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Québec
Les 25 jours de la session d'automne 1982 à
l'Assemblée nationale du Québec ont été marqués par des débats et des votes
partagés sur les propositions du gouvernement pour résoudre la crise
économique.
Dès la reprise des travaux parlementaires, le 9
novembre, le premier ministre, M. René Lévesque, présentait une motion
réclamant l'appui de l'Assemblée sur les moyens d'action retenus par son
gouvernement pour pallier les effets de la crise. Vingt quatre députés devaient
intervenir sur cette motion finalement adoptée par 64 voix et 41 abstentions.
Quelques jours plus tard, M. Lévesque annonçait le dépôt imminent d'un cadre de
règlement des négociations en cours avec les 300,000 employés des secteurs
public et parapublic. L'opposition a alors appuyé le premier ministre dans son
appel au sens social et au respect de la légalité, tout en exprimant des
réserves sur la responsabilité gouvernementale dans l'évolution de la crise
budgétaire du Québec. Enfin, le l or décembre, le gouvernement rendait public
son cadre de règlement destiné à mettre un terme aux négociations des six
derniers mois avec les employés de l'État. Le 9 décembre, le président du
Conseil du trésor, M. Yves Bérubé, présentait en première lecture le projet de
loi 105 concernant les conditions de travail dans le secteur public jusqu'au 31
décembre 1985. Dans la foulée des lois 78 et 70 adoptées en juin, le nouveau
projet de loi prévoyait également un ajustement de la rémunération de certains
salariés du secteur public pour la période du 1 or janvier au 31 mars 1983,
ainsi que de certains salariés des universités et du secteur de l'enseignement
privé subventionné, pour une période équivalente. Le projet de loi était
assorti de 109 dispositions constituant des conventions collectives.
Les parlementaires du Québec sont apparus profondément
divisés sur cette solution législative aux problèmes budgétaires du Québec, en
particulier les coupures de salaires atteignant 19,5% durant trois mois pour
145,000 employés de l'État. Soixante dix députés (38 libéraux, 31 péquistes; et
1 indépendant) ont participe aux débats de la loi n' 105. La deuxième lecture a
été votée par 67 voix contre 44 et la troisième par 67 contre 39.
Nouvelle Loi de l'Assemblée nationale Même le projet
de Loi sur l'Assemblée nationale, réimprimé et déposé le 9 décembre, n'a pas
fait l'unanimité de la Chambre qui a dû scinder le projet pour finalement voter
séparément une réforme de l'administration (projet de loi 90) et des conditions
de travail et un régime de pension pour les membres de l'Assemblée nationale du
Québec (projet de loi 110).
Après étude en commission, le projet de loi 90 était
adopté à l'unanimité tel que scindé par le projet de loi 110. Il a pour objet
une mise à jour de l'organisation et du fonctionnement du pouvoir législatif.
Il consacre la suprématie du Parlement du Québec, constitué de l'Assemblée
nationale et du Lieutenant gouverneur. Enfin, il affirme solennellement le
caractère particulier et les prérogatives de l'Assemblée nationale.
Quant au projet de loi 110, il établit certaines
conditions de travail des membres de l'Assemblée nationale. Il prévoit
l'indemnité annuelle et l'allocation de dépenses qui seront accordées à chaque
député. Il fixe également les indemnités additionnelles dont pourront
bénéficier certains titulaires de fonctions parlementaires. De plus, il établit
le droit et les modalités de calcul et de paiement d'une allocation de
transition qui' sera versée à un député au moment où il cessera d'être membre
de l'Assemblée nationale. Le projet de loi constitue également un nouveau
régime de pension applicable à toute personne qui deviendra membre de
l'Assemblée nationale après le ler janvier 1983, si elle ne bénéficie pas à ce
moment d'une pension versée en vertu de la Loi sur la législature.
L'opposition a voté contre ce projet de loi qui
comporte une hausse de rémunération de 6% au ler avril 1983. Le projet a été
adopté par 62 voix contre 39.
Autres mesures législatives
En plus des lois 90, 105 et 110 déjà décrites,
l'Assemblée nationale du Québec a adopté, le 5 novembre, une loi d'urgence (n'
84) pour assurer la reprise du service de transport en commun sur le territoire
de la communauté urbaine de Québec et déterminer les conditions de travail de
ses employés jusqu'au 25 décembre 1983. Des crédits supplémentaires de 257 181
000$ destinés à neuf ministères ont été votés par la loi 87. Un ministère du
Commerce extérieur a été créé par la loi 89, déposée le 18 novembre par . Bernard Landry, ministre d'État au Commerce extérieur
depuis le remaniement~ ministériel du 2 septembre 1982. Le ministère du Travail
a été recréé par la loi 95, alors que la loi du ministère des Institutions
financières et Coopératives était abrogée par la loi 94 créant la fonction
d'inspecteur général des institutions financières.
Le projet de loi 88 prévoyait l'intégration des
activités de l'Office des autoroutes du Québec au ministère des Transports. Le
projet de loi 96, visait pour sa part à regrouper l'administration du système
électoral sous l'autorité du Directeur général des élections, en lui confiant
certaines responsabilités supplémentaires. Le projet de loi 93 abolissait l'âge
de la retraite obligatoire dans les régimes de retraite des secteurs public et
parapublic, à partir du 1 e' janvier 1983. Le projet de loi 109 sur le cinéma
et la vidéo a été déposé en première lecture par le ministre des Affaires
culturelles, M. Clément Richard, le 17 décembre.
Les motions et les questions
Les 25 séances de la session d'automne ont été
ponctuées de 20 motions non annoncées, de quatre motions d'urgence (deux jugées
recevables), de 24 votes enregistrés et de 18 recours au règlement pour obtenir
des renseignements sur les travaux de la Chambre.
Parmi les 1,156 questions orales adressées au
gouvernement, l'opposition a particulièrement insiste sur les investissements
gouvernementaux dans Québecair, sur une prétendue contribution de 300 000$ du
gouvernement français à la caisse électorale du Parti québécois en 1970, sur
les effets ce la loi fédérale S31 sur la Caisse des dépôts et placements du
Québec. Sept déclarations ministérielles ont été entendues, dont l'annonce par
le ministre Jacques Parizeau de l'harmonisation des régimes d'imposition
fédéral et québécois.
Quatorze commissions parlementaires ont tenu 43
séances surtout consacrées à l'étude de la législation.
Travaux des commissions
Le mardi 16 novembre 1982, l'Assemblée nationale du
Québec a créé une commission d'étude sur le contrôle parlementaire de la
législation déléguée. La commission, composée de huit membres de l'Assemblée
nationale sera présidée par M. Denis Vaugeois (Trois Rivières), Elle possédera
les pouvoirs d'une commission élue permanente de l'Assemblée nationale et devra
soumettre le rapport de ses travaux au plus tard le 31 mars 1983.
M. Jean-Pierre Charbonneau, député de Verchères et
président de la Commission spéciale sur la Protection de la jeunesse, a
présenté son rapport à l'Assemblée nationale, le mardi 23 novembre 1982.
Formée le 19 décembre 1981, la Commission avait pour
mandat de soumettre à l'Assemblée des recommandations sur les amendements
législatifs et réglementaires jugés nécessaires et sur les applications en
vigueur ou à mettre en vigueur. Le rapport proprement dit compte 650 pages,
avec quatre annexes qui comportent 252 recommandations regroupées en blocs
thématiques. Parmi les annexes déposées par M. Charbonneau, on trouve une
innovation : un avant projet de loi qui vise à traduire de façon législative
l'ensemble des propositions formulées par la Commission. Cette proposition
législative modifierait la Loi sur la Protection de la jeunesse.
Sur proposition du premier ministre, M. René Lévesque,
les trois premiers membres de la commission d'accès à l'information ont été
nommés par l'Assemblée nationale, le jeudi 16 décembre 1982. Il s'agit de M.
Marcel Pépin, journaliste, de Mme Caroline Pestiau, économiste, et Mme Thérèse
Giroux, avocate.
La motion de M. Lévesque a été adoptée par 99 voix à
0. La Commission est chargée de surveiller la mise en oeuvre et l'application
de la loi 65 concernant l'accès aux documents des organismes publics et la
protection des renseignements personnels. La Commission entrera en fonction au
début de la prochaine année. Son personnel régulier sera de 25 à 30 employés,
mais elle comptera, avec le temps, environ 250 «répondants dans les ministères
et organismes. Le siège social de la Commission sera situé à Québec.
Yvon Thériault Service
d'indexation et de bibliographie Bibliothèque de l'Assemblée nationale Québec
Saskatchewan
La première session de la 2()e
législature a repris ses travaux le 22 novembre 1982. La première question à
l'ordre du jour a été le dépôt du premier budget par le gouvernement progressiste
conservateur. Le ministre des Finances, M. Robert Andrew, a prédit un déficit
de 220 millions de dollars. Selon lui, ce déficit est en grande partie
imputable au gouvernement précédent, mais les membres de l'opposition y voient
le résultat de promesses électorales coûteuses.
Après le débat sur le budget, la Chambre a entrepris
l'étude des prévisions et des lois. Des 27 projets de loi adoptés au cours des
18 jours de session, le plus important a peut-être été la loi portant création
d'un programme dans le cadre duquel des prêts à 8 % d'intérêt seront offerts
aux agriculteurs dont l'exploitation a une valeur nette inférieure à 300 000 $
et dont les revenus hors ferme sont intérieurs à 35 000 $ par année. Un projet
de loi connexe supprimaient la Saskatchewan Land Bank Commission a suscité de
nombreuses protestations de la part de fermiers qui avaient obtenu auprès de
cette commission des contrats de location de terres. Une autre mesure digne de
mention a été le projet de loi modifiant le Législative Assembly and Executive
Council Act qui a accordé une augmentation de traitement de 6,5 % à tous les
députés de l'assemblée, à l'exception du premier ministre, des ministres du
cabinet, du chef de l'opposition, du président, du président adjoint, des secrétaires
législatifs et des présidents de comité dont les salaires ont été gelés. En
outre, une modification a été apportée à la Loi sur les élections, grâce à
laquelle les prisonniers en détention préventive auront le droit de voter aux
élections provinciales.
La session a été marquée par une controverse au sujet
de remarques faites par un député de l'arrière-ban du parti gouvernemental lors
d'une réunion du Comité des comptes publics. M. Lloyd Hampton (député
progressiste conservateur de Canora) a mis le gouvernement dans l'embarras en
faisant, en passant, des commentaires qui ont été jugés désobligeants à l'égard
des autochtones et de certains immigrants. À la suite de l'incident, le premier
ministre Grant Devine a exclu M. Lloyd Hampton de tous les comités législatifs.
La plupart des commentateurs reconnaissent maintenant
que la période de transition politique tire à sa fin : le nouveau gouvernement
de la Saskatchewan, qui célébrera bientôt son premier anniversaire, semble
avoir la situation bien en main tandis que l'opposition néo démocrate a procédé
aux adaptations nécessaires pour remplir son rôle de surveillant du
gouvernement progressiste conservateur.
La session législative de l'automne a pris fin le 17
décembre 1982.
David Mitchell Greffier adjoint
Assemblée législative, Regina Saskatchewan
Yukon
La deuxième session de la 25e législature s'est
ouverte le 1 er novembre 1982. Dix-neuf projets de loi ont été adoptés, y
compris les mesures budgétaires de 19821983 dont l'étude avait été interrompue
par le déclenchement, au printemps, d'une élection générale. Parmi les autres
projets de loi plus ou moins importants, notons l'Agriculture Development Act,
le Land Planning Act et An Act to Amend the Motor Vehicles Act.
Ce dernier projet de loi était quelque peu controversé
puisqu'il prévoyait la suspension obligatoire pour trois mois du permis de
conduire des conducteurs reconnus coupables, pour la première fois, de conduite
en état d'ébriété, sans égard aux permis de conduire conditionnels. Le gouvernement
acceptait de prendre des mesures rigoureuses contre les conducteurs en état
d'ivresse, mais n'acceptait pas d'appuyer une motion de l'opposition en faveur
d'une loi qui interdirait l'absorption de boissons alcoolisées au volant.
L'attention des membres de l'Assemblée législative a
également porté sur ce que le discours du trône décrivait comme «le noir nuage
économique qui nous enveloppe». Les préoccupations ont porté essentiellement
sur les tentatives de relancer l'exploitation de la Cyprus Anvil Mine à Faro.
Cette mine de plomb et de zinc mondialement connue, propriété de Dome
Petroleum, a été fermée pour une période indéfinie en attendant la conclusion
d'un accord d'assistance fédéral territorial ou la reprise des marchés mondiaux
des métaux.
La fermeture permanente de Whitehorse Copper, en
décembre, et la fermeture provisoire de la mine d'argent United Keno Hill,
survenue plus tôt, laissent le Yukon sans aucune mine exploitée en roche dure,
ce qui ne s'était pas produit depuis bien longtemps. Les répercussions
économiques de cette situation sont graves . Le Yukon
est la seule partie du Canada qui ait enregistré en 1982 plus de faillites
d'entreprises que de faillites personnelles. Les mises à pied et les réductions
de salaire sont chose commune et un grand nombre de résidents quittent le
Territoire pour trouver ailleurs un climat plus chaud et de meilleures
perspectives d'emploi. La principale société de transport, White Pass, a
annoncé qu'elle ne mettrait pas en service le train à l'intention des touristes,
pendant l'été de 1983, et ses opérations de transport de fret ont été
interrompues il y a déjà longtemps.
Le gouvernement a fait d'énormes efforts pour créer
des programmes et obtenir des fonds qui serviraient à retenir la main-d’œuvre
au Yukon jusqu'à la reprise de l'économie. Dans ce contexte, le ministre
responsable de la Main-d’œuvre, Bea Firth, a fait plusieurs déclarations
pendant la session concernant le programme fédéral de création d'emplois,
l'accord concernant les programmes de formation, le programme Canada Yukon de
création d'emplois provisoires et le programme de protection des emplois dans
le secteur de la petite entreprise.
Les recettes du gouvernement ont évidemment chuté et,
dans une tentative de redonner un second souffle aux programmes de création
d'emploi, en août 1982, le gouvernement a coupé une journée de travail par
quinzaine. Il a choisi de respecter non seulement l'esprit, mais
aussi les détails
législatifs du programme fédéral des «13 et 5%». Pour ce faire, il a adopté un
projet de loi intitulé Public Sector Compensation Restraint Act pour limiter à
6 et 5%, pendant les deux prochaines années financières, les augmentations de
salaires dans le secteur public, y compris les salaires des employés municipaux
et les tarifs d'électricité.
Les politiciens eux-mêmes n'ont pas été à l'abri de
ces mesures et, dans un projet de loi séparé, les membres de l'assemblée
législative ont réduit leur traitement de 10%, soit l'augmentation qu'ils
avaient reçue le 1"' avril 1982.
La deuxième session de la 25e législature a été
ajournée le 9 décembre 1982, après 23 jours de séance.
Patrick L. Michael Greffier de
l'Assemblée législative du Yukon, Whitehorse
Sénat
Quatre projets de loi émanant du Sénat ont été étudiés
au cours de la période que nous passons en revue. Le projet de loi S32, Loi
modifiant la Loi sur les pénitenciers et la Loi sur la libération
conditionnelle de détenus, traitait principalement de l'élargissement d'un
détenu qui a purgé les deux tiers de sa peine. Il était parrainé par le
sénateur Earl Hastings. Après avoir franchi l'étape de la deuxième lecture le
23 novembre, cette mesure législative a été envoyée au Comité des affaires
juridiques et constitutionnelles. Le projet de loi S33, Loi donnant effet pour
le Canada à la Loi uniforme sur la preuve adoptée parla Conférence canadienne
de l'uniformisation du droit, était parrainée par le sénateur Derek Lewis :
après la seconde lecture, il a été déféré au Comité des affaires juridiques et
constitutionnelles le 7 décembre. Le projet de loi S30, Loi modifiant diverses
lois relativement à la fête du Canada, donnait suite aux modifications
antérieurement faites à la Loi établissant des jours fériés par le projet de
loi C201 et a suscité un débat animé. Selon le sénateur Jacques Flynn, ce
projet de loi contrevenait à l'article du règlement voulant qu'un& question
ne puisse être tranchée deux fois au cours d'une même session : il était donc
irrecevable puisque le Sénat avait rejeté les mêmes modifications corrélatives
au cours du débat sur le projet de loi C201. Le président Jean Marchand, a
décidé toutefois que le projet de loi était recevable. L'opposition a proposé
deux amendements qui ont été rejetés au cours du débat et le projet de loi a
été adopté le 22 décembre, après la troisième lecture.
Le projet de loi S31, Loi visant la limitation de la
propriété des actions de certaines sociétés, qui a été très controversé,
cherchait à limiter la propriété provinciale des sociétés publiques de
transport et de pipelines Ci 10%. Le 18 novembre, la teneur du projet de loi a
été déférée au Comité des affaires juridiques et constitutionnelles présidé par
le sénateur Joan Neiman. Le Comité a entendu un certain nombre de témoins, dont
le ministre des Finances du Québec, M. Jacques Parizeau. Dans son rapport
déposé le 16 décembre, le Comité remettait en question la constitutionnalité du
projet de loi en ce qui a trait aux sociétés constituées aux termes d'une
charte provinciale. Il recommandait que le gouvernement définisse plus clairement
le type d'entreprises auxquelles il désirait voir le projet de loi S31
s'appliquer. Les membres du comité ne s'entendaient pas sur la nécessité
d'imposer des restrictions au droit de vote attaché aux parts acquises par les
gouvernements provinciaux, pour atteindre les objectifs visés par le projet de
loi. À la reprise des débats en deuxième lecture, le sénateur Martial Asselin a
proposé à ses collègues d'attendre que le ministre de la Consommation et des
Corporations fasse rapport de ses réunions avec les provinces qui s'opposaient
au projet de loi.
L'amendement a été rejeté et le projet de loi, après
la deuxième lecture, a été envoyé au Comité des banques et du commerce, le 22
décembre.
Changements apportés au règlement
Le 8 décembre, le sénateur Charles McElman a présenté
un rapport émanant du Comité du règlement et de la procédure qui proposait que
certains changements soient apportés aux comités sénatoriaux à compter de la
prochaine session du Parlement. Le Comité spécial sur le pipeline du Nord, présidé
par le sénateur Hastings deviendrait, après avoir été reconstitué, le Comité
permanent de l'énergie. Il serait chargé d'examiner toutes les questions
relatives à l'énergie telles que la production et la commercialisation des
hydrocarbures et de l'électricité et l'importation et l'exportation des
ressources énergétiques. Le Comité de la santé, du bien-être et des sciences,
présidé par le sénateur Lorne Bonnell, serait rebaptisé Comité des affaires
sociales, de la science et de la technologie et se verrait confier toutes les
questions relatives aux anciens combattants, aux Indiens et aux Inuits, aux
affaires culturelles, aux questions d'ordre social ou relatives au travail, à
la santé et au bien-être. Le rapport du Comité du règlement a été adopté le 9 décembre.
Comité mixte sur la réforme du Sénat
Le long et même interminable débat sur la réforme du
Sénat a pris un tournant décisif le 20 décembre. En effet, le Sénat a approuvé
une motion présentée par le leader du gouvernement Bud Oison, demandant aux Communes
de s'unir au Sénat pour créer un comité mixte spécial chargé d'examiner les
moyens par lesquels le Sénat pourrait être restructuré de façon à renforcer son
rôle de représentant de la population de toutes les régions. Les Communes ont
accédé à cette demande le 22 décembre. Le Comité mixte se compose de 12 députés
et de huit sénateurs et il présentera son rapport final au plus tard le le'
décembre 1983.
Gary W. O'Brien Chef, Direction des
journaux et procès verbaux anglais, Le Sénat Ottawa
Chambre des
communes
La reprise de la session, le 17 janvier, a été marquée
par l'entrée en vigueur du nouveau règlement adopté à l'unanimité par la
Chambre des communes. Les modifications au règlement avait
été recommandées par le Comité spécial chargé d'étudier le règlement et la
procédure, créé au printemps dernier à la suite de l'épisode de la sonnerie. Ce
nouveau règlement, en vigueur jusqu'en décembre prochain, contient les
changements les plus importants que la procédure ait connus depuis 19681969. Le
nouveau règlement vise deux objectifs : simplifier le processus législatif et
susciter une plus grande participation des députés à l'élaboration des lois.
L'écourtement de la plupart des discours constitue
l'un des changements les plus importants. Au lieu de quarante et de trente
minutes, les députés n'ont plus maintenant que vingt minutes pour exposer leur
point de vue, après quoi on pourra leur accorder dix autres minutes pour
répondre aux questions de leurs collègues. Ce changement vise à rendre les
débats plus animés et plus spontanés. Cette limite de temps ne s'applique
toutefois pas aux discours prononcés par le premier ministre, le chef de
l'opposition et certains autres députés, dans certaines circonstances. En
outre, à l'étape de la deuxième lecture, lorsque le projet de loi a f ait
l'objet de deux jours entiers de débat, la durée des discours est limitée à dix
minutes comme c'est le cas lors du débat à l'étape du rapport.
La composition des comités permanents a également été réduite.
Auparavant, un comité pouvait compter jusqu'à trente membres qui pouvaient
assez facilement se faire remplacer, ce qui entravait la marche des travaux.
Aujourd'hui les comités permanents comptent de dix à quinze membres dont les
remplaçants doivent être choisis à partir d'une liste établie par chaque
comité. En outre, les comités sont maintenant habilités à entreprendre des
enquêtes du fait que les rapports annuels des ministères, des sociétés de la
Couronne et d'autres organismes leur sont automatiquement renvoyés.
Jusqu'à l'adoption du nouveau règlement, des motions
urgentes pouvaient être présentées sans avis, en vertu de l'article 43, entre
la prière et la période des questions. Le comité a jugé que cette façon de
procéder était incompréhensible au public et que les députés en abusaient
souvent. Pour corriger la situation, le président accordera, en vertu du nouvel
article 21, quatre vingt dix secondes à tout député de
l'opposition pour aborder n'importe quel sujet, à condition qu'il ne soit pas
farfelu. Comme c'était le cas en vertu de l'ancien article 43, la durée de la
période réservée à des déclarations est de quinze minutes. Ces déclarations, la
période des questions ainsi que les affaires courantes continueront d'avoir
lieu en début d'après midi, tous les jours sauf le vendredi mais elles ne
marqueront plus le début des travaux. Les heures de séance de la Chambre ont
été complètement modifiées. Celle-ci ne siège plus en soirée, mais ses travaux
commencent à 11 heures les lundi, mardi, jeudi, et vendredi.
La Chambre ne s'est pas contentée de modifier ses
heures de séance; elle a établi un calendrier fixe divisé en trois trimestres :
celui de l'automne, de l'hiver et du printemps. Cette proposition vise à fixer
les dates et la durée des sessions de la Chambre. La session du printemps doit
prendre fin le 30 juin, date qui coïncide avec la fin de l'étude des subsides.
Afin que le gouvernement puisse mener à terme son programme législatif, il lui
est possible de prolonger les heures de séances pendant les dix dernières
journées de la session du printemps. En outre, le président conserve le droit
de reconvoquer la Chambre à tout moment, après consultation avec le
gouvernement.
Mesures législatives
Les travaux de la Chambre ont repris le 17 janvier
avec l'étude de mesures législatives présentées par le gouvernement au cours de
l'été ou de l'automne précédent. Trois des projets de loi font partie des cinq
ou six mesures législatives qui ont trait au nouveau programme de restrictions
budgétaires. De ceux-ci, le projet de loi C133 a été adopté par la Chambre, le
25 janvier, après que le gouvernement eut obtenu un ordre limitant la durée des
débats. Le projet de loi en question vise à limiter à 6, 5 % en 1983 et à 5,5 %
en 1984 ~'indexation au coût de la vie des pensions des fonctionnaires.
L'augmentation de 0,5 % a été proposée par le président du Conseil du Trésor,
Herb Gray pour tenir compte des primes de 10 % versées par les fonctionnaires
au titre de l'indexation de leur pension. Malgré ce changement, quatre libéraux
ont voté contre le projet de loi en troisième lecture, mais le gouvernement n'a
quand même pas eu du mal à le faire adopter. Le résultat du vote sur ce projet
de loi a été de 132 voix contre 107.
Le ministre de la Santé nationale et du Bien être
social, Mme Monique Bégin, a également eu recours à une motion de clôture pour
limiter les débats en troisième lecture sur le projet de loi C1131 visant à
modifier la Loi sur la sécurité de la vieillesse conformément à la politique
des 6 et 5%. Au début de décembre, le gouvernement a procédé de la même façon
pour que le projet de loi soit adopté en deuxième lecture. Le troisième projet
de loi découlant du programme des 6 et 5 %, le projet de loi C132 sur les
allocations familiales, avait atteint l'étape du rapport au début de février et
le gouvernement a également obtenu à son sujet une motion de clôture afin de
limiter le débat en troisième lecture.
Rapports des comités
Le 30 novembre, le Comité permanent des Affaires
extérieures et de la Défense nationale a présenté les deux derniers rapports de
son sous comité chargé d'étudier les relations du Canada avec l'Amérique latine
et les Antilles. Le premier rapport qui porte sur l'Amérique du Sud expose
brièvement la situation politique et économique des divers pays de cette
région. Se fondant sur de nombreux témoignages et sur les renseignements qu'ils
ont pu eux-mêmes recueillir en visitant la plupart de ces pays, les membres du
sous comité ont proposé diverses recommandations visant à guider le gouvernement
dans sa politique étrangère à l'égard de cette région. Selon le comité, le
gouvernement devrait accorder la priorité absolue à la défense des droits de la
personne, particulièrement dans des pays comme l'Argentine, le Chili, la Guyane
et l'Uruguay. Le rapport a également recommandé au gouvernement d'aider les
entreprises canadiennes à percer sur les marchés du Brésil et du Venezuela. Le
comité a aussi incité le gouvernement à appuyer activement les organismes et
les programmes canadiens et internationaux dont le but est d'aider directement
les indigents d'Amérique du Sud.
En ce qui touche l'Amérique latine et les Antilles, le
sous comité a déclaré que le développement de la région dépendait
essentiellement de la stabilité politique et de la protection des droits de la
personne. La question qui se pose actuellement est de savoir si le Canada
devrait se joindre comme membre à part entière à l'Organisation des États
américains. Le sous comité s'est dit conscient de la faiblesse de l'OEA,
laquelle est très bien ressortie lors de la guerre qui a eu lieu récemment dans
les îles Falklands, puisqu'elle n'a pu jouer le rôle de médiateur dans ce
conflit. Néanmoins, le sous comité a jugé qu'aucun
autre organisme ne remplacerait dans un avenir rapproché l'OEA et, qu'à son
avis le Canada ne pouvait plus se
permettre de se désintéresser de l'hémisphère occidental.
Le 8 décembre, le Comité permanent de la santé, du
bien-être et des affaires sociales, présidé par M. Marcel Roy, a présenté les
conclusions de son étude sur la mousse isolante d'urée formol.
Le rapport recommandait au gouvernement fédéral
d'enquêter sur les liens possibles entre l'utilisation de la mousse isolante et
le cancer du nez puisque les preuves qui lui avaient été soumises à ce sujet
n'étaient toujours pas concluantes. Il a également proposé de prolonger jusqu'à
la fin de 1983 le programme d'aide aux propriétaires de maisons isolées à la
mousse d'urée formol. Se fondant sur les renseignements requis au cours des
audiences qu'il a tenues au mois d'octobre, le comité a également recommandé au
gouvernement d'étudier la possibilité d'exiger l'essai obligatoire d'un plus
grand nombre de produits chimiques et d'examiner plus sérieusement les risques
que peuvent présenter pour la santé la pollution de l'air ambiant des locaux.
Finalement, le Comité spécial chargé d'étudier le
règlement et la procédure a publié un rapport qui porte sur la fonction du
président. Il recommande que la nomination de celui-ci fasse l'objet d'un vote
secret auquel participeraient tous les députés au début de chaque nouvelle
législature. On estime que cette réforme permettrait à tous les partis de
participer plus activement au choix du président dont l'autorité et
l'indépendance s'en trouveraient ainsi accrues.
Charles Robert, Direction des
recherches pour le bureau, Chambre des communes Ottawa
Manitoba
La deuxième session législative du gouvernement néo
démocrate du premier ministre Howard Pawley a débuté le 2 décembre 1982. Le député
Henry Carroll (Brandon Ouest) siégeait à titre d'indépendant, ayant démissionné
du caucus NPD en septembre. La représentation à la Chambre est la suivante :
NPD : 33; PC : 23; Ind. : 1.
Le discours du trône portait surtout sur les
intentions du gouvernement de consacrer 40 millions de dollars à la création et
à l'expansion des programmes déjà existants, d'autoriser la Manitoba Public
Insurance Corporation à se lancer sur le marché de l'assurance vie et des
services de gestion des pensions, de hausser les redevances et les
encouragements fiscaux pour les sociétés pétrolières et de créer la Manitoba
Oil and Gas Corporation, pour permettre au public (Je participer avec le
secteur privé, à la mise en valeur des ressources. Le gouvernement promettait d'étudier
la loi sur les ceintures de sécurité, de réviser les lois qui Entrent en
conflit avec la Charte des droits et libertés et de présenter une loi visant à
restreindre l'acquisition des terres agricoles par des sociétés non agricoles
et des non résidents du Manitoba. Il annonçait également son intention de
légiférer sur le transport des marchandises dangereuses, sur les élections, la
liberté d'information, et les conflits d'intérêt qui peuvent se présenter pour
les hauts fonctionnaires élus au niveau municipal ou provincial.
Pendant le débat qui a suivi, M. Sterling Lyon, leader
des progressistes conservateurs, a accusé le gouvernement, au nom de son
caucus, de s'être montré incompétent et d'avoir trompé les Manitobains; il a
insisté surtout sur son incapacité à remplir ses promesses électorales et à
obtenir l'accord de l'Alberta et de la Saskatchewan en vue d'installer un
réseau hydroélectrique conjoint, et sur la récente imposition d'une taxe de
1,5% sur les feuilles de paye. M. Lyon a demandé instamment que le fardeau de
la taxe foncière soit allégé, qu'un programme de prêts pour les jeunes
agriculteurs soit mis en oeuvre comme en Saskatchewan, que le gouvernement
s'engage à accepter des règlements salariaux convenables avec la Fonction
publique et qu'il mette en oeuvre une stratégie économique. Il a aussi blâmé le
gouvernement de s'être engagé dans l'exploitation du pétrole et du gaz naturel
et dans la gestion de l'assurance vie et des pensions, et d'avoir proposé de
limiter les achats de terres agricoles par des Canadiens.
Vers la fin du débat sur le discours du trône, les
discours hargneux et les propos acerbes ont été monnaie courante. Le premier
ministre Pawley, tout en défendant le programme du gouvernement qui doit, selon
lui, «jeter les assises du redressement» en cette période difficile, s'est
plaint des «attaques inopportunes, sans fondement et haineuses de l'opposition.
Entre-temps, le ministre des Finances, Vic Schroeder
avait déposé le rapport financier trimestriel du gouvernement qui prévoyait un
déficit à la fin de l'année de 498,4 millions de dollars, soit 150 millions de
plus que préalablement prévu. M. Schroeder a imputé cet écart à une importante
baisse des recettes mais M. Lyon a accusé le gouvernement de «négligence
flagrante». Le porte parole financier, Brian Ransom a
surtout déploré un manque de contrôle des dépenses.
Les douze jours de session précédant Noël ont été
marqués par cinq décisions du président, trois débats sur des motions de
privilège, la suspension d'un député et une motion, qui a été défaite, de M.
Lyon visant à censurer le président, James Walding. Trente trois projets
émanant du gouvernement ont été présentés, notamment, The Farmlands Ownership
Act, qui a été immédiatement critiqué par l'opposition. Il convient également
de noter que pour la première fois, un service d'interprétation simultanée a
été offert aux députés qui désiraient que leurs discours prononcés en français
soient interprétés.
Pendant les vacances de janvier et de février, le
Comité permanent des affaires municipales a tenu plusieurs audiences très
populaires dans toute la province pour entendre les opinions des citoyens sur
les changements à l'évaluation de la propriété foncière, recommandés par le
rapport de 1982 du Manitoba Assessment Review Committee,
Gordon Mackintosh Greffier adjoint
Assemblée législative du Manitoba Winnipeg
Territoires
du Nord Ouest
Dans les tout derniers jours de la neuvième session de
la neuvième législature de l'Assemblée législative des Territoires du
Nord-Ouest, le gouvernement fédéral a promis d'accepter le principe de la
division des Territoires du Nord-Ouest, d'appuyer le principe de gouvernement
responsable et d'accorder au gouvernement des Territoires une indépendance
financière accrue.
Ces décisions du Cabinet que l'on attendait depuis
longtemps, ont été annoncées à l'assemblée par M. John Munro, ministre des
Affaires indiennes et du Nord canadien, au cours d'une séance spéciale tenue
dans la soirée du 26 novembre, dernier jour d'une session de 19 jours, productive
mais caractérisée par des débats animés, qui avait débuté le 2 novembre.
M. Munro a dit que le gouvernement du Canada acceptait
la division des T.N.O. pourvu qu'on arrive à un règlement des revendications
territoriales globales des autochtones; que les résidents des Territoires
continuent à appuyer cette division et que les collectivités du Nord
parviennent à un consensus sur les frontières, sur l'emplacement d'un nouveau
centre administratif et sur la répartition des pouvoirs entre les divers
niveaux de gouvernement dans les Territoires.
Le ministre a promis l'appui du gouvernement fédéral
au «principe d'un gouvernement responsable,, dans les
Territoires, dont la forme serait élaborée dans le Nord. Passant de la parole
au geste, il a annoncé l'adoption d'un nouveau système de financement qui
«confirmera dans les faits que la planification et la responsabilité politique
relèvent ... du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest», et a dit que le
cabinet l'avait autorisé à trouver les moyens de compenser une partie des coûts
supplémentaires que le développement des ressources entraînait pour les
Territoires du Nord-Ouest
Il a précisé cependant que «le changement politique et
constitutionnel se ferait dans un cadre déterminé.» M. Munro a exclu pour le
moment tout statut provincial et a ajouté que le gouvernement fédéral
conservera la propriété et le contrôle des terres et ressources non
renouvelable dans le Nord, conformément à ses priorités et à son obligation de
protéger les intérêts nationaux
Après son discours, le ministre a répondu aux
questions des députés et des membres du Comité exécutif qui, dans les
Territoires, joue le rôle d'un cabinet provincial; M. Munro a aussi confirmé
que les Territoires seront représentés de la même façon que les autres
provinces à la Conférence des premiers ministres sur les droits des
autochtones, qui doit avoir lieu au printemps de 1983.
Cette conférence a préoccupé les députés durant toute
la session. L'assemblée a adopté une motion appuyant le principe des droits
spéciaux des peuples autochtones et recommandant l'inclusion dans la nouvelle
Constitution du Canada d'une charte des droits des autochtones. Plus tard
pendant la session, l'assemblée a donné son accord de principe à un document
qui fait valoir les droits des autochtones susceptibles d'être inclus dans la
Constitution : le Comité exécutif qui avait rédigé le document a été prié de le
mettre au point pour la session d'hiver. L'assemblée a également approuvé à
l'unanimité une motion demandant que cette conférence des premiers ministres se
tienne à Yellowknife.
Le rapport sur l'éducation
Les députés ont passé huit jours de la session à
débattre et discuter le rapport du Comité spécial de l'éducation créé deux ans
auparavant pour étudier le système d'éducation des Territoires et y proposer
des changements. Le débat sur ce rapport qui avait été déposé à l'assemblée
pendant sa session de mai à Inuvik, avait été reporté à la présente session
pour permettre aux députés de sonder l'opinion de leurs électeurs sur les 49
recommandations du rapport.
Ces recommandations, qui seront maintenant étudiées
par le Comité exécutif, prévoient entre autres la création d'un système de
commissions scolaires par division qui seraient chargées de l'éducation dans
les Territoires de la maternelle à la 10" année; un Collège de l'Arctique
qui aurait des campus dans l'Est et l'Ouest des Territoires serait aussi créé
pour dispenser des cours à partir de la 1 Cie année. Les recommandations visent
aussi le programme des cours, les programmes de langues, le personnel
enseignant, les services spéciaux et l'éducation des adultes.
Limites des circonscriptions électorales
Une motion proposant la création d'une Commission des
limites des circonscriptions électorales, composée de trois membres et chargée
d'étudier es 22 circonscriptions existantes, a été adoptée de justesse par 10
voix contre 9 après un débat souvent houleux de trois jours. Pour certains
députés, on devrait accorder la priorité à la division des Territoires plutôt
qu'à la modification des limites actuelles des circonscriptions électorales ou
l'addition d'autres circonscriptions (la Loi sur les Territoires du Nord-Ouest
prévoit un maximum de 25 députés à l'assemblée législative); pour d'autres,
certaines de ces circonscriptions sont trop grandes et devraient être divisées;
ils estiment que les mouvements de population depuis la nouvelle délimitation
de 1979 justifient un réexamen des limites des circonscriptions. On s'est aussi
demandé si la Commission pouvait terminer son travail dans le délai imparti de
quatre mois.
Le dernier jour de la session, l'assemblée a
recommandé que le chef James Antoine de Fort Simpson soit nommé à cette
Commission de trois membres et que le troisième membre soit un résident de
l'Arctique de l'Est. La Commission sera présidée par un juge de la Cour
supérieure des Territoires du Nord-Ouest.
Mesures législatives
Vingt-quatre projets de loi, incluant huit nouvelles
Ordonnances, ont été adoptés et ont reçu la sanction royale pendant la session.
Ces projets de loi comprennent une nouvelle Ordonnance qui limite à six et cinq
pour cent pour les deux prochaines années les hausses salariales du secteur
public, et un amendement à l'Ordonnance du Conseil restreignant les hausses des
salaires des députés à six et cinq pour cent pour les deux prochaines années.
La loi limitant la rémunération dans le secteur public
ainsi que les amendements aux Ordonnances sur la fonction publique et
l'éducation qui sont censés donner une meilleure définition de ce qu'on entend par
employé du gouvernement, n'ont pas manqué de susciter certaines discussions.
Certains députés se sont inquiétés des répercussions de cette législation sur
les employés des municipalités et des associations de logement et d'éducation.
M. Tom Butters ministre des Finances, a dit à la Chambre qu'il s'attendait à ce
que le gouvernement fasse preuve d'une certaine souplesse à l'égard des
employés de tout organisme relié au gouvernement dont la situation financière
serait menacée par cette nouvelle législation.
Parmi les autres projets de loi étudiés pendant la
session, mentionnons celui qui prévoit un système facultatif de remboursement
des amendes qui accorderait aux délinquants la possibilité de travailler au
service de la collectivité au lieu d'être emprisonnés pour avoir omis de payer
leurs amendes; un autre sur la réglementation du transport des marchandises
dangereuses sur les routes; d'autres enfin sur la sécurité dans les mines et la
réglementation, la formation et la certification des apprentis et des gens de
métier.
Rapports des comités En acceptant d'élargir le mandat
du Comité permanent des finances de manière à y intégrer les fonctions d'un
Comité des comptes publics, l'assemblée législative a, pendant cette session,
fait un grand pas sur la voie de l'obligation redditionnelle législative.
Ce comité s'appellera dorénavant le Comité permanent
des finances et des comptes publics et sera présidé par deux députés : l'un
présidera le Comité des finances et l'autre celui des comptes publics. Les
membres du Comité des finances en sont venus à cet arrangement très spécial
après deux années d'étude. Il est indicatif de l'esprit de consensus qui règne
au sein de l'assemblée et du nombre limité de députés disponibles pour siéger
aux comités. Lorsque ce comité siégera comme Comité des comptes publics la
plupart de ses réunions seront ouvertes au public et on dressera un compte
rendu textuel de ses délibérations.
Le Comité permanent de la législation, dont le mandat
a été élargi pendant la session de mai à Inuvik, a estimé qu'il n'avait pas eu
assez de temps pour étudier un des projets de loi déposé par le gouvernement
pendant la neuvième session. Ce projet, qui aurait modifié l'Ordonnance sur la
faune, a été étudié et modifié en comité plénier mais le gouvernement ne l'a
pas présenté pour la troisième lecture.
Le Comité permanent du règlement et de la procédure a
déposé son premier rapport à la Chambre, mais les changements qu'il proposait au
règlement de l'assemblée sont morts au Feuilleton à la fin de la session.
Rosemary Cairns Agent d'affaires
publiques Assemblée législative des Territoires du Nord Ouest Yellowknife
(T.N.O.)
Ontario
Pendant la session d'automne, deux questions ont retenu
tout particulièrement l'attention de l'Assemblée législative l'Ontario : le
projet de loi 179 présenté par le gouvernement pour limiter les salaires des
fonctionnaires provinciaux et la vente par la société Cadillac Fairview de
quelque 11 000 appartements de Toronto et les ramifications de cette affaire.
Gel des salaires
Présenté le 21 septembre, le projet de loi 179 visait
principalement à imposer un gel de 5 pour cent sur le salaire et la
rémunération des fonctionnaires de l'Ontario, y compris les enseignants et les
employés municipaux. Le 19 octobre, au terme d'un long débat en deuxième
lecture, le projet de loi a été renvoyé au Comité de la justice où il a fait
l'objet de 33 heures de débats publics et d'une étude article par article. Les
audiences du comité donnèrent lieu à des échanges amers et partisans au cours
desquels les syndicats et les groupes d'employés ont protesté violemment contre
le projet de loi tandis que les employeurs décrivaient le projet comme une
mesure regrettable mais nécessaire. Des douzaines de groupes et d'organisations
ne purent être entendus avant l'expiration du délai fixé et les efforts des
députés néo démocrates de faire prolonger les audiences turent voués à l'échec.
Les Néo démocrates, qui avaient exprimé dès le départ
leur opposition immuable au projet de loi, utilisèrent alors tous les moyens
imaginables pour retarder l'adoption du projet de loi. Ils présentèrent une
kyrielle d'amendements au projet de loi qu'ils ont expliqués en longueur,
demandèrent que soit respectée la règle du délai maximal (20 minutes) avant de
procéder au vote sur les amendements, les motions d'ordre procédural et les
nombreuses contestations des décisions rendues par le président, M. Richard
Treleaven. Au terme de huit jours d'examen article par article, le Comité
n'était rendu qu'à l'alinéa 1 c) de l'article 37 du projet de loi et, le 24
novembre, Terry Jones, secrétaire parlementaire du Trésorier, proposa qu'il
soit immédiatement fait rapport du projet de loi à la Chambre. La motion fut adoptée
à six contre cinq bien que les deux partis de l'opposition aient voté contre.
Comme l'étude du projet de loi en comité plénier
n'avançait que très lentement, M. Tom Wells, leader du gouvernement en Chambre,
donna avis, le 7 décembre, d'une motion de clôture prévoyant un débat d'une
durée maximale d'une journée pour chacune des trois étapes que le projet de loi
devait encore franchir.
L'adoption d'une telle motion limitant la durée des
débats créait un précédent à l'Assemblée législative de l'Ontario. Aux termes
d'un débat de deux jours sur la motion, le whip en chef du gouvernement, M. Bud
Gregory, proposa «Ia question préalable», mettant ainsi fin au débat. Le projet
de loi fut présenté en troisième lecture le 15 décembre. Pendant que se tenait
le vote final, une importante et bruyante manifestation se déroulait dans la
tribune du public et une pluie de papier s'est abattue sur les membres du
gouvernement. (Suite à cet incident, il a été question d'installer des
barrières de plexiglas entre la tribune et la Chambre.)
Pendant les derniers jours, une bonne part des débats
porta sur les répercussions possibles à long terme des tactiques et procédures
engendrées par ce projet de loi, sur les droits que possède la minorité
d'exprimer son opposition et sur le devoir qu'a la
majorité de gouverner. Le gouvernement a soutenu qu'il avait fait preuve d'une
patience extraordinaire en permettant que dure aussi longtemps le débat sur une
mesure d'une telle importance. Comme l'a dit le whip suppléant du parti Conservateur,
M. Jack Johnson, «Ie retard constitue la pire forme d'injustice». Si
l'opposition persiste à faire obstruction aux travaux de la Chambre par ses
tactiques injustifiables, a dit le porte parole du
gouvernement, le gouvernement n'a d'autre recours que d'utiliser son pouvoir
majoritaire pour faire adopter les lois. Par contraste, les partis de
l'opposition ont prétendu que l'on venait de créer un précédent extrêmement
dangereux qui servirait à restreindre le droit de l'opposition d'exprimer
pleinement son point de vue. Tout en admettant que son parti avait utilisé des
moyens extraordinaires pour combattre le projet de loi, le porte parole des Néo
démocrates en matière de travail, M. Bob Mackenzie, a affirmé que ces mesures
étaient justifiées puisque «nous n'avons jamais eu un projet de loi aussi mal
conçu». Les Libéraux ont appuyé le principe du bill mais ont exprimé de
sérieuses réserves à l'endroit d'un grand nombre de ses dispositions; le leader
du parti Libéral en chambre, M. Robert Nixon, a dit qu'il s'opposait non
seulement à l'utilisation par le gouvernement de la motion de clôture, mais
aussi aux tactiques des Néo démocrates qui ont, en fait, empêché son parti de
présenter des modifications au projet de loi.
Comme l'étude du projet de loi 179 avait pris beaucoup
de temps, les autres affaires de la chambre ont été sérieusement retardées, ce
qui, pour le première fois depuis 1975, a empêché la prorogation de la Chambre
à Noël, forçant ainsi son rappel à la mi-janvier pour terminer les travaux de
la session.
Activités des comités
Pendant l'automne, les comités de l'Assemblée
législative de l'Ontario consacrèrent la majeure partie de leur temps à
examiner les prévisions budgétaires et les projets de loi.
Le Comité du développement social publia un rapport
important sur les femmes battues, phénomène qu'il qualifia d'acte intolérable
de violence criminelle». Le président du Comité M. Yuri Shymko, dit que la
police, le gouvernement et les organismes de service social doivent intervenir
sans plus tarder, mais a ajouté que le Comité juge essentiel que la société
elle-même rejette sans hésitation la notion voulant que la violence contre les
femmes soit permise au sein de la famille». Les plus importantes
recommandations du rapport sont les suivantes : qu'il appartienne à la police,
plutôt qu'aux victimes, de porter des accusations dans les cas de violence
familiale; qu'une loi distincte traite des normes et du financement des centres
d'accueil d'urgence; comme le problème comporte de nombreux aspects qui soulèvent
des questions de compétence, qu'une conférence fédérale provinciale soit
convoquée sur la violence familiale; que l'on enseigne aux professionnels de la
santé, de la justice et des disciplines connexes de meilleures méthodes de
dépistage et de traitement des cas de violence contre les femmes et que les
services d'aide juridiques à l'intention des femmes battues et les programmes
d'orientation destinés aux hommes qui battent leurs épouses soient étendus.
Le rapport sur la violence contre les femmes est le
premier rapport d'un comité de l'Assemblée législative de l'Ontario à être
publié en français et en anglais. Le Comité prévoit étudier au printemps le
problème des enfants maltraités.
Le Comité de la procédure publia un rapport omnibus
sur le règlement et la procédure. Il y propose un certain nombre de changements
relativement aux bills Prives et à d'autres pratiques, et a recommandé, par
exemple, que le gouvernement, soit tenu, à la demande d'un comité, de remettre
une réponse détaillée,, à tout rapport de fond émanant
d'un comité dans les 120 jours suivant la présentation du rapport. Le Comité y
aborde aussi la question des témoins qui comparaissent devant les comités
législatifs et recommande un certain nombre de modifications à la Loi sur
l'Assemblée législative et aux pratiques des comités afin de préciser quels
sont les droits et devoirs des personnes qui comparaissent devant eux. Entre
autres choses, le comité propose que tous les comités législatifs soient
autorisés à présenter directement au président de la chambre, plutôt qu'à
l'assemblée, une demande de mandat pour obliger un témoin à comparaître.
Sociétés de fiducie
On apprit, à la fin octobre, que la société Cadillac
Fairview avait vendu près de 11 000 appartements de Toronto à la société
Graymac Ltd., une société de fiducie de cette ville. On a généralement craint
que cette vente n'entraîne d'importantes hausses de loyer destinées à faire
porter aux locataires le fardeau des coûts hypothécaires.
Dans les semaines qui suivirent, un scénario bizarre
et confus se déroula, comprenant une série de reventes en cascade, de
mystérieux investisseurs d'Arabie saoudite, des sociétés de portefeuille
enregistrées au Lichtenstein et des rumeurs voulant qu'au cours de multiples
transactions, le prix avait grimpé de 270 millions à plus de 500 millions de
dollars. Le 16 novembre, le ministre de la Consommation et des Relations
commerciales, M. Robert Elgie, annonça qu'une vérification spéciale de la
transaction toute entière serait effectuée et il présenta un projet de loi
visant à limiter le transfert aux locataires, sous forme de hausses de loyer,
des coûts hypothécaires découlant des reventes.
Le leader de l'opposition, M. David Paterson, et le
leader néo-démocrate nouvellement élu, M. Bob Rae, sont inlassablement revenus
sur cette affaire pendant la période des questions et ils accusèrent le
ministre de faire preuve de naïveté dans ses rapports avec les financiers en
cause et d'être peu sensible aux besoins des locataires. La controverse portait
essentiellement sur les hausses possibles de loyer et sur la pertinence des
mécanismes provinciaux de révision des loyers.
Le 21 décembre, dernière journée avant le congé de
Noël, M. Elgie présenta un projet de loi qui accordait à la province de vastes
pouvoirs pour contrôler et réglementer les sociétés de fiducie. À la suite de
réunions tenues avec le premier ministre William Davis et M. Elgie le jour
précédent, MM. Rae et
Peterson acceptèrent que le projet de loi franchisse le jour même toutes les
étapes jusqu'à la troisième lecture. Un peu moins de deux semaines plus tard,
en vertu des dispositions de la nouvelle loi, la province saisit les actifs des
trois sociétés de fiducie, Graymac Trust, Crown Trust et Seaway Trust, qui
avaient toutes trois participé à la transaction immobilière. Quand la Chambre
reprit ses travaux à la mi-janvier, il apparut évident que la saisie des actifs
de ces sociétés, et la responsabilité du gouvernement de sauvegarder les
investissements dans. les sociétés de prêt et de
fiducie réglementées par la province, allaient faire l'objet d'une vive
controverse.
Graham White Greffier adjoint
Assemblée législative de l'Ontario Toronto
Alberta
A la suite des élections provinciales du 2 novembre,
le premier ministre Peter Lougheed a annoncé la composition de son nouveau
cabinet. Quatorze ministres gardent leur portefeuille précédent, sept changent
de ministère et huit autres entrent pour la première fois au cabinet. M. Louis
Hyndman trésorier provincial, conserve ses fonctions de premier ministre
suppléant qu'il exercera en l'absence de M. Lougheed.
Certaines responsabilités ministérielles ont été
redistribuées. Un ministère séparé de l'Habitation a été créé alors que les
Travaux publics et les Services gouvernementaux ont fusionné sous le nom de
ministère des Travaux publics et des Approvisionnements et Services. Les
services d'utilité publique et les services téléphoniques ont été réunis en un
même portefeuille appelé ministère des Services publics et des
Télécommunications. Par contre, la Main-d’œuvre et l'Education supérieure sont
devenus des ministères distincts.
Bien que l'Assemblée législative n'ait pas siégé
durant les mois de décembre, janvier et février, le choix du leader de
l'opposition officielle a été un sujet controversé. Cette fonction, avec le
statut et les avantages financiers qu'elle comporte, a été revendiquée par deux
groupes de députés. Les deux représentants du Nouveau parti démocratique (MM.
Martin et Notley) ont fait valoir à ce sujet qu'ils ont fait campagne sous la
bannière néo démocrate, et que leur parti avait recueilli 18,75 % des voix, ce
qui les plaçait directement après le parti progressiste conservateur. Les deux
députés indépendants (MM. Buck et Speaker réclament ce droit en s'appuyant sur
leur ancienneté et sur leur exercice de cette fonction à l'assemblée
précédente. Les deux anciens députés du crédit social avaient, avec M. Fred
Mandeville formé l'opposition officielle à la 19e législature de l'Alberta. Les
deux groupes ont soumis leurs arguments à M. Gerard Amerongen, président de la
législature dissoute, qui leur a fait savoir qu'aucune décision ne pourrait
être prise avant que le président de la 20e législature n'ait été élu par la
nouvelle assemblée dont les travaux commenceront le 10 mars 1983.
Michelle Christopher Kathryn Ivany et Wanda
Stephens Stagiaires législatifs Assemblée législative de l'Alberta Edmonton
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