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Québec
La première partie
de la quatrième session de la 32e Législature, qui avait débuté le 23 mars,
s'est terminée dans la nuit du mercredi 23 juin, après 43 séances consacrées à
l'étude de 70 projets de loi et à l'adoption d'un budget de 24,3 milliards pour
l'année financière 19831984.
Au cours de cette
session du printemps, les commissions parlementaires avaient, pour leur part,
tenu 142 séances dont les travaux les plus importants concernaient l'étude de
la législation (62 séances), l'examen des crédits budgétaires (42 séances) et
le règlement hors cour du saccage de LG2 (24 séances).
Le nouveau
président, M. Richard Guay, a rapidement imposé sont autorité sur les travaux
de la Chambre, notamment par ses décisions sur l'interprétation d'articles du
règlement, par la formation d un premier Bureau de l'Assemblée et surtout par
le dépôt d'une proposition de réforme parlementaire qui a obtenu finalement le
consensus de la Chambre.
La réforme proposée
vise à rehausser le rôle du Parlement en fournissant aux députés des moyens
d'assumer efficacement leurs importantes fonctions parlementaires, selon la
présentation faite en Chambre parle président, qui ajoutait : « De manière à
mieux consacrer le principe de la séparation des pouvoirs législatif et
exécutif, la réforme privilégie la fonction de contrôle par l'Assemblée des
dépenses publiques et des actes du gouvernement et de l'administration».
À cet effet, la
proposition du président retient l'idée d'une surveillance accrue des activités
des organismes autonomes relevant de l'Assemblée ou des ministères. Sous
réserve des conclusions de la Commission spéciale sur la législation déléguée,
la proposition retient également l'idée d'un examen de la réglementation
adoptée en vertu des lois votées par l'Assemblée. Par ailleurs, la réforme
réaffirme le principe de l'initiative parlementaire pour l'étude des questions
que les députés jugeront d'intérêt public.
Réforme des
commissions
La proposition du
président consiste tout d'abord en une réforme des commissions parlementaires,
en ce qui a trait à leur structure, leur composition, leur organisation et
leurs différents mandats. Les commissions sectorielles demeurent mais leur
nombre est réduit de façon à limiter l'éparpillement des activités des députés
et à favoriser le regroupement des activités gouvernementales. Ces commissions
sectorielles au nombre maximum de huit, seront multiformes afin de remplir
plusieurs mandats : étude de projets de loi, examen de la législation déléguée.
des crédits budgétaires, des engagements financiers,
évaluation des politiques et de la gestion des organismes autonomes. En ces
différents domaines, 1 initiative appartiendra aux commissions et au leader
parlementaire du gouvernement. La Commission de l'Assemblée nationale se
verrait reconnaître une fonction d'harmonisation des travaux de l'ensemble des
commissions, qu'elle exercera par le biais d'une sous commission,
Les commissions
organisent le déroulement de leurs travaux et élisent leur président. Le
président devient l'organisateur et l'animateur de la commission qui l'a choisi.
Cependant, lorsqu'une commission ou une sous commission étudie un projet de loi
article par article ou en toutes autres circonstances où elle le juge
approprie, elle fait appel à un autre de ses membres pour diriger les débats
comme président d'assemblée. Pour leur part, les ministres participent aux
travaux des commissions parlementaires, surtout lorsque celles-ci s'acquittent
de mandats à caractère législatif.
Réorganisation des
travaux de l'Assemblée
La proposition de
réforme parlementaire ne se limite pas aux commissions parlementaires, car elle
s'étend à l'organisation des travaux de l'Assemblée elle-même. C'est ainsi que
le débat sur le budget est ramené à 25 heures dont 15 à l'Assemblée et 10 en
commission du budget et des finances. Une enveloppe de 200 heures est réservée
à l'étude des crédits sur une période de deux semaines.
Calendrier
parlementaire
Cette éventuelle
réorganisation des travaux de l'Assemblée comporte également l'introduction
d'un calendrier parlementaire prévoyant des périodes sessionnelles avec dates
fixes d'ouverture et de clôture. Les dates de dépôt des projets de loi dont le
gouvernement souhaite l'adoption avant le 24 juin et
le 22 décembre seraient avancées au 15 mai et au 15 novembre.
La notion de
responsabilité gouvernementale a également fait l'objet de discussions. La
possibilité a été évoquée de ramener aux questions essentielles le recours à ce
principe et, en conséquence, d'en restreindre l'application aux votes sur le
message inaugural, le discours du budget, les motions de censure et lors de
circonstances où le gouvernement choisirait délibérément d'engager sa
responsabilité. Une telle modification atténuerait vraisemblablement les lignes
de parti au profit d'une liberté plus grande pour les députes.
Enfin. dès que seront adoptés les éléments majeurs de la réforme
parlementaire en cours, un comité devra mettre au point un règlement sessionnel
qui deviendra applicable à la reprise des travaux de l'Assemblée à l'automne
(18 octobre).
Réforme du mode de
scrutin
En même temps que la
réforme parlementaire, le gouvernement s'est penché sur la réforme du mode de
scrutin. Le projet est dans l'air depuis 1966 alors que l'Union nationale
prenait le pouvoir avec un pourcentage de voix inférieur à celui du Parti
libéral. Après 19X, le gouvernement Bourassa chargeait la Commission de
l'Assemblée nationale d'examiner la question: un comité d'experts l'étudiait et
produisait un rapport. En 1976. ~e Parti québécois reprenait le projet et
confiait au ministre Robert Burns la d rection d'un comité chargé de préparer
un Livre vert sur le mode de scrutin. Ce Livre vert était déposé à l'Assemblée
nationale le 24 avril 1979 (Un citoyen. un vote). En décembre 1982, la
possibilité d'un avant-projet de loi sur un nouveau système électoral était
évoquée.
Peu avant
l'ajournement de la dernière session. le 22 juin 1983, le premier ministre M.
René Lévesque, proposait une motion confiant à la Commission de la
représentation électorale l'évaluation du mode de scrutin actuel et l'étude des
différentes formules de réforme~,. Pour remplir son
mandat, la commission consultera les citoyens et organismes intéressés, el
recueillera leurs opinions publiquement ou à huis clos. Elle tient des
audiences publiques dans les diverses régions du Québec. Enfin, la commission
remettra d'ici mars 1984 un rapport à l'Assemblée nationale, comportant une
analyse détaillée des avantages et inconvénients du mode actuel de scrutin et
des différentes formules proposées, ainsi que des recommandations.
Avant projet de loi
sur la Fonction publique
En déposant un avant
projet de loi sur la Fonction publique. quelques
heures avant l'ajournement de la session (22 juin), Madame Denise Leblanc
Bantey, ministre de la fonction publique a rappelé que cet avant-projet faisait
suite au rapport de la Commission spéciale sur la fonction publique déposé en
juin 1982. avant-projet de loi comprend 159 articles
répartis en neuf chapitres dont les plus élaborés concernent les droits et
obligations des fonctionnaires, la gestion des ressources humaines, le régime
syndical et le cadre institutionnel de la fonction publique québécoise. Quatre
jours de consultation en commission parlementaire sont prévus à la fin de
septembre sur cet avant-projet de loi qui reviendra devant la Chambre à
l'automne 1983.
Dans la conférence
de presse qui a suivi le dépôt du document, Madame le ministre devait expliquer
que même s'il élimine le ministère de la Fonction publique comme tel,
avant-projet de loi ne porte nullement atteinte au régime syndical en vigueur.
Madame Leblanc-Bantey ajoutait que <da réflexion étant en cours pour
l'ensemble des secteurs public et parapublic, il serait prématuré d'intervenir
à ce moment-ci».
Au sujet de la
décentralisation et de la délégation, la ministre note que les gestionnaires
«possèdent peu de véritables responsabilités et ne disposent pas d'un degré
d'autonomie suffisant pour gérer adéquatement leurs ressources.,. Elle veut
donc situer les responsabilités le plus près possible de l'instance où le service
doit être rendu, Le projet transfère donc un certain nombre de pouvoirs
(organisation administrative. détermination du niveau des emplois, par exemple)
vers les ministères et organismes. Il réaffirme le pouvoir de délégation et de
subdélégation des sous ministres et des dirigeants d'organismes, il limite en
conséquence les matières sujettes à réglementation.
Le ministère aboli,
c'est le Conseil du trésor qui attribuera les effectifs. s'occupera
de leur classification et de la gestion des fonctionnaires en disponibilité.
C'est lui aussi qui émettra des politiques générales concernant la gestion des
ressources humaines, ce qui permettra au gouvernement de coordonner et de
définir le degré de décentralisation qu'il désire. Les contrôles et la
vérification se feront après coup et non a priori, comme c'est la pratique
actuelle. Ceci permettra la mise en place d'un véritable régime d'imputabilité
administrative, par étapes, à mesure que des politiques auront remplacé les
règlements et que les éléments de contrôle a posteriori auront été instaures.
D'autre part,
l'Office de recrutement et de sélection du personnel sera rebaptise Office des
ressources humaines. Il jouira de plus de latitude dans l'établissement des
conditions d'admission et dans la procédure d'évaluation, de façon à limiter
les coûts de sélection et à choisir les candidats les mieux préparés à répondre
à des besoins précis.
Quant aux candidats
à la fonction publique, ils seront rangés par niveau et leur nomination se fera
au choix parmi les personnes de même niveau. Cela permettra notamment, a
souligné le ministre, d'améliorer la représentation de certains groupes
(femmes, minorités ethniques, handicapés) et de favoriser les politiques
d'égalité en emploi.
La Commission de la
fonction publique, qui entend les recours en appel des fonctionnaires, reste en
place, même si 1«on a jonglé avec l'hypothèse de soumettre ces appels au
protecteur du citoyen.
Fonds de solidarité
des travailleurs
Le 22 juin, la
Chambre a adopté la loi no 192 constituant le Fonds de solidarité des
travailleurs du Québec (FTO). Cette loi crée, avec l'aide du gouvernement, un
fonds d'investissement (capital de risque) qui accordera de l'aide aux
entreprises québécoises.
D'autre part, les
salariés pourront obtenir de leur employeur, individuellement, la retenue sur
leur salaire de montants leur permettant d'acquérir des actions du Fonds. Les
libéraux ont réussi à faire sortir du projet, jusqu'à plus ample informé, les
articles qui accordaient la même possibilité aux associations accréditées et
aux syndicats. Mais ils n'ont pu obtenir le report à l'automne d'un projet qui,
à leurs yeux, méritait un examen plus approfondi. Tout en étant en faveur de
son principe, ils ont voté contre en troisième lecture, mais ils n'en ont pas
bloqué l'adoption. Ils l'auraient pu, étant donné que le projet de la FTO avait
été présenté après la date limite, soit le 10 juin, par le député de Prévost, M.
Robert Dean, ancien vice président de la FTO.
Toujours dans le
domaine du travail, la Chambre a adopté la Loi 17 qui proposait une réforme
(mitigée) du Code du travail. L'opposition a tenté de faire obstruction à ce
projet de loi, mais la guillotine ministérielle y mit fin après sept séances de
la Commission parlementaire du Travail. En réponse aux libéraux qui
reprochaient au gouvernement péquiste de ne pas livrer les réformes en
profondeur promises depuis 1976, le ministre Pierre Marc Johnson répliqua que
le nouveau Code du travail «ne viendra que le jour où on aura l'impression que
les partis, les agents les plus importants dans la société et la population
elle-même, auront réussi à dégager un consensus qui présuppose des changements
d'attitudes et de comportements».
Yvon Thériault Service d'indexation et de bibliographie Bibliothèque
de l'Assemblée nationale Québec
Nouvelle Écosse
La deuxième session
de la 53e législature de la Nouvelle Écosse a été ajournée le 1 er juin 1983,
ce qui a mis fin à l'une des plus brèves sessions de ces dernières années.
L'Assemblée législative a adopté exactement cent projets de loi qui, pour la
plupart, ne présentaient qu'une importance limitée, à l'exception peut être du
nouveau Planning Act, destiné à remplacer la première mesure prise par la
province en matière de planification et qui remontait à 1969. Il est à noter
que la nouvelle loi est demeurée pendant plusieurs années au stade de la
rédaction, le gouvernement ayant laissé le temps au public d'étudier les
modifications projetées. Ceci a entraîné des colloques auxquels ont participé
les planificateurs et les autorités municipales, des conférences itinérantes en
vue de susciter la participation du public dans toutes les parties de la
province, le tout s'étant terminé par la présentation du projet de loi 71 au
cours de la présent session. Après un long débat à la
Chambre au cours de la deuxième lecture et l'adoption par le Law Amendments
Committee le projet de loi fut finalement adopté en troisième lecture et il
reçut la sanction royale.
Bien que notre façon
de procéder en matière législative ne soit pas inhabituelle, notre assemblée
est unique du fait que tous les projets de loi publics sont renvoyés au Law
Amendments Committee après la deuxième lecture. Le public, soit par
l'intermédiaire d'organismes, soit à titre individuel en vertu du droit
coutumier, présente des mémoires et fait connaître au comité ses réactions à
l'égard de toute nouvelle législation. Après avoir été soumis à maintes
reprises au comité, le projet de loi est revenu à la Chambre avec plus de cent
amendements. Ceci montre bien que, même dans une province aussi petite que la
Nouvelle Écosse, même en déployant des efforts surhumains, il est difficile de
présenter un projet de loi qui plaise à tout le monde. On peut cependant
apprécier la valeur du Law Amendments Committee.
Au cours de la
session, ce même comité aborda une autre question intéressante. Il étudia le
projet de loi 83 qui proposait de modifier un seul article du Theatres and
Amusements Act, en vue de changer certaines sanctions pour violation de la loi.
Lorsque le Law Amendments Committee fit rapport à la Chambre, le projet de loi
avait bien changé : il conservait l'article primitif concernant la modification
des sanctions mais on avait ajouté au projet de loi cinq articles
supplémentaires qui imposaient un impôt sur les services de télévision par
câble,
Or il se trouva que
le 18 avril, le ministre des Finances, Joel Matheson, déposa son budget en
annonçant un impôt sur le service de télévision par câble. Toutefois, lorsque
cette rubrique fui ajoutée au projet de loi 83 par le Law Amendments Committee,
l'opposition formula des objections. Le 24 mai, M. J. William Gillis, député
d'Antigonish, fit valoir que seul un ministre de la Couronne et non un comité
parlementaire pouvait présenter une mesure fiscale. En outre, les changements
de fond apportés par le comité violaient le principe selon lequel les comités
ne peuvent modifier que des détails de la loi lorsqu'ils ont été approuvés par
la Chambre.
Le 25 mai, le
président Arthur Donahoe rendit une décision qui déclarait irrecevables les
articles concernant l'imposition d'une taxe ajoutée par le comité. Le président
indiqua que, bien que le comité eût les mêmes pouvoirs qu'un comité plénier en
matière de projet de loi, il avait outrepassé sa compétence du fait que les amendements
qu'il recommandait dépassaient largement le principe du projet de loi. Le
président ordonna que le projet de
loi soit renvoyé au Law Amendments Committee. Après
quelques changements mineurs, le projet de loi primitif fut alors adopté par la
Chambre. Un projet de loi entièrement nouveau fut présenté pour l'imposition
des services de télévision par câble. Il franchit rapidement toutes les étapes
et reçut la sanction royale.
Rod MacArthur Greffier adjoint Assemblée législative de la Nouvelle
Écosse
Yukon
La troisième session
de la 25e législature a été ajournée le 2 mai 1983 et les travaux ne devraient
pas reprendre avant la mi octobre.
Les seules activités
législatives au cours des trois derniers mois ont été les séances du Comité
permanent du règlement, des élections et des privilèges. Ce comité tente d'en
venir à un accord sur un régime de retraite pour les députés de l'Assemblée
législative du Yukon. Il étudie actuellement l'adoption possible d'un système
d'indemnités de cessation d'emploi.
Bien que le
programme législatif de l'automne ne soit pas encore tout à fait fixé. on a annoncé le dépôt d'un nouveau projet de loi sur les
droits de la personne. Le ministre de la Justice, M. Clarke Ashley, a demandé
aux groupes et aux particuliers qui s'intéressent à la question de lui
présenter des mémoires; il a en outre déclaré que le projet de loi comprendrait
de nouvelles dispositions de protection pour que les habitants du Yukon
jouissent des mêmes droits que tous les autres Canadiens.
Patrick L. Michael Greffier de l'Assemblée législative du Yukon,
Whitehorse
Alberta
Les travaux de
la 10e législature ont repris le 28
avril après un ajournement de quatre jours consacré aux audiences publiques sur
le projet de loi no 44, Labour Statutes Amendment Act. L'Assemblée a ajourné
ses travaux le 6 juin, mettant fin à la plus longue session (89 jours) depuis de
nombreuses années. Au total, 81 des 114 projets de loi présentés ont été
adoptés, et un certain nombre d'importants projets législatifs ont été lancés.
Mesures législatives
Une fois terminées
lias audiences publiques, le projet de loi no 44 a été adopté, avec plusieurs
modifications, par l'Assemblée; il a reçu la sanction royale le 6 juin, malgré
l'opposition des députés néo démocrates.
Le projet de loi no
67, Législative Assembly Act, a été présenté à la Chambre après qu'un comité
permanent eut étudié le Livre blanc du gouvernement contenant les propositions
de modification de cette loi. Les principales modifications visaient notamment
à préciser les domaines où les députés risquaient d'avoir des conflits
d'intérêt, à déterminer le montant des allocations de transport aérien pour les
députés des circonscriptions situées dans le Nord de la province et à retirer
le pouvoir de prolonger la Législature cinq ans en cas d'urgence; ce pouvoir
avait été accordé à l'Assemblée en vertu du paragraphe 4(2) de la nouvelle
Constitution. Le projet de loi 67 a reçu la sanction royale le 6 juin.
Deux autres projets
de loi très intéressants ont aussi été adoptés pendant la session du printemps
à savoir le projet de loi no 60, Surface Rights Act, et le projet de loi no 38,
Health Care Statutes Amendment Act.
Le premier modifie
les procédures d'indemnisation en cas d'expropriation conformément aux recommandations
du Special Select Committee on Surface Rights qui a siégé en 1981. Bon nombre
des recommandations de ce comité se retrouvent dans la nouvelle loi, y compris
des dispositions prévoyant l'indemnisation des propriétaires fonciers en cas
d'expropriation. Le projet de loi no 38 autorise la suspension de l'assurances santé de l'Alberta lorsqu'une personne n'a pas
payé ses cotisations depuis trois mois. Ces deux projets de loi ont été
longuement débattus et ont reçu la sanction royale le 6 juin.
Pendant les séances
du printemps, un projet de loi d'initiative parlementaire, le projet de loi no
202, An Act to Amend the Blind Persons'Rights Act, a reçu la sanction royale.
C'était le premier projet émanant d'un député à être adopté depuis 1971, année
de l'accession au pouvoir du premier ministre Peter Lougheed.
Période des
questions
Le 19 mai, le député
néo démocrate Ray Martin s'est levé pour poser une question sur la procédure
suivie par le gouvernement de l'Alberta en 1979 pour effectuer des achats. Le président,
Gérard Amerongen, jugea la question irrecevable parce qu'elle n'était pas
d'actualité. D'autres questions subséquentes furent aussi jugées irrecevables
et M. Martin quitta la Chambre. Le lendemain, M. Ray Speaker, leader de
l'opposition indépendante, souleva une question de privilège au sujet du droit
des députés de poser des questions touchant le passé. Le président Amerongen
statua qu'il ne s'agissait pas d'une question de privilège et il proposa
d'énoncer de façon plus détaillée les règles régissant les questions qui
peuvent être posées pendant la période des questions.
Le 30 mai, le
président fit connaître les règles et les procédures à suivre pendant la
période des questions. Les quatre membres de l'opposition critiquèrent
publiquement cet énoncé et refusèrent de participer à la période des questions
jusqu'à la fin des séances du printemps.
L'Assemblée a
ajourné ses travaux pour l'été le 6 juin.
Keith Krause Deborah
Streinstra Stagiaires
législatifs Assemblée législative de l'Alberta Edmonton
Ontario
Après le
remue-ménage créé durant 'hiver par le programme gouvernemental de restrictions
imposées au secteur public, par <d'affaire des sociétés de fiducie» et par
le projet de loi sur les conseils scolaires de Toronto, les séances du printemps
de l'Assemblée législative se sont révélées assez calmes. Aucune question n'a
pris la vedette, comme il en avait été précédemment. Durant la période des
questions, les Libéraux ont continué de s'en prendre à la réglementation des
sociétés de fiducie et leur chef, David Peterson. a
consacré beaucoup de temps à la pornographie, demandant au gouvernement de
prendre des mesures contre ce qu'il a appelé «< une véritable explosion de
nouvelles formes de pornographie violente qui sont outrageantes pour les bonnes
moeurs à tous points de vue. Les questions des Néo démocrates ont surtout porté
sur l'examen des foyers pour personnes âgées et sur les mesures prises par des
sociétés privées de sécurité pour mettre fin à des grèves illégales. Les deux
partis d'opposition ont posé au ministre de l'Environnement, Keith Norton, un
très grand nombre de questions, sur des sujets allant des pluies acides, aux
emplacements de décharge des ordures, en passant par la qualité de l'eau dans
les Grands Lacs.
À deux reprises, le
président jugea nécessaire de suspendre la séance en raison d'un grave désordre
intervenu pendant la période des questions. La première fois, à cause d'une
démonstration dans la tribune publique; la seconde, pour mettre fin à une
engueulade entre Larry Grossman, ministre de la Santé et Bob Rae, chef du NPD.
En juin, l'assemblée
a débattu et adopté une proposition créant une commission de redistribution
électorale, autorisée à ajouter 5 sièges aux 125 actuels, mais en maintenant à
15 sièges la représentation du Nord de l'Ontario. En plus d'établir des
critères en matière de topographie, de communauté d'intérêts et ce limites
municipales, la proposition prescrivait à la commission d'établir, dans la
mesure du possible, des circonscriptions électorales dont le nombre d'habitants
ne serait pas supérieur ou inférieur à 25 p. 100 de la moyenne provinciale.
Le budget
L'événement le plus
marquant des séances de printemps a été
la présentation, le 10 mai, du cinquième budget du trésorier Frank Miller;
toutefois, la controverse a porté davantage sur la fuite de documents
budgétaires que sur le contenu du budget.
Plusieurs jours
avant la date fixée, un journaliste du Globe and Mail de Toronto avait trouvé
des épreuves du budget jetées dans une poubelle située à l'extérieur de
l'imprimerie chargée d'imprimer le budget. Entre autres choses, les documents
mentionnaient des mesures précises de dépense et la hausse de 5 p . 100 des primes d'assurance maladie.
Le jour où le Globe
and Mail publia les documents budgétaires fut presque entièrement consacré à
des questions d'ordre et de privilège. Le chef libéral David Peterson et le
chef néo démocrate Bob Rae demandèrent au président John Turner de dire que la
fuite constituait un bris de privilège parlementaire. D'autres intervenants
élargirent le débat en soulevant la question de la responsabilité ministérielle
et des traditions entourant le secret du budget et en demandant au trésorier de
remettre sa démission.
Le lundi suivant, le
président statua que le secret du budget était affaire de convention politique
et non pas de privilège parlementaire. Il autorisait toutefois un débat
d'urgence sur la question.
Le trésorier. quant à lui, fit savoir qu'il présenterait son budget comme prévu,
et qu'il prendrait ensuite une décision touchant sa démission. Plusieurs jours
après le dépôt de son budget, M. Miller déclara à l'assemblée qu'après mûre
réflexion, il décidait de demeurer a ses fonctions de
trésorier. Ses conseillers ' selon lui, avaient conclu clue les trois
conditions militant en faveur de la démission du ministre étaient toutes
absentes : «Tout d'abord, le ministre lui-même n'a eu aucune pari à l'affaire.
En deuxième lieu, toutes précautions raisonnables avaient été prises et, troisièmement,
la fuite ne portait pas sur des mesures fiscales dont la connaissance anticipée
aurait pu procurer des avantages injustes.»
Quant au budget, il
visait avant tout, a affirmé le trésorier, à «favoriser et soutenir l'élan pris
par l'économie». Il a compare l'économie de l'Ontario à un malade qui n'était
plus dans un état critique mais qui n'était pas encore remis. M. Miller a précise que le gouvernement se devait d'aider le secteur
privé qui, bien entendu, est le moteur de la reprise économique.
S'appuyant sur des
prévisions d'une croissance réelle de 1,9 p. 100 du produit provincial brut et
d'une hausse de 6,6 p. 100 (la plus faible depuis 10 ans) de l'indice des prix
à la consommation, le trésorier a prévu des dépenses provinciales de 24,7 milliards
de dollars et des recettes de 22 milliards, créant un déficit record de 2,7
milliards. Selon lui, le chômage demeurera supérieur à 11 p. 100.
Les nouvelles
mesures annoncées dans le budget avaient trait surtout à la création d'emplois
et à la formation de la maind'oeuvre. Un programme accéléré de grands travaux,
l'élargissement du plan conjoint Canada Ontario de création d'emploi et une
caisse spéciale de 25 millions de dollars affectée à l'emploi des jeunes constituaient les éléments centraux de la politique
gouvernementale visant à stimuler l'emploi. En outre, la taxe de vente au
détail frappant les meubles et appareils ménagers était suspendue pendant 90
jours en vue de favoriser la demande de produits canadiens à la consommation.
Parmi les autres
mesures prises, notons un programme de subventions visant les prêts consentis
aux agriculteurs débutants, des stimulants destinés à encourager
l'accroissement de la recherche et du développement dans l'industrie et un
ensemble de mesures atteignant 40 millions de dollars pour améliorer le
logement locatif.
Côté impôts, les
favoris de toujours, l'alcool et le tabac, étaient frappés d'une taxe majorée;
les primes d'assurance maladie augmentaient de 5 p. 100; l'impôt sur le revenu
des sociétés était accru de 1 p. 100; et l'impôt provincial sur le revenu des
particuliers était assujetti à une surcharge provisoire de 5 p, 100, appelée
impôt de maintien des services sociaux.
M. Miller a annoncé
que l'Ontario ne s'opposera plus à la disposition de «retrait pour élever les
enfants» du Régime de pensions du Canada, ce qui permettrait aux femmes de
quitter la population active pour élever leur famille sans subir, à la
retraite, de réduction des prestations du RPC. Changeant de ton, le trésorier a
profité de l'exposé budgétaire pour avertir ceux qui reçoivent des fonds
provinciaux, les municipalités, les conseils scolaires, les hôpitaux et autres
organismes publics, qu'ils ne devaient pas s'attendre dans l'avenir à des
augmentations de crédits supérieures ou même égales au taux d'inflation».
Le porte parole financier des Libéraux Patrick Reid, a reproché au budget
d'être farci de péchés d'omission. Il ne s'est pas opposé à la plupart des
mesures prévues, mais s'en est pris à l'absence de
mesures efficaces touchant le chômage et les problèmes structuraux à long terme
de l'économie ontarienne, en particulier les questions de productivité. Le
budget, a affirmé M. Reid, refuse de regarder l'avenir bien en face.» Après
avoir exposé longuement ce qu'il considérait comme les lacunes du budget dans
les secteurs de l'agriculture, du tourisme et de la construction automobile, et
en matière de prestation de services sociaux, de protection de l'environnement
et de gestion efficace des deniers publics, M. Reid a conclu que le trésorier
devait démissionner «non en raison de la fuite, mais parce qu’il s'agit là d'un
budget affreusement mauvais».
Dans sa réplique, le
critique néo démocrate, David Cooke, a reproché au trésorier d'accepter un taux
très élevé de chômage et de ne rien faire. Il a opposé I'avarice du budget à
l'égard du chômage chez les jeunes» à «sa largesse fiscale de 200 millions de
dollars» à l'endroit des petites entreprises rentables, qu'il a qualifiée
d'expédient politique. La solution aux difficultés économiques de la province,
a soutenu M. Cooke, consiste pour le gouvernement à prendre une part active à
la création d'emplois dans l'industrie alimentaire, dans le logement, dans les
services sociaux et dans le secteur manufacturier. Le secteur privé ne conduit
pas l'Ontario vers la relance économique, a t il ajouté, et il faut donc que le
gouvernement, par l'investissement public, devienne le chef de file de la
reprise.
Les mesures
législatives
La plupart des
projets de loi d'initiative ministérielle traités en mai et en juin étaient de
caractère assez routinier et peu controversé. Parmi les projets les plus
marquants, notons la mesure présentée par le ministre de l'Éducation, Bette
Stephenson, visant à restreindre les déficits des universités et a imposer
sanctions et contrôles aux universités dont le déficit d'exploitation était
supérieur à 2 p. 100 du budget, et le projet de loi déposé par le ministre de
la Santé, Larry Grossman, autorisant le gouvernement à prendre les foyers pour
personne âgées en charge dans des circonstances spéciales. La présentation de
cette mesure a suivi des semaines d'attaque de la part du chef néo démocrate,
Bob Rae, et de son critique de la santé, Ross McClellan, contre la
réglementation par le ministère du secteur des foyers pour personnes âgées.
Le 21 juin, dernier
jour avant l'ajournement d'été, le leader du gouvernement à la chambre, Tom
Wells, a demandé et obtenu les trois lectures d'une modification apportée à la
Loi sur l'Assemblée législative augmentant l'indemnité des députés et leur
allocation de dépenses d'un peu moins de 5 p. 100 pour les porter à $33,345
(indemnité) et à $11,130 (allocation non imposable). Iles indemnités
supplémentaires versées à la présidence, aux ministres, aux adjoints
parlementaires, aux whips, aux leaders à la chambre et aux présidents de comité
ont reçu une hausse semblable. Le projet de loi a également établi une nouvelle
procédure de règlement des griefs à l'intention des employés de l'Assemblée
législative.
Le whip libéral,
Dick Ruston, a proposé d'apporter un amendement assez différent à la Loi sur
l'Assemblée législative. Le projet de loi d'initiative privée de M. Ruston, qui
a subi la deuxième lecture le 19 mai, prévoit une défalcation de $100 pour
chaque jour (après dix jours d'absence par session) où un député n'assisterait
pas aux séances de l'assemblée, sauf pour motif de maladie, d'affaires
officielles ou de grossesse. Bien que le projet ait eu l'appui de la majorité
des députés ministériels, y compris le premier whip du gouvernement, il n'avait
pas encore été soumis au comité au moment de l'ajournement d'été.
Les comités
Le gros de
l'activité des comités, au cours des mois de mai, juin el juillet, a été
consacré à l'examen du budget des dépenses. Le Comité du développement des
ressources a poursuivi son étude de l'indemnisation des accidents du travail et
s'est trouvé dans une situation inhabituelle quand il a tenu ses audiences
publiques. Le Comité avait fait parvenir un avis d'audience publique à des
dizaines de milliers de travailleurs accidentés mais, malgré une très grande
salle de réunion, il s'est vu absolument submergé par les spectateurs. On
décida donc de tenir l'audience sur l'escalier de l'Assemblée législative, les
membres du comité et les témoins s'adressant à une fouie bruyante de centaines
d'indemnisés. L'observateur de passage aurait fort bien pu prendre la séance du
comité pour un ralliement de protestation!
En mai, le Comité
permanent sur le protecteur du citoyen a présenté un rapport spécial demandant à
l'Assemblée législative de s'élever contre les violations des droits de l'homme
et des droits politiques partout dans le monde. Le comité a soutenu que, pourvu
que les prises de position soient transmises par les soins du ministère des
Affaires extérieures, les Assemblées législatives provinciales avaient le
devoir manifeste de combattre la répression politique et la torture partout où
elles se présentaient.
Graham White, Greffier
adjoint Assemblée législative de l'Ontario, Toronto
Saskatchewan
Après 59 jours de
séance, la deuxième session de la vingtième législature de la Saskatchewan a
été ajournée pour les vacances d'été le 17 juin 1983.
Parmi les points
saillants de la session, il faut mentionner les excuses présentées à
l'Assemblée par le premier ministre Grant Devine pour avoir fourni des
renseignements erronés au Comité des finances lors de l'étude du budget des
dépenses destinée au Conseil exécutif. M. Devine avait déclaré devant le Comité
qu'aucune décision n'avait été prise quant a
l'augmentation du traitement de certains hauts fonctionnaires, mais des
documents du Cabinet dévoilés plus tard par l'opposition prouvèrent que M.
Devine avait fait erreur.
M. Lawrence Yew,
député néo démocrate de la circonscription septentrionale de Cumberland a été
le centre de l'attention après que des membres du gouvernement l'eurent accusé
de devoir plus de $7,000 en paiements hypothécaires sur une subvention de
logement qu'il avait obtenue du ministère des Affaires du Nord de la
Saskatchewan il y a plusieurs années. La question est toujours en suspens.
Les statistiques
montrent que la Chambre a été bien occupée : durant l'année écoulée,
l'Assemblée a siégé au total 111 jours et adopté 160 mesures législatives. Les
principales mesures adoptées au cours de la session de printemps comprennent
une loi visant à réorganiser le gouvernement provincial en créant de nouveaux
ministères et en remaniant certaines responsabilités en vue d'accroître son
efficacité; une nouvelle loi sur les véhicules permettant la prise de sang de
personnes impliquées dans des accidents de la route et soupçonnées d'être en
état d'ébriété, et une loi visant à établir un mécanisme d'autonomie politique
dans le nord de la Saskatchewan. La mesure la plus controversée de la session a
été le projet de loi 104, modifiant la loi provinciale sur les syndicats, qui
accroît les droits des employeurs, rend plus difficile la création de syndicats
et interdit les grèves ou les lockout pendant la durée d'une convention
collective. Ce projet de loi a été adopté juste avant l'ajournement d'été. La
session doit reprendre en novembre.
Rapport sur la
liberté d'accès à l'information
Le 17 juin, le
ministre de la Justice, M. Gary Lane, a informé l'Assemblée législative qu'il
avait reçu le Rapport de l'honorable E.M. Culliton, ancien juge en chef de la
Saskatchewan, sur la liberté d'accès à l'information et la protection de la vie
privée dans la province de la Saskatchewan. Le document, qui avait été commandé
en 1981 par le gouvernement précédent, propose qu'une loi soit adoptée pour
permettre l'accès aux dossiers du gouvernement de la Saskatchewan et pour
donner à la population l'assurance que le gouvernement respecte le principe de
la franchise. Le rapport a été rendu public et le ministre de la Justice a
laissé savoir qu'il a l'intention de l'étudier et de tenir compte de la
réaction du public avant de conseiller au Cabinet d'appliquer ou non les
recommandations de M, Culliton.
David Mitchell Greffier adjoint Assemblée législative de la
Saskatchewan, Regina
Le Sénat
Les comités du Sénat
ont été très actifs au mois de juin. Le 15, le sénateur Paul Lafond a déposé le
rapport du Sous-comité de la défense nationale du Comité sénatorial permanent
des affaires étrangères. Ce rapport, intitulé «La défense maritime du Canada»,
vient couronner 18 mois d'étude sur le Commandement maritime (COMAR). Comme le
déclarait le président du Sous-comité, le sénateur Lafond, les nouvelles que
nous avons à donner ne sont pas bonnes, au contraire. Nous avons fait et nous
faisons toujours preuve d'une grande imprudence en nous désintéressant des
précautions élémentaires pour assurer la protection de notre souveraineté,
aussi bien (in temps de paix qu'en temps de guerre, et il est inconcevable que
nous ne respections pas les engagements pris à l'endroit de nos alliés en
matière de défense de notre continent et de l'alliance des démocraties». Le
Sous-comité a présenté trente deux recommandations visant à améliorer le
Commandement maritime. Entre autres, il a proposé de préparer immédiatement un
nouveau Livre blanc sur la défense nationale et que le gouvernement s’engage
ensuite à fournir les effectifs et le matériel requis dans des délais précis.
Il a recommandé en outre d'accroître de 7% le budget de la défense. Il a aussi
formulé un certain nombre de propositions en vue d'équilibrer la flotte et a
recommandé d'acheter 18 autres aéronefs AURORA. Selon le sous comité, la
politique canadienne de défense maritime doit avoir pour objectif premier de
créer, d'ici douze ans, une force navale équilibrée. Il prévoit en outre
poursuivre son étude des forces armées, y compris la Force mobile et le
Commandement aérien.
Le 16 juin, le
ministre de la Justice, M. Mark MacGuigan, a comparu devant le Comité mixte
spécial du Sénat et de la Chambre des communes sur la réforme du Sénat et a
présenté le document de travail tant attendu du gouvernement sur le sujet.
Conçu pour offrir au comité mixte les vues préliminaires du gouvernement et
pour amorcer un débat public, le document traitait d'un certain nombre de sujets.
M. MacGuigan a passé en revue les principales fonctions que pourrait remplir un
nouveau Sénat. Il a fait état des divers modes de sélection des sénateurs, des
pouvoirs que le Sénat pourrait exercer, des diverses façons dont les sièges
pourraient être répartis et des moyens par lesquels les peuples autochtones du
Canada pourraient y être représentés. Actuellement ' le gouvernement estime que
de toutes les fonctions possibles d'un nouveau Sénat, la représentation
régionale est la plus importante. En ce qui a trait aux pouvoirs, le Sénat
devrait avoir des pouvoirs assez forts pour faire sentir sa présence, au
besoin, mais pas assez forts pour empêcher le Parlement d'agir de façon
décisive lorsque ceci s'avère nécessaire.» À propos des trois modes de sélection
des sénateurs élection au suffrage direct, nomination par les gouvernements ou
élection au suffrage indirect le
gouvernement n'a pas indiqué de préférence; il a dit qu'il attendrait les
conclusions du comité mixte avant de prendre une décision. Celui-ci prévoit
poursuivre ses délibérations au cours de l'été et devrait déposer son rapport
final au plus tard le le' décembre 1983.
Le 29 juin, sur
motion du leader du gouvernement au Sénat, M. Bud Olson, le Sénat a approuvé la
création d'un comité spécial chargé d'étudier la teneur du projet de loi C157,
intitulé Loi sur le Service canadien du renseignement de sécurité. Le comité a
été autorisé à travailler conjointement avec tout comité semblable créé par les
Communes. Il est présidé par le sénateur Michael Pitfield et devrait déposer
son rapport au plus tard le 27 octobre 1983.
Activités
législatives
Le projet de loi
S32, intitulé Loi modifiant la Loi sur les pénitenciers et la Loi sur la
libération conditionnelle de détenus. qui a été déféré
au Comité des affaires juridiques et constitutionnelles le 23 novembre, a fait
l'objet d'un débat animé. Le projet de loi. adopté en
deuxième lecture, portait principalement sur le cas d'un délinquant mis en
liberté sous surveillance obligatoire qui voit cette liberté révoquée. Devant
le comité, le solliciteur général, M. Robert Kaplan, a proposé d'apporter
certaines modifications au projet de loi, entre autres de créer un pouvoir
précis permettant de réincarcérer, les détenus fédéraux. Le sénateur Earl Hastings
s'est opposé à ces modifications, alléguant qu'elles dépassaient la portée du
projet de loi. Le président du comité, le sénateur Joan Neiman, a décrété que
les modifications, si elles étaient adoptées, accroîtraient la portée de
certaines dispositions du projet de loi qui, bien qu'apparentées à ses
principes et a ses objectifs généraux, toucheraient des domaines non prévus
dans la teneur du projet de loi, même dans sa version adoptée en deuxième
lecture. À son avis, le comité devait demander au Sénat de l'autoriser à
adopter les modifications, ce que fit ce dernier le 31 mai. Les modifications
ont été ensuite adoptées par le comité; il en a été fait rapport à la Chambre
qui les a adoptées à son tour, et le projet de loi a été lu pour la troisième
fois et renvoyé aux Communes le 9 juin.
Le projet de loi
S33, Loi donnant effet pour le Canada à la Loi uniforme sur la preuve adoptée
par la Conférence canadienne de l'uniformisation du droit a été déféré au
Comité des affaires juridiques et constitutionnelles le 7 décembre où il fait
depuis l'objet d'une étude intensive. De nombreux organismes et particuliers
ont comparu devant le comité, dont l'Association du Barreau canadien et le
Barreau du Québec. La critique la plus souvent formulée a été que, durant l'élaboration
du projet de loi S33, les spécialistes et les praticiens n'ont pas été
suffisamment consultés, et que le projet de loi avait tendance à «favoriser la
Couronne,>. Certains se sont même demandés si le projet de loi S33 était un
code de la preuve. Le 28 juin, le sénateur Joan Neiman, s'est vu autorisé par
le Sénat à présenter un rapport provisoire sur le projet de loi, Le comité a
recommandé au ministère de la Justice de travailler en étroite collaboration
avec les groupes professionnels compétents lorsque le projet de loi serait
révisé, et d'inclure dans la nouvelle version un préambule indiquant clairement
que la Loi uniforme sur la preuve n'est pas un code de la preuve. Le comité
prévoit poursuivre ses délibérations sur le projet de loi.
Le 28 juin, le
leader du gouvernement adjoint, Royce Frith, a déposé une résolution autorisant
le gouverneur général à publier une proclamation visant à amender la
constitution à l'égard des droits des autochtones. Il s'agissait du premier
amendement proposé par le gouvernement à la constitution depuis la
proclamation, le 17 avril 198,2, de la Loi constitutionnelle de 1982. Le Sénat
a étudié la résolution en même temps que la Chambre des communes. Les
amendements visaient à élargir la portée des droits des autochtones pour y
inclure des droits qui existent maintenant En vertu d'accords relatifs aux
revendications foncières. En outre, on proposait que les droits des autochtones
soient garantis également pour les hommes et Pour les femmes et que soient
tenues d'autres conférences constitutionnelles à ce sujet. Le sénateur David
Steuart a exprimé certaines réserves quant à la vitesse à laquelle le
gouvernement avait étudié la résolution adoptée. Il a demandé que l'on
s'attache davantage à examiner les graves répercussions qu'auraient les
amendements s'ils étaient adoptés. Il a déposé un amendement portant que la
résolution ne soit pas adoptée et que sa teneur soit déférée au Comité des
affaires juridiques et constitutionnelles qui l'étudierait au cours des
vacances d'été. Le Sénat a adopté l'amendement du sénateur Steuart. Bien qu'un
amendement constitutionnel de ce genre nécessite l'accord du Sénat, son veto
peut être annulé dans un délai de 180 jours après que la Chambre des communes a
adopté l'amendement, si cette dernière réadopte la résolution.
Gary W. O'Brien, Chef de la
Section des procès verbaux et des journaux (anglais) Le Sénat Ottawa
Chambre des communes
En début de soirée,
le jeudi 29 juin, la Chambre acceptait une motion portant ajournement pour l'été;
cette motion proposée par M. Yvon Pinard, leader du gouvernement en Chambre,
fut appuyée par les leaders en Chambre des deux partis d'opposition. C'était la
première fois depuis bien des années que la Chambre s'ajournait avant le 1 e,
juillet grâce aux modifications
apportées au règlement en décembre dernier. L'ajournement arrivait après deux
mois d'activité intense au cours desquels le gouvernement avait fait face à une
vive opposition à propos du projet de loi visant à modifier le tarif du Nid de Corbeau
et à assurer l'adoption de Canagrex, ainsi qu'à plusieurs autres projets de
loi, y compris certains reliés au budget.
Les difficultés
éprouvées à l'occasion du projet de loi sur le Nid de Corbeau démontrent quelle
influence une opposition bien déterminée peut avoir sur les travaux de la
Chambre. Ce projet de loi particulièrement controversé fut retardé pendant plus
d'un mois alors que d'autres projets étaient adoptés sans difficulté. Bien que
le gouvernement ait une majorité des sièges et qu'il puisse contrôler l'ordre
des débats pour ses propres travaux, l'opposition peut retarder ou accélérer
l'étude des mesures législatives. L'importance des retards vient du fait qu'il
y a un ajournement quotidien à heure fixe et donc un temps limité consacré chaque
jour aux débats. A mesure que des journées sont perdues, le gouvernement doit
réorganiser son calendrier législatif, conclure une entente avec l'opposition
ou essayer de limiter le débat en ayant recours l'attribution du temps ou à la
clôture.
Dans le cas du
projet de loi sur le Nid de Corbeau, qui prévoit une modification du barème des
tarifs pour le transport ferroviaire du grain de l'Ouest, les événements de mai
et de juin ont montré que l'opposition dispose de toute une gamme de moyens
pour entraver les projets législatif s du gouvernement. Tout débuta le jour
même où M. Jean Luc Pépin, ministre des Transports, demanda l'autorisation de
déposer cette mesure, le projet de loi C155. Habituellement, il s'agit d'une
procédure de routine. Dans ce cas là cependant, l'opposition insista pour que
la question soit mise aux voix et le gouvernement fut
pris par surprise. La sonnerie retentit plusieurs heures pendant que le
gouvernement rassemblait ses députés. Lorsqu'il fut assuré qu'il avait
suffisamment d'appui pour gagner le vote, ce fut au tour des conservateurs,
menés par M. Erik Nielsen, de décider qu'ils n’étaient pas prêts. Finalement
après 22h3O, le président, Mme Jeanne Sauvé, annonça que le vote aurait lieu le
lendemain matin et que la séance était suspendue jusque là.
Le lendemain. après la mise aux voix, le gouvernement proposa la première
lecture du projet de loi et. là encore, il fallut
aller aux voix. Deux jours plus tard, le 12 mai, le débat en deuxième lecture
commença, Le 16 mai, M. Eugene Whelan, ministre de l'Agriculture, donnait avis
de l'intention du gouvernement de ne consacrer qu’une journée de plus au débat
à cette étape. La réaction de l'opposition survint le lendemain lorsque M.
Blaine Thacker dénonça la décision du gouvernement et proposa que la Chambre
s«ajourne. La sonnerie se fit entendre tout le reste de la journée jusqu'à ce
que le président intervienne pour annuler la motion, puis que l'heure
d'ajournement était atteinte.
Le lendemain, 19
mai, le NPD bloqua l'étude de tous les travaux du gouvernement, y compris le
débat de deux heures exigé avant l'attribution des périodes de temps, en
prenant toute la journée pour lire quatre vingt dix pétitions protestant contre
les modifications proposées au tarif du Nid de Corbeau. Le 24 mai, lorsqu'il
apparut que le NPD pourrait à nouveau avoir recours à une longue série de
pétitions, le gouvernement chercha à court circuiter la tactique. M. Pinard
proposa que la Chambre passe à l'ordre du jour. Une telle motion, cependant,
doit être mise aux voix et l'opposition saisit à nouveau l'occasion de laisser
tinter la sonnerie en signe de protestation. À 18 h, le président informa la
Chambre que la motion était périmée et que la séance était ajournée
conformément au règlement.
Au cours des
derniers jours précédant l'ajournement prévu, le gouvernement tenta à nouveau
d'obtenir une deuxième lecture en faisant appel à la question préalable. La
deuxième lecture était finalement obtenue le 22 juin, après deux jours de
querelles procédurales et de nombreux rappels au règlement.
La deuxième lecture
du projet de loi C155 survint une semaine après la troisième lecture d'une
autre mesure législative très controversée, le projet de loi C85, qui prévoyait
la création de Canagrex, une société de la Couronne chargée de promouvoir les
exportations de denrées et de trouver de nouveaux marchés pour les produits
agricoles du pays. Les conservateurs s'étaient opposés au projet de loi depuis
son dépôt. En décembre dernier, ils avaient vivement protesté lorsque le gouvernement
avait réussi à limiter le débat à deux jours, à l'étape du rapport et de la
troisième lecture. Ce n'est que six mois plus tard, en juin, que le
gouvernement déposa le projet de loi à la Chambre pour le dernier débat.
Plusieurs autres
projets de loi étudiés en Chambre avant l'ajournement d'été engendrèrent moins
de polémique. Trois d'entre eux étaient liés au budget présenté en avril
dernier par le ministre des Finances, M. Marc Lalonde. Deux projets de loi,
C147 et C148, portaient sur des prêts destinés à aider le secteur agricole et
les pêcheries. Le troisième projet de loi, C161
permettait d'augmenter les prêts disponibles aux étudiants des
universités et prolongeait la période accordée pour le remboursement aux
diplômes sans emploi. La coopération entre les partis permit d'adopter
rapidement ces mesures législatives. Toutes les trois franchirent les étapes de
la deuxième lecture, du comité et de la troisième lecture en une seule journée,
le 17 juin.
Deux autres projets
de loi furent adoptés par la Chambre au mois de juin. Le premier, le projet de
loi C156, adopté le 2 juin, modifie la Loi sur l'assurance chômage en
augmentant: les prestations accordées pour les congés de maternité et prévoit
des versements aux parents qui adoptent des enfants. La seconde mesure
législative adoptée en troisième lecture fut le projet de loi C95. Ce projet de
loi permet au gouvernement d'administrer une caisse de paris sur des événements
sportifs comme le hockey ou le baseball. L'un des objectifs, selon le
gouvernement, est d'amasser des fonds pour les Olympiques qui auront lieu à
Calgary. Les critiques de l’opposition ont allégué que le projet impliquerait
le gouvernement dans des opérations de jeux qui pourraient encourager le
patronage.
Activités des
comités
Plusieurs comités
déposèrent des rapports devant la Chambre au sujet de mesures législatives ou
d'affaires courantes. Un groupe parlementaire de travail fut créé pour étudier
les problèmes des minorités visibles. Le groupe de travail, composé de sept membres
sous la présidence de M. Bob Daudlin, doit faire part de ses conclusions d'ici
six mois.
Le Comité spécial
chargé d'examiner le règlement et la procédure a présenté son septième rapport
qui propose des modifications en vue d'accroître le rôle du Parlement en
matière de responsabilité financière. Selon le comité spécial, il faudrait
créer de nouveaux comités pour que la Chambre puisse exercer une plus grande
influence lors de l'étude des dépenses et des finances publiques. Ces comités
seraient des compléments au Comité des comptes publics. Le premier s'occuperait
du cadre fiscal dans lequel fonctionne le gouvernement. Adoptant un point de
vue macroéconomique, ce comité tenterait d'établir un lien plus étroit entre
les recettes et les dépenses du gouvernement et étudierait de plus près la
manière dont le gouvernement gère l'économie nationale et la direction qu'elle
devrait prendre. Un deuxième comité se consacrerait à l'étude des plans de
dépenses du gouvernement. Un troisième serait chargé de surveiller l'activité
de sociétés appartenant à la Couronne ou contrôlées par elle, ou dans
lesquelles le gouvernement a des intérêts. Pour mieux coordonner les travaux de
ces comités dans leur étude et leur surveillance des activités du gouvernement,
le rapport recommande la création d'un comité de liaison qui serait chargé de
faciliter les échanges de travaux et de renseignements entre les comités, de
manière à éliminer les conflits éventuels, le double emploi et le
chevauchement.
Finalement, le 26
mai, le président, Mme Sauvé, déposa un rapport du vérificateur général qui
mettait à jour une étude effectuée en 1980 sur l'administration de la Chambre
des communes. Le rapport examinait les modifications effectuées au cours des
trois dernières années et faisait part des opinions exprimées par 31 députés,
certains membres de leur personnel de soutien et près de 90 agents de la
Chambre. Le rapport indiquait que l'administration s'était efforcée de régler
les problèmes les plus importants. «La Chambre est maintenant mieux en mesure
d'offrir et de maintenir le niveau et la qualité de services exigés par les
députés et elle peut le faire efficacement et économiquement
Le rapport approuve
les changements effectués depuis 1980, La structure des opérations de la
Chambre s'en est trouvée améliorée et rationalisée. Les responsabilités
administratives, qui relevaient précédemment du greffier de la Chambre, ont
maintenant été confiées à un administrateur à plein temps. «Une délimitation
fondamentale des responsabilités entre les fonctions administratives et celles
liées à la réglementation offre un cheminement de carrière plus clair au sein
de la Chambre.» Le rapport signale aussi que les systèmes, les procédés et
les contrôles administratif s, financiers et d'exploitation ont été
considérablement améliorés; le contrôle du traitement des dépenses à été
renforcé; le risque de fraude et d'autres irrégularités est maintenant plus
limité». Pour que les changements effectués deviennent permanents, le rapport
recommande que la Chambre «envisage d'officialiser le poste d'administrateur et
la structure hiérarchique administrative soit dans les dispositions
législatives pertinentes, soit dans le Règlement.
Charles Robert, Direction des recherches pour le bureau, Chambre
des communes, Ottawa
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