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Séminaire sur la
procédure parlementaire
Le séminaire sur la
procédure parlementaire de 1985 a eu lieu à Ottawa, du 25 au 28 novembre. Chaque assemblée législative y était
représentée par au moins un délégué.
D’anciens députés et des experts de l’extérieur
étaient aussi présents.
La première séance
a porté sur les tribunaux et les législatures à
l’ère de la Charte. Les panélistes étaient Roy
Romanow, ancien procureur général de la Saskatchewan, Donald Smiley, professeur à l’Université York, et Lawrence
Greenspon, avocat à Ottawa. M. Romanow, l’un des
négociateurs de la Charte, a indiqué que certains participants au
processus et lui-même s’étaient rendu compte que la Charte marquait en théorie le passage d’un régime de souveraineté
parlementaire à un régime fondé sur l’intervention
judiciaire. Cependant, il doutait que quiconque ait pu prévoir
jusqu’à quel point cela modifierait les règles
fondamentales de la société.
M. Smiley a
déclaré qu’il était plus favorable à la Charte qu’auparavant. Il a dit y voir un document nationalisateur propre à
contrer les forces balkanisatrices au pays. À son avis, elle
était également plus complète que la charte
américaine, puisqu’elle avait été rédigée
à une époque où les gens étaient plus conscients de
leurs droits. Il partageait cependant l’opinion de M. Romanow selon
laquelle il y avait un revers à la « conscience des
droits ».
M. Greenspon a
affirmé que les tribunaux cherchaient des solutions
« appropriées », compte tenu des circonstances. La
souveraineté parlementaire a subi un contrecoup, mais léger
seulement. La Charte peut s’avérer particulièrement utile
dans les cas où la loi ne tient pas compte de la réalité.
Selon lui, l’affaire des missiles de croisière a eu de
l’importance, parce que la Cour suprême a affirmé sa volonté
de déterminer si le gouvernement peut être responsable devant une
entité autre que le Parlement.
La séance suivante a
porté sur la question très actuelle du choix d’un chef de
parti et fait appel à l’intervention de deux législateurs
de provinces où des congrès à la direction avaient eu lieu
l’année précédente : David McFadden,
député provincial et président du Parti conservateur de
l’Ontario, et Sheila Embury, députée à
l’Assemblée législative de l’Alberta.
George Perlin, professeur à l’Université Queen's, a
parlé de son expérience de l’étude de congrès
à la direction de partis fédéraux.
Fort de son expérience de
la présidence de deux congrès, M. McFadden a dit croire que,
pour un parti, c’est le meilleur moyen pour choisir un chef. (Un article
sur le sujet, écrit par M. McFadden, sera publié dans
l’édition estivale de la Revue). Mme Embury a brossé
un tableau des nombreux facteurs qui contribuent au succès d’un
congrès. Le professeur Perlin a décrit certaines des
fonctions des congrès, mis à part le simple fait de choisir un
chef.
La séance la plus
controversée est sans doute celle qui a porté sur la nouvelle
délimitation des circonscriptions électorales. Le
député Patrick Boyer et deux législateurs
provinciaux, John Newell de la Nouvelle-Écosse et Rick Swenson de la Saskatchewan, ont examiné la question de la représentation selon la
population : Existe-t-elle? En voulons-nous?
M. Boyer a décrit les
récents changements au mode de répartition des sièges
à la Chambre des communes. M. Swenson et M. Newell ont
expliqué ce qui se fait dans leur province. Le
délégué de Terre-Neuve, M. Morgan, a soulevé
la controverse lorsqu’il a fait observer que les changements
proposés au fédéral ne permettaient pas à sa
province d’obtenir de nouveaux sièges, alors que l’ancienne
formule lui en aurait accordé un de plus. M. Boyer a exposé
quelques-unes des raisons qui ont motivé ce changement à la loi
fédérale.
La dernière séance
a porté sur le Parlement et la télévision. Les
panélistes étaient Jack Ellis, député, Conrad Santos,
du Manitoba, et John Warren du Réseau de télévision
parlementaire de Radio-Canada. M. Ellis, membre du Comité
spécial sur la réforme de la Chambre, a présenté brièvement certaines recommandations du rapport sur la
télédiffusion des délibérations des comités.
M. Santos a parlé du problème que peut poser la
télédiffusion, soit la primauté de la forme sur le fond.
La télévision pourrait inciter les gens à vouloir
remplacer le gouvernement parlementaire traditionnel par une démocratie
représentative directe. M. Warren était plutôt
d’avis que la télévision constituerait un
élément positif en resserrant les liens entre les citoyens et
leurs représentants. La discussion qui a suivi a été des
plus intéressantes.
De nouveaux présidents
ont été élus au cours des derniers mois
Au Québec,
Pierre Lorrain est le nouveau président. M. Lorrain, qui est
avocat, a été élu à l’Assemblée
nationale pour la première fois le 2 décembre 1985. Moins de
trois semaines plus tard, le député de Saint-Jean était
élu président, l’ancien président ayant
été défait aux élections générales.
Au Nouveau-Brunswick, le nouveau
président est Charles G. Gallagher. M. Gallagher,
âgé de 60 ans, est né à Centreville, au
Nouveau-Brunswick. Il a étudié au Truro Agricultural College et
obtenu son baccalauréat en sciences du collège MacDonald à
Montréal. Il a été très actif dans le domaine de
l’agriculture pendant trente ans.
Élu une première
fois à l’Assemblée législative en 1970, il a
été réélu en 1974, 1978 et 1982. Il a
été président du Comité des comptes publics, whip,
et ministre de l’Éducation en 1976. Après les
élections de 1982, il est devenu ministre de la Santé, fonction qu’il a occupée jusqu’en 1985. Il remplace
l’ex-président James Tucker, nommé au cabinet du
premier ministre Hatfield.
Nouveau secrétaire
général au Québec
Pierre Duchesne a
été nommé secrétaire général de
l’Assemblée nationale du Québec le 19 décembre
1985. Ce natif de La Malbaie a étudié à Chicoutimi, puis
à l’Université Laval. Il a été notaire de
1967 à 1974, année où il est devenu secrétaire
général adjoint. M. Duchesne a été actif au
sein de nombreuses associations professionnelles et communautaires, notamment la Chambre de commerce, le Club Richelieu, l’Association des greffiers parlementaires du
Canada et l’American Society of Legislative Clerks and Secretaries. Il
était secrétaire général par intérim depuis
le mois d’octobre 1984.
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