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Nouveau Brunswick
La
première session de la cinquante-et-unième assemblée législative du
Nouveau-Brunswick s'est ouverte le mardi 22 mars 1988 en présence des 58
députés du Parti libéral. Conformément au premier point inscrit à l'ordre des
travaux, les députés ont élu leur président, Frank Branch, un vétéran de
17 ans à l'Assemblée législative.
Pour
la première fois dans l'histoire du Nouveau-Brunswick, le premier ministre Frank
McKenna a choisi de conserver le même siège qu'il occupait à titre de chef
de l'Opposition loyale de Sa Majesté, à la gauche du président.
Fraîchement
rénovée, la Chambre, qui jusque-là était décorée dans les tons de rouge et
d'or, a été repeinte en vert ; on l'a ornée de papier peint de style
victorien et d'un tapis oriental commandé dans les tons traditionnels de vert
et de gris avec des touches d'ocre pour s'harmoniser avec les fauteuils des
députés récemment remis à neuf et les chandeliers restaurés.
Le
lieutenant-gouverneur, Gilbert Finn, a livré son premier discours du
trône, dans lequel le gouvernement s'engage à amorcer un grand renouveau social
et économique par des projets à long terme plutôt que par l'adoption précipitée
de lois. Le gouvernement promet aussi de passer publiquement au peigne fin tout
changement apporté à l'équilibre des pouvoirs, de garantir l'autonomie de
l'appareil judiciaire, de passer en revue les services de l'ordre provinciaux,
de rendre l'enseignement supérieur plus accessible et de tenir des audiences
publiques sur la Modification constitutionnelle de 1987.
Le
ministre des Finances, Allan Maher, a livré son discours du budget le
mercredi 6 avril 1988. Inscrit sous le signe du changement et de la modération,
ce budget vise à réduire le déficit. Le ministre promet en outre de présenter,
un peu plus tard cette année, une stratégie globale de développement économique.
Les programmes les plus coûteux, c'est-à-dire ceux relatifs à la création
d'emplois et au développement économique, seront financés à même l'augmentation
de l'impôt sur le revenu des particuliers, de la taxe de vente sur les
cigarettes et de l'impôt sur le revenu des sociétés. S'il offre des allégements
fiscaux aux personnes âgées, aux agriculteurs et aux handicapés, le budget
réduit, par ailleurs, les dépenses au chapitre du matériel d'enseignement,
supprime l'aide juridique en matière civile et insiste sur la nécessité de
terminer les travaux de construction des écoles et des hôpitaux actuellement en
chantier plutôt que de lancer de nouveaux projets.
Le
gouvernement a suspendu ses travaux pendant une journée après la lecture des
discours du trône et du budget pour permettre aux partis politiques de bien
faire connaître leur point de vue par l'entremise de médias sans possibilité de
réplique par le gouvernement.
Des
modifications ont été apportées au Règlement pour permettre à la Chambre de
siéger à compter de 14 h 30 le mardi et à compter de 8 h 30
les mercredi, jeudi et vendredi afin que les comités puissent siéger en
après-midi. Un autre changement a été adopté pour permettre aux députés qui ne
sont pas ministres de faire des déclarations d'au plus une minute et demie. Les
députés de l'arrière-ban auront ainsi accès à une autre tribune pour faire
entendre publiquement leur point de vue.
Compte
tenu de l'absence d'opposition, les députés de l'arrière-ban ont adopté pour politique
de ne pas faire connaître à l'avance leurs questions aux ministres. Ils
semblent s'efforcer par ailleurs de ne pas mettre intentionnellement les
ministres dans l'embarras.
Étant
donné que les autres partis politiques n'ont pas de représentant élu à
l'Assemblée législative et doivent suivre les travaux de l'assemblée de la
tribune, le gouvernement a adopté un programme pour rendre le processus
législatif plus ouvert et plus accessible au grand public. Après avoir été
examinés par le Comité des subsides dans l'enceinte de la Chambre, les budgets
de chaque ministère sont renvoyés au Comité permanent des budgets, où des
représentants des partis progressiste-conservateur et néo-démocrate peuvent
faire connaître leur point de vue ou exprimer leurs préoccupations. Par la
suite, les budgets sont de nouveau renvoyés dans l'enceinte de la Chambre,
jusqu'à ce que leur étude soit terminée. Un membre d'office sans droit de vote
fait maintenant partie du Comité permanent de l'administration législative. Le
gouvernement compte également soumettre les projets de loi importants à
l'examen du Comité permanent des modifications législatives.
L'opposition
non officielle peut participer aux travaux du Comité des comptes publics en
présentant des demandes de renseignements écrites ou des exposés. Les
représentants des partis politiques reconnus sont autorisés à prendre des notes
à l'Assemblée législative et à occuper, à cette fin, les sièges normalement
réservés aux représentants de la presse.
Pour
la première fois, le déroulement des travaux dans l'enceinte législative,
depuis la procession du président et les prières jusqu'à l'ajournement, est
télévisé. Une entreprise locale de câblodistribution a installé deux caméras de
télévision à la Chambre pour filmer les débats. Même si la transmission ne peut
se faire en direct, comme c'est le cas à la Chambre des communes, les rubans
sont envoyés par messager aux entreprises de câblodistribution du
Nouveau-Brunswick désireuses d'assurer cette retransmission.
Après
17 jours de séance, seulement dix motions susceptibles d'être débattues ont été
déposées. Par comparaison, après 17 jours de séance en 1987, un total de 57
motions et de 31 projets de lois avaient été déposés. Cette année, seulement 27
projets de lois ont été déposés à la Chambre, dont l'un a été renvoyé au Comité
sur les modifications législatives.
L'automne
dernier, le gouvernement a scindé le ministère de la Justice pour créer un
ministère de la Justice et un ministère du Solliciteur général. Le projet de
loi 16, Loi modifiant la Loi sur le conseil exécutif, actuellement étudié en
comité plénier, énonce les droits et les responsabilités du solliciteur général
et lui transfert les pouvoirs et les responsabilités du ministre de la Justice
en ce qui a trait à la Loi sur l'indemnisation des victimes d'actes criminels,
la Loi sur les coroners, la Loi sur les services correctionnels, la Loi sur la
garde et la détention des adolescents, la Loi sur les véhicules à moteur. Le
projet de loi 11, Loi modifiant la Loi sur le vérificateur général,
actuellement étudiée par le Comité sur les modifications législatives, donne au
vérificateur général le pouvoir d'examiner les livres de la Commission
d'énergie électrique et de la Commission des accidents du travail du
Nouveau-Brunswick, de même que le mandat d'effectuer des vérifications
d'optimisation.
Étant
donné que seulement quelques projets importants sont inscrits au feuilleton et
que les comités terminent leurs travaux de façon méthodique, on s'attend à ce
que la session soit courte et que, plutôt que d'être prorogée, elle soit
ajournée jusqu'à l'automne.
Diane Taylor Myles, Agente de recherche et de planification, Bureau
du greffier, Assemblée législative du Nouveau-Brunswick.
Territoires du Nord-Ouest
L'Assemblée
législative des Territoires du Nord-Ouest a prorogé ses travaux le
18 avril au terme d'une session record de 39 jours sur le budget.
Au
cours de cette session, la plus longue de toute l'histoire de l'assemblée, les
députés ont approuvé le budget du gouvernement de 798,5 millions de
dollars, le transfert de la responsabilité des soins de santé du gouvernement
fédéral au gouvernement des Territoires, ainsi que l'achat de la Northern
Canada Power Commission.
Dans
son discours, le ministre des Finances, Michael Ballantyne, a parlé d'un
budget de compression. « Le contrôle général de toute initiative dans le
cadre d'un nouveau programme ainsi que les efforts de tous les ministères pour
effectuer des économies ont permis d'atteindre cet objectif », a-t-il
indiqué dans son discours.
« Le
gouvernement reconnaît que ce budget ne répond pas à tous les besoins en
matière de capitaux et de programmes. Y répondre est une entreprise colossale
qui demandera du temps et beaucoup plus de fonds du gouvernement
fédéral », a ajouté M. Ballantyne.
En
ouvrant cette deuxième session de la onzième législature, le commissaire John
Parker a reconnu que le budget était le reflet « de choix ardus que
votre gouvernement a dû faire dans un contexte budgétaire difficile ».
« Nous
devons apprendre à vivre raisonnablement près de nos moyens, éviter toute
imposition excessive et continuer à soutenir le secteur privé d'où viendront
les emplois dans l'avenir », de dire le commissaire.
Plusieurs
sujets litigieux ont fait durer le débat sur le budget. Des propositions visant
à réduire les fonds alloués aux étudiants post-secondaires non autochtones et à
élever le nombre d'étudiants par enseignant dans les écoles publiques ont été
rayés du budget du ministère de l'Éducation à cause des objections des députés.
Les
plans annoncés par le ministre des services sociaux Jeannie Marie-Jewell
pour déménager un établissement de 1,7 millions de dollars pour jeunes
délinquants de Yellowknife à sa propre circonscription de Fort Smith ont
soulevé toute une controverse. Malgré l'opposition de plusieurs députés, la
motion du gouvernement en vue de financer ce déménagement a été adoptée.
Au
cours de la discussion sur le transfert des soins de santé, des députés s'en
sont pris à Gordon Wray, ministre du Personnel, à cause des problèmes
que connaissent des employés fédéraux qui ont reçu des offres d'emploi en
retard ou inexactes du gouvernement des Territoires. De nombreuses infirmières
ont également refusé de signer leur convention collective par suite d'une
dispute sur la compétence du syndicat. Et bien qu'il fallût prolonger le délai
fixé pour la signature des offres, la plupart des employés fédéraux finirent
par accepter le transfert.
Après
« des années des négociations », le ministre de l'Énergie, Nellie
Cournoyea, a pu annoncer l'achat de la Northern Canada Power Corporation
par le gouvernement des Territoires au coût des 53 millions de dollars. Au
cours de la session, les députés ont approuvé une motion nommant six membres au
Conseil d'administration de cette société.
Le
gouvernement a été contraint, pour la première fois de son histoire, de déposer
un projet de loi approuvant des crédits provisoires pour la Fonction publique
étant donné que l'étude du budget n'était pas terminée au 1er avril ;
cependant, le budget a fini par être approuvé par l'assemblée.
Au
tout début de la session, les députés ont affirmé qu'ils s'opposaient à
l'Accord du Lac Meech et nommé deux représentants aux audiences qui seront
tenues en Ontario sur cet accord. Ces représentants tenteront de sensibiliser
la population de l'Ontario et de tout le Canada en faisant valoir que « la
décision prise au Lac Meech de ne pas considérer les populations du Yukon et
des Territoires du Nord-Ouest comme des égaux et des partenaires au sein de la
Confédération du Canada est hâtive et déraisonnable ».
L'Assemblée
législative a également approuvé le mandat de son nouveau Comité spécial de
l'économie du Nord. Ce comité sera chargé d'enquêter sur les problèmes et
préoccupations du public touchant la viabilité de l'économie du Nord et l'élaboration
d'une stratégie et d'un plan économiques pour les Territoires du Nord-Ouest. Ce
Comité spécial présentera à l'Assemblée législative des rapports d'étape ainsi
qu'un rapport final pour la session d'automne de 1989.
Installation d'un système braille à l'Assemblée
Un
système associant un logiciel spécial et une imprimante « braille » a
été installé récemment à l'Assemblée législative à l'intention de M. Charlie
Crow, député de Hudson Bay. M. Crow pourra donc recevoir des
exemplaires en braille de la plupart des documents et de la correspondance aux
députés. Le logiciel, appelé Hot Dots, permet au personnel de convertir en
braille tout fichier informatique sur micro-ordinateur. Le logiciel a été
produit par Raised Dot Compating Inc. de Madison (Wisconsin) et l'imprimante
MSBOSS-1 a été fabriquée par VTEK de Santa Monica (Californie). Une lettre
introduite sur ordinateur peut être convertie en moins de dix minutes.
Ann Taylor, Bureau des affaires publiques, Assemblée
législative des Territoires du Nord-Ouest.
Alberta
Les
séances du printemps de la troisième session de la vingt-et-unième législature
de l'Alberta ont débuté le 17 mars 1988 par le discours du
lieutenant-gouverneur, l'honorable Helen Hunley.
Le
discours du budget de 1988-1989 a été présenté le 24 mars par l'honorable Dick
Johnston, Trésorier de la province. Le débat qui a suivi a occupé les 25
jours autorisés en vertu du paragraphe 58 (1) du Règlement de l'assemblée
législative de l'Alberta.
Le
premier projet de loi de la session, le Council on the Status of Person with
Disabilities Act, a été déposé par le premier ministre, l'honorable Donald
Getty le 17 mars. Après avoir franchi l'étape de la troisième lecture
à la Chambre le 13 mai, le projet de loi attend maintenant de recevoir la
sanction royale.
Parmi
les projets de loi d'initiative gouvernementale qui devraient attirer
l'attention, on note le Employment Standards Code, le Labour Relations Code, la
School Act, la Workers' Compensation Amendment Act et la Motor Vehicle
Administration Amendment Act.
Les
deux projets de loi concernant la main-d'oeuvre sont le résultat d'une étude
approfondie de la législation de nombreux pays dans ce domaine, et visent à
répondre aux préoccupations des travailleurs et du patronat. La nouvelle School
Act, si elle est adoptée, remplacera complètement l'ancienne loi en vigueur
depuis des décennies. La Workers' Compensation Amendment Act établit une
nouvelle distinction entre le rôle de tribunal d'appel et les fonctions
administratives de l'actuelle commission. La Motor Vehicle Administration Act
prévoit des peines plus lourdes à l'égard des personnes qui conduisent leur
véhicule en état d'ébriété ou pendant une suspension de leur permis. Le projet
de loi permet également aux tribunaux d'autoriser la mise en fourrière ou
l'immobilisation des véhicules.
La
Interprovincial Lottery Amendment Act, parrainée par le gouvernement, a fait
l'objet d'un débat animé. Ce projet de loi, qui fait suite aux suggestions du
vérificateur général, vise à permettre de conserver les recettes de la loterie
hors du General Revenue Fund de la province.
Un
nombre record de projets de loi d'initiative parlementaire ont été déposés,
dont 29 sont parrainés par des députés de l'opposition et 9 par des députés
gouvernementaux. De plus, 55 motions autres que celles du gouvernement ont été
inscrites au Feuilleton.
La
période de questions a engendré plusieurs situations complexes pour le
président. A de nombreuses reprises, le président s'est dit préoccupé du
caractère répétitif des questions, mais il a préféré lancer un avertissement
plutôt que de rendre une décision officielle. Un deuxième problème concernait
l'admissibilité des questions visant les projets de loi à l'étude. Le président
a exprimé des doutes quant à savoir si la période de questions constitue la
tribune appropriée pour discuter des projets de loi qui arrive à l'étape de la
deuxième lecture. Le président a décidé que les questions sont admissibles
pourvu que le débat en deuxième lecture du projet de loi concerné n'ait pas
encore commencé. En outre, les questions devront se limiter à la politique
générale du gouvernement, de manière à éviter l'examen article par article, qui
est réservé au Comité plénier.
A
la suite de la décision de la Cour suprême du Canada dans l'affaire Mercure, le
gouvernement a annoncé son intention de s'occuper officiellement, par voie
législative, de la question du français en Alberta au cours de la session
actuelle. Le premier ministre a déclaré au cours de la période de questions du
17 mai qu'un projet de loi protégera les droits des Franco-albertains sans
pour autant modifier le caractère fondamental de l'Alberta. Il a ajouté que le
gouvernement n'acceptera pas le bilinguisme intégral dans la province.
Kathryn Lee Mellen, Stagiaire, Assemblée législative de l'Alberta.
Colombie-Britannique
C'est
une question de privilège qui marqué la reprise des travaux de la première
session de la 34e législature le mardi 23 février
1988 à 14 heures. M. Sihota (Esquimalt-Port Renfrew) est, en
effet, revenu sur les déclarations faites précédemment à la Chambre concernant
le projet de construction de l'autoroute Coquihalla et à fait valoir que les
députés auraient délibérément été induits en erreur.
La
question de l'autoroute Coquihalla a filtré dans la plupart des débats de la
Chambre et du Comité permanent des comptes publics depuis le 23 février de
cette année.
Discours du trône
Le
lieutenant-gouverneur Robert Gordon Rogers a prorogé les travaux de
l'Assemblée législative le vendredi 11 mars 1988. Dans le discours prononcé à
cette occasion, il a passé en revue les réalisations du gouvernement au cours
de la première session.
La
deuxième session de la 34e législature a commencé le
mardi 15 mars 1988 avec la lecture du discours du trône. Il y a été
question de la restructuration de l'appareil gouvernemental et, notamment, de
l'adoption d'un « programme de privatisation à la fois réfléchi et
audacieux », « d'un programme de développement régional » pour
accroître la participation de la population au niveau de la communauté et
« d'un plan stratégique à long terme pour la province » ; ainsi
que de la création d'un climat propice aux investissements qui tienne compte
des « économies en pleine croissance des pays de la ceinture du
Pacifique ». Selon le discours, l'objectif consiste pour le gouvernement à
« devenir plus efficace, à rendre compte de son activité de façon plus
systématique et à faire preuve de davantage de modération sur le plan économique ».
Son
Honneur a indiqué que l'Assemblée allait être saisie de divers projets de loi à
caractère commercial visant à resserrer les liens économiques entretenus par la
province avec, en particulier, les États du nord-ouest américain. Il a
également fait état des injustices dont est victime la Colombie- Britannique au
sein de la Confédération canadienne et de l'intention de son gouvernement d'y
remédier. Conscient du coût de plus en plus élevé des soins de santé, le
gouvernement souhaite « lancer un projet pilote mettant l'accent sur la
recherche de nouvelles stratégies, de nouvelles techniques et de nouvelles
façons de dispenser les soins de santé, en particulier aux personnes âgées,
grâce à l'implantation d'un réseau communautaire intégré ». La coordination
gouvernementale d'un programme anti-drogue dans la province, la mise en oeuvre
d'un programme de promotion de la famille et l'adoption d'un programme de
soutien du revenu sont au nombre des autres mesures que le gouvernement entend
prendre au cours de la deuxième session.
Nombre
d'autres mesures seront soumises à l'approbation de l'Assemblée, notamment pour
rendre obligatoire l'inspection sécuritaire des véhicules ; établir un
registre informatisé des donneurs d'organes ; mettre en oeuvre le
programme de décentralisation du gouvernement de façon à améliorer le système
judiciaire « pour qu'il soit mieux adapté, plus accessible, plus efficace
et moins coûteux », assurer le reboisement des régions exploitées et
entériner l'Accord du lac Meech.
Débat sur le budget
Le
jeudi 24 mars 1988, M. B. Couvelier, ministre des
Finances et des Relations avec les entreprises, a déposé devant l'Assemblée
législative le deuxième budget de la 34e législature.
Pour
l'année financière 1988-1989, les recettes fiscales passeront de
6,15 milliards de dollars qu'elles étaient en 1987-1988 à
6,59 milliards de dollars, soit une augmentation de 7,2 % ; les
recettes tirées de l'exploitation des ressources naturelles augmenteront de
3,7 % passant à 1,21 milliard de dollars ; les autres recettes
seront, quant à elles, de l'ordre de 1,208 milliard de dollars -- une
hausse de 20 % ; l'apport des entreprises gouvernementales s'élèvera
à 448 millions de dollars -- une hausse de 1,8 % ; et celui
du gouvernement fédéral à 2,108 milliards de dollars - une hausse de
4,7 %. Le total des recettes devrait atteindre 11,564 milliards de
dollars -- une hausse de 7,4 %. Avec le transfert de
124 millions de dollars au Fonds de stabilisation budgétaire, le
gouvernement disposera de 11,44 milliards de dollars pour satisfaire à ses
besoins financiers en 1988-1989.
Par
comparaison, les dépenses pour l'ensemble des ministères provinciaux
atteindront 10,9734 milliards de dollars et celles de l'Assemblée législative,
16,6 millions de dollars d'après les prévisions ; le service de la
dette publique monopolisera 605 millions de dollars ; les dépenses
imprévues, 50 millions ; les nouveaux programmes,
90 millions ; les crédits pour les terres de la Couronne,
20 millions et les loteries, 80,5 millions. Le total des dépenses
s'élèvera à 11,835 milliards de dollars, soit une augmentation de
6,4 % par rapport à l'année financière 1987-1988. Les emprunts nets du
gouvernement devraient atteindre 191 millions de dollars. Les emprunts
nets des sociétés de la Couronne sont, quant à eux, évalués à 216 millions
de dollars. Le gouvernement envisage d'émettre des obligations d'épargne pour
satisfaire à ses besoins d'emprunt.
Le
ministre des Finances et des Relations avec les entreprises a annoncé la
création de deux nouveaux fonds pour réduire la dette publique, stabiliser le
revenu et contribuer à l'élimination du déficit : le Fonds de
stabilisation budgétaire et le Fonds des retombées de la privatisation.
Selon
le ministre, la création de ces fonds est le meilleur moyen de protéger le
public et le Trésor contre une catastrophe imprévue.
Le
porte-parole de l'opposition en matière de finances, M. David Stupich
(premier député de Nanaïmo), soutient que ce budget ne respecte pas les
promesses pré-électorales du gouvernement et mine encore davantage la confiance
du public.
Comités
Le
vendredi 18 mars 1988, le Comité spécial de sélection a soumis à la
Chambre la liste des membres des dix comités permanents de l'Assemblée
législative. Jamais encore auparavant, un comité de sélection n'avait expédié
cette tâche avec autant de diligence : il ne lui aura fallu que trois
jours à compter de l'ouverture de la session. En Colombie-Britannique, les
comités sont dissous à la fin de chaque session.
Le
même jour, W. B. Strachan, leader du gouvernement à la
Chambre, a proposé que le Comité permanent des forêts et des terres, présidé
par Graham Bruce, se penche sur les contrats de coupe du bois
- question que le comité précédent avait commencé à examiner au cours de
la première session. Des audiences publiques ont déjà eu lieu à Cowichan Bay,
Kamloops, Prince Rupert, Nelson, Prince George, Williams Lake et Vancouver.
Le
22 mars 1988, l'Assemblée législative a renvoyé la question de l'industrie
de la planification et de la consultation financières de la province au Comité
permanent des finances, des sociétés de la Couronne et des services
gouvernementaux, présidé par Bud Smith. Depuis le début du printemps, ce
comité tient ses audiences dans la salle de comité Douglas Fir des édifices du
Parlement. Les mois de mai et juin ont, jusqu'à maintenant, été consacrés à la
réception des mémoires écrits et à l'audition des témoignages des personnes
intéressées à la question. Ici encore, le comité en question poursuit le
travail entrepris par le comité précédent au cours de la première session. Le
Comité doit tenir des audiences publiques à l'extérieur de Victoria dès que la
Chambre aura suspendu ses travaux pour l'été.
Le
mercredi 23 mars 1988, l'Assemblée législative a renvoyé le Builders Lien
Act au Comité permanent du travail, de la justice et des relations
inter-gouvernementales, présidé par Mme Kim Campbell. Après avoir
entendu le point de vue d'Arthur Close, président de la Commission de
réforme du droit de la Colombie-Britannique, et de Bob Ward, avocat d'un
cabinet privé de Vancouver spécialisé en la matière, le Comité a décidé de
tenir des audiences à Victoria en mai et en juin. Il prévoit aussi en tenir à
l'extérieur de Victoria à compter de la fin juin de cette année. En raison de
la dissolution des comités à la prorogation, cette question a été renvoyée au
Comité afin qu'il poursuive l'examen du Builders Lien Act entreprise au cours
de la première session.
Le
lundi 7 mars 1988, le Comité permanent de l'Assemblée législative de
l'Ontario présidé par Herb Epp, est venu à Victoria pour constater
l'état d'avancement des travaux de rénovation et de restauration des édifices
du Parlement entrepris au début des années 70. A cette occasion, les membres de
ce comité se sont entretenus avec Doug Pletsch de la British Columbia
Buildings Corporation, dont les services ont été retenus pour effectuer les
travaux d'entretien et de rénovation sur la recommandation du président ;
avec Allan Hodgson, architecte de Victoria participant aux travaux de
rénovation et spécialiste de l'histoire architecturale des édifices ; avec
différents membres de l'Assemblée législative ; et avec d'autres
fonctionnaires et dignitaires de la Chambre.
Autres questions
Après
le jugement de la Cour suprême sur la question de l'avortement, le sujet de prédilection
lors de la période de questions, de l'adresse en réponse au discours du trône
et du débat sur le budget (en particulier, le débat portant sur le ministère de
la Santé) a été la position adoptée par la province concernant la décision du
gouvernement fédéral. Cette question est revenue sur le tapis à maintes
reprises pendant les travaux du printemps.
L'entente
fédérale de libre-échange a donné lieu à de nombreuses interventions à la
Chambre et, compte tenu de son impact économique sur la province, il faut
s'attendre à ce que chaque député veuille intervenir dans le débat d'ici peu.
Le
gouvernement semble vouloir se départir de certaines responsabilités qui, à son
avis, seraient mieux prises en charge par le secteur privé. A cette fin et dans
la foulée du mouvement de privatisation observé ailleurs au Canada, en
Grande-Bretagne et aux États-Unis, l'Assemblée législative a discuté de la
privatisation de la Direction générale de la distribution de l'Imprimeur de la
reine, de la Division de la voirie du ministère de la Voirie et des Transports
et d'autres composantes d'entreprises appartenant à la province et administrées
par celle-ci.
Craig James, Deuxième greffier adjoint et greffier des
comités, Assemblée législative de Colombie-Britannique.
Ontario
La
session du printemps de l'Assemblée législative de l'Ontario a été le théâtre
de toutes sortes de tactiques procédurières à la suite du dépôt du projet de
loi 113 visant à modifier la Loi sur les jours fériés dans le commerce de
détail. Ce projet de loi permettra aux municipalités d'adopter des règlements
pour autoriser les établissements de commerce au détail à ouvrir ou à fermer
les jours fériés, et à ouvrir le dimanche s'ils sont fermés un autre jour de la
semaine pour des motifs religieux.
Le
mercredi 13 avril, les partis de l'opposition se sont tous ligués pour
retarder la présentation du projet de loi et son étude en première lecture, en
soumettant des pétitions toute la journée ; ils ont recommencé le même
manège le lendemain. La Chambre n'a donc pas pu procéder à la présentation des
projets de loi et à l'appel de l'ordre du jour. C'était la première fois qu'on
avait recours à une telle tactique à l'Assemblée législative de l'Ontario.
Le
lundi suivant, les députés néo-démocrates ont continué à présenter des
pétitions pour empêcher la présentation du projet de loi et son étude en
première lecture. L'histoire s'est répétée les mardi et mercredi. Le mercredi
20 avril à 16 heures, au moment où le trésorier et ministre de l'Économie
devait prononcer son exposé budgétaire à la Chambre, les Néo-démocrates
présentaient toujours des pétitions. Le trésorier, Robert Nixon, a alors
demandé le consentement unanime de la Chambre pour présenter son budget. En
vain. Il a dû finalement se résoudre à déposer le budget et les documents
budgétaires conformément au paragraphe 35 (d) du Règlement, qui stipule
que « les rapports, compte rendus et autres documents devant être déposés
à la Chambre conformément une loi provinciale ou encore à un article du
Règlement ou à une résolution de la Chambre, ou qu'un ministre désire présenter
à la Chambre, peuvent être remis au greffier de la Chambre [...] ». Les
députés de l'opposition ont continué à présenter des pétitions pendant tout le
reste de la journée. C'était la première fois, en Ontario, qu'un budget était
déposé sans que le trésorier n'en fasse lecture à l'Assemblée. De même, la
motion visant à obtenir « que la Chambre approuve l'ensemble de la
politique budgétaire du gouvernement » n'a pu, elle non plus, être adoptée.
La
présentation des pétitions a soudainement pris fin le jeudi à
17 h 10, et on a pu procéder à la « présentation des projets de
loi ». La solliciteur général, Joan Smith, a présenté le projet de
loi en question et proposé son étude en première lecture ; ce sur quoi les
députés ont réclamé la tenue d'un vote par appel nominal. La sonnerie d'appel
s'est fait entendre à compter de 17 h 12 ce jour-là jusqu'à
16 heures le lendemain après-midi. A ce moment-là, le président, Hugh
Edighoffer, s'est levé à la Chambre pour indiquer que des représentants des
trois partis lui avaient fait savoir qu'ils ne seraient pas prêts à voter avant
le lundi 25 avril à 8 h 30. Le président a donc suspendu la
séance, il a été convenu de faire comme si la sonnerie avait retenti pendant toute
la fin de semaine.
Le
lundi 25 avril à 13 h 10, la Chambre a voté sur la présentation
et le projet de loi 113 en première lecture. Elle a ensuite suspendu ses
travaux à 13 h 18, et un nouveau jour de session a commencé à
13 h 30. Pendant tout le temps où la sonnerie d'appel a retenti, il y
a eu en permanence à la Chambre : un président au fauteuil, un greffier au
Bureau, un sergent d'armes et du personnel de sécurité.
Le
Comité permanent du développement social s'est penché sur différentes questions
relatives à l'éducation. Il a terminé son étude du projet de loi 125, Loi
modifiant la Loi sur l'éducation, et de certaines autres lois relatives à
l'éducation, et en a fait rapport à la Chambre, avec amendements. A l'heure
actuelle, le Comité tient des audiences publiques sur le projet de loi 109, Loi
établissant un Conseil scolaire de langue française dans la municipalité
régionale d'Ottawa-Carleton, et en fait l'étude article par article. Il doit se
rendre à Ottawa pour tenir des audiences à ce sujet.
Le
Comité permanent de l'ombudsman procède actuellement à l'examen du rapport
annuel de l'ombudsman et entend déposer son rapport d'ici la fin de la présente
session.
Le
Comité permanent du développement des ressources poursuit son enquête sur les
accidents survenus dans les mines ontariennes. Il a reçu plus de 80 mémoires et
entendu les témoignages de quelque 62 groupes et particuliers. Le Comité a en
outre visité les mines de Hagersville, Goderich, Elliot Lake, Sudbury,
Caledonia, Windsor, Timmins, Balmertown, Hemlo et Manitouwadge. Il devrait
déposer son rapport à la Chambre d'ici la fin de la session.
Le
12 février 1988, le Comité spécial de l'énergie a été créé sous la
présidence de Doug Carrothers. Ce Comité tiendra des audiences pendant
le congé d'été pour enquêter sur l'exploitation d'Hydro-Ontario.
Le
Comité permanent des règlements et projets de loi d'intérêt privé s'est réuni
au cours du congé de Noël pour discuter du processus de réglementation en
Ontario. A cette occasion, il a entendu des exposés d'universitaires, de
spécialistes du processus de réglementation au Parlement du Canada et de
personnes intéressées aux modalités permettant d'aviser la population et de
recueillir ses commentaires. Le Comité compte déposer son rapport sous peu.
Le
Comité permanent des questions financières et économiques s'est réuni en
février pour étudier le sommaire des recommandations formulées à la suite des
consultations précédant le dépôt du budget, et en faire rapport. A l'heure
actuelle, le Comité tient des audiences sur l'Accord de libre-échange et
prévoit terminer l'étude de cette question d'ici juillet.
Le
Comité spécial de l'éducation a été créé le 12 février sous la présidence de Dianne
Poole. Il se penchera sur la philosophie du gouvernement ontarien en
matière d'éducation et sur les objectifs fondamentaux en ce qui a trait à
l'égalité des chances et au plein épanouissement de chaque étudiant. Plus tard,
le Comité entend étudier des aspects précis comme la répartition des élèves par
niveau, l'octroi des diplômes, la division par semestre et les EOCIS (écoles de
l'Ontario -- cycles intermédiaire et supérieur).
En
mars, le Comité permanent de l'Assemblée législative a assisté aux réunions de
la National Conference of State Legislatures, qui avaient lieu à Sacramento, en
Californie. Pendant son séjour là-bas, le Comité en a profité pour se rendre
compte sur place du résultat des travaux de restauration et de rénovation de
l'édifice du State Capitol.
Le
Comité s'est également rendu à Victoria, en Colombie- Britannique, pour
examiner les travaux de restauration de l'édifice du Parlement et se
familiariser avec les règles de fonctionnement de l'Assemblée législative de la
Colombie-Britannique.
Il
a aussi procédé au deuxième examen annuel des services de télédiffusion et évalué
la nécessité d'offrir des services d'interprétation dans les salles de comité
et de traduire les annonces des comités.
Le
Comité a déposé un rapport à la Chambre pour recommander d'interdire la
notification des mesures judiciaires dans l'édifice législatif et dans d'autres
secteurs désignés. Le président du Comité, Herb Epp, a ensuite présenté
en première lecture le projet de loi 112, Loi modifiant la Loi sur l'Assemblée
législative, qui aura pour effet d'officialiser l'interdiction en question.
C'était la première fois qu'un président de comité déposait un projet de loi
pour donner suite aux recommandations de son comité.
A
la fin de mars, le sous-ministre et d'autres hauts fonctionnaires du ministère
des Services gouvernementaux ont témoigné devant le Comité sur les services
postaux offerts aux députés. Le ministre des Services gouvernementaux, Richard
Patten, et le président de l'Assemblée ont comparu pour discuter de la
restauration et de la rénovation de l'édifice législatif et du transfert de la
responsabilité de l'édifice législatif, du ministère des Services
gouvernementaux à la présidence.
Le
Comité s'est penché sur l'utilisation des noms et des couleurs de partis en
période électorale. Warren R. Bailie, directeur général des
élections, a témoigné à ce sujet et doit revenir devant le comité à une date
ultérieure pour en traiter plus à fond. En avril, le Comité a revu ses
obligations en vertu de la Loi de 1987 sur l'accès à l'information et la
protection de la vie privée. Il a entendu le témoignage de Murray Elston,
président du Conseil de gestion du gouvernement, de même que celui du
Commissaire à l'information et à la protection de la vie privée, Sidney
Linden.
Un
Sous-comité des nominations de personnel a été créé afin de collaborer avec le président
et le greffier pour interviewer des candidats au nouveau poste de directeur
administratif des Services à l'Assemblée et formuler une recommandation au
Bureau de régie interne en vue de cette nomination.
Lynn Mellor, Greffier des comités, Assemblée législative de
l'Ontario
Manitoba
Le
8 mars 1988, le gouvernement néo-démocrate d'Howard Pawley a été
défait sur une motion visant à obtenir « que l'Assemblée approuve
l'ensemble de la politique budgétaire du gouvernement ».
Plus
précisément, c'est sur un amendement de défiance proposé par l'opposition à
l'égard de cette motion que le gouvernement a été battu. L'amendement en
question a été adopté par un vote nominatif de 28 contre 27 lorsque que
l'ancien président James Walding s'est rangé du côté de l'opposition
pour renverser le gouvernement.
Le
lendemain, le premier ministre a annoncé que le lieutenant-gouverneur avait
dissous l'Assemblée législative et que des élections auraient lieu le
26 avril 1988. Vingt-cinq conservateurs, 20 libéraux et 12 néo-démocrates
ont été élus à la suite de ce scrutin (voir p. 54 de ce numéro pour plus de
détails).
Le
9 mai, le 19e premier ministre du Manitoba, Gary
Filmon, et les 15 membres de son cabinet ont été assermentés par le
lieutenant- gouverneur George Johnson dans la rotonde principale de
l'édifice législatif, aux portes mêmes de l'enceinte législative. Le président
désigné est Denis C. Rocan, député de Turtle Mountain élu pour la
première fois en 1986.
W.H. Remnant, Greffier, Assemblée législative du Manitoba.
Yukon
La
cinquième session de la vingt-sixième assemblée législative s'est ouverte à
Dawson le 23 mars 1988. Les séances du 23 et du 24 mars ont eu lieu à
l'ancien édifice de l'administration territoriale, dans les chambres que les
conseils du Yukon ont utilisées entre le début du siècle et 1953, année où la
capitale s'est transportée de Dawson à Whitehorse. La dernière fois que
l'Assemblée y avait siégé, c'était en juin 1977, pendant une journée, pour
célébrer le 60e anniversaire de Dawson.
Dans
le discours du trône, prononcé par le commissaire Ken McKinnon, le
gouvernement a fait le bilan de l'économie du Yukon durant son mandat (taux de
rendement le plus élevé au Canada pendant trois années d'affilée), puis il a
déclaré: «Nous ne devons pas nous laisser gâter par la prospérité actuelle.
Nous devons relever le défi et maintenir cette prospérité. Nous devons
continuer à diversifier et à renforcer notre économie. Nous devons planifier un
rythme de croissance soutenable et une plus grande autonomie. Et nous devons
utiliser les nouveaux moyens économiques dont nous disposons pour continuer à
édifier une société plus juste et plus équitable.»
Pour
l'essentiel, le reste du discours du trône mettait en relief les mesures que le
gouvernement entend prendre pour atteindre les objectifs qu'il s'est fixés. Il
déposera notamment une stratégie économique prévoyant la participation du
public appelé Yukon 2000; il donnera suite à bon nombre des idées contenues
dans cette stratégie, maintiendra les programmes de soutien économique
existants et en créera de nouveaux, axera son effort sur le développement
communautaire dans les domaines de l'enseignement, de la formation, de la garde
d'enfants et de l'habitation, ouvrira le nouveau collège du Yukon et présentera
un projet de loi visant à garantir la participation du public au fonctionnement
de ce collège.
Le
discours du trône a aussi traité des revendications territoriales des
autochtones et de l'évolution du dossier constitutionnel. La question des
revendications territoriales a été décrite comme étant «la question publique la
plus urgente que le Yukon ait à régler» et le gouvernement adéclaré: «Nous
sommes convaincus que des progrès importants seront réalisés cette année.»
Pour
ce qui est de l'évolution du dossier constitutionnel et de l'Accord du lac
Meech, «nous ne pouvons pas compter sur le Sud pour protéger nos intérêts»; et
le gouvernement s'est engagé à continuer de «nous opposer aux articles de
l'Accord qui sapent ce que nous du Nord avons accompli et ce que nous espérons
réaliser».
Le
28 mars, le leader du gouvernement, l'hon. Tony Penikett, a
présenté à l'Assemblée le budget d'exploitation de 1988-1989. Dans son exposé
budgétaire, M. Penikett a fait valoir qu'une prudente gestion financière
en était le fil conducteur; il a fait remarquer que son budget était équilibré,
qu'aucune hausse d'impôt n'était nécessaire et que les dépenses totales du
gouvernement (302 millions, y compris les dépenses d'immobilisation et le
budget d'exploitation) étaient légèrement inférieures aux prévisions de
1987-1988.
Le
leader de l'opposition officielle, Willard Phelps, a dit qu'il
s'agissait d'un «budget d'année électorale» proposé par un gouvernement «qui a
perdu le contrôle». Il a critiqué la domination qu'exerce le gouvernement sur
l'économie du Yukon et a déclaré: «Nous assistons à une croissance
gouvernementale débridée; le budget des dépenses n'est pas réaliste, c'est
l'anarchie dans la gestion et les dépenses, l'ordre du jour est vague, voire
pratiquement inexistant et le gouvernement n'a pas de vision d'avenir pour
cette grande région du Canada qu'est la nôtre.»
Au
cours de la session, 19 projets de loi ont été adoptés, dont cinq étaient liés
au budget. Parmi les principaux, mentionnons le College Act et le Languages
Act. Le College Act concerne la création d'un conseil d'administration du
Collège du Yukon chargé de contrôler le fonctionnement quotidien du collège «en
toute indépendance». Sont assurés d'une représentation à ce conseil les comités
de campus communautaires (qui conseillent les campus locaux sur les cours et
programmes à offrir dans les localités extérieures à Whitehorse), les bandes
indiennes ainsi que les étudiants et le personnel du Collège du Yukon.
Le
Languages Act a été présenté vers la fin de la session, après qu'eut été
conclu, le 28 avril, un accord entre les gouvernements du Canada et du
Yukon sur la protection et la valorisation du français et des langues
autochtones au Yukon. Les principales dispositions de cette loi prévoient que:
1)
L'utilisation de l'anglais, du français ou d'une langue autochtone du Yukon est
un droit à l'Assemblée législative du Yukon et dans tout tribunal créé par
cette dernière;
2)
Les lois de l'Assemblée législative du Yukon et les règlements afférents
doivent être imprimés et publiés en anglais et en français, les deux versions
faisant également autorité;
3)
Au Yukon, toute personne a le droit de communiquer avec le siège social ou
l'administration centrale d'une institution de l'Assemblée législative ou du
Yukon et d'en recevoir les services en anglais ou en français; il a le même
droit à l'égard de tout autre bureau d'une telle institution lorsque:
(a)
la demande de communications avec ce bureau et de services de ce bureau aussi
bien en anglais qu'en français est suffisante, ou
(b)
vu la nature de ce bureau, il est raisonnable que les communications et les
services soient tant en anglais qu'en français. [Paragraphe 6(1)]
Parmi
les autres éléments de l'entente des deux gouvernements, mentionnons les
engagements du gouvernement fédéral (1) à affecter 4,25 millions de
dollars sur cinq ans au maintien et à la valorisation des langues autochtones,
(2) à financer entièrement, de manière suivie ou selon les besoins, le
développement, l'amélioration et la mise en oeuvre des droits relatifs à la langue
française et des services en français au Yukon et (3) à soustraire le
gouvernement du Yukon et ses institutions à l'application des dispositions de
la Loi sur les langues officielles.
Certes,
les partis d'opposition appuient l'accord et la législation afférente, mais ils
se préoccupent de deux questions, à savoir l'absence d'engagement de la part du
gouvernement fédéral à financer les services en langue autochtone plus de cinq
ans et la possibilité de voir le paragraphe 6(1) du Languages Act mal interprété
par les tribunaux, de telle sorte que le bilinguisme officiel soit imposé au
Yukon. M. Penikett a répondu qu'il était «absolument convaincu que
l'engagement du gouvernement fédéral à faire valoir les langues autochtones
[...] ne se limitait pas à cinq années seulement; cet engagement [...], nous
a-t-on précisé bien clairement, est un engagement permanent». Au sujet de la
seconde question, il a déclaré: «Nous avons une entente et une loi qui ne
prévoient pas le bilinguisme officiel. Elles ne traitent pas de la question du
statut de la langue et s'attachent surtout aux services offerts aux autochtones
comme aux francophones.»
Il
y a également lieu de signaler qu'un projet de loi d'intérêt public et
d'initiative parlementaire a été adopté, le premier depuis plus de dix ans. Aux
termes de cette loi, intitulée An Act to Amend Highways Act et présentée par Art
Webster, député de Klondike, quiconque jette des ordures sur les routes du
Yukon est passible d'une amende pouvant aller jusqu'à 500 dollars.
Le
17 mai, la Chambre a débattu le rapport de 1988 du Comité permanent des
comptes publics. Au cours des deux semaines d'audiences qu'il a tenues en
janvier, le comité a procédé à un examen minutieux de la gestion des projets
d'immobilisation du gouvernement. Il a conclu que, dans bien des cas, ces
projets étaient mal gérés et présentaient d'importantes lacunes.
Au
cours du débat sur la motion d'adoption, le président du comité, Willard
Phelps, a déclaré que l'accent devait être mis sur la planification
préliminaire de tous les projets et que les rôles, les responsabilités et
l'obligation de rendre compte de tous les principaux intervenants devaient être
clairement définis. Il a souligné le désir du comité de voir des améliorations
apportées au système de gestion de projets grâce à souci accru d'économie et
d'efficacité dans l'affectation des deniers publics.
En
réponse aux observations du président du comité et au rapport du comité, les
ministres que la gestion de projet intéresse le plus directement, l'hon. Roger
Kimmerly, ministre des Services gouvernementaux, et l'hon. Piers
McDonald, ministre de l'Éducation, des Services communautaires et des
Transports, ont souscrit à l'orientation principale du rapport, mais ils ont
aussi déclaré qu'ils avaient déjà examiné plusieurs des 17 recommandations du
comité et qu'ils avaient pris des mesures à cet égard.
Le
débat qui a soulevé le plus de passions concernait un programme du gouvernement
britannique visant à rendre obligatoire l'étiquetage des fourrures pour mettre
les consommateurs en garde contre la possibilité qu'elles proviennent d'animaux
chassés à l'aide de pièges; l'Assemblée a été unanime à condamner le programme
en question. Le débat a eu lieu au cours de l'étude d'une motion de Bill
Brewster, député de Kluane, qui disait: «Que la Chambre reconnaisse
l'importance de l'industrie de la fourrure pour l'économie du Yukon et les
modes de vie traditionnels au Yukon et qu'elle presse le gouvernement et le
Parlement du Royaume-Uni d'annuler le projet de programme d'étiquetage des
fourrures, qui pourrait porter gravement atteinte à la survie économique des
trappeurs du Yukon». Dans son allocution, M. Brewster a déclaré:
«l'industrie de la fourrure au Yukon et partout au Canada est attaquée [...]
par un groupe de fanatiques de la conservation.»
Les
députés du gouvernement ont appuyé sans réserve la motion de M. Brewster.
L'hon. Dave Porter, ministre des Ressources renouvelables, a dit
que le ministre britannique responsable du programme «s'unissait aux légions
d'ignorants et que ce faisant, il assure que la vente de ces fourrures sera la
cible directe des attaques des groupes de pression qui avec, leurs belles
annonces télévisées, leurs brochures de l'avenue Madison, leur pharisaïsme,
leurs chandails de grand couturier et leurs chaussures en veau, utilisent des
tactiques de guerre éclair et suppriment des moyens de subsistance, soumettent
nos familles à des tensions indues, rompent les liens qui unissent les
générations et étouffent les cultures des habitants du Nord».
Au
cours de la session, vingt-trois motions de simples députés ont été mises aux
voix. Des quatorze présentées par des députés de l'opposition, huit ont été
adoptées sans modification, cinq ont été adoptées avec modification et une a
été rejetée. Les neuf motions présentées par des députés de la majorité
gouvernementale ont été adoptées sans modification. Deux motions du
gouvernement ont été examinées et adoptées avec modification.
La
cinquième session de la vingt-sixième assemblée législative s'est ajournée le
18 mai, après 32 jours de séance.
Patrick Michael, Greffier, Assemblée législative du Yukon.
Saskatchewan
La
deuxième session de la 21e législature a débuté le 21
mars 1988 avec la lecture du discours du trône par le lieutenant-gouverneur, F. W. Johnson.
Le débat qui a suivi a porté sur la position du gouvernement à l'égard du
libre-échange, sur la diversification, sur les programmes de santé et
d'éducation ainsi que sur la privatisation de certaines sociétés de la Couronne
et services gouvernementaux. Dans le discours du trône, le
lieutenant-gouverneur a signalé la création du ministère de la Participation
publique dont le mandat consiste à coordonner la politique gouvernementale en
matière de perspectives d'investissement de fonds publics dans les sociétés de
la Couronne. Le discours du trône a souligné le 25e anniversaire
du régime d'assurance-maladie de la Saskatchewan et a annoncé la création d'un
groupe de travail ayant pour mandat d'étudier les services de santé et de
préparer un plan à long terme sur la prestation et le financement des soins de
santé.
Le
budget du ministre des Finances, M. Gary Lane, a été déposé
immédiatement après la conclusion du débat sur l'adresse en réponse au discours
du trône.
Une
décision de la Cour suprême rendue en février a eu un fort impact sur cette
session de l'Assemblée. En effet, dans l'affaire Mercure, la Cour suprême a
statué que l'article 110 de la North-West Territories Act de 1891, lequel
prévoyait l'utilisation du français et de l'anglais à l'Assemblée législative
et dans les tribunaux du territoire, est toujours en vigueur.
Ainsi,
toutes les mesures législatives qui ont été adoptées depuis la création de la
Saskatchewan en 1905 sont réputées non valides, n'ayant été promulguées et
publiées qu'en anglais. La Cour a également indiqué que, comme la disposition
concernant la langue n'avait pas été incorporée à la Loi de la Saskatchewan,
l'Assemblée législative provinciale pourrait modifier elle-même l'article de la
loi territoriale.
Le
gouvernement a donné suite à la décision de la Cour en déposant le projet de
loi 2, Loi relative à l'usage du français et de l'anglais en Saskatchewan, qui
a été déposée le 4 avril 1988 par M. Bob Andrew, ministre de
la Justice. Le projet de loi prévoit que toute personne peut utiliser le
français ou l'anglais devant les tribunaux et dans les débats de l'Assemblée
législative. Le projet de loi 2 prévoit en outre que les lois et règlements
peuvent être promulgués, imprimés et publiés en anglais seulement ou en
français et en anglais. Toutes les mesures législatives, comptes rendus et
journaux antérieurs publiés en anglais seulement sont réputés valides. Le
lieutenant-gouverneur en conseil est autorisé à désigner les projets de loi
gouvernementaux qui seront promulgués dans les deux langues ainsi que les
mesures législatives existantes qui seront promulguées de nouveau en anglais et
en français. Les membres de l'Assemblée législative peuvent décider eux-mêmes
de présenter leurs projets de loi en anglais seulement ou en anglais et en
français. Outre les mesures législatives, l'Assemblée législative peut décider
par voie de résolution lesquels, le cas échéant, de ses documents seront
publiés en anglais et en français. Le gouvernement s'est engagé à faire
traduire graduellement certaines mesures législatives en vigueur avant la
décision de la Cour suprême et à promulguer certains nouveaux projets de loi
dans les deux langues dès que la province sera en mesure de le faire.
Bien
que la décision de la Cour et le projet de loi sur la langue qui a été déposé
par la suite aient suscité beaucoup d'intérêt dans les médias, surtout dans les
provinces du centre du pays, le projet de loi lui-même a été adopté par
l'Assemblée avec un minimum de débat et a reçu la sanction royale le
26 avril 1988.
Avant
l'entrée en vigueur de la Loi sur la langue, toute mesure législative devait
être présentée et étudiée dans les deux langues. La première mesure législative
bilingue adoptée par l'Assemblée législative de la Saskatchewan a été un projet
de loi obligeant les professeurs d'université en grève à retourner au travail.
Le projet de loi 3, Loi portant reprise de l'enseignement et des activités
connexes à l'Université de la Saskatchewan, a reçu la sanction royale le
8 avril 1988.
Le
Comité permanent sur les sociétés de la Couronne se réunit régulièrement deux
fois par semaine pour étudier les activités des sociétés de la Couronne. A
l'heure actuelle, le comité consacre le plus clair de son temps à l'étude des
récentes initiatives de privatisation de sociétés de la Couronne. Le Comité des
comptes publics a déposé son rapport le 10 mai pour terminer ses travaux
de la dernière session, mais a dû remettre le début de ses travaux de l'année
en cours en raison d'un retard dans le dépôt des comptes publics de 1986-1987,
présentés le 19 mai 1988, ainsi que du rapport du Vérificateur provincial.
Le Vérificateur provincial a fait savoir au Comité des comptes publics qu'un
manque de ressources l'obligeait à reporter le dépôt de son rapport à la
mi-juin. Normalement, le rapport du comité des comptes publics ainsi que celui
du Vérificateur sont déposés avant la fin de mars.
Le
24 mai 1988, un nouveau régime d'allocations et de services à l'intention
des membres de l'Assemblée législative a été annoncé. En ce qui concerne
l'indemnité de déplacement, le député aura dorénavant droit à 52 déplacements
par année au lieu de 35 entre sa circonscription et la capitale. De plus, il se
verra accorder des privilèges de franchise postale pour quatre envois de
première classe au lieu de 3 par électeur inscrit ainsi que les services d'une
secrétaire de circonscription à plein temps plutôt que d'une secrétaire à temps
partiel. Pour la première fois, une indemnité de départ sera versée aux députés
qui quittent leur siège. De 56 $ et 78 $ par jour qu'elle était,
l'indemnité quotidienne pour chaque jour de présence au cours de la session
passe à 91 $ et 129 $ respectivement pour les circonscriptions de
Regina et les comtés hors de la capitale. Dorénavant, la même indemnité sera
versée pour chaque jour de participation, jusqu'à concurrence de 24 jours, aux
réunions de caucus et autres affaires s'y rapportant pendant les périodes
d'inter-session.
Les
modifications apportées aux indemnités de dépenses ont été autorisées par la
Commission de régie interne. La question de l'augmentation des indemnités ou du
salaire des députés a toutefois été renvoyée à un comité indépendant composé
d'un juge, de l'ancien président de la Commission du blé de la Saskatchewan
ainsi que d'un homme d'affaires bien en vue. Le salaire de base des membres de
l'Assemblée législative de la Saskatchewan n'a pas été relevé depuis 1984.
Gwenn Ronyk, Greffier suppléant , Assemblée législative de la
Saskatchewan.
Chambre des communes
De
nombreux projets de loi ont été adoptés à la Chambre des communes au cours des
derniers mois. Le projet de loi C-113, Loi sur la diversification de l'économie
de l'Ouest canadien, et le projet de loi C-103, Loi organique sur le Canada
atlantique, présentent un intérêt particulier. Ainsi, avec ces deux projets de loi,
les initiatives gouvernementales à l'appui des diverses régions du pays ont été
approuvées par la Chambre le 10 mai dernier.
Deux
projets de loi plus controversés ont été très contestés à toutes les étapes. Il
s'agit des projets de loi sur l'immigration pour lesquels les députés ont été
rappelés à la fin d'août 1987. Les projets de loi C-55 et C-84 ont franchi
toutes les étapes après y avoir été débattus considérablement et après avoir
été étudiés en long et en large par le Sénat également. A la fin de mai 1988,
les deux projets de loi ont été renvoyés à la Chambre pour que celle-ci examine
les modifications du Sénat.
Le
projet de loi C-72, Loi sur les langues officielles, a été soigneusement
examiné par un comité législatif. Après l'audition des témoins, le ministre de
la Justice a proposé un certain nombre de modifications dans l'espoir de
répondre aux préoccupations exprimées par certains députés de la majorité
gouvernementale.
Le
projet de loi sur le libre- échange occupera probablement la Chambre pendant
une période considérable. Avant même qu'il n'ait été présenté, on a invoqué le
Règlement et on a fait valoir qu'il fallait adopter une motion de voies et
moyens pour que soit ordonnée la première lecture. Une motion de voies et
moyens est normalement réputée ordonner la première lecture du projet de loi
qu'elle vise. Cependant, le whip en chef de l'opposition officielle estimait
que la Chambre devait d'abord mettre aux voix la question de l'autorisation de
déposer le projet de loi avant d'examiner la question de l'ordre portant
première lecture. En précisant que ceci ne devait pas être considéré comme un
précédent, le président a accepté de mettre les deux questions aux voix et il a
entrepris de faire d'autres recherches en vue de rendre une décision qui règle
définitivement cette question de procédure.
Lorsque
la motion portant première lecture du projet de loi a été adoptée, la question
habituelle a été posée par la présidence : « Quand le projet de loi
sera-t-il lu pour la deuxième fois ? A la prochaine séance de la
Chambre ? » Le leader néo-démocrate à la Chambre, M. Nelson
Riis, a alors prononcé une longue allocution, en se fondant sur des
précédents de 1876, 1878 et 1879, pour montrer que la Chambre devait également
mettre cette question aux voix. Cependant, le président a signalé que cette
pratique n'avait pas été utilisée au cours des cent dernières années et qu'il
fallait considérer cette procédure comme l'avis officiel annonçant
l'inscription du projet de loi à l'ordre du jour de la Chambre, sous les ordres
émanant du gouvernement.
Comités
Depuis
que des modifications ont été apportées au Règlement en juin 1987, les comités
permanents abordent leur travail avec énormément d'enthousiasme. Ils peuvent
maintenant mener des enquêtes dans des délais raisonnables sur des questions
importantes concernant les ministères dont ils surveillent l'activité.
Par
exemple, le Comité permanent de la santé nationale et du bien-être social, que
préside M. Bruce Halliday, a déposé son premier rapport intitulé
« Boisson, pilules et drogues : Comment diminuer leur consommation au
Canada ». A partir des témoignages de nombreux organismes qui s'occupent
de toxicomanie, le comité a formulé d'importantes recommandations sur la
prévention, le traitement et la réadaptation sociale, les programmes de lutte
contre l'abus de l'alcool et des drogues chez les autochtones, la conduite en
état d'ébriété, l'abus de l'alcool et des drogues au travail et la formation
professionnelle. Le rapport, dans sa conclusion, appuie la création d'un Centre
national de lutte contre l'abus des substances dangereuses, chargé de
sensibiliser le public, de prévenir l'abus des drogues et de favoriser la
recherche. Le gouvernement a présenté sa réponse le 28 mars 1988.
Au
début de l'année, Bob Brisco a déposé l'étude du Comité permanent de
l'environnement et des forêts concernant les déchets hautement radioactifs.
L'illustration de la page couverture montre bien le message que voulait faire
passer le comité en intitulant son rapport « La onzième heure ». Les
membres du comité, qui ont formulé quelque quinze recommandations, ont pressé
le gouvernement de prendre des mesures par l'entremise du ministère de
l'Énergie, des Mines et des Ressources, de la Commission de contrôle de
l'énergie atomique et d'Environnement Canada.
Mlle Aideen
Nicholson a déposé le douzième rapport du Comité des comptes publics au
mois de mai. Pour améliorer le contrôle du Parlement sur le processus
budgétaire, le comité recommandait à la Chambre de créer un Comité du budget pour
examiner le budget des dépenses. Il faisait aussi une observation fondamentale,
à savoir que le gouvernement ne devrait pas considérer une réduction du budget
des dépenses comme une question de défiance.
Mesures d'initiative parlementaire
Le
projet de loi C-204, Loi sur la santé des non-fumeurs, présenté par Lynn
McDonald est l'un des quatre projets de loi qui, depuis l'entrée en vigueur
du nouveau Règlement, ont été renvoyés en comité après la deuxième lecture pour
y être étudiés article par article ; après voir fait l'objet d'un examen
minutieux, il a été renvoyé à la Chambre pour l'étape du rapport et le débat en
troisième lecture. Il a été adopté le 31 mai. Le projet de loi C-273, Loi
sur les droits politiques des fonctionnaires, était toujours à l'étape de
l'étude en comité à la fin de mars. Deux projets de loi ont été rejetés en
deuxième lecture. Le projet de loi C-211, Loi modifiant la Loi sur la
commercialisation du poisson d'eau douce, présenté par M. Dave
Nickerson et le projet de loi C-221, concernant les prix paritaires des
produits agricoles, de M. Lorne Nystrom, ont tous deux été rejetés
après quatre ou cinq heures de débat.
L'an
dernier, quatre motions ont été adoptées : celle de M. Bill Tupper
concernant l'érection d'une statue de la reine Élisabeth II, celle de
M. Gordon Taylor portant création d'un Sénat élu, celle de M. Andrew
Witer visant la proclamation d'un jour commémorant la déclaration des
droits de la personne selon les accords d'Helsinki, et celle de M. Bob
Howie, par laquelle ce dernier a exprimé ses préoccupations au sujet des
objectifs nationaux en matière d'éducation.
Quatre
motions ont été rejetées : celle de M. Neil Young concernant
la création d'une zone dénucléarisée, celle de M. Gus Mitges visant
à protéger les droits de l'enfant à naître, celle de Mlle Aideen
Nicholson portant création d'une commission royale d'enquête sur le crime
organisé et celle de M. Charles Caccia concernant l'érosion du sol.
De nombreuses autres ont été débattues et « étouffées », c'est-à-dire
rayées du Feuilleton.
Nora Lever, Greffier principal et responsable du Bureau des
affaires émanant des députés de la Chambre des communes.
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