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Le Sénat
Depuis
la pause des Fêtes qui a suivi le houleux débat entourant l'adoption du projet
de loi sur la TPS, le calme est revenu petit à petit au Sénat, et un climat de
coopération prudente s'est instauré. Au début de la nouvelle année, le projet
de loi C-43 sur l'avortement a provoqué une nouvelle flambée de dissensions, de
courte durée, quoique très vive, qui a relégué au second plan le débat sur la
TPS. Vers la mi-avril, les travaux du Sénat se déroulaient de nouveau sur un
ton rappelant celui qui les caractérisait avant la présentation des mesures
législatives très controversées dont celui-ci a été saisi depuis un an environ.
Reste à voir si cette tendance se maintiendra à l'approche de la prorogation
des chambres et du discours du Trône marquant le début de la nouvelle
législature.
Vingt-trois
mesures législatives ont été adoptées et ont reçu la sanction royale depuis la
rentrée du Sénat, en janvier. Notons tout particulièrement le projet de loi
C-40, Loi concernant la radiodiffusion, et le projet de loi C-84, Loi
concernant la privatisation de la société nationale des pétroles du Canada.
Le projet de loi C-79, Loi modifiant la Loi sur le Parlement du Canada,
a également reçu la sanction royale après que la Chambre des communes eut
approuvé les amendements que le Sénat avait adoptés.
Le
projet de loi C-43, Loi concernant l'avortement, a suscité un vif
intérêt chez ceux qui suivent ce dossier de près, tant parmi les parlementaires
que dans le grand public. Le projet de loi a finalement été rejeté, 31 janvier,
en raison de l'égalité des voix.
Rapports des comités
Le
Comité des affaires sociales, des sciences et de la technologie a publié, le 6
mars 1991, un rapport intitulé « La pauvreté dans l'enfance » pour
faire suite à celui qu'il avait publié il y a un certain nombre d'années sous
le titre « L'enfant en péril ».
Le
Comité des finances nationales a déposé « Le système d'évaluation des
programmes dans l'administration fédérale ». Dans le cadre de l'examen
suivi auquel il soumet les dépenses de l'État en vue d'optimiser les
ressources, le Comité était chargé d'établir le poids qu'ont eu les résultats
de l'évaluation, par rapport aux considérations politiques et autres, dans la
décision d'abolir des programmes. Le Comité en est arrivé à la conclusion que,
pour accroître la responsabilité du gouvernement envers le Parlement, il
pourrait suffire de parfaire le système actuel d'évaluation des programmes, au
lieu de l'abolir et de tout recommencer à neuf. Il insiste cependant sur le
fait que l'amélioration du système exigera un élargissement considérable des
pouvoirs du Bureau du contrôleur général.
Le
Comité des pêches a déposé le rapport intitulé « La commercialisation du
homard canadien: un défi », qui expose la marche à suivre que le
gouvernement devrait adopter, selon lui, pour accroître la compétitivité du
homard canadien sur les marchés étrangers. Il exhorte en outre l'industrie à
collaborer à l'élaboration de stratégies de commercialisation de produits
génériques et d'un système de renseignements commerciaux.
Blair Armitage, Greffier de comité, Le Sénat du Canada
Nouveau-Brunswick
Le
mardi 19 mars, le lieutenant- gouverneur Gilbert Finn a prononcé le
quatrième et possiblement le dernier discours du trône de la cinquante et
unième législature du Nouveau-Brunswick.
Le
gouvernement y propose des stratégies et des points de discussion dans les
domaines de l'éducation, des services sociaux, des affaires et de
l'environnement, ainsi que des initiatives en matière de réforme politique.
Le
gouvernement insistera tout particulièrement sur l'épanouissement des
Néo-Brunswickois et, pour ce faire, il mettra en place un programme de
maternelle publique, fera une plus large place à l'alphabétisation et
facilitera l'accès aux cours de formation. Il élargira en outre les débouchés
pour les autochtones.
Les
personnes démunies font l'objet d'un certain nombre d'initiatives, notamment
une nouvelle politique sur la nutrition, des services de garderie
supplémentaires, des services de mise à exécution des ordonnances de pensions
alimentaires ainsi que des soins aux handicapés afin de leur assurer une plus
grande autonomie.
Sur
le plan économique, les investissements proposés visent un Programme
d'enseignement en entrepreneuriat qui s'adresse aux écoles et aux universités,
pour susciter les échanges avec le monde des affaires et favoriser l'esprit
d'entreprise. Des initiatives sont également prévues dans le cadre de la
Politique sur la production et la transformation alimentaire, et la province
entreprendra le plus grand projet de construction routière de son histoire.
Par
ailleurs, le gouvernement nommera une Commission sur l'utilisation des terres
et l'environnement rural et instaurera plusieurs initiatives dans le domaine de
l'environnement.
Enfin,
il formera une Commission sur la représentation et la délimitation des
circonscriptions électorales qui sera chargée d'envisager une réforme
électorale et des moyens d'améliorer la représentation des peuples autochtones.
Budget
Il
n'y a aucune mise à pied de prévue dans le quatrième budget déposé par le
ministre des Finances, Allan Maher, le 2 avril dernier. On cherche
plutôt à résoudre les difficultés financières engendrées par les compressions
fédérales en restreignant les dépenses tout en investissant dans les ressources
humaines et la création d'emploi.
Le
budget prévoit réduire la taille du gouvernement, sans toutefois toucher aux
systèmes de santé et d'éducation ni au filet de sécurité sociale.
En
particulier, il est proposé de bloquer pendant une année le traitement des
élus, des fonctionnaires ainsi que du personnel de la santé et de l'éducation;
de réduire les subventions accordées aux municipalités et les allocations
budgétaires des ministères; de réduire les effectifs de la fonction publique au
moyen de l'attrition et d'imposer des frais plus élevés pour certains services
gouvernementaux. Les mesures de compression proposées dans le budget de cette
année comprennent une annulation des augmentations de traitement de tous les
ministres et députés rétroactive au 1er janvier 1991, et une
réduction de 25 p. 100 du compte de dépenses du premier ministre et des
ministres.
Les
subventions accordées en vertu de la Loi sur le financement de l'activité
politique seront gelées au niveau de l'année précédente. Les allocations
journalières des députés seront aussi bloquées et les honoraires des députés
qui siègent à des conseils ou à des commissions seront réduits de 4,6 p. 100.
Le
Fonds en fiducie pour les routes de grande communication servira à moderniser
le système routier, alors que le Fonds en fiducie pour l'environnement
permettra de financer une vaste gamme d'activités dans le domaine.
Le
gouvernement augmentera les taux de base de l'assistance sociale, élargira les
soins aux personnes handicapées et mettra en œuvre un plan pour radier le
passif du Régime de retraite dans les services publics et du Régime de retraite
des enseignants. Par ailleurs, il accordera une aide financière au projet du
théâtre Bi-Capitol, au Musée du Nouveau-Brunswick ainsi qu'au Congrès mondial
acadien en vue d'une rencontre internationale des Acadiens, en 1994. Il augmentera
l'impôt sur le revenu des particuliers qui gagnent aux environs de
100 000 $ par année et haussera le taux d'imposition des sociétés
ainsi que les droits perçus pour les véhicules à moteur.
Le
gouvernement a poursuivi la pratique établie pendant la session précédente
d'accorder aux chefs des partis politiques reconnus le droit de se présenter à
la barre de la Chambre afin de poser des questions ou de présenter des
pétitions.
L'Assemblée
législative a parrainé, avec l'Association des greffiers parlementaires du
Canada, le deuxième séminaire législatif annuel pour étudiants qui a eu lieu du
22 au 24 mars. Le greffier de l'Assemblée législative de l'Ontario, Claude
DesRosiers, un des conférenciers invités, a présidé le parlement modèle
tenu le dernier jour du séminaire.
Les
députés suivants ont déjà annoncé qu'ils ne se porteraient pas candidats aux
prochaines élections, qui devraient être annoncées avant l'automne : le
ministre de l'Habitation, Peter Trites, le ministre des Ressources
naturelles et de l'Énergie, Morris Green, et MM. Kal Seaman, Harold
Terris, Doug Harrison et Pete Dalton.
Loredana Catalli Sonier, Greffier adjoint, Assemblée législative du
Nouveau-Brunswick
Manitoba
La
deuxième session de la trente-cinquième législature du Manitoba s'est ouverte
le 7 mars. Le lieutenant-gouverneur George Johnson a prononcé le
discours du Trône, qui traduit la terme volonté du gouvernement de contrôler
l'incidence de la récession sur la province, tout en protégeant les services
sociaux essentiels, c'est-à-dire les soins de santé, l'éducation et les
services d'aide à la famille. Il a fait valoir que devant la croissance
minimale des recettes, la réduction des transferts fédéraux et l'accroissement
des frais d'intérêt, la province risque d'éprouver des problèmes d'endettement
énormes qui compromettraient sa prospérité économique et sa capacité de
préserver même les services sociaux les plus fondamentaux.
Le
discours du Trône énonce les trois éléments clés de la responsabilité fiscale
visée. Ce sont : la réforme interne du gouvernement, en vue de réduire
l'administration et les doubles emplois, et de faire place à des méthodes de
gestion innovatrices; l'établissement de priorités claires en matière de
dépenses, qui feront la distinction entre ce que les gens « aimeraient »
et ce dont ils « ont besoin »; et une enveloppe de 3 p. 100 pour les
règlements salariaux dans le secteur public.
Le
discours du Trône souligne que l'agriculture, les soins de santé, l'éducation
postsecondaire et d'autres domaines qui dépendent de la péréquation sont
durement touchés par la diminution de l'aide fédérale et l'érosion des
paiements de transfert. Le gouvernement a déclaré qu'il mettrait tout en œuvre,
y compris trouver d'autres recours juridiques, pour lutter contre les mesures fiscales
d'Ottawa. Il créera d'ailleurs à cette fin un comité spécial du Cabinet chargé
des relations économiques fédérales-provinciales.
Des
initiatives précises sont annoncées dans le discours concernant la prestation
de services communautaires, d'abus d'alcool et de drogues et les soins et
traitements donnés aux personnes souffrant de maladies mentales. En ce qui a
trait à l'éducation, on examinera un nouveau modèle de financement, les
frontières des districts scolaires seront révisées et les trois collèges
communautaires de la province seront constitués en société sous la direction de
leur propre conseil d'administration.
Un
groupe de travail sur la diversification de l'agriculture sera mis en place
pour venir en aide à l'économie agricole. En ce qui a trait aux industries de
l'environnement, des télécommunications et de l'information, on mettra l'accent
sur le développement. En outre, on continuera d'accorder la priorité aux
initiatives réussies dans l'industrie de la santé et aux projets stratégiques
de l'aérospatiale.
Le
gouvernement du premier ministre Gary Filmon a indiqué qu'il déposerait
à la Chambre, un ensemble exhaustif de mesures législatives au cours de la
présente session. Entre autres, il proposera des modifications importantes à la
Loi sur la ville de Winnipeg en vue de réduire le nombre de membres
siégeant au conseil municipal et d'établir une nouvelle délimitation des
quartiers. Quant aux modifications à la Loi sur la Régie des services publics,
elles permettront de suspendre l'abonnement au gaz naturel des clients qui ne
paient pas leur compte.
Dans
le discours du Trône, le gouvernement signale qu'il prévoit déposer à la
Chambre plusieurs rapports importants, dont celui des Groupe de travail sur
l'administration des écoles françaises, l'enquête sur la justice en milieu
autochtone, l'enquête sur la violence familiale et le rapport du Groupe de
travail manitobain sur la Constitution. Sera aussi déposé le premier rapport
manitobain sur l'état de l'environnement, document de référence qui aidera le
gouvernement à évaluer les progrès de la province en matière de développement
durable.
Le
chef du Nouveau Parti démocratique et de l'opposition officielle, Gary Doer,
et le chef du Parti libéral, Sharon Carstairs, ont tous deux présenté
des amendements à la motion d'adresse en réponse au discours du Trône. Il
s'agissait de motions de censure à l'égard du gouvernement, en particulier
parce que celui-ci n'avait pas réussi à stimuler la croissance économique,
qu'il avait miné la qualité des soins de santé, de l'éducation et des services
d'aide à la famille et qu'il n'avait pas répondu aux préoccupations des
agriculteurs, des habitants du Nord et des autochtones. Les deux amendements
ont été rejetés.
Plusieurs
projets de loi s'inscrivant dans le programme du gouvernement ont déjà été
déposés à la Chambre, notamment la Mines and Minerals and Consequential
Amendments Act, qui modifie pour la première fois, en 40 ans environ, les
dispositions législatives dans ce secteur. On veut inciter le secteur privé à
investir dans des initiatives de développement durable, et clarifier les règles
du développement industriel dans la province.
La
Loi modifiant la Loi sur la santé mentale, présentée par le ministre de
la Santé, Don Orchard, vise à renforcer les droits des malades mentaux.
Selon les amendements proposés, le plus proche parent d'un malade mental
hospitalisé involontairement, et non plus le curateur public, serait autorisé à
prendre des décisions sur le traitement du patient. En outre, les associations
professionnelles de psychiatres, de psychologues ou d'infirmières
psychiatriques pourraient plus facilement effectuer, au besoin, des examens
approfondis de la conduite professionnelle de leurs membres grâce à un meilleur
accès aux dossiers confidentiels.
La
Loi de crédits provisoire de 1991 et la Loi modifiant la Loi sur
l'Assemblée législative ont reçu la sanction royale au début de la session.
En
vertu de la Loi modifiant la Loi sur l'assemblée législative, le traitement
de base des députés est bloqué au taux actuel, soit 41 946 $,
jusqu'au 31 mars 1992, et l'allocation de circonscription qui aurait été
payable le 1er avril 1991 a été réduite de 10 p. 100. La
loi prévoit aussi les modalités auxquelles doit se conformer un député qui
lorsqu'il cesse d'être député achète pour lui-même une propriété acquise au
moyen de l'allocation de circonscription. En outre, le nombre d'envois
collectifs que chaque député peut faire imprimer et poster aux frais du
gouvernement passe de trois à deux par année.
Le
ministre des Finances, Clayton Manness, a déclaré qu'en ces temps où
l'on demande à tous les Manitobains de se serrer la serrure, les législateurs
doivent montrer la voie et ne pas exiger des autres ce qu'ils ne sont pas prêts
à exiger d'eux-mêmes.
À
la suite de mesures prises par le personnel de sécurité du gouvernement pour
restreindre l'accès à l'édifice de l'Assemblée législative au cours d'une
importante manifestation d'étudiants qui protestaient contre la réduction des
fonds consacrés à l'éducation postsecondaire, deux députés du Nouveau Parti
démocratique ont soulevé la question de privilège.
Dans
les deux cas, le Président a jugé qu'il n'y avait pas violation du privilège.
En commentant les points soulevés dans les motions, il a déclaré qu'il n'avait
pas été prouvé que les événements décrits faisaient partie de la procédure
parlementaire ni qu'ils avaient entravé la capacité des députés d'exercer leurs
responsabilités parlementaires.
En
outre le Président a cité une décision de la Cour suprême du Canada selon
laquelle la liberté d'accès du public aux délibérations d'une assemblée
législative et de ses comités et l'accès aux installations en question ne sont
pas des droits mais un privilège qui peut être révoqué. Pour conclure, le
Président a déclaré que personne n'a le droit inné d'entrer, en
n'importe quelle circonstance, dans cette enceinte ou dans tout autre immeuble
public.
Le
Président, Denis Rocan, a ensuite annoncé qu'il rencontrerait le plus
tôt possible les trois leaders parlementaires et le ministre des Services du
gouvernement pour trouver des solutions aux problèmes de sécurité et d'accès
dans l'édifice législatif.
Le
16 avril, Gary Filmon a déposé son quatrième budget. En présentant la
stratégie fiscale de son gouvernement, le ministre des Finances, Clayton
Manness, a déclaré que les Manitobains devaient maintenant vivre selon
leurs moyens.
Il
a ensuite décrit les indicateurs économiques clés de la province. Les recettes
anticipées, y compris le transfert de 20 millions de dollars à même les
recettes de la loterie et de 125 millions du Fonds de stabilisation des
recettes, se chiffrent au total à 4,9 milliards de dollars, soit
2,5 p. 100 au-dessus des estimations de l'année dernière. Les
dépenses totales augmentent de 160 millions de dollars ou de
3,2 p. 100, et c'est la santé, les services d'aide à la famille,
l'éducation et la formation qui viennent en tête de la liste des priorités. Le
déficit prévu est de 324 millions de dollars.
Le
budget ne comprend aucune augmentation de la taxe de vente au détail ni de
l'impôt sur le revenu des particuliers et des sociétés. Toutefois, la taxe sur
le tabac augmente d'un cent la cigarette, et la taxe sur l'essence, de 1,5 cent
le litre. De plus, la taxe pour la protection de l'environnement, perçue sur
les canettes de bière non consignées est portée de 5 à 10 cents.
Bien
que, dans le présent budget, le gouvernement n'ait pas harmonisé la taxe de
vente au détail du Manitoba avec la taxe sur les produits et services, M.
Manness a annoncé que ses fonctionnaires examineront avec soin toutes les
répercussions qu'aurait l'adoption d'une telle mesure. Par ailleurs, le
gouvernement a pris une nouvelle initiative qui consiste à convertir les
crédits d'impôt provinciaux en versements mensuels réguliers pour les
bénéficiaires d'allocations sociales.
Au
titre de la stratégie de réaménagement des effectifs, le budget prévoit une
importante réduction de 958 années-personnes, ou environ 5 p. 100 des
effectifs de la fonction publique provinciale. On prévoit qu'entre 375 et 450
postes deviendront vacants en permanence par suite de retraites anticipées, de
l'érosion normale des effectifs et de mesures d'incitation liées au projets de
réaménagement.
En
réponse au discours du budget, Gary Doer a accusé le gouvernement de
réduire les « investissements dans notre système d'infrastructures
publiques », et ce au moment même où le secteur privé « s'écroule
comme un château de cartes ». De même, Sharon Carstairs estime que
la diminution des fonds consacrés aux infrastructures dans les domaines des
transports, des communications et de l'éducation paralysera notre économie,
tous comme les compressions exercées dans les programmes fournissant des
capitaux de démarrage aux nouvelles entreprises et à celles ayant une grande
valeur ajoutée.
Les
deux partis de l'opposition ont présenté des motions de censure à l'égard du
budget, qui ont toutefois été rejetées par le gouvernement conservateur
majoritaire le 25 avril. La motion approuvant la politique budgétaire en général
du gouvernement a par la suite été adoptée.
Deux
députés élus pour la première fois ont accédé au Cabinet au début de la
nouvelle session : Linda McIntosh, députée de Assiniboia, a été nommée
ministre des Affaires de la Consommation, des Corporations et des Coopératives,
et Eric Stefanson, député de Kirkfield Park, a été nommé ministre de
l'Industrie, du Commerce et du Tourisme.
W.H. (Binx) Remnant, Greffier, Assemblée législative du Manitoba
Saskatchewan
Le
11 avril 1991, l'Assemblée législative a repris ses travaux dans le cadre de la
quatrième session de la vingt et unième législature, ajournée le 22 juin 1990.
Dans les deux semaines qui ont suivi, le gouvernement a déposé une vingtaine de
projets de loi, établissant ainsi pour la session un programme prévoyant une
aide à l'agriculture, la réduction du déficit et un ensemble de réformes
démocratiques.
Élection du président
À
la convocation de l'Assemblée législative, le premier ministre Grant Devine
a annoncé que le premier point inscrit à l'ordre des travaux serait l'adoption
d'un nouveau règlement sur l'élection du Président par scrutin secret. Le
Comité spécial sur le Règlement et la procédure s'est réuni le 4 avril pour
examiner les modalités proposées à cet égard par le leader parlementaire du gouvernement,
Grant Hodgins. Celui-ci a exposé au Comité (présidé par le Président)
les grandes lignes de sa proposition :
Tous les députés, à
l'exception des ministres et des chefs de partis reconnus, peuvent se porter
candidat;
Pour poser sa candidature,
tout député éligible n'a qu'à en signifier son intention par écrit au greffier;
Le vote sera tenu
par scrutin secret;
Pour être élu, il
faudra obtenir la majorité des voix;
Le greffier
présidera l'élection.
Même
s'il appuyait la proposition, le leader parlementaire de l'opposition, Dwain
Lingenfelter, a mis en doute les motifs du gouvernement d'élire
soudainement un nouveau Président à la toute fin de la législature. Selon lui,
le gouvernement ne voulait que redorer son blason politique avant la tenue des
prochaines élections générales. Mais le gouvernement a soutenu que, tout ce
qu'il voulait, c'était d'accroître l'impartialité de la présidence. Le comité a
adopté le règlement et l'Assemblée l'a entériné le 11 avril. Le président, Arnold
Tusa, a alors démissionné pour respecter les volontés de l'Assemblée. Le
nouveau règlement est entré en vigueur le 12 avril et M. Tusa a été élu par
acclamation.
Limites des circonscriptions électorales
Après
l'élection du président, l'Assemblée s'est immédiatement penchée sur la
question urgente de la délimitation contestée des circonscriptions électorales
de la province. Depuis l'adoption de la Representation Act, 1989 et de
la Electoral Boundaries Commission Act, en août 1989, la
constitutionnalité de certaines dispositions de ces lois, surtout celles
portant sur la nouvelle délimitation des circonscriptions, a provoqué une vive
controverse. En décembre 1990, le procureur général, Gary Lane, a soumis
la question à la Cour d'appel de la Saskatchewan, conformément à l'article 2 de
la Constitutional Questions Act, pour qu'elle décide si les droits de
vote des citoyens étaient lésés par le nouveau découpage des circonscriptions
électorales. Le 6 mars 1991, la Cour a rendu une décision portant que la loi en
question enfreignait de fait les droits de vote garantis par la Charte
canadienne des droits et libertés.
Cette
décision a eu comme effet immédiat de bouleverser le processus électoral, déjà
amorcé du fait que le gouvernement Devine est dans la cinquième année de son
mandat. De nombreux candidats ayant déjà annoncé leur intention de se présenter
dans les nouvelles circonscriptions se sont retrouvés soudain en train de
disputer des sièges à l'avenir incertain.
On
a interjeté appel de la décision de la Cour d'appel auprès de la Cour suprême
du Canada, qui doit se pencher sur la question le 29 avril. Entre temps,
l'Assemblée a repris ses travaux. Le 12 avril, le gouvernement a déposé un
nouveau projet de loi concernant la délimitation des circonscriptions
électorales qui est conforme à la décision de la Cour d'appel de la
Saskatchewan. Pendant le débat sur le projet de loi 52, An Act to provide
for the Division of Saskatchewan into Constituencies for the Election of
Members of the Legislative Assembly, le procureur général, Gary Lane,
a déclaré que si la Cour suprême cassait la décision de la Cour d'appel de la
Saskatchewan, on les limites électorales établies en 1989 s'appliqueraient. Le
projet de loi a suivi les étapes habituelles et a reçu la sanction royale le 16
avril, mais non sans que le porte-parole de l'opposition pour la réforme
démocratique, M. Bob Pringle, ait fait valoir son point de vue. Selon
lui, le projet de loi 52 n'est qu'une « tentative désespérée du
gouvernement pour palier au chaos électoral » qui découle directement de
son attitude constante de « mépris à l'égard des droits
démocratiques ». Il va sans dire que les nombreux députés qui se sont déjà
portés candidats attendent avec impatience la décision de la Cour suprême.
Réforme démocratique
La
réforme démocratique, que le gouvernement voudrait bien voir symbolisée par le
nouveau règlement sur l'élection du Président, constituera un des débats
importants pendant le reste de la quatrième session. Les Conservateurs et les Néo-démocrates
ont fait, à plusieurs reprises, des déclarations sur la réforme législative et
politique. En novembre 1990, le premier ministre a publié un document intitulé New
Realities and the Public Process, dans lequel il déclarait que le public
veut un gouvernement ouvert et responsable. En janvier dernier, l'opposition a
lancé son dernier document sur la réforme, Democratic Reform for the 1990s,
dans lequel elle présente 20 propositions de changement. Les deux partis ont
déposé des projets de loi à cet égard.
Au
cours des débats qui ont suivi, l'opposition a mis en doute la sincérité de
chaque proposition gouvernementale. Elle avançait que la réforme démocratique
n'était qu'une mesure de dernière heure avant les élections. Le gouvernement
maintient toujours que les réformes s'inscrivent dans « l'esprit
d'ouverture » demandé par les gens dans le cadre de « Consensus
Saskatchewan » (le comité consultatif créé par le gouvernement en 1990
afin de sonder l'opinion publique sur diverses questions).
En
novembre 1990, le ministre des Finances, Lorne Hepworth, a amorcé le
processus de réforme en annonçant que le gouvernement avait l'intention
d'améliorer la reddition des comptes en apportant des modifications à la Provincial
Auditor Act. Il a donc présenté le projet de loi 53, An Act to amend The
Provincial Auditor Act, qui vise à accroître l'autonomie du vérificateur
provincial. Ce texte de loi prévoit plusieurs changements, y compris l'examen
du budget du vérificateur par le Bureau de régie interne de l'Assemblée
législative. Auparavant, cette tâche relevait de l'exécutif du gouvernement,
bien que le vérificateur soit un agent de l'Assemblée législative. Il faut
signaler que ce changement particulier est déjà en vigueur pendant la présente
année financière.
Les
nouvelles dispositions prévoient en outre l'élargissement du mandat du
vérificateur, lui permettant d'effectuer des vérifications de l'optimisation
des ressources pour mesurer l'efficacité de la gestion des deniers publics par
le gouvernement. Les députés de l'opposition ont bien accueilli les changements
proposés, bien qu'ils aient émis certaines réserves. D'après eux, le
gouvernement a déjà « décrié » le vérificateur provincial qui ne
faisait que son devoir, et il prêche uniquement la réforme démocratique parce
que les élections approchent.
Parmi
les mesures de réforme démocratique, le gouvernement a présenté deux projets de
loi sur l'accès à l'information, soit le projet de loi 70, An Act respecting
a right of access to documents of the government of Saskatchewan and a right of
privacy with respect to personal information held by the government of
Saskatchewan, et le projet de loi 71, An Act respecting a right of
access to documents of local authorities and a right of privacy with respect to
personal information held by local authorities. Il a déclaré que les deux
textes de loi visent à promouvoir un gouvernement ouvert et responsable aux
paliers provincial et municipal, et qu'ils établissent un juste équilibre entre
le droit public à l'accès à l'information et le droit personnel à la protection
de la vie privée. Le porte-parole de l'opposition pour la réforme démocratique,
M. Pringle, a pour sa part déclaré que les projets de loi ne visent
principalement qu'à préciser les exceptions en matière de renseignements que le
gouvernement ne veut pas mettre à la disposition du public. Il sa soutenu que
si les deux projets de loi étaient adoptés dans leur forme actuelle, c'est en
Saskatchewan que l'on trouverait la plus faible politique sur l'accès à
l'information de toutes les provinces canadiennes. M. Pringle avait lui-même
déposé un projet de loi sur l'accès à l'information au début de la session.
Le
projet de loi 69, An Act respecting Referendums and Plebiscites, une
autre initiative associée à la réforme, vise à établir un mécanisme de
participation directe du public pour les questions de très grande importance.
Dans son explication du projet de loi, le procureur général a déclaré que la
procédure contraignante du référendum et la procédure non contraignante du plébiscite
permettraient de connaître l'opinion exacte du public. Pour qu'un référendum
soit contraignant, au moins 50 p. 100 de l'électorat doit voter, puis
au moins 60 p. 100 ou plus de ceux qui votent doivent voter de la
même façon. Le ministre a ensuite établi la différence entre un référendum, que
seul peut décréter le Cabinet, et un plébiscite, qui peut être tenu à la
demande du public et qui n'est pas contraignant. Le porte- parole de
l'opposition, Herman Rolfes, a mis en doute l'intérêt que dit porter le
gouvernement à la participation démocratique parce que le projet de loi donne
au Cabinet le pouvoir discrétionnaire de recourir à un référendum.
Dans
son propre ensemble de réformes, l'opposition a présenté, par l'entremise de M.
Pringle, le projet de loi 68, An Act to amend the Legislative Assembly and
Executive Council Act, en vue de fixer une limite de six mois entre le
moment où un siège devient vacant et la tenue d'une élection complémentaire.
L'opposition a fait remarquer que deux des quatre sièges actuellement vacants
le sont depuis quinze mois, alors que les deux autres le sont depuis neuf mois.
À l'heure actuelle, aucune disposition ne prévoit de date limite pour des
élections complémentaires. Le premier ministre défend son gouvernement en soulignant
qu'il serait inutile de tenir de telles élections alors que des élections
générales auront lieu très bientôt.
Budget
Le
22 avril, le ministre des Finances, Lorne Hepworth, a présenté le budget
énonçant un plan financier qui, selon lui, conduira la Saskatchewan vers la
reprise économique. D'après le gouvernement, ce plan permettra d'équilibrer le
budget de la province d'ici 1993-1994.
Le
budget comprend en outre des mesures visant le contrôle des salaires dans le
secteur public ainsi que des dépenses internes du gouvernement, et
l'harmonisation de la taxe de vente provinciale avec la taxe sur les produits
et services. Le ministre a aussi annoncé la réduction de certains programmes
d'aide, notamment le régime d'assurance hypothécaire et le partage des recettes
urbaines, ainsi que des compressions budgétaires pour tous les ministères sauf
celui de l'Agriculture, de la Santé et de l'Éducation, qui demeurent
prioritaires. Le gouvernement consacrera 133,3 millions de dollars au Régime
d'assurance-revenu brut et au Compte de stabilisation du revenu net. Des
projets de loi distincts concernant ces programmes agricoles ont été déposés à
l'Assemblée et constituent le dossier de l'heure dans ce secteur.
Dans
sa réponse au discours du budget, le chef de l'opposition, M. Roy Romanow,
a condamné les budgets déficitaires présentés par le gouvernement Devine depuis
neuf ans et le fait que la province ait une dette accumulée de cinq milliards
de dollars. Il a riposté aux principaux points du budget en annonçant son
propre plan de reprise économique en six points.
Traitements et indemnités de départ des députés
Compte
tenu de la conjoncture économique et des pressions exercées par le public, le
Bureau de régie interne a décidé d'annuler l'augmentation des traitements pour
1991 et l'indemnité de départ des députés.
Il
s'ensuit que, cette année, les députés ne toucheront pas l'indexation au coût
de la vie sur leur indemnité annuelle on leur allocation de dépenses. Les
allocations pour fonctions supplémentaires accordées au président, au président
adjoint, au chef de l'opposition, aux présidents de comité et autres ne seront
pas non plus indexées au coût de la vie. Par ailleurs, le gouvernement annoncé
que les ministres et les secrétaires législatifs ne toucheraient pas d'augmentation
de traitement.
En
Saskatchewan, l'indemnité de départ accordée aux députés depuis mai 1988 a
provoqué une forte controverse politique et une vive contestation de la part du
public. En vertu de ce programme désormais aboli, l'indemnité était calculée selon
la moyenne des quatre années de traitement le salaire les plus élevé du député,
divisée par 12 et multipliée par le nombre d'années de service. L'indemnité
équivalait au minimum à une demi-année de traitement et au maximum à une année
de traitement.
Gregory A. Putz, Greffier adjoint, Assemblée législative de la
Saskatchewan
Ontario
À
la suite de la reprise des travaux du Parlement de l'Ontario le 18 mars,
après le congé d'hiver, le gouvernement a fait certaines déclarations précisant
la teneur de certains points annoncés dans le discours du Trône le
20 novembre.
Le
20 mars, le procureur général, Mike Farnan, a déclaré qu'à la suite
du jugement de la Cour d'appel de l'Ontario confirmant la constitutionnalité de
la Loi sur les jours fériés dans le commerce de détail, il allait
déposer de nouvelles modifications au texte législatif afin de fixer un jour de
repos pour tous. Cette loi stipule quels jours les établissements de détail
peuvent ouvrir leurs portes en Ontario. La plupart d'entre eux ferment le dimanche
et les jours fériés. Des exceptions sont prévues pour certaines catégories
d'établissements, les services essentiels, le sabbat, et les jours de culte
tombant d'autres jours que le dimanche.
La
deuxième grande déclaration du procureur général portait sur l'introduction
dans la Loi sur les services policiers d'un nouveau règlement sur
l'équité en matière d'emploi. Il est proposé d'accroître la représentation de
quatre groupes dans les services policiers de l'Ontario : les minorités
raciales, les autochtones, les femmes et les handicapés. Le ministre a affirmé
que cette modification instaurerait l'égalité des chances en matière d'emploi
pour les employés des services policiers civils et en uniforme. Le Ministère,
a-t-il ajouté, collaborera à la mise en œuvre du règlement et contrôlera son
application, quitte à imposer des sanctions en cas d'inobservation.
Le
ministre des Richesses naturelles (également chargé des Affaires des
autochtones) M. Bud Wildman, a annoncé que le gouvernement a
proposé de négocier avec les Algonquins de Golden Lake le règlement d'une
revendication territoriale en suspens depuis plus de 200 ans. Il compte entamer
les négociations d'ici au mois de juin 1991 et parvenir à une entente sur la
chasse et la pêche de subsistance sur le territoire contesté.
Il
a reconnu que le territoire revendiqué couvre de vastes sections de la vallée
de l'Outaouais, y compris le parc Algonquin, et que les Algonquins du Québec
revendiquent également des terres dans cette province. Les négociations
nécessiteraient la participation des trois paliers de gouvernement. En cas de
non-participation du gouvernement fédéral, l'Ontario négociera bilatéralement
dans les domaines de sa compétence.
La
ministre de l'Environnement, Mme Ruth Grier, a dévoilé
deux grands programmes touchant la réduction, la réutilisation et le recyclage
(3R) des déchets, conformément aux engagements du gouvernement. Le premier,
portant sur la réduction des déchets, compte quatre volets :
1) l'application d'une réglementation stricte destinée à diminuer le
volume de déchets utiles abandonnés dans les décharges; 2) la création de
mécanismes financiers et techniques pour trouver un usage aux déchets utiles
initialement destinés aux décharges; 3) la recherche de débouchés pour les
matériaux récupérés grâce aux programmes 3R; et 4) l'instauration de
programmes de sensibilisation aux 3R.
Le
deuxième portait sur le problème de la capacité d'évacuation des déchets dans
la région du grand Toronto. La ministre a proposé que les déchets soient
évacués le plus près possible du lieu de leur provenance. Une loi portera
création d'une autorité chargée de trouver une nouvelle décharge à long terme.
Elle aura pour mission de responsabiliser davantage et de faire intervenir les
citoyens, les villes et l'industrie en matière de réduction des déchets. La
ministre a admis que malgré la vigueur des efforts dans le domaine, les
décharges actuelles risquent d'être combles avant l'ouverture des nouvelles.
Le
ministre du Travail, M. Bob Mackenzie, a déposé de nouvelles
modifications à la Loi sur les normes d'emploi. La première vise à créer
un programme qui protégera les travailleurs en cas de non-versement par
l'employeur du salaire et de l'indemnité de vacances, de départ ou de
licenciement. Aux termes de la deuxième modification, le gouvernement pourra,
au nom des employés, en cas de non-versement ou d'insolvabilité, saisir les
sommes dues directement des administrateurs ou des dirigeants de la compagnie
en se prévalant des dispositions de la Loi sur les compagnies en matière de
créances. La troisième modification instaurera un mécanisme de recours plus
rapide pour les travailleurs et les employeurs pour tout ce qui touche à la Loi
sur les normes d'emploi.
Le
ministre a aussi déclaré que le gouvernement allait affecter 175 millions de
dollars à la caisse pour les 18 premiers mois d'activité, dont le début est
rétroactivement fixé au 1er octobre 1990. Les employés de
compagnies privées en faillite ou insolvables peuvent réclamer jusqu'à
5 000 $. On s'attend à ce que 50 000 employés y aient droit
pendant cette période.
Le
premier ministre, M. Bob Rae, a annoncé la création de deux
conseils consultatifs : le Conseil du premier ministre sur la santé, le
bien-être et la justice sociale; ainsi que le Conseil du premier ministre sur
l'économie et la qualité de la vie. Ces organismes succèdent au Conseil du
premier ministre sur la santé et au Conseil du premier ministre sur la
technologie de pointe. Leur mandat sera plus vaste et plus puissant que les
précédents et ils communiqueront au gouvernement des conseils et les résultats
d'études pour l'élaboration de stratégies à long terme destinées à relever les
grands défis auxquels l'Ontario fait face. Présidés par le premier ministre,
les conseils compteront environ 25 membres choisis dans le grand public, outre
certains membres clés du Conseil des ministres.
La
ministre des Services sociaux et communautaires, Mme Zanana Akande,
a annoncé que son ministère allait entamer une vaste réforme pour accélérer la
mise en œuvre du rapport réalisé par le Comité d'examen de l'aide sociale en
1988. Celui-ci renferme 300 recommandations sur la façon de lutter contre la
pauvreté et d'aider les citoyens à s'affranchir de l'assistance sociale.
La
ministre a également annoncé que le gouvernement allait créer un fonds spécial
d'un million de dollars en vue d'aider les banques d'alimentation. Les crédits
financeront divers programmes destinés à diminuer le recours à ces banques.
Cette
dernière initiative a été critiquée à la fois par l'opposition officielle et
par les représentants des banques d'alimentation de Toronto. Les députés ont
critiqué le gouvernement pour avoir annoncé qu'il n'arriverait pas à éliminer
toutes les banques d'alimentation d'ici 1995. Ils estiment que le fonds proposé
ne fera que perpétuer les banques d'alimentation et ne les éliminera pas,
contrairement à ce que le gouvernement avait promis.
Elaine Ziemba, ministre de la Citoyenneté et également
ministre responsable des Affaires des aînés, doit déposer une loi de défense
des adultes vulnérables. Cette mesure permettra aux handicapés qui ont des
problèmes d'expression et qui ne bénéficient ni de l'aide ni du soutien d'une
famille ou d'amis de se faire entendre. La ministre a ajouté que le
gouvernement consacrerait jusqu'à 20 millions de dollars à l'établissement
d'une nouvelle commission de défense et au recrutement d'environ 150
conseillers pour aider les aînés, les ex-patients psychiatriques et les
victimes du SIDA, de démence et de la maladie d'Alzheimer.
Le
cabinet du premier ministre Rae a subi sa première perte avec le renvoi de Peter
Kormos, ministre des Institutions financières et ministre de la
Consommation et du commerce, à la suite d'un certain nombre d'incidents. Le
ministre avait annoncé que le gouvernement avait l'intention d'éliminer le
sexisme dans la publicité alors qu'en même temps il était révélé qu'un de ses
conseillers politiques venait d'être condamné pour agression conjugale. Le
ministre a également posé, complètement habillé, comme Sunshine boy dans le Toronto
Sun. Le premier ministre a dit qu'il n'avait pas renvoyé Peter Kormos en
raison d'un de ces incidents particuliers mais plutôt pour son manque de
jugement.
Evelyn Gigantes a démissionné de son poste de ministre de la
Santé le 19 avril 1991 après avoir révélé pendant la période des questions
le nom d'un homme dont le dossier médical avait fait l'objet d'un article.
Mike Farnan, le procureur général, a été fortement critiqué après
qu'on eut appris qu'un membre du personnel de son bureau de circonscription
avait écrit une lettre à un juge de paix en la signant du nom du ministre. Il a
été divulgué par la suite pendant la période des questions que le personnel du
ministre avait écrit une deuxième lettre au juge de paix lui demandant de
revoir un dossier. Le procureur général a demandé que la Gendarmerie royale
fasse enquête sur cette question; les conclusions ne devraient pas tarder. Le
premier ministre a vivement appuyé la décision de son ministre et a répété que
le ministre n'avait pas écrit ces lettres, ne les avaient ni autorisées ni
signées, et c'est la raison pour laquelle il n'avait pas demandé la démission
de M. Farnan.
Pendant
la période de réunion du printemps, à l'occasion du débat sur le projet de loi
no 4, loi portant modification de la Loi sur la
réglementation des loyers d'habitation de 1986, le leader parlementaire du
gouvernement, Shelley Martel, a proposé une motion d'attribution de
temps prévoyant un jour de débat supplémentaire en comité plénier et un jour de
débat en troisième lecture. Cette motion a été jugée extraordinaire par les
deux autres partis car les membres du gouvernement, lorsqu'ils étaient dans
l'opposition, s'opposaient à ce type de procédure. Le débat sur la motion a
pris fin lorsque le ministre du Logement, Dave Cooke, a proposé la
clôture.
Pour
la troisième fois seulement dans nos annales historiques, le 2 mai 1991, Gilles
E. Morin, le président suppléant, est devenu le troisième président de
séance à la Chambre à participer au vote sur une motion en seconde lecture d'un
projet de loi d'intérêt public d'initiative parlementaire (les fois précédentes
remontant au 22 avril 1904 avec le président Charlton et au
16 janvier 1986 avec le président Edighoffer).
Richard Allen, le ministre des Collèges et des universités, a
annoncé d'importants ajustements apportés au Régime d'aide financière aux
étudiants de l'Ontario. Les changements suivants prennent effet immédiatement
et seront appliqués dès la prochaine année universitaire : 1) les
étudiants bénéficieront d'une augmentation de 5 % de leurs allocations
pour compenser l'escalade du coût de la vie, et le Régime sera ajusté pour
tenir compte des frais de scolarité; 2) le plafond de la subvention
maximum pour les étudiants handicapés passe à 3 550 $; 3) les
allocations pour frais de garde pour étudiants mariés passent de 100 $ à
700 $ par trimestre; 4) les contributions pour les conjoints
d'étudiants mariés sont réduites d'environ 1 100 $ sur la base d'un
salaire combiné de 28 000 $; 5) les exigences de résidence du
Régime sont désormais les mêmes pour les étudiants ayant un statut de résident
permanent et les citoyens canadiens; 6) les allocations personnelles et de
transport pour les étudiants à temps partiel seront augmentées; 7) des
changements seront apportés à la manière dont l'Ontario utilise le Programme de
prêts du Canada; 8) le Régime de bourses d'études supérieures de l'Ontario
passe de 1 200 $ à 1 300 $, et le montant des bourses passe
à 3 766 $.
Le
29 avril, Floyd Laughren, le trésorier de l'Ontario et ministre de
l'Économie, a déposé le premier budget du nouveau gouvernement. Il contenait
les augmentations de taxes suivantes : surtaxe des particuliers gagnant
plus de 84 000 $; la surtaxe sur les voitures grosses consommatrices
de carburant est passée de 200 $ à 7 000 $; augmentation de
1,7 cent du litre d'essence; augmentation de 42 cents du paquet de
cigarettes; augmentation de 5 cents du litre d'alcool, de bière et de vin.
Le gouvernement augmentera ses dépenses de la manière suivante : 215
millions de dollars d'augmentation pour le bien-être; 150 millions de dollars
d'augmentation pour le logement; une caisse de 175 millions de dollars pour
aider les travailleurs licenciés; 125 millions de dollars injectés dans le système
d'équité salariale; 30 millions de dollars pour améliorer les salaires du
personnel des garderies; un budget d'immobilisations de 4,5 milliards de
dollars pour les écoles, les hôpitaux, les réseaux de transport en commun et
les municipalités; 28 millions de dollars pour les boîtes bleues et le
programme de compostage; et poursuite des mesures prises pour mettre un frein
aux remboursements du régime d'assurance-maladie pour les soins reçus à
l'étranger.
Toutes
les déclarations faites à l'Assemblée n'ont pas été de nature politique ou
économique. Le président, David Warner, a annoncé que l'Assemblée
législative avait commandité deux spectacles, « J'm'appelle Julie »
et « Life and Times of Orlando Q. Guffy, MPP ». Ces mini-comédies
musicales mélangent musique et documentaires pour éclairer la vie et l'époque
politiques et sociales de l'Ontario et du Toronto d'il y a 100 ans pendant la
construction de l'édifice législatif actuel. Les textes sont de Theresa
Sears et David Switzer et la musique originale a été composée par Paul
Shilton. Le livret et le texte français pour le spectacle sont la création
de Pierre Trudel. Le spectacle sera monté dans l'édifice législatif
jusqu'au 31 août.
Comités
Le
Comité spécial sur le rôle de l'Ontario au sein de la Confédération a été
établi le 20 décembre 1990 et est présidé par Tony Silipo. Il a
pour mandat d'examiner et de déterminer « les intérêts et les aspirations
socio-économiques de la population de l'Ontario au sein de la Confédération
ainsi que la forme sous laquelle la Confédération peut le mieux répondre aux
aspirations sociales et économiques de la population de l'Ontario ». Le
Comité a tenu des audiences dans 20 endroits différents de la province. Toutes
ces audiences ont été diffusées en direct sur la chaîne parlementaire. Le
rapport intérimaire du Comité contenait les opinions et les points de vue du
public et a été déposé à l'Assemblée le 21 mars 1991.
Le
Comité permanent des organismes gouvernementaux présidé par Bob Runciman
a repris son travail habituel qui consiste à examiner le fonctionnement d'un
certain nombre d'organismes. Le 20 décembre 1990, la Chambre a confié au
Comité une nouvelle responsabilité : son nouveau mandat consiste à
examiner les nominations par décret projetées aux organismes, offices et
commissions du gouvernement de l'Ontario. Le Comité travaillera selon des
règles provisoires pendant six mois et il fera un examen, des recommandations
et un rapport à la Chambre d'ici le 16 mai conformément à son mandat et
aux règlements permanents. Pendant l'ajournement, le Comité a examiné les
nominations suivantes : le président de la Régie des alcools de l'Ontario,
les membres de la Commission de l'escarpement du Niagara; et tous les membres
de la nouvelle Commission de l'équité fiscale.
Le
Comité permanent de l'Assemblée législative, présidé par Noel Duignan a
entrepris son examen détaillé de la Loi de 1987 sur l'accès à l'information
et la protection de la vie privée. La première phase de la consultation
publique proposée a commencé en février, tandis que la deuxième phase devrait
avoir lieu pendant l'ajournement d'été.
Le
Comité s'est rendu à Ottawa pour examiner le processus suivi par son homologue
fédéral qui a entrepris une étude globale des Lois sur l'accès à l'information
et la protection de la vie privée. Pendant qu'ils étaient à Ottawa, les membres
du Comité ont également rencontré des députés et des agents de la Chambre des
communes pour examiner les mesures et l'infrastructure de sécurité au
Parlement, et pour étudier les services et les installations offerts aux
députés. Le Comité s'est en outre penché sur les questions qui intéressent les
membres de l'Assemblée législative ainsi que leurs services et installations,
le fonctionnement du système de télédiffusion et la sécurité dans l'enceinte
parlementaire.
Le
Comité permanent de l'administration de la justice, présidé par Drummond
White, s'est réuni pendant l'ajournement pour se pencher sur un certain
nombre de questions. Le Comité a tenu des audiences publiques pendant la
semaine du 11 février 1991 sur le projet de loi 17, Loi portant
modification de la Loi concernant la mise en application des ordonnances de
soutien et de garde. Le projet de loi prévoit la déduction automatique des
paiements de soutien pour les gens qui doivent payer ce soutien. Le Comité
plénier est saisi du projet de loi à l'heure actuelle.
Le
Comité a examiné les lignes directrices du premier ministre concernant les
conflits d'intérêts selon lesquels les ministres et les adjoints parlementaires
sont tenus de se départir de « ... tout élément d'actif ou de passif, ou
d'un intérêt pécuniaire quelconque entraînant ou susceptible d'entraîner un
conflit d'intérêts; de toute participation dans une entreprise à moins de
convaincre le premier ministre qu'il y a eu divulgation intégrale de l'intérêt
en cause, qu'ils subiraient un préjudice grave en renonçant à cet intérêt, que
la conservation de l'intérêt n'est pas incompatible avec l'intérêt public et
qu'ils ont pris les mesures nécessaires pour empêcher tout conflit d'intérêts à
cet égard. » Le premier ministre, d'anciens ministres ainsi que des
ministres actuellement en poste ont été parmi les témoins à comparaître devant
le Comité. Le Comité poursuit ses délibérations pendant la session du printemps
et fera rapport à la Chambre de ses observations et de ses recommandations.
Le
Comité permanent des affaires économiques et financières, présidé par Jim
Wiseman, a tenu ses audiences de consultation annuelles pré-budgétaires
pendant l'ajournement. Au cours de ces audiences, bon nombre d'organismes, de
particuliers et de ministères ont présenté des exposés au Comité. Le rapport du
Comité a été présenté à l'Assemblée le 18 mars. Il contenait de nombreuses
recommandations ainsi que des opinions dissidentes des partis libéral et
progressiste conservateur.
Le
Comité se penche actuellement sur le magasinage outre-frontière. À la
conclusion des audiences publiques, il déposera en Chambre un rapport contenant
ses recommandations sur les mesures que peut prendre la province pour alléger
le problème.
Le
Comité permanent du développement des ressources, présidé par Bob Huget,
a examiné une question proposée aux termes de l'article 123 du règlement,
question parrainée par Ted Arnott, soit un examen des espèces animales
et des plantes exotiques envahissantes, notamment les dreissenas polymorphes et
le salicaire qui infestent les Grands Lacs et les canaux et rivières de
l'Ontario. Le Comité a invité un certain nombre de témoins experts de l'Ontario
et des États-Unis ainsi que des témoins des secteurs des services publics et
des loisirs pour discuter des mesures éventuelles de contrôle pour empêcher la
propagation de ces espèces exotiques. Le Comité présentera son rapport pendant
la session du printemps. Le 17 avril 1991, le président a démissionné et Peter
Kormos a été élu à la présidence.
Le
Comité permanent des affaires gouvernementales, présidé par Remo Mancini,
a étudié le projet de loi 4, Loi portant modification de la Loi de 1986 sur
la réglementation des loyers d'habitation. Ce projet de loi vise à limiter
les circonstances dans lesquelles les propriétaires peuvent obtenir des
augmentations de loyer supérieures aux lignes directrices annuelles. L'article
8 du projet de loi a soulevé une certaine controverse car il contient une
clause de rétroactivité au 1er octobre 1990. Des audiences
publiques ont été tenues dans toute la province pendant cinq semaines, soit du
15 janvier au 15 février 1991.
Le
Comité tient actuellement des audiences sur une question proposée aux termes de
l'article 123 du règlement, question parrainée par David Turnbull :
« examiner … les méthodes utilisées par le ministère du Trésor et de
l'Économie pour produire ses projections fiscales et un examen des facteurs qui
ont contribué à l'écart entre le plan fiscal budgétaire de l'Ontario pour 1990
et les projections économiques et les projections actuelles ainsi qu'une
comparaison de cet écart avec les écarts des exercices précédents en Ontario et
dans d'autres provinces canadiennes. » Le Comité présentera son rapport
plus tard au cours de la session du printemps.
Le
Comité permanent des affaires sociales, présidé par Elinor Caplan, a
tenu des audiences publiques sur trois projets de loi. Le projet de loi 12, Loi
portant modification de la Loi sur l'éducation, et le projet de loi 13, Loi
portant modification de la Loi de 1988 sur le Conseil scolaire de langue
française d'Ottawa-Carleton, ont été amendés et renvoyés à la Chambre le
18 mars 1991. Le 8 avril, le Comité s'est penché sur un projet de loi
d'initiative privée, soit le projet de loi 22, Loi prévoyant des droits en
faveur des sourds. Le rapport du Comité a été présenté à la Chambre le
9 avril.
Pendant
l'ajournement, le Comité s'est penché sur deux questions proposées aux termes
de l'article 123 du règlement : « Services de soins de santé mentale
pour les enfants en Ontario » et « Plan pluriannuel pour la
désinstitutionnalisation des personnes handicapées mentales en Ontario. »
Après les audiences, des rapports ont été déposés à la Chambre le 18 mars
1991.
Le
Comité permanent des comptes publics, présidé par Bob Callahan, a tenu
des audiences pendant l'ajournement pour étudier certains chapitres du rapport
du vérificateur de l'Ontario au sujet de trois universités (Trent, Guelph et
Toronto) et de deux conseils scolaires (Conseil d'écoles séparées catholiques
de la région de York et Conseil scolaire Lakehead). Les représentants des
universités et des conseils scolaires ont été invités à comparaître devant le
Comité pour discuter des vérifications du vérificateur provincial et des
changements institués depuis la vérification. Le Comité déposera son rapport
devant l'Assemblée législative plus tard au cours de la session.
Le
Comité permanent des prévisions budgétaires, présidé par Cam Jackson,
s'est réuni pendant l'ajournement pour examiner les prévisions budgétaires de
six ministères et offices : le ministère de l'Énergie, le ministère des
Services sociaux et communautaires, le ministère du Trésor et de l'Économie, le
ministère de l'Environnement, l'Office responsable des personnes âgées et le ministère
des Affaires du Nord et des Mines. C'est la première fois que les prévisions
budgétaires étaient examinées au cours d'une période pendant laquelle la
Chambre ne siégeait pas.
Franco Carrozza, Le greffier du Comité de l'Assemblée législative
de l'Ontario
Colombie-Britannique
La
cinquième session de la trente-quatrième législature de l'Assemblée législative
de la Colombie-Britannique s'est ouverte le mardi 7 mai 1991, avec la lecture
du discours du Trône qu'a faite David C. Lam, lieutenant-gouverneur.
Le
discours faisait mention du décès de John Davis, ministre de l'Énergie,
des Mines et des Ressources pétrolières. C'est à titre de député au Parlement,
de 1962 à 1974, que celui-ci a amorcé une remarquable carrière politique longue
d'une quarantaine d'années, avant de siéger à l'Assemblée législative de la
Colombie-Britannique à compter de 1975. Un immeuble ministériel devant être
construit à Victoria portera son nom pour honorer sa mémoire.
Il
était également question dans le discours de la confiance de la population à
l'égard de l'administration de la justice dans la province, et au fait que le
processus se doit d'être juste et impartial dans le cas de décisions prises à
la suite d'accusations portées contre des personnalités très en vue. Le
procureur général doit appliquer le rapport du protecteur du citoyen, Stephen
Owen, intitulé « Discretion to Prosecute Inquiry », de façon que
les directives au sous-procureur général concernant la politique en matière de
poursuites, soient communiquées par écrit et publiées.
Le
discours faisait aussi état de l'intention du gouvernement de recourir à la
tenue de référendums pour donner à la population de la province l'occasion
d'aider directement ses représentants élus à établir les priorités du gouvernement.
Au
nombre des autres questions sur lesquelles le gouvernement a l'intention de se
pencher au cours de l'année figurent le crime et la violence; la transparence
et l'obligation de rendre compte dans le secteur public; les revendications
territoriales des autochtones; la lutte contre de graves maladies contagieuses;
les questions touchant les femmes au travail, à la maison et dans la
collectivité; les activités recréatives commerciales dans l'arrière-pays; les
programmes environnementaux et l'application des lois.
La
quatrième session, qui avait été ajournée le vendredi 27 juillet 1990, a repris
le lundi 11 mars 1991 pour être finalement prorogée le vendredi 22 mars 1991.
Au total, il y a eu 114 séances distinctes; le gouvernement a déposé 95 projets
de loi, dont 88 ont reçu la sanction royale; 46 projets de loi d'initiative
ministérielle été déposés, mais aucun n'a dépassé l'étape de la première
lecture, et l'un d'eux (Clean Environment Enforcement Act - M202) a été
jugé irrecevable le 22 mars 1991; les quatre projets de loi d'initiative
parlementaire ont tous reçu la sanction royale. Le Comité des subsides, pour la
quatrième session a achevé ses travaux le 25 juillet 1990.Les principaux
projets de loi d'initiative gouvernementale à avoir reçu la sanction royale
sont les suivants : le Members' Conflict of Interest Act; le Constitutional
Amendment Approval Act; le Compensation Fairness Act; le Job
Protection Act; l'Employment Standards Amendment Act, 1991; et le Taxpayer
Protection Act. Les projets de loi d'initiative parlementaire, tous déposés
par l'opposition officielle, portaient sur des sujets aussi variés que le
recyclage (British Columbia Recycling Act), les droits des femmes (An
Economic Bill of Rights for Women), les garderies (An Act for Better Child
Care) et les forêts (Forestry Research and Development Act).
Les
comités législatifs ont poursuivi l'étude des différentes questions renvoyées
par la Chambre au cours de la quatrième session. La présidente du Comité
permanent des comptes publics, Darlene Marzari, a présenté à la Chambre
le premier rapport de son comité, le mercredi 25 juillet 1991. Le rapport
compte sept recommandations, dont six portent sur la conservation et
l'élimination des documents d'exploitation du gouvernement, conformément aux
calendriers, aux normes et aux lignes directrices applicables, selon le Système
de classification des documents d'exploitation approuvé par le Comité des
documents publics et son président John Bovey, archiviste provincial. Ce
système vise notamment à assurer une plus grande uniformité, conformité et
continuité, en ce qui concerne les dates d'élimination, les périodes de
conservation et l'élimination définitive des publications, des dossiers et
autres documents dans l'ensemble de l'appareil gouvernemental.
L'autre
recommandation vise à hausser à 35 000 $ par an le seuil à partir duquel les
traitements accordés doivent figurer dans les Comptes publics.
Le
Comité a consacré 10 séances, soit 12,7 heures au total, à l'examen des Comptes
publics (de 1988-1989) et du rapport annuel du vérificateur général (de 1990),
préparé par George Morfitt, FCA. Le Comité s'est réuni pour la dernière
fois le mardi 24 juillet 1990 et ses membres s'attendent à ce qu'il soit
reconstitué dès le début de la cinquième session.
Le
mardi 19 mars 1991, M. Graham Bruce, député et président du Comité
permanent des terres et des forêts, a déposé à l'Assemblée législative le
deuxième et dernier rapport du Comité sur les questions touchant le marché des
billes de bois de Vancouver et la Partie 12 du Forest Act concernant les
exportations de billes de bois. Ce deuxième rapport renferme cinq
recommandations qui se démarquent totalement de celles formulées par le
gouvernement précédent et des études réalisées par le secteur privé sur
l'établissement d'un marché de billes de bois en Colombie-Britannique,
notamment celle préconisant que le gouvernement envisage des moyens d'élargir
le marché des billes de bois de Vancouver grâce à la création, par exemple,
d'un système de commercialisation pour écouler les billes de bois provenant des
terres domaniales de la Colombie- Britannique. Plus loin, le rapport propose
aussi l'établissement d'un processus en vertu duquel tout le bois coupé sur les
terres domaniales et non utilisé dans les usines de production du détenteur de
licence, serait mis en vente grâce à l'élargissement du système de
commercialisation élargi des billes de bois de la Colombie- Britannique. Les
prix de vente ainsi perçus serviraient à établir des prix relatifs aux fins de
la détermination des redevances d'exploitation par volume en vertu du système
d'établissement des prix fondé sur la valeur comparative utilisé par le
ministère des Forêts. Les recommandations du Comité visent à permettre aux
vendeurs d'obtenir le meilleur prix possible et, aux acheteurs de toute la
province, d'intervenir sur le marché et de faciliter la communication des
renseignements sur ce marché.
Le
Comité en vient à la conclusion que « le mode de tenure forestière
actuellement en place en Colombie- Britannique limite la portée des ajustements
concurrentiels dictés par le marché qui, autrement, auraient pour effet
d'acheminer les billes là où leur utilisation ultime est la plus rentable. Le
Comité estime que, tant qu'un mécanisme plus sensible aux fluctuations du marché
ne sera pas mis en place pour faciliter la réalisation de cet objectif, les
questions qu'il a étudiées devront être constamment réexaminées.
Le
deuxième rapport insiste sur la nécessité de chercher un moyen pour faire jouer
davantage la concurrence dans l'industrie forestière de la
Colombie-Britannique, quitte, par exemple, à changer la manière dont la
Province autorise l'exploitation de ses ressources forestières.
L'exportation
des billes de bois, deuxième question ayant retenu l'attention du Comité, a
fait l'objet de deux recommandations, visant toutes deux à empêcher que les
billes puissent être exportées avant d'avoir été mise en vente en Colombie-
Britannique.
Le
mercredi 13 mars 1991, Nick Loenen, président du Comité permanent des
finances, des sociétés d'Etat et des services gouvernementaux, a déposé le
premier et dernier rapport du Comité sur l'industrie de la consultation et de
la planification financières en Colombie-Britannique. Le Comité, dont la
composition a souvent changé au cours de la période de plus de trois ans qu'a
duré son étude, a formulé six recommandations portant notamment sur
l'établissement d'un régime de réglementation du secteur de portée limitée, les
objectifs et les principes fondamentaux devant guider la réforme, l'éclaircissement
des considération relatives à la politique et la sensibilisation des
consommateurs. Le rapport de 31 pages renferme un énoncé type devant servir à
la divulgation de la planification financière. Ce modèle n'a toutefois pas à
être suivi à la lettre, étant donné le caractère diversifié de la planification
financière dans la province.
Pendant
cette cinquième session, le Règlement a été modifié en ce qui concerne les
comités. Ainsi, l'Assemblée est maintenant dotée de comités permanents du
développement économique du transport et des affaires municipales; du travail
et de la justice; du tourisme et de l'environnement; des terres et des forêts;
de l'énergie, des mines et des ressources pétrolières; de l'agriculture et des
pêches; de la santé, de l'éducation, des services sociaux, du logement et des
questions féminines; des finances, des sociétés d'État et des services
gouvernementaux; des comptes publics; du Règlement et des projets de loi
d'initiative parlementaire; des questions constitutionnelles et des relations
intergouvernementales; de l'éthique et des conflits d'intérêts. Les deux
derniers sont de nouveaux comités qui, a déclaré le gouvernement, se verront
confier l'étude de questions connexes au cours de la présente session.
Au
cours des deux dernières semaines de la quatrième session, c'est-à-dire depuis
le 11 mars 1991, les délibérations de l'Assemblée législative ont été
télédiffusées en entier, du début à la fin. Le plan provisoire prévoit la
présence de cinq caméras de télévision et cinq caméramen, jusqu'à ce que le
Bureau de régie interne approuve l'installation d'un système permanent de
caméras fixes. La transmission des débats est assurée dans toute la province
par les sociétés de câblodistribution.
Le
cabinet a subi deux changements importants depuis juillet 1990: il a été
remanié en décembre, l'année dernière, et cette année encore en avril.
Actuellement, le conseil exécutif compte vingt ministres. En avril 1991, Willliam
N. Vander Zalm, a démissionné de son poste de premier ministre de la province
mais a conservé son siège de député, à la suite, a-t-il dit, d'une enquête
entreprise à sa demande par E.N. Hughes, commissaire intérimaire pour
les questions de conflits d'intérêts. Le caucus du Crédit social a choisi Rita
Johnston, députée pour prendre les rênes du parti et assumer les fonctions
de premier ministre de la province. Elle est la première femme à occuper ce
poste dans l'histoire du Canada.
Dans
une brochure publiée à l'intention des députés, le commissaire intérimaire pour
les questions de conflits d'intérêts décrit la nouvelle loi en la matière, en
l'occurrence de Members' Conflict of Interest Act, comme un instrument
qui permet de définir des normes de conduite officielle à l'intention des
députés, de prévoir des mécanismes pour déceler rapidement les cas possibles de
conflit d'intérêts et y remédier le cas échéant, d'enquêter sur les allégations
de conflits d'intérêts et d'exiger la divulgation publique des intérêts
financiers des députés. Le rôle du commissaire est décrit comme celui d'un
conseiller que les députés doivent rencontrer au moins une fois l'an pour
déterminer s'ils ont des intérêts à divulguer et des obligations générales en
vertu de la Loi. Le commissaire doit quant à lui effectuer des enquêtes sur les
allégations de dérogations à la Loi.
Joan L. Molsberry, Secrétaire des comités, Assemblée législative de
la Colombie-Britannique
Chambre des communes
Même
si la Chambre n'a siégé que pendant six semaines en février, mars et avril, les
événements qui se sont produits au cours de cette période on eu pour effet de
remettre en question certains des principes les plus fondamentaux sur lesquels
se fonde notre régime parlementaire. Les questions de privilège portant sur les
droits des comités parlementaires, les rappels au Règlement concernant
l'utilisation des budgets des dépenses à des fins législatives et les
modifications apportées au Règlement de la Chambre des communes ont amené les
parlementaires et les observateurs à s'interroger sur les rôles et les pouvoirs
de la Chambre des communes dans le système politique canadien.
Lorsque
la Chambre a repris ses travaux le 25 février 1991, les premiers points
inscrits à l'ordre du jour étaient les suivants: le dépôt du budget par le
ministre des Finances et le débat sur l'adoption du projet de loi portant
pouvoir d'emprunt. En ce qui concerne les questions financières, de nombreuses
journées de débat ont été consacrées, en mars, aux motions de l'opposition, le
nombre de jours de séances habituellement réservés aux affaires relatives aux
subsides pour la période se terminant le 26 mars n'ayant pas été utilisés. Le
Budget des dépenses principal pour l'exercice financier se terminant le 31 mars
1992 a été déposé le 28 février, et le Budget des dépenses supplémentaire (C)
pour l'exercice se terminant le 31 mars 1991. Toutefois, c'est ce dernier qui,
exceptionnellement, a surtout attiré l'attention des parlementaires.
Alors
que la plupart des comités étaient occupés à examiner les Budget principal dont
ils avaient été saisi le 28 février, la Chambre était aux prises avec deux
interventions importantes concernant le Budget des dépenses supplémentaire (C).
D'abord, René Soetens a demandé au Président de se prononcer sur la
recevabilité du crédit 2c inscrit sous la rubrique «Parlement—Sénat» dans le
Budget des dépenses supplémentaire (C), et du crédit 5 figurant sous la
rubrique «Parlement—Sénat» dans le Budget des dépenses principal pour
l'exercice 1991-1992. M. Soetens soutenait que les crédits, qui autorisaient le
versement de l'allocation journalière controversée de 153$ aux sénateurs,
n'auraient pas d'être soumis à la Chambre puisqu'ils visaient à obtenir des
fonds pour une allocation ne pouvant être autorisée que par une modification de
la Loi sur le Parlement du Canada. MM. Rod Murphy et Peter
Milliken ont également fait des interventions à ce sujet. Le 20 mars 1991,
après avoir pris la question en délibéré, le Président a jugé que ces deux
crédits prévoyaient effectivement l'octroi de fonds à des fins ne pouvant être
autorisée que par voie législative, et qu'ils devaient donc être rayés des
budgets en question. Le Budget des dépenses supplémentaire (C), sans le crédit
2c du Sénat, a été approuvé le 25 mars 1991.
Ce
même budget a fait l'objet d'une autre question de privilège à la Chambre. Le
12 mars 1991, Jean-Robert Gauthier a fait remarquer que le Comité
permanent de la consommation et des corporations et de l'administration
gouvernementale n'avait pas siégé depuis septembre 1990 parce qu'il n'avait pas
de président. Il a raffirmé que les privilèges des députés se trouvaient ainsi
brimés du fait que le Comité ne pouvait se réunir pour examiner les crédits
figurant dans le Budget des dépenses supplémentaire (C), dont il avait été
saisi, et notamment le crédit allouant des fonds au Forum des citoyens sur
l'avenir du Canada (commission Spicer). Une longue discussion a suivi. Plus
tard dans la journée, la Chambre a accepté, à l'unanimité, d'autoriser le whip
du gouvernement à nommer temporairement un autre représentant du gouvernement
au sein du Comité jusqu'à ce qu'il y ait prorogation du Parlement, que la
Chambre modifie le Règlement pour réorganiser les comités eu que le Comité de
sélection de la Chambre adopte le 49e Rapport du Comité de
sélection. Le lendemain, Jean Charest a été nommé au Comité, pour
ensuite être élu à la présidence.
Les
travaux des comités ont également fait l'objet d'une autre question de
privilège à la Chambre. Le 28 février 1991, après plusieurs tentatives en ce
sens, Derek Lee a dénoncé le fait que le solliciteur général avait
refusé de fournir au Comité permanent de la justice et du solliciteur général
des copies non expurgées de rapports portant sur des détenus évadés. Notant que
le Comité avait saisi la Chambre de l'affaire, M. Lee a déclaré que le
solliciteur général de l'époque avait rejeté la demande du Comité parce que,
selon le résultat de ses consultations, la divulgation de versions non
expurgées de ces rapports (un portant sur l'évasion d'Allain Légère
d'une prison du Nouveau-Brunswick, l'autre portant sur l'évasion de Daniel
Gingras d'une prison de l'Alberta) allait à l'encontre de la Loi sur la
protection des renseignements personnels. Après maintes discussions à la
Chambre, Albert Cooper, le secrétaire parlementaire du leader du
gouvernement à la Chambre a proposé de soumettre la question à l'examen du
Comité permanent des privilèges et des élections. Le Président n'a pas jugée
que la question de privilège était fondée, à première vue, mais la Chambre a
néanmoins accepté de donner suite à la suggestion de M. Cooper e de renvoyer
l'affaire au Comité. Ce dernier s'est penché sur la question, mais il n'avait
pas encore déposé son rapport à la fin de la deuxième session de la
trente-quatrième législature.
Le
Comité permanent des élection et des privilèges s'est toutefois, prononcé sur
une autre question de privilège fondée sur des présomptions suffisantes, qui
lui avait été déférée plus tôt — celle portant sur «l'incident des maraconis»
du 17 octobre 1990.
Ce
jour là, en effet, la tribune du public à la Chambre a été le théâtre d'une
manifestation au cours de la période des questions. Des étudiants qui s'y
étaient rassemblés ont jeté du maraconi et des cartes de protestation sur le
parquet de la Chambre des communes afin de dénoncer l'imposition d'une sur taxe
de 3 p. 100 sur les prêts aux étudiants. Les manifestants ont été escortés hors
de la tribune et détenus par le Service de sécurité de la Chambre avant d'être
remis en liberté. En réponse à une question de privilège soulevée le lendemain
au sujet de la manifestation, le Président a souligné la gravité de l'incident
et jugé que la recevabilité de la question se fondait sur des présomptions
suffisantes. La Chambre a ensuite accepté de déférer la question au Comité
permanent des élections et des privilèges, lequel a déposé un rapport sur le
sujet le 6 mars 1991. Le Comité précise dans ce rapport que des mises en garde
devraient être affichées à l'entrée des tribunes pour informer les visiteurs des
accusation dont ils sont possibles en cas d'inconduite, et que la Chambre
devrait examiner les sanctions qu'elle peut imposer pour décourager les écarts
de conduite. Le rapport se termine comme suit:
Le
Comité ne croit pas qu'il faille sévir de façon particulière à l'endroit de
ceux qui ont participé au regrettable «incident des macaronis» du 17 octobre
1990; il recommande toutefois que ce genre d'incidents soit, à l'avenir, pris
très au sérieux et que les participants soient punis ou mis en accusation. Il
est très important que la Chambre fasse clairement savoir qu'elle ne tolérera
plus de tels comportements. (Comité permanent des élections et des privilèges,
vingt-quatrième rapport, procès-verbaux et témoignages, le 6 mars 1991,
fascicule no 39, p. 8)
Parmi
les autres rapports qui ont été déposés avant la prorogation du Parlement,
mentionnons le Cinquième rapport du Comité permanent des affaires autochtones
intitulé «L'été de 1990» qui portait sur les incidents d'Oka (Québec); le
Troisième rapport du Comité mixte permanent des langues officielles intitulé
«Avant-projet de règlement concernant l'emploi de l'une ou l'autre des langues
officielles dans les communications avec le public et la prestation de services
au public»; e le Quatrième rapport du Comité permanent de l'agriculture
intitulé «Situation de la dette agricole - 1991». Conformément au Règlement de
la Chambre, le gouvernement a été invité à déposer des réponses globales aux
deux premiers rapports mentionnés ci-dessus.
D'autres
questions législatives dignes de mention ont été réglées au cours de cette
période: les projets de loi C-79, Loi modifiant la Loi sur le Parlement,
C-98, Loi sur la protection du revenu agricole, et C-91, Loi
modifiant la Loi sur la gestion des finances publiques, ont en effet tous
reçu la sanction royale.
Toutefois,
les événements qui ont suscité le plus de discussions à la Chambre au cours de
cette période sont sans contre dit la réforme en profondeur du Règlement de la
Chambre des communes et l'imposition de la clôture par le gouvernement pour
mettre un terme au débat et faire adopter les modifications avant la fin de la
deuxième session de la trente-quatrième législature. Parmi les plus importants
changements au Règlement qui ont été proposés, mentionnons ceux touchant le
calendrier parlementaire, les travaux relatifs aux subsides, le système des
comités, le mode de scrutin à la Chambre et la procédure concernant les
affaires émanant des députés.
Le
nouveau Règlement, qui a été adopté par la Chambre le 11 avril 1991, est entré
en vigueur dis le premier jour de séance de la troisième session de la
trente-quatrième législature. La deuxième session a été prorogée le 12 mai
1991, et la nouvelle session a débuté le lundi 13 mai 1991 par la lecture du
discours du Trône.
Barbara Whittaker, Greffier à la procédure, Direction des
recherches pour le Bureau
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