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Ontario
L’Assemblée législative autorise maintenant les
comités, par décret spécial, à siéger durant l'intersession, même si la Chambre
a été prorogée. Cinq comités permanents et un comité spécial obtinrent cette
autorisation en décembre dernier pour étudier des projets de loi ou examiner
des questions spéciales.
Le Comité permanent des questions de procédure se
réunit pendant trois jours à Boston avec des sénateurs et des représentants du
Commonwealth du Massachusetts pour discuter la procédure suivie à la Cour
générale. Le Comité examina notamment le processus budgétaire, le droit des
citoyens à réclamer des lois par pétition et la couverture télévisée des
travaux de la Chambre. Les intérêts de l'Ontario et du Massachusetts firent
l'objet de discussions ainsi que la dépendance du Massachusetts à l'égard des
ressources énergétiques du Canada. Dans leurs discours au Comité, le président
du Sénat William Bulger et celui de la Chambre George Keverian soulignèrent que ces visites aidaient beaucoup chacune des
parties à mieux comprendre le processus législatif de l'autre, et renforçaient
les relations entre le Commonwealth et la province. Le Comité poursuivit
également sa revue des organismes, conseils et commissions du gouvernement de
l'Ontario, portant à 69 le nombre total d'organismes étudiés depuis 1977.
Le Comité permanent des règlements et autres textes
réglementaires rencontra à Washington, D.C., des membres et des fonctionnaires
du Sénat et de la Chambre des représentants pour deux journées de discussions
intenses consacrées aux procédures qui gouvernent la participation du public à
l'élaboration des règlements. Ce comité a, entre autres, la fonction d'étudier
les projets de loi d'intérêt privé, et il s'est réuni pendant l'intersession
pour examiner le projet de loi Pr 47, Loi relative à la ville d'Etobicoke.
Le Comité permanent des affaires sociales étudia la
situation des garderies en Ontario et formula des recommandations à ce sujet.
L'Assemblée l'avait autorisé à étudier le principe et les dispositions de la
Day Nurseries Act (Loi sur les garderies) et, bien qu'il n'avait pas été
autorisé à faire rapport à la Chambre, il fit parvenir les résultats de ses
travaux au ministre des Services sociaux et communautaires. Les 47
recommandations présentées cernent plusieurs problèmes, notamment le manque de
fonds des garderies et leur nombre insuffisant, ainsi que les préoccupations
particulières des régions rurales et des petites collectivités. En ce qui
concerne les rapports entre lieu de travail et garderie, le Comité recommanda
que le ministère des Services sociaux et communautaires «étudie la possibilité
d'organiser des services qui tiennent compte du lieu de travail et en fasse la
promotion. Le comité recommanda également la mise sur pied, à Queen's Park,
d'une garderie modèle sur les lieux de travail. Les opinions divergentes des
députés des partis libéral et néodémocrate sont annexées à ces recommandations.
Les députés libéraux estiment trop faible la recommandation qui demande une
meilleure accessibilité aux garderies, faisant valoir que c'est le Ministère
qui devrait ouvrir un plus grand nombre de garderies publiques. Les députés du
NPD formulent trois recommandations portant sur l'établissement immédiat d'un
plus grand nombre de garderies subventionnées, sur l'aide en capital et la mise
de fonds initiale et sur une hausse des salaires des employés des garderies.
Le Comité permanent des comptes publics et le Comité
spécial de l'ombudsman se réunirent et soumirent leur rapport annuel. Le Comité
du développement des ressources se réunit pendant deux semaines en février pour
étudier le rapport annuel de 1983 de la Commission des accidents du travail,
conformément à la Workers' Compensation Act (Loi sur les accidents de travail).
Élections
Le lundi 25 mars, le lieutenant gouverneur John Black
Aird proclama la dissolution de la 32e législature, et fixa au jeudi 2 mai la date
des élections générales. Le premier ministre Frank Miller avait antérieurement
annoncé que la 5e session de l'Assemblée débuterait le 4 avril.
Les emplois, l'environnement, les garderies et
l'économie furent les principaux thèmes de la campagne électorale. M. Miller
annonça un programme de 1,3 milliard de dollars de Entreprise Ontario qui offre
aux PME des stimulants fiscaux, dont 22 millions de dollars affectés aux
garderies. Le premier ministre dit aussi qu'il avait l'intention d'implanter un
programme modèle relatif au salaire égal pour un travail égal dans la fonction
publique, ainsi qu'un programme de quatre ans d'aide au crédit pour les
agriculteurs. Son refus de participer à un débat public télévisé avec les chefs
de l'opposition fut très critiqué, mais il préféra s'en prendre aux politiques
de ses adversaires lors de conférences de presse et de contacts directs avec le
public. Le jeudi 26 avril, il dévoila un programme socioéconomique en onze
points comportant, entre autres, une réforme du droit de la famille, la
nomination d'un nouveau ministre du cabinet pour les personnes âgées et un
projet de résolution demandant à Ottawa de restreindre l'importation des
voitures étrangères.
Le chef libéral David Peterson annonça de son côté des
propositions visant à établir un impôt minimal de 20 p. 100 sur la richesse, à
encourager la construction de nouveaux logements locatifs et à permettre la
vente de bière et de vin chez les petits épiciers, Il promit également de faire
adopter une loi sur le salaire égal pour un travail égal et de financer
l'ouverture de nouvelles garderies. Il précisa également que parmi les
priorités de son parti figuraient la suppression de la
surfacturation des médecins ainsi qu'un programme de création d'emplois de 100
millions de dollars dont les fonds proviendraient de la vente de Suncor.
Le chef du Nouveau parti démocratique, Bob Rae,
centra, quant à lui, sa campagne sur quatre questions, à savoir le salaire égal
pour un travail égal, la réforme fiscale, l'assainissement de l'environnement
et l'emploi. Il réclama la création immédiate de 10 000 places de garderie, des
programmes d'action positive obligatoires et se dit en faveur de cliniques
d'avortement indépendantes. M. Rae promit aussi 75 millions de dollars en aide
aux fermiers ainsi qu'une subvention aux petites entreprises pour les inciter à
embaucher des jeunes.
Une question fit l'unanimité parmi les trois partis:
le 12 juin 1984, le premier ministre d'alors William Davis annonçait que le
financement des écoles séparées serait prolongé. Puisque les trois partis
étaient d'accord sur ce financement, la question ne fit l'objet d'aucun débat
durant la campagne électorale. Cependant, comme la date des élections
approchait, des particuliers et des organismes, surtout l'Ontario Secondary
School Teachers' Federation et certains dirigeants de l'Église anglicane,
pressaient les chefs de partis de se prononcer sur la question. Mais la
campagne prit fin sans débat sur le sujet, et de nombreux observateurs estiment
que cette question eut un effet déterminant sur le résultat des élections.
Le premier ministre Frank Miller se retrouva avec un
gouvernement minoritaire de 52 sièges. Son parti perdit 20 sièges, dont huit
ministres du cabinet. Remportant leur plus belle victoire en quarante ans, les
Libéraux s'assuraient 48 sièges à la Chambre. Les Néo démocrates gagnaient 3
sièges de plus, portant leur députation à 25. Neuf femmes un record
sur 69 candidates furent élues, quatre de plus
que les cinq qui siégeaient au moment de la dissolution de la Chambre. Bien que
le Parti conservateur ait remporté le plus de sièges, ce sont les Libéraux qui
ont recueilli le plus de voix, obtenant 1374 273, soit 38 p. 100 des suffrages
exprimés, comparativement à
1340 932, soit 37 p. 100 pour les Conservateurs. Les
Néo démocrates obtinrent de leur côté 863 104 suffrages, soit 24 p. 100 du vote
populaire. Environ 1 p. 100 des électeurs donnèrent leurs voix à d'autres
partis. La participation des électeurs s'établit à 64 p. 100, soit 6,3 p. 100
de plus que les 57,7 p. 100 qui avaient voté en 1981.
Deborah E Deller,
Greffier adjoint Assemblée législative de l'Ontario
Le Sénat
La période que nous étudions ici a été l'une des plus
intéressantes de l'histoire du Sénat. Le projet de loi C-11, Loi portant sur le
pouvoir d'emprunt, a beaucoup retenu l'attention. Le 23 janvier, ce projet de
loi a été renvoyé au Comité des finances nationales qui a recueilli les
témoignages du ministre des Finances Michael Wilson et du ministre d'État aux
Finances Barbara McDougall. Le gouvernement a demandé instamment aux sénateurs
d'adopter rapidement ce projet de loi vu qu'il l'avait déjà été aux Communes
avec le consentement de tous les partis et parce qu'il en coûtait cher de
recourir à l'article 39 de la Loi sur l'administration financière, en vue
d'emprunter pour soutenir le dollar canadien. L'Opposition a répliqué
qu'autoriser le gouvernement à emprunter pour une année financière à venir,
avant que les projets de dépenses aient été annoncés violait un principe
traditionnel du ~parlement. Elle a aussi soutenu que le Sénat avait un rôle
constitutionnel indépendant à jouer et qu'il n'était aucunement lié par les
ententes conclues par les partis à la Chambre.
Bien que les Communes aient ajourné leurs travaux
durant une semaine à la mi-février, le Sénat a continué de discuter la motion
du leader du gouvernement Duff Roblin voulant que le Comité des finances
nationales fasse rapport immédiatement du projet de loi C 11. Ce fut l'un des
débats les plus animés que le Sénat ait jamais connus. Le leader de
l’Opposition, Allan MacEachen, a rappelé aux Conservateurs les conditions
qu'ils avaient posées, lorsqu'ils étaient dans l'Opposition, pour que le
gouvernement puisse emprunter. Lowell Murray a accusé les membres libéraux du
Comité des finances d'être «des hommes de main, aiguillonnés par la
frustration, l'amertume et la vengeance». Après un débat de deux jours, la
motion du sénateur Roblin a été repoussée et le projet de loi est demeuré au
Comité.
Lorsque les Communes ont repris leurs travaux et que
le budget principal des dépenses a été déposé le 26 février, le Comité a
accepté de faire rapport du projet de loi C 11 sans modification, mais avec la
recommandation que «le Sénat continue de refuser toute demande d'emprunt non
étayée par un budget ou par le budget principal des dépenses couvrant la
période à l'égard de laquelle le pouvoir d'emprunt est sollicité». Le projet de
loi a promptement franchi l'étape de la troisième lecture et a été adopté le 27
février.
Les répercussions politiques et constitutionnelles ne
tardèrent pas à se manifester à la suite de la position du Sénat à l'égard du
projet de loi C 11. Sachant qu'il serait minoritaire au Sénat pour les quelques
prochaines années, le gouvernement Mulroney a annoncé qu'il chercherait à
persuader les provinces de limiter les pouvoirs de cette chambre. Après des
semaines de discussions, le ministre de la justice, John Crosbie, donna avis le
7 mai de son intention de modifier l'institution. Les mesures législatives
d'ordre financier devront être adoptées dans les 30 jours et toutes les autres,
dans les 45 jours, à défaut de quoi les projets de loi des Communes seraient
automatiquement soumis à l'assentiment royal, à moins que les Communes en
décident autrement. La résolution engageait également le premier ministre à
convoquer une conférence des premiers ministres avant la fin de 1987 pour
étudier les propositions faites en vue de la réforme du Sénat.
Travaux des comités
Nombre de comités ont entrepris des études spéciales.
La motion de jack Marshall visant à autoriser le Comité de l'agriculture, des
pêches et des forêts à faire rapport sur tous les aspects de la
commercialisation du poisson au Canada a été approuvée le 6 février. La motion
d'Arthur Tremblay en vue d'autoriser le Comité des affaires sociales, des
sciences et de la technologie à étudier le document de travail sur les
avantages accordés aux enfants et aux personnes âgées a été adoptée le 13
février. La motion de Léopold Langlois à l'effet d'autoriser le Comité des
transports et des communications à étudier l'objet du Règlement sur le
transport des marchandises dangereuses a été adoptée le 14 février. La motion
de Herb Sparrow visant à autoriser le Comité de l'agriculture à étudier les
répercussions des recommandations contenues dans son rapport antérieur intitulé
«Nos sols dégradés le Canada compromet
son avenir», a été approuvée le 26 mars. Enfin, le Comité du Règlement et de la
procédure a été saisi de deux ordres de renvoi. Le 13 mars, on l'a chargé
d'étudier la question de l'enregistrement sonore et de la radiodiffusion des
délibérations des comités du Sénat et, le 30 avril on lui a déféré la motion de
John, Godfrey relative à l'invitation des gouvernements provinciaux à
comparaître devant les comités du Sénat, lors de l'étude de tout projet de loi
susceptible de les intéresser.
Gary O'Brien, Directeur, Direction des comités et de la
législation privée, Sénat
Alberta
L’honorable Helen Hunley, la première femme à occuper
le poste de lieu tenant gouverneur en Alberta, a ouvert la troisième session de
la 20e législature le 14 mars 1985. Le discours du Trône, qui établissait les
priorités pour la prochaine année, a mis l'accent sur les points suivants : la
reprise économique et la stabilité de l'emploi, l'agriculture, la réforme de
J'enseignement et la stratégie industrielle et scientifique. En ce qui concerne
la politique financière, le gouvernement poursuivra son travail de réforme de
la réglementation, de déréglementation et de privatisation.
Le discours du Trône fut suivi presque aussitôt, le 25
mars, de l'exposé budgétaire de 1985. Le gouvernement s'est montré optimiste au
sujet de la reprise économique en Alberta et a proposé un certain nombre de
mesures pour stimuler cette relance. Voici les points saillants du budget de
1985 : aucun nouvel impôt, aucune augmentation des taxes en vigueur et aucune
augmentation des primes d'assurance santé; réductions fiscales pour encourager
les industries de fabrication, de traitement et de finition; projet de 144
millions de dollars en matière d'emploi et de formation de la mains-d’œuvre;
augmentation de l'aide financière aux étudiants de niveau post secondaire; 2,2
milliards de dollars consacrés à l'enseignement primaire et avancé; réduction pour
la troisième année consécutive du nombre de postes permanents et à temps plein
au sein de la fonction publique, et versement des revenus de placement du Fonds
d'épargne du patrimoine albertain au Trésor de la province.
La réforme de l'enseignement et du Sénat ont été deux des grandes questions débattues au cours de la
session. Le Comité spécial chargé de se pencher sur la réforme de la Chambre
haute a fait connaître sa position à ce sujet. Il recommande notamment que le
Sénat du Canada soit élu au suffrage universel, que chaque province soit
représentée par un nombre égal de sénateurs et que le Sénat puisse, dans
l'exécution de son mandat initial, davantage représenter les régions. Le
rapport du comité rejette toutefois catégoriquement l'idée que le Sénat
devienne une tribune pour les négociations intergouvernementales. Ces questions
devraient, comme le suggère le rapport, continuer d'être expédiées à l'occasion
des conférences des premiers ministres tenues à intervalles réguliers.
Le Comité s'est dit encouragé
par les résultats de la première conférence des premiers ministres sur
l'économie, tenue en février à Regina, et en particulier par la signature de
l'accord qui institutionnalise la tenue de ces conférences sur les politiques
économiques nationales. Il estime que cet accord raffermira les liens entre
l'administration fédérale et les provinces au sein du régime fédéral et
resserrera ainsi l'unité nationale.
L'enseignement a aussi été une grande préoccupation
ces dernières années. Suite aux recommandations des secteurs communautaire,
professionnel et public, le gouvernement de l'Alberta présentera une nouvelle
loi, intitulée School Act, à l'automne 1985. Le projet de loi portera sur les
programmes, le statut des écoles privées, les brevets d'enseignement, les
normes académiques et la création de mécanismes pour assurer une meilleure
coordination de tous ceux qui interviennent dans l'enseignement aux niveaux
primaire et secondaire.
Jean Munn
Stagiaire législatif Assemblée législative de l'Alberta
Saskatchewan
Le 10 avril 1985, la session qui avait été suspendue
en décembre a été reprise avec la présentation de l'exposé budgétaire par le
ministre des Finances Bob Andrew. Un des points saillants du budget a été
l'annonce d'une augmentation des dépenses dans quatre secteurs au cours des
cinq prochaines années la santé, l'enseignement, l'agriculture et la création
d'emplois tandis que les dépenses dans les autres secteurs ont été maintenues
au même niveau ou bien réduites. Bien que le budget fasse état d'un autre
déficit, les revenus ont augmenté grâce à la suppression de certains
dégrèvements d'impôt et la mise en vigueur de ce que certains observateurs ont
décrit comme une innovation fiscale; l'application d'un impôt uniforme d'un
pour cent sur le revenu net tel que défini par Revenu Canada.
Le jour où la nouvelle Charte canadienne des droits
est entrée en vigueur, le gouvernement a présenté un projet de loi d'ensemble
modifiant 41 lois provinciales par suite des dispositions de la Charte. Ce fut
l'occasion pour les deux côtés de la Chambre d'exprimer leur engagement aux
principes de la Charte.
Une autre mesure législative intéressant le grand
public fut la loi présentée par le ministre des Finances afin d'assurer une
aide financière aux déposants sans garantie de la Pioneer Trust Company. La
société Pioneer Trust avait son siège social en Saskatchewan et fut liquidée
par décret en janvier.
Le Comité spécial sur la réglementation a déposé son
rapport le 22 avril 1985 concernant deux Livres blancs sur la comptabilité. Le
rapport traite principalement de recommandations relatives à une nouvelle loi
proposée régissant l'Institut des comptables agréés en Saskatchewan. Le Comité
a recommandé que la requête de l'Institut en vue d'élargir ses pouvoirs de réglementation
soit limitée substantiellement. L'Assemblée législative est actuellement saisie
du rapport pour fins de discussion.
Gwenn Ronyk Greffier
adjointe Assemblée législative de la Saskatchewan
Chambre
des communes
Du mois de février aux premières semaines de mai, le
gouvernement a mené rondement ses travaux législatifs. De nombreux projets de
loi ont franchi l'étape de la première ou de la deuxième lecture, tandis que
d'autres ont été déposés et débattus. Ces projets de loi n'ont pas fait l'objet
de grandes controverses ou de contestations, à l'exception du projet de loi C
15 concernant l'investissement au Canada et du projet de loi C 24 concernant le
remplacement du pétrole. Deux autres projets de loi, visant à porter secours à
des institutions financières en mauvaise posture, ont été rapidement adoptés
après avoir franchi les étapes de la deuxième et de la
troisième lectures en une seule journée.
Les comités permanents se sont consacrés à l'étude du
budget des dépenses et étaient tous censés faire rapport le 21 mars. Celui-ci
devait être approuvé quatre jours plus tard, avant que la Chambre ne vote les
crédits provisoires. Le Comité des pêches et des forêts a présenté un rapport
dans lequel il presse le gouvernement de remettre à l'an prochain le projet de
construction par le CN d'une voie ferrée double «en attendant que soient
évaluées les répercussions sociales et environnementales de ce projet sur les
36 bandes indiennes qu'il touche le plus indirectement».
Le Comité spécial sur la réforme de la Chambre des
communes a présenté son deuxième rapport le 26 mars. Il y propose diverses
modifications au Règlement de la Chambre et recommande certaines améliorations
à apporter aux locaux mis à la disposition des députés. La coutume voulant que
les députés se rendent au Sénat pour assister à l'octroi de la sanction royale
devrait être abandonnée et remplacée, dans la plupart des cas, par la lecture
de la déclaration de la Sanction royale par les deux présidents. Le comité a
aussi recommandé d'autoriser la radiodiffusion de certaines délibérations des
comités et d'instituer un système électronique d'enregistrement des votes. Il a
aussi proposé que la responsabilité de la surveillance des édifices du
Parlement soit confiée à un intendant et que les locaux actuels du ministère de
la justice soient utilisés pour remédier au manque d'espace.
Un mois plus tard environ, le gouvernement a fait
connaître sa réaction au premier rapport du Comité spécial présenté juste avant
l'ajournement des Fêtes. En effet, Ray Hnatsyshyn, président du Conseil privé,
a exprimé le 18 avril la volonté du gouvernement d'adopter, pour une période
d'essai d'un an devant commencer en septembre, la recommandation contenue dans
le premier rapport du groupe de travail.
Parmi les réformes mises à l'essai, l'une vise à
confier dorénavant la mise à l'ordre du jour des initiatives parlementaires aux
services du greffier plutôt qu'au bureau du leader du gouvernement à la
Chambre. Ce changement a pour but de convaincre les députés que leur droit de
présenter des projets de loi n'était pas régi par le gouvernement. L'initiative
a porté fruit puisque le nombre de motions et de projets de loi présentés par
de simples députés et adoptés par le Parlement a augmenté considérablement. À
titre d'exemple, la motion présentée par Reg Stackhouse en vue d'inciter le
gouvernement à modifier les dispositions de la Constitution portant sur le
Sénat a été adoptée le 8 mars. Quelques jours plus tard, une autre motion,
présentée cette fois par Jean Robert Gauthier, a aussi été adoptée; elle visait
à presser le gouvernement d'envisager la mise en oeuvre «d'un programme de
formation et de perfectionnement en matière de haute technologie». Un peu plus
tard, soit le 26 mars, le projet de loi C 225, présente par Svend Robinson et
visant à modifier la Loi canadienne sur les droits de la personne et à
interdire la discrimination pour des motifs fondés sur l'orientation sexuelle,
a été retiré mais le Comité permanent de la justice et des affaires juridiques
a été chargé d'en étudier la teneur. Deux autres projets de loi d'initiative
parlementaire ont connu un sort semblable. Il s'agit des projets de loi C 211
et C 229 respectivement présentés par Gordon Taylor et Jim Manley, et portant,
d'une part, sur les gares ferroviaires patrimoniales et, d'autre part, sur la
modification de la Loi sur les chemins de fer. Reste à mentionner le projet de
loi C 215, présenté par Lorne Nystrom et portant sur les prix paritaires des
produits agricoles, qui a franchi l'étape de la deuxième lecture et a été
renvoyé au Comité permanent de l'agriculture.
L'annonce la plus surprenante et la plus inattendue
faite à la Chambre récemment a certes été celle de Robert Coates qui, le 12
février, a annoncé sa démission à titre de ministre de la Défense nationale,
après la diffusion de sa visite, en compagnie de deux hauts fonctionnaires en
novembre dernier, d'un club de nuit mal famé situé dans la région de Lahr en
Allemagne de l'Ouest. Dans sa déclaration, M. Coates a signalé que l'article
publié ... contenait «de nombreuses inexactitudes, des allégations fausses,
calomnieuses et qui laissent même entendre que j'aurais porté atteinte à la
sécurité de l'État». Il a par la suite indiqué qu'il avait consulté un avocat
et qu'il intenterait des poursuites contre le journal responsable. Le
porte-parole de l'Opposition officielle a exprimé sa sympathie et son appui à
M. Coates en faisant observer que celui-ci avait pose là un geste honorable.
Charles Robert,
Direction des recherches pour le bureau, Chambre des communes Ottawa
Territoires
du Nord-ouest
Une grande cérémonie a marqué l'ouverture de la
quatrième session de la dixième législature des Territoires du Nord-ouest, le 6
février 1985. Trois ex commissaires, un ex sous commissaire ainsi que de nombreux ex députés et ex
conseillers ont assisté aux célébrations marquant l'inauguration officielle des
nouveaux locaux de l'Assemblée à Yellowknife.
Dans son allocution d'ouverture, le commissaire John
Parker a souligné la contribution de ses ex collègues et prédécesseurs : «Si je
fais le bilan de ces 34 dernières années
c'est à dire si je remonte à 1951, année où le Conseil des T.N.O. a pour
la première fois compté dans ses rangs des députés élus ,
je me dois de féliciter nos prédécesseurs pour leur dévouement, pour les
énormes services qu'ils ont rendus et pour leur détermination à faire des
T.N.O. ce qu'ils sont aujourd'hui».
Le ministre des Affaires indiennes et du Nord, M.
David Crombie, a également pris la parole devant l'Assemblée. Il a fait
remarquer que «dans tout le Canada, jamais l'évolution de nouvelles
institutions démocratiques n'a été aussi totale et aussi rapide» que dans les
Territoires du Nord-ouest. M. Crombie a ensuite fait part de l'appui du
gouvernement fédéral à la division des Territoires du Nord-ouest, conformément
au projet de frontière auquel l'Alliance constitutionnelle a donné son accord
de principe en janvier dernier, L'Alliance, qui a été créée par l'Assemblée
législative, se compose de députés et de chefs des organisations autochtones du
Nord.
La frontière proposée place les localités Inuvialuites
de la région de Beaufort dans le territoire de l'ouest et laisse aux quatre
localités de l'Arctique central le soin de décider si elles veulent appartenir
au territoire de l'est, c'est à dire à Nunavut, ou au territoire de l'ouest.
Même si la session de six semaines devait
principalement être consacrée à l'étude du budget de 19851986, les questions
constitutionnelles ont fait l'objet de vives controverses et ont monopolisé le
débat. L'avenir de l'entente frontalière provisoire a été remis en question par
l'annonce de la démission de M. Dennis Patterson (député de Iqaluit), président
du Forum constitutionnel de Nunavut (FCN), l'un des deux groupes régionaux relevant
de l'Alliance. M. Patterson a dit avoir pris cette décision parce que les
Membres du FCN avaient de sérieux doutes au sujet des termes de l'entente
conditionnelle.
Peu après cette annonce, le rapport de l'Alliance
constitutionnelle établissant les termes de l'entente était mis à l'ordre du
jour afin d'être discuté en comité plénier. Les membres du caucus de Nunavut,
qui estimaient n'être pas prêts à discuter cette question si peu de temps après
la démission de M. Patterson, ont présenté une motion demandant que ce débat
soit remis à plus tard.
Cette motion a été jugée irrecevable et les membres du
caucus de Nunavut ont quitté la Chambre. L'Assemblée s'est donc retrouvée sans
quorum jusqu'à l'arrivée de tous les membres du caucus de l'ouest, qui ont voté
unanimement en faveur de l'adoption du rapport et de ses recommandations sur le
partage des Territoires.
Les membres du caucus de Nunavut ont ensuite tenté de
rouvrir le débat sur cette question, mais le président de l'Assemblée, M.
Donald Stewart, a jugé irrecevable une motion présentée en vue d'établir les
principes à la base d'une division des Territoires. Il s'est ensuite opposé à
la reprise d'un débat sur une question déjà mise aux voix et avant reçu l'appui
de la majorité des députés.
Les députés de la région est de l'Arctique essayèrent,
à plusieurs reprises, de remettre la question sur le tapis, mais on décida
finalement d'ajourner pour deux semaines afin de permettre aux esprits de se
calmer.
Dans les derniers jours de la session, une motion visant
l'adoption des travaux de l'Alliance constitutionnelle et la poursuite des
négociations sur le partage des territoires a été adoptée, de même qu'une
modification prévoyant une plus grande participation du Conseil exécutif du
gouvernement au déroulement du processus constitutionnel.
Après l'ajournement, les députés sont revenus en
Chambre le 13 mars pour se mettre à l'étude du budget de l'année financière en
cours, qui s'élève à plus de 615 millions de dollars répartis entre
vingt-quatre ministères, conseils et secrétariats. C'est le premier budget
déposé depuis l'entrée en vigueur de l'entente conclue avec le gouvernement
fédéral au sujet d'une nouvelle formule de financement qui permet une
planification financière à long terme.
Voici la liste des autres lois adoptées au cours de la
session :
modification de l'Interprétation
Act visant à remplacer officiellement le nom de Conseil des T.N.O. par celui
d'Assemblée législative et à changer les ordonnances territoriales en
lois;
modification de la Workers'
Compensation Act visant à augmenter le montant maximal du traitement annuel
cotisable en fonction duquel les prestations sont calculées,
modification la Young Offenders Act visant à
introduire de nouvelles dispositions concernant les contrevenants de 16 et 17
ans;
entente financière entre le
gouvernement des Territoires du Nord-ouest et le gouvernement fédéral qui
prévoit l'octroi d'une subvention au gouvernement territorial au cours des
trois prochaines années;
modification de la Council Act
visant à augmenter le traitement, les indemnités et les allocations des
députés; modification de la Vehicles Act
visant à permettre l'adoption de règlements pour définir les pouvoirs des
agents et préciser la taille et le poids des véhicules autorisés à circuler sur
les routes des T.N.O.
Un projet de loi visant à modifier la Public Service
Act afin qu'il soit désormais interdit à un fonctionnaire ou à un ex
fonctionnaire de divulguer des renseignements confidentiels recueillis dans le
cadre de ses fonctions, est mort au feuilleton en raison de l'opposition
manifestée par le public, les syndicats des fonctionnaires et certains députés.
Le Mental Health Act, qui établit le cadre juridique et la procédure à suivre
pour l'internement des personnes souffrant de troubles mentaux, a été déposé
afin d'être étudié au cours de la prochaine session. Le 28 mars, le commissaire
Parker a sanctionné neuf projets de loi et a annonce, au moment de proroger la
session, que l'Assemblée allait se rendre à Rankin Inlet pour la session du
printemps qui doit débuter le 5 juin 1985.
Ann Taylor, Relations
publiques Assemblée législative des Territoires du Nord-ouest
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