Trente-sixième
conférence régionale, à Regina
Environ 65
parlementaires des quatre coins du Canada, échantillon représentatif des divers
partis politiques, se sont réunis à Regina du 12 au 18 juillet pour la 36eConférence
régionale canadienne de l’Association parlementaire du Commonwealth. L’hôte de
la rencontre était Glenn Hagel, président de l’Assemblée législative de
la Saskatchewan. Plusieurs autres présidents des assemblées provinciales et
territoriales étaient également présents, notamment Ken Kowalski
(Alberta), Lloyd Snow (Terre-Neuve), Sam Gargan (Territoires du
Nord-Ouest), Wayne Gaudet (Nouvelle-Écosse) et Robert Bruce
(Yukon).
On
remarquait également la présence d’Eric Pickles, député à la Chambre des
communes de Grande-Bretagne, d’Emily Saunders, membre du conseil
législatif des Îles Turks et Caicos, et d’Andrew Imlach, qui représente
le Secrétariat de l’APC à Londres. Les travaux de la conférence, officiellement
ouverts par le premier ministre provincial Roy Romanow, ont eu lieu dans
la salle des débats de l’Assemblée législative.
La
Saskatchewan est bien connue pour son esprit novateur en matière de politiques
publiques et de gouvernement parlementaire. Cet esprit était également tout à
fait manifeste dans l’organisation de la Conférence. Pour la première fois, les
débats ont été diffusés en direct dans toute la province sur le réseau de
télévision par câble. Ils ont aussi été rediffusés, en français et en anglais,
à l’échelle du pays, sur CPAC.
Parmi les
autres nouveautés, citons l’atelier de perfectionnement professionnel, animé
par Lee Morrison, sur le thème « Les personnalités politiques: le
tempérament idéal existe-t-il? ». Les délégués étaient priés de remplir un
questionnaire Myers-Briggs, conçu pour les aider à découvrir et à utiliser
leurs points forts, à améliorer leurs talents de communicateurs et à mieux
comprendre les autres.
Le sujet
de la première séance de délibération, présidée par Ritchie Hubbard
(Nouvelle-Écosse) était « Les femmes parlementaires: l’équilibre des sexes
est-il possible au parlement? ». L’oratrice principale était Jane
Groenewegen (T.N.-O.). Selon elle, pour attirer davantage de femmes en
politique, il faudra rendre la vie publique plus compatible avec les
obligations familiales.
Une autre
séance, dirigée par le président Snow, portait sur le thème suivant: «Comment accroître
le respect du public pour l’institution parlementaire : le moment est-il venu
d’intensifier les efforts de sensibilisation? » Le panel se composait du
président Hagel et de LeRoy Johnson (Alberta). Le président Hagel a
évoqué le programme de sensibilisation très ambitieux qui est mis en œuvre dans
sa province (voir la Revue parlementaire canadienne, vol.20, no2,
été1997, p.2-3). D’autres participants ont exposé ce qui se faisait dans leurs
provinces et territoires.
Russell
MacNeil (Nouvelle-Écosse) a présidé une séance intitulée «La délégation de la
responsabilité des programmes : habilitation communautaire ou transfert du
fardeau financier? » Les orateurs étaient Russell Williams (Québec) et Doug
Livingston (Yukon). Une discussion fort animée a ensuite eu lieu entre les
tenants d’un gouvernement central fort et les adeptes d’une décentralisation
des pouvoirs au profit des gouvernements provinciaux.
Une autre
séance, qui portait sur l’évolution de l’industrie céréalière, s’est tenue sous
la présidence de Dan D’Autremont (Saskatchewan). On y a entendu les
communications d’Albert Klapstein (Alberta) et du sénateur Nick
Taylor. La discussion a porté sur les avantages et les inconvénients du
recours aux offices de commercialisation et, plus particulièrement, du
Saskatchewan Wheat Pool.
Pat
Duncan (Yukon) a présidé la séance sur le rôle du caucus dans le système
parlementaire canadien. Le panel se composait de Ray White
(Nouvelle-Écosse) et Violet Stanger (Saskatchewan). Il n’existe pas de
modèle unique du caucus (ou groupe parlementaire), mais on suggère de
nombreuses manières de faire participer les députés au processus législatif.
Yves
Blais (Québec) a présidé une séance ayant pour titre «La législation par
délégation/réglementation: maillon faible de la responsabilité envers le
Parlement? » Les diverses facettes de ce problème théorique ont été invoquées
par Elizabeth Weir (Nouveau-Brunswick) et Sue Olsen (Alberta). On
trouvera dans le présent numéro de la Revue parlementaire canadienne des
articles s’inspirant de leurs exposés.
Une
séance intitulée « Les négociations avec les Autochtones sur les ententes
d’autonomie gouvernementale » a été présidée par Dave Boushy (Ontario).
On y a entendu les communications de Roy Erasmus (Territoires du
Nord-Ouest) et Eber Hampton (président du Saskatchewan Indian Federated
College).
La
question des premières nations a été l’un des fils conducteurs de toute la
Conférence. Par exemple, au cours de la cérémonie d’ouverture, l’aîné Donald
Bigknife, de la réserve Piapot, a prononcé une prière pour la réussite de
la Conférence. Après s’être rendus à Craven, dans la vallée de la Qu’Appelle,
les délégués ont assisté à une représentation culturelle des premières nations,
sous la direction de Boye Ladd de la nation Hochunk. Preston Pashe,
de la réserve Dakota Tipi, y a exécuté une danse du cerceau spectaculaire. Les
autres danseurs représentaient les nations crie, otoe/pawnee et
hidatsa/arikara.
Le
dimanche, avant la Conférence, Christine Hodgson a présidé un service
autochtone œcuménique comportant des prières et des lectures, ainsi qu’une
«cérémonie de l’eau» où des représentants de toutes les provinces et
territoires ont été priés de présenter un pichet contenant de l’eau provenant
de leur région et de la verser tour à tour dans un vaste récipient transparent.
Chaque délégué a reçu un échantillon de cette eau. Le reste a été rendu à la
terre, lors d’une cérémonie qui s’est tenue à côté du bâtiment de l’Assemblée
législative. C’est une ex-députée de la Saskatchewan, MmeAnita
Bergman, qui avait réalisé les pichets. Elle en a fait don à chacun des
verseurs.
Parmi les
activités sociales, on peut citer une réception et un dîner offerts par le
lieutenant-gouverneur de la Saskatchewan, J.E.N. Wiebe, ainsi qu’une
représentation spéciale de la pièce historique intitulée Le procès de Louis
Riel, au Saskatchewan Centre of the Arts. Un voyage à Moose Jaw a donné aux
participants la rare occasion d’assister à un exercice des Snowbirds,
des Forces canadiennes. Les invités ont pu ensuite visiter le Western
Development Museum, qui contient une collection de véhicules historiques. Ils
ont également eu la possibilité d’aller voir un élévateur du Saskatchewan Wheat
Pool et de visiter une exploitation agricole, afin d’observer de près les
activités d’une industrie qui demeure la première de la province hôtesse.
Le comité
organisateur, sous la direction du présidentHagel, avait préparé un programme
mémorable grâce auquel tous les délégués ont gardé une bonne impression de la
Saskatchewan.
Conseil
de la Région du Canada
Le
Conseil s’est réuni le 12juillet pour expédier les affaires courantes de
l’Association. Bob Speller, député fédéral, a été élu en tant que membre
du comité exécutif international, en remplacement du sénateurWilliam Petten,
dont le mandat de trois ans est expiré. Les deux autres représentants régionaux
sont le président Ken Kowalski, de l’Alberta, et le président Lloyd
Snow, de Terre-Neuve.
La
Conférence régionale se tiendra en Ontario en 1998 et au Québec en 1999.
Le
Colloque régional de 1998 aura lieu en Alberta et celui de 1999 à Terre-Neuve.
La Conférence des présidents de séance aura lieu en Colombie-Britannique en
janvier1998 et à Ottawa l’année suivante.
Le
Québec accueille la Conférence parlementaire des Amériques
Sur le
plan des relations interparlementaires, un important événement a eu lieu du 18
au 22 septembre 1997 : l’Assemblée nationale du Québec a accueilli la
Conférence parlementaire des Amériques, qui a réuni pour la première fois dans
l’histoire de notre continent des parlementaires des quelque deux cents États
unitaires, fédéraux et fédérés des Amériques. (Lire l’article paru dans le
numéro d’été 1997 de la Revue parlementaire canadienne.) Les incidences
et les enjeux de l’intégration économique des Amériques sur les quelque 775
millions d’habitants de l’hémisphère ont été au cœur des discussions.
Les
délibérations se sont déroulées en quatre langues (français, anglais, espagnol
et portugais). Des conférenciers ont abordé diverses questions relatives au
thème « Vers les Amériques de 2005 : démocratie, développement et prospérité ».