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Le Sénat
Les comités sénatoriaux ont été très actifs au cours des
mois qui ont précédé l'ajournement du Parlement. Le 26 juin, le sénateur George
van Roggen a déposé le rapport tant attendu du Comité sénatorial des affaires
étrangères sur les relations du Canada avec les pays du Moyen Orient et de
l'Afrique du Nord. Le rapport traite de questions telles que les activités
canadiennes de maintien de la paix au Moyen Orient:, le commerce, la
représentation canadienne auprès des pays arabes. Le comité a formulé certaines
recommandations visant Jérusalem, les Hauteurs du Golan, le Liban et la
position du Canada vis à vis de l’OLP. L'une des phrases du rapport, à l'effet
que les institutions politiques de l’OLP
fonctionnent d'une manière relativement démocratique compte tenu des
contraintes que lui impose la dispersion de ses membres, a soulevé une certaine
controverse. Les membres du comité ne partageaient pas tout cette opinion.
Selon le sénateur Nathan Nurgitz, la façon dont le rapport traite du conflit
entre Israël et les pays arabes est blessante car il tient un langage mal venu
à l'endroit d'un pays, Israël, avec lequel le Canada entretient depuis
longtemps des rapports importants et mutuellement bénéfiques. Il croit que le
comité a abusé du son mandat et que le rapport sert bien peu les relations du
Canada avec le Moyen Orient et encore moins celles qu'il entretient avec
l'Afrique du Nord. L'étude du rapport a été suspendue jusqu'à la reprise des
travaux du sénat le 17 septembre.
Le 26 juin, le sénateur Dalia Wood a présent le
rapport du Comité mixte sur les langues officielles. Le rapport renferme les
premières recommandations relatives aux mesures prioritaires à prendre à la
suite de l'étude des rapports annuels du commissaire aux langues officielles.
Le comité recommande que l'enveloppe budgétaire de tous les programmes relatifs
aux langues officielles dans la fonction publique soit maintenue et que le
Programme d'aide juridique soit confirmé, élargi et assuré d'un financement
convenable. Le comité recommande également au gouvernement d'encourager et
d'aider le secteur prive à servir le public canadien dans les deux langues
officielles. Le comité réitère qu'il est nécessaire de renouveler la réforme
linguistique et demande que soit appliquée avec rigueur la Loi sur les
langues officielles et les dispositions linguistiques de la Loi
constitutionnelle tic 1982.
Le 27 juin, le sénateur Léopold Langlois a présenté le
rapport du Comité sénatorial des transports et des communications qui a examiné
la question Lies nouveaux règlements, la réciprocité des conditions réglementaires
entre les État Unis et le Canada, et l'application des règlements. Le comité
estime que la date d'entrée en vigueur fixée au ler juillet 1985 ne devrait pas
être modifiée mais il recommande que le gouvernement considère comme hautement
prioritaire le problème de l'application des règlements. Le comité se propose
du poursuivre l'étude des règlements concernant le transport des matières
dangereuses en examinant le deuxième bloc de modifications publié en juin 1985.
Le sénateur Gil Molgat, président du Comité sénatorial
permanent du Règlement et de la procédure, a présenté le 27 juin dernier le
troisième rapport de son comité. Le comité a étudié les modifications proposées
qui permettraient aux sénateurs de faire de brèves observations à l'égard des discours
d'autres sénateurs et de faire de brèves déclarations avant J'appel de l'Ordre
du jour, ainsi que la proposition selon laquelle les comités
pourraient instituer des enquêtes par le renvoi
automatique des rapports annuels des ministères. Toutes ces règles ont cours à
la Chambre des communes. M. Molgat a déclaré qu'à la suite de son étude, le
comité était venu à la conclusion que l'application actuelle du Règlement du
Sénat était satisfaisante et qu'aucun changement officiel à la procédure
n'était nécessaire.
Gary O'Brien, directeur,
Direction des comités et de la législation privée du Sénat.
Territoires
du Nord-Ouest
L'Assemblée législative des Territoires du Nord Ouest
a siège à Rankin Inlet, du 5 au 13 juin, à l'occasion de sa session itinérante annuelle
du printemps.
Toute l'Assemblée, avec les députés, les traducteurs
et le personnel de soutien (sans oublier le matériel, dont le fauteuil du
président), se rend chaque année dans une collectivité située à l'extérieur de
Yellowknife pour la durée de la session. À cette occasion, elle a siégé dans le
gymnase de l'école Maani Ulujuk, à Rankin. Elle s'était déjà rendue dans cette
collectivité en octobre 1976.
La session itinérante, événement unique en son genre
parmi les assemblées législatives canadiennes, permet aux députés de visiter
des régions des vastes territoires du Nord-Ouest autres que leur
circonscription et donne aux résidents des petites collectivités l'occasion de
voir~ leur Assemblée législative à l'oeuvre.
La session a été inaugurée par le commissaire John
Parker. Dans son allocution, M. Parker a fait remarquer que la tenue de séances
dans les principales collectivités des Territoires permet aux membres de
l'Assemblée législative de se rendre compte, de
visu, de l'incidence de leurs délibérations et de leurs décisions à
l'échelon local. Cette pratique constitue pour eux un moyen d'apprentissage,
elle leur donne l'occasion de participer à la vie des collectivités et de
planifier l'avenir de celles-ci.
Les travaux au cours de cette session, ont surtout
consisté à étudier le rapport final du Comité spécial de l'Assemblée
législative sur le logement.
Ce Comité, établi par l'Assemblée législative, a été
chargé d'examiner les problèmes actuels et les préoccupations du public en
matière de logement, ainsi que les activités de la Société de logement des
Territoires du Nord-Ouest Depuis sa création en février 1984, le comité spécial
a tenu plus de 60 audiences dans 40 collectivités; il a reçu 56 mémoires et entendu
plus de 1 000 témoins.
Le rapport du comité contient 82 recommandations qui
visent, d'après le coprésident, M. Arnold McCallum (député de Slave River), à
favoriser la construction de logements dans les collectivités des Territoires
et à permettre au gouvernement et à la Société de logement de mieux répondre
aux besoins des résidents du Nord.
Pour s'assurer que ses recommandations seront
appliquées, le comité spécial a également proposé la création d'un goupe chargé
d'examiner la mise en oeuvre. Ce groupe, formé des deux coprésidents du Comité
spécial, présentera un rapport à la 10e Assemblée sur les progrès réalisés.
En raison de la brièveté de la session, les députés
ont convenu de ne pas examiner le rapport en détail, mais plutôt d'approuver,
en principe, le rapport final, de ~recommander que le conseil exécutif prépare
et dépose, à la session d'automne de cette année, un calendrier provisoire de
mise en oeuvre des recommandations, qu'il donne suite à celles qui peuvent être
appliquées immédiatement et que le rapport final, ainsi (lue la réponse rédigée
par le conseil exécutif, soient étudiés à fond au cours de la session
d'automne.
Douze projets de loi ont reçu la sanction royale, v
compris la Mentally Disordered PersonS
Act qui sert de cadre juridique pour l'internement volontaire et involontaire
des déficients mentaux, fixe les procédures régissant leur internement et
précise leurs droits
civils. Les membres de l'Assemblée éprouvant certaines
inquiétudes, Sam Gargan (député de Deh Cho) a présenté au comité plénier une
motion, approuvée à l'unanimité, visant à recommander au ministre de la Santé
d'inclure dans la loi une disposition exigeant du juge et du juge territorial
ainsi que du médecin chargé d'évaluer la santé mentale d'un autochtone, qu'ils
consultent un ancien de la collectivité
issu du même milieu culturel que celui qui a été arrêté ou qui fait
l'objet d'un examen et le connaissant
pour déterminer s'il est effectivement mentalement déficient.
D'autres dispositions législatives ont eu pour effet
de substituer le titre de ministre à celui de membre exécutif et de permettre
l'octroi d'un certificat de résidence à toute personne née à l'extérieur des
Territoires du Nord-Ouest d'une mère qui en est originaire et y réside
normalement. D'autres mesures ont permis de modifier la Child Welfare Act afin
de permettre l'adoption d'enfants majeurs et d'élargir les dispositions
relatives aux droits à la retraite des membres de l'Assemblée législative.
Lors du débat sur la Legislative Assembly and Executive
Council of the NWT Act, les membres ont convenu de rebaptiser trois
circonscriptions conformément aux propositions de leurs trois représentants
afin de mieux tenir compte du caractère de ces régions. La circonscription de
Deh Cho Gah est ainsi devenue Nahendeh (notre terre), Kitikmeot East a été
rebaptisée Natilikmiot (pêcheurs de phoques), et Foxe Basin est devenue Amittug
(Langue de terre longue et étroite).
Des modifications à l'Education Act, rendant
obligatoire la fréquentation scolaire dans certaines collectivités ' ont été
déposées et seront étudiées à la prochaine session, ainsi que d'autres projets
de loi destinés à rendre la législation des Territoires du Nord-Ouest conforme
à la charte canadienne des droits et libertés.
En vue de résoudre un problème d'importance croissante
dans les Territoires du Nord-Ouest, le représentant de Yellowknife Nord à
l'Assemblée législative, M. Michael Ballantyne, a proposé que le gouvernement
des Territoires mette sur pied un programme de sensibilisation dans le système
scolaire
et dans les médias, afin de mettre en garde les
enfants et les parents contre les risques d'exploration sexuelle et d'apprendre
aux enfants à éviter des situations qui peuvent être dangereuses.
Au nombre des documents déposés au cours de la session
figurent Equality for Women A Five Year
Plan of Action 1985 1989, présenté par
le ministre responsable de la condition féminine, Dennis Patterson, ainsi que le
dernier rapport de l'équipe de travail sur les agressions sexuelles.
Des représentants de la Société canadienne des Postes
ont été appelés à témoigner devant l'Assemblée au sujet des modifications que
l'on propose d'apporter au système postal des Territoires du Nord-Ouest. Ces
témoins ont comparu à la suite d'une motion déposée lors de la session
précédente.
En prorogeant la session, le Commissaire Parker a
remercié la population de Keewatin de son hospitalité et de son accueil
chaleureux et a annoncé aux députés que la prochaine session de l'Assemblée
législative reprendrait le 16 octobre 1985 à Yellowknife.
Ann Taylor, chargée des
relations publiques, Assemblée législative des Territoires du Nord Ouest.
Quebec
M. René Lévesque a annoncé sa démission comme chef du Parti
québécois, le 20 juin, quelques heures à peine après l'ajournement des travaux
de l'Assemblée nationale pour l'été. Tout au cours de l'été, un certain nombre
de personnes ont annoncé leur intention de se porter candidats à la chefferie
du parti. Mentionnons entre autres, les ministres Pierre Marc Johnson, Bernard
Landry, jean Garon, Pauline Marois et l'ex ministre Francine Lalonde ainsi que
deux autres candidats. Le mécanisme de sélection, qui est unique au Canada,
permet à toutes les personnes qui sont membres du parti au 15 août d'élire leur
nouveau chef lors d'un scrutin qui se tiendra le 29 septembre. Si aucun des
candidats n'obtient une majorité absolue, un second scrutin aura lieu une
semaine plus tard et le nouveau chef du parti sera le candidat qui recueillera
le plus grand nombre de voix.
Bilan de la session
Les quarante-cinq jours de travaux parlementaires ont
été consacrée en majeure partie à l'étude des crédits et à la politique
budgétaire du gouvernement pour le prochain exercice financier. Le président du
Conseil, M. Michel Clair, a d'abord transmis à l'Assemblée, le 19 mars, des
estimes budgétaires de 27,4 milliards$ pour l'année 19851986. La croissance des
coûts se situe à 5,1% de l'exercice financier précédent, tout en demeurant inférieure
à la hausse prévue du produit intérieur brut pour la même période. M. Clair
escompte même obtenir 150 millions$ d'économies supplémentaires durant des
difficultés à convertir en nouveaux programmes gouvernementaux les crédits
qu'ils ne pour:,ont utiliser en cours d'année. Mis à part le Plan de relance
(667 millions$), et l'ensemble des programmes destinés aux jeunes (181,8
millions$) seulement 152 millions$ sont disponibles pour de nouveaux
programmes. Le gouvernement prévoit ramener ses effectifs de 66,135 personnes à
65,525. Des 610 postes qui vont disparaître, 246 sont permanents.
M. Yves Duhaime a de son côté présenté, le 23 avril,
son premier budget comme ministre des Finances. Il prévoit des dépenses de 27,2
milliards$, des revenus de 24,1 milliard$, un déficit de 3 milliards$ et des
emprunts de 1,6 milliard$. M. Duhaime a proposé un train de mesures budgétaires
et fiscales destinées à faciliter le rééquilibrage financier de l'État et à
diminuer l'effort fiscal des Québécois notamment par une réduction d'impôt des
particuliers de 313 millions$ en janvier 1986. Parmi ces mesures, on note: Établissement d'un impôt minimum sur le
revenu des particuliers limitant à 40% du revenu net modifié le cumul des abris
fiscaux pour ceux qui en réclament pour plus de $20,000. Abolition des droits successoraux et des
droits sur les dons. Mise en vente des
succursales de la Société des alcools.
Vente des actions d'Hydro Québec jusqu'à concurrence de 10%. La taxe ascenseur sur l'essence ne bronche
pas D'autre part, le budget de M. Duhaime annonce:
Imposition
d'une taxe de vente de 9% sur les primes d'assurances. Hausse des prix des cigarettes qui augmentent
de 1 cent la cigarette. Imposition d'une
taxe sur la nourriture d'animaux, la vente et location de cassettes vidéo, la
monnaie et les timbres neufs de collection. Ces différentes taxes devraient
rapporter $425 millions de plus au Trésor québécois en 19851986. Au plan des
exemptions, on remarque que: L'exemption
pour personne mariée passe de $3,960 à $4,560 le ler janvier. Les frais de garde pour les enfants de moins
de six ans pourront être réclamés par l'un ou l'autre des conjoints tandis que
la déduction maximum pour frais de garde sera haussé de $2,000 à $3,510. L'exemption
pour le premier enfant à charge sera de $1,870 et de $1,370 pour les autres
enfants.
Les propositions constitutionnelles du Québec
L'Assemblée nationale a été officiellement saisie du
projet d'accord constitutionnel du gouvernement, a sa séance du mardi 21 mai.
Les propositions du Québec avaient été rendues publiques au Salon rouge,
vendredi le 17 mai après avoir été communiquées au premier ministre du Canada
M. Brian Mulroney. Le document rappelle d'abord que le Québec n'a pas été
partie à l'accord constitutionnel de novembre 1981 qui a mené au rapatriement
de la Constitution canadienne et à sa modification sur des questions
essentielles. Cet accord a été rejetez par le Québec qui a refusé d'en
reconnaître la légitimité. La Loi de 1982 sur le Canada ne saurait être
acceptée que si le Québec peut en arriver avec le reste du Canada à un nouvel
accord constitutionnel. Comme préalable à tout accord, le gouvernement exige la
reconnaissance de l'existence du peuple québécois et de la nécessité pour lui
de se doter d'institutions capables de répondre à ses aspirations et à ses
besoins. Les conditions d'un tel accord impliquent en particulier la
reconnaissance de la responsabilité première du Québec en matière de droits et
libertés, notamment l'acceptation de la primauté de la Charte québécoise des
droits et libertés. Ils impliquent aussi la modification du processus
d'amendement constitutionnel avec reconnaissance d'un droit de veto sur les
institutions fédérales ainsi que la modification du partage des compétences.
Les termes de la participation concernent le
réaménagement des pouvoirs et la réforme des institutions judiciaires.
Le Québec conclut que ses propositions concernent
ainsi l'ensemble de la population canadienne. La volonté de réparation exprimée
par le Premier ministre du Canada a suscité, là comme ici, l'espoir d'un avenir
meilleur. Le peuple du Québec et son gouvernement, en réponse à l'ouverture
manifestée, tendent la main à leurs voisins. Dans le respect mutuel, la bonne
foi et à la suite d'une négociation honnête, Québec croit en la possibilité
d'inventer des conditions meilleures pour notre avenir collectif.
La législation
Soixante-deux projets de loi ont été présentés au
cours de la session du printemps 85. De ce nombre, 52 projets ont été
sanctionnés. Parmi les pièces de législation présentées au printemps, trois ont
retenu particulièrement l'attention: le projet de loi 29 modifiant la Loi sur
l'instruction publique pour donner suite à un jugement de la Cour suprême du 20
décembre 1984 relativement à certains pouvoirs de taxation des commissions
scolaires; le projet de loi 37 sur le régime de négociation des conventions
collectives dans les secteurs public et parapublic. Ce projet de loi crée un
institut de recherche sur la rémunération et définit le cadre de la négociation
des futures conventions collectives en éducation, dans les affaires sociales et
les organismes gouvernementaux; le projet de loi 42 sur les accidents du
travail et les maladies professionnelles. Ce projet, présenté le 22 novembre
1983 (4e session), instaure un nouveau régime de réparation des lésions
corporelles, sous l'administration de la Commission de santé et sécurité du
travail. Il règle le cas des victimes d'amiantose et de silicose.
Les commissions parlementaires
De janvier à juin, les huit Commissions parlementaires
prévues au nouveau règlement ont tenu 188 séances. L'étude de la législation a
nécessité 95 séances et celle des crédits 51. Les 26 séances d'études diverses
se rapportaient à la relève, au financement et à l'endettement agricole, à
l'étude de l'impact des tendances démographiques actuelles sur l'avenir du
Québec comme société distincte, aux horaires de gardes supplémentaires des
médecins résidents et internes ainsi qu'à l'étude de la politique budgétaire du
gouvernement.
La période des questions
Au cours des 45 jours de la session du printemps, les
députés ont posé 305 questions au gouvernement, sur la date des élections
(partielles ou générales), sur la position constitutionnelle du Québec, sur la
nouvelle formule de péréquation, sur les taxes proposées dans le budget Duhaime
(surtout lit taxe de 9% sur les assurances).
La fin de la session
Le 18 juin, une motion de non confiance présentée dès
son entrée en Chambre par le nouveau chef d'Opposition, M. Robert Bourassa,
était rejetée par un vote de 61 à 57. Le dernier jour de la session,
l'Assemblée adoptait 39 projets de loi avant de s'ajourner au 15 octobre.
Yvon Thériault, Service
d'indexation et de bibliographie, Assemblée nationale du Québec.
Nouveau
Brunswick
La troisième session de la 15e législature fut
prorogée le 27 juin 1985. L'Assemblée avait siégé quarante quatre jours au
cours desquels elle examina quatre vingt seize projets de loi.
Durant cette session, l'Assemblée législative utilisa
pour la première fois son nouveau Règlement. L'adoption des nouvelles règles
mit fin au long processus de révision auquel ont pris part tous les membres de
l'Assemblée.
Pour la première fois, l'Assemblée réserva deux
jours par semaine aux initiatives parlementaires
d'intérêt public, et chaque jour, deux heures furent consacrées à l'étude de
questions intéressant les députés de l'opposition.
De plus, un Comité permanent du budget fut constitué.
Il examina dix budgets ministériels, ce qui permit à l'Assemblée législative de
terminer beaucoup plus rapidement son examen des prévisions budgétaires.
Le 23 juin, l'Assemblée législative du Nouveau
Brunswick fêta son 200e anniversaire. Le président de l'Assemblée, M. James N.
Tucker, souligna l'importance de cet événement en invitant à une réception les
membres de l'Assemblée législative et les hauts fonctionnaires de la Chambre
tant anciens qu'actuels. Cet anniversaire fut aussi marqué par la présence de
Son Altesse royale le prince Andrew.
David L.E. Peterson, greffier de
l'Assemblée législative du Nouveau Brunswick
Ontario
Pendant que politiciens et observateurs analysaient
les résultats des élections du 2 mai (Progressistes conservateurs 52, Libéraux
48, Néo démocrates 25), les événements des jours qui suivirent allaient
modifier la balance du pouvoir en Ontario et bouleverser la scène politique de
cette province.
Le 6 mai, les Néo démocrates se réunirent toute la
journée en caucus pour analyser les résultats des élections et pour décider
s'ils devaient apporter leur appui au gouvernement minoritaire de Frank Miller
ou au Parti libéral dirigé par David Peterson. S'engageant à permettre au
gouvernement minoritaire, d'exercer le pouvoir, le caucus décida de demander
aux Progressistes conservateurs et aux Libéraux de négocier une entente écrite
comprenant un calendrier pour l'adoption de certaines lois, des réformes
destinées à apporter un renouveau au processus législatif et un moyen de
garantir la stabilité du gouvernement et d'éviter le déclenchement d'élections
pendant au moins deux ans.
Après plusieurs jours de rencontres entre les partis,
le chef du Nouveau Parti démocratique, M. Bob Rae, déclara lors d'une
conférence de presse donnée à Queen's Park que «dans l'histoire de cette
province, 42 ans étaient suffisants>~ et que son parti «concentrerait ses
efforts pour en arriver à une entente avec le Parti libéral... ce qui
permettrait d'avoir un nouveau gouvernement en Ontario~>.
Le premier ministre, M. Miller prétendit que l'entente
proposée par les Libéraux et les Néo démocrates visant à donner au moins deux
ans de stabilité à un parlement minoritaire était «incompatible avec les
principes fondamentaux du système parlementaire» et qu'elle «sonnerait le glas
de notre gouvernement démocratique». M. Miller déclara que malgré cette
entente, il se présenterait devant l'Assemblée législative le 4 juin
pour soumettre «le programme législatif le plus
ingénieux, le plus innovateur et le plus complet que cette province ait pu voir
depuis de très nombreuses années». M. Peterson déclara qu'il était prêt à
former le premier gouvernement libéral en Ontario depuis 1943 et qu'il ne
voyait rien d'anormal à restreindre les votes de confiance. Il repoussa l'idée
du premier ministre, M. Miller, selon laquelle cette entente porterait atteinte
à la démocratie.
Le 28 mai, M. Peterson et Rae signaient un document de
quatre pages portant sur «une entente pour un parlement minoritaire réforme».
Afin de permettre à un gouvernement minoritaire d'exister, les deux chefs
s'entendaient sur un programme de réformes pour améliorer la qualité de la vie
des citoyens et sur un ensemble de modifications législatives permettant un
meilleur accès du public au processus législatif de l'Ontario.
Aux termes de cette entente, M. Peterson s'engageait à
ne pas demander la dissolution de l'Assemblée pendant deux ans à moins qu'il ne
soit battu à l'issue de la présentation d'une motion spéciale de censure. M.
Rae s'engageait à ne présenter aucune motion de censure pendant la durée de
cette entente ni à voter pour une telle motion. Cette entente stipulait que les
projets de loi, y compris ceux concernant le budget, ne seraient pas traités ou
désignés comme des questions de confiance. Toutefois, les votes sur l'ensemble
de la politique budgétaire du gouvernement, y compris les votes concernant les
approvisionnements, seraient considérés comme des questions de confiance. M.
Peterson déclara que le Nouveau Parti démocratique aurait ~<encore une
grande marge de manoeuvre pour exercer ses responsabilités en tant que parti
d'opposition», mais que c'est lui qui aurait «la responsabilité de gouverner».
La première partie de l'entente traitait de la réforme
législative. Elle demandait la présentation de projets de loi sur l'accès à
l'information et la protection de la vie privée; sur la réforme de l'Assemblée
en renforçant et en élargissant le rôle des comités et des députés et en
accroissant la participation du public au processus législatif; sur la création
de comités pour enquêter sur la commercialisation des services de santé et des
services sociaux, faire rapport sur les questions environnementales bilatérales
touchant l'Ontario, surveiller Hydro Ontario et l'évolution des autres
questions touchant l'énergie et recommander des modifications au recrutement et
à la sélection pour les postes du secteur public; sur des modifications visant
à élargir les pouvoirs du Comité des comptes publics couvrant les dépenses
courantes et proposées; sur une réforme du financement des élections touchant
les limites &s dépenses et des rabais; sur une redéfinition et un
élargissement des droits des travailleurs du service public à participer aux
activités politiques, et sur la question de la télévision à l'Assemblée
législative.
La deuxième partie contenait onze «propositions pour
la première session issues de propositions communes faites pendant la campagne
et devant être appliquées dans le cadre d'une responsabilité fiscale» Ces
propositions prévoyaient d'étendre le financement public aux classes de
treizième année dans les écoles catholiques, de mettre sur pied des programmes
de création d'emplois et de formation pour les jeunes, d'interdire aux médecins
d'exiger un supplément pour les visites médicales, de ratifier les articles de
la Loi sur la protection de l'environnement concernant les déversements, de
modifier les lois touchant la protection des locataires, de présenter un projet
de loi accordant une rémunération égale pour un travail de valeur égale aussi
bien dans le secteur public que dans le secteur privé, d'inclure un premier
contrat de travail dans la législation sur le travail de l'Ontario, de modifier
la Loi sur la santé et la sécurité du travail en ce qui a trait aux produits
toxiques et d'adopter des mesures pour le paiement complet par OHIP des
déplacements nécessaires pour les résidents du nord de l'Ontario avant besoin
de soins médicaux.
La troisième partie portait sur un programme de
réformes additionnelles. Celles-ci comprenaient des programmes d'action
positive et d'égalité des chances d'emploi pour les femmes, les minorités et
les personnes handicapées, la création d'un programme d'habitation pour le
financement de 10 001) logements coopératifs et à but non lucratif, de nouveaux
mécanismes pour le contrôle de la pollution afin de s'attaquer efficacement aux
pluies acides et d'établir le principe que les pollueurs doivent payer, et des
réformes concernant les services aux personnes âgées.
Réunion de l'Assemblée
Le 4 juin, les membres de l'Assemblée législative se
sont réunis à
l'occasion de la première session de la 33e
législature. M. Hugh Edighoffer, député libéral de Perth, fut élu président.
S'adressant à l'Assemblée après son élection, M. Edighoffer souligna que le
poste de président était un élément essentiel du système parlementaire. Il
s'engageait ensuite à exercer ses fonctions de manière «juste, impartiale, mais
ferme». M. Richard Treleaven, député progressiste conservateur d'Oxford, fut
nommé adjoint du président et président des comités pléniers. M. Gilles Morin,
député libéral nouvellement élu et représentant Carleton Est, fut nommé
président adjoint des comités pléniers.
Dans le discours du Trône, le lieutenant-gouverneur,
M. John Aird, a présenté à l'Assemblée le programme du premier ministre Frank Miller,
«Renouveau et progrès social». Réagissant à la situation dans laquelle il se
trouvait, le gouvernement adoptait plusieurs des politiques proposées par les
Libéraux et les Néo démocrates pendant la campagne électorale et contenues dans
l'entente du 28 mai. On y trouvait des propositions visant à renforcer la
croissance économique et l'emploi, à améliorer les conditions de travail et à
éliminer les obstacles sur le marché du travail, particulièrement pour les
femmes, les jeunes, les minorités visibles, les autochtones et les handicapés,
à protéger l'environnement, à maintenir et à étendre les services sociaux et à
améliorer l'ouverture et la responsabilité de tous les organismes publics.
Dans sa réponse au discours du Trône, M. Peterson
souligna qu'il y avait peu de choses dans le discours du Trône, que son parti
n'ait dit ou demandé. Selon lui, le problème fondamental de ce discours était
qu'il aurait dû être prononcé de nombreuses années auparavant et que plusieurs
des promesses faites auraient dû être tenues depuis longtemps. Il ressort du 2
mai, déclara M. Peterson, que les électeurs de l'Ontario ont voté à plus de
deux contre un pour un changement de gouvernement. Il conclut en présentant un
amendement à l'adresse prononcée en réponse au discours du Trône qui disait :
«Il est de notre devoir de soumettre respectueusement à Son Excellence que le
gouvernement actuel de Son Excellence n'a pas la confiance de l'Assemblée. »
Dans un discours beaucoup plus provocant, le chef du
Nouveau Parti démocratique soulignait que le discours du Trône contenait de
nombreuses choses que lui et son parti
avaient dites depuis longtemps. Tout en se félicitant
que nombre des politiques de son parti avaient été adoptées par un autre parti,
M. Rae déclarait que cela montrait bien le désespoir du gouvernement. Il
poursuivit en disant que le peuple avait parlé et que son parti était déterminé
à respecter ce choix et à travailler au changement. Il présenta un amendement à
celui de M. Peterson.
Le mardi 18 juin, les deux amendements de l'Opposition
furent adoptés par un vote de 72 à 52. Le gouvernement progressiste
conservateur perdait officiellement la confiance de l'Assemblée. Le lendemain,
le premier ministre, M. Miller, offrait la démission de son gouvernement et le lieutenant
gouverneur demandait à M. Peterson de former un nouveau gouvernement.
Le nouveau gouvernement
Le 26 juin, M. Peterson, vingtième premier ministre de
l'Ontario, prêtait serment ainsi que 22 membres du nouveau cabinet (dont 10
n'avaient jamais siégé à l'Assemblée avant l'élection du 2 mai). La cérémonie
se déroula à l'extérieur, devant le Parlement, et fut impressionnante. Elle
symbolisait le voeu du nouveau premier ministre de réformer le processus
gouvernemental. Après la cérémonie, les portes du bâtiment législatif furent
grandes ouvertes et la population fut invitée à visiter l'édifice, à rencontrer
les gens qui y travaillaient et à déguster des tartes aux fraises et du jus de
pomme. Le premier ministre et madame Peterson accueillirent ceux et celles qui
souhaitaient visiter le bureau du premier ministre et la Salle du conseil.
Dans les archives officielles du Parlement, le 2
juillet sera une Journée comme une autre. Le seul fait indiquant le changement
profond qui venait d'avoir lieu dans la politique de la province fut la brève
annonce du président de l'Assemblée que M. Miller venait d'être reconnu comme
chef de l'Opposition loyale de Sa Majesté. Le premier ministre fit une
déclaration qui résumait 43 initiatives que son gouvernement proposait.
Celles-ci comprenaient une limite imposée aux augmentations de lover de 4 p.
100 et l'extension des contrôles sur les loyers à tous les immeubles locatifs,
une loi garantissant une rémunération égale pour un travail de valeur égale
dans le secteur public et la création d'un groupe de travail ayant pour mission
de préparer un document sur des mesures semblables à prendre pour le secteur
privé. La suppression de la facturation supplémentaire par les médecins
ontariens, la proclamation d'une partie de la Loi sur la protection de
l'environnement permettant aux victimes de polluants des poursuites pour obtenir des dommages et
intérêts, la liberté d'accès à l'information législative, un comité législatif
pour examiner les nominations de patronage, un gel de la publicité faite par le
gouvernement, la création d'un groupe de travail ayant pour mission d'étudier
tous les avoirs des sociétés de la Couronne, et la question de la télévision au
Parlement.
La première chose que le gouvernement eut à régler fut
de s'assurer l'adoption (le crédits provisoires pour faire face aux dépenses du
gouvernement. Le gouvernement de M. Miller avait l'intention de présenter une
motion de ce genre avant d'être défait, mais l'Opposition officielle s'y était
opposée à ce moment là. Certains spécialistes en droit constitutionnel, que les
Libéraux avaient consultés, estimaient que si une motion dit genre était
adoptée, le gouvernement pourrait prétendre que c'était là le signe que
l'Assemblée appuyait le gouvernement et lui faisait confiance.
Le 6 juin, le premier ministre, M. Peterson,
présentait la motion suivante : «Que le gouvernement reçoive un vote de
confiance de l'Assemblée». Selon lui, il était important que le nouveau
gouvernement demande à la Chambre de lui manifester son appui dès que possible
afin qu'il puisse mettre en oeuvre son programme législatif.
Après l'adoption de la motion, le gouvernement
présenta trois projets de loi et adopta vingt des vingt et une lois qui avaient
été présentées par le précédent gouvernement. Le projet de loi 30 modifiant la
Loi sur l'éducation, présenté le 4 juin par le ministre de l'Education, M. Sean
Conway, avait pour objet le financement public complet des écoles secondaires
catholiques. M. Conway a déclaré que le gouvernement pensait qu'un débat public
concernant cette mesure et les préoccupations qu'elle soulevait devait avoir
lieu sans que soit imposée une échéance arbitraire. Par ailleurs le financement
devait se faire immédiatement afin d'éviter que l'année scolaire de 6 300
étudiants ne soit compromise pendant que la loi serait étudiée par le
Parlement. Cette loi prévoit entre autres qu'un élève peut choisir de
fréquenter une école secondaire publique ou catholique dans la mesure où il y a des places
disponibles. La loi garantit qu'aucun professeur ou employé ne perdra son
emploi suite à la politique de financement et prévoit le transfert de l'usage
ou de la propriété de ressources matérielles et humaines entre les commissions
scolaires publiques et catholiques. Il fallait aussi adopter des mesures
provisoires pour que les commissions scolaires catholiques admissibles
disposent des fonds nécessaires et puissent ainsi être prêtes pour le mois de
septembre. Le procureur général, M. lan Scott, a annoncé que la loi serait
soumise à la Cour d'appel de l'Ontario en vertu de la Loi sur les questions
constitutionnelles afin de déterminer si ses dispositions étaient conformes à
la Constitution du Canada, et donc à la Charte canadienne des droits et
libertés. Le gouvernement décida d'attendre la décision des tribunaux avant de
présenter cette loi en troisième lecture.
La motion de deuxième lecture sur le projet de loi 30
fit l'objet d'un débat qui dura trois jours avant que le projet de loi ne soit
renvoyé au Comité permanent du développement social. Le Comité a prévu treize
semaines d'audiences publiques au cours de l'été à Toronto et dans différentes
localités de la province.
Le 12 juillet, le procureur général, M. Ian Scott, a
présenté le projet de loi 34, une loi visant à accorder la liberté d'information
et la protection de la vie privée. La partie de cette loi concernant la liberté
d'information repose sur trois principes : 1) l'information concernant le
gouvernement devrait être plus facilement accessible au public; 2) les
exceptions nécessaires à l'accès à l'information gouvernementale devraient être
limitées et précises; et 3) les décisions des ministres et des représentants du
gouvernement concernant le genre de renseignements pouvant être divulgués
devraient être examinées par un commissaire indépendant qui serait responsable
seulement devant l'Assemblée. Cette loi prévoit également la réglementation de
la cueillette et de la destruction de renseignements personnels et des
conditions d'utilisation de ceux-ci. De même, une disposition a été prévue pour
la création d'une banque de renseignements personnels indexés et pour préciser
la façon d'utiliser ces renseignements. La personne visée par l'information
aura accès à son dossier et pourra y apporter des corrections.
Trois autres projets de lois, le 15 modifiant la
Creditors' Relief Act, le 26 modifiant la Municipality of Metropolitan Toronto
Act et le 32 modifiant la Workers' Compensation Act, ont été adoptés en
deuxième et troisième lectures et ont reçu la Sanction royale le 12 juillet,
dernier jour de la Session. Treize comités permanents et comités spéciaux
furent créés. À l'exception de quatre d'entre eux, ces comités prévoient se
réunir pendant l'été qui sera pour eux le plus chargé depuis le dernier
gouvernement minoritaire de 1977 à 1981.
Le Comité permanent sur les services aux députés s'est
réuni pour étudier les indemnités du personnel des députés. Le Comité des
comptes publics devrait entreprendre l'examen du financement du stade couvert
de Toronto. Le Comité permanent des procédures et des agences, des conseils
d'administration et des commissions étudiera les directives pour la
télédiffusion des travaux du Parlement et de ses comités; il étudiera également
le fonctionnement de dix agences, commissions et conseils du gouvernement de l'Ontario,
proposera des modifications aux règlements et procédures de l'Assemblée et
entamera des travaux préliminaires sur les méthodes d'attribution des postes au
sein des agences gouvernernentales, des conseils et des commissions.
Le nouveau Comité sur la réglementation et sur projets
de lois d'intérêt particulier étudiera plusieurs articles de ces lois. Le
Comité du développement des ressources étudiera le rapport annuel de 1984 de la
Commission des accidents du travail et tiendra des audiences publiques sur le
fonctionnement de la Commission. Le Comité permanent (anciennement comité
spécial) de l'ombudsman se réunira pour étudier le rapport annuel de
l'Ombudsman. Un Comité spécial des questions économiques se réunira à plusieurs
reprises cet été afin de préparer un rapport provisoire sur les options du
commerce bilatéral et sur les négociations entre le Canada et les États Unis.
Enfin, le Comité spécial de l'énergie commencera ses audiences au sujet d'Hydro
Ontario.
Avant l'ajournement d'été, le Parlement a délaissé la
tradition pour rendre hommage au lieutenant gouverneur, M. John Aird, dont le
mandat se terminera en septembre. Après la Sanction royale à l'Assemblée et en
présence de Son Excellence, le premier ministre, M. Peterson, Bette Stephenson,
député de York Mills et le chef du Nouveau Parti démocratique, M. Rae, ont
parlé du zèle, de l'intégrité et de l'humour du lieutenant gouverneur et ont
souligné la qualité des relations qu'il avait su établir avec les personnes
handicapées. Le lieutenant gouverneur a remercié les députés de leur
témoignage et a ajouté ceci : «Lorsque je suis arrivé ici aujourd'hui, journée
historique je crois, j'étais un peu ému, car ces cinq dernières années ont été
extraordinaires pour moi. J'ai rencontré des gens el: j'ai visité la province
et c'est une expérience que peu de Sens ont vécu... Si je puis me permettre
d'ajouter %,me note tout à fait personnelle, sachez que c'est un grand plaisir
de venir ici, non pas pour y lire le discours de quelqu'un d'autre, non pas
pour acquiescer de manière solennelle, mais pour être avec des gens que je
considère comme des amis.» Son Excellence a ensuite serré la main du premier
ministre, de M Stephenson et de M. Rae. Ce fut un moment de grande émotion
lorsqu'il quitta l'Assemblée, fit ses adieux aux députés et que les portes de
l'Assemblée se refermèrent derrière lui.
Smirle Forsyth,
greffier adjoint, Assemblée législative de l'Ontario
Manitoba
La quatrième session tenue depuis l'élection du
gouvernement NPD de Howard Pawley en novembre 1981 a été ajournée indéfiniment
le 11 juillet. On s'attend à ce que ce soit la dernière session avant la
dissolution de l'Assemblée en vue d'une élection générale.
La session a été marquée par toute une série de
projets de loi et de résolutions qui, en. général, n'ont pas soulevé de
controverse. La surfacturation par les médecins a été interdite, un plan
prévoyant une rémunération égale pour un travail de valeur égale dans
l'administration gouvernementale a été adopté, de même qu'une loi sur la
liberté de l'information et des modifications d'ensemble à de nombreuses lois
pour assurer le respect de la Charte canadienne des droits et libertés. En
outre, on a approuvé la classification des bandes vidéo, de même que des
changements importants à l'évaluation municipale, aux pensions des enseignants,
aux services à l'enfance et à la famille ainsi qu'à la conservation du
patrimoine.
A la fin de juin, l'Assemblée a dû s'occuper du
jugement de la Cour suprême du Canada concernant l'utilisation du français et
de l'anglais à la Chambre. En particulier, la Cour a déclaré que tous les
projets de loi devaient être adoptés à chaque étape dans les deux langues et
qu'il ne suffisait pas de traduire et de publier les lois une fois adoptées.
Toutes les lois adoptées dans une seule langue ont été déclarées invalides,
bien que la Cour leur ait conféré une validité temporaire pour en permettre la
traduction. La province présentera bientôt ses arguments à la Cour concernant
le délai nécessaire à cette tâche.
Les procédures d'adoption des lois dans les deux
langues ont été rapidement établies et les projets de loi unilingues du
feuilleton ont été abrogés et remplacés par des projets de loi bilingues;
l'Assemblée s’est trouvée dans la situation particulière d'adopter des lois
bilingues pour amender des lois unilingues.
L'Assemblée a adopté à l'unanimité deux résolutions
présentées par le gouvernement. La première, en réponse aux préoccupations des
deux côtés de la Chambre, déclarait le Manitoba zone libre d'armes nucléaires
tandis que l'autre demandait au gouvernement fédéral de remettre en vigueur la
pleine indexation des pensions de vieillesse.
Le débat sur l'échéancier et la mise en chantier d'un
grand projet hydroélectrique et sur le budget des dépenses des ministères ont
occupé une portion importante de la session. On a également approuvé des
changements de procédure, notamment l'interdiction de fumer dans les comités,
applicable aux membres et au public, ainsi que l'autorisation explicite pour le
gouvernement de mettre à l'ordre du jour les propositions des simples députés
pendant les périodes réservées aux affaires émanant du gouvernement.
Le 17 juin, leurs Excellences le Gouverneur général,
Mme Jeanne Sauvé et M. Maurice Sauvé ont rendu pour la première fois visite aux
députés. Après avoir été accueillie par le président D. James Walding, Mme
Sauvé s'est adressée à l'Assemblée.
En juillet, six diplômés d'universités ont été choisis
pour participer au premier programme de stage parlementaire du Manitoba, d'une
durée de dix mois commençant en septembre. Chacun des stagiaires travaillera
avec l'un des caucus des partis pour toute la durée de son stage, participera à
une série de séminaires sur le processus politique au Manitoba et préparera une
étude sur un des aspects du processus législatif.
La situation des partis à l'Assemblée est présentement
la suivante : NPD, 31; PC, 23; Indépendants, 2; vacant, 1.
Gordon Mackintosh, greffier adjoint
de l'Assemblée législative du Manitoba.
Chambre des
communes
Après plusieurs semaines mouvementées, marquées par un
budget, une déclaration ministérielle modifiant l'une des dispositions
principales du budget, un rapport historique sur la réforme parlementaire,
plusieurs autres rapports importants soumis par des comités et l'adoption de
plusieurs lois, la Chambre des communes ajournait le 28 juin dernier pour le
congé d'été.
Le budget
Dans son premier budget présenté le 23 mai par le
ministre des Finances Michael Wilson le gouvernement Mulroney a surtout cherché
à réduire le déficit. M. Wilson a annoncé plusieurs mesures pour réduire les
dépenses fédérales, notamment en coupant les subventions industrielles, en
fermant deux usines d'eau lourde en Nouvelle-Écosse et en réduisant les budgets
des ministères, des agences et des sociétés de la Couronne.
Le budget proposait aussi un impôt spécial sur les
revenus élevés pendant une période de 18 mois commençant le ler juillet 1985.
Il annonçait d'autre part une nouvelle taxe égale à 5 p. 100 de l'impôt fédéral
pour quelque 60 000 entreprises qui n'étaient pas admissibles au barème
inférieur des petites entreprises.
Parmi les autres changements proposés, on notait
l'élimination de la déduction d'impôt pour les Régimes enregistrés d'épargne
logement (REEL), l'augmentation de la taxe d'excise sur les combustibles et les
cigarettes, une augmentation de la taxe fédérale sur les matériaux de
construction et sur divers biens de consommation.
Le ministre donnait également suite à une promesse
faite depuis longtemps par son parti en offrant une exemption à vie de 500 000$
sur les gains en capital. La mise en application de cette nouvelle mesure sera
étalée sur une période de six ans.
La proposition de mettre fin à l'indexation des
pensions de sécurité de la vieillesse fut le point le plus controversé du
budget. Le tollé de protestations au pays fut tel que le ministre des Finances
annonça un mois après, le 27 juin, que les pensions continueraient à être
indexées sur l'indice des prix à la consommation. Il ajoutait par la même
occasion qu'il faudrait compenser ces coûts en prolongeant de 12 à 18 mois
l'impôt supplémentaire aux entreprises et en haussant de 1 p. 100 la taxe
d'excise sur le litre d'essence à compter du ler janvier 1987.
La réforme parlementaire
C'est le 18 juin que le Comité spécial sur la réforme
de la Chambre des communes présenta:1 son troisième et dernier rapport. Ce
comité qui fut présidé par M. James McGrath, a fait plusieurs recommandations
en vue d'accroître le rôle des députés au Parlement. Il propose des comités
plus forts disposant d'un budget propre et du pouvoir de conduire leurs propres
enquêtes. On y propose aussi que les comités tiennent des audiences afin
d'examiner les nombreuses nominations faites par décret du conseil et, dans le
cas de trois importantes agences de réglementation, la Commission canadienne
des transports, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications
canadiennes et l'Office national de l'énergie, de rejeter, s'ils le jugent
nécessaire, les nominations faites par le gouvernement.
On y recommande aussi des changements à la
présentation des pétitions et une nouvelle approche aux mesures émanant des
députés. Le Comité suggère en outre que l'on autorise les réseaux de télévision
à diffuser les débats des comités à partir de points fixes.
Le comité spécial a aussi souligné que l'attitude de
la Chambre devra changer si elle veut fonctionner différemment. Par exemple, la
discipline de parti est devenue trop rigoureuse au Canada et le comité demande
au gouvernement d'autoriser les députés à participer davantage à l'élaboration
des politiques. (On trouvera ailleurs dans ce numéro un article spécialement
consacré à ce rapport.).
Le leader du gouvernement à la Chambre, M. Ray
Hnatyshyn, a fait savoir que le gouvernement avait l'intention d'étudier
attentivement tout le rapport durant l'été et d'y donner une réponse détaillée
à l'automne. La veille de l'ajournement d'été les députés ont adopté une motion
prévoyant l'entrée en vigueur de mesures recommandées dans le premier rapport
du comité spécial. La Chambre a adopté une modification à la Loi sur la Chambre
des communes qui crée un Bureau de la régie interne (en remplacement de la
Commission de la régie interne). Ce Bureau sous la direction du président de la
Chambre des communes accueillera des députés des deux côtés de la Chambre,
contrairement à l'ancienne Commission dont tous les membres appartenaient au
parti majoritaire. Le Bureau, instance de décision suprême en matière
d'administration interne de la Chambre des communes, devrait faciliter
l'adoption d'autres recommandations contenues dans les deuxième et troisième
rapports du Comité de la réforme sur la Chambre des communes.
D'autres recommandations faites dans le premier
rapport ont aussi été adoptées, notamment un nouveau mode d'élection du
président de la Chambre et la création de comités législatifs pour étudier les
projets de loi. Ces changements et plusieurs autres entreront en vigueur le 9
septembre 1985 à titre expérimental, pour une période d'un an.
Mesures législatives
Au cours des deux mois qui ont précédé J'ajournement
d'été, près de 30 projets de loi ont reçu la sanction royale, la plupart le 28
juin. Le texte ayant reçu le plus de publicité a été la Loi sur l'investissement
au Canada qui cherche plutôt à attirer les investissements étrangers qu'à
proposer des contrôles.
D'autres projets, moins controverses, ont renforcé les
sanctions du Code Criminel envers les conducteurs en état d'ébriété, modifié la
Loi sur les Indiens et la Loi sur les pêches, et réglé plusieurs affaires
d'ordre administratif. Plusieurs autres projets de loi ont été déposés mais
n'ont pu être adoptés à temps, par exemple un amendement au Code criminel pour
faciliter la tâche des policiers. En effet, en étendant la définition de lieu
public aux automobiles il sera plus facile de porter des accusations contre des
prostituées et leurs clients. Les changements apportés à la Loi sur le divorce
autoriseront les divorces sans responsabilité après une séparation d'un an au
lieu de trois. Les changements prévoient aussi des sanctions plus sévères
contre ceux qui négligent de verser une pension alimentaire.
La Chambre a également adopté une modification à la
Loi sur les Indiens qui redonne le statut d'Indienne à quelque 16 000 femmes
qui avaient perdu les avantages rattachés au titre d'Indien inscrit
lorsqu'elles avaient épousé des non Indiens. La loi laisse aux bandes indiennes
le soin de décider si elles veulent reconnaître les quelque 50 000 enfants de
la première génération et plusieurs autres milliers de personnes qui ont perdu
leur titre officiel pour des raisons autres que le mariage.
Les comités
Dans son rapport présenté à la Chambre, le Comité des
comptes publics, présidé par Aideen Nicholson, a critiqué le mode de gestion de
la trésorerie qu'il juge très fragmentaire et peu efficace. Le rapport propose
de modifier la Loi sur l'administration financière en confiant toute la
responsabilité au contrôleur général. Le comité a également critiqué le ministère
des Finances pour la façon de renégocier les ententes bancaires du gouvernement
et il a proposé que le contrôleur général soit dorénavant chargé de négocier
avec les institutions financières.
Le Comité permanent des prévisions budgétaires en
général, présidé par M. Bill Kempling a déposé un rapport qui recommande que
soit frappée une nouvelle pièce de monnaie d'un dollar pour remplacer le billet
de banque. Il est prévu que la substitution sera étalée sur une période de
trois ans et qu'elle fera réaliser des économies au gouvernement et au secteur
privé. Malgré tout, certains membres du Comité se sont opposés au changement et
ont supplié le gouvernement de conserver le billet d'un dollar.
En juin, la Chambre a créé un Comité spécial chargé
d'étudier la question des pluies acides. Le Comité, présidé par M. Stan Darling
et comprenant cinq députés conservateurs, un libéral et un néodémocrate,
poursuivra le travail entrepris par un sous comité au cours de la dernière
législature . On examinera les effets des pluies acides sur la santé, sur les
forêts et les édifices.
Cet automne, le Comité du transport, présidé par Pat
Nowlan, étudiera les services de transport dans les régions nordiques et les
critères qui déterminent un bon service dans ces régions.
Le Comité permanent des Affaires extérieures et de la
Défense nationale, présidé par M. William Winegard, examinera l'avenir des
relations du Canada avec les États Unis dans le cadre du North American
Aerospace Defence Agreement (NORAD) et fera rapport à la Chambre d'ici février
1986.
Le gouvernement a également annoncé la création d'un
comité spécial mixte chargé d'étudier le Livre Vert du gouvernement intitulé
Concurrence et sécurité : orientation ces relations internationales du Canada.
Le comité est sous la présidence conjointe du sénateur M. Jacques Flynn et de
M. Thomas Hockin. Le comité a entrepris immédiatement des audiences sur le
commerce bilatéral et sur la participation canadienne à l'initiative américaine
de défense stratégique.
Les deux questions étaient en quelque sorte reliées,
du fait que le comité devait donner une réponse avant la fin de l'été et parce
que, selon Lin témoin, la participation du Canada à l'initiative de défense
stratégique aurait une incidence sur les relations canado-américaines en général
et sur toute négociation commerciale future.
Sur le plan du commerce bilatéral, le comité a
recommandé que des rencontres aient lieu immédiatement avec les États Unis pour
discuter des barrières non tarifaires. Il s'est montré en faveur d'une
libéralisation du commerce dans le cadre du GATT mais n'a pas recommandé que
des négociations aient lieu dans le but de créer un marché commun ou une union
douanière.
Le Nouveau parti démocratique s'est dissocié des recommandations
en faveur d'une libéralisation du commerce car de tels efforts détourneraient
notre attention des problèmes immédiats que sont les différends bilatéraux
actuellement en suspens et la tâche de construire une économie plus diversifiée
et indépendante.
Au sujet de l'initiative de défense stratégique, le
comité s'est entendu pour dire que la question devait être discutée dans le
cadre du contrôle des armements et de l'OTAN, et en tenant compte de
considérations technologiques ainsi que des avantages que le Canada pourrait en
retirer. Le rapport envisage plusieurs solutions, allant de l'acceptation
inconditionnelle de participer au projet américain jusqu'au refus absolu.
Le comité n'a pas pu arriver à un consensus sur
plusieurs points, notamment les conséquences de la participation canadienne à
FIDS sur les efforts du Canada dans le domaine du contrôle des armements,
l'importance de la contribution canadienne et le genre de programme de
recherche qui profiterait le plus à l'industrie aérospatiale canadienne.
La majorité au sein du comité a conclu que le
gouvernement était mieux en mesure d'obtenir l'information voulue pour prendre
une décision, en conséquence, la majorité des membres du comité recommande que
le gouvernement ne prenne aucune décision définitive sur la participation au
volet recherche de VIDS avant d'avoir obtenu des renseignements additionnels
nécessaires sur les incidences stratégiques, financières et économiques.
Dans leur déclaration de dissidence, les membres du
comité représentant le Parti libéral ont dit que le comité avait fui ses
responsabilités en décidant de ne pas se prononcer sur cette question et en
renvoyant la balle au gouvernement. Les membres du Nouveau parti démocratique
ont aussi émis une déclaration de dissidence dans laquelle ils accusent les
Conservateurs d'avoir fait la sourde oreille aux nombreux témoignages
présentés.
La Constitution
Le 9 mai le gouvernement donnait avis qu'il déposerait
un projet de résolution visant à modifier les dispositions constitutionnelles
concernant les pouvoirs du Sénat à l'égard des projets de loi adoptés par la
Chambre. La résolution prévoyait que les projets de loi d'ordre financier
seraient soumis au gouverneur général en vue de la sanction royale, 30 jours
après avoir été adoptés par la Chambre, qu'ils aient été adoptés ou non par le
Sénat. Dans tous les autres cas, la période serait de 45 jours. En cas de
mésentente sur la définition d'un projet de loi d'ordre financier, la
résolution prévoyait certaines directives, mais ce serait la signature du
président de la Chambre qui indiquerait à quelle catégorie appartient le
document. La résolution a fait l'objet d'un débat le 7 juin, toutefois aucune
décision finale n'a été prise. Si elle était éventuellement adoptée, il
faudrait tout de même le consentement de 7 provinces réunissant 50 p. 100 de la
population avant qu'elle ne devienne loi.
Autres questions
Une commission parlementaire composée de deux anciens
députés, M. Bill Clarke et Me Coline Campbell, a proposé une rationalisation et
une hausse des indemnités versées aux députés dans un document déposé à la
Chambre le 12 mai.
Ils proposent une indemnité forfaitaire annuelle de 69
000 $ et une allocation quotidienne de 100 $ pour les députés vivant à
l'extérieur de la région de la capitale nationale (à l'heure actuelle, les
députés bénéficient d'une indemnité annuelle de 54 600 $ et d'une indemnité de
dépenses exonérée d'impôt de 18 200 $).
Le traitement des sénateurs serait gelé à 54 000 $
jusqu'à ce qu'il égale 60 p. 100 du traitement des députés, après quoi il
serait rajusté de façon à maintenir cette proportion. Des changements aux
indemnités de déplacement, aux régimes de pensions et aux indemnités de départ
ont également été recommandés par la commission. Le rapport sera étudié par le
Comité permanent de la gestion et des services aux députés.
La question de la rémunération a aussi été abordée
indirectement dans un document préparé par le leader du gouvernement à la
Chambre des communes, M. Ray Hnatyshyn. On y fait remarquer qu'en vertu de la
loi actuelle, il v aura 310 députés à la Chambre des communes d'ici la fin du
siècle, ce qui entraînera des coûts supplémentaires de 90 millions de dollars.
D'après le document, si le nombre de députés était limité à 295, l'augmentation
des coûts ne serait que de la moitié. La question est actuellement examinée par
le Comité permanent des élections et des privilèges.
Gary Levy
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