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Ontario
La question la plus débattu au cours
de la session d’automne de l’Assemblée législative
ontarienne a été l’achat par le gouvernement, au coût
d’environ 650000000$, de 25% des actions de la société Suncor
Ltd., filiale canadienne de la Sun Oil Company de Pennsylvanie.
L’opposition officielle
libérale est revenue plusieurs fois à la charge contre cet achat
et a soutenu que, malgré les promesses formelles du gouvernement,
celui-ci n’avait pas assuré l’approvisionnement en
pétrole de la province et n’avait presque rien fait pour stimuler
l’emploi en Ontario — puisque les principaux intérêts
de Suncor étaient dans l’Ouest du Canada. Les
Néo-démocrates de leur côté, tout en acceptant le
principe d’une participation gouvernementale dans le secteur
énergétique, ont déclaré que le gouvernement aurait
beaucoup mieux fait de se porter acquéreur d’importantes
sociétés ontariennes dans le secteur des ressources naturelles;
ils ont aussi demandé quelle était la valeur stratégique
d’une participation minoritaire aux actions d’une entreprise.
En cours de débat, la question des
circonstances ayant entouré l’acquisition de cette
société a presque volé la vedette à l’achat
lui-même. Malgré les critiques répétées de
l’opposition, le gouvernement refusa de rendre publiques certaines
études et certains documents sur lesquels s’était en partie
fondée la décision d’acheter Suncor. Les deux partis
d’opposition firent front commun pour tenter d’obtenir ces
renseignements, mais ce fut en vain.
La période de questions donna lieu,
presque tous les jours, à des débats animés sur la
transaction Suncor et sur les documents qui en étaient à
l’origine. De plus, un débat d’urgence eut lieu le 12
novembre au sujet des informations que certains fonctionnaires du
ministère de l’Énergie et certains consultants de
l’extérieur avaient données au caucus du gouvernement.
Pendant ce débat, M. Robert Welch, ministre de l’Énergie,
accepta que ces personnes comparaissent à des réunions des caucus
des deux partis de l’opposition.
Le controverse au sujet de Suncor atteignit
son paroxysme lorsque l’opposition recourut à des manoeuvres
d’obstruction et retarda de plusieurs jours l’adoption de
crédits budgétaires supplémentaires. S’inspirant du
droit traditionnel qu’ont “les gens de chercher à obtenir
justice au moment où le gouvernement cherche à obtenir des
crédits”, M. Stuart Smith, leader de l’opposition, refusa la
mise aux voix de la motion pour les crédits intérimaires tant que
les études d’information n’auraient pas été
déposées. Comme cette motion était nécessaire pour
autoriser les dépenses gouvernementales après le 31 octobre, le
retard de son adoption bloqua la plupart des chèques du gouvernement, y
compris les chèques de paye des fonctionnaires et certains
chèques de bien-être. Le débat sur le budget
intérimaire se poursuivit pendant trois jours jusqu’au 2 novembre
lorsque M. Welch proposa “la question préalable”, mettant
ainsi fin au débat. C’était la première fois depuis
de très nombreuses années, qu’un gouvernement de
l’Ontario recourrait à la “guillotine” pour clore un
débat important.
C’est sans doute une modification au
Highwat’ Traffic Act, proposée par le solliciteur
général Roy McMurtry, qui fut le texte législatif le plus
controversé de la session d’automne.
Sorte de projet de loi omnibus, ce texte
traitait des chasses à l’homme effectuées par la police, du
pouvoir des policiers de procéder à des contrôles
occasionnels et des conducteurs en état d’ébriété.
L’aspect le plus litigieux de ce projet de loi était ce que le
critique libéral Murray Elston appela “le délit de
quasi-ivresse”. Les dispositions de la loi autorisent en effet les
policiers à suspendre instantanément pour une durée de 12
heures le permis de conduire des automobilistes dont le sang contient de 50
à 80 mg d’alcool. Or le Code criminel fédéral
stipule que l’état d’ivresse se situe à 80 mg
d’alcool par 100 millilitres de sang.
Le porte-parole du parti libéral a
soutenu avec véhémence que si les conducteurs ayant plus de 50 mg
d’alcool dans le sang sont dangereux, il faudrait modifier en
conséquence le Code criminel, et qu’en outre le projet de loi
empiétait gravement sur les libertés civiles puisqu’il
accordait à la police des pouvoirs appartenant au procureur, au juge et
au jury. Les néo-démocrates ont également admis que
certaines dispositions de ce projet les gênaient, mais ils l’ont
quand même appuyé, considérant qu’il contribuerait
à une amélioration de la sécurité routière.
Le critique du NPD en matière de transports, M. George Samis s’est
cependant opposé au projet de loi qu’il considère contraire
aux principes des libertés civiles.
Les libéraux forcèrent le
gouvernement à renvoyer le projet de loi au Comité permanent de
l’administration de la justice pour une étude article par article.
En comité, M. McMurtry réussit à calmer un peu
l’opposition en acceptant plusieurs des modifications proposées,
mais il ne put se gagner l’appui des libéraux qui votèrent
contre le projet de loi en troisième lecture. La loi reçut la
sanction royale le 18 décembre, ce qui permit de la faire appliquer
pendant la période des fêtes de fin d’année.
A la prorogation de la Chambre le 18
décembre, plusieurs projets de loi du gouvernement mouraient au
Feuilleton, tandis que plusieurs autres faisaient l’objet
d’études en comité, notamment la révision en
profondeur du Planning Act et d’importantes modifications au Business
Corporations Act
Durant la session d’automne, la
plupart des travaux en comité consistèrent à passer en
revue les budgets. Pendant l’intersession d’hiver, les
comités ont beaucoup travaillé, ce qui est presque toujours le
cas en Ontario lorsque la Chambre ne siège pas. Le Comité
spécial des régimes de retraite s’est réuni
très souvent; il en a été de même des comités
Je la justice, des comptes publics et de l’ombudsman; au cours de la
dernière semaine de janvier. le Comité des questions de
procédure a rendu visite à la Chambre des communes de
Westminster.
Parmi les rapports de comité
déposés, signalons le cinquième rapport du Comité
spécial des règlements des sociétés en
matière d’assurance accident et d’assurance maladie.
C’était le dernier d’une série de rapports volumineux
et influents publiés par ce comité sur divers aspects de la
législation de la province touchant aux sociétés. Ce
comité avait été créé en 1965. Le 16
novembre, l’Assemblée législative de l’Ontario fut le
théâtre d’un débat sans précédent au
sujet d’une motion de blâme contre le président de
l’Assemblée. Cette motion, proposée par M. Donald
MacDonald, membre de longue date du NPD, était libellée comme
suit: Que la présente Chambre estime que le président n’est
plus en mesure de remplir ses devoirs de président avec la
compétence et l’impartialité voulues, ce qui a
entraîné la violation fréquente des privilèges des
députés et a nui à la conduite ordonnée des
débats législatifs. La Chambre (1) demande donc au
président de démissionner et (2) met sur pied un comité
formé des leaders de chaque parti à la Chambre qui devra
déposer une liste acceptable de candidats en vue de
l’élection par les députés d’un nouveau
président d’assemblée.
Dans le débat sur cette motion, M.
MacDonald a déclaré que bien qu’ “il ne soit pas de
hon goût de proposer une motion de blâme contre quelqu’un que
l’on respecte personnellement”, les motions de blâme contre
le président sont rares mais font effectivement partie de la
procédure parlementaire. Les remarques de M. MacDonald ne visaient pas
tant le président que le gouvernement qui, selon lui, se moquait des
députés et de la Chambre.
M. Stuart Smith, chef des libéraux,
a déclaré à la Chambre que son parti n’appuierait
pas cette motion. Cette question nous tient très à coeur, Il est
vrai que le président actuel n’est pas parfait mais à notre
avis il n’y a qu’une sorte de défaut ou de lacune qui
justifierait l’adoption d’une telle résolution par la
Chambre, à savoir un parti pris délibéré. Si tel
était le cas nous estimerions la résolution justifiée. Or
on ne peut faire ce reproche au président et c’est pourquoi nous
ne voterons pas en faveur de la résolution... Sur le plan personnel.
nous estimons que c’est un député aimable et honnête
même si nous ne sommes pas d’accord avec certaines des
décisions qu’il a rendues en qualité de
président.
M. Smith a ajouté qu’à
son avis le fait de blâmer le président ne ferait que
détourner l’attention du vrai problème que pose la conduite
des affaires de la Chambre qui, a-t-il dit, ~‘provient uniquement de
l’arrogance sans pareille du gouvernement de l’Ontario depuis
qu’il détient une majorité.”
Le doyen de la Chambre, M. Osie Villeneuve
(PC, Stormont-Dundas et Glengarry), dont la première élection
remonte à 1948,s’est prononcé contre la morion. Il a
déclaré que le président. tel un arbitre, ne peut
être tenu responsable de la qualité du jeu et que ~ce sont les
joueurs eux-mêmes qui la déterminent”. M. Villeneuve
s’est également porté à la défense du
président sur le plan personnel, en disant que les faits
témoignent en faveur de l’impartialité, de
l’honnêteté et de la tolérance du président.
Depuis qu’il assume ce poste, il a été injustement
harcelé par les députés de l’opposition. Jamais,
cependant, il n’a réagi autrement qu’en gentleman.
L’ancien président M. Jack
Stokes (NPD, Lac Nipigon), a surtout parlé des problèmes tout
à fait uniques auxquels sont confrontés ceux qui occupent le
fauteuil de président, et de la difficulté qu’il y a
à être juste, ferme, impartial. non partisan et cohérent.
M. Stokes, qui n’a pas appuyé la motion, a conclu en exhortant
tous les députés à ne pas faire de la présidence
leur bouc émissaire.
Le premier ministre William Davis est
également intervenu dans ce débat, essentiellement pour dire que
s’il était légitime que l’opposition ne soit pas
d’accord avec les politiques du gouvernement ni avec la façon dont
le président avait été choisi, elle n’avait pas
raison pour autant de s’en prendre directement à celui-ci. Le
premier ministre a également déclaré qu’il faisait
pleinement confiance à la sensibilité, au tact, à
l’intégrité et au jugement du président de
l’assemblée.
La motion de blâme fut défaite
par 86 voix contre 17.
Graham White,
Greffier adjoint, Assemblée législative de l’Ontario
Québec
Les membres de l’Assemblée nationale ont dû
répondre à deux convocations spéciales, après
l’ajournement des fêtes, pour hâter le règlement de la
grève qui paralysait le transport en commun dans la Communauté
urbaine de Montréal.
Convoqués une première fois
le vendredi 15 janvier 1982, les députés ont adopté
à l’unanimité le projet de loi n0 47 visant à
permettre la poursuite des négociations à l’aide de la
conciliation et prévoyant le retour au travail des grévistes
à minuit et une minute, le 17 janvier.
Comme les employés en grève
de la CTCUM ont défié la loi spéciale, ministres et députés
furent rappelés le 20 janvier pour une séance qui fut de
très brève durée. Réunie en soirée, la
Chambre suspendit ses travaux presque aussitôt après
l’ouverture de la séance pour attendre le résultat des
votes sur le retour au travail des grévistes qui se déroulaient
dans la métropole. La rumeur publique prêtait au gouvernement
l’intention de présenter un projet de loi visant à enlever
leur accréditation aux syndicats en cause. Lorsque la séance
reprit, ce ne fut, à toutes fins utiles, que pour entendre le
président prononcer l’ajournement au 23 février. Vu que
tous les syndiqués en grève s étaient prononcés
pour le retour au travail dès minuit, aucun projet de loi ne fut
déposé.
Ces deux séances étaient les
26C et 27C de la troisième session de la 32~ Législature qui
s’est ouverte le 9 novembre 1981. La question constitutionnelle est
revenue à l’ordre du jour, mais c’est principalement le
budget complémentaire du ministre des Finances, M. Jacques Parizeau, et
certaines mesures administratives du gouvernement qui ont dominé les
débats.
L’Opposition a mené deux
“filibusters”. Le principal a porté sur le projet de loi n0
16 transformant Hydro Québec en compagnie à fonds social avec
fonds autorisé de 5 000 000 000$ divisé en 50000000 actions
d’une valeur nominale de 100$ chacune. Ces actions, selon la nouvelle
loi, font partie du domaine public et sont attribuées au ministre des
Finances. Le gouvernement peut déclarer des dividendes dans les trente
jours suivant la transmission, par la société, des renseignements
financiers relatifs au surplus susceptible de distribution. Il ne peut
toutefois être déclaré aucun dividende dont le paiement
aurait pour effet de réduire à moins de 25 pour cent le taux de
capitalisation d’Hydro à la fin d’exercice.
Les députés libéraux
ont soutenu que le gouvernement voulait tirer avantage de la saine
administration d’Hydro Québec et obliger cette
société à lui verser des dividendes pour renflouer son
budget après avoir autorisé des hausses de tarifs qui
deviendraient en quelque sorte des taxes déguisées. Ils
exprimaient qu’avant de changer le statut d’Hydro Québec, le
gouvernement devrait tenir une élection sur le projet, comme le
gouvernement Lesage l’avait fait, en 1962, avant de nationaliser les
compagnies privées d’électricité. L’Opposition
a fait durer le débat de deuxième lecture aussi longtemps que
possible et ses représentants ont repris l’obstruction en
commission parlementaire, au moment de l’étude article par
article. Le projet de loi ne fut adopté qu’après un autre
débat sur une motion du leader du gouvernement, M. Claude Charron,
demandant à la commission de faire rapport à la Chambre afin qu
elle fasse franchir les dernières étapes au texte
législatif avant l’ajournement.
Par ailleurs, le gouvernement a accepté,
par compromis, de laisser au feuilleton le projet de loi n0 39 dont se servait
l’Opposition pour blâmer le gouvernement de surtaxer les
contribuables déjà aux prises avec une situation
économique difficile.
Les mesures contenues dans le projet de loi
n0 39 étaient les suivants: augmentation de 20 pour cent à 40
pour cent de la taxe applicable aux divers carburants; assujettissement de la
vente de la bière (sauf celle faite dans une taverne) à la taxe
de vente de 8 pour cent; dégrèvement fiscal ramené de 5
pour cent à 3 pour cent pour l’année 1982.
M. Parizeau a expliqué que
c’est le plus récent budget fédéral, ajouté
à une série d’événements qui
s’étaient produits depuis six mois qui l’obligeait à modifier
le cadre budgétaire de façon à le rendre plus conforme aux
exigences de l’heure. Il a affirmé qu’Ottawa est en train de
déstabiliser l’état des finances publiques du Québec
avec une vigueur croissante.
La question constitutionnelle a ressurgi en
Chambre au cours de cette session qui s’est ouverte quelques jours
à peine après la fin de la conférence sur le rapatriement
de la constitution qui s’est déroulée à Ottawa. Le
premier ministre, M.
René Lévesque, a
présenté et fait adopter une motion édictant que
l’Assemblée nationale ne pouvait accepter le projet de
rapatriement de la constitution qu’à certaines conditions dont le
maintien de veto du Québec que le gouvernement a d’ailleurs
exercé à l’encontre de la résolution fédérale
sur le rapatriement de la constitution. L’Opposition a voté contre
la motion. Elle s’est par ailleurs jointe au gouvernement pour adopter le
projet de loi n0 43 portant sur un renvoi à la Cour d’appel pour
faire reconnaître ce droit de veto.
Rappelons qu’au cours d’une
session spéciale qui s’était déroulée les 30
septembre, 1er et 2octobre, l’Assemblée avait adopté par un
vote de 111 à 9 une résolution du premier ministre demandant au
gouvernement fédéral qu’il renonce à sa
démarche unilatérale en vue du rapatriement de la constitution.
La résolution, amendée sur les instances de M.Claude Ryan, chef
de l’Opposition, demandait au gouvernement central de reprendre les
négociations avec les provinces. Les neuf opposants à la
résolution étaient tous des députés libéraux
qui ont voulu justifier leur comportement en disant qu’ils
reconnaissaient la nécessité de défendre les conventions
constitutionnelles et les droits de l’Assemblée nationale mais
qu’ils n’avaient pas confiance au gouvernement du Parti québécois
pour ce faire.
Paul-Émile Plouffe, Chef,
Service de révision, Journal des Débats, Assemblée
nationale, Québec
Colombie-Britannique
Le discours du Trône qui a ouvert la
session d’automne de l’assemblée législative, le 23
novembre 1981, a essentiellement traité de la situation
économique de la province. Les députés allaient devoir
approuver des mesures budgétaires visant à remédier au
ralentissement anticipé de la croissance économique
réelle. Le discours faisait aussi allusion à deux propositions
précises: restrictions en matière salariale et privatisation de
certaines activités gouvernementales. En matière de logement, le
gouvernement promettait d’introduire des mesures en vue de restaurer
“les habitations existantes et d’augmenter le nombre
d’immeubles à logements multiples. Le processus
d’affectation de terres de la Couronne destinées à des
logements sera accéléré et on mettra en oeuvre une
stratégie d’offre de terrains résidentiels pour chaque
collectivité de la province. Une promotion des programmes de
“location-achat” sera incorporée à ces mesures,
à l’intention toute particulière de ceux qui
achètent un logement pour la première fois”.
Il sera également question, pendant
cette session, d’un projet de loi visant à étendre la
compétence du ministre du Travail aux questions d’emploi, de
manière à renforcer les liens entre les programmes de formation
professionnelle et d’apprentissage d’une part, et le marché
du travail d’autre part. De plus, compte tenu du nombre important de
femmes dans la population active de la province, le gouvernement a promis de
donner l’exemple aux autres employeurs et de nommer, au sein du
ministère du Travail, qui sera bientôt appelé
ministère du Travail et de l’Emploi, un sous-ministre
chargé des perspectives d’emploi pour les femmes. La
récente nomination de Jill Bodkin, première femme sous-ministre
en Colombie Britannique a été signalée dans le discours et
le gouvernement a dit qu’on pouvait s’attendre à
d’autres nominations semblables.
Il a aussi déclaré
qu’il entendait réviser la législation électorale
pendant cette session ... pour que la liste des électeurs puisse
être mise à jour à temps et afin de rationaliser
d’autres aspects de l’administration des élections”.
Tout de suite après la lecture du discours du Trône, M. Frank
Howard, député NPD de Skeena, prolongea les cérémonies
traditionnelles du jour d’ouverture en réclamant la
création d’un neuvième comité spécial sur
l’équité des pratiques électorales, mais sa motion
ne put obtenir l’appui du gouvernement.
Pendant les six jours du débat sur
le discours du Trône, l’opposition a surtout reproché au
gouvernement de n’avoir avancé aucun plan
d’amélioration des perspectives économiques à long
terme. Le 23 novembre 1981, M. Graham Lea, député NPD de Prince
Rupert, appuyé par M. Colin Gabelmann, député NPD de North
lsland proposa l’amendement suivant au discours: Cette Chambre regrette
que le discours de Son Honneur omette de reconnaître que les politiques
économiques du gouvernement ont conduit à la stagnation
économique actuelle et qu’il ne propose en outre rien qui soit de
nature à relancer l’économie de la province et à
assurer à tous nos concitoyens de réelles possibilités
d’emploi.
L’opposition s’en est pris au
projet gouvernemental visant à incorporer au programme de logement une
disposition de “location-achat”, en faisant valoir qu’une
personne qui achète du terrain à un taux
d’intérêt fixe la première année du programme
devra, malgré tout, payer la valeur marchande de la
propriété au moment de l’expiration du programme. Par
ailleurs, bien que M. Gabelmann, le porte-parole de l’opposition en
matière de logement, ait félicité le gouvernement
d’avoir porté de 5 000$ à 10000$ le deuxième
prêt hypothécaire provincial, il a soutenu que 10000$ sur les 100000$
que coûte une maison moyenne ne donnerait pas accès à la
propriété à la plupart de ceux qui comptent acheter leur
première maison. Cet amendement, mis aux voix à la séance
du vendredi matin 27 novembre 1981, fut défait par 30 voix contre
21.
Une motion en vue de fixer le moment
où la Chambre reprendrait ses travaux après l’adoption du
discours du Trône donna lieu à un long débat qui dura toute
la nuit et ne prit fin que le lendemain à 9 h 48. L’opposition
revint souvent à la charge sur des questions d’ordre économique.
La Chambre doit reprendre ses séances en mars pour examiner un nouveau
budget.
Neuf projets de loi ont été
présentés par le gouvernement pendant la session d’automne,
y compris le projet de loi n0 1 pro forma. Le whip du parti au pouvoir, M.
George Mussallem, député de Dewdney, Crédit social,
déposa le seul projet de loi d’initiative privée,
intitulé le Dangerous Health Practices A c,. Tous les projets de loi
n’avaient franchi que l’étape de la première lecture
lorsque la Chambre a ajourné ses travaux le 1er décembre 1981.
Six des projets de loi du gouvernement modifiaient des lois en vigueur,
notamment l’Assessment Amendement Act, 1982, présenté par
M. Hugh A. Curtis, ministre des Finances, et le School Amendement A ci, J 982,
présenté par M. Brian R.D. Smith, ministre de
l’Éducation. Les deux nouveaux buis sont le Geothermal Resources
Act, présenté par M. R. McCleIIand, ministre de
l’Énergie, des Mines et des Ressources pétrolières,
et le Land Use Act, présenté par M. N. Vander ZaIm, ministre des
Affaires municipales. Ce dernier projet de loi suscitera vraisemblablement un
vif débat à la Chambre lorsqu’elle reprendra ses travaux en
mars. Cette loi prévoit en effet l’établissement de
comités de coordination régionaux formés de membres nommés
par le Comité de l’environnement et de l’utilisation des
terres qui relève du cabinet. Ces comités régionaux
seraient chargés d’élaborer des plans officiels
d’utilisation des terres au niveau régional et municipal, et de
les soumettre à l’approbation du ministre. Les opposants à
ce plan reprochent au projet de loi de concentrer tous les pouvoirs entre les
mains du gouvernement provincial.
Le mercredi 25 novembre 1981, M.Charles
Barber, député NPD de Victoria. a demandé la parole sur
une question de privilège relativement à un incident qui
s’était produit pendant les cérémonies du jour
d’ouverture. L’incident en question se rapportait à un
individu qui, assis au centre de la Chambre, avait fait la remarque suivante au
député: “Pourquoi est-ce que vous ne la fermez pas? Lui ne
vous a pas interrompu quand vous parliez”. Le député a
déclaré qu’il n’avait pas relevé la chose
avant aujourd’hui parce qu’il pensait avoir affaire à un
invité mal informé qui ne connaissait pas les privilèges
spéciaux accordés aux membres de l’Assemblée
législative. Ce qui l’amenait à porter cette affaire
à l’attention de la présidence aujourd’hui,
c’est qu’il avait entre temps découvert que
l’invité en question, loin d’être un membre du public,
était un fonctionnaire occupant le rang de sous-ministre au bureau du
premier ministre. En se prononçant sur l’affaire, le 26 novembre
1981, le président Harvey Schroeder déclara que, puisque le
député n’avait pas porté cette affaire
“à la première occasion” à l’attention
de la présidence, il ne pouvait pas, en vertu des règles
existantes, permettre que la question soit débattue sans avis
préalable. Il ajouta cependant: Il est certain que le
député qui soulève une question de privilège doit
se plier à des règles strictes, mais le président n’est
pas autorisé à faire exception au règlement en ce domaine,
même s’il est convaincu, à première vue, du
bien-fondé de la demande.
Elaine N. Dunbar, Adjointe
administrative, Bureau du président, Assemblée législative
de la Colombie-Britannique, Victoria
Alberta
La session de la dix-neuvième
législature (du 14 octobre au 15 décembre) a été la
session d’automne la plus longue de l’histoire de l’Alberta.
Le 26 octobre, les six députés de l’opposition
commencèrent à faire de l’obstruction, après avoir
eu connaissance d’une lettre adressée par le vérificateur
général, M. Douglas Rogers, au ministère du Trésor
dans laquelle il se disait préoccupé par certaines pratiques de
gestion concernant les investissements effectués par le Fonds du
patrimoine de l’Alberta. Ils voulaient par cette tactique attirer
l’attention sur la responsabilité gouvernementale à
l’égard du fonds. Ainsi, ils ont souligné l’absence
d’information au sujet d’une perte de 60 millions de dollars subie
par le fonds à la suite de certaines transactions d’obligations.
Le trésorier provincial, M. Lou Hyndman, a toutefois expliqué que
ces pertes étaient attribuables à des décisions de
placement délibérément prises et qu’il fallait les
considérer en regard du bénéfice de 1,6 milliard de
dollars enregistré durant les trois années
précédentes. La responsabilité de la gestion du fonds a
également fait l’objet d’un projet de loi modifiant
l’Auditor General Act, proposé par le chef de l’opposition
M. Ray Speaker. Ce projet de loi voulait que le trésorier provincial
dépose à l’assemblée toutes les lettres concernant
la gestion du fonds, à quoi le gouvernement a répondu
qu’une telle mesure compromettrait sérieusement le système
de contrôle utilisé pour assurer une bonne gestion des avoirs du
fonds. Une motion demandant que le projet de loi soit présenté en
deuxième lecture fut rejetée par un vote de
l’assemblée.
Le 7 décembre, comme la tactique de
l’opposition visant à retarder les affectations de crédits
de développement puisés dans le Fonds du patrimoine durait depuis
plusieurs semaines, le procureur général et le leader du
gouvernement à la Chambre, M. Neil Crawford présentèrent
une motion de clôture ou, plus exactement, une motion visant à
limiter le débat. Après un long débat qui dura même
toute la nuit, la motion fut adoptée. Le 25 novembre, en pleine
période d’obstruction, l’opposition présenta une
motion contestant une décision du président de la Chambre, M.
Gérard Amerongen, suite à une question de privilège qui
prétendait que les déclarations faites par le premier ministre
à l’assemblée, au sujet de la mise en valeur de l’eau
de bassins, ne concordaient pas avec des documents dont avait eu connaissance
le Nouveau parti démocratique. Le 24 novembre, le président de la
Chambre avait décidé que le chef du NPD, M. Grant Notley, qui
voulait soulever une question de privilège, devait attendre que le
premier ministre Peter Lougheed soit présent pour se défendre.
L’opposition contesta cette décision directement en chambre,
contrairement à l’usage parlementaire. Le jour suivant,
conformément à l’usage, l’opposition présenta
une motion officielle contestant la décision du président. Sur
motion du leader du gouvernement à la chambre, celle-ci accepta
unanimement de débattre la motion de censure sans attendre l’expiration
du délai habituel minimum de 48 heures. Avant le débat, le
président préféra quitter la chambre et c’est le
vice-président qui occupa sa place pour la durée du débat.
Mise aux voix par la suite, la motion fut rejetée par 51 voix contre
4.
Pendant la session, le ministre de
l’Agriculture. M. Dallas Schmidt, annoncé le versement d’une
subvention de 136000000$ au secteur des bovins et des moutons pour compenser
les pertes subies récemment. En outre, le cabinet provincial a
approuvé la construction de quatre usines pétrochimiques dans la
région de Red Deer, en Alberta, au coût total de un milliard de
dollars.
Deux projets de loi importants ont
été déposés. M. Notley a présenté The
Publie information and Personal Privacy Aid qui garantirait le droit du public
d’obtenir des informations sur le fonctionnement du gouvernement, alors
que M. John Gogo, député de Lethbridge-West. a
présenté une loi modifiant l’Alberta Evidence Act qui
accorderait un statut privilégié aux communications d’un député
de l’Assemblée dans l’exercice de ses fonctions.
L’une des principales lois qui ont
reçu la sanction royale a été le Petroleum Inventives
Program Au qui prévoit la création d’un fonds pour
encourager la prospection pétrolière. Le Natural Gas Pricing
Agreement Amendment Act, qui autorise l’office de commercialisation du
pétrole de l’AIberta à faire des versements au gouvernement
fédéral conformément à l’accord
énergétique de septembre 1981, a également
été sanctionné, ainsi que The Electric Energv Marketing
Act qui créera un organisme chargé d’acheter, de mettre en
commun et de revendre l’énergie électrique produite dans la
province. Cet organisme servira aussi d’agent pour les importations ou
les exportations d’énergie électrique.
L’assemblée législative a également
étudié le Transportation of Dangerous Goods Control Act qui
s’ajoute aux lois fédérales et autres lois provinciales en
ce qui concerne l’adoption de normes uniformes sur le transport des
marchandises dangereuses. Ce projet de loi a franchi l’étape de la
deuxième lecture avant l’ajournement de Noèl.
Le rapport du Comité spécial
chargé de réviser les droits de surface a été
déposé en novembre. Le comité a recommandé
l’amélioration du système actuel permettant de
déterminer les montants d’indemnisation pour les
propriétaires fonciers. Les exploitants devront désormais
effectuer un versement anticipé au propriétaire, étant
donné la contrainte que lui impose leur activité. Les membres du
comité ont également recensé les articles de l’Alberta
Surface Rights Act qui devraient à leur avis être modifiés.
Ces articles portent notamment sur l’attribution des indemnités,
le règlement des différends et les droits d’entrée.
Le rapport du comité spécial sur la Loi relative au fonds de
placement du patrimoine de l’Alberta a également été
déposé en novembre. Il y est notamment recommandé que le
comité des investissements étudie les moyens de mettre le fonds
directement à la disposition des Albertains, que l’on informe
mieux la population sur le fonctionnement du fonds et que le rapport annuel du
comité fasse l’objet d’un débat.
Shannon O’Byrne et Karen Bardy, Stagiaires parlementaires, Assemblée législative de
l’Alberta, Edmonton
Sénat et
Chambre des communes
Deux questions ont surtout retenu
l’attention au cours de la période considérée
(novembre 1981 janvier 1982), à savoir: le budget du 12 novembre et
l’adoption de la résolution constitutionnelle du gouvernement
fédéral, en décembre. Puisque ces deux sujets ont
déjà fait l’objet de nombreux commentaires dans la presse,
nous n’en parlerons ici que brièvement, étant donné
que plusieurs autres faits intéressants sont survenus au cours de cette
même période.
Dans son deuxième budget, le
ministre des Finances, M. Allan MacEachen, se proposait de modifier
l’impôt sur le revenu des particuliers, en réduisant le
nombre d’abris fiscaux dont profitaient surtout les contribuables se
situant dans les tranches d’imposition élevées. Les
voitures de fonction, les prêts sans intérêt et
d’autres avantages allaient donc être imposables. M. MacEachen
prévoyait que le programme de “restrictions intensives” du
gouvernement fédéral ferait chuter le déficit global du
gouvernement de 13 à 10 milliards de dollars. Les versements du
fédéral aux provinces étaient réduits de
près de 6 milliards de dollars mais cette perte de revenu devait
être en partie compensée par des recettes fiscales accrues pour
les provinces en vertu de nouveaux arrangements avec Ottawa.
M.
Michael Wilson, spécialiste des
questions financières pour le Parti progressiste conservateur, a
estimé que ces mesures restaient bien en deçà de ce
qu’il aurait fallu faire pour remédier à la
récession. M.Bob Rae, du Nouveau parti démocratique,
également de cet avis, a souligné que le gouvernement renflouait
son trésor mais ne songeait pas à utiliser ses revenus fiscaux
supplémentaires pour stimuler l’économie ou créer
des emplois.
Juste avant l’ajournement de No~l, M.
MacEachen annonça certains changements qui, sans modifier
l’ensemble des dispositions budgétaires, représentaient un
net changement d’attitude à l’égard des abris
fiscaux.
Après la conférence
constitutionnelle des 2,3 et 4 novembre, au cours de laquelle le gouvernement
fédéral et les provinces <à l’exception du
Québec) tombèrent d’accord sur les modifications à
la résolution constitutionnelle, le projet fut soumis au Parlement. La
principale modification fut la clause dite “nonobstant”. Cette
clause permet au gouvernement fédéral et aux gouvernements
provinciaux d’adopter des lois qui peuvent déroger aux
dispositions de la Charte des droits au chapitre des libertés
fondamentales, des garanties juridiques ou des droits à
l’égalité, à condition que cette dérogation
soit expressément signalée dans le texte de la loi.
Ces lois devront cependant être
réexaminées et reconduites tous les cinq ans. La
résolution fut adoptée par la Chambre le 2 décembre par
246 voix contre 24 et par le Sénat, le 8 décembre, par 59 voix
contre 23.
Loin des feux de la publicité qui a
entouré le budget et la constitution. beaucoup de députés ont
continué à assister quotidiennement aux réunions des
comités et à rédiger des rapports dont plusieurs ont
été déposés avant l’ajournement du Parlement
pour Noël.
Le Comité permanent des affaires
extérieures et de la défense nationale a déposé un
rapport intérimaire de son sous-comité présidé par
M. Maurice Dupras et chargé d’étudier les relations du
Canada avec l’Amérique latine et les Antilles. Ce rapport
s’était fixé quatre objectifs: déterminer
l’importance accordée à cette région par la
politique étrangère canadienne; recenser les principaux
problèmes de politique générale; dresser un calendrier des
travaux futurs, et étudier de plus prés la crise du
Salvador.
Un autre sous-comité,
présidé par M. Maurice Harquail, a étudié le
statut, la capacité et le rôle des forces armées de
réserve. Après avoir fait l’historique et donné un
aperçu des obligations militaires du Canada, du rôle actuel des
forces de réserve et de leur prompte mobilisation en cas
d’urgence, le sous comité a fait un certain nombre de
recommandations. Il a demandé au gouvernement d’améliorer
l’efficacité militaire de la force de réserve pour en faire
un élément viable de l’effectif total de défense.
Selon le sous-comité, les membres de la première réserve
devraient bénéficier de stimulants financiers, de
préférence sous forme d’avantages fiscaux, tandis
qu’on devrait verser aux membres de la réserve
supplémentaire une modeste allocation annuelle. Il a recommandé
également que toute réduction des programmes de réserve
par le ministère de la Défense nationale soit clairement
indiqué et portée à l’attention du Parlement.
Le Comité permanent des affaires
extérieures et de la défense nationale a reçu un nouveau
mandat le 18 décembre. Il est maintenant chargé d’examiner
les questions de sécurité et de désarmement en accordant
une attention particulière à la session extraordinaire des
Nations Unies sur le désarmement prévue pour juin juillet
1982.
Le 23 novembre, le président du
Comité des comptes publics, M. Bill Clarke, a présenté un rapport
sur le hon-perçu fiscal” et sur la nécessité de
renforcer les mesures de sécurité entourant les services
d’informatique. Le rapport faisait état d’un
désaccord entre le Bureau du vérificateur général
et le ministère du Revenu national sur la meilleure façon de
réduire les infractions à la loi de la part des particuliers et
des sociétés. Le vérificateur général
voulait qu’on améliore le système actuel de
vérification au hasard de toutes les catégories de contribuables,
mais le ministère était d’avis qu’un système
différent, faisant appel à une meilleure utilisation de son
système informatique, serait plus efficace. Le Comité s’est
dit en désaccord avec le vérificateur général et a
recommandé au ministère d’abandonner les méthodes
actuelles d’échantillonnage au hasard pour recueillir des
renseignements sur le non perçu fiscal, en faveur de nouvelles
méthodes permettant l’utilisation de ses ordinateurs.
Un autre rapport de ce comité,
déposé le 15 décembre, traitait de la réforme des
prévisions budgétaires. Le comité a félicité
le contrôleur de la nouvelle présentation des prévisions,
suite aux critiques de nombreux députés, du vérificateur
général et de la Commission royale sur la gestion
financière et l’imputabilité. Les prévisions sont
maintenant divisé en trois parties distinctes: le plan des
dépenses du gouvernement qui présente une vue d’ensemble de
toutes les dépenses gouvernementales; des dépenses
budgétaires sur lequel le Parlement se fonde pour accorder au
gouvernement l’autorisation de dépenser; et les plans de
dépenses du programme qui comprennent des détails
supplémentaires sur les programmes et les activités des
ministères. Le comité a cependant fait remarquer que ces nouveaux
documents n’étaient pas assez connus des parlementaires et il a recommandé
la préparation d’un guide pour aider les usagers.
Le Comité mixte permanent des
règlements et autres textes réglementaires a porté
à l’attention du Parlement deux règlements qui, à
son avis, violaient les critères établis par le Parlement pour
l’examen des textes réglementaires. Le premier, qui est une
ordonnance prise aux termes de la Loi nationale sur les transports, porte sur
la réduction du service ferroviaire voyager au Canada. C’est un
document particulièrement complexe qui soulève la question de
savoir comment on distingue un “règlement” d’un
“texte règlementaire”. Ce point a déjà
été soulevé plusieurs fois par le comité, mais tant
que la Loi sur les textes réglementaires ne sera pas modifiée,
l’examen les règlements n’a guère de chance d’avancer.
Le deuxième rapport, daté du 16décembre, porte
essentiellement sur le règlement des réclamations du Conseil du
Trésor et sur l’opinion du comité selon laquelle certaines
dispositions étaient contestables d’un point de vue
procédural. Le président du Conseil du Trésor a
affirmé que le règlement sera réexaminé mais il ne
s’est pas engagé à en supprimer les aspects
contestables.
Le Comité spécial de la
Chambre des communes sur les invalides et les handicapés a reçu,
pour sa part une réaction plus positive de la part du Cabinet.
Après la publication du rapport de ce comité, intitulé
Obstacle, en février dernier, un comité interministériel
était créé pour coordonner la réponse gouvernementale
aux recommandations formulées dans ce rapport. Le ministre de la
Santé et du Bien-être déposait une liste des
recommandations auxquelles le gouvernement voulait donner suite
immédiatement. Puis, le 7 décembre, le premier ministre chargeait
un ministre d’État, M. Gerald Regan, de veiller à la mise
en oeuvre par les ministères, les organismes et les
sociétés de la Couronne, des recommandations contenues dans le
rapport du comité. M. Regan présentait d’autres mesures en
réponse à ces recommandations, le 17 décembre. Le
même jour, le président du Comité spécial, M. David
Smith, soumettait un autre rapport traitant des problèmes des
handicapés au sein de la population autochtone. Un dernier rapport
passant en revue et évaluant les réalisations du comité au
cours de l’année des handicapés sera présenté
avant que son mandat n’expire à la fin de la présente
session.
Le 4 novembre, le président de la
Chambre des communes, Mme Jeanne Sauvé, a rendu une décision sur
une question de privilège concernant le droit des présidents de
comité de répondre à des questions en chambre. Le
problème s’était posé à l’occasion
d’une question adressée au président du Comité
permanent des transports, M. Maurice Dionne, et portant sur le progrès
des discussions en vue de convoquer le comité et d’élargir
son mandat. C’est M. Yvon Pinard, président du Conseil
privé, qui répondit à la question. Puis, on demanda au
président du comité s’il avait réclamé que la
question de Via Rail soit renvoyée au comité. Le président
du comité et le ministre se levèrent tous les deux, mais
c’est le président du Conseil privé qui répondit, ce
qui souleva alors la question de privilège. Madame le président
confirma dans sa décision le droit des présidents de
comité de répondre aux questions portant sur des points de
procédure. Toutefois, a-t-elle dit, si le président du Conseil
privé voulait interpréter la question comme se rapportant aux
affaires de la Chambre, elle n’avait pas le droit de s’y opposer.
Elle a fait observer qu’elle n’avait pas donné la parole
à l’un de préférence à l’autre, mais
que M. Dionne avait cédé la parole au ministre. De toute
façon, M. Dionne a ensuite répondu à la question en
Chambre. Donc Madame le Président estima qu’il n’y avait pas
eu infraction au privilège parlementaire dans cette affaire
Le rédacteur
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