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Conférence
régionale de l'APC en Alberta
La
conférence annuelle de la région canadienne de l'APC a eu lieu à Calgary et à
Edmonton, du 12 au 17 juillet 1989. Y ont assisté plus de 60 législateurs de
différents paliers de gouvernement du Canada, deux députés britanniques, quatre
représentants de l'État du Montana et le président de l'APC, Lawson A.
Weekes, de la Barbade. L'hôte de la conférence était David Carter,
président de l'Assemblée législative de l'Alberta.
L'une des
séances les plus intéressantes a porté sur la politique des Parcs nationaux.
Les conférenciers invités étaient Sandy Davis, directeur régional du
Service canadien des parcs, et Brian Evans, député provincial de
Banff-Cochrane. Les deux invités ont exposé combien il est difficile de prendre
des décisions pour assurer un juste équilibre entre le développement et la
conservation. Art Webster, ministre du Tourisme du Yukon, a préconisé
« un développement défini, soigneusement contrôlé ». S'il faut
choisir, il préfère « pécher par excès de conservation ». Un collègue
du Yukon, Bill Brewster, a plutôt fait valoir que le développement
entraînait la création d'emplois et, tout en convenant que l'accès devait être
limité, a indiqué qu'il était inutile de créer des parcs s'il était impossible
au public d'y avoir accès assez facilement. Un autre intervenant, Ed Clark,
député provincial de l'Île-du-Prince-Édouard, a fait valoir qu'il fallait éviter
de généraliser puisque chaque parc avait sa propre histoire et ses problèmes
particuliers.
Une autre
séance a porté sur la rentabilité des mégaprojets énergétiques. Le
sous-ministre de l'Énergie de l'Alberta, Myron Kanik, a rappelé
l'existence des réserves de pétrole lourd enfouies dans les sables bitumineux.
Un facteur important qui intervient dans leur exploitation est le prix du
pétrole, puisque ces importantes réserves sont très coûteuses à commercialiser.
D'une façon générale, pour lui, le lancement de mégaprojets de ce genre
constitue un bon investissement à long terme et les gouvernements devraient les
envisager sous cet aspect tout étant disposés à en partager les risques comme
les avantages. Rod Gardner, député provincial de la Saskatchewan, a
donné deux exemples de projets énergétiques viables dans sa province en
rappelant l'importance de ces grands projets pour les petites entreprises. Bill
Blaikie, député à la Chambre des communes, a soutenu que les mégaprojets
devaient répondre à des critères à la fois économiques et non économiques. Les
projets inaugurés à des fins purement politiques et qui ne tiennent pas compte
de l'environnement, risquent de paraître suspects aux yeux du public. Enfin, il
a suggéré que le concept du « mégaprojet » devrait être élargi à
d'autres initiatives, comme l'amélioration du service ferroviaire voyageurs,
qui auraient les mêmes retombées économiques que les mégaprojets énergétiques.
Le
premier vice-président de la Société Nova, Bruce Simpson, a abordé un
autre aspect de la politique énergétique. Le conférencier a fait le point sur
la situation des gazoducs au Canada et aux États-Unis et sur les perspectives
d'autosuffisance présentes et futures. Un porte-parole de Terre-Neuve, Tom
Lush, a placé le tableau plutôt favorable que présente le gaz naturel
contre les perspectives moins encourageantes du pétrole brut, surtout pour ce
qui est du projet Hibernia, au large des côtes de Terre-Neuve. Le représentant
du Nouveau-Brunswick, Frank Branch, a rappelé qu'il était temps que les
provinces Maritimes bénéficient enfin du gaz naturel.
Une autre
séance de la conférence a été consacrée à l'abus de l'alcool et des
stupéfiants. Stan Nelson, président de la Commission sur l'abus de
l'alcool et de la drogue, a affirmé que l'usage abusif de ces substances était
plutôt un problème d'ordre social qu'individuel. Il a dit que les gouvernements
avaient le devoir d'intervenir sans aller trop loin cependant. Il a mis en
garde les législateurs contre les solutions rapides et contre les exigences des
groupes les plus bruyants. Il a dit que les provinces devaient collaborer
davantage pour assurer à tous leurs citoyens l'accès à des services qui
n'existent pas dans certaines d'entre elles. Ken Black, de l'Ontario a
rappelé la recommandation du Groupe de travail de la province sur l'abus des
stupéfiants et une députée de la Nouvelle-Écosse, Marie Dechman, a parlé
des problèmes qu'entraînait la consommation de stupéfiants par les détenus et
les populations autochtones.
Autre
point à l'ordre du jour de la conférence : la gestion de l'eau. Alan
Hyland, président de la Commission des ressources naturelles de l'Alberta
et député provincial de Cypress, a rappelé jusqu'à quel point les ressources
hydrauliques de l'Alberta et du Canada étaient sollicitées. Il a conclu en
disant qu'il n'était pas possible de poursuivre un seul objectif en matière de
gestion de l'eau et qu'il fallait plutôt chercher à résoudre les différends en
admettant la polyvalence de la ressource. Edward Helwer, du Manitoba, a
rappelé que sa province était très dépendante des politiques de gestion de
l'eau de ses voisins et qu'il n'existait pas de mécanisme permettant de régler
les conflits entre les provinces. John Mooney, du Nouveau-Brunswick, a dit
que les provinces Atlantiques s'intéressaient moins à la gestion qu'à la
qualité de l'eau et se préoccupaient des risques de pollution.
Les
délégués ont aussi examiné le rôle des gouvernements en matière de gestion des
déchets. Le conférencier invité, Bob Clark, président de la Société de
gestion des déchets spéciaux de l'Alberta, a dressé un tableau de l'historique,
de l'organisation et de la technologie utilisée à la nouvelle usine de
traitement de Swan Hill. Pour Jean Joly, représentant du Québec, les
attentes du public sont grandes en matière de traitement des déchets, mais ce
dernier n'était pas disposé à modifier ses attitudes. Si la mentalité à cet
égard ne change pas, peu de progrès seront accomplis dans ce domaine. Cliff
Serwa, de la Colombie-Britannique, a affirmé que l'absence de gestion des
déchets présentait une menace croissante pour l'environnement et il a rappelé
les recommandations du Groupe de travail sur la gestion des déchets mis sur
pied par la Colombie-Britannique.
Entre les
séances qui se tenaient à Edmonton et à Calgary, les délégués ont eu l'occasion
de visiter Banff, le lac Louise, Red Deer et d'assister à certaines
manifestations du Stampede de Calgary. Fidèles aux traditions d'accueil et
d'hospitalité de l'Ouest canadien, l'hôte albertain et ses collaborateurs ont
remporté n franc succès avec cette conférence.
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