| Ontario
| Québec
| Yukon
| Sénat
| Chambre des communes
|
Chambre
des communes
La reprise des travaux à l'automne a été marquée par
les attaques énergiques que l'opposition a dirigées contre le gouvernement et
qui ont porté sur l'effondrement de la Banque commerciale du Canada et sur la
vente de thon avarié.
Dans le premier cas, le ministre des Finances, Michael
Wilson, et le ministre d'État (Finances), Barbara McDougall, ont surmonté lès
attaques concertées de l'opposition, mais ont accepté d'instituer une enquête
judiciaire indépendante, présidée par le juge Willard Estey.
Dans le deuxième cas, le ministre des Pêches, John
Fraser, s'est vu obligé de démissionner pour avoir passé outre aux
recommandations des inspecteurs des pêcheries et autorisé i l'expédition et la
distribution de boites de thon endommagé. M. Fraser a offert sa démission au
moment où l'opposition, multipliant ses critiques, prétendait que le premier
ministre était au courant de cette décision.
Lors d'un autre incident qui s'est produit quelques
jours plus tard, le gouvernement a perdu un second ministre, lorsque M. Marcel
Masse, ministre des Communications, a dit à la Chambre que la GRC enquêtait au
sujet d'une infraction possible à la Loi sur les dépenses d'élections. Assuré
d'être lavé de tout soupçon, il n'en a pas moins remis sa démission, en
attendant les résultats de l'enquête. Après conclusion de l'enquête, M. Masse a
repris ses fonctions ministérielles le 30 novembre.
La réforme parlementaire
Le 9 octobre, le président du conseil privé, Ray
Hnatyshyn, a déposé la réponse du gouvernement aux recommandations contenues
dans le troisième rapport du Comité spécial sur la réforme de la Chambre des
communes. Les réformes proposées par le gouvernement
comprennent : de nouveaux règlements stipulant la nature d'un vote de
confiance; l'octroi de pouvoirs plus étendus aux comités permanents en vue
d'examiner les activités des ministères; l'octroi au président d'un nouveau
pouvoir l'autorisant à suspendre les députés qui enfreignent le Règlement de la
Chambre; la radio télédiffusion des séances de comités; l'autorisation au
Comité mixte permanent des règlements et autres textes réglementaires de
recommander l'annulation des règlements adoptés par le Cabinet.
Le gouvernement a ajouté qu'il accordera aux comités
parlementaires le droit d'examiner la plupart des nominations du gouvernement,
mais qu'il ne leur concédera pas le droit de veto recommandé par le comité.
Création de comités législatifs
Conformément à des recommandations antérieures du
Comité spécial sur la réforme de la Chambre des communes, une nouvelle procédure
a été utilisée au cours de la session d'automne pour l'étude des projets de
lois.
Chaque fois qu'un projet de loi est adopté en seconde
lecture à la Chambre, il est renvoyer à un comité législatif composé de 20
membres dont le président est nommé par le président de la Chambre, John
Bosley, et est choisi parmi les noms figurant sur une liste de députés de tous
les partis, y compris le seul député indépendant de la Chambre des communes, M.
Anthony Roman. Le fonctionnement de ces comités législatifs sera semblable à
celui des comités permanents lorsqu'ils étudient un projet de loi, mais le
comité législatif cessera automatiquement d'exister dès qu'il fera rapport à la
Chambre.
Entre le 19 septembre, date de la création du premier
comité législatif, et le 9 novembre, lorsque la Chambre a pris congé pour une
semaine, plus d'une douzaine de comités législatifs ont été constitués.
Seulement trois
comités n'ont pu faire rapport à la Chambre avant
l'ajournement. Les projets de loi qui ont ainsi fait l'objet d'un rapport sont
: le C 77, modifiant les articles du Code criminel sur les paris mutuels; le C
66, Loi sur la réorganisation de la Corporation de développement du Canada; le
C 64, modifiant la Loi relative aux semences et la Loi sur les graitis du Canada;
et le C 79, Loi sur l'indemnité aux déposants de certaines institutions
financières. Au cours de cette période, les comités permanents étudiaient
encore certaines mesures législatives. Il en est résulté pour les députés une
certaine surcharge de travail, surtout pour ceux des partis d'opposition qui
ont eu du mal à combler tous les sièges des comités. Lorsque débutera la
nouvelle session en 1986, le nouveau régime permettra aux comités permanents
(dont le nombre de membres a été réduit) d'être plus efficaces et de se
concentrer sur d'importantes questions de politique gouvernementale. Les
comités législatifs, selon le comité sur la réforme, répartiront la
responsabilité de l'adoption des mesures législatives à la Chambre entre un
plus grand nombre de personnes.
Tandis que les députés et le personnel essayaient de
se familiariser avec le nouveau régime, il v a eu quelques problèmes et un
certain chevauchement. C'est ainsi qu’a un moment donné, quatre enquêtes
étaient en cours sur J'effondrement de ]a Banque Commerciale : le Comité
permanent des finances, qui avait étudié le Livre vert sur les institutions
financières et un autre comité législatif, qui étudiait le Projet de loi C79
tenaient leurs séances en même temps que le Comité sénatorial des banques et la
Commission d'enquête Estey. De nombreux témoins ont dû répéter 3 ou 4 fois leur
témoignage en passant d'un comité à l'autre.
Travaux des comités
À peu près tous les comités permanents ont été actifs
au cours des derniers mois. Ainsi, le Comité permanent des transports, présidé
par Pat Nowlan, a examiné le document du gouvernement intitulé Aller sans
entraves un guide pour la réforme des
Transports. Le Comité des ressources nationales et des travaux publics, présidé
par Barbara Sparrow, a étudié la possibilité de produire et de distribuer à une
grande échelle, un substitut de l'essence. Le Comité des affaires extérieures
et de la défense nationale a tenu des séances sur le renouvellement proposé de
l'accord NORAD signé en 1958. Le Comité des privilèges et élections a de son
côté étudié un projet de redistribution des sièges à la Chambre des communes.
En octobre, un sous-comité du Comité permanent de la justice et des questions
juridiques a présenté son rapport sur les Droits à l'égalité. Présidé par
Patrick Boyer, le sous-comité a noté qu'au nombre des garanties accordées par
la Charte, l'égalité et l'absence de discrimination (article 15) sont celles
qui toucheront sans doute de plus près la vie quotidienne des Canadiens.
Le rapport du comité, qui a tenu à ce sujet des
audiences dans 12 villes du Canada, porte particulièrement sur 1 les
règlements, les politiques, et les lois du gouvernement fédéral. Il aborde les
grands thèmes plutôt que de s'attaquer à des cas précis d'égalité ou de
discrimination. Il examine ainsi les prestations de maternité et les
prestations pour le soin des enfants, la retraite obligatoire, l'orientation i
sexuelle, l'état matrimonial ou la situation de famille, les femmes et les
forces armées, l'immigration, les invalides, etc. Le rapport comprend 85
recommandations et notamment des modifications à la Loi sur l'assurance
chromage, qui proposent d'accorder aux deux parents les prestations versées à
la naissance d'un enfant. La retraite obligatoire, suivant ce rapport, devrait
être abolie. On v recommande aussi que les lois du gouvernement fédéral soient
rédigées dans un langage non sexiste et on y trouve une foule d'autres
suggestions dans les domaines susmentionnés.
Lignes directrices en matière de conflits d'intérêt Le
9 septembre, le premier ministre Brian Mulroney a déposé à la Chambre un
document énonçant les i nouvelles lignes directrices en matière de conflits
d'intérêt pour les ministres, ainsi qu'un nouveau code de déontologie à
l'intention des députés. Le code à l'usage des députés devra être mis au point
en consultation avec les partis de l'opposition.
Gary Levy
Ontario
Dès la rentrée de la Chambre à la mi-octobre, les
députés ont repris le débat sur le redécoupage des circonscriptions électorales
provinciales. Quant à la tenue des élections municipales, l'Assemblée a
approuvé à la hâte le projet de loi 38, Loi modifiant la loi sur les élections
municipales, juste à temps pour les élections du 12 novembre. Cette loi accorde
le droit de vote à tous les malades d'hôpitaux psychiatriques, à tous les
détenus d'institutions pénales ou correction elles qui n'ont pas été condamnés,
ainsi qu'à tous les juges.
Le premier budget d'un gouvernement libéral ontarien
depuis 42 ans a été présenté à la Chambre le jeudi 24 octobre 1985. Le
trésorier, M. Robert Nixon, fils du dernier premier ministre libéral, Harry C.
Nixon, a promis d'équilibrer la responsabilité sociale et la responsabilité
fiscale. Ses priorités sont la création d'emplois pour les jeunes et la
croissance de J'économie provinciale.
Le budget prévoit une réduction de la croissance
réelle (2,4 p. 100 en 1986), par rapport à la croissance actuelle de 4,5 p.
100. Le nombre annuel moyen des emplois devrait croître de 108 000 en 1986,
portant ainsi le taux de chômage à 7,7 p. 100, par rapport au taux moyen de 8,2
p. 100 en 1985. Le trésorier prévoit que les dépenses provinciales augmenteront
de 7,8 p. 100, pour atteindre 28,99 milliards de dollars, tandis que les
revenus augmenteront de 8,4 p. 100, pour atteindre 27,3 milliards de dollars.
Cela représenterait donc une augmentation du déficit projeté (2,2 milliards de
dollars) par rapport aux dernières prévisions budgétaires de 2,04 milliards de
dollars.
Pour assurer le coût des nouveaux programmes location domiciliaire, soin des enfants,
agriculture, développement du nord de l'Ontario, emploi et formation des
jeunes le trésorier propose d'instituer
un vaste éventail d'augmentations et de réformes fiscales. Mentionnons entre
autres une augmentation de 2 points de l'impôt personnel sur le revenu de
l'Ontario, qui représentera alors 50 p. 100 de l'impôt fédéral de base en 1986
et durant les années suivantes; une surtaxe de 3 p. 100 sur le revenu de base
de l'Ontario au dessus de 5 000 pour un an; une augmentation des taxes sur le
transfert des biens fonciers; et une augmentation de 15 à 151/2 p. 100 de
l'impôt sur le revenu
des sociétés. Le budget contient également un certain
nombre de mesures visant à réduire les dépenses : élimination du Conseil économique
de l'Ontario, transfert de l'Institut d'études pédagogiques de l'Ontario,
prestigieux organisme de recherche indépendant, à ]'Université de Toronto, et
retrait de l'investissement controversé de 650 millions de dollars effectué par
le gouvernement précédent dans la Suncor, accompagné d'une promesse de vendre
les actions dès que ce sera financièrement prudent.
La proposition d'augmenter les taxes sur l'essence et
le carburant a fait l'objet de critiques aussi bien durant le débat sur le
budget que durant les périodes de questions ultérieures. Le fait que les deux
partis de l'opposition ont déclaré qu'ils n'appuieraient pas cette mesure
législative mettra à l'épreuve la solidité de l'accord par lequel les libéraux
et les néo démocrates se sont engagés à ne pas considérer comme des votes de
défiance le rejet de projets de loi relatifs au budget.
Durant le débat sur le budget, le critique du Parti
progressiste conservateur, M. George McCague, a dit que c'était un budget sans
orientation véritable, un budget de demi mesures et de promesses à moitié
tenues, reflétant un gouvernement incertain de la façon dont il pourrait
exercer son autorité précaire. Tout en puisant dans le budget des arguments
pour prouver la bonne gestion économique du gouvernement précédent, M. McCague
a vivement critiqué l'accroissement du déficit et des taxes et a prédit une
diminution de la cote triple A de l'Ontario ainsi qu'une augmentation de la
taxe de vente au détail. M. McCague a conclu ses critiques en présentant une
motion de défiance en douze points.
Le critique du Nouveau parti démocratique, M. Jim
Foulds, a déclaré, quant à lui : Sachez d'emblée que notre parti appuiera le
budget. Il a fait l'éloge du document en admirant son style modeste et honnête
et en le comparant au trésorier lui même, travailleur bien intentionné et
direct... légèrement réformiste et conservateur sur le plan fiscal. Tout en
attribuant les réalisations du budget à l'accord entre les Néo démocrates et
les Libéraux, M. Foulds y a relevé de graves lacunes : 1) insuffisance de
nouveaux emplois directs à l'intention des plus de 25 ans; 2) absence d'une
stratégie économique ou industrielle; 3) absence d'un fonds pour la protection
du milieu; et 4) augmentation insuffisante des prestations du bien être social
(4 p. 100).
Outre les documents budgétaires, M. Nixon a déposé un
document de travail intitulé Reforming the Budget Process où sont examinés le
processus de consultation pré budgétaire, la convention du secret qui a
toujours entouré le budget ainsi que le rôle de l'Assemblée; ce document
propose des réformes en vue d'accroître la participation du public et des
députés. Plus particulièrement, le document propose que le trésorier dépose
chaque automne un bilan annuel des perspectives économiques et fiscales de
l'Ontario. Ce document serait diffusé en de nombreux exemplaires et serait
renvoyé au Comité permanent des affaires économiques et fiscales. Ce nouveau
comité tiendrait des audiences publiques avant l'adoption du budget et ferait
rapport au Parlement. Le nouveau comité serait chargé d'examiner les projets de
loi relatifs au budget et de recommander le niveau global des revenus, des
dépenses et des besoins en liquidités de la province. Il aurait aussi pour
tâche de conseiller l'Assemblée sur la réforme du processus budgétaire. Les
propositions du trésorier semblent correspondre à celles du Comité de la
procédure qui avait recommandé que toutes les prévisions budgétaires soient
renvoyées à un nouveau comité permanent des finances et des affaires économiques.
Les comités Les comités législatifs ont poursuivi leurs travaux en août et en
septembre, Jusqu'à la rentrée parlementaire du 15 octobre. Ils ont tenu compte
des priorités du nouveau gouvernement libéral et de l'accord conclu entre le
premier ministre, M. David Peterson et le chef du Nouveau parti démocratique,
M. Bob Rae.
Le Comité permanent du développement social, présidé
par le néodémocrate Richard Johnston, a longuement étudié le projet de loi 30
visant le financement des programmes des écoles secondaires catholiques
romaines. Le projet de loi, présenté par le ministre de l'Éducation, Sean
Conway, donnait suite à la promesse de J'ancien premier ministre William Davis
d'accorder ce financement. Le Comité du développement social, quant à lui, a
donné suite à la promesse faite par le premier ministre Peterson d'entendre
tous ceux qui désiraient exprimer leur point de vue sur ce projet de loi
controversé. C'est ainsi que du 16 juillet à la mi octobre, le Comité a
consacré 300 heures, du matin au soir et même les weekends, à entendre plus de
450 témoins dans 8 villes de l'Ontario. Quelque 900
mémoires lui ont été communiqués. Ses délibérations à
Toronto ont été radiodiffusées en direct, et intégralement par une société de
câblodistribution. Les audiences se sont poursuivies durant l'automne.
Le Comité permanent de la procédure, des organismes,
des conseils et des commissions, récemment rebaptisé, a tenu au mois d'août,
des audiences sur la télédiffusion des délibérations de l'Assemblée législative
de l'Ontario. Le comité a visité la Chambre des communes à Ottawa et
l'Assemblée législative de la Saskatchewan afin d'étudier leur système de
télédiffusion. Dans son rapport, le comité a recommandé qu'un système de
télédiffusion à la pointe de la technologie et semblable à celui de la
Saskatchewan soit mis sur pied durant la deuxième session, c'est à dire au
début de 1986. Il a également recommandé la modification de son mandat afin
qu'il puisse faire fonction d'organe consultatif chargé des questions liées au
système de télédiffusion. Dès ses premières séances de l'automne, l'Assemblée a
débattu et adopté le rapport du comité.
Le Comité de la procédure s'est également rendu à
Albany (New York), à Washington (D.C.), et a Sacramento (Californie), dans le
cadre de son nouvel ordre de renvoi qui porte sur les procédures régissant les
nominations faites par le Cabinet à des organismes, des conseils, des
commissions et (les sociétés. Par ailleurs, le comité a poursuivi son examen de
la procédure en vigueur à l'Assemblée législative et son étude de la structure
des comités; le 31 octobre, il a déposé un rapport proposant d'importantes
réformes.
Parmi ses nombreuses recommandations, le comité a
proposé que le président soit élu par tous les membres de l'Assemblée et que l'on
procède à un scrutin secret s'il faut choisir entre deux candidats ou plus,
qu'on adopte un calendrier parlementaire, qu'on limite la durée de la sonnerie
signalant un vote, que l'on réforme les comités et le Bureau de la régie
interne et que l'on adopte des règles de base au sujet des questions de
confiance.
Le nouveau Comité spécial de l'énergie a été créé
suite à l'accord libéra I néo démocrate et à la promesse de rétablir l’ancien
Comité spécial chargé de i'Hydro Ontario (19771981). Le comité s'est réuni pour
discuter du coût et de l'avenir de la centrale nucléaire de Darlington.
Le Comité spécial des affaires économiques s'est réuni
durant trois mois pour la première étape de son examen de l'industrie
ontarienne et il s'est plus particulièrement intéressé aux relations
commerciales que le Canada et l'Ontario entretiennent avec les États Unis. Pour
s'acquitter de son mandat, le comité s'est rendu à Ottawa, à Washington, à
Kitchener et à Sault Sainte Marie ainsi qu'à Queen's Park et a entendu 78 mémoires.
Dans son rapport provisoire, déposé au début de novembre, le comité
recommandait de réduire les barrières commerciales internationales à l'aide du
GATT, de lever les barrières interprovinciales au fur et à mesure que seront
réduites les barrières commerciales entre le Canada et les États Unis, et de
faire participer l'Ontario à toute discussion canadoaméricaine sur des
questions touchant sa compétence ou ses intérêts sur le plan commercial. Le
comité a également recommandé l'établissement d'une commission mixte
internationale pour trancher les litiges commerciaux entre le Canada et les
États Unis ainsi que la création d'une maison de l'Ontario à Washington.
Outre ces activités en matière de réforme, trois
autres comités ont continué de s'acquitter des fonctions normales que la
Chambre leur avait assignées. Le Comité permanent de la protection du citoyen,
qui n'est plus un comité spécial, a examiné le rapport annuel du protecteur du
citoyen pour 1985. Le Comité de la procédure a poursuivi son analyse des
activités de certains conseils, organismes et commissions du gouvernement
ontarien.
Le Comité du développement des ressources a commencé
son étude du rapport annuel de la Commission des accidents du travail pour
1984, conformément à la Loi sur les accident du travail. Cette fois ci, le
comité a adopté une approche plutôt originale. Au lieu de ne discuter qu'avec
la commission, les membres du comité ont accepté, pour la première fois,
d'entendre les témoignages d'employeurs et de représentants d'employés. En
outre, le comité a obtenu de la Chambre l'autorisation de fonder ses
recommandations sur les témoignages qu'il a reçus.
Démission du chef de l'opposition
Le 20 août 1985, M. Frank Miller a annoncé qu'il démissionnait
de ses fonctions du chef du Parti progressiste conservateur de l'Ontario. M.
Miller, qui fut élu la première fois en 1971, fut successivement ministre de la
Santé, des Finances et des Ressources naturelles avant de succéder au premier
ministre Bill Davis, en février 1985. Son gouvernement fut passablement ébranlé
par la perte de 20 députés aux élections du 2 mai et fut défait par une motion
de non confiance appuyée conjointement par les Libéraux et le Néo démocrates le
18 juin. Le successeur de M. Miller est M. Larry Grossman qui l'a emporté sur
ses rivaux Dennis Timbrell et Alan Pope au congrès tenu le 16 novembre 1985.
Doug Arnott,
greffier adjoint, Assemblée législative de l'Ontario.
Le Sénat
Les comités du Sénat ont été très actifs au cours des
derniers mois. Le 27 septembre, le Comité de l'énergie et des ressources
naturelles a déposé son rapport provisoire sur la politique énergétique du
Canada. Sous la présidence de M. Earl Hastings, ce comité a fait une révision
poussée de la structure et des arrangements fiscaux de l'industrie pétrolière
nationale et étudié la formulation d'une politique énergétique axée sur
l'intérêt national. Le rapport appuie la déréglementation des prix du pétrole
brut et la suppression progressive de l'impôt sur les revenus du pétrole et du
gaz ainsi que du programme d'encouragement du secteur pétrolier. On y trouve,
en outre, un certain nombre de recommandations sur la conservation et la
substitution des ressources énergétiques, sur les énergies de remplacement et
sur la sécurité énergétique. Le comité a clairement manifesté son appui à la
canadianisation de l'industrie pétrolière,
Le 29 octobre, le gouvernement a déposé sa réponse au
deuxième rapport présenté le 26 juin par le Comité mixte de la politique et
des programmes des langues officielles. Il réitère son engagement à la
promotion du bilinguisme officiel. Conformément aux souhaits du comité, il
annonce que le programme de contestation judiciaire sera maintenu et élargi. Le
gouvernement a accepté la recommandation d'ajouter une clause relative aux
obligations en matière de langues officielles dans tous les contrats où l'on
estime que l'entrepreneur privé rend un service d'ordre public. Toutefois, le
gouvernement a rejeté la recommandation de maintenir au même niveau l'enveloppe
budgétaire pour les programmes de langues officielles. Il a assuré le comité
que lorsqu'il reverra les programmes linguistiques, il accordera la priorité à
l'amélioration de leur qualité et à leur adaptation aux besoins des Canadiens.
Le 6 novembre, le Comité du règlement et de la
procédure, présidé par M. Gil Molgat, a présenté trois rapports portant sur les
changements à la cérémonie de la sanction royale, sur les modifications au
Règlement du Sénat pour utiliser plus judicieusement les genres masculin et
féminin, et sur le pouvoir des comités de demander au gouvernement une réponse
exhaustive à leurs rapports. Au sujet de la sanction royale, le comité a
recommandé de conserver la procédure actuelle, mais de la simplifier en s'inspirant
des principes suivants : que les deux chambres soient représentées, que la
procédure soit publique et que la déclaration de la sanction royale soit, par
la suite, communiquée aux deux chambres. Certains sénateurs n'ont pas approuvé
ce rapport. Le sénateur Henry Hicks a estimé qu'il fallait respecter les
traditions qui ont régi nos travaux depuis plus de cent ans et a trouvé que la
procédure ne devrait pas être abandonnée à la légère. Le débat s'est poursuivi
sur l'adoption du rapport.
Plusieurs comités ont amorcé de nouvelles études. Le
26 septembre, le Comité des finances nationales, présidé par M. Fernand
Leblanc, a été autorisé à étudier l'aide financière que le gouvernement donne à
l'enseignement postsecondaire et à la formation professionnelle. Le 29 octobre,
le Comité des affaires étrangères, présidé par M. George van Roggen, a été
autorisé à étudier la participation du Canada au système financier
international et à ses institutions. Le 29 octobre également, le Comité des
affaires sociales, des sciences et de la technologie, présidé par M. Arthur
Tremblay, a été autorisé à étudier le document sur la formation et l'emploi,
publié par le ministère de l'Emploi et de ]'Immigration.
L'un des ordres de renvoi les plus controversés
portait sur l'étude des activités de l'Office national du film à propos de la
production et de la distribution d'un documentaire sur Billy Bishop, intitulé
The Kid Who Couldn't Miss. La motion d'enquête avait été présentée par Hartland
de Molson qui se demandait si le film devait être distribué par l'ONF à titre
documentaire. Il est honteux, dit il que le gouvernement canadien appuie et
distribue un film documentaire qui porte atteinte à notre réputation nationale
et il est également regrettable que 400 000 dollars des deniers publics aient
servi à ternir l'image d'un de nos héros, sans preuve ou renseignement précis.
Philippe Gigantès s'est opposé à cette enquête, estimant qu'elle pourrait
endommager davantage la réputation de Billy Bishop et nuire au Sénat lui-même.
Pour lui, cette enquête équivaudrait à une censure. Le 8 octobre, la motion a
été adoptée, sur division. L'étude sera entreprise par le sous comité des
affaires des anciens combattants, présidé par Jack Marshall.
Gary O'Brien,
directeur de la Direction des comités du Sénat
Yukon
La première session de la 26e Législature a été
convoquée le 15 juillet. Cette session, de quatre jours, visait à déterminer si
M. Tony Penikett et son gouvernement avaient toujours la confiance de la
Chambre et à conférer au gouvernement le pouvoir temporaire de dépenser, en
attendant qu'un budget complet soit présenté à l'automne.
Avant le discours du Trône, l'assemblée a élu Sam
Johnston au poste de président. M. Johnston, néodémocrate représentant le
district électoral de Campbell, est apparemment le premier autochtone à être
président d'une assemblée législative canadienne. C'est lui qui a dessiné la
robe du président sur laquelle figurent les emblèmes traditionnels de son
héritage Tlingit, ainsi que l'oiseau et la fleur du Yukon, soit le corbeau et
l'épilobe à feuille étroite.
À la suite du discours (lu Trône, (.lui a été bref,
quatre projets de loi ont été déposés. M. Penikett a alors prononce une brève
allocution sur le budget, à la deuxième lecture de l'intérim Supply Appropriation
Act qu'il a qualifié de provisoire, en attendant que le gouvernement prépare un
budget qui reflète sa ligne de pensée et ses intérêts prioritaires, Il a
déclaré que même si aucun chiffre n'était disponible pour les années 1984 et
1985, le taux de chômage s'élevait probablement à 17%, ce qui, selon lui, était
inadmissible. Il a ajouté que le gouvernement avait l'intention de faciliter et
d'accélérer la croissance économique en mettant particulièrement l'accent Sur
la main-d’œuvre locale, sur l'utilisation maximale des matériaux locaux et sur
l'accroissement des chances pour les autochtones du Yukon.
Le lendemain, dans des discours prononcés en réponse
au discours du Trône et à la suite de l'interim Supply Appropriation Act, M.
Willard Phelps, chef de l'opposition officielle, s'en est pris au gouvernement
qui avait, selon lui, créé un climat d'incertitude puisque la population
ignorait quel genre de politiques ou de mesures le nouveau gouvernement allait
adopter. Il a également accusé le gouvernement d'être cachottier, incohérent et
arrogant, et a affirmé que si celui ci avait vraiment souhaité se montrer
ouvert, il n'aurait pas conclu un pacte secret avec le parti libéral.
Dans son discours en réponse au discours du Trône, M.
Roger Coles, chef du parti libéral, a dit que les libéraux qui siégeaient à
J'assemblée feraient tout en leur pouvoir pour aider à faire renaître la
confiance de la population du Yukon et pour répondre à ses attentes. La seule alliance que les
libéraux ont conclue est une alliance avec l'ensemble de la population du
Yukon. Les Libéraux représentent la modération dans cette chambre où sont
représentées les idées tant de l'extrême droite que de l'extrême gauche.
Le seul vote par appel nominal qui ait eu lieu sur une
motion du gouvernement est survenu à la troisième lecture de l’interim Supply
Appropriation Act, lorsque deux députés libéraux ont voté avec le gouvernement.
Trois votes par appel ont eu lieu sur des motions émanant de députés. Dans un
cas, la Chambre a voté à ]'unanimité en faveur de l'adoption d'une motion; une
autre fois les libéraux ont voté avec les députés du gouvernement pour
repousser une motion présentée par M. Phelps; enfin, dans le troisième cas, les
libéraux ont voté avec l'opposition officielle pour rejeter un amendement
proposé par un ministre à une motion émanant d'un député.
Une vieille tradition, qui dans certains cercles était
vénérée, est disparue par suite de l'adoption de la loi dite An Act to Amend
the Liquor Act. En effet, bien qu'il fut interdit de conduire un véhicule en
état d'ébriété, il n'était pas interdit au conducteur ni aux passagers de
consommer des boissons alcoolisées. Le projet de loi a mis fin à cet état de
choses. Dans son deuxième discours, M. Roger Kimmerly, ministre de la justice,
a déclaré qu'il ne faisait aucun doute qu'il était dangereux de conduire en
buvant et qu'aux yeux de la population du Yukon, la chose était inacceptable.
C'est là une restriction à la liberté individuelle, a t il dit, et comme c'est
1 le cas pour toutes les restrictions à la i liberté, on ne peut que déplorer
la chose. Dans ce cas ci, l'attitude du gouvernement est claire : lorsqu'il
faut choisir entre la restriction de la liberté et la sécurité publique, c'est
la seconde qui l'importe. Le quatrième jour, soit le jour de clôture de la
session, l'assemblée a adopté une motion présentée par M. Phelps en vertu du
règlement 28 (motions urgentes), Il s'agissait du renvoi à la Cour suprême des
territoires du Nord Ouest, par le gouvernement (les T.N.O., de la question de
la délimitation de la frontière entre le Yukon et les territoires du Nord Ouest
au large des côtes du nord. Les derniers paragraphes de la motion sont les
suivants :
Considérant que la délimitation de la frontière a
d'importantes répercussions sur l'application des lois territoriales du Yukon
et l'avenir économique du Yukon, la présente assemblée législative est d'avis
que l'hon. David Crombie, ministre des Affaires indiennes et du Nord, devrait
déposer à la Chambre des communes les modifications qui devraient être
apportées à l'annexe de la Loi sur le Yukon, de façon que les frontières
sous-marines entre les deux territoires soient délimitées avec précision et
qu'il soit établi que les lois territoriales du Yukon s'appliquent à la partie
de la mer de Beaufort (lui est contiguë au Yukon.
Dans le discours qu'il a prononcé à l'appui de sa
motion, M. Phelps a déclaré que la nier de Beaufort était l'une de nos régions
les plus importantes, du point de vue du développement économique futur. Il est
essentiel que notre frontière nord soit délimitée de façon que nous puissions
clairement établir notre compétence à l'égard des régions sous-marines et que
soit reconnu notre droit de partager les revenus que pourront produire les
découvertes de gaz et de pétrole qui y seront faites.
À la suite' de l'acceptation des quatre projets de loi
déposés par le gouvernement et adoptés par la Chambre, l'Assemblée législative
a déclaré la session close le 18 juillet. On s'attend à ce qu'elle siège de
nouveau au début de l'automne.
La deuxième session
La deuxième session fut inaugurée le ler octobre par
la lecture du Discours du Trône qui porta sur la nécessité de construire et de
diversifier l'économie du Yukon et sur une gestion ouverte des affaires
publiques : Notre gouvernement se conduira ouvertement et collaborera avec tous
les citoyens du Yukon, où qu'ils soient, afin que notre territoire jouisse
d'une économie saine où les emplois abondent et où les valeurs culturelles sont
respectées. Les citoyens du Yukon pourront se sentir chez eux et en sécurité
sur leur propre territoire.
Mais ce discours n'impressionna pas M. Willard Phelps.
Dans son allocution en réponse au Discours du Trône, il déclara : Ce discours
m'attriste, car le peuple du Yukon mérite mieux. Il prouve bien que les membres
d'en face sont inaptes à diriger le territoire et à formuler de nouvelles
politiques... Ce gouvernement s'est contenté jusqu'ici de poursuivre les
programmes que nous avons nous-mêmes mis en route.
De son côté, M. Roger Coles n'a pas été aussi sévère,
mais il s'est dit déçu de ce que le Discours ne contienne pas plus d'idées
originales : Bien que j'applaudisse à certaines initiatives, je constate que le
nouveau gouvernement est loin de respecter ses promesses électorales.
Au cours de la session, le gouvernement a présenté 39
projets de loi, dont 37 ont été adoptés et sanctionnés. Les deux autres ont été
renvoyés à des comités de la Chambre qui les étudieront avant la reprise des
travaux parlementaires au printemps de 1986. L'un de ces projets de loi, la
Human Rights Act, fera l'objet
d'audiences publiques sur tout le territoire du Yukon.
La plupart des mesures législatives présentées
relevaient de la gestion courante. La plus grande partie des travaux de la
Chambre a porté sur trois projets de loi budgétaires, de même que sur la Yukon
Development Corporation Act et la Loan Guarantee Act, 1985. A l'étape de la
deuxième lecture de la Yukon Corporation Act, qui recevait l'appui de tous les
partis représentés à l'Assemblée législative, le leader du gouvernement, Tony
Penikett, a donné les explications ~, suivantes : Cette loi prévoit la création
d'une société qui fera l'acquisition des actifs actuels de la Commission
d'énergie du nord canadien au Yukon, i et qui, avec la collaboration possible
du secteur privé, veillera à ce que tous les citoyens du Yukon soient alimentés
en électricité selon leurs besoins.
La Loan Guarantee Act, 1985 a été présentée après que M.
Penikett eut annoncé, le 28 octobre dernier, que la société Curragh Resources
avait conclu une entente pour l'achat et la réouverture de l'ancienne mine de
plomb et de zinc Cyprus Anvil située à Faro. Celle-ci avait été fermée en juin
1982, suite à la chute du cours mondial des métaux et aux difficultés
financières de Dome, à qui elle appartenait. Après de longues négociations
entre Dome et Curragh d'une part, et les gouvernements du Yukon, du Canada et
de l'Alaska d'autre part, les modalités de l'acquisition de cette mine par
Curragh ont été arrêtées. De son côté,
le gouvernement du Yukon s'est engagé à acheter 122 propriétés foncières dans
la région de Faro, à garder ouverte et bien entretenue la route de Skagway
Whitehorse et à fournir, au besoin, une contribution incitative de 3 millions
de dollars dans le cadre du programme de récupération des ressources minières
du Yukon. La Loan Guarantee Act, 1985 contenait un autre engagement important
du gouvernement, à savoir la promesse de garantir 85 p. 100 de la ligne de
crédit de 15 millions de dollars que Curragh Resources avait obtenue des
banques Par ailleurs, le gouvernement du
Canada acceptait de cautionner 90 p. 100 des obligations du gouvernement du
Yukon.
Dans sa déclaration ministérielle sur la question, M.
Penikett a dit : Selon moi et de l'avis de ce gouvernement, les ententes qui
viennent d'être conclues sont de toute évidence avantageuses pour le Yukon,
surtout parce qu'elles créeront beaucoup d'emplois. Quand la mine fonctionnera
à plein rendement, plus de 1000 postes seront créés au Yukon, dont 450 sur
l'emplacement même de la mine. Cela signifiera une augmentation de Il p. 100 du
nombre total d'emplois à temps plein qui sont présentement offerts au Yukon...
Aucun autre projet, à ma connaissance, n'aura été plus avantageux pour notre
économie et pour notre population. Bien que le projet de loi et J'entente aient
été approuvés par tous les partis, l'opposition officielle a quand même formulé
des réserves. Elle a mis en doute l'à-propos de considérer cette question comme
urgente (la Chambre n'a eu qu'une journée pour étudier et adopter le projet de
loi ' ) et le degré de participation du gouvernement; elle s'est aussi
inquiétée des conséquences néfastes qui pourraient résulter d'une nouvelle fermeture
de la mine peu de temps après sa réouverture.
Vote prépondérant du président
Au cours de la session, neuf motions ont fait l'objet
d'un vote nominatif. Les députés libéraux ont voté avec le gouvernement à deux
reprises sur des motions qu'on aurait pu considérer comme des motions de
confiance, à l'étape de la troisième lecture de deux projets de loi reliés au
budget. Deux des sept autres votes ont dû être tranchés par le président de
l'Assemblée, M. Sarn Johnston. La première fois, il a voté contre le
gouvernement qui avait parrainé un amendement à une motion présentée par un
député, parce que la Chambre ne s'était pas clairement exprimée; il croyait
donc de son devoir de retenir la motion principale dans sa forme initiale. La
seconde fois, le président de la Chambre a utilisé son vote prépondérant contre
une motion déposée par un député en alléguant qu'il était fondamental que les
décisions importantes soient prises à la majorité des voix.
Le 28 octobre, après que les projets de loi adoptés
par la Chambre eurent tous été sanctionnés, l'Assemblée législative du Yukon a
ajourné ses travaux sine die.
Patrick Michael et
Missy Follwell, Greffier et Greffier adjoint à l'Assemblée
législative du Yukon.
Québec
Trois semaines après avoir été assermenté comme
premier ministre du Québec, M. Pierre Marc Johnson a annoncé la tenue
d'élections pour le 2 décembre 1985.
L'élection du président du PQ au suffrage universel
direct des membres
Le parti québécois a créé un précédent, le 29
septembre 1985, en élisant au suffrage universel direct de ses membres M.
Johnson, président du parti, pour succéder à M. René Lévesque qui avait
démissionné le 20 juin dernier.
Le nouveau président a été élu au premier tour avec
58,5 % des suffrages exprimés. La ministre de la Main d'oeuvre et de la
Sécurité de revenu, Mme Pauline Marois, s'est classée au deuxième rang avec 20
17, des votes. Le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation, M. jean Garon, en a pour sa part obtenu 16,2 17c, l'avocat M.
Guy Bertrand, 2,8 %, Me Francine Lalonde, 1,5 % et M. Luc Gagnon 1,1 %.
La participation à ce nouveau mode d'élection d'un
chef de Parti s'est élevée à 63 17c. Au total, 97 389 péquistes se sont
prévalus de leur droit de vote, sur un total possible de 160 342 (138 157
membres en règle et 22 185 membres éligibles sous condition de renouvellement
de la carte). M. Johnson s'est classé en tête dans toutes les régions et dans
118 des 122 circonscriptions. Certains comtés lui ont accordé plus de trois
votes sur quatre : 78 % dans Roberval, 77 17c dans son propre comté d'Anjou et
76 5, dans le comté de Johnson (ainsi nommé en l'honneur de son père).
Les règles relatives à l'élection du président au
suffrage universel direct ont été arrêtées au 9c Congrès national du Parti québécois,
du 18 au 20 janvier 1985 à Montréal. Elles concernent les procédures
d'élection, le mode de votation, la nomination du président d'élection et les
dépenses du Parti et des candidats.
Le Conseil national du Parti fixe la date de
l'élection à la présidence au suffrage universel direct des membres. Un avis de
90 jours à cet effet est aussitôt adressé au secrétariat de chaque conseil de
comté et de région. Tout membre en règle peut se porter candidat en faisant
signer son bulletin par au moins 250 membres en règle. Entre le 45e et le 7,
jour avant la date du scrutin, le président d'élection organise une assemblée
de candidature dans chacune des 10 régions du Québec, en plus d'une dernière
assemblée publique, le vendredi précédant le scrutin. L'élection a lieu le
dimanche suivant la clôture de la campagne de 90 jours. Sur présentation de
documents d'identification, les membres votent au scrutin secret dans leur
comté de résidence. Les électeurs péquistes avaient 734 bureaux pour voter dans
les 122 comtés du Québec. Le dépouillement et la publication des résultats se
font le jour même du scrutin, sous le contrôle du président de l'élection.
Mode de votation
Est désigné élu au poste de président du Parti le candidat
qui obtient plus de la moitié des suffrages exprimés.
Dans le cas où il v a trois candidatures et où aucune
n'obtient plus de la moitié des voix exprimées lors d'un premier tour de
scrutin, on procède à un deuxième tour de scrutin entre les deux candidats
ayant obtenu le plus de voix.
Dans le cas où il y a plus de trois candidats et où
aucun n'obtient plus de la moitié des suffrages exprimes lors du premier tour
de scrutin, on procède à un deuxième tour de scrutin où seuls les trois
candidats avant obtenu le plus de voix exprimées peuvent se présenter.
Lors de ce deuxième tour on procède à un vote
préférentiel : les membres du parti habilités à voter doivent indiquer un
premier et un deuxième choix; le bulletin doit obligatoirement comporter deux
choix différents pour être valide.
Les candidats et candidates éligibles au 2e tour ont
jusqu'à 48 heures après la fermeture des bureaux de scrutin pour se désister.
Si aucune candidature n'obtient plus de la moitié des
voix exprimées, celle qui a obtenu le moins de voix exprimées est éliminée. Le
2e choix de ceux ou celles qui ont voté pour le candidat éliminé est porté au
compte des deux autres candidats.
Le Président d'élection
Le Conseil national du Parti nomme le président
d'élection et détermine ses responsabilités. Ce président convient avec le
Conseil national de l'allocation des ressources matérielles, financières et
humaines nécessaires à l'élection. Le président veille au respect des statuts
du Parti et des règlements adoptés en vue de l'élection. Il termine son mandat
en présentant au Conseil national un rapport de la campagne électorale à la
présidence.
La présidence de l'élection avait été confiée, le 23
juin 1985, à une militante de la première heure, Mme Francine Jutras,
conseillère municipale de Drummondville et ex membre de l'exécutif national du
Parti québécois.
Dépenses des candidats
Les règles de procédure indiquent que le budget des
dépenses engagées par le Parti à l'élection au suffrage universel de son
président ne doivent pas dépasser 500 000 $ (ou 600 000 $ si un second tour est
nécessaire). Quant au plafond des dépenses des candidats à la présidence, il
est fixé à 400 000 Dans l'éventualité d'un second tour, un supplément de 100
000 $ est alloué pour la dernière semaine des candidats encore en lice.
Yvon Thériault, Service
d'indexation et de bibliographie à l'Assemblée nationale du Québec.
|