Suzanne Verville
Orateurs de l'Assemblée
législative de la province du Nouveau-Brunswick, 1786-1985, Assemblée
législative, Fredericton (N.B.), 1985, 72 pages.
L'avant propos du recueil de biographies cite un extrait des
Débats de l'Assemblée législative du Nouveau-Brunswick (16 février 1939) qui fait
référence à une déclaration de l'ancien Orateur E.C. Squires, lequel décrivait
en quoi consistait cette fonction : L'Orateur doit agir avec justice, équité et
impartialité. Ses décisions ne peuvent être mises en question, sauf par un vote
de la Chambre.
Malheureusement, ces biographies nous fournissent très peu d'information
sur la carrière de ces hommes qui occupèrent, incidemment, le poste d'Orateur
si ce n'est quelques citations tirées des journaux de l'époque.
Ainsi, l'honorable Amos Botsford, premier Orateur de l'Assemblée
législative du Nouveau-Brunswick, a exercé cette fonction durant 26
années consécutives, soit du 3 janvier 1786 au 7 mars 1812. Son fils, William,
et son petit-fils Bliss Botsford lui succédèrent. Hélas, leurs carrières comme
Orateur demeurent inexplorées ...
Quant à James Edward Lynott, l'ouvrage cite un extrait de l'éditorial du
journal The Gleaner daté du 8 janvier 1890 qui écrit qu'en tant qu'Orateur de
la Chambre, il agissait avec courtoisie et impartialité et ses décisions n'ont
jamais été mises en question. Toutefois, on ne rapporte aucun événement
illustrant cette déclaration ou ayant marqué sa carrière. Il en est ainsi pour
l'honorable George Johnson Clarke au sujet duquel on cite un extrait de
l'édition du 27 février 1917 du The Gleaner, lequel écrit qu'il a occupé ce
poste avec dignité et s'est gagné la confiance et le respect des députés des
deux côtés de la Chambre.
Néanmoins, une carrière qui semble avoir été très intéressante est celle
de Frederick Charles Squires. En effet, au cours de la session de 1926, il est
désigné Orateur suppléant de la Chambre puis, le 12 février 1931, il devient
Orateur et ce, jusqu'au 4 avril 1935. Le 5 mars 1936, il est choisi leader
parlementaire de l'opposition puis, plus tard, il devient chef du Parti
conservateur. En 1953, il est nommé greffier de l'Assemblée législative du
Nouveau-Brunswick et greffier en matière de loi. Il exerce ces fonctions
jusqu'en 1959. Le Telegraph Journal du 17 décembre 1960 le qualifie comme ayant
acquis la réputation d'être un expert de premier plan au Nouveau-Brunswick.
Évidemment, ce livre n'est pas particulièrement destiné à ceux et celles
qui s'intéressent à l'évolution de la procédure parlementaire au
Nouveau-Brunswick ou au Canada, puisqu'il ne traite pas de façon exhaustive du
mandat et des responsabilités de ces hommes qui occupèrent la fonction
d'Orateur, sauf quelques extraits de journaux y faisant référence et cités à
l'occasion. Ce recueil, qui retrace les grandes activités de leurs vies
respectives, se veut plutôt une sorte de curriculum vitae de ces personnages.
Ainsi, il serait sans aucun doute un ouvrage de référence très utile pour ceux
et celles qui désirent en savoir davantage sur les grandes étapes de la vie de
ces hommes politiques. Cependant, il y aurait peut-être lieu de traiter plus en
profondeur leurs fonctions et les événements ayant marqué leur carrière en tant
qu'Orateur afin de sortir ces hommes des poussières... Ainsi, il pourrait
s'avérer un instrument de travail des plus appréciés par les personnes œuvrant
dans le domaine de la procédure parlementaire.
Suzanne Verville
Direction des recherches pour le Bureau
Chambre des communes
|