Garnet Barlow
Playing The Palace: A Westminster
Collection, textes choisis par James Naughtie, Mainstream Publishing Co., Edinburgh, 1984, 209 pages.
Avant que le Hansard ne devienne le compte rendu
officiel des débats, les propos tenus dans l'enceinte du Parlement britannique
étaient consignés tant bien que mal par des scribes, des correspondants et des
journalistes pour être ensuite reproduits dans des journaux, des lettres, des
quotidiens, des essais et des revues ainsi que sur des placards. Les auteurs de
ces publications sont au nombre des meilleurs écrivains britanniques. Parmi
eux, on trouve les noms de Dickens, Trollope, Johnson et, plus récemment, ceux
de James Fenton du quotidien The New Statesman, Roy Hattersley du journal
The Listener et d'Harry Boardman du Manchester Guardian pour n'en nommer que
quelques-uns. La plupart des passages cités dans l'ouvrage de James Naughtie
sont tirés de ces sources.
L'ouvrage de Naughtie est plus qu'un simple recueil
des meilleurs discours parlementaires heureusement, car les anthologies de ce
genre manquent souvent d'intérêt.
Au lieu de cela, nous sommes invités à observer ce qui
se passe sur le plancher de la Chambre du haut de lit galerie de la presse, et
à prendre connaissance de quelques-uns des meilleurs discours politiques,
auxquels s'ajoutent les commentaires des journalistes de l'époque qui leur
donnent un éclairage tout particulier.
Parmi les exemples récents, il y a le compte rendu du
débat sur les Îles Malouines qui a paru dans The Scotsman le 5 avril 1982,
après que les troupes argentines eurent envahi les Îles Malouines et avant que
la Grande-Bretagne n'ait pris des mesures de représailles. Les discours choisis,
qu'ils s'agissent de ceux d'Elizabeth 1, de Cromwell, de W. Pitt le jeune et de
Disraeli ou de ceux d'Asquith, de David Lloyd George, de Churchill, d'Enoch
Powell, de Michael Foot et de Bernadette Devlin
sont regroupés en dix chapitres (dont les titres sont, au hasard, Wars,
Four Spies, A Government Falls, etc.) qui sont tous précédés d'un court résumé
du contexte historique ou politique dans lequel ils ont été livrés. Parmi ces
pièces de collection, on trouve des extraits passablement animés attribuables à
des députés de moindre renommée. Ainsi, le discours livré par John Bright en
1855 pour s'opposer à la guerre de Crimée est particulièrement passionné, tout
comme les interventions de Lord Byron contre l'adoption d'un projet de loi
visant à imposer la peine capitale aux commerçants reconnus coupables d'avoir
délibérément détruit des machines (N'y a-t-il pas déjà assez de sang sur notre
code pénal, pour que nous n'en rajoutions en nous faisant les juges de nos
semblables?)
L'ensemble constitue une lecture intéressante, en particulier
à une époque comme la nôtre où les grands orateurs se font tout aussi rares que
les bons reportages.
Garnet Barlow
Direction des recherches, pour le bureau
Chambre des communes
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