Adèle Lessard
Lexique des termes parlementaires en usage en Belgique, en France et au Québec, Assemblée nationale du Québec, 1986, 55 pages.
Le trait particulier de ce lexique est de comparer les termes en usage dans trois parlements francophones. Sa nécessité apparaît évidente dès la première consultation. On constate en effet qu'un même terme désigne parfois des réalités différentes, ou partiellement différentes, d'un parlement à l'autre; par exemple « loi constitutionnelle », « ministre d'État », « projet de loi ». Inversement, des termes différents peuvent désigner
des réalités semblables; par exemple, « trône » et « perchoir »; « imposer la clôture » et « user de la guillotine »; « mort au feuilleton » et « caducité ». On imagine les méprises ou l'étonnement souriant que certains termes n'ont sans doute pas manqué de susciter.
Le lexique renferme aussi des termes qui expriment une réalité propre a chaque système parlementaire; par exemple, « Conseil de la communauté françaises » (Belgique), « Congrès du Parlement » (France), « tiers parti » (Québec).
On trouve cependant plusieurs autres termes portant en général la mention d'un seul pays, pour lesquels aucune comparaison n'a été établie. Or il n'est pas évident que des termes comme « orateur » (Belgique, France), « recueil des notices et portraits » (France), « décision » (Québec), « étude des crédits » (Québec), « projet de loi d'intérêt privé » (Québec), n'aient pas d'équivalent dans un autre parlement. De même, on n'oserait croire que les termes « favoritisme » ou « lobby » s'emploient exclusivement au Québec. On aurait souhaité que les auteurs expliquent pourquoi la comparaison n'est pas systématique, surtout dans les cas où l'intuition linguistique ou la connaissance des rouages parlementaires ferait soupçonner un terme correspondant.
Ces lacunes mises à part, le contenu du lexique représente l'essentiel de l'activité parlementaire. Par ailleurs, la présentation matérielle et l'arrangement des données sont excellents.
Le lexique compte 372 entrées présentées dans l'ordre alphabétique. Il est suivi d'un index des termes qui apparaissent dans le corps du texte. Les entrées sont accompagnées de définitions claires et concises. Dans chaque cas, on indique le (les) pays où le terme et sa (ses) signification(s) sont en usage. Les définitions sont fréquemment suivies de notes explicatives pertinentes et de renvois. De fait, la publication constitue un vocabulaire plutôt qu'un lexique, étant donné qu'elle comporte des définitions. On signale de plus la synonymie, les niveaux de langue et les emplois fautifs. Ce dernier trait confère au lexique un caractère normatif. On remarque aussi que certaines entrées et termes de l'index sont entre guillemets. Le sens de ceux-ci n'est pas toujours le même; il varie, par exemple, dans le cas de « trombinoscope », « simple député », « Haute assemblée » et « redistribution des sièges ». On aurait eu intérêt à ce que les auteurs le précisent.
La publication de ce lexique est le résultat d'une collaboration interparlementaire. Les auteurs, Jean Pierre Bloch (Paris), Claude Remy (Bruxelles) et Gaston Deschênes (Québec), sont membres du service des études et de la documentation de leur parlement respectif. Il est à espérer que la collaboration s'étendra à d'autres parlements où le français est langue officielle.
Adèle Lessard Université d'Ottawa
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