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Québec
Ce
printemps, l'Assemblée nationale a tenu 33 séances entre le 14 avril et le 23
juin 1992. Au cours de cette période, le travail des parlementaires a d'abord
porté sur l'étude des crédits et du budget puis sur l'adoption de projets de
loi.
Les
crédits budgétaires pour l'année 1992-1993 ont été déposés à l'Assemblée le 26
mars 1992. Ces crédits ont été étudiés du 14 avril au 13 mai en
commissions parlementaires, sauf ceux de l'Assemblée nationale, dont l'étude a
toujours lieu en commission plénière.
Le
discours du budget a été prononcé le 14 mai 1992 par M. Gérard D. Levesque,
ministre des Finances. Les prévisions des dépenses budgétaires pour 1992-1993
sont de 40,7 milliards de dollars alors que celles des revenus pour la même
période sont de 36,9 milliards. Le déficit anticipé, en tenant compte de
l'avoir en caisse et de la variation de la dette directe, est de 2,55 milliards
de dollars. Au cours de son discours, le ministre des Finances a confirmé
l'entrée en vigueur le 1er juillet 1992 de la taxe de vente du
Québec (TVQ) sur les services et les immeubles. Il est bon de souligner que
cette taxe, initialement fixée à 8 %, devait s'appliquer à compter de
janvier dernier. Son application fut retardée de six mois et son taux réduit de
moitié.
M.
Jean-Pierre Saintonge, président de l'Assemblée nationale, a dû, le jour
même de la présentation du budget, rendre une décision relativement à une
violation de privilège soulevée par M. Guy Chevrette, leader de
l'Opposition officielle. Ce dernier reprochait à M. Marc-Yvan Côté,
ministre de la Santé et des Services sociaux, d'avoir annoncé des mesures
touchant le financement du système de santé et des services sociaux au cours
d'une conférence de presse. Au dire de M. Chevrette, le Ministre aurait ainsi
ridiculisé l'Assemblée puisque, quelques jours avant la conférence de presse,
la Commission parlementaire des affaires sociales avait adopté ses crédits,
lesquels ne tenaient pas compte de l'annonce ultérieure du Ministre. Le
Président a jugé qu'il ne s'agissait pas là d'un privilège puisque, dans notre
système politique, un ministre peut rendre publique une décision
gouvernementale. De plus, un ministre se doit de présenter des crédits conformes
à l'ordre juridique prévalant au moment du dépôt des crédits budgétaires.
Enfin, le Président a rejeté l'argument du leader de l'Opposition officielle
voulant que certaines des mesures annoncées soient assimilables à une taxation
et auraient dû faire l'objet de mesures prévues dans le discours du budget. Le
gouvernement peut être représenté par n'importe quel membre du Conseil exécutif
pour faire connaître ses choix budgétaires.
Le
débat sur le discours du budget s'est tenu du 20 mai au 2 juin. L'opposition a
profité de ce débat pour présenter six motions de censure.
En
juin, l'Assemblée s'est surtout concentrée sur le travail législatif. Les
parlementaires ont souvent dû siéger tard dans la nuit et, à trois reprises,
leurs travaux se sont poursuivis jusqu'à 8 heures du matin. Parmi les nombreux
projets de loi débattus au cours de cette période, quelques-uns ont davantage
retenu l'attention. Il s'agit du projet de loi 9 qui prévoit que le coût de
certains services optométriques ne sera plus assumé par la Régie de
l'assurance-maladie du Québec. De plus, ce projet de loi a introduit, en
matière de services pharmaceutiques, l'obligation, pour certains bénéficiaires
jouissant auparavant de la gratuité des médicaments, de payer une contribution
financière.
Le
projet de loi 36 a modifié la Loi électorale et la Loi sur la
consultation populaire afin de permettre à un citoyen absent de la province
pour une période allant jusqu'à deux ans de conserver son droit de vote. Il
réduit les délais en ce qui concerne le déroulement de la période électorale et
celle entre le dépôt d'une question référendaire et la tenue du scrutin. Il
autorise le Directeur général des élections à fournir son aide et sa
collaboration en matière électorale à d'autres pays et à des organisations
internationales.
Enfin,
il prévoit que la nouvelle carte électorale du Québec entrera en vigueur à
l'occasion de la prochaine élection générale et non lors du référendum prévu
pour cet automne.
En
matière de législation du travail, l'Assemblée a adopté le projet de loi 35
concernant les accidents du travail et les maladies professionnelles qui
modifie la procédure d'évaluation médicale ainsi que le projet de loi 408
instituant la Société québécoise de développement de la main-d’œuvre. Cette
société a pour mission de promouvoir le développement de la main-d’œuvre et de
favoriser l'équilibre entre l'offre et la demande sur le marché du travail.
Le
projet de loi 21, qui a pour objet de modifier les règles relatives à la Fête
du Canada et fait désormais du 1er juillet un jour férié, suscita
également de longs débats à l'Assemblée.
Outre
ces cinq projets de loi, l'Assemblée en a adopté 45 autres au cours de cette
période. Toutefois, ceci ne s'est pas fait sans heurts. En effet, le 22 juin,
invoquant l'urgence de la situation afin de faire adopter 28 projets de loi
avant l'ajournement d'été prévu pour le lendemain, M. Michel Pagé,
leader du gouvernement, a présenté une motion de suspension des règles. Cette
motion avait pour but de limiter le temps alloué à l'étude de ces projets de
loi à un maximum de vingt-cinq minutes. L'opposition, jugeant cette période
trop courte pour s'exprimer pleinement, manifesta son mécontentement en
n'intervenant pas lors de l'adoption de ces projets de loi et exigea, en
contrepartie, un nombre record de vingt-cinq votes par appel nominal au cours
d'une même soirée.
Les
principaux sujets d'échanges au cours des périodes de questions ont été
l'évolution du dossier constitutionnel, sujet abordé à presque toutes les
séances; la relocalisation du centre-ville vers la banlieue de l'Hôtel-Dieu de
Montréal, établissement faisant partie du patrimoine historique montréalais;
l'usage par le gouvernement des surplus du fonds de la Régie de l'assurance
automobile du Québec; la situation économique au Québec; la vente de Steinberg,
un géant québécois de l'alimentation; le financement des écoles privées et le
problème de l'adoption d'enfants en provenance de la République populaire de
Chine. Un projet de loi spécifique à ce problème a même été adopté avant
l'ajournement d'été.
Le
19 juin 1992, Mme Liza Frulla-Hébert, ministre des Affaires
culturelles, annonçait, dans une déclaration ministérielle, la politique
culturelle du gouvernement. Cette politique s'inspire particulièrement des
témoignages entendus à la Commission parlementaire de la culture à l'automne
1991 et des travaux du Groupe-conseil sur la politique culturelle.
L'Assemblée
nationale n'a pas reconduit les modifications provisoires à ses Règles de
procédure qui étaient à l'essai depuis le 25 octobre 1990. Ces modifications
concernent principalement l'horaire des travaux de l'Assemblée et celui des
commissions parlementaires, les débats sur les affaires inscrites par les
députés de l'Opposition et les modalités concernant les débats de fin de séance.
Les
fêtes soulignant le Bicentenaire des institutions parlementaires du Québec se
poursuivront encore jusqu'à la fin de l'année. Plusieurs expositions ont été
inaugurées. Celles-ci décrivent le rôle du député, la vie parlementaire de 1792
à 1892, l'histoire de la tribune de la presse et l'évolution des édifices
parlementaires. Chaque semaine, depuis le 18 juin 1992, la population et les
visiteurs sont conviés à un spectacle qui combine animation laser,
mégaprojection et pyrotechnie afin d'illustrer 200 ans d'histoire du
parlementarisme au Québec.
Jean Bédard et Constance Pinault, Secrétariat de
l'Assemblée nationale
Les activités des commissions parlementaires
Au
cours du dernier trimestre, les huit commissions permanentes ont tenu 100 séances
nécessitant 365 heures de travail.
Les
mois de mai et de juin ont été, comme à chaque année, des périodes intenses de
travail; du début de juin jusqu'à l'ajournement des travaux le 23 juin, les
commissions ont été appelées à siéger de 10 heures à minuit, et ce du lundi au
vendredi.
Par
contre, le mois de juillet n'a donné lieu à aucune activité significative pour
les commissions parlementaires. Les travaux des commissions en mai et juin ont
concerné principalement l'étude détaillée des projets de loi. De fait, ces
mandats ont représenté plus de 80 % de l'ensemble des activités.
Parmi
les 40 mandats législatifs donnés aux commissions, quatre n'ont pu être
complétés, en raison d'une motion de clôture adoptée à l'Assemblée visant à
mettre fin aux travaux des commissions.
Plusieurs
projets de loi étudiés en commission retiennent notre attention. La Commission
des affaires sociales à étudié un projet de loi important concernant
l'application de la Loi portant sur la réforme de la santé et des services
sociaux adoptée l'an dernier. Ce projet de loi, comportant 377 articles,
apporte des modifications à pas moins de 69 autres lois.
La
même commission a entrepris l'étude du projet de loi 408 instituant la Société
québécoise de développement de la main-d’œuvre. Essentiellement, ce projet de
loi crée une société centrale et des sociétés régionales chargées de promouvoir
le développement de la main-d’œuvre et de favoriser l'équilibre entre l'offre
et la demande de main-d’œuvre en correspondance avec le marché du travail. La
Commission, malgré les sept séances consacrées à cette étude, n'a toutefois pu
terminer son mandat, une motion de clôture l'ayant obligée à mettre fin à ses
travaux.
Le
secteur municipal a été la principale préoccupation de la Commission de l'aménagement
et des équipements. Deux projets de loi en cette matière ont été étudiés. Le
premier concerne les règles qui régissent l'administration des municipalités.
Il vise, en outre, à permettre aux municipalités de se regrouper pour former
une corporation d'assurance de dommages pour leurs besoins. L'autre projet
étudié a pour effet d'abolir la taxe sur les divertissements perçue par les
municipalités. C'est par contre, et de façon inhabituelle, un projet de loi
d'intérêt privé qui a demandé le plus de temps aux députés de cette commission.
Les modifications demandées par voie législative à la charte de la Régie
intermunicipale de gestion des déchets sur l'Île de Montréal ont nécessité six
séances et près de 50 heures au cours desquelles six organismes opposés au
projet de loi ont été entendus.
La
Commission de l'économie et du travail a par ailleurs été appelée à examiner
d'importantes modifications apportées par le projet de loi 35 à la Commission
de la santé et de la sécurité du travail. La contestation manifestée envers ce
projet de loi a fait en sorte que la Commission a subi une motion de clôture et
a dû retourner, par conséquent, à l'Assemblée un rapport d'étude non complétée.
Toujours concernant le domaine des relations du travail, un projet de loi
visant à contrer le travail «au noir» dans l'industrie de la construction a été
étudié. Ce projet de loi avait été précédé, au cours de l'hiver, d'une
consultation publique par cette commission.
La
Commission de l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation s'est, quant à
elle, penchée sur un projet de loi concernant la mise en marché des produits
laitiers qui vise, principalement, à unifier les prix des quotas de production
de lait d'ici l'année 1996.
En
plus des mandats législatifs, les commissions ont complété, dans les premières
semaines de mai, l'étude des crédits budgétaires des ministères et des
organismes qu'elles avaient entreprise le mois précédent.
Le
débat sur le discours du budget, prononcé le 14 mai par le ministre des
Finances, s'est poursuivi, comme le veut le Règlement, à la Commission du
budget et de l'administration pendant dix heures.
Également
au cours du mois de mai, les commissions ont tenu trois séances
d'interpellation. Ces séances, qui ont lieu le vendredi matin, permettent aux députés
de l'opposition de questionner pendant deux heures un ministre sur tout sujet
d'intérêt général relevant de sa compétence. Ces trois interpellations ont
porté sur les sujets suivants : la situation de Montréal, l'utilisation
des primes d'assurance automobile et l'état des négociations constitutionnelles
au Canada.
La
Commission de l'éducation a, pour sa part, entendu le Conseil supérieur de
l'éducation dans le cadre d'un mandat de surveillance des organismes publics.
Cette commission a également rencontré les représentants du Groupe de travail
pour les jeunes afin de discuter de leur rapport sur la situation des jeunes au
Québec.
Enfin,
la Commission spéciale chargée d'étudier toute offre d'un nouveau partenariat
de nature constitutionnelle, a siégé à trois reprises au cours du trimestre
afin d'entendre cinq organismes sur les conclusions du Rapport du Comité mixte
spécial sur le renouvellement du Canada (le Rapport Beaudoin-Dobbie).
Doris Arsenault, Coordonnateur, Secrétariat des commissions
Ontario
La
session du printemps de l'Assemblée législative de l'Ontario a débuté le 6
avril avec la présentation du Discours du trône par l'honorable Henry N.W.
Jackman. Le discours portait principalement sur l'état de l'économie et
promettait un plan de relance économique. «Notre stratégie d'investissement
découle de la conviction qu'une économie forte repose sur un secteur des
entreprises prospère.» Au nombre des mesures prévues dans le plan de relance,
il y a la collaboration du gouvernement avec le secteur privé en tant
qu'associé ou co-investisseur, le soutien à l'expansion des petites et moyennes
entreprises, le développement de «la banque de compétences, de connaissances et
d'innovations de l'Ontario, de telle sorte que notre province soit plus
compétitive sur les marchés internationaux», et une aide financière à la mise
au point de produits «fabriqués en Ontario».
Comme
l'annonçait le Discours du trône, la Loi sur les condominiums sera
modifiée de façon à accroître le nombre des logements en copropriété et à
assurer une meilleure protection aux consommateurs. Dans la même veine, la Loi
sur l'aménagement du territoire sera modifiée afin d'améliorer l'offre
d'appartements en sous-sol. On espère que cela contribuera à accroître le
nombre des appartements à loyer abordable et à créer des emplois dans le
secteur de la rénovation domiciliaire.
Le
Discours du trône prévoyait aussi que des modifications seraient apportées à
d'autres lois, dont la Loi sur les relations de travail de l'Ontario et
celles portant sur l'équité en matière d'emploi et la parité salariale. Des
projets de loi en ce sens ont été présentés au cours de la session.
Le
trésorier, M. Floyd Laughren, a prononcé son discours du budget le 30
avril 1992. Dans la présentation du budget, il a déclaré que le gouvernement
prenait «immédiatement des mesures pour créer des emplois, […] contenir le
déficit […] ainsi que des mesures concrètes pour former les travailleurs,
stimuler les investissements des entreprises et assurer les services publics
qui caractérisent toute bonne société bienveillante».
On
a annoncé un certain nombre d'initiatives visant la création d'emplois. Le
fonds de formation Emplois Ontario est un programme de trois ans doté de 1,1
milliard de dollars et visant à fournir des emplois et de la formation aux
travailleurs qui sont depuis longtemps au chômage. Le fonds de capital et
d'emprunt Emplois Ontario vise à préparer les réseaux de transport et de
communication et les systèmes environnementaux pour le XXIe siècle. Deux
milliards trois cents millions de dollars ont été réservés à ce programme pour
les cinq prochaines années. La troisième initiative réside dans le fonds
domiciliaire Emplois Ontario visant à accroître de 20 000 le nombre de
logements sans but lucratif.
On
a aussi annoncé dans le budget l'intention du gouvernement de légaliser les
casinos. Le gouvernement estime que cette décision rapportera 150 autres
millions de dollars à la province. Grâce à cela et à des hausse d'impôt
totalisant un milliard de dollars, on pourra maintenir le déficit sous la barre
des dix milliards de dollars. Les hausses d'impôt comprennent une taxe
écologique sur les canettes de bière, des hausses du taux de l'impôt sur le
revenu des particuliers et une surtaxe sur les banques qui ne sera perçue qu'un
an.
Après
de nombreuses semaines de questions à l'Assemblée et de spéculations dans les
médias, le premier ministre a annoncé, le 3 juin, que serait présenté un projet
de loi autorisant l'ouverture des commerces de détail le dimanche. Les
détaillants soutiennent que l'autorisation d'ouvrir le dimanche va réduire le
magasinage outre-frontière ce jour-là et leur éviter la faillite. En faisant
cette annonce, le premier ministre a bien précisé que le vote sur le projet de
loi serait libre. Ce projet de loi devrait être lu pour la deuxième fois au
cours de la session d'automne. Le gouvernement a annoncé que le projet de loi
sera rétroactif au printemps dernier et qu'il n'a pas l'intention de poursuivre
les détaillants qui, depuis lors, ont ouvert leurs portes le dimanche.
Le
3 juillet 1992, sont entrées en vigueur des modifications au Règlement. C'est
ainsi que le calendrier parlementaire prévoit désormais deux semaines de
session de moins. Les députés continueront de disposer d'une semaine par
session pour aller travailler dans leur comté.
Un
nouvel article du Règlement limite à 30 minutes la durée des discours lorsque
le Président est au fauteuil. Toutefois, le premier député à prendre la parole
pour chacun des partis reconnus pourra disposer de 90 minutes dans les cas
suivants :
débat
de deuxième lecture d'un projet de loi ministériel;
débat
de troisième lecture d'un projet de loi ministériel;
débat
sur l'Adresse en réponse au Discours du trône;
débat
sur la motion budgétaire;
débat
sur une motion de crédits provisoires; et
débat
sur toute autre motion ministérielle de fond.
Une
limite de 30 minutes a été fixée pour la «Présentation des projets de loi».
Jusque-là, le Règlement ne prévoyait aucune limite de temps pour la
présentation des projets de loi. Des modifications avaient déjà été apportées
au Règlement en vue de limiter la période réservée aux «Pétitions».
Un
nouvel article du Règlement porte exclusivement sur les motions d'attribution
du temps. Conformément à cet article, le leader parlementaire du gouvernement
ou un ministre peuvent, après en avoir donné avis, proposer une motion
d'attribution du temps pour les délibérations concernant tout projet de loi
ministériel ou toute motion ministérielle de fond. Lorsqu'une telle motion
d'attribution du temps constitue le premier point à l'ordre du jour d'une
séance, elle est mise aux voix sans autre débat ni amendement à la fin de
ladite séance. Il faut que cinq députés se lèvent pour procéder à un vote par
appel nominal et la sonnerie ne doit pas se faire entendre pendant plus de cinq
minutes. Avant qu'une motion d'attribution du temps ne soit proposée pour la
deuxième lecture d'un projet de loi ministériel ou pour une motion
ministérielle de fond, le débat sur la motion de deuxième lecture ou sur la
motion ministérielle de fond doit durer trois jours entiers de séance.
Le
Règlement a été modifié de telle sorte que, lorsque le gouvernement dépose un
avis de motion auprès du greffier de l'Assemblée, copie en est distribuée à
tous les leaders parlementaires.
L'interdiction
de lire des projets de loi ministériels (à l'exception des projets de loi de
crédits) pour la deuxième fois au cours des huit derniers jours des sessions
régulières du printemps et de l'automne est étendue à toute prolongation de la
session.
D'autres
modifications du Règlement ont été débattues et renvoyées au Comité permanent
de l'Assemblée législative.
Le
nouvel article du Règlement concernant l'attribution du temps a vite été
éprouvé à l'Assemblée législative. Le 20 juillet, le gouvernement a donné avis
d'une motion conformément au nouvel article 44a. L'avis de motion fixait une
limite de temps pour la troisième lecture d'un projet de loi. Le débat de
troisième lecture de ce projet de loi avait débuté au cours de la séance
précédente. Un député avait présenté ses observations et un autre avait la
parole lorsque le débat a été interrompu et que la Chambre a ajourné ses
travaux. L'avis de motion émanant du gouvernement prévoyait que, la prochaine
fois que la troisième lecture de ce projet de loi serait à l'ordre du jour, «la
présidence mettrait immédiatement la motion aux voix et cela, sans amendement
ni débat».
M. Gregory Sorbara a invoqué le Règlement en prétendant que cette
motion était antiréglementaire et ne constituait pas véritablement une motion
d'attribution du temps. Le député doutait que cette motion, «qui vise
essentiellement à empêcher tout autre débat sur le projet de loi 150» pût être
une motion d'attribution du temps. Le député ne voyait pas non plus comment une
motion qui empêchait, en fait, un député de terminer son allocution pût être
conforme au Règlement.
La
présidence a jugé que l'avis de motion émanant du gouvernement était conforme
au nouveau Règlement, même s'il ne prévoyait pas que l'on poursuive le débat de
troisième lecture du projet de loi.
Comités
Le
Comité permanent des budgets des dépenses, présidé par M. Cam Jackson
s'est réuni au cours de la session du printemps pour examiner le budget des
dépenses du ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation, du ministère de la
Santé et du ministère de l'Éducation. Le Comité examinera aussi le budget des
dépenses des huit autres ministères visés par une résolution du Comité et,
notamment, de trois d'entre eux au cours de l'été.
Le
Comité permanent des finances et des affaires économiques, présidé par M.
Ron Hansen, s'est penché sur deux projets de loi au cours de la session du
printemps.
Le
projet de loi 150 prévoit la création de corporations à capital de risque de
travailleurs qui investiront des fonds dans des entreprises ontariennes. La loi
autorisera les travailleurs à réunir leurs ressources et à fournir du capital
de risque à des entreprises ontariennes ou à utiliser ces fonds pour acquérir
une entreprise déjà existante.
Les
contributions de ce genre bénéficient d'un traitement fiscal avantageux de la
part des gouvernements tant provincial que fédéral, ce qui incite davantage les
investisseurs à participer.
Le
Comité a aussi examiné un projet de loi qui interdira désormais que l'on exige
des frais pour l'encaissement des chèques émis par le gouvernement. À l'heure
actuelle, toute personne qui se fait payer un chèque dans une entreprise
d'encaissement de chèques peut être tenue de verser des frais ou une commission
pour ce service. Conformément à ce projet de loi, qui est parrainé par un
député, M. Gilles Morin, ces entreprises d'encaissement de chèques
ou tout établissement financier n'auraient plus le droit d'exiger des droits ou
des frais pour payer des chèques tirés par le gouvernement.
Sous
la présidence de M. Robert Runciman, le Comité permanent des organismes
gouvernementaux a continué d'examiner les nominations proposées à des
organismes, conseils et commissions du gouvernement ontarien. Le Comité a aussi
complété son rapport sur les organismes suivants : la Société de développement
de l'Est de l'Ontario, TVOntario, et le Conseil consultatif communautaire de
l'Hôpital psychiatrique de Brockville.
Le
15 avril, le Comité permanent de l'Assemblée législative, présidé par M.
Steven Offer, a présenté deux rapports, conformément à son mandat
d'enquêter à fond sur la divulgation de renseignements confidentiels du
ministère de la Santé et sur la conduite de la ministre du Développement du
Nord et des Mines. Le rapport de l'enquête sur la divulgation de renseignements
du ministère de la Santé, adopté à la majorité, expose et commente les
témoignages entendus pendant trois semaines d'audiences publiques et privées.
Il ne contient aucune recommandation et se termine sur les explications que la
Ministre donne pour avoir agi comme elle l'a fait et pour refuser de
démissionner. En appendice au rapport figure l'opinion dissidente commune des
membres libéraux et progressistes conservateurs du Comité qui exigent notamment
la démission de la ministre du Développement du Nord et de l'adjoint
parlementaire du ministre du Travail. Ils recommandent aussi que l'OHIP, le
ministère de la Santé et le cabinet de la ministre de la Santé vérifient bien
qu'ils se conforment à toutes les obligations légales et exigences procédurales
en ce qui concerne l'information confidentielle. Les membres de l'opposition
recommandent en outre que la présidence et la Commission de régie interne
prennent des mesures à l'égard de la conduite jugée inopportune et inacceptable
des membres du personnel du bureau de comté.
Dans
un autre rapport connexe intitulé Rapport sur Keith Harfield, le Comité
de l'Assemblée législative expose les efforts qu'il a déployés pour obtenir le
témoignage et la collaboration d'un témoin particulier, qui a été deux fois sommé
à comparaître par mandat de la présidence. Le Comité en est arrivé à la
conclusion que la réaction à des demandes légitimes de comparaître et de
produire des documents en était «une de dérobade et d'atermoiement délibérés et
répétés qui manifeste d'un manque de respect pour le Comité et pour l'Assemblée
législative». Le Comité recommande que l'Assemblée législative trouve M. Keith
Harfield coupable d'outrage au Comité et à l'Assemblée et qu'il ordonne à la
présidence d'émettre une remontrance publique. L'Assemblée n'a pas encore
examiné le rapport.
Le
Comité permanent de l'ombudsman s'est réuni pour examiner les rapports annuels
de l'ombudsman et ses réponses au dix-huitième rapport du Comité permanent. Le
Comité s'est aussi penché sur des communications du public et a présenté ses
recommandations à l'égard des cas en question. Le jeudi 28 mai 1992, le
président du Comité, M. Mark Morrow, a présenté au Parlement le
dix-neuvième rapport du Comité, soit celui pour l'année 1991.
Dans
son rapport, le Comité attire l'attention sur trois points. Il recommande
notamment que le budget des dépenses du Bureau de l'ombudsman lui soit renvoyé
plutôt qu'au Comité permanent des budgets des dépenses, comme c'est le cas à
l'heure actuelle. Il recommande aussi que l'auditeur provincial vérifie
l'optimisation des ressources affectées aux activités du Bureau de l'ombudsman
et que le Comité permanent de l'ombudsman entreprenne un examen approfondi du
Bureau de l'ombudsman.
Le
Comité se réunira au cours du congé d'été pour examiner le Bureau de
l'ombudsman et, notamment, tous les aspects de la Loi sur l'ombudsman,
l'étendue de la compétence de l'ombudsman, le rapport entre les ressources du
Bureau de l'ombudsman et les diverses fonctions qu'il doit assumer, les
relations entre le Bureau de l'ombudsman et d'autres organisations qui
reçoivent des plaintes au sujet des décisions gouvernementales, ainsi que le
mandat et le rôle du Comité permanent de l'ombudsman. Le Comité est censé
compléter son étude et faire rapport de ses conclusions d'ici à la fin de
l'année.
Le
23 avril 1992, M. Remo Mancini a été élu à la présidence du Comité
permanent des comptes publics en remplacement de M. Robert Callahan. En
mai 1992, le Comité a été chargé du processus de sélection de l'auditeur
provincial. Le Comité a convenu de suivre la procédure établie en 1986 par le
Comité permanent de l'Assemblée législative pour la sélection du greffier de
l'Assemblée. Le Comité va interviewer les candidats au cours de l'été et de
l'automne et fera rapport en septembre à l'Assemblée quant au candidat qu'il
recommande. Le Comité a déposé son rapport annuel pour 1990-1991 en mai 1992.
Le rapport porte sur les activités du Comité au cours des deux dernières années
et résume les rapports qu'il a présentés au cours de cette période.
Le
30 juin 1992, le Comité permanent des comptes publics a déposé son Rapport no
1, qui traite de la facturation à l'OHIP des traitements pour toxicomanie reçus
en Ontario et aux États-Unis. Dans le cours de son enquête, le Comité a visité
dix centres de désintoxication - cinq aux États-Unis et cinq dans la région de
Toronto. Le Comité a principalement cherché à répondre aux trois questions
suivantes : Pourquoi les toxicomanes ontariens vont-ils se faire traiter à
l'extérieur de la province? Que fait le ministère de la Santé pour remédier à
la situation? Comment s'assurer que les besoins en matière de traitement soient
maintenant et désormais satisfaits en Ontario même?
Tout
au long de la session du printemps, le Comité permanent du développement des
ressources, présidé par M. Peter Kormos, a poursuivi ses délibérations
sur le projet de loi 124, Loi portant modification du Code de la route.
Le projet de loi vise à obliger tous les cyclistes de plus de cinq ans à porter
un casque protecteur. Présenté au cours de la première session de la présente
législature par la députée Dianne Cunningham, le projet de loi 124
recevra à nouveau l'attention du Comité au cours de la session d'automne.
Récemment, lors d'une conférence de presse, le ministre des Transports a fait
savoir que son ministère appuie le projet de loi et s'attend à ce qu'il soit
adopté à l'automne.
Le
projet de loi 40, Loi modifiant certaines lois en ce qui a trait à la
négociation collective et à l'emploi, a été lu pour la deuxième fois et a
été renvoyé au Comité conformément à une motion d'attribution du temps. Cet
été, le Comité va tenir des audiences publiques durant cinq semaines. À la
rentrée parlementaire, à l'automne, le Comité entamera une étude article par
article du projet de loi, qui a été qualifié du plus important qui sera adopté
par le gouvernement néo-démocrate au cours de son mandat de cinq ans. Le projet
de loi va limiter le recours à des briseurs de grève, faciliter la création de
syndicats et conférer de vastes pouvoirs à la Commission des relations de
travail de l'Ontario.
Le
Comité permanent des affaires sociales, présidé par M. Charles Beer, a
examiné une question désignée conformément aux dispositions de l'article 123 du
Règlement. Cette question, désignée par Mme Joan Fawcett,
concerne les modifications que l'on propose d'apporter au Régime d'aide
financière aux étudiants de l'Ontario. En mai, des témoins ont été invités à
présenter des exposés au Comité, puis un rapport a été rédigé et présenté à
l'Assemblée législative le 16 juillet 1992. Dans ce rapport, le Comité appuie
la réforme du Régime d'aide financière aux étudiants de l'Ontario qu'est en
train de réaliser le ministère des Collèges et Universités et cerne des
secteurs qui, à son avis, devraient être visées par la réforme en question.
Ajournement d'été
La
session a pris fin le jeudi 23 juillet, après avoir été prolongée au-delà de la
date d'ajournement prévue du 25 juin qui était fixée dans le calendrier parlementaire,
de telle sorte que le Parlement puisse terminer l'étude de plusieurs projets de
loi. Au moment de l'ajournement, l'opposition réclamait depuis une dizaine de
jours déjà la démission du ministre des Services correctionnels, l'honorable Allan
Pilkey. Des députés de l'opposition avaient soulevé, au cours de la Période
des questions, des allégations voulant que des travailleuses du Ministère aient
été harcelées et agressées sexuellement par des collègues de sexe masculin
pendant qu'elles suivaient des cours au Centre de formation Bell Cairn. Le
Ministre a commandé une enquête policière sur cette affaire et Madame le juge Inger
Hansen a été chargée de présenter des recommandations sur les moyens
d'améliorer les conditions de travail au ministère des Services correctionnels.
L'opposition a continué à exiger la démission du Ministre, prétendant que son
ignorance des allégations avant que la question ne soit soulevée à l'Assemblée
prouvait son incompétence. Le gouvernement a soutenu que, dès que le Ministre a
été mis au courant de la situation, il a agi de manière responsable en fermant
le Centre de formation et en commandant l'enquête.
Quoique
présentés, les projets de loi sur l'assurance-automobile, l'expansion de la
législation sur la parité salariale, la modification des limites électorales
dans la région de London et le magasinage le dimanche n'ont pas atteint l'étape
de l'étude en Comité. Selon les médias, le gouvernement accordera la toute
première priorité à ces projets de loi au cours de la session d'automne.
Tannis Manikel, Greffière de comités
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