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Yukon
L'Assemblée
législative du Yukon a 'maintenant remis ses travaux au 28 mai 1986, après 41 jours
de séances. Le gouvernement a présenté au total vingt projets de loi durant la
session du printemps, dont dix huit ont été adoptés et sanctionnés. Près de la
moitié de ces mesures législatives touchaient au budget, les autres à des
questions d'ordre routinier. La Chambre a consacré la grande majorité de son
temps à étudier, en comité plénier, le budget supplémentaire des dépenses pour
1985 -1986 et le budget de fonctionnement et d'entretien pour 1986-1987.
Dans le rapport sur
les activités législatives du printemps figurait un certain nombre de motions
d'initiative privée étudiées par la Chambre jusqu'au 7 mai. Depuis le 8 mai,
elle a étudié 14 autres motions. Six d'entre elles ont été débattues, une a été
modifiée et les six ont été adoptées lors de la mise aux voix.
Vers la fin de la
session, le gouvernement a exposé à la Chambre deux nouvelles politiques. Le
ministre des services gouvernementaux, M. Roger Kimmerly, a présenté le 27 mai
une politique intitulée Yukon Business Incentive Policy, en ces termes : Cette
politique a pour but de créer davantage d'emplois et de marchés pour les
habitants du Yukon puisqu’elle inclut, dans les lignes directrices régissant le
traitement préférentiel dans le Nord, non seulement l'attribution des contrats
de construction du gouvernement, mais l'achat de tous les biens et services.
Cette mesure précise la définition d'entrepreneur du Nord et définit le
fournisseur du Nord, afin de donner aux entreprises légitimes du Yukon un
avantage net sur leurs concurrents sur le plan des appels d'offre des contrats
du gouvernement. Elle prévoit aussi l'établissement, avant la présentation de
soumissions, d'une liste d'entreprises du Nord conçue pour
rendre ces dernières
préalablement admissibles aux contrats du gouvernement.
Dan Lang, député de
Whitehorse Porter Creek East, bien que généralement en faveur de l'initiative
prise par le gouvernement, a fait la réserve suivante : Il faut faire très
attention dans le domaine des contrats. Plus nous faisons d'exceptions aux
règles, plus l'octroi des contrats devient subjectif. Et c'est à ce moment là
que l'Assemblée législative et le gouvernement peuvent être accusés de
patronage.
Le dernier jour de
la session, M. Tony Penikett, leader du gouvernement, a annoncé des changements
à la politique gouvernementale à l'égard des employés occasionnels. Il a dit :
Nous sommes heureux de pouvoir corriger les injustices commises envers les
employés occasionnels au chapitre des avantages sociaux, un grand nombre
d'entre eux étant des employés saisonniers travaillant dans des localités
isolées. Nous donnons finalement suite au désir que nous avons depuis longtemps
exprimé. Les emplois occasionnels sont divisés en deux catégories : temporaires
et auxiliaires. Les employés des deux catégories obtiendront une augmentation
de leur indemnité de vacances, ne paieront que 25 p. 100 de leurs cotisations
au titre du régime d'assurance maladie et pourront poser leur candidature à des
concours à l'intérieur de leur service. Les employés auxiliaires auront également
le droit à des redressements de salaire rétroactifs, ils auront accès aux
procédures de griefs et ils disposeront d'une allocation communautaire et d'une
rémunération au lieu d'avantages sociaux assurés.
Willard Phelps,
leader de l'opposition officielle et Roger Coles, député de Tatchun, ont
défendu cette mesure. M. Coles a affirmé : Nous et notre parti (libéral)
applaudissons le gouvernement d'avoir choisi cette orientation. Nous ne sommes
pas sûrs que les mesures prises soient suffisantes, mais ces nouveaux avantages
sociaux prévus pour les employés occasionnels et auxiliaires permettront de
régler une bonne partie du problème.
La troisième session
de la 26e législature devrait normalement être convoquée à nouveau en octobre
ou novembre.
Patrick L. Michael,
greffier, Assemblée législative du Yukon.
Québec
Le 19 juin dernier,
l'Assemblée nationale ajourna ses travaux pour la fin de cette première session
de la 33e Législature, après 49 séances depuis son ouverture le 16 décembre
1985. La session du printemps a permis l'adoption d'un budget de 28,7 S
milliards pour l'exercice 19861987, ainsi que la sanction de 79 des 105 projets
de loi.
Cette fin de session
complétait les six premiers mois d'une activité gouvernementale marquée de
décisions importantes : encadrement de l'activité réglementaire du gouvernement
(projet de loi no 12), resserrement du Code de la sécurité routière (P.L. 60),
protection des non-fumeurs (PL. 84), admissibilité à l'enseignement en anglais
pour certains enfants (P.L. 58), modification structurelle de Radio Québec
(P.L. 61), vente de la raffinerie de sucre de Saint-Hilaire (P.L. 85),
consultation des milieux artistiques sur leur situation financière (commission
de la culture 2023 mai). D'autre part, l'étude des crédits ministériels aura
permis de jauger la rationalisation budgétaire annoncée par le président du
Conseil du trésor, M. Paul Gobeil, dès l'arrivée au pouvoir de l'équipe
libérale.
Il y a eu peu de
déclarations ministérielles en Chambre (5 en six mois), un seul débat sur la
Constitution canadienne et l'abandon par le Québec de la clause NONOBSTANT (20
mars), même si la session avait débuté par une ronde de questions de
l'Opposition sur la position du Québec dans le dossier constitutionnel. Durant
les périodes quotidiennes de questions orales, l'Opposition a insisté pour
connaître la véritable situation financière du gouvernement. Elle a réclamé
vainement la liste détaillée et la rationalité des compressions budgétaires du
présent exercice financier. Au plan de l'actualité, les questions concernaient
l'encombrement des salles d'urgence, les visites des inspecteurs chez les
assistés sociaux, la politique gouvernementale à l'endroit des jeunes. Une loi
d'urgence a mis fin le 16 juin à une grève qui paralysait les chantiers de
construction depuis le milieu de mai.
Crédits de
l'Assemblée nationale
Le 13 mai, la
commission plénière de la Chambre a étudié les crédits de 60 $ millions que le
Bureau recommandait pour l'exercice 19861987 de l'Assemblée nationale.
Le président, M.
Pierre Lorrain, qui pilotait ses crédits pour la première fois, a présenté
l'exercice sous le signe d'une double rationalisation : le réorganisation
administrative en cours et des compressions budgétaires généralisées dans
l'administration gouvernementale.
C'est dans cet
esprit de rationalisation que se présentent les compressions budgétaires de
l'exercice 19861987 à l'Assemblée nationale. Une diminution de plus de 9 S
millions, soit une baisse de 13,2 % par rapport au budget de 19851986. M. le
Président Pierre Lorrain rappelle que seulement 16 % des crédits de l'Assemblée
voter, et que 84 % sont, en réalité, des crédits permanents. La méthode
actuelle de contrôle des crédits SIGBEC ne peut intervenir à temps, c'est à
dire ne peut éviter un surplus budgétaire d'un crédit permanent. Il faudrait
peut-être penser à une seule forme de crédits à l'Assemblée. Le Président
estime cette question extrêmement délicate, car elle est directement reliée à
l'indépendance de l'Assemblée nationale vis-à-vis le gouvernement.
Le leader de
l'Opposition, M. Guy Chevrette, a brièvement commenté l'exposé de M. le
Président. Au cours de l'échange qui a suivi, les députés de l'Opposition et
certains ministériels ont demandé des précisions sur quelques points, notamment
sur le comité consultatif sur la télédiffusion des Débats, la télédiffusion du
discours du budget, les stagiaires de la Fondation Jean-Charles Bonenfant, la
reconstitution des débats, la sécurité à l'Assemblée, les relations avec le
Conseil du trésor, les traitements des parlementaires, la bureautique et
l'informatique.
Analyse
organisationnelle de l'Assemblée
Ainsi que le
mentionnait le Président Lorrain au début de l'étude de ses crédits, une
analyse organisationnelle des directions et services de l'Assemblée nationale a
été effectuée par une firme de conseillers en gestion. Le rapport de cette
étude a été rendu public à la fin de mai. Il comporte d'abord des constatations
et des commentaires sur la structure de l'organisation, le climat, les outils
et pratiques de gestion de l'Assemblée. La deuxième partie du rapport contient
des recommandations relatives aux structures, au climat et à la gestion.
Cette analyse des
directions et services de l’ Assemblée nationale avait été annoncée en janvier
par le nouveau président, M. Pierre Lorrain. Tous les gestionnaires (cadres) de
l'Assemblée ont été consultés à l'occasion de cette étude dont le rapport a été
transmis au Bureau de l'Assemblée en mai dernier. La mise en application des
recommandations devrait se réaliser dans les trois prochains mois.
Yvon Thériault, Service d'indexation et de bibliographie,
Assemblée nationale du Québec.
Territoires du Nord-ouest
La septième session
de la dixième assemblée législative a été prorogée en juin après trente-trois
jours de séances bien chargées qui en ont fait l'une des plus longues de
l'histoire de l'Assemblée.
L'Assemblée s'est
ajournée en mars après avoir approuvé le budget de 19861987 et s'est réunie à
nouveau le 10 juin pour étudier d'autres questions demeurées en suspens. Au
nombre des dix-neuf projets de loi nouveaux et modificatifs qui ont été adoptés
durant la session de juin figurent la Jury Act, qui prévoit la sélection de
jurés qui ne parlent ni le français ni l'anglais, mais une langue autochtone; la
Official Languages Act, qui reporte à 1989 la date où le français deviendra une
langue officielle dans les Territoires du Nord-ouest; la Public Service Act,
qui transfère du commissaire des Territoires du Nord-ouest au ministre du
Personnel les principales responsabilités à l'égard de la fonction publique. Un
amendement approuvé durant le débat sur le projet de loi exige du ministre
qu'il obtienne l'approbation du Conseil exécutif pour les nominations à la
fonction publique. Notons aussi la NWT Energy
Corporation Act, qui a pour effet de créer une société d'exploitation
des ressources énergétiques et en prescrit les pouvoirs et les responsabilités,
la composition du conseil d'administration et la structure financière; et,
enfin, la Summary Convictions Procedures Act, qui a pour effet de supprimer
l'infraction du défaut de comparaître en cour pour les contrevenants à une loi
ou à un règlement du Territoire.
L'intention du
gouvernement de confier l'administration de la NWT Energy Corporation à la
Northland Utilities Limited de l'Alberta a fait l'objet de nombreuses
discussions. L'Assemblée a adopté une motion visant à recourir aux services de
professionnels indépendants pour analyser la structure proposée de l'entreprise
avant la mise en application des plans.
Les députés ont
adopté les recommandations du Comité spécial du Règlement, de la procédure et
des privilèges qui figuraient dans les premier et second rapports du Comité. Le
Comité spécial recommandait notamment de mettre fin à la session de printemps de
l'Assemblée et de fixer les dates du début des deux autres sessions, de
modifier les heures de séance, d'interdire totalement de fumer et de consommer
des aliments et des boissons en Chambre, de changer certaines règles de
procédure, de modifier l'ordre du jour et d'y ajouter de nouvelles
dispositions.
Les membres de
l'Assemblée législative ont également accepté le rapport du Groupe de travail
chargé des langues autochtones qui propose l'adoption de mesures visant à
préserver et à mettre en valeur les langues et la culture autochtones des
Territoires du Nord-ouest. Le groupe de travail recommande notamment
l'établissement d'un nouveau ministère responsable des langues et de la culture
que dirigerait un ministre choisi par les membres autochtones de l'Assemblée
législative. La Chambre a recommandé que le Conseil exécutif réponde au rapport
du groupe de travail en prévoyant une stratégie et un plan d'action à long
terme en vue de l'application des recommandations. Le document devra être
déposé durant la session d'automne 1986.
Une motion visant la
création d'un quatrième district électoral à Yellowknife, qui aurait eu pour
effet d'augmenter à 25 le nombre total des circonscriptions des Territoires du
Nord-ouest, a été rejetée. Parmi les motions adoptées figurent les suivantes
que le gouvernement du Canada porte de 25 p. 100 à 40 p. 100 le crédit d'impôt
relatif à la prospection pétrolière afin d'encourager le forage d'un nouveau
puits à Amauligak, dans la mer de Beaufort; que le gouvernement du Territoire fasse
une importante contribution financière aux organisateurs de la conférence True
North Strong and Free: An Inquiry into Canadian Defence Policy on Nuclear Arms;
que soient appuyées les mesures visant à protéger la santé physique et mentale
des personnes frappées par la catastrophe nucléaire de Tchernobvl; que les
terres, les eaux côtières et l'espace aérien des Territoires du Nord-ouest
soient déclarés zone exempte d'armes nucléaires; que soient révisées les
attributions du Comité permanent des comptes publics et des finances par suite
de sa réorganisation l'an dernier; et que soit appuyée la recommandation du
Comité permanent des transports de la Chambre des communes visant à exempter le
Nord et les régions éloignées de la taxe proposé à l'égard du fret aérien.
Les délibérations
ont été interrompues pendant deux jours pour permettre aux membres de
l'Assemblée législative de se rendre à Vancouver et d'y célébrer le Jour des
Territoires du Nord Ouest, le 21 juin, à Expo 86.
Le commissaire John Parker
a prorogé la session le 26 juin. L'Assemblée se réunira à Yellowknife le
mercredi 8 octobre pour entamer la session d'automne.
Ann Taylor, chargée
des relations publiques, Assemblée législatives des Territoires du Nord Ouest.
House of Commons
Les derniers jours
précédant l'ajournement d'été sont toujours très chargés. Cette année ne fit
pas exception, la Chambre ayant siégé plus longtemps les deux dernières
semaines de la session. Le 17 juin, neuf projets de loi ont reçu la sanction
royale, tandis que treize autres devenaient loi le 27 juin, après quoi les
députés se sont réunis dans le cabinet du président pour la réception
traditionnelle marquant le début de l'intersession.
La législation
Le gouvernement a
réussi à faire adopter presque tous ses projets de loi avant l'ajournement de
la Chambre. Les droits des autochtones, l'énergie, les pensions et les
relations fédérales provinciales, voilà quelques-uns des thèmes touchés par les
lois adoptées. Le Conseil de la bande indienne sechelte a désormais le pouvoir
de légiférer en ce qui concerne l'accès à la résidence sur les terres
secheltes ainsi qu'en matière de zonage,
de planification des terres et d'imposition à des fins locales. Un autre projet
de loi règle les revendications territoriales des bandes indiennes de Grassy
Narrow et d'Islington, suite à la pollution par le mercure des rivières English
et Wabigoon depuis 1969.
La Loi fédérale sur
des hydrocarbures et la Loi de mise en oeuvre de l'Accord Atlantique Canada
Terre Neuve stipulent que le Canada doit détenir au moins 50 p. 100 des permis
de production sur les terres domaniales. La Loi sur l'administration de
l'énergie a donné force exécutoire à une modification de l'accord conclu entre
le gouvernement de l'Alberta et le gouvernement du Canada concernant
l'établissement des prix du gaz et l'expansion des marchés.
Le projet de loi
C-96 modifie le taux des contributions fédérales aux provinces en matière
d'enseignement post secondaire et de santé. Bien que le montant de ces
transferts augmentera au cours des cinq prochaines années, il sera inférieur à
ce qu'il était sous l'ancien régime.
La Loi sur les
normes de prestation de pension prévoit, entre autres, qu'à partir du ler
janvier 1987, les prestations seront divisées également entre les conjoints en
cas de rupture du mariage. En vertu des amendements à la Loi sur la Cour
suprême, lorsqu'un jugement est déposé
auprès du registraire de la Cour, celui ci avisera chaque procureur inscrit au
dossier. Toutes les demandes d'autorisation d'appel seront décidées après
considération des conclusions écrites à moins que la Cour n'ordonne la tenue
d'une audience à cette fin. Le droit d'appel était limité en vertu de certaines
lois.
Plusieurs
modifications ont été apportées à la Loi sur les jeunes contrevenants et aux
lois connexes. Entre autres, elles prévoient maintenant que les jeunes seront
gardés séparément et loin des adultes, à moins qu'aucun lieu de détention pour
jeunes n'existe dans un rayon raisonnable.
Activités des
comités
Les comités sont
devenus plus actifs à mesure que leurs membres se familiarisaient avec toutes
les possibilités que leur offre le nouveau Règlement. Le Comité des finances,
présidé par Don Blenkarn a été particulièrement occupé vers la fin de la
session. Il a lancé une étude sur les taux d'intérêt imposés par les
entreprises de cartes de crédit et a produit plusieurs rapports, dont un qui a
recommandé une simplification de la Loi de l'impôt sur le revenu et des
formules d'impôt. Il a poursuivi ses audiences sur la réglementation des
institutions financières canadiennes et
fait des
recommandations complétant celles de son rapport de novembre 1985 sur la même
question. Dans un autre rapport, il examiné le rôle du Conseil économique du
Canada.
Le 5 juin, le Comité
spécial sur l'établissement du prix intérieur du blé présidé par Arnold Malone,
a déposé son rapport. Le Comité voudrait accroître de sept à dix dollars le
boisseau le prix intérieur du blé. Le gouvernement devrait également songer à
verser aux agriculteurs des paiements de stabilisation et des paiements en cas
d'insuffisance, et prendre des mesures visant à protéger les industries qui
dépendent du blé, pour éviter que la hausse éventuelle des prix ne les rende
moins compétitives.
Le Comité permanent
de la main-d’œuvre, de l'emploi et de l'immigration, présidé par Jim Hawkes, a
examiné le problème de la réunification des familles et demandé de nombreuses
modifications aux dispositions touchant les définitions, les procédures de
traitement et le parrainage en matière d'immigration. Il se propose d'étudier,
dans les mois à venir, d'autres aspects du régime d'immigration et notamment
les questions touchant les visas des visiteurs, le système de points et
l'exploitation des immigrants par certains consultants et avocats.
Patrick Knowlan,
président du Comité des transports, a présenté un rapport sur les politiques
relatives aux régions du Nord et aux régions éloignées. Le Comité est convaincu
que les collectivités du Nord ne devraient pas avoir la permission de refuser
le régime de réglementation du transport dans le Nord. Il a également demandé
au gouvernement de faire tous les efforts possibles en vue de réduire ou de
supprimer les droits, taxes et frais gouvernementaux frappant les services de
transport dans le Nord et les régions éloignées pour y faire baisser le coût du
transport.
Le Comité permanent
de la justice et du solliciteur général, présidé par Blaine Thacker, a présenté
son rapport sur la Loi sur l'accès à l'information. Le Comité se prépare à
déposer une refonte complète de cette loi ainsi que de la Loi sur la vie
privée. Le premier rapport ne porte toutefois que sur la seule question des
exemptions prévues par la première de ces lois. Le Comité conclut que la
présente loi sur l'accès, notamment l'article 24, fournit un trop grand nombre
d'exceptions inutiles. Il recommande donc que cet article soit supprimé et
remplacé par de nouvelles exceptions exécutoires, dont le libellé tiendrait
explicitement compte de trois autres lois, à savoir la Loi de l'impôt sur le
revenu, la Loi sur la statistique et la Loi sur les déclarations des
corporations et des syndicats ouvriers.
Le Comité a aussi
recommandé que toute loi visant à offrir une clause de confidentialité non
assujettie à la loi sur l'accès commence par les mots suivants : Nonobstant la
Loi sur l'accès a l'information, . . . .
Le Comité permanent
de la science et de la technologie, présidé par William Tupper, a recueilli les
témoignages du secteur privé qui s'inquiète de la méthode que le ministère du
Revenu propose pour définir la recherche et le développement scientifique aux
fins de l'impôt. Il recommande que le ministère publie le projet de lignes
directrices sur la recherche scientifique et le développement expérimental et
donne 60 jours à l'industrie pour y réagir avant de les adopter.
Un sujet connexe est
abordé dans un rapport antérieur du Comité des comptes publics, présidé par
Aideen Nicholson. Il reproche au ministère des Finances sa façon d'administrer
le programme de crédit d'impôt pour la recherche scientifique, qui comporte des
échappatoires faisant perdre au gouvernement des millions de dollars de revenus
sans procurer d'avantages réels à la recherche et au développement
scientifique.
Le Comité mixte
spécial sur les relations extérieures, présidé par Thomas Hockin et le sénateur
jean Simard, a terminé son étude d'une année par le dépôt d'un rapport de 200
pages traitant de nombreux aspects de la politique extérieure du Canada. La
conclusion, intitulée Vers un internationalisme constructif, demande au
gouvernement de cesser de vouloir à tout prix faire de sa politique extérieure
un prolongement de sa politique intérieure, comme dans les années 197ü. Le
rapport aborde les questions de la paix et de la sécurité, de l'expansion du
commerce international, de l'aide au développement, de la souveraineté dans le
Nord, des relations canadoaméricaines et des droits de la personne. Il réclame
entre autres des sanctions économiques contre l'Afrique du Sud.
L:n intéressant
rapport sur les additifs gazeux dans les combustibles servant au transport, a
été présenté par le Comité permanent de l'énergie, des mines et des ressources,
présidé par Barbara Sparrow. Le sujet est complexe, mais, pour l'essentiel, le
Comité a recommandé que le méthanol et l'éthanol soient utilises comme agents
de mélange dans l'essence. 11 demande au gouvernement fédéral de soutenir la
recherche, le développement et la démonstration nécessaires pour que le mélange
alcoolessence se répande plus largement.
Gary Levy
Nouveau Brunswick
La quatrième session
de la quinzième législature a été prorogée le 19 juin 1986, jour où le premier
ministre Richard Hatfield célébrait le 25e anniversaire de son entrée
officielle dans la vie politique de sa province.
La session, qui n'a
duré que 40 jours, a été la plus courte de la dernière décennie. Dès
l'ouverture de la session, M. Charles G. Gallagher, ancien ministre de la Santé
dans le cabinet Hatfield, était élu président de l'Assemblée législative en
remplacement de M. James Tucker, à qui le premier ministre venait de confier un
ministère.
Le 22 avril, le
ministre des Finances, M. John Baxter, annonçait un budget de 3,12 milliards de
dollars, le premier à atteindre le niveau des 3 milliards. Des allégements
fiscaux, des dépenses en capital sans précédent et des subventions à divers
groupes sociaux étaient les principaux éléments de ce budget. Tout le monde v
trouvait un peu son compte, ce qui ne manquait pas de raviver les rumeurs
d'élections avant la fin de l'année. Les frais d'hospitalisation étaient
abolis, aucune augmentation d'impôt importante n'était annoncée, on prévoit
éliminer pratiquement le déficit courant, le fonds d'aide à la création
d'emplois était augmenté de 3 millions de dollars et des projets d'une valeur
de 305 millions de dollars étaient lancés pour la construction d'écoles et
l'expansion du réseau hospitalier. Dans le secteur social, M. Baxter
mentionnait une foule de mesures, dont des allégements fiscaux pour les
propriétaires de maisons à faible revenu, les camionneurs, les détaillants
d'essence, les handicapés, les acheteurs de détergent commercial; d'autres
logements seraient construits pour les handicapés; des fonds supplémentaires de
900 000 S seraient alloués pour la formation des enfants handicapés, et les
subventions d'aide sociale seraient augmentées de 3 p. 100. La seule mesure qui
pouvait ressembler à une augmentation d'impôt était un droit de 100 $ par année
aux exploitants d'appareils d'amusement comme les vidéos et les machines à sou.
Selon Alan Maher,
porte parole du Parti libéral en matière de finances, le budget n'avait qu'un
seul et unique but obtenir quatre ans de pouvoir de plus.
Au cours de la
session, le Parlement a étudié 106 projets de loi dont 101 ont été adoptés,
notamment celui sur le droit de cultiver. Cette loi aura pour objet d'empêcher
que des agriculteurs se voient intenter des poursuites par des voisins qui se
plaignent de la poussière, du bruit et des odeurs causés par leur exploitation
agricole. L'Agricultural Operation Practices Act protégera donc les
agriculteurs pourvu qu'ils satisfassent aux exigences des règlements sur la
santé, l'environnement et le zonage.
Au cours de la
session, le Parlement a également adopté le nouveau Standing Rules of
Procedure, qui est devenu le règlement permanent de l'Assemblée législative à
la place de celui qui était en vigueur depuis 1963. Avec l'adoption de ce
règlement, les députés disposeront de deux heures le mardi et le jeudi pour
présenter des motions et soulever d'autres questions qui intéressent les
membres de l'opposition.
Bien que l'élection
générale ne soit par normalement prévue avant septembre 1987, le bruit court de
plus en plus que le premier ministre Hatfield déclenchera des élections à
l'automne.
Actuellement, la
position des partis à l'Assemblée législative est la suivante PC, 37; Libéraux,
20 et NPD, 1.
Loredana Catalli
Sonier, greffier adjoint, l'Assemblée législative du
Nouveau Brunswick.
Ontario
Le deuxième budget
du gouvernement libéral de l'Ontario a été présenté à la Chambre le 13 mai
1986. Le trésorier, Robert F. Nixon, a dit de son budget qu'il alliait les
préoccupations sociales avec le bon sens. 11 v annonçait des investissements
gouvernementaux dans les domaines de la technologie, de l'éducation, du
développement du Nord, de l'agriculture, de la santé et dans divers services
sociaux. A l'exception d'une faible augmentation de la taxe sur le tabac, ce
budget ne contenait aucune augmentation générale des impôts.
Le budget prévoyait
une croissance économique de 4,2 p. 100 en Ontario. On s'attendait à ce que
l'inflation soit ramenée à un taux de 3,8 p. 100 et le chômage à un taux moyen
de 6,9 p. 100 au cours de l'année 1946. Le budget prévoyait également la
création de 175 060 nouveaux emplois.
Ces chiffres étaient
fondés sur le maintien à 16 $ (américains) du prix du baril de pétrole, sur un
dollar canadien valant entre 71 cents et 73 cents américains, et sur des taux
d'intérêt inférieurs à 10 p. 100 vers la fin de 1986.
Compte tenu de ces
hypothèses, le budget de 31,5 milliards de dollars de M. Nixon devait réduire
la croissance du déficit ontarien de 85 millions de dollars, amenant ce déficit
à 1,54 milliards en 1986, et porter le total de la dette publique de l'Ontario
à 22,8 milliards.
Voici certains des
programmes de dépenses qui ont été annoncés:
1) une contribution
de 100 millions de dollars à un fonds d'un milliard de dollars consacré à la
technologie jusqu'à la fin de l'actuelle décennie; ce fonds est géré par un
conseil dont le Premier ministre de la province est le président;
2) une
revitalisation et une expansion de la Société de développement de l'Ontario
afin d'aider les petites entreprises et les entrepreneurs oeuvrant dans le
domaine de la haute technologie en Ontario;
3) un plan d'achat d'actions
pour les employés, qui devrait favoriser la participation de ces derniers aux
affaires;
4) une augmentation
de 15 millions de dollars des sommes consacrées aux soins de santé, aux
initiatives en matière de transport et aux programmes d'éducation dans le Nord;
5) une extension du
Programme de réduction fiscale aux exploitations agricoles de l'Ontario et 457
millions de dollars de crédits supplémentaires pour le ministère de
['Agriculture et de l'Alimentation;
6) une augmentation
de 25 millions de dollars des subventions accordées aux bénéficiaires d'aide
sociale pour le logement;
7) un programme
pluriannuel de 850 millions de dollars devant permettre aux hôpitaux
d'accroître leurs immobilisations;
8) des crédits
supplémentaires pour le Fonds de sécurité en cas de pollution;
9) l'engagement de
dépenser 60 millions de dollars pour contribuer à la construction en Ontario de
16 700 unités de logement à loyer modique.
Le budget prévoyait
également le maintien, pour un~ période indéterminée, de la surtaxe de 3 p. 100
sur les revenus des particuliers qui gagnent 50 000 $ ou plus. Aux Ontariens
ayant un faible revenu, le trésorier a accordé un allégement fiscal
particulier. Les personnes avant un revenu imposable d'au plus 20755 n'ont plus
à payer d'impôt personnel à l'Ontario. Les particuliers dont le revenu ne
dépasse pas 10 000 $ par année et les familles dont le revenu total est d'au
plus 12 000 $ par année bénéficient également d'un allégement fiscal. Les
particuliers dont le revenu est inférieur à 8 500 $ et les familles dont le
revenu est d'au plus 13 500 n'ont plus à contribuer au Régime assurance maladie
de l'Ontario.
Le chef de
l'Opposition, M. Larry Grossman, a tout particulièrement critiqué les chiffres
utilisés par M. Nixon dans ses prévisions sur la croissance économique de
l'Ontario. D'après le chef du Parti progressiste conservateur, l'Ontario
encaissera un revenu supplémentaire de 1 milliard de dollars qui pourra être
dépensé plus tard, à cause d'une estimation par trop prudente de la croissance
économique.
Les critiques ont
porté principalement sur ce que le budget ne contenait pas. M. Bob Rage, chef
du Nouveau parti démocratique de l'Ontario, a affirmé que le Trésorier avait
fait peu de place dans son budget aux travailleurs les moins fortunés. Il a
fait remarquer que l'exemption fiscale de base en Ontario (2075 $) n'avait été
haussée que de 49 $ par rapport à 1984. M. Rage a ajouté que l'exemption était
trop basse pour mettre à l'abri des travailleurs qui reçoivent le salaire
minimum et qu'il n'en coûterait que 35 millions de dollars au gouvernement
ontarien pour corriger ce problème. M. Rae a alors demandé au Trésorier comment
il se sentait lorsqu'il comparait cette somme de 35 millions de dollars aux 65
millions qu'a coûté l'augmentation des honoraires des médecins en 1986. Les
critiques formulées par le chef du NPD ont porté également sur les sommes
insuffisantes qui sont dépensées dans le Nord ou affectées aux programmes
sociaux, comme les garderies. M. Grossman, ainsi que Mme Bette Stephenson,
critique financier de l'Opposition, ont accusé le Trésorier de présenter un
vieux budget progressiste conservateur dont les idées dataient d'au moins
quinze ans. Au cours des débats sur le budget, Mme Stephenson a déclaré que le
gouvernement libéral avait déterré les anciens programmes, les vieilles idées
et les théories dépassées que les progressistes conservateurs avaient
abandonnes. Le Trésorier les a toutes ressorties et utilisées, a-t-elle ajoute,
et il semble croire qu'il peut administrer cette province avec des notions qui
étaient discutées il v a de cela quinze ans.
Lois
La loi visant à
interdire la surfacturation par les médecins, le Health Care Accessibility Act,
a été adoptée peu après 13 heures le 20 juin, et elle a immédiatement reçu la
sanction royale du lieutenant gouverneur, M. Lincoln Alexander. Le projet de
loi a été appuyé par les libéraux et par le NPD, mais les progressistes
conservateurs s'y sont opposés.
Le projet de loi a
finalement été adopté après que M. Nixon eut présenté une motion d'attribution
de temps et après une session marathon de 24 heures. Un des points saillants de
cette séance qui a duré toute la nuit a été le discours de cinq heures et demie
prononcé par M. Richard Treleaven pour s'opposer au projet de loi. Ce dernier a
donc été adopté six mois après avoir été déposé par le ministre de la santé, M.
Murray Elston, le 19 décembre 1985.
En vertu de la
nouvelle loi, les médecins, les dentistes et les optométristes ne peuvent
demander des honoraires supérieurs a ceux prévus par le Régime assurance
maladie de l'Ontario, ni exiger de leurs patients un paiement immédiat. Ils
peuvent cependant choisir de se retirer du Régime assurance maladie s'ils ne
pratiquent pas la surfacturation. Les patients qui auraient pavé des honoraires
supplémentaires seront remboursés, et cette somme sera déduite des chèques de
l'OHIP destinés aux médecins concernés. Un médecin reconnu coupable d'une
première infraction devra payer une amende de 250 $, et une amende de 1000 5
pour les infractions subséquentes. De plus, il pourrait être demandé à un
médecin d'assumer les coûts de l'enquête entreprise pour donner suite à la
plainte d'un patient.
Le projet de loi 30,
Loi modifiant la Loi sur l'éducation, qui assure au-delà de la dixième année le
financement des écoles secondaires catholiques par le gouvernement, a été
adopté le 23 juin sans donner lieu à un débat prolongé et à des manœuvres de
procédure comme cela avait été le cas quelques jours auparavant pour la loi sur
la santé. Sujet de controverses et d'opposition sur la place publique pendant
plus de deux ans après que l'ancien Premier ministre, M. William Davis, eut
annoncé le 12 juin 1984 son intention de financer les écoles catholiques
au-delà de la dixième année, le projet de loi a finalement été adopté sans
difficulté.
Le projet de loi 30
avait été déposé à la Chambre le 4 juillet 1985 par le ministre libéral de
l'Éducation, M. Sean Conway. Le Comité permanent du développement social l'a
étudié pendant onze mois et a tenu à son sujet des audiences publiques dans
toute la province. Le projet de loi a également été soumis à la Cour d'appel de
l'Ontario qui a finalement décidé, par un vote de trois contre deux, qu'il ne
violait pas la Constitution.
Les principales
questions débattues au cours des dernières séances du Comité ont été
l'éducation religieuse des étudiants non catholiques, le traitement
préférentiel accordé aux catholiques lorsque des professeurs sont embauchés, et
la sécurité d'emploi des professeurs des écoles publiques qui doivent être
mutés en raison de l'inscription des étudiants dans les écoles séparées. Une
disposition du projet de loi autorise le conseil des écoles séparées à accorder
la préférence aux catholiques lorsqu'il embauche de nouveaux professeurs, et
cela pour les dix premières années de l'application de la loi; cependant les
professeurs des écoles publiques qui perdent leur emploi parce que des
étudiants passent aux écoles séparées seront mutés dans des écoles secondaires
catholiques. Le Comité a également amendé le projet de loi de façon à exempter
les étudiants non catholiques des cours de religion, à la demande de leurs
parents.
L'Assemblée
législative s'est ajournée pour l'été le mardi 10 juillet, après une poussée
finale d'activité au cours de laquelle dix projets de loi ont été adoptés et
cinq projets de loi ont été déposés. Jusqu'à maintenant, soixante et onze
projets de loi émanant du gouvernement ont été déposés, dont vingt-huit avaient
été reportés après la première session. Vingt projets de loi d'initiative
gouvernementale ont été adoptés et deux ont été retirés.
Parmi les projets de
loi adoptés le dernier jour de la session, il y a eu le projet de loi 77, Loi
révisant la Loi sur la représentation électorale (redistribution), et le projet
de loi 103 sur les finances électorales. Ce dernier constitue la première
révision importante de la loi portant sur la réforme du financement des
élections depuis sa proclamation en 197~; (première année d'une période de
gouvernement minoritaire en Ontario). Le projet de loi 103 fait passer de 2 000
à 4 000 S la somme maximale que toute personne, société ou syndicat est
autorisée à donner a un parti politique au cours d'une année ou d'une campagne
électorale, Les dépenses
électorales des
partis politiques ne doivent pas dépasser 40 cents par électeur dans chaque
circonscription. Les dépenses que pourra faire un candidat ou une association
de circonscription seront plafonnées en fonction de là situation géographique
de la circonscription, c'est à dire selon qu'elle est située dans le sud ou
dans le nord de l'Ontario. Pour la première fois, la course à la direction des
partis politiques sera régie par la loi. Les dons et les dépenses ne seront pas
plafonnés, mais tous les candidats au poste de chef de parti devront divulguer
les dons qu'ils ont reçus et les dépenses qu'ils ont faites après leur
inscription auprès de la Commission on Election Finances (anciennement appelée
Commission on Élection Contributions and Expenses).
Le projet de loi 77,
Loi sur la représentation électorale, modifie les limites d'un bon nombre de
circonscriptions électorales et fait passer de 125 à 130 le nombre total des
circonscriptions représentées par un seul député en Ontario.
Le Ontario Drug
Benefit Act et le Prescription Drug Cost Regulation Act, qui régissent le prix
des médicaments vendus sur ordonnance, ont été beaucoup plus contestées. Ces
deux projets de loi ont franchi l'étape de la troisième lecture et ont reçu la
sanction royale le 10 juillet, après le rapport du comité plénier de la
Chambre.
Le projet de loi 11,
An Act Respecting the Protection of Rental Housing a également franchi l'étape
de la troisième lecture et reçu la sanction royale le dernier jour de séance.
Déposé par M. Alvin Curling, ministre des Affaires municipales et du Logement,
ce projet de loi visait à protéger les rares logements loués à prix abordables
dans les municipalités (comme Toronto) où le pourcentage de logements vacants
est très bas. On y interdit expressément de démolir des immeubles à usage
locatif, de les convertir en copropriété ou en coopérative, ou encore de les
rénover et de les réparer si les travaux exigent l'expulsion des locataires, a
moins que la municipalité concernée y consente. La loi contient une mesure de
temporisation qui la fait expirer le 15 mai 1988.
Le 11 juin, le
procureur général, M. lan Scott, a déposé le projet de loi 76, qui établit les
modalités de règlement de toutes les réclamations résultant de la contamination,
par le mercure et par d'autres polluants, des eaux des rivières English et
Wabnigoon et de leurs affluents. Le projet de loi a été adopté rapidement et a
reçu la sanction royale le 7 juillet. Ainsi a pris fin le processus long et
difficile qui avait
débuté en 1969,
lorsque la présence de mercure avait été décelée dans les rivières qui
constituent les moyens de subsistance des bandes indiennes d'Islington et de
Grassy. Le règlement prévoit le versement d'indemnités à chacune des bandes et
des avantages pour leurs membres. La loi prévoit également la création du
Grassy Narrows and Islington Bands Mercury Disability Board et d'un Fonds pour
invalidité.
Le ler mai, le
ministre responsable des Affaires francophones, M. Bernard Grandrnaître, a
déposé le projet de loi 8, qui vise à assurer que le gouvernement de l'Ontario
fournit des services en français. Le projet de loi garantit au public le droit
de communiquer en français avec le siège et avec les bureaux locaux désignés
des organismes gouvernementaux ou des institutions de l'Assemblée législative.
Il ne s'applique cependant ni aux municipalités ni aux conseils locaux. La
Commission des services en français de l'Ontario surveillera sa mise en
application progressive pendant trois ans et présentera des recommandations
visant à améliorer les services en français. (La Commission sera dissoute dans
trois ans et ses fonctions seront alors exercées par l'Office des affaires
francophones.)
En vertu de projet
de loi 8, les lois ontariennes actuelles à caractère général devront être
traduites en français avant la fin de l'année 1991. Après cette date, tous les
projets de loi d'intérêt public devront être déposés et promulgués à la fois en
anglais et en français. Le projet de loi garantit également à chacun le droit
d'utiliser le français ou l'anglais dans les débats et les autres délibérations
de l'Assemblée législative. Le projet de loi 8 a franchi l'étape de la deuxième
lecture le 9 juillet et doit être étudié par le comité plénier lorsque
l'Assemblée législative reprendra ses travaux à l'automne.
Comités
Entre les mois de
mai et juillet, les comités permanents et les comités spéciaux ont continué de
travailler au rythme effréné qui semble caractériser les gouvernements
minoritaires.
Avant le congé
d'été, deux des comités chargés de l'étude de la politique, le comité du
développement des ressources et celui du développement social, ont étudié les
prévisions respectives du ministère de ]'Environnement et du ministère des
Services sociaux et communautaires.
Le 12 juin, le
président du nouveau Comité permanent de l'Assemblée législative, M. Michael
Breaugh, a déposé le rapport du Comité sur la traduction simultanée. Le rapport
faisait remarquer que, durant les délibérations de la Chambre, les députés
utilisaient maintenant la langue française plus que dans toutes les
législatures antérieures, que ce soit pour poser des questions, pour répondre,
pour présenter un projet de loi, ou encore lors des débats. Par conséquent, le
Comité a recommandé qu'on assure des services de traduction simultanée pour
toutes les délibérations de l'Assemblée législative et dans une des salles des
comités. Après un an d'opérations, le Comité verra s'il convient d'étendre ce
service à d'autres salles des comités législatifs. Le rapport a été discuté à
la Chambre, et ses recommandations ont été adoptées le 10 juillet. De grands
travaux ont immédiatement été entrepris dans l'Assemblée législative et dans la
salle Améthyste en vue de les équiper des installations permanentes de
traduction simultanée et d'assurer la télédiffusion des délibérations.
Le Comité permanent
de l'Assemblée législative s'est également penché sur le règlement et les
procédures de la Chambre, sur le projet de toi 34, qui vise à assurer la
liberté d'information et la protection de la vie privée, et sur le choix d'un
candidat qui deviendra le nouveau greffier de la Chambre. Cette dernière
question est une conséquence directe du rapport sur les nominations dans le
secteur public, déposé le 12 juin par le Comité.
Huit comités
permanents et deux comités spéciaux ont été autorises par la Chambre à siéger
durant le congé d'été. Le Comité spécial des affaires économiques, présidé par
M. David Cooke (Kitchener), a continué d'entendre des témoignages sur les
conséquences pour l'Ontario du commerce bilatéral avec les États-Unis. Ses
travaux, y compris une deuxième série de séances à Ottawa et à Washington,
aboutiront à la publication d'un rapport final à la fin de l'été.
Le Comité spécial de
la santé, présidé par M. Robert Callahan, a reçu un mandat très vaste un peu
plus d'un an après avoir été constitué. Il doit faire rapport sur le rôle du
secteur prive, c'est à dire des institutions commerciales, dans la prestation
des services sociaux et de santé; sur les institutions qui pourraient servir de
modèles pour la prestation de services sociaux particuliers; et sur les
mécanismes qui permettraient d'assurer une meilleure responsabilité publique.
Le Comité des
comptes publics a effectué une enquête approfondie pour donner suite aux allégations
de conflits
d'intérêt mettant en
cause Mme Elinor Capian, l'un des principaux ministres, qui a donné sa
démission en tant que présidente du Management Board, présidente du Cabinet et
ministre des Services gouvernementaux.
Durant la période des
questions du 10 juin, le député progressiste conservateur Phil Gîllies a révélé
que la société IDEA, organisme gouvernemental autonome qui investit dans les
petites entreprises, avait versé 3 millions de dollars à Wvda Systems (Canada)
lncorporated, société qui avait retenu les services de l'époux de Mme Caplan, à
titre d'expert conseil. Le jour suivant, le Premier ministre, M. Peterson, a
déclaré à la Chambre que les lignes directrices sur les conflits d'intérêt
avaient été respectées et qu'aucun membre du gouvernement n'avait participé à
la décision d'investir dans la société Wvda. Le 12 juin, Mme Caplan a justifié
les activités de son époux. On a cependant appris le lendemain que les
honoraires verses à M. Caplan avaient apparemment quadruplé peu de temps après
que la société IDEA eut décidé d'investir dans Wvda Systems Incorporated.
Le 16 juin, Mme
Caplan a essayé une dernière fois de s'expliquer, mais les députés
conservateurs et ceux du NPD ont estimé que ses explications n'étaient pas
satisfaisantes et ils ont demandé sa démission. Après avoir déclaré qu'elle
estimait avoir perdu la confiance de la Chambre, Mme Caplan a démissionné du
Cabinet.
Une autre question
de conflit d'intérêt a été soulevée une semaine plus tard, lorsque le député
conservateur Andy Brandt a révélé à l'Assemblée législative que le ministre des
Mines et de Développement du Nord, M. René Fontaine, avait omis de déclarer
qu'il possédait 17 000 actions de la société Golden Tiger, compagnie minière
exerçant ses activités au Québec et en Ontario. Le Premier ministre s'est porté
à la défense de son ministre dans une déclaration à la Chambre, le 25 juin. Le
lendemain, M. Fontaine a confirmé qu'il avait omis de déclarer ces actions
comme l'exigent les lignes directrices sur les conflits d'intérêt émises par le
Premier ministre. Il a également révélé qu'il avait oublié de déclarer ses
avoirs dans d'autres compagnies et que les actions que possédaient ses enfants
majeurs avaient été enregistrées au nom de sa femme par erreur. M. Fontaine a rapidement
démissionné, non seulement de son poste au sein du Cabinet, mais également de
son siège à l'Assemblée législative, disant qu'il désirait être jugé et exonéré
par les électeurs.
Malgré la démission
de M. Fontaine, le Comité permanent de l'Assemblée législative a étudié son
cas. De plus, le Premier ministre Peterson a demandé à l'ancien
lieutenant-gouverneur, M. John Black Aird, de remplir les fonctions d'un groupe
de travail en étudiant la question des lignes directrices ou des dispositions
législatives sur les conflits d'intérêt concernant les députés.
Doug Arnott,
greffier adjoint de l'Assemblée législative de l'Ontario.
Saskatchewan
La cinquième session
de la vingtième législature a débuté le 17 mars 1986 avec le discours du Trône,
suivi de la présentation de l'exposé budgétaire le 26 mars 1986. L'ajournement
eut lieu le 3 juillet 1986. Ce fut la plus longue session dans l'histoire de la
Saskatchewan depuis la seconde guerre mondiale.
Au cours de la session
du printemps, 70 projets de loi d'intérêt public et trois d'intérêt privé ont
été présentés. Ces trois derniers ont reçu la sanction royale, alors que treize
projets de loi d'intérêt public, qui en sont à diverses étapes de leur étude,
ainsi que dix-huit motions, sont demeurés en suspens au Feuilleton. Les débats
portant sur huit propositions ont été clôturés tandis que trois projets de loi
présentés par le NPD ont franchi l'étape de la deuxième lecture. Plus de cinq
cent motions prévoyant le dépôt de dossiers à débattre ont été présentées. Il
s'agit, pour la plupart, de questions posées par le Western Canada Concept
Party sur la publication d'annonces du gouvernement dans les périodiques et les
journaux de la province.
Les comités
législatifs ont été particulièrement actifs au cours de cette session. Le
Comité permanent des communications a déposé son huitième rapport le 7 mai
1986. Ce comité, qui est dirigé par le président de la Chambre, a examiné les
annexes dont le maintien et le rejet ont été approuvés par le Comité des
documents publics, le rapport annuel de la Bibliothèque législative et, de
façon plus générale, la politique en matière de radiodiffusion pour l'Assemblée
législative.
Le Comité permanent
des sociétés de la Couronne, présidé par un député de la majorité, M. Michael
Hopfner, a étudier les rapports annuels et les états financiers des diverses
sociétés et organismes de la Couronne de la province. Le Comité a présenté son
sixième rapport le 28 mai dernier et son septième rapport le 24 juin.
Le Comité permanent
des prévisions budgétaires s'est réuni le 18 juin 1986 pour examiner le budget
de l'Assemblée législative. Il a présenté son sixième rapport à l'Assemblée le
même jour.
Le Comité permanent
des projets de loi non controversables, qui est présidé par M. E. B. (Ned)
Shillington, s'est réuni à trois reprises ce printemps. Il a examiné treize
projets de loi non controversables, ce qui évite l'étape de la deuxième lecture
et celle de l'étude en comité plénier. Cette façon de procéder permet à
l'Assemblée de déléguer au comité certaines responsabilités, et à la Chambre de
gagner un temps précieux.
Le Comité permanent
des projets de loi d'initiative parlementaire, présidé par Me JoAnn
Zazelenchuk, s'est réuni quatre fois depuis mars pour examiner trois projets de
loi ainsi que les pétitions qui les accompagnaient. Le comité a déposé depuis
quatre rapports à l'Assemblée.
Le Comité permanent
des comptes publics, présidé par M. Ed Tchorzewski, a été le plus turbulent des
comités qui se sont réunis ce printemps.
La faillite de la
Pioneer Trust en 1 z) ainsi que les observations formulées par le vérificateur
de la province dans son dernier rapport annuel à l'Assemblée législative,
lesquelles portaient sur l'aide financière accordée par la province aux
déposants, ont soulevé des questions qui ne pouvaient être posées aux témoins
des fonctionnaires du ministère des Finances par l'Opposition. Cette situation
a entraîné la démission de M. Shillington (Regina centre). Celui-ci' était
également président du Conseil canadien des comités des comptes publics, qui se
réunissait à Regina un mois plus tard pour y tenir son assemblée annuelle.
Après maintes tergiversations pour la galerie, les deux partis politiques ont
choisi un nouveau président, soit NI. Ed Tchorzewski.
Le Comité permanent
des règlements, présidé par un député de l'Opposition, Murray Koskie, a examiné
les règlements des associations professionnelles, les modifications qui y sont
apportées, les règlements provinciaux portés à l'attention du Comite par son
conseiller juridique. Le comité a présenté son cinquième rapport à l'Assemblée
le 25 avril 1986.
L'Assemblée s'est
vue dans l'impossibilité d'ajourner plus tôt pour l'été à cause de la
présentation du projet de loi 56, Loi prévoyant la vente de l'actif de la
Prince Albert Pulp Companv Ltd. et de la Saskatchewan Forest Products
Corporation, ainsi que l'installation d'une papeterie en Saskatchewan.
En gros, le projet
de loi devait permettre à la Société Weyerhauser, multinationale spécialisée
dans les produits forestiers, d'acheter l'actif de la Prince Albert Pulp
Company et de la Saskatchewan Forest Products Corporation avec des fonds
publics qui pouvaient ne pas être remboursés au gouvernement de la
Saskatchewan, suivant les pertes financières subies par la société Weyerhauser,
si celle-ci s'engageait en retour à construire une papeterie près de ces
usines.
Le gouvernement de
la Saskatchewan soutient que l'entente financière est bonne et qu'elle sert les
intérêts de la population de la Saskatchewan, compte tenu des pertes
quotidiennes de 91000 S qu'enregistrent les usines actuelles. L'Opposition
officielle prétend que la vente équivaut au bradage d'un actif valable
appartenant à la Saskatchewan et que l'engagement pris par Weyerhauser pour le
remboursement de la dette est truffé d'échappatoires qui permettent à cette
société de faire l'acquisition de Papco et de la Saskatchewan Forest Products
sans verser un sou à la province. Les négociations portant sur les accords
financiers entre le gouvernement de la Saskatchewan et Weyerhauser concernant
le transfert de Papco et de la Saskatchewan Forest Products ne sont pas encore
terminées.
Le 2 juin 1986, Mme
Joan Duncan, ministre de la Consommation et des Affaires commerciales, a déposé
un rapport en trois volumes, qui était attendu depuis longtemps : Report of the
Saskatchewan Commercial Bingo Inquiry. Le rapport examine tous les aspects des
jeux de loto en Saskatchewan et fait des recommandations au gouvernement.
Le 16 avril 1986, M.
Grant Devine, premier ministre de la province, a déposé un Livre blanc
proposant un code d'éthique pour les titulaires de charges publiques en
Saskatchewan (Document parlementaire no 97). M. A. E. Blakeney, chef de
l'opposition s'est dit très préoccupé par ce Livre blanc, alléguant qu'il
n'apportait pas de changements concrets à la loi actuelle pour améliorer et
renforcer les lignes de conduite sur les conflits d'intérêts.
L'inspection des manèges
forains relève maintenant de la responsabilité du ministère du Travail à la
suite du
dépôt à la Chambre,
le 18 avril 1986, du projet de loi 24, Loi concernant la réglementation et
l'inspection des manèges forains. L'accident des montagnes russes qui s'est
produit au West Edmonton Mall peu de temps après le dépôt du projet de loi a eu
pour effet d'accroître l'intérêt porté à la question de la sécurité des manèges
en Saskatchewan.
Craig James, greffier adjoint de l'Assemblée législative de
la Saskatchewan.
Le Sénat
Les comités du Sénat
ont été très occupés au cours de la période visée. Le 14 mai, le Sénat a
accepté de diviser le Comité sénatorial permanent de l'agriculture, des pêches
et des forêts en deux comités permanents distincts, l'un étant chargé de
l'agriculture et des forêts, et l'autre, de la question des pèches. Les
sénateurs estimaient que les sujets à l'étude étaient trop variés pour être
traités efficacement par un seul comité.
Le rapport sur le
film, The Kid Who Couldn't Miss, portant sur la vie de Billy Bishop, a été
présenté le 15 avril par le Comité sénatorial permanent des Affaires sociales,
des sciences et de la technologie, et il a continué de faire l'objet de
controverses. Le 28 mai, le Sénat a adopté, avec dissidence, la motion du
sénateur Hartland de Molson demandant que le rapport soit renvoyé au Comité
afin que ce dernier prenne en considération les recommandations suivantes : que
soit ajoutée une mise en garde précisant que le film ne prétend pas être une
biographie impartiale et chronologique de Billy Bishop et que l'ONF retire du
film les allégations gratuites sur l'intégrité de Bishop. Le Comité a accepté
le 3 juin de renvoyer la question à son Sous comité des Affaires des anciens
combattants, présidé par le sénateur jack Marshall. Le Sous comité n'a pas
encore repris ses travaux.
Le 3 juin, un
nouveau Comité spécial sur le terrorisme et la sécurité publique a été
constitué afin d'évaluer l'information sur le terrorisme en tant que menace
réelle ou potentielle pour le Canada et pour les Canadiens, et de faire des
recommandations sur le rôle des médias qui rapportent les incidents et les
menaces terroristes. Le Comité devra présenter son rapport au plus tard le 19
décembre 1986 et il sera présidé par le sénateur William Kelly.
Le 25 juin, le
comité sénatorial permanent de l'énergie et des ressources naturelles, présidé
par le sénateur Earl Hastings, a déposé son rapport final sur la mise en marché
du pétrole. Le Comité a recommandé de poursuivre l'aide financière limitée de
courte durée aux producteurs de pétrole brut naturel et synthétique. Le Comité
est d'avis que le gouvernement fédéral devrait surveiller la fluctuation des
prix au Canada afin de noter tout écart important entre les prix canadiens et
ceux de Chicago. S'il arrivait que les revenus des producteurs de pétrole
canadiens étaient constamment inférieurs à ceux des producteurs américains, le
gouvernement devrait, de l'avis du Comité, envisager la possibilité de fixer le
prix du pétrole. Finalement, le Comité a recommandé qu'un groupe de
surveillance soit chargé d'examiner minutieusement les prix des produits
pétroliers en vue de maximiser la concurrence et de réduire au minimum les
coûts pour les consommateurs.
Activités
législatives
Le 19 juin, le
sénateur Derek Lewis a présenté le rapport du Comité sénatorial permanent des
affaires juridiques et constitutionnelles sur le projet de loi C62 concernant
l'équité en matière d'emploi. Le Comité n'a pas proposé d'amendement, mais a
fait remarquer officiellement que le projet de loi n'atteignait pas son but,
qu'il ne pourrait être appliqué convenablement et que ce n'était pas
véritablement un projet de loi concernant l'équité en matière d'emploi. Le
Comité a demandé au gouvernement d'apporter des modifications au projet de loi
en septembre 1986, afin de mieux protéger les travailleurs relevant de lui. Au
moyen d'une procédure rarement utilisée, le Sénat a décidé d'envoyer un message
à la Chambre des communes pour l'informer des recommandations du Comité
concernant le projet de loi C62.
Le 27 juin, dernier
jour de séance avant le congé d'été, la Chambre des communes a fait parvenir au
Sénat, pour adoption, deux projets de loi controversés : les projets de loi C67
et C 68, modifiant la Loi sur la libération conditionnelle des détenus et la
Loi sur les pénitenciers. Le Comité sénatorial permanent des affaires
juridiques et constitutionnelles étudiait la teneur de ces projets de lois
depuis le mois de décembre 1985, et le sénateur libéral Earl Hastings s'y était
fortement opposé. Le 14 mai, le Comité a publié un rapport intérimaire sur le
projet de loi C67, dans lequel il exprimait des réserves portant sur les quatre
questions suivantes:
a) la prolongation de la détention par les tribunaux; b) l'incorporation dans
la loi de directives au sujet des ordonnances de détention; c) la limitation de
la surveillance obligatoire à octroi unique, c'est à dire le refus d'accorder à
certains détenus dont la surveillance obligatoire a été révoquée le droit de
mériter une nouvelle réduction de peine; et d). la révision et la durée de la
mesure législative. Le Comité estimait que la loi devrait reprendre le principe
approuvé par le Sénat lors de l'adoption du projet de loi S 32 en 1983,
principe selon lequel il appartient aux tribunaux plutôt qu'à la commission
nationale des libérations conditionnelles de décider s'il convient de garder en
prison certains détenus qui auraient normalement droit à une libération sous
surveillance obligatoire. Le Comité estimait préférable que ces décisions, qui
touchent la liberté de la personne, soient prises par une cour de justice, ou
les détenus jouiraient de tous les droits et garanties reconnus aux
justiciables devant une cour criminelle sur le plan de la procédure.
Le 27 juin, le
sénateur Hastings a refusé la permission d'étudier les projets de loi à l'ordre
du jour, de sorte que le Sénat est revenu siéger le 2 juillet. Le solliciteur
général, l'honorable James Kelleher, invité le 2 juillet à comparaître devant
un comité plénier, a prié le Sénat d'adopter rapidement les projets de loi : Il
y a eu trop de victimes de criminels dangereux, déclara-t-il, pour que nous
retardions encore l'adoption de ces projets de loi. Après un long débat, le
sénateur Hastings a proposé d'apporter un amendement au projet de toi C67,
lequel précisait qu'un détenu qui fait l'objet d'une ordonnance de détention
pourrait en appeler à un tribunal de juridiction supérieure en matière
criminelle pour des motifs soit de droit, soit de fait, ou pour des motifs à la
fois de droit et de fait. L'amendement ayant été adopté par 22 voix contre 18,
le projet de loi C67 modifié a alors été renvoyé aux Communes.
Le 24 juillet, les
deux Chambres ont étés rappelées de leur congé d'été pour étudier de nouveau le
projet de loi C67. Après un long débat, les Communes ont refusé d'accepter
l'amendement du Sénat en déclarant La Commission des libérations
conditionnelles est mieux structurée et a beaucoup plus d'expérience pour
s'occuper de toutes les questions de fait relatives à toute probabilité de conduite
violente et s'assurer que la sécurité publique est adéquatement sauvegardée en
laissant à la Commission le processus de décision. Sur réception du message des
Communes, le leader
adjoint au gouvernement, le sénateur Williarn
Doody, a présenté une motion demandant au Sénat de retirer son amendement. La
motion a finalement été adoptée mais seulement a la suite d'un vif débat. Le
sénateur conservateur Nathan Nurgitz remarquer que la Loi sur la Cour fédérale
permettait déjà d'interjeter appel des décisions de la Commission les
libérations conditionnelles et ajouta qu'au cour des délibérations sur le
projet de loi C67, tous les partis avaient accepté le principe dont s'inspire
le projet de loi, c'est à dire que soit
créé un moyen de protéger le public en gardant certaines personnes sous garde
jusqu'à la fin de leur mandat. De l'avis du leader de l'opposition, le sénateur
Allan MacEachen, le débat sur le projet de loi C67 avait montre que la Chambre
des communes était disposée à étudier un amendement du Sénat, et les mérites de
l'amendement avaient été discutés sans qu’aucune attaque virulente n'ait été
portée contre le Sénat. Cela l'incitait à penser qu'à l'avenir, le Sénat peut
jouer un rôle législatif sensé, et qu'il ne sera pas découragé par le rejet de
cet amendement, car cet exercice a été extrêmement bénéfique pour le Sénat,
pour la démocratie au Canada et pour toute cette question. Les projets de loi
C67 et C 68 ont reçu la sanction royale le 24 juillet.
Gary O'Brien, directeur de la Direction des comités du Sénat.
Alberta
La première session
de la vingt et unième législature a débuté le 12 juin 1986, alors que l'arrivée
de nombreux nouveaux venus suscitent un vif intérêt chez le public. Une
opposition, beaucoup plus importante que dans le passé, a vu le jour en
Alberta, à la suite des élections du 8 mai et, bien que le Parti conservateur
du Premier ministre Donald Getty ait réussi à se maintenir au pouvoir, il se
trouve quelque peu affaibli. Dans la nouvelle Chambre composée de quatre vingt
trois membres, soixante et un députés conservateurs font face à seize néo
démocrates, à quatre libéraux et à deux membres du jeune parti représentatif.
M. David Carter, député de Calgary Egmont, a été élu président de la Chambre,
alors que le député de Lethbridge West, John Gogo, en est devenu président
adjoint.
Il s'agissait de la
première véritable session de la Chambre depuis plus d'un an. Celle-ci avait
été convoquée le 3 avril, mais dissoute 7 jours plus tard lorsqu'un bref
d'élection fut émis. La nouvelle session a débuté par une version condensée du
discours du Trône du 3 avril, par le Lieutenant gouverneur Helen Hunley. Parmi
les priorités énumérées dans le Discours, mentionnons l'agriculture, l'emploi
et les personnes âgées, ainsi que l'examen de la législation du travail de
l'Alberta à la lumière du conflit qui se poursuit à l'usine de salaison
Gainers, à Edmonton.
Le nouveau
gouvernement a dû faire face à un nombre inhabituellement élevé de problèmes
graves attribuables en grande partie à la chute du prix du pétrole et aux
difficultés éprouvées par le secteur agricole. Le trésorier, Dick Johnston, a
présenté un budget prévoyant un déficit d'environ 2.3 milliards de dollars,
soit le plus important dans l'histoire de l'Alberta, alors que la province
connaissait des excédents depuis des années. Le gouvernement croit cependant
que ce déficit peut être résorbé en cinq ans, si les prix du pétrole se
remettent à augmenter et atteignent leurs niveaux passés.
Le gouvernement s'est
empressé d'adopter des mesures législatives pour s'attaquer aux problèmes
économiques de l'Alberta. La Farm Credit Stabilization Programme Act et la
Small Business Term Assistance Program Act n'attendent plus que la sanction
royale pour entrer en vigueur d'ici la fin août. Ces programmes offrent des
modalités de financement à long terme, à un taux d'intérêt peu élevé, soit 9%
sur une période maximale de 20 ans, afin d'aider les agriculteurs et les
petites entreprises à liquider leurs dettes sans cesse croissantes. Deux
milliards de dollars seront versés sous forme d'aide dans le cadre du programme
de crédit agricole et 750 millions le seront dans celui destiné aux petites
entreprises, Ces deux programmes permettent aux exploitants de contracter de
nouveaux emprunts ou de refinancer leur dette actuelle.
Le gouvernement a
également annoncé qu'il accordera une aide de 500 millions à l'industrie
pétrolière sous forme de subventions et de redevances pour encourager les
travaux de forage et d'exploration. Au même moment, le ministre de l'Energie M.
Neil Webber, continuait ses pressions auprès du gouvernement d'Ottawa pour
qu'il supprime la taxe fédérale sur les recettes pétrolières et gazières.
Le 31 juillet, le
ministre responsable des hôpitaux, M. Marvin Moore, a annoncé la conclusion
d'une entente avec l'Alberta Medical Association pour mettre fin à la
surfacturation dans la province et éviter ainsi des conflits semblables à ceux
survenus en Ontario.
Les médecins de
l'Alberta, qui ont accepté d'abandonner la pratique de la surfacturation, ont
obtenu en échange une augmentation des barèmes ainsi que le droit de se
désaffilier du Régime d'assurance maladie, auquel cas leurs patients ne seront
pas protégés par le régime. De plus, la gamme des services couverts par le
régime serait réduite de façon à exclure les interventions chirurgicales
effectuées uniquement à des fins esthétiques.
Parmi les autres
initiatives importantes du gouvernement, mentionnons la création d'un comité
chargé d'examiner la législation du travail en Alberta ainsi que la
présentation d'une loi portant sur la création d'un Conseil consultatif de la
femme en Alberta.
Gary Sandberg, stagiaire législative à l'Assemblée
législative d'Alberta.
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