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Québec
Ajournée
le 23 juin jusqu'au 20 octobre, l'Assemblée a été convoquée à deux reprises en
séance extraordinaire au cours de l'été.
Elle
s'est réunie une première fois les 3, 4 et 8 septembre 1992 pour procéder à l'étude
du projet de loi 44, Loi modifiant la Loi sur le processus de détermination
de l'avenir politique et constitutionnel du Québec. Ce projet de loi
prévoit la tenue d'un référendum sur une entente concernant un nouveau
partenariat de nature constitutionnelle.
Afin
de s'assurer que ce projet de loi serait adopté dans le délai prévu par le
gouvernement, l'Assemblée a, avant sa présentation (première lecture), adopté
une motion de suspension de certaines règles de procédure. Malgré cette mesure,
l'opposition officielle a pu déposer 31 pétitions rigoureusement identiques
après avoir tu intégralement le texte de chacune d'elles.
Dans
le cadre du débat sur le projet de loi 44, le député de Drummond, M. Jean-Guy
St-Roch, a communiqué aux membres de l'Assemblée sa décision de quitter le
groupe parlementaire formant le gouvernement et de siéger dorénavant à titre de
député indépendant. Il avait été élu comme député libéral en 1985.
Le
député de Westmount, M. Richard B. Holden, a quant à lui annoncé son adhésion
officielle au Parti québécois dès l'ouverture des travaux de la première séance
extraordinaire. Ancien candidat du Parti conservateur aux élections fédérales
de 1979, il s'était fait élire aux élections provinciales de 1989 sous la
bannière du Parti Égalité, dont il avait quitté les rangs l'automne dernier
pour siéger comme député indépendant.
La
deuxième convocation de l'Assemblée avait pour objets l'adoption de la question
référendaire, l'adoption d'une motion fixant le montant de la subvention versée
à chacun des comités québécois pour le oui et pour le non et, finalement, le
report de la reprise des travaux de l'Assemblée à une date ultérieure à celle
prévue au Règlement.
Après
cinq jours de délibérations, entre le 9 et le 16 septembre 1992, l'Assemblée a
adopté la proposition du premier ministre relative à la question devant faire
l'objet d'une consultation populaire le 26 octobre suivant. Les travaux ont
pris fin après l'adoption d'une motion octroyant une subvention de 0,50 $ par
électeur aux comités québécois pour le oui et pour le non en vue de la campagne
référendaire, et la fixation de la reprise des travaux de l'Assemblée au 24
novembre.
En
même temps que se déroulaient ces travaux parlementaires, avait lieu à Québec
et à Montréal un événement d'envergure dans le cadre des activités soulignant
le Bicentenaire des institutions parlementaires. Le Symposium international sur
la démocratie, la pièce maîtresse des célébrations rappelant nos deux cents ans
d'histoire politique, a constitué un forum privilégié pour réunir, sous le
thème de la démocratie, une tribune de personnalités internationales qui ont pu
échanger des idées sur le rôle, les aspirations et les contraintes de la vie
politique. Des délégués officiels de l'Association parlementaire du
Commonwealth, de l'Association internationale des parlementaires de langue
française, des Parlements des États membres du Conseil de l'Europe, d'Afrique,
d'Amérique latine, d'Asie, d'Europe de l'Est et des États-Unis ont participé à
cette rencontre à laquelle étaient présents, à titre de conférenciers, des
sommités des domaines politique, juridique, économique et journalistique.
Dans
le but de sensibiliser toute la population à l'importance de l'avènement du
parlementarisme au Québec, de nombreux documents ont été préparés sur cette
étape de l'histoire politique du Québec. Parmi ces réalisations, il convient de
souligner la production de deux documents vidéo conçus à l'intention des élèves
du primaire et du secondaire afin de susciter chez ces derniers un intérêt plus
vif et une connaissance accrue de nos institutions parlementaires.
Jean Bédard et Nancy Ford, Direction du Secrétariat de
l'Assemblée
Les activités des commissions parlementaires
Le
trimestre d'août à octobre a été marqué, comme dans tout le Canada, par le
référendum sur le Rapport du consensus sur la constitution, établi à
Charlottetown le 28 août 1992. Cet événement a eu un impact important sur les
activités des commissions, celles-ci n'ayant tenu aucune séance de la
mi-septembre à la fin octobre.
C'est
donc au cours du mois d'août et au début de septembre que le travail des
commissions a été concentré. Durant cette période, les commissions
parlementaires ont siégé à dix reprises, principalement pour procéder à la
vérification des engagements financiers des ministères et organismes publics.
Ce
mandat, confié à toutes les commissions permanentes, consiste essentiellement à
vérifier les engagements financiers de 25 000 $ et plus de tous les ministères
et organismes publics qui relèvent de la compétence de chacune des commissions.
Les députés vérifient ainsi la façon dont les crédits, qu'ils ont adoptés au
début de l'année financière, ont été dépensés.
La
Commission de l'aménagement et des équipements a procédé, au cours de six
séances, à la vérification des engagements financiers du ministère des
Transports et du ministre délégué au développement régional. La Commission de
l'économie et du travail en a fait de même pendant une séance pour les
engagements du ministère des Forêts.
La
Commission du budget et de l'administration a pour sa part été la seule à
procéder à l'étude détaillée de projets de loi. La Commission a été saisie de
trois projets de loi d'intérêt privé, soit le projet de loi 217, Loi concernant
Consolidated Bowling Ltd., le projet de loi 218, Loi concernant Club de
Curling de Montréal Ouest Inc. et le projet de loi 225, Loi concernant
Restaurant Belle-Ville Inc.
Us
deux commissions spéciales créées par la loi 150, Loi sur le processus de
détermination de l'avenir politique et constitutionnel du Québec, ont aussi
siégé durant plus de quinze heures ce dernier trimestre.
La
Commission d'étude sur toute offre d'un nouveau partenariat de nature
constitutionnelle s'est réunie à quatre reprises afin de prendre connaissance
du Rapport du consensus sur la constitution (Charlottetown, le 28 août 1992) et
d'entendre les commentaires de divers experts sur ce rapport.
La
Commission d'étude des questions afférentes à l'accession du Québec à la
souveraineté s'est réunie pour une séance de travail et une séance publique sur
l'organisation des travaux. Elle a alors rendu publie à la demande de la
majorité des membres de la Commission, un «Projet de rapport» faisant suite à
ses travaux débutés en août 1991.
Marie Tanguay, Secrétariat des commissions, Assemblée nationale
du Québec
Ontario
Au
début de la session d'automne à la Chambre, trois grands sujets ont dominé la
période quotidienne des questions. Le plus important a été le projet de loi 40
déposé par le gouvernement en vue de réformer la Loi sur les relations de
travail. Il prévoit, entre autres choses, d'interdire le recours aux
services de travailleurs suppléants en temps de grève. Aux yeux des partis
d'opposition, c'est peut-être là la disposition la plus contestée. Le comité
qui a tenu des audiences publiques sur cette mesure législative en a fait
rapport à la Chambre avec des propositions d'amendement. Aux termes d'une
motion d'attribution de temps adoptée par la Chambre en juillet, le comité
plénier a eu deux jours pour étudier le projet de loi article par article. Deux
jours supplémentaires sont prévus pour le débat en troisième lecture. Au moment
où nous écrivions ces lignes, le débat en troisième lecture n'avait pas encore
commencé.
Le
projet d'ouverture de casinos en Ontario constitue un autre sujet important. Au
cours de la session d'automne, Marilyn Churley, ministre de la
Consommation et du Commerce, a annoncé le lancement d'un projet pilote de
casino dans la localité frontalière de Windsor. On a déposé un projet de loi
prévoyant la réglementation des services de jeux de hasard en Ontario et engagé
des consultations avec les personnes intéressées de Windsor pour discuter du
genre de casino qui ouvrirait ses portes et des autorités dont il relèverait.
Un
troisième sujet qui a soulevé beaucoup de controverse à l'Assemblée législative
porte sur la recherche, par la province, d'un nouveau site d'enfouissement des
déchets du Grand Toronto. Ruth Grier, ministre de l'Environnement, a
fait valoir que, en règle générale, les déchets produits dans une municipalité
doivent être traités dans cette municipalité. Étant donné le peu de place
disponible dans les sites d'enfouissement actuels de l'agglomération
torontoise, il fallait chercher un nouveau site. La Interim Waste Authority a
trouvé un grand nombre de sites éventuels. Or, il ne fallait pas s'étonner de
voir les localités ciblées exercer d'énormes pressions auprès du gouvernement à
mesure que raccourcirait la liste des sites. Toute cette question a suscité un
débat politique très chaud à la Chambre.
Tout
au long de la session d'automne, les questions à propos d'Ontario Hydro ont
également dominé le débat. Marc Eliesen a annoncé qu'il démissionnait de
son poste de président d'Ontario Hydro pour occuper les mêmes fonctions auprès
de B.C. Hydro. Les spéculations au sujet de son successeur allaient bon train.
À la fin d'octobre, on a annoncé que le gouvernement avait arrêté son choix sur
Maurice Strong, ancien sous-secrétaire général des Nations Unies et
président du Sommet de la Terre qui s'est tenu au Brésil à l'été de 1992. Étant
donné la hausse des tarifs d'électricité, la baisse de la demande, les
allégations de détournement de fonds à Ontario Hydro et l'énorme dette de cette
entreprise d'utilité publique, il y a fort à parier que M. Strong et l'entreprise
elle-même seront étroitement surveillés à l'Assemblée législative.
Au
cours de la semaine qui a précédé le référendum sur la Constitution,
l'Assemblée législative a tenu un débat de deux jours sur l'accord de
Charlottetown. De nombreux députés ont pu se prononcer sur ce sujet. Sur une
note plus gaie, le 27 octobre, l'Assemblée législative a pris le temps de
rendre hommage aux Blue Jays de Toronto, qui ont remporté la Série mondiale de
baseball de 1992. L'Assemblée a été unanime à se réjouir de cette importante
victoire pour Toronto, l'Ontario et le Canada.
Comités
Le
23 juillet 1992, l'Assemblée législative a adopté une motion autorisant le
Comité permanent de l'ombudsman à se réunir en août pour examiner la charge de
l'ombudsman. Le Comité, présidé par Mark Morrow, a étudié certains
aspects de la Loi sur l'ombudsman, la portée de la compétence (le
l'ombudsman, ainsi que le mandat et le rôle du Comité permanent de l'ombudsman.
Ont participé à cet examen d'anciens protecteurs du citoyen, des experts et des
groupes.
Les
2 et 3 septembre, le Comité permanent des affaires sociales, présidé par Charles
Beer, a tenu des audiences publiques sur le projet de loi 112 modifiant la
Loi sur le code du bâtiment. Le Comité l'a étudié article par article les 14 et
15 septembre. Le projet de loi amendé a été renvoyé à la Chambre le 30
septembre.
Le
Comité permanent des comptes publics, présidé par Remo Mancini, s'est
réuni pendant le congé d'été pour interviewer des candidats au poste d'auditeur
provincial. Le Comité a recueilli 16 candidatures et interviewé 12 personnes.
Le Comité s'est dit très heureux de la haute qualité des candidats. La décision
définitive n'a donc pas été une tâche facile.
Après
un examen minutieux, le Comité a convenu de recommander à la Chambre la nomination
d'Erik Peters au poste d'auditeur provincial.
M.
Peters quitte la vice-présidence du Bureau de vérification interne à la Société
Radio-Canada. Il a fait son stage auprès de Price Waterhouse, à Calgary, et a
travaillé à Montréal, à Londres, en Angleterre, et à Ottawa. M. Peters a
également oeuvré dans le Bureau du vérificateur général, d'abord comme
directeur général de la Vérification informatique, puis comme vérificateur
général adjoint du Canada.
M.
Peters a également travaillé pour le compte de la société Alcan Aluminium, où
il était chargé du traitement électronique des données et de la vérification
interne dans le cadre des opérations de la société dans neuf pays d'Europe.
Le
15 octobre, la Chambre a ordonné la présentation d'une adresse au lieutenant-gouverneur
en conseil pour lui demander de nommer M. Peters au poste d'auditeur de
l'Ontario. Le Comité sera heureux de collaborer avec M. Peters lorsqu'il
accédera à ses nouvelles fonctions le 2 janvier 1993.
En
octobre, le Comité permanent du développement des ressources, présidé par Peter
Kormos, a conclu ses audiences sur les réformes controversées de la Loi sur
les relations de travail de l'Ontario et a fait rapport du projet de loi à la
Chambre avec des propositions d'amendement. Le projet de loi a été débattu en
comité plénier pendant deux jours, et on attend le débat en troisième lecture.
Le
Comité permanent des affaires économiques et financières, présidé par Ron
Hansen, a entrepris l'étude d'un projet de loi prévoyant des annexions à la
Municipalité de London et à certaines municipalités du comté de Middlesex. Il
lui tarde d'étudier, au cours du congé d'hiver, les modifications proposées aux
dispositions portant sur l'assurance-automobile.
Démission
Le
28 septembre, le président David Warner a informé la Chambre que lan
Scott, député de St. George-St. David, avait démissionné. M. Scott a été
procureur-général de l'Ontario pendant les deux mandats du gouvernement de David
Peterson, de 1985 à 1990.
Todd Decker, Greffier de comité, Assemblée législative de
l'Ontario
Manitoba
0uverte
le 5 décembre 1991, la troisième session de la trente-cinquième législature du
Manitoba a ajourné pour une période de deux mois le 17 décembre 199 1;
l'Assemblée, rappelée le 17 février 1992, a ensuite poursuivi ses travaux
jusqu'au 24 juin 1992, date à laquelle elle a ajourné pour l'été.
Comme
l'indiquait le discours du trône, le gouvernement Filmon a continué de mettre
de l'avant un programme axé sur le développement et la croissance économiques,
notamment par la restriction des dépenses gouvernementales et la création d'un
climat d'investissement positif au Manitoba. Il s'est engagé en outre à
«appuyer et protéger les services vitaux sur lesquels comptent les
Manitobains», à réaliser une réforme constitutionnelle qui englobe la
reconnaissance de «la place particulière occupée dans la fédération» par le
Québec et «un gouvernement central fort qui se montre vraiment sensible aux
problèmes de toutes les régions et les traite équitablement», ainsi qu'à la
reconnaissance du droit inhérent des Canadiens autochtones à l'autonomie
gouvernementale.
En
réponse au discours du trône, le chef de l'opposition officielle, Gary Doer,
a reproché au gouvernement ses piètres résultats sur le plan du renouvellement
économique et sa stratégie de retrait pour «encourager la croissance
économique». Parmi d'autres problèmes économiques et sociaux, M. Doer s'en est
pris au gouvernement de ne pas réagir à ce que son parti voit comme:
l'américanisation du régime canadien de soins médicaux. La leader du Parti
libéral, Sharon Carstairs, a également critiqué le discours du trône; en
prenant pour cible particulière les soins de santé, elle a dit craindre que le
gouvernement ne s'oriente davantage vers un régime financé par l'usager. Les
deux chefs ont proposé au discours des amendements qui font ressortir le peu de
confiance que leur inspire le gouvernement. Ces motions ont été défaites.
La
session, pendant laquelle 103 projets de loi furent déposés, a duré 93 jours.
Seulement 61 de ces projets de loi, dont 57 d'intérêt public et 4 d'intérêt
privé, reçurent la sanction royale. Vingt-huit projets de loi d'intérêt public
et d'initiative parlementaire furent portés au Feuilleton, mais aucun ne fut
adopté. Deux des projets de loi d'intérêt public qui furent retirés étaient des
mesures d'initiative gouvernementale présentées par le ministre des Ressources
naturelles, Harry Enns. Parmi les projets de loi qui ont suscité le plus
de controverses, signalons celui de la Loi sur les services à l'enfant et la
famille, et ceux modifiant la Loi sur la ville de Winnipeg, la Loi
sur les relations de travail, la Loi du Manitoba sur le
multiculturalisme, la Loi sur les prestations de pension de retraite et
la Loi sur les allocations familiales. Ces projets de loi ont donné lieu à
de longs débats ardus qui aboutissaient souvent à leur mise aux voix à l'étape
de la deuxième et de la troisième lectures.
Le
ton des débats a été plutôt acerbe au cours de cette session. Deux députés ont
démissionné pendant la dernière session. Le chef adjoint du Parti libéral, Jim
Carr, a quitté le 17 février 1992, et le député conservateur de
l'arrière-ban, Ed Connery, un ancien ministre, a remis sa démission le
23 juin 1992. A la fin de la session, la répartition des sièges laissait peu de
marge de manœuvre, les conservateurs détenant 29 sièges, le NPD, 20 sièges, et
les libéraux, 6 sièges.
Lors
des élections partielles tenues le 15 septembre 1992 pour combler ces vacances,
les deux sièges sont restés dans le même camp. Avis Gray, un ancien député
provincial libéral, a été élu dans Crescentwood, et Brian Pallister, un
agent d'assurance de l'endroit, a remporté la circonscription de Portage la
Prairie pour les conservateurs. L'élection d'un nouveau chef du Parti libéral
au printemps de 1993 causera un autre changement à l'Assemblée législative. Sharon
Carstairs a annoncé qu'elle démissionnera comme chef de son parti et
qu'elle ne se représentera pas lors de la prochaine élection provinciale.
Questions de procédure
Le
gouvernement a contesté une résolution de l'opposition visant le retrait ou
l'annulation d'un règlement en vertu duquel les avortements thérapeutiques ne
seraient considérés comme des actes assurés que s'ils étaient pratiqués dans
des hôpitaux. Il s'appuyait, pour la contester, sur le fait que cela violait la
convention relative aux affaires en instance, les tribunaux étant saisis de la
question. Le président Denis Rocan a décidé que la résolution
n'enfreignait pas la convention, en faisant valoir pour motiver sa décision que
la résolution ne portait pas sur le point précis dont les tribunaux étaient
saisis, qu'il s'agissait d'une affaire au civil et non au criminel sur laquelle
les tribunaux ne se penchaient pas en ce moment, et que le débat sur la motion
ne risquait guère de porter préjudice à l'une des personnes en cause.
En
juin, tard dans la soirée, Marcel Laurendeau s'est fait enlever dans sa
voiture au moment de quitter l'Assemblée législative. Cela a soulevé une
question de privilège concernant la sécurité des députés dans le Palais
législatif. Le président a décrété qu'on n'avait pas établi de lien entre
l'enlèvement et les activités du député dans le cadre des travaux de
l'Assemblée. Il a aussi décidé que les terrains qui l'entourent ne font pas
partie de l'enceinte de l'Assemblée.
Comités
Les
comités permanents ont beaucoup travaillé au cours de la session, surtout
pendant les deux dernières semaines alors que les heures de séance étaient
prolongées et qu'un ou deux comités siégeaient en même temps que l'Assemblée.
En fin de la session, les projets de loi étaient renvoyés d'un comité à l'autre
pour accélérer le processus.
Les
comités permanents ont tenu, en tout, 54 séances. Pour parler globalement de
leurs travaux, mentionnons que 34 rapports annuels ont été examiné et approuvés,
de sorte que six seulement restent en suspens. Le Comité du développement
économique a adopté les derniers rapports annuels de trois sociétés d'État. La
Channel Area Loggers a été vendue à Abitibi-Price en 199 1, la Société de
développement du Manitoba, dont les responsabilités ont été confiées au
ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme, a cessé d'exister le 31
mai 1992, et la Régie de l'énergie du Manitoba n'aura plus à présenter de
rapport sur ses opérations.
Le
Comité des privilèges et élections s'est réuni pour examiner la question de la
rémunération des juges du Manitoba, qui sont les moins bien payés au pays. Les
recommandations finales du Comité de l'indemnisation des juges a proposé de
résoudre le problème en accordant des augmentations de salaire qui porteraient
le traitement des juges manitobains au niveau des autres provinces. Le Comité
des privilèges et élections n'a toutefois pas accepté les hausses de salaire
recommandées à cause du climat actuel de restriction, proposant plutôt
d'accorder aux juges des hausses de 3 p. 100.
Activités spéciales
Son
Excellence le gouverneur général Ramon Hnatyshyn s'est rendu au Manitoba
en octobre pour présenter et proclamer, dans la salle de l'Assemblée
législative, les nouvelles armes de la province du Manitoba. Les nouvelles
armes reprennent les anciennes que le roi Édouard VII avait données à la
province par brevet royal en 1905. La présentation des nouvelles armes par le
gouverneur général constitue un précédent; cela revenait toujours au monarque
dans le passé.
Changements de personnel
Plusieurs
changements de personnel ont eu lieu à l'Assemblée législative au cours de
l'été et de l'automne. Judy White a été nommée greffier des comités pour une
période d'un an à compter du 1 er août 1992; elle agira aussi comme greffier au
Bureau. Titulaire d'une maîtrise ès arts en sciences politiques de l'Université
du Manitoba, Judy a participé au Programme de stages parlementaires de
l'Assemblée législative du Manitoba après avoir travaillé pour le Social Planning
Council de Winnipeg. Elle remplace Patricia Chaychuk-Fitzpatrick qui
fait un stage d'un an à la Chambre des communes. Patti Irving est
greffier aux Journaux de l'Assemblée législative du Manitoba depuis septembre
1992. Des années de travail à l'Opération centre-ville de Winnipeg et à la
Grande Prairie Housing Authority en Alberta lui ont permis de parfaire ses
compétences en gestion et en administration. D'autre part, Edith McLure,
qui supervisait jusqu'ici la Division de la lecture d'épreuve du Hansard, a été
nommée directrice intérimaire du Hansard manitobain pour combler une vacance.
Un
changement s'est aussi produit au bureau du vérificateur provincial cet
automne. Lorsque Fred Jackson a pris sa retraite après dix années comme
vérificateur provincial du Manitoba, il a été remplacé par Carol Bellringer
qui était vérificateur provincial adjoint depuis deux ans. C'est la première
fois qu'une femme occupe ce poste.
Judy White, Greffier des comités, Assemblée législative du
Manitoba
Nouveau Brunswick
La
réapparition de l'opposition officielle à l'Assemblée législative du
Nouveau-Brunswick a eu un effet marqué sur ses activités quotidiennes. D'une
durée de 40 jours, la session du printemps de 1992 fut la plus longue depuis
1987. En vertu du Règlement, deux journées (les mardis et jeudis) sont
réservées aux motions et autres affaires émanant des députés. Pratiquement
inexistantes dans une assemblée où un seul parti est représenté, les journées
réservées aux députés ou à l'opposition ont réapparu et les 77 motions
présentées par des députés cette année, dont 80 p. 100 portent sur la
production de documents, dépassent en nombre le total des quatre années
précédentes. De 1983 à 1987 inclusivement, l'opposition a présenté 98 motions
en moyenne par session.
La
présence de quatre partis politiques officiels à la Chambre (le Parti libéral,
le Confédération of Regions, le Parti progressiste -conservateur, et le Nouveau
Parti démocratique) et de leurs chefs a donné lieu, pour les greffiers au
Bureau, à une forte hausse des demandes d'information et de services liés à la
procédure.
La
session du printemps a aussi été marquée par le retour aux séances prolongées,
dont des séances nocturnes, même si les travaux commençaient à 8 h 30 les mercredis,
jeudis et vendredis, et à 14 h 30 le mardi.
Les
membres de l'opposition se sont prévalu du Règlement pour exiger un nombre sans
précédent de 35 votes par appel nominal à l'Assemblée et en comité plénier.
Questions de procédure
L'Assemblée
a modifié son Règlement le 18 février 1992 pour y insérer une disposition
provisoire autorisant la nomination de deux présidents adjoints et présidents
des comités pléniers. En plus de limiter les déclarations des députés à
soixante secondes, un nouveau barème des droits de dépôt, qui ne fait pas de
distinction entre les projets de loi proposant une nouvelle mesure et ceux
modifiant une loi existante, a été adopté pour les projets de loi d'initiative
privée. Les droits sont de 250 $ si les projets de loi ne dépassent pas 25
pages dactylographiées, plus 25 $ pour chaque page en sus. Cela ne comprend ni
les frais d'impression initiaux ni l'impression de la loi dans le recueil
annuel des Lois, qui incombent dans les deux cas aux parrains.
Au
cours de la session du printemps, le président de l'Assemblée et les présidents
des comités pléniers ont rendu des décisions sur des questions comme la
divulgation d'un intérêt pécuniaire, la pertinence, la règle concernant les
affaires en instance, l'admissibilité des motions, les privilèges, la
recommandation royale, le report des votes par appel nominal et la procédure
relative à l'étude des mesures législatives en comité plénier. Le président a
maintenu une décision rendue par le président du comité plénier dont on avait
interjeté appel.
Question de privilège
Le
28 février, une députée de l'opposition officielle a soulevé une question de
privilège concernant la politique établie par l'Assemblée de ne pas traduire
les mémoires adressés aux comités permanents et spéciaux. Elle faisait valoir
que l'absence de traduction des mémoires présentés en français au Comité
spécial sur la Constitution dont elle faisait partie l'empêchait de remplir son
rôle et portait atteinte à ses privilèges en tant que membre du Comité.
Le
président ayant décidé qu'il y avait des présomptions suffisantes et que la
chose avait été soulevée à la première occasion, la question de privilège fut
renvoyée au Comité permanent des privilèges qui s'est réuni le 12 mai [992.
Dans son rapport à l'Assemblée, le 15 mai, le Comité recommandait de renvoyer
la question au Comité permanent d'administration de l'Assemblée législative. Ce
comité se penche sur les services aux députés en ce qui a trait à la traduction
des documents.
Points saillants des travaux législatifs
Le
Bureau du Greffier a reçu 19 demandes concernant l'adoption de projets de loi
d'initiative privée pendant la session du printemps, un nombre record. Neuf
furent accueillies puis retirées, rendues inutiles par le dépôt de projets de
loi sur la question. Parmi les projets de loi d'initiative privée adoptés, la
Loi concernant l'Institut à charte de la gestion du marketing du
Nouveau-Brunswick, 1992, érige en société un institut qui pourra ainsi, en plus
d'établir les conditions d'admissibilité et d'adhésion, former et discipliner
ses membres.
Aucun
projet de loi d'intérêt public et d'initiative parlementaire ne fut présenté
durant la session du printemps. Parmi les 77 projets de loi d'initiative
ministérielle qui ont obtenu la sanction royale durant la session signalons :
la Loi de 1992 sur la gestion des dépenses, qui met en oeuvre les mesures de
restriction annoncées par le gouvernement concernant les salaires et autres
formes de rémunération, et la Loi sur les poursuites publiques, qui abroge la
Loi sur les procureurs de la Couronne et, en plus de les habiliter à cet égard,
fixe les responsabilités du procureur général, du procureur général adjoint, du
directeur des poursuites publiques et des procureurs de la Couronne par rapport
aux poursuites publiques et à ce système judiciaire.
Des
modifications ont aussi été apportées à la Loi sur les droits de la personne
afin de donner une plus grande portée à l'interdiction de la discrimination
fondée sur l'âge et d'interdire la discrimination pour des motifs d'orientation
sexuelle, de grossesse, de possibilité de grossesse et de circonstances liées à
la grossesse. La loi établit en outre un délai pour le dépôt des plaintes.
Des
modifications à la Loi sur les accidents du travail ont aussi été approuvées à
l'issue d'un long débat en comité plénier. Cette première tranche d'une
stratégie globale en trois parties vise à maintenir un régime équilibré
d'indemnisation des travailleurs qui favorise la compétitivité des entreprises
tout en traitant équitablement les victimes d'accidents du travail. Les trois
composantes visent à modifier les programmes, à rationaliser l'administration
interne et à jouer un rôle direct dans la prévention des accidents.
Activités des comités
Alors
qu'elle atteint habituellement son apogée au moment où l'Assemblée ne siège
pas, ce qui est le cas depuis plus de cinq mois, l'activité des comités reste
minimale. Deux des neuf comités permanents ont examiné les comptes publics et
divers rapports de sociétés d'État.
Le
Comité permanent des comptes publics, présidé par Brent Taylor, s'est réuni en
février et mars pour examiner le rapport du vérificateur général, les comptes
publics et les rapports financiers annuels de plusieurs ministères pour
l'exercice terminé le 31 mars 1991. Le Comité poursuivra ses travaux et fera
rapport à l'Assemblée cet automne.
Le
Comité permanent des corporations de la Couronne, que préside John McKay,
a siégé pendant six jours en juin et juillet afin d'examiner les rapports
annuels et états financiers de plusieurs sociétés d'État pour l'exercice
terminé le 31 mars 1991. Les pratiques et opérations financières d'Énergie
Nouveau-Brunswick ont été les plus contentieuses. Au cours d'un long débat
intense, l'opposition a critiqué les pratiques de cette société d'État qui
vont, selon elle, à l'encontre des mesures que le gouvernement lui avait
recommandé de prendre pour rehausser son efficacité. Les porte-parole de
l'opposition alléguaient que les listes d'entreprises invitées à présenter des
offres à ÉNB avaient fait l'objet d'ingérences gouvernementales. L'opposition
s'en est aussi prise aux contrats de services personnels et de travail passés
avec des cadres supérieurs à la retraite. Nommé par l'Assemblée le 14 mai, le
Comité spécial sur la représentation et la délimitation des circonscriptions
électorales a reçu pour mandat d'examiner le rapport intérimaire de la
Commission de la représentation et de la délimitation des circonscriptions
électorales, de faire enquête à ce sujet et de formuler des recommandations,
qu'il transmettra au Greffier de l'Assemblée législative, en vue d'aider la
Commission à rédiger son rapport final. Un délai de 120 jours après réception
du rapport de la Commission a été imparti au Comité pour faire rapport à
l'Assemblée. Dans son rapport intérimaire, transmis au Greffier de l'Assemblée
le 15 juillet, la Commission recommande
de fixer le nombre
de circonscriptions électorales à 54;
de fixer à 10 000 le
nombre moyen d'électeurs dans chaque circonscription électorale; et
de fixer à 20 p. 100
en plus ou en moins la variation du nombre d'électeurs tolérée dans les
circonscriptions électorales.
La
Commission devait aussi chercher, en s'inspirant de la formule du Maine, la
meilleure façon d'assurer la représentation des autochtones du
Nouveau-Brunswick à l'Assemblée législative. La Commission a recommandé le
programme d'action suivant pour les quatre prochains mois : la création, par le
Comité spécial, d'un comité mixte d'au plus quatre personnes, dont un ou
plusieurs membres de la Commission et un ou plusieurs représentants des
autochtones, en vue de nouvelles consultations avec les autochtones visant à :
déterminer dans
quelle mesure les autochtones tiennent à se faire représenter à l'Assemblée
législative.
déterminer la forme
ou la structure qui assurerait le mieux la représentation des autochtones au
Nouveau-Brunswick;
décider par quel
mécanisme donner suite à la forme ou structure recommandée,
pour ensuite faire
rapport de ses conclusions à la Commission dans les trois mois qui suivent sa
création, après quoi la Commission examinera ses conclusions et fera des
recommandations finales au Greffier de l'Assemblée législative.
La
Commission recommandait en outre que toute circonscription électorale établie
pour les autochtones vienne s'ajouter aux 54 circonscriptions déjà
recommandées.
Lors
d'une réunion d'organisation du Comité spécial tenue le 1" septembre, il
fut décidé de faire paraître des annonces dans les journaux du
Nouveau-Brunswick et d'inviter le public à présenter avant le 15 octobre des
mémoires sur les recommandations de la Commission.
Les
membres du Comité spécial et de la Commission de la représentation et de la
délimitation des circonscriptions électorales se sont rencontrés le 8 octobre.
Le Comité s'est penché en outre sur ce qui s'est dit lors des audiences, sur le
contenu des mémoires reçus ainsi que sur la façon de procéder. Il poursuit ses
délibérations et devrait présenter un rapport préliminaire à l'Assemblée au
cours de la session d'automne.
Le
Comité spécial a aussi pour mandat d'examiner le rapport final de la Commission
de la représentation et de la délimitation des circonscriptions électorales une
fois que le Greffier de l'Assemblée législative l'aura en mains, de faire
enquête et de formuler des recommandations sur la question à l'Assemblée.
La
dernière refonte de la carte électorale du Nouveau-Brunswick remonte à 1974; la
Commission de la représentation et de la délimitation des circonscriptions
électorales de l'époque avait alors recommandé de diviser les 22
circonscriptions électorales du Nouveau-Brunswick en 58 circonscriptions
représentées par un seul député.
L'Assemblée
sera vraisemblablement rappelée à la fin de novembre ou au début de décembre
pour étudier le budget d'investissement du prochain exercice financier et
poursuivre l'examen des mesures législatives qui figuraient encore au
Feuilleton à la fin de la session du printemps.
Loredana Catalli Sonier,
Greffier adjoint (procédure)
Sénat
A
cause de l'imminence de la campagne référendaire, à laquelle les sénateurs
voulaient participer, la charge de travail du Sénat a été restreinte cet
automne. Toutefois, comme le gouvernement était déterminé, malgré l'opposition
libérale, à faire adopter le projet de loi C-80, Loi modifiant la Loi de
l'impôt sur le revenu, édictant la Loi sur les allocations spéciales pour
enfants et abrogeant la Loi sur les allocations familiales, les sénateurs n'ont
pu quitter Ottawa qu'une fois que cette mesure obtint la sanction royale le 15
octobre. Considérant que le gouvernement abandonnait ainsi l'engagement du
Canada à l'endroit de l'universalité des programmes sociaux, les libéraux en
avaient contre la hâte avec laquelle les conservateurs voulaient faim adopter
ce projet de loi. lis ont même, ait cours du débat, accusé les conservateurs de
les induits en erreur en comité pour faire en sorte que la mesure y reste un
minimum de temps avant de retourner au Sénat. Le gouvernement a finalement eu
recours à la limitation des débats pour faire adopter le projet de loi en
troisième lecture et lui donner la sanction royale le même jour.
Invité spécial
Le
Sénat du Canada a été heureux d'accueillir un invité spécial en la personne du
greffier des Parlements du Royaume-Uni, M. Michael Wheeler-Booth.
C'était la première fois que le greffier des Parlements rendait visite au
Parlement du Canada. M. Wheeler-Booth, qui est aussi greffier de la Chambre des
lords, a rencontré ses homologues du Sénat et de la Chambre des communes
pendant la semaine qu'il a passée au Canada. Invité à s'asseoir au Bureau du
Sénat en tant que greffier invité, il enfila pour l'occasion le costume qu'il
porte au Bureau de la Chambre des lords.
La
visite de M. Wheeler-Booth s'insère dans un programme d'échanges entre la
Chambre des lords et le Sénat du Canada qui a permis à deux greffiers de comité
du Sénat de se rendre à Londres et à deux greffiers de la Chambre des lords de
séjourner au Sénat le printemps dernier. Ces visites favorisent les échanges
d'idées et contribuent à promouvoir la bonne entente entre les deux chambres.
Comités
La
poursuite des travaux du Sous-comité des affaires des anciens combattants sur La
Bravoure et le Mépris, une mini-série télédiffusée par Radio-Canada, a
retenu l'attention. La décision controversée
prise
par le Comité d'examiner le contenu de ces émissions en réponse au tollé
soulevé par des anciens combattants et leurs organisations a fait l'objet d'un
vif débat.
Les
anciens combattants reprochaient à la série de critiquer par parti pris les
efforts des alliés en général et les actions militaires du Canada en
particulier dans la poursuite de leur objectif commun, la défaite des Nazis,
sans s'attarder suffisamment au contexte dans lequel les combats se
déroulaient. Ils s'inquiétaient de ce qu'on ternisse leur réputation, en faisant
des soldats insensibles, et qu'on dénigre leurs efforts et leurs sacrifices.
Le
sénateur Jack Marshall, président du sous-comité, a fait valoir que
celui-ci était habilité à examiner la série puisque son mandat s'étend à tout
ce qui touche aux anciens combattants, que la série a été financée en partie
par des fonds publics, que l'on reprochait à la serre de pécher gravement par
omission et que les anciens combattants réclamaient un moyen de répliquer.
Ceux
qui s'insurgent contre l'action du sous-comité s'inquiètent des répercussions
qu'une telle enquête pourrait avoir à l'avenir sur toute œuvre qui met en
question l'interprétation traditionnelle donnée aux événements historiques,
surtout en ce qui concerne les politiques gouvernementales. Ils font valoir
qu'un organisme parlementaire comme un sous-comité sénatorial, que l'immunité
parlementaire met à l'abri de toute poursuite et qui ne s'appuie pas sur les
règles judiciaires de la preuve et de la procédure, n'est pas l'endroit
approprié. Selon eux, le climat nécessaire à la liberté d'expression et aux
échanges de points de vue peu orthodoxes est loin d'être assuré. Ceux qui se
sentaient lésés par la série auraient mieux fait, à leur avis, d'en appeler à
l'ombudsman de Radio-Canada ou au CRTC. Signalons entre parenthèses que
l'ombudsman a fait état, dans une déclaration rendue publique la veille du Jour
du Souvenir, de ses propres conclusions; après avoir reconnu que certains des
reproches dont la série a fait l'objet concernant les méthodes utilisées et les
interprétations données étaient effectivement fondés, il ajoutait que
Radio-Canada s'excusait d'avoir diffusé une émission qui ne répondait pas à ses
normes de reportage.
Le
sénateur Marshall assurait la présidence lorsque ce même sous-comité a amené l'ONF
à désavouer un documentaire sur Billy Bishop, as pilote canadien de la
Première Guerre mondiale.
Blair Armitage, Greffier de comité, Le Sénat
Chambre des communes
L'été
et l'automne de 1992 entreront sans doute dans les annales comme l'une des
périodes les plus éprouvantes de l'histoire canadienne. D'une part, les
Canadiens d'un océan à l'autre célébraient le 125' anniversaire de la
Confédération avec joie et fierté, tandis que, d'autre part, ils observaient
les dirigeants du pays débattre des principes fondateurs de la nation et
négocier le libellé de modifications à la constitution qui consacreraient ces
principes et modifieraient peut-être en profondeur le pays même qu'ils
célébraient.
Bien
que, au cours de cette période, l'attention du pays ne se soit pas
nécessairement portée sur la Chambre des communes, au printemps, la Chambre a
mis la dernière main à de nombreux travaux avant de s'occuper de la question
constitutionnelle. Elle a suspendu brièvement ses travaux à la fin juin, puis a
été rappelée en juillet pour étudier un projet d'entente constitutionnelle. Cet
avis de rappel a toutefois été annulé par la suite lorsqu'il a été décidé de
poursuivre les négociations constitutionnelles. Les députés ont été rappelés à
la Chambre en septembre, principalement pour examiner le Consensus de
Charlottetown du 28 août et pour discuter de la question qui serait posée aux
Canadiens à l'occasion du référendum du 26 octobre. L'entente devant faire
l'objet d'un vote référendaire proposait entre autres la réorganisation de
nombre de nos institutions; la reconnaissance, dans la constitution, du droit à
l'autodétermination des autochtones du Canada; une nouvelle répartition des
pouvoirs entre les ordres provincial et fédéral de gouvernement; et l'octroi, à
la province de Québec, du statut de société distincte au sein du Canada. Suite
à l'échec de l'entente, le gouvernement a annoncé son intention d'axer
désormais ses efforts sur l'économie et la relance économique. La Chambre a
alors ajourné à nouveau jusqu'à la prochaine convocation du président, la
motion d'ajournement prévoyant la reprise des travaux le 16 novembre 1992 au
plus tard.
Vers
la fin de la session de juin, la Chambre a adopté le Budget des dépenses
principal pour l'exercice 1992-1993, a tenu un débat d'urgence pour discuter de
la crise qui frappait les pêcheries des régions de l'Atlantique, a entendu une
allocution prononcée par le président de la Russie, Boris Eltsine, et a
procédé à l'étude de certains textes de loi controversés. Le projet de loi C-86,
Loi modifiant la Loi sur l'immigration, a été déposé, puis a été renvoyé à un
comité. Le projet de loi C-91, Loi modifiant la Loi sur les brevets, a été
déposé et a franchi l'étape de la première lecture. Un projet de loi
d'initiative parlementaire, le projet de loi C-227, Loi modifiant la Code
criminel (profanation du drapeau), parrainé par Bob Hicks, a franchi
l'étape de la deuxième lecture et a été renvoyé à un comité législatif le 22
juin 1992.
Comités
Plusieurs
rapports de comité déposés au cours de cette période ont également retenu
l'attention. Le 11 juin 1992, le Comité permanent de la justice et du
solliciteur général a présenté son neuvième rapport, concernant
l'incarcération, dans une prison brésilienne, de deux Canadiens, Christine
Lamont et David Spencer. Le rapport fait l'historique du cas et
indique comment ces deux personnes ont été condamnées a une peine
d'emprisonnement de huit à dix ans après avoir été reconnues coupables
d'enlèvement, et comment leur peine a été portée à vingt-huit ans par une cour
d'appel. Considérant que les peines infligées constituent «un déni de justice»
et «sont exagérément sévères comparativement à celles qui sont normalement
imposées dans ce genre de cas, tant au Canada qu'au Brésil,» le Comité demande
unanimement à la secrétaire d'État aux Affaires extérieures...
...
de demander dans les plus brefs délais l'expulsion de Christine Lamont et de
David Spencer conformément aux lois du Brésil et aux obligations qu'a le Canada
conformément au droit international sur les droits de la personne.
En
outre, que la ministre améliore le programme visant à informer les Canadiens du
nombre de leurs concitoyens dans les prisons étrangères et de l'importance de
se conduire de manière à éviter de se trouver aux prises avec les lois de pays
étrangers.
Malgré
le Règlement prévoyant qu'un comité peut demander une réponse à un rapport dans
les 150 jours, le Comité a demandé qu'une réponse lui soit présentée dans les
60 jours. Poursuivant ses travaux sur d'autres questions, le Comité de la
Justice, le 22 juin, a déposé son dixième rapport portant sur l'examen du
projet de règlement sur le contrôle des armes à feu. Le 15 juin, le Comité
permanent de la santé et du bien-être social, des affaires sociales et de la
condition féminine a déposé son quatrième rapport intitulé: «Le cancer du sein
des questions sans réponse». Révélant des statistiques effarantes sur
l'incidence du cancer du sein au Canada, le Comité a formulé 49 recommandations
portant entre autres sur la mise sur pied de campagnes de sensibilisation, la
création d'un comité consultatif national sur la mammographie de dépistage et
l'examen des structures en place qui s'occupent de recherche sur le cancer du
sein, en assurent le
dépistage
et le traitement. Trois jours plus tard, le Comité déposait son cinquième
rapport: «Le syndrome d'alcoolisme foetal : une tragédie évitable». Dans ce
rapport, le Comité propose que tous les contenants renfermant des boissons
alcoolisées portent un avertissement à l'intention des femmes enceintes les
prévenant des dangers que présente la consommation d'alcool (fait intéressant,
les produits fabriqués au Canada et destinés aux États-Unis doivent porter de
tels avertissements pour être conformes aux lois américaines). Le Comité
demande également que l'on interdise la diffusion à la radio et à la télévision
de publicité dite sociétale sur les boissons alcoolisées. Le Comité a également
demandé que le gouvernement réponde à ces deux rapports dans les 150 jours.
Enfin,
le 23 juin, le Comité permanent de la consommation et des affaires commerciales
et de l'administration gouvernementale a déposé son septième rapport portant
sur «Les cartes de crédit au Canada dans les années quatre-vingt-dix». Il
s'agit de la troisième étude faite ces dernières années sur les taux des cartes
de crédit. Le Comité y a formulé les recommandations suivantes :
Que
le gouvernement dépose à la Chambre des communes un texte de loi sur la
communication de renseignements relatifs aux cartes de crédit.
Que
le gouvernement commande une étude sur l'Association canadienne des paiements,
INTERAC et tout autre système existant ou potentiel de paiements au Canada, en
vue de déterminer si la structure du système, et en particulier le réseau des
guichets automatiques, crée une entrave quelconque à l'entrée sur le marché
d'autres émetteurs de cartes de crédit au Canada.
Que
le gouvernement commande une étude afin de déterminer s'il existe des obstacles
juridiques, structurels ou autres à l'entrée sur le marché d'autres émetteurs
de cartes de crédit au Canada. Qu'il n'y ait aucun plafonnement des taux
d'intérêt liés à l'utilisation des cartes de crédit au Canada. Que le ministre
de la Consommation et des Affaires commerciales ou un autre organisme du
gouvernement produise sur une base mensuelle une comparaison exhaustive des
taux d'intérêt, des frais et des conditions rattachés à l'utilisation des
cartes de crédit. Le Nouveau Parti démocratique a pour sa part annexé à ce
rapport un rapport minoritaire, dans lequel il accepte les recommandations 1 et
5 du rapport principal mais ajoute les recommandations suivantes:
Que,
sous aucun prétexte, l'écart entre les taux des cartes de crédit et le taux
d'escompte ne dépasse 8 p. 100 pour les cartes financières et 16,5 p. 100 pour les
cartes de crédit.
Que
les émetteurs de cartes de crédit soient forcés de calculer les frais d'intérêt
de manière à faire pleinement crédit au titulaire de tout remboursement
partiel.
Qu'un
ombudsman des services financiers (OSF) soit établi pour surveiller l'évolution
des taux des cartes de crédit et l'abus des frais de services financiers. L'OSF
devrait être habilité à défendre les intérêts des consommateurs et à arbitrer
les litiges. Il devrait relever directement du BSIF et du ministère de la Consommation
et des Affaires commerciales. De cette manière, les consommateurs pourront
exercer un certain contrôle sur les modalités de prestation et les coûts des
services financiers.
Conformément
au règlement de la Chambre, le Comité a demandé une réponse du gouvernement
dans les 150 jours.
Divers
Le
30 octobre, même si la Chambre ne siégeait pas, plusieurs députés ont eu
l'honneur de célébrer le 2e anniversaire de leur élection en 1972 Harvie
Andre, Perrin Beatty, Joe Clark, Stan Darling, Paul Dick, Jake Epp, John A.
Fraser, Jean-Robert Gauthier, Otto Jelinek, Bill Kempling, Gus Mitges, Frank
Oberle et William Rompkey. Le 18 juin 1992, Herb Gray a
célébré le 30' anniversaire de son élection.
Cette
période a toutefois été assombrie par la disparition d'anciens parlementaires à
qui l'on a tenu à rendre un dernier hommage: le sénateur George Clifford Van
Roggen, Pauline Jewett, George McIlraith et Paul Martin père. Leur
décès laisse un grand vide sur la scène politique canadienne.
Un
départ politique d'un tout autre type a également eu lieu au cours de cette
période. En effet, le leader parlementaire du Bloc Québécois, Jean Lapierre,
a donné sa démission à la Chambre le 23 août. Son collègue du Bloc Québécois, Louis
Plamondon, a assumé les fonctions de leader parlementaire pour ce groupe.
Voici quelle est maintenant la répartition des sièges à la Chambre : le caucus
progressiste-conservateur, 158 sièges; le caucus libéral, 81 sièges; le Nouveau
Parti démocratique, 44 sièges; le Bloc Québécois, 8 sièges; les Conservateurs
indépendants, 2 sièges et le Parti réformiste du Canada, 1 siège. Un siège: est
vacant.
Barbara Whittaker, Direction des recherches pour le Bureau
Alberta
La
quatrième session de la vingt-deuxième législature de l'Alberta a été convoquée
pour une séance spéciale de deux jours, les 21 et 22 septembre 1992. Cette
séance avait pour but d'adopter le projet de loi 54, c'est-à-dire la
Constitutional Referendum Amendment Act, 1992, mais l'Assemblée s'est aussi
occupée de quelques autres questions, dont la présentation d'un nouveau membre
à l'Assemblée.
Robert Gary Dickson a été élu lors d'une élection partielle qui
s'est tenue le 21 juillet 1992, afin de combler le siège devenu vacant suite au
décès de Sheldon Chumir. M. Dickson a été présenté à l'Assemblée par le
chef du Parti libéral, Laurence Decore, puis il a pris sa place à titre
de député de Calgary-Buffalo.
La
Chambre s'est ensuite pliée à la tradition qui consiste à rendre hommage aux
anciens députés qui sont décédés depuis la dernière fois que l'Assemblée s'est
réunie.
Quelques
jours avant que la Chambre ne soit rappelée, l'honorable Don Getty
annonçait qu'il démissionnait de ses fonctions de chef du Parti progressiste
conservateur et premier ministre de la province. À cette occasion, le Président
a autorisé une variante spéciale aux travaux de la Chambre, afin que les
députés puissent donner leur réaction face à cette nouvelle. Le chef de
l'opposition officielle, Ray Martin, le chef du Parti libéral, M.
Decore, et le vice-premier ministre, Jim Horsman, ont tous remercié le
premier ministre Getty des services qu'il a rendus aux Albertains, tout en lui
souhaitant bonne chance dans l'avenir. Cette occasion fut aussi l'une des rares
fois où le Président de la Chambre, David
Carter,
a rompu avec la tradition voulant que la présidence ne prenne pas la parole en
Chambre pour rendre hommage au premier ministre sortant. M. Getty a remercié
les députés et a réaffirmé son respect pour l'Assemblée législative ainsi que
son admiration à l'égard des personnes qui y travaillent.
La
Chambre a ensuite porté son attention vers la principale question à régler au
cours de la séance, c'est-à-dire l'adoption du projet de loi 54, la Constitutional
Referendum Amendment Act, 1992. Le projet de loi 54 est une modification du
projet de loi 1, la Constitutional Referendum Act, qui a été adopté plus
tôt au cours de la session et qui a reçu la sanction royale le 26 juin 1992. La
Constitutional Referendum Act prévoyait qu'avant que toute résolution
visant à modifier la Constitution du Canada ne puisse être adoptée par
l'Assemblée législative de l'Alberta, un référendum sur les modifications
proposées devait être tenu dans la province, son résultat ayant un caractère
exécutoire pour l'Assemblée. Cette mesure législative était sans précédent en
Alberta. La Colombie-Britannique et le Québec sont les seules autres provinces
dotées de ce genre de mesure régissant les changements devant être apportés à
la Constitution du Canada.
Les
modifications renfermées dans le projet de loi 54 permettent au gouvernement
fédéral d'agir en tant que mandataire de l'Alberta relativement à la tenue d'un
référendum sur la modification de la Constitution du Canada. Si l'Assemblée
législative approuve la tenue d'un référendum sur la Constitution en vertu de
la Loi référendaire du Canada, la Constitutional Referendum Act de
l'Alberta ne s'applique plus. lx projet de loi prévoit aussi que, dans un tel
cas, la question posée sur le bulletin de vote doit être jugée acceptable par
l'Assemblée législative de l'Alberta.
En
outre, deux articles de la Constitutional Referendum Act ont été
conservés dans la Constitutional Referendum Amendment Act et
continueront par conséquent de s'appliquer dans cette éventualité. Ces
dispositions portent que le référendum doit être tenu avant que l'Assemblée
législative ne vote sur la résolution visant à modifier la Constitution, et que
le gouvernement de l'Alberta doit se conformer au résultat du référendum dans
cette province et prendre les mesures nécessaires, conformément au résultat de
cet exercice.
La
séance était inhabituelle à deux égards : premièrement, en raison de l'appui
unanime de tous les partis à la Chambre au projet de loi à l'étude et
deuxièmement, en raison de la rapidité avec laquelle la mesure législative a
été adoptée. L'Assemblée devait non seulement étudier le projet de loi 54, mais
aussi la motion visant à accepter le libellé de la question référendaire
fédérale en tant que texte de la question devant être posée aux Albertains. De
nombreuses mesures spéciales ont dû être appliquées à la Chambre afin que le
projet de loi puisse être adopté aussi rapidement. La Chambre a notamment
accepté de s'occuper des affaires émanant du gouvernement sans que l'avis
nécessaire ait été donné, et de faire franchir deux étapes ou plus au projet de
loi en une seule journée. Ces mesures ont nécessité un consentement unanime et
n'auraient donc pu être prises sans la collaboration de tous les membres de
l'Assemblée.
Cette
brève séance revêt une signification spéciale en ce sens qu'elle a été l'occasion
pour les députés de laisser de côté l'esprit de parti et de travailler ensemble
à l'intérêt supérieur des Albertains. Pour cette raison, cette séance aura une
place particulière dans l'histoire législative de l'Alberta.
Maureen Geres et Jacqueline Green, Stagiaires
parlementaires, Assemblée législative de l'Alberta
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