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Saskatchewan
Le
22 mai 1990, les députés de la province de Saskatchewan ont accueilli leurs
Excellences le Gouverneur général et Mme Ray Hnatyshyn. Pour souligner la première visite
officielle de M. Hnatyshyn dans sa province natale en qualité de
gouverneur général, une cérémonie a eu lieu dans la salle de l'Assemblée
législative pour lancer une nouvelle édition de la publication The Canadian
Monarchy in Saskatchewan. Dans son discours, M. Hnatyshyn a déclaré
que tous les Canadiens doivent s'efforcer de rendre leur pays plus tolérant,
plus fort et plus uni.
Pour
ce qui est de l'unité nationale, la crise provoquée par l'éventuel échec de
l'Accord du lac Meech a incité le gouvernement à déposer une motion demandant à
l'Assemblée de la Saskatchewan de réaffirmer la ratification de l'Accord.
Lorsqu'il a déposé la motion, le 31 mai, le procureur général Gary Lane
a fait observer que l'Accord, bien qu'imparfait, était conçu comme un premier
pas vers une réforme constitutionnelle plus fondamentale, permettant à la
province de Québec de signer la Constitution canadienne. Il a déclaré que
d'autres réformes pourraient être étudiées à des étapes ultérieures de l'évolution
constitutionnelle du pays. Les députés de l'opposition ont mis en doute le
processus de réforme constitutionnelle et se sont dit préoccupés du fait que de
nombreux habitants de la Saskatchewan réclamaient des changements ou des ajouts
à l'Accord.
Dans
une déclaration au sujet de la motion, le premier ministre Grant Devine
a affirmé que l'Accord du lac Meech revêtait une valeur symbolique de la plus
haute importance pour le Québec. Selon lui, l'Accord représentait le passeport
d'entrée du Québec au Canada et il prédisait d'affreuses conséquences si
l'Accord venait à échouer. Le chef de l'opposition Roy Romanow, a
proposé une modification à la motion faisant appel au compromis; il a fait
valoir que le premier ministre s'était laissé emporter par un débat émotionnel
qui faisait craindre à tous les résultats d'un échec. Il a soutenu que l'esprit
de compromis avait cédé la place à l'émotivité, à l'inflexibilité et à
l'affrontement. M. Romanow s'interrogeait sur la raison pour laquelle la
Saskatchewan, première province anglophone à ratifier l'Accord du lac Meech,
devait réaffirmer son appui. Le débat a été suspendu et aucune décision n'a été
prise quant à la motion et à sa modification avant l'ajournement d'été.
L'environnement
a été un sujet de prédilection des deux côtés de l'Assemblée. L'opposition et
le gouvernement ont déposé des projets de loi cherchant à réglementer la vente
et l'utilisation de substances destructrices d'ozone. Celui du gouvernement a
cependant primé et a été adopté en troisième lecture. Lorsqu'il a pris la
parole au sujet du projet de loi 10 concernant la fabrication, la vente,
l'utilisation, la consommation, la collecte, l'entreposage, le recyclage et
l'élimination de substances destructrices d'ozone, le ministre de
l'Environnement Grant Hodgins a fait ressortir que le projet de loi
allait beaucoup plus loin que le protocole international puisqu'il exigeait une
réduction de 85 p. 100 des hydrocarbures chlorofluorés d'ici l'an 1998. Le
porte-parole de l'opposition Ed Tchorzewski a fait bon accueil au projet
de loi mais a tenu à préciser que le gouvernement n'était passé à l'action qu'à
la suite de l'embarras créé par le projet de loi d'initiative parlementaire
dont il était l'auteur, soit le projet de loi 1 modifiant la Loi sur la
gestion et le protection de l'environnement en matière d'ozone.
Toujours
sur le front environnemental, le ministre de l'Environnement a lancé un
programme de recyclage à l'intention de l'immeuble de l'Assemblée législative
et des bureaux du gouvernement. L'opposition avait plus tôt mis en place ses
propres corbeilles de recyclage. En juin, le ministre a déposé le projet de loi
36, Loi concernant un rapport sur l'état de l'environnement, aux termes
duquel le ministère de l'Environnement et de la Sécurité publique serait tenu
de produire un rapport annuel sur l'état de l'environnement dans la province.
M. Hodgins a déclaré que le rapport sera complet et détaillé et qu'il sera
à la portée du commun des mortels. À son avis, il deviendra l'équivalent
environnemental de l'indice des prix à la consommation.
Les
problèmes éprouvés dans l'industrie de l'agriculture ont continué d'attirer
l'attention des deux côtés de l'Assemblée. Trois débats d'urgence ont eu lieu
au printemps sur les prix des produits agricoles, la subvention des céréales à
l'étranger et l'aide agricole promise par les gouvernements fédéral et
provincial. Des députés des deux côtés de l'Assemblée ont déposé de nombreuses
motions traitant de questions agricoles. Le Comité des finances a consacré
presque 30 heures à délibérer de la crise qui sévit en Saskatchewan rurale.
À
propos des problèmes d'agriculture, les deux côtés de l'Assemblée se sont
exprimés vigoureusement sur la diversification de l'économie provinciale.
Ainsi, l'opposition a critiqué le gouvernement, l'accusant de négliger la
petite entreprise locale et le développement économique des collectivités en
faveur des grandes sociétés et des mégaprojets. La critique a été
particulièrement nourrie au sujet de l'investissement du gouvernement dans l'usine
d'engrais Saferco projetée par la grande société Cargill. En réponse à ces
accusations, le gouvernement a soutenu qu'il continuerait de chercher à attirer
les entreprises productives dans la province.
Quant
aux collectivités en difficulté, une nouvelle initiative a été lancée par le
ministre de la Diversification économique et du Commerce Grant Schmidt
lors du dépôt du projet de loi 28 Loi concernant l'investissement par les
résidants de la Saskatchewan à l'appui d'une diversification des économies
locales et de la protection environnementale. D'après le ministre, le
projet de loi est destiné à aider les collectivités à réunir les fonds pour
mener à bien des projets de développement grâce à des garanties offertes par le
gouvernement sur les emprunts obtenus par l'émission de titres municipaux.
L'opposition appuyait les objectifs visés par ces obligations mais a laissé
entendre que cette aide pourrait être trop peu, trop tard, en somme, une
solution de dernière heure à un problème trop longtemps négligé.
Dans
la perspective d'élections prochaines - le gouvernement a entamé la quatrième
année de son mandat -, on peut se demander si le 22 juin n'a pas également
marqué la fin de la vingt-et-unième législature.
Gregory Putz, Greffier adjoint, Saskatchewan
Sénat
Comme
à chaque année lors de l'ajournement des travaux pour le congé d'été, le rythme
des activités législatives s'accélère pour permettre au gouvernement d'adopter
les projets de loi jugés prioritaires. C'est ainsi qu'en juin seulement, 15
projets de loi émanant du gouvernement, 10 projets de loi d'initiative
parlementaire visant à modifier le nom de circonscriptions électorales, et 3
projets de loi privés des sénateurs ont reçu la sanction royale. Deux rapports
de comité portant sur des études d'intérêt national ont également été déposés.
Rapports de comités
Le
12 juin 1990, le président du Comité permanent de l'énergie et des ressources
naturelles, le sénateur Daniel Hays, a présenté son rapport qui devait
établir dans quelle mesure la société Petro-Canada avait réalisé son objectif
et évaluer cet objectif par rapport à son rôle sur la scène énergétique
canadienne. Le Comité s'est particulièrement intéressé à la performance
économique de Petro-Canada qu'il a comparée à celle d'Imperial Oil et de Shell
Canada. Ayant étudié les sociétés pétrolières nationales de la Norvège, du
Japon, de l'Italie et du Venezuela, le Comité recommande au gouvernement
d'examiner la possibilité de créer une agence de l'Énergie qui, à l'instar de
la Japan National Oil Corporation, contribuerait à assurer la sécurité
de l'approvisionnement en énergie en investissant dans ce secteur sans pour
autant y jouer un rôle de direction. Il recommande également au gouvernement de
veiller à assurer une concurrence suffisante dans le secteur de la vente au
détail. Enfin, la majorité des membres du Comité estime qu'aucune décision ne
devrait être prise au sujet de la privatisation de Petro-Canada tant que le
gouvernement n'aura pas établi sa politique en matière d'énergie. Des
exemplaires de ce rapport intitulé Petro-Canada s'obtiennent auprès du
coordonnateur des Services d'information du Sénat, 140, rue Wellington, Ottawa
(Ontario), K1A 0A4, (613) 992-1149.
Les soins de santé au Canada
Suite
à une étude des problèmes décelés dans des hôpitaux et des établissements qui
donnent des soins de courte durée, la présidente du Comité permanent des
affaires sociales, des sciences et de la technologie, la sénatrice Lorna
Marsden, a déposé, le 13 juin 1990, un rapport intitulé L'accessibilité
des services hospitaliers - Y a-t-il une crise? Cette étude tire son
origine d'un avis d'interpellation présenté au Sénat par le sénateur Paul
David, le 5 avril 1989.
Le
Comité conclut qu'il y a dans les hôpitaux de soins actifs des problèmes qui
menacent l'accessibilité de ces hôpitaux, en particulier dans les grandes
villes. Une de ses principales recommandations est l'établissement d'un Conseil
national de planification des ressources humaines en matière de santé, qui
assurera orientation et leadership dans la mise en oeuvre de solutions pour
régler le problème des pénuries de personnel infirmier. Le Comité estime
cependant que cet organisme doit travailler en collaboration avec les provinces
et les associations professionnelles. On peut obtenir des exemplaires de ce rapport
à l'adresse mentionnée précédemment.
Les « mandataires » du Parlement
Le
6 juin 1990, le Leader adjoint du gouvernement au Sénat, le sénateur William
Doody, proposait, conformément à l'article 53 de la Loi sur la
protection des renseignements personnels, que le Sénat approuve la
nomination de M. Bruce Phillips, à titre de Commissaire à la
protection de la vie privée.
Le
paragraphe 53 (1) de cette loi précise que le Commissaire à la protection de la
vie privée est nommé « après approbation par résolution du Sénat et de la
Chambre des communes ». Il existe, au sein du gouvernement du Canada, cinq
postes pour lesquels la nomination et le renvoi des titulaires doivent être
approuvés par les deux Chambres. Ce sont les postes du Vérificateur général, du
Directeur général des élections, du Commissaire aux langues officielles, du
Commissaire à la protection de la vie privée et du Commissaire à l'information.
Dans
le cadre d'un débat qui s'est tenu à ce sujet, le 27 juin dernier, le sénateur Michael
Pitfield, ancien Greffier du Conseil privé, a souligné le rôle et les
responsabilités qui incombent à ces personnes que l'on appelle les
« mandataires » du Parlement.
Il
a également invoqué les principes qui sous-tendent ce genre de nomination. Le candidat
ne doit être associé à aucun parti politique et le gouvernement doit veiller
par tous les moyens à ce que celui-ci soit acceptable pour tous les partis
représentés au Parlement. En raison des principes invoqués par le sénateur
Kirby, cette question a été, suite à une mise aux voix, déférée au Comité
sénatorial permanent des affaires juridiques et constitutionnelles pour qu'il
l'examine et en fasse rapport.
Diane Deschamps, Greffier de comité, Le Sénat
Manitoba
La
plupart des Canadiens savent que l'Assemblée législative du Manitoba a été
saisie, à la fin de juin, de motions portant sur l'Accord du lac Meech. Trois
mois plus tôt, l'Assemblée avait mis fin à l'une des plus longues sessions de
l'histoire de la province, la deuxième en fait de durée, et les députés avaient
à peine commencé à s'attaquer aux nombreuses affaires de leur circonscription
lorsque la Chambre fut reconvoquée. Au cours de l'après-midi du mardi 12 juin,
après que le Président eut autorisé que l'on passe directement à l'ordre du jour,
le premier ministre Gary Filmon, chef du gouvernement conservateur
minoritaire, demanda l'autorisation de déposer une résolution portant sur la Modification
constitutionnelle de 1987, mais il n'obtint pas le consentement unanime.
L'Assemblée
se réunit à nouveau le jour suivant. Le premier ministre tenta une nouvelle
fois d'obtenir le consentement de la Chambre pour déposer une motion sur la
Modification constitutionnelle de 1987, mais l'honorable député de Rupertsland,
M. Elijah Harper, du Nouveau parti démocratique, refusa de le lui
accorder.
Le
14 juin, troisième jour de la 2e session de la 34e
législature, après avoir posé au gouvernement certaines questions sur l'Accord
du lac Meech et, de façon plus précise, sur les autochtones, M. Harper invoqua
le Règlement. Il mit en doute la recevabilité des motions visant à modifier la
Constitution, lesquelles figuraient à l'ordre du jour, au motif que les
dispositions du Règlement de la Chambre régissant la présentation des avis
n'avaient pas été respectées. Le Président, après une pause, déclara que
l'objection de M. Harper concernant l'existence d'irrégularités de
procédure était fondée :
Les
avis de motions ne figuraient pas au Feuilleton du 12 juin, et comme il
(M. Harper) l'a signalé, Le Feuilleton revu et corrigé n'a pas été remis
aux députés avant l'ajournement, bien qu'il s'en trouvât des copies à la
Chambre prêtes à être distribuées....
Le
paragraphe 51(2) du Règlement porte ce que suit : « L'avis doit être
déposé auprès du Greffier avant que la Chambre ne suspende ses travaux pour la
journée, imprimé au Feuilleton des avis et inscrit au Feuilleton dans un délai
de quarante-huit heures. » Cette règle a été modifiée par le président
Phillips le 5 juin 1986, dans une déclaration concernant l'application du
jugement de la Cour suprême du Canada dans le renvoi relatif aux droits
linguistiques au Manitoba. Il avait décidé alors, que « les avis de motion
déposés sur le Bureau du Greffier avant 17 h 30 seront inscrits au
Feuilleton des avis le deuxième jour suivant leur dépôt... »
Par
conséquent, les cinq motions auxquelles l'honorable député fait allusion n'ont
pas été déposées devant la Chambre selon les règles et ne peuvent être
examinées à ce moment-ci. Bien entendu, le gouvernement peut déposer à nouveau
les motions auprès du Bureau du Greffier.
La
situation ainsi tirée au clair, le premier ministre Filmon tenta encore une
fois, le vendredi et le lundi suivant ainsi que le mardi 19 juin, d'obtenir le
consentement unanime de la Chambre pour déposer les résolutions sur la Modification
constitutionnelle de 1987. Comme ce fut le cas une semaine plus tôt, on
pouvait lire dans le hansard du 19 juin que « des voix » avaient
acquiescé à cette demande, alors qu'une seule s'y était opposée.
Le
mercredi 20 juin, le gouvernement réussissait, sans difficulté aucune, à
déposer les motions en question et à lancer le débat. Les chefs des trois
partis, comme bien d'autres députés, prirent alors la parole: le premier
ministre Filmon, le chef libéral Sharon Carstairs et le chef du NPD, Gary
Doer. Le lendemain, comme il l'avait fait les jours précédents,
M. Harper fut le seul à s'adresser au gouvernement pendant la période des
questions, après quoi il se mit à parler de la motion portant sur la
modification constitutionnelle.
Jusqu'au
22 juin inclusivement, 21 des 57 députés de l'assemblée législative avaient
débattu la résolution. D'autres intéressés attendaient dans les
coulisses : en effet, 3 792 particuliers avaient fait part au Bureau
du Greffier de leur désir de témoigner devant le Comité spécial chargé
d'examiner les modifications constitutionnelles. Toutefois, on ne réussit pas à
obtenir le consentement unanime de la Chambre pour prolonger la séance du 22
juin au-delà de l'heure normale de l'ajournement, soit 12 h 30. La
Chambre suspendit par conséquent ses travaux à l'heure prévue - un jour avant
le délai fixé pour entériner l'Accord du lac Meech - jusqu'à convocation du
Président, sur l'avis du gouvernement.
Ray Serwylo, Adjoint à la production Hansard, Assemblée législative
du Manitoba
Ontario
La
deuxième et dernière session de la 34e législature a été ajournée le
28 juin 1990, conformément au calendrier parlementaire établi dans le
Règlement. Cette période a été relativement calme et la Chambre n'a siégé
qu'une fois en soirée pour adopter un projet de loi.
Après
l'échec de l'Accord du lac Meech, le premier ministre David Peterson a
fait une déclaration à la Chambre pour décrire la réaction de son gouvernement
face à la situation. Il a toutefois quitté la Chambre immédiatement après cette
déclaration et les chefs des deux partis de l'opposition ont été irrités qu'il
ne soit pas resté pour entendre leurs observations sur l'échec de l'Accord. Une
impasse de procédure a suivi et a été dénouée grâce à une entente négociée
entre les trois chefs de parti qui a amené la Chambre à suspendre ses travaux
rapidement ce jour-là.
La
Chambre a également adopté une résolution demandant au gouvernement fédéral «de
se montrer à la hauteur des obligations stipulées dans la Convention (des
Nations Unies) relative aux droits de l'enfant en mettant en place les
politiques, les programmes et les lois nécessaires pour s'assurer que les
enfants deviennent la ressource naturelle la plus précieuse dans les faits
aussi bien que dans notre mythologie sociale».
Le
président de la Chambre Hugh Edighoffer a été prié pour la première fois
de rendre une décision au sujet d'un appel d'une décision d'un président de
comité, par suite d'une nouvelle disposition adoptée lors de la modification du
Règlement en 1989. Auparavant, on pouvait interjeter appel des décisions des
présidents de comité auprès du comité lui-même. Désormais, on ne peut
interjeter appel des décisions des présidents de comité qu'auprès du président
de la Chambre et l'appel doit être approuvé par la majorité des membres du
comité en cause.
L'appel
portait sur un rapport du Sous-comité des travaux ou du Comité des affaires
gouvernementales qui demandait au Comité d'examiner une question relative à la
décision du premier ministre de mettre fin aux travaux d'une commission
d'enquête sur l'industrie de l'aménagement dans la région de York avant que la
question ne soit étudiée par le Cabinet. Les membres du Comité appartenant au
parti au pouvoir ont tenté de reporter l'étude de cette question par le Comité
tant que le Comité de l'Assemblée législative n'aurait pas procédé à son examen
de l'incidence d'une décision récente de la Cour suprême du Canada concernant
la constitutionnalité d'une autre commission d'enquête instituée pour examiner
les présumés écarts de conduite de Patricia Starr et de certains
fonctionnaires du gouvernement de l'Ontario. Harry Pelissero, président
du Comité, avait décidé que la question relevait du mandat du Comité et que les
règles permettant de soumettre les questions à l'étude du Comité avaient été
bien suivies. La majorité des membres du Comité ont interjeté appel de cette
décision au président de la Chambre, qui a confirmé le jour même la décision du
président du Comité.
Pendant
la session, deux projets de loi d'initiative parlementaire ont été adoptés. Le
projet de loi C-167, Loi sur le Marché des produits alimentaires de
l'Ontario, parrainé par Norman Sterling, éliminait le monopole du
Marché des produits alimentaires de l'Ontario permettant au Marché d'exploiter
un marché de gros dans les municipalités de Peel, York et Toronto
Métropolitain. M. Sterling avait déposé ce projet de loi à la Chambre à la
demande du Comité permanent des organismes gouvernementaux, qu'il présidait. Le
projet de loi 115, Loi modifiant la Loi sur la représentation électorale,
parrainé par Keith Macdonald, a modifié le nom du district électoral de
Prince Edward-Lennox en Prince Edward-Lennox-South Hastings.
Comités
Le
Comité spécial de l'éducation, présidé par Sterling Campbell, a déposé
son quatrième rapport sur les écoles maternelles. Le Comité a entre autres
recommandé une plus grande coordination entre les ministères chargés de fournir
des soins et des services éducatifs aux jeunes enfants. Le Comité a recommandé
que la formation donnée aux enseignants et aux puéricultrices soit examinée et
que l'on offre davantage de cours spécialisés sur les soins des enfants et
l'éducation des jeunes enfants.
Le
Comité permanent du développement des ressources, présidé par Floyd Laughren,
a étudié un projet de loi d'initiative parlementaire intitulé Loi sur la
Commission des pistes de loisirs de l'est et du centre de l'Ontario. Après
deux jours de travaux, le Comité a rendu compte du projet de loi à la Chambre
sans modification.
Pendant
la dernière semaine de la session, le Comité permanent des budgets, présidé par
George McCague, a donné la liste de la deuxième série de ministères à
examiner. Mais le déclenchement des élections générales a provoqué l'annulation
des examens prévus par le Comité.
Le
président du Comité permanent des organismes gouvernementaux a déposé à la
Chambre le rapport du Comité sur l'examen de la Commission des droits de la
personne de l'Ontario. La Chambre avait ordonné cet examen en juillet 1989,
après des rapports faisant état de présumées irrégularités en matière de
dotation. Même si le Comité n'a pas constaté d'irrégularités de ce genre, il a
recommandé de renforcer la Commission et de la rendre plus efficace. Le Comité
a également déposé auprès du greffier de l'Assemblée son 17e rapport
sur les divers organismes, offices et commissions examinés depuis le 16e rapport.
Le dernier rapport contient les constatations du Comité au sujet de la
Commission des relations de travail dans les collèges, de la Commission de
révision des placements sous garde, de la Commission ontarienne de libération
conditionnelle, de la Commission d'appel du régime d'aide aux étudiants de
l'Ontario, de la Société ontarienne de formation, et des comités consultatifs
provinciaux sur les apprentis et les corps de métiers.
Le
Comité permanent des comptes publics, présidé par Ed Philip, a déposé
deux rapports. Le premier examinait la partie du rapport de 1989 du
vérificateur provincial qui portait sur la vérification du système de
classification du personnel du Secrétariat des ressources humaines du Comité de
gestion du gouvernement. Le Comité avait demandé des rapports d'étape sur les
nouveaux systèmes de classification proposés et formulé des recommandations au
sujet du système de règlement des griefs. Le deuxième rapport examinait les
lacunes notées dans les systèmes d'enregistrement des véhicules et des permis
de conduire du ministère des Transports, dont il était également question dans
le rapport annuel de 1989. Le Comité a présenté des recommandations sur les contrôles
de sécurité, sur les moyens d'accélérer l'étude des dossiers et sur
l'évaluation proposée par le Ministère du nouveau système de permis de
conduire. Le rapport indiquait également les modifications proposées par le
vérificateur provincial au sujet de la vérification des organismes
gouvernementaux. Ces changements nécessiteraient des modifications à la Loi
sur la vérification des comptes publics afin que le vérificateur puisse
élargir la vérification d'optimisation des ressources et que le bureau puisse
confier des travaux de vérification financière à des experts-conseils externes.
Le
Comité spécial des affaires constitutionnelles et gouvernementales, présidé par
Allan Furlong, a été autorisé à examiner l'accord constitutionnel signé
à Ottawa le 9 juin 1990. Il a recommandé que la province continue de promouvoir
une réforme significative du Sénat, qu'elle poursuive ses efforts en vue de
régler les questions relatives aux autochtones et que l'Assemblée ratifie
l'Accord constitutionnel de 1990. Le Comité a réaffirmé la recommandation
contenue dans le rapport de 1988 du Comité spécial sur la réforme
constitutionnelle d'inclure le patrimoine multiculturel, les droits des
autochtones et les droits en matière l'égalité des sexes dont il est question
dans la Charte des droits et libertés dans une résolution d'accompagnement sur
les caractéristiques fondamentales du Canada qui accompagnerait l'Accord.
Le
Comité permanent des affaires gouvernementales, présidé par Harry Pelissero,
a examiné le projet de loi 114, Loi portant modification de la Société des
loteries de l'Ontario. Ce projet de loi permet d'affecter les profits
réalisés par la Société des loteries de l'Ontario à des programmes
gouvernementaux consacrés à la protection de l'environnement. Le Comité en a
rendu compte à la Chambre. Le projet de loi a été adopté en troisième lecture
et a reçu la sanction royale.
Le
Comité permanent de l'administration de la justice, présidé par Robert
Chiarelli, a tenu en mai et en juin de vastes audiences publiques sur le projet
de loi 107, Loi portant révision de la Loi sur la police et modifiant des
lois relatives aux services policiers. Le projet de loi a été renvoyé au
Comité le 17 mai, peu de temps après qu'un agent de la police du Toronto
Métropolitain eut présumément abattu un jeune Noir. Afin de permettre une large
discussion des services policiers et des relations communautaires et raciales,
le gouvernement a aussi renvoyé au Comité le Rapport du Groupe de travail
sur les relations raciales et les services policiers. Le Comité a rendu
compte du projet de loi 107 à l'Assemblée avant la date limite du mercredi 20
juin et a proposé des modifications. Le président a déposé en même temps le
rapport du Comité sur les témoignages relatifs aux services de police et aux
relations raciales, qui résumait les points de vue des témoins ayant comparu
devant le Comité.
Le
27 juin, M. Chiarelli présentait le rapport du Comité de l'administration
de la justice sur les autres méthodes de résolution des différends, premier rapport
du genre présenté par un comité législatif, au niveau provincial et au niveau
fédéral. Le Comité n'a trouvé aucun autre exemple de politique gouvernementale
élargie portant sur les autres méthodes de résolution des différends.
Dans
son rapport, le Comité examinait la mesure dans laquelle il faudrait élaborer
et promouvoir dans les politiques publiques ontariennes d'autres méthodes de
résolution des différents, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du système
judiciaire, et présentait des recommandations à ce sujet. Les neuf
recommandations du rapport vont de l'obligation pour la province d'intégrer
d'autres méthodes de résolution des différends dans les nouvelles lois, à
l'utilisation de ces méthodes pour régler la question des revendications des
autochtones. M. Chiarelli a fait remarquer que «la société est
généralement en avance sur les gouvernements à ce propos. L'enquête a démontré
que le public veut que de nouveaux processus et des processus améliorés servent
à régler des conflits, qu'il s'agisse de différends entre voisins ou de
questions d'importance nationale».
Le
Comité extraordinaire sur l'enceinte parlementaire, co-présidé par Hugh
Edighoffer et Herbert Epp, a désigné le cabinet d'architectes Julian
S. Smith, comme conseiller en protection du patrimoine chargé de rédiger
d'ici l'an prochain un plan d'ensemble concernant l'utilisation et la
restauration de l'Édifice du Parlement.
Élections
Le
30 juillet 1990, la 34e législature était dissoute et des élections générales
étaient déclenchées pour le 6 septembre 1990. Au moment de la dissolution de la
Chambre, les partis étaient représentés comme suit : Libéraux, 93;
Néo-démocrates, 18; progressistes-conservateurs, 17; sièges vacants, 2. [Note
de la rédaction : Pour les résultats complets des élections, voir les pages
42-43.]
Tannis Manikel, Greffier de comité, Ontario
Chambre des communes
Le
climat à Ottawa cet été a été plutôt tendu. Nombreux sont ceux qui attendent
avec impatience la rentrée parlementaire du 24 septembre pour mieux mesurer
l'ampleur exacte de l'échec constitutionnel de juin. L'annonce faite le 25
juillet relativement à la formation d'un nouveau «groupe politique» constitué
de députés québécois indépendants, en l'occurrence le Bloc québécois, et l'élection
de Gilles Duceppe dans Laurier-Sainte-Marie sous la bannière de cette
nouvelle alliance, laissent présager un automne houleux à la Chambre des
communes. En outre, beaucoup de questions législatives sont encore en suspens
devant le Sénat, et tout indique que le premier ministre va procéder à de
nouvelles nominations au Sénat dans les prochaines semaines.
Comme
prévu, la fin de la session du printemps a été mouvementée et ponctuée par
l'avalanche habituelle de rapports de comités et d'activités législatives. Les
préoccupations relatives au projet de taxe sur les produits et services ont
continué de monopoliser l'essentiel de la période de questions, l'Accord du lac
Meech se taillant aussi une place fort enviable à ce chapitre, à mesure
qu'approchait l'échéance du 23 juin.
Les
tribunes de la Chambre étaient remplies le 29 mai à l'occasion du vote par
appel nominal sur l'adoption en troisième lecture du projet de loi C-43 sur
l'avortement. Les protestataires ont interrompu le déroulement du vote, obligeant
par deux fois le président à suspendre la procédure. Les manifestants ont été
pris en charge par les agents de sécurité de la Chambre des communes.
Le
lundi 18 juin, les députés et les sénateurs se sont réunis pour entendre Nelson
Mandela, vice-président du Congrès national africain, prendre la parole
devant la Chambre des communes.
Comité spécial chargé de l'examen de la Loi sur le Parlement du Canada
Le
Comité spécial, créé en décembre 1989 pour examiner la Loi sur le Parlement
du Canada ainsi que les responsabilités et le mandat du Bureau de régie
interne, a déposé ses troisième et quatrième rapports les 29 mai et 1er
juin respectivement. Les recommandations du Comité portent sur un certain
nombre de sujets touchant les députés. Le troisième rapport confirme l'autorité
du président en ce qui a trait à l'exécution des mandats de perquisition dans
l'enceinte du Parlement. Les recommandations du quatrième rapport reconnaissent
de nouveaux pouvoirs au Bureau de régie interne, dont principalement « la
compétence exclusive pour déterminer si quelque usage fait par les députés des
sommes d'argent, biens, services ou locaux mis à la disposition de ceux-ci pour
l'exécution de leurs fonctions parlementaires est régulier ». Cette
reconnaissance prévoit qu'aucun acte de procédure criminelle ne peut être fondé
sur l'utilisation faite par un député de ces moyens, à moins que les autorités
n'aient préalablement obtenu une décision du Bureau de régie interne sur la
question. De même, le Comité insiste pour la révision du Manuel des
allocations et services aux députés que doit effectuer le Comité de la
gestion et des services aux députés, tienne compte de certaines de ses
préoccupations et précise, notamment, les principes régissant l'utilisation des
ressources de la Chambre des communes à des fins partisanes.
Les
deux rapports ont été adoptés dès leur dépôt, et le projet de loi C-79, Loi
modifiant la Loi sur le Parlement du Canada, qui s'inspire des
recommandations du Comité, a été adopté en deuxième lecture et renvoyé au Comité
spécial le 27 juin (dernière journée de la session). Le délai accordé au Comité
pour déposer son rapport final a été prolongé au 13 décembre 1990.
Modification de la position des partis
Au
cours de la période qui a précédé et suivi l'échec de l'Accord constitutionnel
du lac Meech, un certain nombre de députés québécois, tant libéraux que
conservateurs, ont traversé le parquet pour siéger comme indépendants. François
Gérin (PC, Mégantic-Compton-Stanstead) a lancé le mouvement le 18 mai 1990,
suivi par Gilbert Chartrand (PC, Verdun-Saint-Paul) et Lucien
Bouchard (PC, Lac-Saint-Jean) le 22 mai, ainsi que par Benoit Tremblay
(PC, Rosemont), Louis Plamondon (PC, Richelieu), Nic LeBlanc (PC,
Longueuil) et Jean Lapierre (Lib., Shefford) le 26 juin. La victoire de Gilles
Duceppe aux élections partielles du 13 août porte le nombre de députés du
Bloc québécois à huit.
Des
élections partielles ont également eu lieu dans la circonscription d'Oshawa le
13 août. Le candidat néo-démocrate, Mike Breaugh, succède à l'ex-chef
néo-démocrate, Ed Broadbent, à ce siège.
Le
siège de York-Nord est toujours vacant. Le 7 juin, le président a annoncé à la
Chambre qu'il avait remis son mandat au directeur général des élections en vue
de l'émission d'un nouveau décret de convocation des électeurs pour cette
circonscription, à la suite de la décision de la Cour suprême de l'Ontario
invalidant l'élection de Maurizio Bevilacqua (Libéral).
Christine Trauttmansdorff, Greffier à la procédure, Chambre des communes
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