manque
d’enthousiasme de la part des représentants de l’industrie forestière, qui
hésitaient à discuter de l’état des délicates négociations sur cet accord.
Congrès d’investiture du NPD
Le 20 février, le Nouveau Parti démocratique a choisi un
nouveau chef pour remplacer le premier ministre par intérim, Dan Miller (North Coast). Le procureur général Ujjal Dosanjh (Vancouver–Kensington) est entré dans
l’histoire en devenant le premier premier ministre indo-canadien du pays. À
l’origine, la course à la direction opposait quatre personnes. Elle s’est
cependant transformée en lutte entre M. Dosanjh et Corky
Evans, ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire (Nelson–Creston),
après que les autres candidats, dont Gordon Wilson,
ministre de l’Éducation (Powell River–Sunshine Coast), se sont désistés après le
premier tour de scrutin. Le congrès a toutefois été éclipsé par des critiques
formulées à l’endroit du processus de sélection des délégués et qui ont entraîné
le déclenchement, par le parti, d’une enquête interne relativement à
l’inscription soudaine de 11 000 nouveaux membres au cours des derniers
mois.
Résultats d’une élection partielle
Val Roddick, du Parti libéral de la Colombie-Britannique, a été élue
députée de Delta South le 7 décembre à l’occasion d’une élection partielle
déclenchée après le décès de Fred Gingell. À la
suite de l’assermentation de Mme Roddick le 19
janvier, voici la position des partis à l’Assemblée législative : 40
néo-démocrates, 34 libéraux et un indépendant.
Changements dans le personnel
L’Assemblée législative s’est récemment résignée à voir
partir le directeur du hansard, Peter Robbins, qui a
pris sa retraite en janvier après une carrière de 20 ans dans ce service. Tony Dambrauskas, l’ancien directeur de la Direction
des publications parlementaires à la Chambre des communes, lui a succédé.
Kate Ryan-Lloyd Greffière de comité
Saskatchewan
Le lundi 6 décembre 1999 a eu lieu l’ouverture de la 24e législature avec le traditionnel discours du Trône.
L’élection du président était le premier point à l’ordre du jour. Le député
libéral Ron Osika (Melville), seul candidat en lice,
est devenu le 21e président de la province. Kim Trew (Regina–Coronation Park) a été élue
vice-présidente, alors que Peter Prebble
(Saskatoon–Greystone) a été nommé vice-président des comités pléniers.
La session de deux semaines a porté essentiellement sur la
crise des revenus agricoles. Les députés accordaient une grande importance à
cette question, comme en témoignent les mesures exceptionnelles prises par
l’Assemblée pour permettre un débat sur tous les aspects de la question et
trouver des solutions à la crise. Un certain jour, les travaux courants ont été
mis de côté pour permettre un débat urgent sur une résolution prévoyant des
paiements de péréquation agricole. Un autre jour, un projet de loi sur le
matériel agricole a franchi toutes les étapes de la procédure et reçu la
sanction royale.
L’Assemblée a même permis au Comité permanent de
l’agriculture de tenir ses audiences dans la salle des séances, ce qui était une
première. Agriculteurs et représentants d’associations agricoles étaient invités
à prendre la parole devant le Comité et à répondre à ses questions. Les
délibérations du Comité se tenant dans la Chambre, il a été possible de les
téléviser à l’échelle de la province sur le canal législatif et d’en diffuser
l’enregistrement audio sur Internet par le biais du site Web de l’Assemblée. Les
tribunes étant plus grandes, un public plus nombreux a pu assister aux
témoignages que si les audiences avaient eu lieu dans une salle des comités. La
Chambre elle-même était pleine, les députés ayant décidé de rester pour entendre
les témoins.
Comités
Avec la nomination de trois comités spéciaux, qui
s’ajoutent aux comités permanents, la nouvelle année s’annonce occupée pour les
comités législatifs.
Peter Prebble (Saskatoon–Greystone) et Arlène
Julé (Humboldt) sont les coprésidents du Comité spécial pour la prévention
des abus et du commerce sexuels des enfants. Le Comité tiendra des audiences
publiques dans plusieurs endroits de la province et formulera des
recommandations sur l’action que le gouvernement, la société civile et la police
pourront prendre pour lutter contre l’abus sexuel des enfants livrés à la
prostitution.
Le Comité spécial sur le tabac a tenu des audiences
publiques à travers la province pour faire le point sur les effets du tabac sur
les jeunes, la législation sur le tabac, la réglementation municipale de l’usage
du tabac et les stratégies d’application. Le Comité, placé sous la présidence de
Myron Kowalsky (Prince Albert–Carlton), devrait
remettre son rapport à l’Assemblée au cours du printemps.
Un Comité spécial du Règlement et de la procédure a été
chargé de tenir des réunions pour examiner « les règles, procédures, usages
et pouvoirs de l’Assemblée législative, son fonctionnement et son organisation,
et les locaux et services mis à la disposition de l’Assemblée, de ses comités et
des députés ».
Le discours du Trône annonçait également que le Comité
permanent des sociétés d’État serait chargé d’examiner la question d’un
organisme permanent qui surveillerait les tarifs des services publics
monopoleurs et de recommander une loi portant sa création. Cette mission
s’ajoute au mandat courant du Comité, qui est d’examiner les activités des
sociétés d’État de la province.
Installation de la nouvelle
lieutenante-gouverneure
Le 9 décembre 1999, Lynda
Haverstock a été désignée lieutenante-gouverneure de la province de
Saskatchewan. Psychologue clinicienne et ancienne députée de l’Assemblée
législative, Mme Haverstock assumera sa charge
de lieutenant-gouverneur le 21 février, avec la fin du mandat de l’honorable John E.N. Wiebe.
Le point sur les élections
En vertu de la Controverted
Elections Act, une requête a été déposée concernant les résultats dans la
circonscription de Saskatoon-Southeast, remportée par Pat Lorje. La demande a été formulée par le Parti de la
Saskatchewan, qui indique qu’il a l’intention de faire une requête semblable
concernant les résultats dans Wood River. Mais, en date du 1er février, la requête n’avait pas encore été faite
auprès du tribunal.
Margaret A. Woods Greffière adjointe
Chambre des communes
Au début de la séance du 16 novembre 1999, le président Gilbert Parent rend une décision concernant la question
de privilège soulevée par M. Jean-Paul Marchand
(Québec-Est, BQ) le lundi 1er novembre au sujet
de poursuites civiles intentées contre lui par un sénateur qui contestait le
contenu d’un document sur le Sénat distribué aux électeurs de sa
circonscription. Le député soutenait que le geste posé par le sénateur
constituait en soi un outrage à la Chambre et une atteinte à sa liberté de
parole en tant que membre élu de la Chambre. Après examen des faits, le
président en vient à la conclusion qu’il n’y a pas eu atteinte à son privilège
de liberté de parole puisque l’incident concerne des informations contenues dans
un document diffusé par le député à ses électeurs et ne s’est pas produit lors
des délibérations parlementaires. Par conséquent, la protection du privilège
parlementaire ne s’applique pas. En ce qui a trait à la plainte du député contre
le sénateur, le président indique que, puisque les deux chambres sont
entièrement indépendantes l’une de l’autre, aucune ne peut se réclamer de
quelque autorité et encore moins l’exercer sur un membre de l’autre Chambre. Il
déclare que cette question ne constitue pas matière à question de privilège ni à
un outrage à la Chambre.
Projet de loi d’intérêt public – motions d’amendement à
l’étape du rapport
Au début des ordres émanant du gouvernement du 2 décembre
et suivant la décision de la présidence sur le choix et le groupement des
motions d’amendement à l’étape du rapport du projet de loi C-9 (Loi portant mise en vigueur de l’Accord définitif
nisga’a), M. Randy White (Langley–Abbotsford,
réf.) invoque le Règlement au sujet d’un amendement qui vise à joindre l’Accord
définitif nisga’a au projet de loi à titre d’annexe. Cet amendement n’avait pas
été choisi. Le président rend sa décision le 6 décembre et déclare que le
problème posé par cet amendement n’est régi par aucun usage précis ou règle de
procédure expresse et qu’après avoir consulté les décisions rendues par ses
prédécesseurs, il avait constaté que ceux-ci n’ont jamais été appelés à se
prononcer sur ce problème particulier. Il décide donc, pour cette fois
seulement, de donner le bénéfice du doute au député et de permettre que l’étude
de l’amendement par la Chambre.
Travaux de la Chambre – prolongation au-delà de l’heure
habituelle de l’ajournement
Au cours de l’étude à l’étape du rapport du projet de loi
C-9, les réformistes demandent le vote par appel nominal pour chacun des 471
motions d’amendement. La tenue des votes débute le 7 décembre au soir et prend
fin le 9 décembre, et ce de façon ininterrompue. Certains députés invoquent le
Règlement afin de demander à la présidence d’expliquer pourquoi la séance est
toujours celle du 7 décembre, tel que l’indique le calendrier sur le bureau,
malgré le fait que la date est celle du 8 décembre. La présidente suppléante, Yolande Thibeault, déclare que la date restera
inchangée puisque la séance est toujours celle du 7 décembre. Après le vote sur
la dernière motion d’amendement, la Chambre procède à l’adoption du projet de
loi à l’étape du rapport, à la suite de quoi la présidente suppléante ajourne la
Chambre à 12 h 20, jusqu’au lendemain 10 décembre, conformément à
l’article 24(1) du Règlement.
Votes – pairage
Durant la tenue des votes par appel nominal différés à
l’étape du rapport du projet de loi C-9, M. John
Nunziata (York-Sud–Weston, ind.) invoque le Règlement au sujet de son
pairage avec le secrétaire d’État (Sciences, Recherche et Développement), M. Gilbert Normand, entre le 2 et le 7 décembre et désire
savoir si celui-ci est toujours en vigueur étant donné que la Chambre continue
de siéger en ce 8 décembre. La présidente suppléante, Mme Thibeault, signale que le pairage est une affaire
privée entre deux députés mais accepte de prendre l’affaire en délibéré. Plus
tard, le président rend une décision et déclare que le pairage est reconnu à
l’article 44.1 du Règlement, qui traite du registre des députés qui ne
participent pas à un vote par appel nominal à la date indiquée et de
l’inscription du nom des députés dans les Journaux, mais celui-ci est muet quant
aux motifs justifiant la non-participation des députés et sur la question d’une
paire brisée. Il réitère ce que la présidente suppléante a dit auparavant, soit
que le pairage est une affaire privée entre deux députés.
Débat – motion à l’effet que la Chambre s’ajourne
maintenant
Le 13 décembre, durant les ordres émanant du gouvernement
et le débat en troisième lecture du projet de loi C-9, M. Claude Bachand (Saint-Jean, BQ) propose que la Chambre
s’ajourne maintenant. Le président suppléant, Ian
McClelland, déclare la motion irrecevable puisque l’étude du projet de loi
fait l’objet d’un ordre spécial (motion d’attribution de temps) et que, en vertu
de l’article 25 du Règlement, seul un ministre de la Couronne peut proposer une
motion d’ajournement.
Subsides – projet de loi portant affectation de crédits –
recevabilité
Toujours le 13 décembre, durant les ordres émanant du
gouvernement, M. John Williams (St. Albert, réf.)
invoque le Règlement au sujet du projet de loi C-21 (Loi
de crédits no 3 pour
1999-2000). Selon le député, le paragraphe 6(2) du projet de loi tente de
faire approuver des dépenses pour une période de deux ans allant du 1er avril 1999 au 31 mars 2001, ce qui est contraire
aux procédures financières indiquées au commentaire 933 de Beauchesne, 6e édition. De plus, le titre du projet de loi ne
reflète pas ce que renferme le projet de loi parce que celui-ci ne traite pas
des dépenses prévues jusqu’en 2001. Pour ces raisons, il demande que le projet
de loi soit déclaré irrecevable. Plus tard, le président rend une décision et
déclare que l’affectation de crédits pluriannuels se fonde sur une loi adoptée
en 1998 et grâce à laquelle deux organismes gouvernementaux ont été autorisés à
reporter jusqu’en 2001 tout solde non dépensé à la fin de l’exercice 1999-2000,
comme le prévoient le paragraphe 6(2) du projet de loi de juin et du projet de
loi actuel. Il déclare donc que celui-ci est recevable.
Pierre Rodrigue Greffier à la procédure
Québec
L’Assemblée nationale a ajourné ses travaux d’automne le 17
décembre 1999. Depuis la parution de notre article en novembre dernier,
l’Assemblée a adopté 29 projets de loi du gouvernement, 8 projets de loi
d’intérêt privé et deux projets de loi publics au nom de députés. Parmi ceux-ci,
soulignons
- la Loi modifiant la Loi sur les
normes du travail en matière de disparités de traitement, qui,
relativement à des matières qui font l’objet de normes du travail, interdit
des disparités de traitement fondées uniquement sur la date d’embauche entre
des salariés qui effectuent les mêmes tâches dans un même établissement.
- la Loi modifiant la Loi sur la
Société des loteries du Québec, qui a pour objet d’interdire à
l’exploitant d’un commerce de vendre à une personne mineure un billet de
loterie visé par un système de loterie conduit et administré par Loto-Québec.
- la Loi proclamant le Jour
commémoratif de l’Holocauste-Yom Hashoah au Québec, qui, comme son titre
l’indique, a pour objet de proclamer le Jour commémoratif de l’Holocauste-Yom
Hashoah, tel qu’il est fixé chaque année selon le calendrier lunaire juif.
Le 8 décembre 1999, le président de l’Assemblée a rendu sa
décision, en regard du principe constitutionnel de l’initiative financière de la
Couronne, sur le projet de loi n° 390, Loi modifiant la
Loi sur le ministère du Revenu concernant le recouvrement d’un montant en vertu
d’une loi fiscale, présenté par la députée de Beauce-Sud.
La députée de Beauce-Sud pouvait présenter le projet de loi
n° 390, étant donné qu’il ne s’agit pas d’un projet de loi qui, en vertu du
principe susmentionné, doit être présenté exclusivement par un ministre pour le
motif qu’il a une incidence financière.
En vertu de l’article 30 de la Loi
sur l’Assemblée nationale, un projet de loi a une incidence financière
lorsqu’il a pour objet l’engagement de fonds publics, l’imposition d’une charge
aux contribuables, la remise d’une dette envers l’État ou l’aliénation de biens
appartenant à l’État. Or, même si le projet de loi n° 390 peut avoir des
implications futures indirectes sur les revenus de l’État, il n’engage pas des
fonds publics. De plus, le projet de loi n’a pas pour objet une remise de dette
envers l’État, car il ne vise pas à libérer un débiteur d’une créance qu’il
aurait envers l’État. Enfin, le projet de loi ne vise ni l’imposition d’une
charge aux contribuables ni l’aliénation de biens envers l’État.
À la même séance, le président de l’Assemblée a rendu sa
décision concernant la question de privilège du député de Hull portant sur
l’approbation d’un règlement d’emprunt de la municipalité de Mont-Tremblant par
la ministre d’État aux Affaires municipales et à la Métropole.
Les faits invoqués par le député ne constituent pas, à
première vue, un outrage au Parlement, car ils n’ont aucune incidence sur le
processus d’adoption, par l’Assemblée nationale, du projet de loi n° 81, Loi concernant le regroupement de la Municipalité de
Mont-Tremblant, de la Ville de Saint-Jovite, de la Municipalité de
Lac-Tremblant-Nord et de la Paroisse de Saint-Jovite. L’approbation du
règlement 99-11 de la Municipalité de Mont-Tremblant par la ministre n’entrave
en rien le travail des parlementaires. En approuvant ce règlement, la ministre
ne s’est pas autorisée de dispositions législatives non encore adoptées à
l’Assemblée.
Par ailleurs, le fait que la présidence ait pris en
délibéré une question de privilège concernant le projet de loi n° 81 n’empêche
pas le leader du gouvernement de convoquer la Commission de l’aménagement du
territoire pour l’étude de ce projet de loi. De fait, même si la présidence en
était venue à la conclusion que la ministre avait commis, à première vue, un
outrage au Parlement, cela n’aurait pu aucunement empêcher le processus
législatif de suivre son cours eu égard au projet de loi n° 81.
C’est du 3 au 7 décembre 1999 que se tenait, à Québec,
l’Assemblée annuelle et le Forum des leaders des États du Council of State
Governments, réunion à laquelle participaient 1 700 décideurs, parlementaires et
gens d’affaires des États-Unis, du Québec et du Canada. Cette rencontre a donné
lieu à des échanges sur des sujets d’actualité se rapportant aux préoccupations
de l’ensemble des citoyens d’Amérique du Nord. Soulignons qu’à l’issue de la
séance plénière intitulée « Gouverner au XXIe siècle » les participants étaient
unanimes : les sociétés nord-américaines doivent investir dans l’éducation,
élément clé pour les générations de demain et pour le maintien, voire
l’accroissement de notre niveau de vie.
C’est également à Québec que se réunissaient, du 26 au 29
janvier 2000, le Bureau et la Commission politique de l’Assemblée parlementaire
de la Francophonie (APF). Cette institution, fondée en 1967, compte 64
parlements membres ou associés. En plus de contribuer au rayonnement de la
langue française et à la connaissance réciproque des cultures d’expression
française, l’APF travaille activement à la promotion de la démocratie, de l’État
de droit et des droits de la personne. Ainsi, lors de cette réunion, le Bureau
de l’APF à adopté plusieurs résolutions concernant notamment la Guinée, Haïti et
la situation au Proche Orient.
Pour souligner son 35e
anniversaire, le Service du Journal des débats a organisé trois journées
« portes ouvertes » auxquelles étaient conviés tout le personnel et
les membres de l’Assemblée nationale, événement qui remporta un franc succès. De
plus, l’Assemblée a adopté à l’unanimité une motion de félicitations pour les
artisans passés et présents du Journal.
Denise Léonard Secrétariat de l’Assemblée
Le Sénat
Ce rapport porte sur les séances du Sénat qui ont eu lieu
en décembre 1999 et pendant les deux premières semaines de février 2000, période
où se sont déroulés d’intéressants débats en chambre ainsi qu’une activité
considérable au sein des comités. Normalement, le Sénat essaie de mener ses
travaux par voie de consensus et il fait souvent montre de souplesse sur le plan
de la procédure afin d’accélérer le processus législatif. Deux exemples sont
donnés ci-dessous.
Législation
L’étude préliminaire d’un projet de loi en comité était
auparavant une pratique courante au Sénat; on désignait souvent cet usage par
l’expression « formule Hayden », d’après le sénateur Salter Hayden,
qui a longtemps présidé le Comité des banques et du commerce. Ces dernières
années, cependant, on y a rarement eu recours. Mais, le 24 novembre, on a
renvoyé le projet de loi C-6, Loi sur la protection des
renseignements personnels et les documents électroniques, au Comité des
affaires sociales, des sciences et de la technologie, avec l’instruction de
produire deux rapports, l’un portant sur la partie 1, l’autre sur les parties 2
à 5, la fin du débat en deuxième lecture devant avoir lieu par la suite. L’envoi
de la question à un comité a constitué un compromis. Le projet de loi était
bloqué à l’étape de la deuxième lecture parce que de nombreux sénateurs avaient
des réticentes vis-à-vis la grande portée de cette législation; à leur avis, il
s’agissait de deux projets de loi en un. La partie 1 portait sur la protection
des renseignements personnels recueillis dans le cadre d’activités commerciales,
tandis que les parties 2 à 5 validaient l’utilisation des processus et documents
électroniques en vertu de différentes lois pour faciliter le commerce
électronique avec le gouvernement du Canada. En fin de compte, le Comité a fait
rapport du projet de loi avec amendements et le Sénat a adopté le rapport par
suite d’une mise aux voix. On a ensuite lu le projet de loi une troisième fois,
tel que modifié, puis on l’a renvoyé à la Chambre des communes.
Habituellement, la décision de renvoyer un projet de loi à
un comité se prend facilement. Toutefois, après un débat au cours duquel des
sénateurs ont expliqué que les questions soulevées dans le projet de loi S-3, Loi de 1999 pour la mise en œuvre de conventions
fiscales, relevaient en fait du mandat de deux comités, le Sénat a décidé de
renvoyer le projet de loi à ceux-ci. Il a donc été renvoyé d’abord au Comité des
banques et du commerce, pour qu’il examine ses dispositions en matière
d’imposition, puis au Comité des affaires étrangères, pour qu’il examine les
aspects touchant les relations bilatérales. Toutefois, cette motion et le
processus utilisé pour la mettre à exécution ont causé certaines difficultés sur
le plan de la procédure. Immédiatement après que le Comité des banques a
présenté son rapport sans amendement, le président a annoncé qu’en vertu d’un
ordre spécial du Sénat, le projet de loi S-3 était maintenant renvoyé au Comité
sénatorial permanent des affaires étrangères. Le sénateur Noel Kinsella, leader adjoint de l’Opposition, a
immédiatement fait un rappel au Règlement en contestant l’intervention du
président pour le renvoi du texte de loi au Comité des affaires étrangères. Par
la suite, le président a déclaré que, compte tenu des instructions du Sénat et
du conflit que cela créait avec le Règlement, qui exige qu’un projet de loi
passe à l’étape de la troisième lecture lors de la séance qui suit le dépôt du
rapport sans amendement, un mécanisme devenait nécessaire pour le renvoi du
projet de loi à l’autre comité.
Décisions du président
On n’a invoqué le privilège qu’à une seule occasion pendant
la période à l’étude. La sénatrice Lise Bacon,
présidente du Comité des transports et des communications, a soulevé la question
de la publication non autorisée d’ébauches du rapport du Comité. Cela
s’apparente à une plainte antérieure concernant une fuite d’une ébauche de
rapport du Comité des peuples autochtones. Le président a immédiatement statué
qu’il y avait de prime abord matière à privilège et la question a été renvoyée
au Comité des privilèges, du règlement et de la procédure.
Plusieurs projets de loi qui se trouvaient devant le Sénat
à la session précédente ont été présentés de nouveau. Toutefois, on a exprimé
certains doutes au sujet de la procédure lorsque le sénateur Donald Oliver a proposé que les documents et éléments
de preuve rassemblés lors de l’étude antérieure du projet de loi S-6, Loi modifiant le Code criminel relativement au harcèlement
et à d’autres sujets connexes, soient renvoyés au Comité des affaires
juridiques et constitutionnelles. Le président a déclaré recevable la motion du
sénateur Oliver, en expliquant que le Sénat a souvent renvoyé les documents et
éléments de preuve reçus au cours de la session précédente à un comité chargé
d’examiner le même sujet ou projet de loi.
Lors de la deuxième lecture du projet de loi S-7, Loi relative aux modalités d’octrois par le gouverneur
général, au nom de Sa Majesté, de la sanction royale aux projets de loi adoptés
par les chambres du Parlement, la sénatrice Anne Cools a proposé un
amendement visant à reporter cette étape à un moment où seraient remplies
certaines conditions relatives au consentement royal. Le sénateur John Lynch-Staunton, leader de l’Opposition, a soulevé
une objection. Dans sa décision, le président s’est penché sur les deux éléments
en cause. Premièrement, il a fait remarquer que tout amendement à une motion de
deuxième lecture établissant une condition était irrecevable a priori. En ce qui
touche le consentement royal et sa nécessité pour un projet de loi proposant une
solution de rechange à la cérémonie traditionnelle de la sanction royale, le
président a décidé qu’il n’avait pas en main les éléments voulus pour régler
définitivement la question. Toutefois, au Canada, lorsque le consentement royal
a été signifié, cela s’est habituellement produit à la Chambre des communes et
rarement au Sénat. Par conséquent, le président a statué qu’il n’avait rien
entendu qui soit de nature à retarder le débat sur le projet de loi; il a
cependant proposé que, si le projet de loi était lu une deuxième fois, la
question du consentement royal soit étudiée par le comité chargé de son examen.
Comités
Les comités du Sénat apportent souvent une contribution
précieuse au processus législatif et à l’élaboration des politiques d’intérêt
public au Canada en réalisant des examens approfondis, réfléchis et non
partisans. Au cours des trois derniers mois, un comité a terminé une étude
entreprise au cours de l’automne et deux autres ont produit des rapports sur des
études spéciales amorcées lors de la session précédente. D’autres comités ont
établi leurs programmes de travail, fixant les paramètres d’études spéciales
dans les domaines de l’agriculture, de la pêche, de l’environnement, des
affaires sociales et des banques.
Investi d’un mandat du Sénat visant l’examen de l’aviation
commerciale, le Comité des transports et des communications a tenu des audiences
au cours de l’automne, puis a déposé en décembre un rapport intitulé Restructuration de l’industrie du transport aérien au
Canada. Ayant conclu que l’industrie en question serait vraisemblablement
dominée par un propriétaire contrôlant environ 90 p. 100 du trafic
intérieur, le Comité a présenté 19 recommandations visant à protéger le
consommateur et à favoriser une certaine concurrence, par exemple en favorisant
le développement de petits transporteurs régionaux ou en supprimant les
obstacles à l’arrivée de nouveaux venus sur le marché.
Le Comité des affaires étrangères suit depuis longtemps
l’évolution de la situation en Europe, ce dont témoigne l’étude de référence
qu’il a effectuée en 1973 sur les relations du Canada avec la communauté
européenne ainsi que son rapport de 1996 sur l’état de l’intégration en Europe.
Comme l’Europe est en train de mettre en branle l’union économique et monétaire,
le Comité a décidé qu’il convenait de réexaminer la question de l’intégration
européenne. En novembre, il a publié une étude intitulée Le point sur l’Europe : les implications d’une intégration
accrue de l’Europe pour le Canada. Par ailleurs, le comité termine une étude
spéciale sur les répercussions pour le Canada du mandat modifié de
l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), sur le rôle du Canada
depuis la fin de la guerre froide et sur l’augmentation du nombre de pays
membres de l’OTAN.
À l’automne de 1997, le Comité des peuples autochtones a
entrepris une étude spéciale pour donner suite au travail de la Commission
royale sur les peuples autochtones. L’un des éléments clés du rapport de la
Commission portait sur la création d’une nouvelle relation avec les peuples
autochtones, dans l’optique de l’autonomie gouvernementale, et le Comité a
décidé de concentrer ses efforts sur cette question. Dans le cadre de son étude
spéciale, il a créé la Table ronde sur l’autonomie gouvernementale, composée de
membres du Comité, de représentants des organismes autochtones nationaux ainsi
que des dirigeants traditionnels et héréditaires. La participation de dirigeants
autochtones à ce processus montre que le Parlement est sérieux lorsqu’il dit
vouloir établir un nouveau genre de relations avec les peuples autochtones. Les
résultats de l’étude spéciale ont été publiés en février dans un rapport
intitulé Forger de nouvelles relations : l’autonomie
gouvernementale des Autochtones au Canada.
Le Comité des affaires sociales, des sciences et de la
technologie entreprendra une étude à phases et facettes multiples sur l’état de
notre système de santé. Ce travail permettra d’examiner les principes
fondamentaux qui sous-tendent le système canadien financé à même les deniers
publics; son évolution historique; les systèmes publics de santé dans d’autres
pays; les pressions et contraintes subies par l’actuel système au Canada; le
rôle du gouvernement fédéral. Bien que le rapport final soit prévu pour décembre
2002, le Comité a indiqué qu’il produirait des rapports provisoires sur des
sujets précis tout au long de la période d’examen. Le premier de ces rapports
sera publié en juin 2000.
En 1995, le Comité spécial sur l’euthanasie et l’aide au
suicide a déposé un rapport d’intérêt historique intitulé De la vie et de la mort. Dans une large mesure, on
considère que cette étude a mis à l’ordre du jour le sujet de l’aide au suicide.
On a distribué plus de 10 000 exemplaires du rapport, lequel est largement
utilisé dans les cours à l’intention des médecins et d’autres professionnels de
la santé. En novembre, on a mis sur pied un sous-comité chargé d’examiner les
progrès accomplis dans la mise en œuvre des recommandations unanimes du rapport
et de faire rapport sur l’évolution de la situation au Canada.
Les recommandations des rapports de comité illustrent bien
les efforts que consacrent les sénateurs à un « second examen
objectif » des questions d’intérêt public intéressant les Canadiens. Le 4
novembre, le gouvernement a présenté le projet de loi S-10, Loi modifiant la Loi sur la défense nationale, la Loi sur
l’identification par les empreintes génétiques et le Code criminel. Dans son
seizième rapport (décembre 1998), le Comité des affaires juridiques et
constitutionnelles avait recommandé certaines modifications en vue de renforcer
la législation sur les banques de données génétiques, et il appuyait la
proposition du solliciteur général de traiter ces modifications plus tard dans
un projet de loi distinct. Le projet de loi S-10 traduit les recommandations
proposées par le Comité. La ministre a demandé que le projet de loi soit
présenté au Sénat avant de le soumettre à la Chambre des communes afin qu’on
tienne compte adéquatement de toutes les préoccupations.
Étapes
En novembre, deux sénateurs aux longs états de service ont
pris leur retraite : le sénateur John Stewart
(Nouvelle-Écosse), qui a siégé 15 ans au Sénat et six ans à la Chambre des
communes (1962-1968), et le sénateur Derek Lewis
(Terre-Neuve), qui a été sénateur pendant plus de 21 ans. Peu de temps avant
Noël, le sénateur James Balfour (Saskatchewan) est décédé des suites d’une
longue maladie. Au cours de sa carrière parlementaire de 27 ans, il a siégé 20
ans au Sénat et sept ans à la Chambre des communes.
En novembre, on a nommé la sénatrice Rose-Marie Losier-Cool au poste de président pro
tempore, un poste vacant depuis un certain temps.
Il y a eu plusieurs changements chez les hauts
fonctionnaires du Sénat. Richard Greene,
sous-greffier du Sénat et greffier principal des Services législatifs, a pris sa
retraite après une carrière de 42 ans au Sénat. En reconnaissance de ses longs
états de service, on l’a nommé fonctionnaire honoraire du Sénat. Gary O’Brien est le nouveau sous-greffier du Sénat et
greffier principal des Services législatifs. Heather
Lank l’a remplacé en tant que greffière principale de la Direction des
comités et de la législation privée. Charles Robert
a été promu au poste de greffier principal à la procédure.
Barbara Reynolds Greffière de comité
Ontario
L’Assemblée législative de l’Ontario a siégé pendant tout
l’automne de 1999, soit 54 jours de séance jusqu’au 23 décembre, bien au-delà de
la date du 9 décembre prévue pour l’ajournement.
Au cours de cette période, on a soulevé de nouveau la
question de la non-adoption du projet de loi de crédits de 1998 et de la
dissolution subséquente de l’Assemblée législative (dont il a déjà été question
dans les « Rapports législatifs », vol. 22, no 2, été 1999). Le leader de l’Opposition officielle
à la Chambre, Dwight Duncan (L/Windsor–St Clair), a
invoqué le privilège pour faire valoir que, comme le gouvernement n’avait pas
présenté un nouveau projet de loi de crédits dans la nouvelle législature pour
sanctionner les dépenses de l’exercice 1998-1999 (malgré le recours à une
disposition de la Loi sur le ministère du Trésor et de
l’Économie pour compléter le cycle budgétaire annuel par décret en conseil,
mesure dont M. Duncan contestait la validité sur le plan juridique), l’Assemblée
ne pouvait tenir la Couronne responsable de la gestion des deniers publics
devant la Chambre. À son avis, il s’agissait d’un outrage à la Chambre, car on
bafouait son droit légitime d’examiner de près et de débattre des projets de loi
du gouvernement. Le leader du gouvernement à la Chambre, Norm Sterling (PC/Lanark–Carleton), a répliqué que les
actions du gouvernement à cet égard s’appuyaient sur un avis juridique du
ministère des Finances et qu’il n’y avait pas lieu de les contester sur le plan
de la procédure, mais peut-être dans une cour de justice. À son avis, le
président ne pouvait se prononcer sur un différend juridique.
Le président, l’honorable Gary
Carr, a réservé sa décision et a statué plus tard qu’à son avis, on lui
demandait de répondre à des questions juridiques et constitutionnelles relevant
plutôt des tribunaux et des parties en litige. Il a fait observer que les
présidents de cette assemblée et d’autres assemblées dans l’ensemble du
Commonwealth avaient constamment soutenu qu’il n’appartenait pas à la présidence
de décider d’une question constitutionnelle ou d’une question de droit. Par
conséquent, le président a déclaré que l’outrage ne paraissait pas fondé à
première vue.
Sur le plan législatif, les projets de loi suivants
comptent parmi les plus importants qui ont été adoptés à la session d’automne.
Le projet de loi 7, Loi de 1999 sur
la protection des contribuables et l’équilibre budgétaire, établit qu’il
faut tenir à l’échelle de la province un référendum administré par le directeur
général des élections pour autoriser soit l’augmentation d’un impôt existant,
soit le prélèvement d’un nouvel impôt. Toutefois, aucun référendum n’est requis
si le parti qui forme le gouvernement a clairement annoncé la mesure dans sa
plate-forme électorale. Un référendum n’est pas non plus nécessaire pour une
augmentation d’impôt ou un nouvel impôt si, de l’avis du ministre des Finances,
la mesure ne vise pas à produire une augmentation nette des recettes
provinciales et des recettes recueillies aux fins des taxes scolaires. Par
ailleurs, le projet de loi exige du ministre des Finances qu’il présente un
budget équilibré chaque année, bien que des exceptions soient prévues pour des
situations extraordinaires comme une catastrophe naturelle ou une déclaration de
guerre, ou lorsque les recettes diminuent de 5 p. 100 ou davantage (diminution
qui ne résulte pas d’une baisse d’impôt). Des sanctions financières sont
imposées au conseil exécutif si l’équilibre budgétaire n’est pas atteint.
Le projet de loi 8, Loi sur la
sécurité dans les rues, interdit de faire de la sollicitation de manière
agressive. Il défend également de jeter des aiguilles, des seringues, des
condoms usagés et des bouteilles brisées dans un lieu public extérieur, à moins
d’avoir pris des précautions raisonnables pour que le geste ne porte par
atteinte à la santé ou à la sécurité des personnes. Il interdit enfin à une
personne qui se trouve sur la chaussée d’arrêter, d’essayer d’arrêter ou
d’approcher un véhicule à moteur pour offrir, vendre ou fournir un produit ou
service quelconque au conducteur, sauf en cas d’urgence.
Le projet de loi 22, Loi
commémorant le sergent Rick McDonald, modifie les peines imposées en vertu
du Code de la route lorsque le conducteur d’un
véhicule à moteur refuse de s’arrêter lorsqu’un agent de police le lui demande.
Les amendes maximales passent de 5 000 à 10 000 $. Lorsqu’un
conducteur prend délibérément la fuite, l’amende maximale est quintuplée à
25 000 $ et on impose une peine minimale de 14 jours d’emprisonnement
et de cinq ans de suspension du permis. Lorsque la personne qui s’enfuit
délibérément blesse ou tue quelqu’un, la suspension minimale du permis est
portée à dix ans et peut se muer en suspension à vie. Le nom du projet de loi
rappelle le souvenir du sergent Rick McDonald, du
Service de police régionale de Sudbury, tué à l’été de 1999 pendant qu’il
installait un dispositif à crampons pour arrêter un véhicule en fuite.
Le projet de loi 25, Loi réduisant
le nombre de conseillers municipaux, prévoit d’importantes restructurations
municipales et l’établissement des villes d’Haldimand et de Norfolk ainsi que
des cités du Grand Sudbury, d’Hamilton et d’Ottawa, et dissout les anciennes
municipalités le 1er janvier 2001.
Avant l’intersession d’hiver, la Chambre a adopté des
motions pour demander au lieutenant-gouverneur en conseil de nommer deux
fonctionnaires du Parlement, l’ombudsman et le commissaire à l’environnement,
par suite de l’expiration des mandats de Roberta
Jamieson et d’Eva Ligeta respectivement. Après
un processus de sélection, les comités législatifs ont présenté à la Chambre des
rapports recommandant la nomination de Clare Lewis
comme ombudsman et de Gord Miller à titre de
commissaire à l’environnement.
La nomination de M. Lewis au poste d’ombudsman était
appuyée par les trois partis à la Chambre, mais pas celle de M. Miller au poste
de commissaire à l’environnement. Les deux partis d’opposition ont présenté des
points de vue dissidents dans le rapport du comité, et ils se sont férocement
opposés à la nomination pendant deux jours de débat à l’Assemblée législative.
En fin de compte, on a appliqué la clôture à la motion portant nomination de M.
Miller, procédure que le président a autorisée. Tous les députés de l’opposition
alors présents ont voté contre la motion, laquelle a néanmoins été adoptée par
les députés, plus nombreux, du gouvernement.
Le lieutenant-gouverneur en conseil a procédé au début de
la nouvelle année à la nomination de MM. Lewis et Miller à leur poste respectif;
tous deux ont entrepris leur mandat le 1er
février.
Todd Decker Greffier aux journaux et à la recherche procédurale
Travaux des comités
La réduction de 11 à 8 du nombre des comités est une des
modifications au Règlement qui ont eu une incidence sur la Direction des
comités. Les quatre comités chargés de l’examen de secteurs politiques ont été
refondus en deux comités, à savoir le Comité permanent des affaires
gouvernementales et le Comité permanent de la justice et des affaires sociales.
Le mandat du Comité permanent de l’ombudsman a été confié au Comité permanent de
l’Assemblée législative.
Le vérificateur général de la province, Erik Peters, a déposé son rapport annuel pour 1999 le
16 novembre dernier. Les réactions au rapport ont surtout ciblé les
constatations sur l’impartition, notamment la privatisation des marchés
d’entretien du réseau routier; la publicité gouvernementale en général et, en
particulier, la frontière entre la publicité gouvernementale de bon aloi et la
publicité intéressée du parti au pouvoir; enfin, les soins de santé. Le
vérificateur a constaté qu’un tiers seulement des personnes atteintes de cancer
reçoivent leur premier traitement de radiothérapie dans les quatre semaines
suivant la recommandation du médecin traitant, comme l’exige la norme
gouvernementale.
Pour la deuxième année d’affilée, le vérificateur a dénoncé
les lacunes des comptes rendus au sujet du marché passé avec la société
d’experts-conseils Andersen Consulting, engagée pour élaborer des pratiques
commerciales et des technologies nouvelles permettant de transformer les
programmes de prestations familiales et d’assistance sociale générale.
Présidé par John Gerretsen, le
Comité des comptes publics a amorcé l’examen de ces questions à l’automne et le
poursuivra tout au long de l’intersession de cet hiver.
Le 1er novembre,
l’Assemblée a autorisé le Comité permanent de l’Assemblée législative à étudier
la nomination de l’ombudsman de l’Ontario et à lui faire un rapport sur le
candidat qu’il recommanderait. L’Assemblée doit approuver le choix, car la Loi sur l’ombudsman exige que le titulaire de la charge
soit nommé sur adresse de l’Assemblée législative. Présidé par Gary Stewart, le Comité a commencé l’examen des
candidatures reçues à la suite de la diffusion d’une publicité invitant les
intéressés à se manifester. Des entrevues ont été organisées, et l’ensemble du
processus s’est déroulé à huis clos et a duré environ six semaines. Ressources
humaines a assuré au Comité le soutien requis.
Lorsque le Comité a déposé son rapport, M. Stewart a
déclaré ce qui suit à l’Assemblée :
« Nous recommandons à l’Assemblée d’étudier
l’opportunité de nommer M. Clare Lewis au poste d’ombudsman pour les cinq
prochaines années. Je tiens à insister sur le fait que tout le processus s’est
déroulé à huis clos. Je remercie les membres du Comité de la discrétion et de la
coopération dont ils ont fait preuve pendant tout ce temps. J’ajouterais que la
décision de recommander M. Lewis a été prise dès l’étude de la première lettre
de recommandation, que c’est la seule nomination recommandée par le Comité et
que la décision a été prise à l’unanimité par les députés des trois
partis. »
L’Assemblée a adopté la recommandation du Comité. M. Lewis
entrera dans ses fonctions en février pour un mandat de cinq ans. Il convient de
noter qu’une mesure législative récente a ramené le mandat de l’ombudsman de dix
à cinq ans.
Le Comité permanent des affaires gouvernementales a étudié
la dotation du poste de Commissaire à l’environnement et a recommandé d’y nommer
M. Gordon Miller, recommandation que l’Assemblée a
également adoptée au terme d’un long débat. De plus, le projet de loi 11, Loi visant à réduire les formalités administratives, à
promouvoir un bon gouvernement par une meilleure gestion des ministères et
organismes et à améliorer le service à la clientèle en modifiant ou abrogeant
certaines lois et en édictant quatre nouvelles lois, a été déféré au Comité
en vertu d’une motion d’attribution de temps dont le libellé lui interdisait
toutefois d’en débattre et d’y proposer des amendements tant qu’il en serait
saisi.
Le Comité permanent de la justice et des affaires sociales
s’est réuni pendant deux jours pour tenir des audiences publiques et faire
l’étude article par article du projet de loi 8, Loi de
1999 visant à promouvoir la sécurité en Ontario en interdisant la sollicitation
agressive, la sollicitation de personnes dans certains lieux et le rejet de
choses dangereuses dans certains lieux, et modifiant le Code de la route afin de
réglementer certaines activités sur la chaussée. Le Comité a entendu 12
témoins et reçu 11 mémoires. Il n’a apporté aucun amendement au projet de loi et
en a fait rapport à l’Assemblée le 1er décembre.
Le Comité a aussi consacré deux jours d’audiences publiques
au projet de loi 9, Loi de 1999 concernant les frais de
vérification des dossiers de police à l’égard des particuliers qui pourraient
travailler pour certaines agences de services sans but lucratif. Il s’agit
d’une mesure d’initiative parlementaire présentée par Peter Kormos. Le Comité a entendu six témoins et reçu
25 mémoires écrits. Le Comité a décidé d’en reporter l’étude article par article
à plus tard.
Au nombre des projets de loi déférés à des comités pour
étude pendant l’intersession d’hiver figurent les suivants :
- le projet de loi 31, Loi
Christopher, qui établit le registre des délinquants sexuels. Ce registre
contiendra les noms, adresses et dates de naissance des personnes reconnues
coupables d’infractions sexuelles au Canada de même que la liste des
infractions sexuelles qu’elles ont commises et d’autres renseignements
déterminés prescrits dans la loi. Ces données seront mises à la disposition
exclusive des forces de l’ordre et des autorités correctionnelles et
judiciaires. Le projet de loi est ainsi intitulé à la mémoire de Christopher Stephenson, un garçon de 11 ans enlevé et
sauvagement assassiné par un pédophile qui avait déjà été condamné et qui
jouissait d’une libération conditionnelle octroyée par une commission fédérale
lorsqu’il a commis ce crime.
- le projet de loi 33, Loi de 1999
sur la divulgation relative aux franchises, qui obligera les parties aux
contrats de franchisage à agir équitablement, garantira le droit d’association
aux franchisés et imposera des obligations en matière de divulgation aux
franchiseurs. Ce projet de loi a une caractéristique intéressante sur le plan
de la procédure : il est le premier à être transmis à un comité aux
termes d’une nouvelle disposition du Règlement de l’Assemblée qui a été
adoptée en octobre 1999 et permet de transmettre les projets de loi aux
comités après leur première lecture.
Le Comité des finances et des affaires économiques
consacrera l’hiver aux consultations prébudgétaires.
Anne Stokes Greffière de comité
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