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Québec
Le 28 avril 1982, jour de la rentrée parlementaire
après les vacances de Pâques, a été marque à l'Assemblée nationale par la
visite du premier ministre de France. M. Pierre Mauroy. L'illustre visiteur a
été accueilli sur le parquet de la chambre et s est adresse avec éloquence aux
parlementaires. A travers eux, il a apporté le message de fraternité et
d'amitié du peuple de France à tout le peuple québécois.
Dans son allocution. M. Mauroy a dit que le Québec est
aujourd’hui la seconde collectivité de langue française du monde et que l’éclat
de sa culture comme l'élan de sa richesse lui donnent vocation à jouer, dans la
défense et l'illustration universelles de la langue française, un rôle de plus
en plus important, Il ajouta: «Pièce véritablement maîtresse de la Francophonie
mondiale, le Québec doit être présent dans tous les forums internationaux
consacrés au français où s’exprime ce que le président Senghor appelait
magnifiquement le dialogue des cultures.» Cette place privilégiée implique
d'ailleurs aussi des devoirs pour nos deux pays : celui en particulier de
«redistribuer les chances» au profit des entités de langue française moins bien
loties en Afrique, en Orient. en Asie, dans l'Océan Indien ou les Caraïbes,
voire dans les autres provinces du Canada. C est pourquoi je me félicite des
projets communs dans la mesure où ils doivent permettre 1 extension du
français, c'est à dire d'une culture qui a toujours tendu à l'universel.,>
Le premier ministre français a ajoute que les rapports
entre son pays et le Québec vont se poursuivre mieux que par le passé. car une
commune perception de l’«économie el de la société les rapproche désormais. La
France ne vous abandonnera pas une seconde fois. Dit il. Cette solitude infinie
que vous avez endurée appartient au passe. Je le dis avec force : le peuple de
France se tient fermement aux côtes de votre peuple: le Québec n'est plus, ne
sera jamais plus Seul au monde.»
M. René Lévesque, premier ministre du Québec, a
insiste sur le fait qu'au delà des divergences qui s'expriment à l'Assemblée
nationale, il existe des consensus solides à propos de certains besoins
fondamentaux de la société québécoise et que des liens d amitié sincère et de
coopération étendue entre le Québec et la France font partie de ces choses
fondamentales. Il a ajouté qu'il y a maintenant une sorte de relance en
perspective pour les relations entre la France et le Québec, avec tout I’ acquis
impressionnant des vingt dernières années et aussi avec les nouveaux défis qui
se profilent à l'horizon et auxquels il faut essayer de répondre ensemble.
Le chef de l'Opposition. M. Claude Ryan, a noté, pour
sa part, que les propos tenus par M. Mauroy au cours de sa visite au Canada
situent pour longtemps. dans une juste perspective, les rapports de son pays
avec le peuple du Québec et le Canada tout entier. Il a souhaité qu'ils se
multiplient dans toutes les directions.
Les travaux parlementaires de la troisième session ont
repris le 23 février sous la gouverne d'un nouveau leader du gouvernement en
chambre. M. Jean François Bertrand, ministre des Communications, a été nommé à
ce poste en remplacement de M. Claude Charron, dont il était l'adjoint. MM,
Raynald Fréchette, ministre du Revenu. et Jacques Brassard. député de Lac Saint
Jean, ont été nommes leaders adjoints. Du côté de l'Opposition, M. Fernand
Lalonde a été désigne leader adjoint pour seconder M. Gérard D. Lévesque dans
sa tâche.
L'Assemblée a tenu vingt-et-un séances avant
l'ajournement de Pâques Des motions du gouvernement et de l'Opposition ont
permis aux députes de s exprimer sur les grandes questions d'actualité comme
les relations fédérales provinciales, la situation économique, le chômage, etc.
En outre, une quinzaine de projets de ici ont franchi les divers stades de
l'adoption en chambre et en commissions parlementaires avant de recevoir la
sanction.
Abolition de la retraite obligatoire
L'un des principaux projets de loi adoptes porte sur l'abolition
de la retraite obligatoire. Selon les termes du texte législatif sanctionné le
le' avril 1982, tout salarié conserve le droit de prendre volontairement sa
retraite lorsqu'il en a atteint l'âge, mais il peut aussi choisir de continuer
à travailler. S'il le fait, le paiement de sa rente de retraite sera ajourné et
sa rente sera revalorisée au moment de la prise de la retraite.
Si un salarié choisit de continuer à travailler après
I’ âge normal de la retraite et qu'il subit une diminution de traitement, il
pourra percevoir une partie ou la totalité de sa rente afin de compenser cette
diminution.
Le parrain de la nouvelle loi, M. Denis Lazure,
ministre d'État au Développement social, a expliqué que les pompiers et les
membres du la Sûreté du Québec en sont exemptés à leur propre demande. Il a
aussi été décidé d'exempter les juges.
La loi s'applique depuis sa sanction aux travailleurs
et travailleuses qui n'ont pas de régime de retraite privé, soit environ 60 %,
Pour ceux et celles qui ont un plan de retraite supplémentaire, elle
s'appliquera au moment de l'expiration des conventions collectives.
Bien que d accord sur le principe d'une telle mesure.
M. Clifford Lincoln, porte-parole de J'Opposition. a suggère qu'il aurait été
préférable d'en reporter l'application et de procéder, entre-temps, à une étude
plus approfondie des conséquences actuarielles possibles sur les régimes privés
et les régimes publics de rentes.
Les terres publiques agricoles
L'Assemblee a aussi adopté le projet de loi no 49 ayant
pour objet de moderniser et de simplifier ]administration des terres publiques
placées sous 1 autorité du ministre de 1 Agriculture. des Pêcheries et de
I>Alimentation. Ainsi. il permet que des terres concédées entre 1820 et
1830. dans la région de la Baie des Chaleurs, par James Crawford. qui se
présentait comme un agent autorise du Commissaire des Terres de la Couronne
alors qu'il ne 1 était pas, puissent dorénavant faire l'objet de lettres
patentes. 11 en est de même pour des terres que 1 autorité fédérale avait
concédées par billet de location ou par lettres patentes sur le territoire d
anciennes réserves indiennes. entre 1900 et 1920, alors que la constitution
canadienne attribue ce territoire au Québec
Le projet de loi valide aussi toutes les lettres
patentes déjà émises de façon à assurer la sécurité des titres de propriété
octroyés par l’ État. Le ministre
pourra, maigre la validation, corriger les lettres patentes comportant des
erreurs de transcription, de superficie ou de nom. Afin de simplifier 1
administration des terres publiques agricoles. un régime simple de vente et de
location pour des fins d agriculture, de pêche maritime ou d alimentation est
établi. Le projet de loi permet enfin au ministre de régulariser la situation
de squatters qui occupent sans titre des terres publiques agricoles lors de son
entrée en vigueur.
Autres mesures
Le Parlement québécois s'est aussi penché sur le sort
de certaines caisses d«entraide économique en légiférant sur les moyens pour
elles de se transformer en société d'entraide ou de s'intégrer aux caisses
populaires Desjardins ou encore d'en venir à la liquidation. Il a adopté à la
majorité des voix un projet de loi donnant effet aux nouvelles mesures fiscales
annoncées par le ministre des Finances, à la fin de 1981. après une longue
lutte de l'Opposition.
Une motion gouvernementale dénonçant la teneur du
projet de loi fédéral sur les arrangements fiscaux a été aussi adoptée. On a
aussi approuvé une motion sur la création d'un fonds spécial pour venir en aide
aux petites et moyennes entreprises et demandant au gouvernement fédéral d«y
souscrire et de donner priorité à la lutte contre le chômage.
M. Yves Labonté, Protecteur du citoyen
Les 91 députés présents en Chambre le 8 avril ont approuvé
une motion du premier ministre nommant M. Yves Labonté au poste de Protecteur
du citoyen en remplacement de Me Luce Patenaude.
M. Labonté a une longue carrière pédagogique. Il est
au service de l'État depuis son accession, en 1969, à la présidence de Radio
Québec. 11 fut ensuite délégué du Québec à Los Angeles. en Californie.
Le premier ministre et le chef de 1 Opposition ont
profite de ~'occasion pour rendre hommage a M' Patenaude pour le dévouement dont
elle a fait preuve dans 1 accomplissement de sa tâche.
Paul Emile Plouffe Chef. Section de la
révision Journal des débats Assemblée nationale, Québec
Yukon
La cinquième session de la 24e législature s'est
ouverte le 24 mars avec la lecture du discours du trône par le commissaire,
Doug Bell. Le gouvernement s'y engage à continuer à présenter des mesures
visant à réduire au minimum les conséquences néfastes pour I’économie du Yukon
du malaise économique qui frappe tout le pays. Une phrase du discours du trône
a fait sensation en affirmant qu'en vertu d'une modification de l'Ordonnance
sur les boissons alcoolisées quiconque trouvé coupables d'avoir conduit un
véhicule motorise avec une alcoolémie supérieure a la limite permise serait
passible d'emprisonnement. Le coupable, en l'occurrence, était la technologie
moderne, responsable de l'omission d'une ligne complète du discours lors de la
retranscription, et en fait seuls les récidivistes risquaient une peine
d'emprisonnement. Tous les habitants du Yukon ont poussé un soupir de
soulagement!
Le 25 mars, M. Chris Pearson. leader du gouvernement
et ministre des Finances, a prononcé le discours du budget. Celui-ci prévoit
pour 19821983 des dépenses de 120 594 000 $ au chapitre du fonctionnement et de
l'entretien, soit 14 491 000 $ de plus qu'en 19811982. Comme le ministre n'a
annoncé aucune hausse en matière d'impôts sur le revenu des particuliers, de
taxes sur les combustibles, de taxes d'accise et d'impôts fonciers,
l'opposition a immédiatement réagi en taxant, si l'on peut dire, ce budget de
préélectoral!
Le gouvernement a fait remarquer que le budget visait
à mieux protéger ceux qui sont le moins en mesure de s'adapter à la situation
économique actuelle. Ainsi, les personnes âgées bénéficieront d'un supplément
du revenu maximal de 100 $ par mois, d'un régime élargi d'assurance-maladie et
d'une subvention accrue d'aide aux pionniers.
Dix projets de lois seulement ont été adoptés pendant
la session du printemps, vingt autres n'ayant pu être débattus, dont celui sur
les affectations de crédits pour 19821983.
Conformément aux instructions du ministre des Affaires
indiennes et du Nord, l'administrateur a refusé de sanctionner pour l'instant
la Loi sur le Conseil exécutif parce qu'on n'était pas certain que le Parlement
puisse édicter un texte modifiant les pouvoirs et le rôle confiés au
commissaire aux termes de la Loi surie Yukon (Canada). Tous les membres de
l'Assemblée, ainsi que les observateurs suivant de la tribune les
délibérations, sont restés stupéfaits en entendant cette déclaration. Le leader
du gouvernement a donné libre cours à sa colère quelques moments plus tard.
Activité des comités
Le Comité des comptes publics a concentré ses travaux
sur le ministère de la Consommation et des Corporations et celui de la Santé et
des Ressources humaines. M. Kenneth Dye, vérificateur général du Canada.
assistait aux délibérations. L'enthousiasme sincère qu'il a manifesté malgré
les rigueurs du Grand Nord a réconforté les membres du Comité. Leur rapport a
été débattu puis approuvé le 7 avril 1982.
Le Comité des textes réglementaires, pour sa part, a
présenté trois rapports dont deux ont été approuvés après avoir fait l'objet
d'un débat. Il n'y a pas eu de débat sur le troisième rapport.
Le tout nouveau Comité spécial sur les normes de
travail a tenu des audiences publiques sur le livre vert concernant les normes
d'emploi et la santé et la sécurité au travail, La première question a suscité
beaucoup d'intérêt contrairement à celles de la santé et de la sécurité au
travail. Le Comité a donc fait rapport seulement sur les normes d'emploi et a
recommandé de porter à 6 $ le salaire horaire minimal. Le rapport lui a été
renvoyé pour modification afin qu'il y recommande égaiement qu'à travail égal,
les hommes et les femmes reçoivent une rémunération égale.
Hausse des traitements parlementaires
En vertu de la clause d'indexation au coût de la vie
de la Loi sur le Conseil du Yukon, les indemnités et les allocations de dépense
des Membres de l'Assemblée auraient dû augmenter de 17,75 p. 100 à compter du 1
er avril. Compte tenu des difficultés économiques auxquelles fait face le
Yukon, la chambre a adopté une résolution visant à faire modifier la loi afin
de limiter l'augmentation à 10 p. 100 seulement, ce qui a été fait par la
suite.
Question de privilège
Le 31 mars, le leader de l'Opposition officielle, M.
Tony Penikett, a demandé la parole au sujet de certaines remarques formulées
par un autre membre de l'assemblée législative. Le président n'y avait pas vraiment
lieu de permettre un débat sur le sujet et en a profité pour reprocher à tous
les députés d'utiliser de plus en plus un langage peu parlementaire.
Annonce d'élections générales
Pendant la séance de la soirée du 21 avril, le leader
du gouvernement a surpris l'opposition en annonçant la tenue d'élections
générales pour le 7 juin. Malgré des manifestations évidentes de fièvre
électorale, I ‘opposition pensait que le gouvernement adopterait le budget avant
de déclencher une élection. Lorsque la chambre a suspendu ses travaux à 20
heures, les membres de l'Assemblée s'apprêtaient ainsi à se lancer dans une
campagne électorale longue et ardue.
Missy Follwell Greffier adjoint l'Assemblée
législative du Yukon Whitehorse
Saskatchewan
Le 15 mars 1982 marquait la reprise de la quatrième
session. Le premier sujet à l’ordre du jour a été l'étude d'une motion spécial(
déposée par le gouvernement pour s opposer au désir exprime par le gouvernement
fédéral de modifier le tarif du Pas du Nid du Corbeau établi par une loi et qui
prévoie le versement d'une subvention au titre di. transport des céréales.
Quoiqu'il ait fait ressortir la ferme volonté, des deux côtes de l'Assemblée,
de maintenir ce tarit, le débat sur la motion a finalement été ajourné sans que
la question soit mise aux voix.
La présentation du budget provincial a été gravement
perturbée par une fuite survenue au cours de la semaine précédant la lecture du
discours du budget par le ministre des Finances. Ed Tchorzewski. Les médias
ont, en effet, divulgué plusieurs dispositions budgétaires importantes,
déclenchant ainsi un débat violent et passionné à l'Assemblée législative. Bob
Andrew (PC Kindersley) a qualifié la fuite des documents budgétaires de «grave
atteinte aux privilèges du Parlement.. . et peut-être même de geste de mépris
envers l'Assemblée législative. On a su par la suite que le ministre des
Finances avait, en fait, présente sa démission au premier ministre Allan
Blakeney, qui ne l'a cependant pas acceptée, M. Tchorzewski a donc prononcé son
discours du budget le 18 mars 1982. On prévoyait généralement un budget à
saveur électorale : de fait, les prévisions de dépenses du gouvernement
accusaient une augmentation de prés de 20 1~,. par rapport à celles de l'année
précédente, atteignant un sommet record de 2 749A millions de dollars. C'est
ainsi que le budget annonçait une aide en matière de prêts hypothécaires pour
les propriétaires de maison, un gel des tarifs des services d'utilité publique,
l'élimination de la taxe de vente provinciale sur les vêtements et les
chaussures pour enfants et une augmentation de la subvention accordée aux
propriétaires pour la remise en état de leurs logements, Le débat animé qui a
fait suite au dépôt du budget a contribué à renforcer l'impression de la tenue
prochaine d’une élection provinciale.
Le 25 mars 1982, le gouvernement a présenté une loi
ordonnant le retour au travail des employés des hôpitaux en grève et aussi fait significatif interdisant les grèves pendant une campagne
électorale. Le projet de loi n' 45 (An Act Respecting Temporary Provisions for
Labour Management Disputes) a donc suscité un vif émoi à l'Assemblée et amorcé
une vive controverse parmi les syndicats de la Saskatchewan. Le vendredi 26
mars 1982, avec l'assentiment de l'Assemblée, il a été lu en deuxième et en
troisième lecture et a reçu la sanction royale. Dès le lendemain 27 mars, le
premier ministre Blakeney, prenant la parole au cours de sa propre assemblée
de' mise en candidature à Regina, annonçait la tenue d'une élection provinciale.
La campagne électorale a été brève mais intense. A sa
dissolution, l'Assemblée législative comptait 44 députés néo démocrates, 17
progressistes conservateurs et deux unionistes (anciens progressistes
conservateurs). Les néo démocrates, les progressistes conservateurs et les
libéraux ont présenté des candidats dans toutes les circonscriptions
électoraux. En outre, deux nouveaux partis ont fait leur apparition : le
Western Canada Concept (WCC), qui a étonné de nombreux observateurs en
présentant 40 candidats. et le Aboriginal People's Party of Saskatchewan
(APPS). qui en a présenté dix. Tout compte fait. un nombre record de 250
candidats se sont disputé les 64 circonscriptions électorales de la
Saskatchewan, trois nouveaux sièges urbains ayant été ajoutés par suite d'un
redécoupage électoral,
A mesure qu’ approchait le jour du scrutin, la plupart
des observateurs politiques prévoyaient de plus en plus des résultats
extrêmement serrés. Or le 26 avril 1982, à la surprise générale, les électeurs
de la Saskatchewan ont élu 55 progressistes conservateurs; les néo démocrates,
avec neuf sièges seulement, formeront l'opposition officielle. Après cette
consultation, qui a entraîné le plus important renversement électoral dans
l'histoire de la province. les rangs de l'ancien gouvernement neo démocrate
sont sérieusement décimes. M. Blakeney et un ministre du cabinet étant les
seuls membres du Conseil exécutif à avoir été réélus. Le vote populaire se
répartit comme suit : PC, 54 NPD, 37 1~.; Libéraux, 5 1~'.: WCC. 3 APPS. 0.5 %:
divers, 0,5 01.. Sur les 64 députés de la 20e législature de la Saskatchewan,
43 n«ont aucune expérience législative. Le premier ministre, Grant Devine,
lui-même nouvel élu, est un exploitant agricole de 37 ans, titulaire d'un
doctorat en économie agricole. M. Devine est officiellement entré en fonctions
le 8 mai 1981.
David Mitchell Greffier
adjoint (procédure), Assemblée législative Regina
Terre
Neuve
Le parti progressiste conservateur, sous la houlette
du premier ministre Brian Peckford, a remporté une écrasante victoire aux
élections provinciales tenues à Terre-Neuve le 6 avril 1982. M. Peckford, au
pouvoir depuis deux ans et demis seulement, a déclenché ces élections parce
qu'il voulait obtenir des électeurs un mandat clair pour négocier avec le
gouvernement fédéral au sujet de la propriété des ressources au large des
côtes. Cette stratégie électorale lui a admirablement réussi. Les
conservateurs, qui détenait 33 sièges,
en ont maintenant 44 (pour 61 % des voix) alors que les libéraux en perdent 11,
ce qui ne leur laisse plus que 8 des 52 sièges à l'Assemblée (pour 34 des
voix). Le NPD et les autres partis ont recueilli 5 01.du vote.
Parmi les dix nouveaux députes, trois d’entre eux ont
déjà siégé à la chambre : M. Jim Reid. ancien ministre des Transports, M. James
Russell, ancien président, et M. George Gross, ancien président suppléant. Les
sept autres sont MM. Glen Tobin, Milton Peach. Bill Matthew, Everette Osmond,
Jack McLennon, Loyola Hearn et M" Ida Reid. qui rejoint ainsi deux autres
femmes, Lynn Verge et Hazel Newhook, Sur les bancs de l'Assemblée législative.
Le doyen des députes, M. Steven Neary, du Parti
libéral, a été réélu, mais de nombreux députés libéraux ont été détails. dont le
leader de l«opposition, M. Len Stirling. Les candidats du Nouveau parti
démocratique ont aussi fait piètre figure. 23 d'entre eux ont même perdu leur
dépôt de 50 $, n'ayant pas réussi à obtenir au moins la moitié du nombre de
voix recueillies par le candidat élu.
Le Rédacteur en chef
Alberta
La troisième session de la 19e Législature
ayant été prorogée le le' mars 1982, l'Assemblée a été rappelée trois jours
plus tard pour entendre le lieutenant gouverneur, l'honorable Frank Lynch
Staunton, inaugurer la quatrième session.
Dans un discours du trône axe sur l'économie,
l'agriculture, l’ environnement et le logement, le représentant de Sa Majesté a
énoncé les intentions législatives du gouvernement.
Pendant l'étude par l«Assemblée du discours du
lieutenant gouverneur, l'honorable Ray Speaker, leader de l'Opposition, a
insiste sur la nécessité d une réponse directe et efficace aux préoccupations
des citoyens de l'Alberta et a propose un amendement faisant état de l'absence
regrettable de dispositions correspondant aux besoins des Albertains» dans le
discours du trône.
Le président. Gerard Amergongen. s'est dit inquiet de
la portée à la fois vaste et imprécise de l'amendement qui pourrait avoir pour
effet de dessaisir l’ Assemblée d'un grand nombre de questions,,, qu'il soit on
non accepte. Après avoir signalé que, conformément aux règles parlementaires,
une question tranchée au cours d'une session ne peut être étudiée à nouveau au
cours de la même session, le président a proposé que l'Assemblée poursuive le
débat sur le discours et remette le vote sur l'amendement après celui-ci.
Par la suite, le président à été appelé à statuer sur
une question touchant au coeur même de la pratique parlementaire, à savoir les
débats. Le 12 mars 1982, en réaction à l'obstruction systématique tentée par
l'Opposition à l'automne. le leader du gouvernement à l'Assemblée, l'honorable
Neil Crawford, a présenté une motion visant à modifier comme suit le Règlement
sur au moins trois points importants : limitation à 90 minutes du temps de
parole du premier ministre et du leader de l'Opposition au cours d'un débat
(alors qui il était illimité auparavant); un maximum de 25 jours de séance pour
l'étude du budget principal des dépenses par le Comité des subsides et de 12
jours de séance pour les prévisions budgétaires du Alberta Heritage Savings
Trust Fund: imposition d'une limite aux débats sur les projets de loi
d'affectation de crédits présentés en vertu du Alberta Heritage Savings Trust
Fund Act, et, finalement. droit du leader de l'Opposition de faire comparaître
les porteparole d un ministère devant le Comité des subsides une fois par
semaine pendant 1 étude des prévisions budgétaires par le Comité.
Après le dépôt de la motion, le leader de l'Opposition
a soulevé une question de procédure. M. Ray Speaker a d abord rappelé que,
selon l'usage parlementaire, les modifications ne sont généralement apportées
au Règlement qu'après étude et recommandation en ce sens par le Comité
permanent de la procédure, et que c est alors le gouvernement qui propose
habituellement leur adoption après consultation avec les partis d'opposition.
Il a ensuite demande au président de la chambre d«appliquer le Règlement et,
conformément à I ‘usage et aux précédents à l'Assemblée, de décider de la recevabilité
de la résolution,
Après avoir entendu le leader du gouvernement en
chambre citer Erskine May : aucune procédure spéciale n'exclut la possibilité
de modifier le Règlement ... (et) l'avis habituel est une condition préalable
au dépôt de la motion requise ... . le président, en soulignant qu' «il n
appartient
pas à la présidence d'imposer à l'Assemblée une
procédure quelle qu'elle soit», a accédé à la requête de l'Assemblée de
reporter sa décision à plus tard.
En se prononçant le jour suivant, M. Amerongen a
souligné l'importance de la modification, du fait que «ie débat est le coeur
même du parlement», et l'absence de précédents ou de traditions solides sur
lesquels fonder sa décision, étant donné que des modifications avaient été
apportées aussi bien à la suite d'une étude en comité que sur une simple motion
du gouvernement. Puisque aucune coutume n'oblige le président à demander à
l'Assemblée de renvoyer en comité les modifications au Règlement, il a confié à
l'Assemblée le soin de trancher la question.
Une négociation intéressante, et peut-être unique,
s'est ensuite déroulée sur le parquet de l'Assemblée entre le leader du
gouvernement en chambre et plusieurs députés de l'opposition : il a été
finalement convenu qu'après une présentation préliminaire par le leader du
gouvernement en chambre, la motion modifiant le Règlement serait renvoyée au
Comité permanent des privilèges et élections. du Règlement et de l'impression,
Le budget
Le jeudi 18 mars 1982, le trésorier provincial, l'honorable
Lou Hyndman, a prononcé le discours du budget. dans lequel le gouvernement
s'engage à dépenser 8,719 milliards de dollars tout en ne percevant que 7,961
milliards de dollars de recettes. Le 15 avril 1982. le trésorier rompait avec
la tradition en révisant son exposé budgétaire pour y inclure un programme
d'activités pétroliers et gazières de 250 millions de dollars et un programme
c«allègement fiscal de 616 millions de dollars, dans le cadre du plan de
relance économique annonce récemment par le gouvernement. En guise de
conclusion, il a dit que ce programme financier serait de nouveau
éventuellement modifie. en fonction des facteurs économiques externes et
internes et des autres initiatives mises en oeuvre par le plan pour stimuler
davantage l'économie albertaine.
Au total, 73 projets de loi ont franchi la première
lecture (dont 34 d'origine ministérielle), qui continuent certaines mesures
intéressantes et controversées. Le mercredi 10 mars 1982, le projet de loi no 1
(Health Services Continuation Act) a et discuté en première lecture et reçu la
sanction royale (malgré les protestations d l'opposition) en vue du
rétablissement intégral des services hospitaliers par la fi d'une grève des
infirmières de 22 jours. Le députés de l'opposition se sont oppose énergiquement
aux dispositions d'application du projet de loi.
Un désaccord semblable s'est ta jour au moment de la
présentation par le ministre des Services sociaux, Bob Bogie du projet no 30
(Public Health Amendment Act), qui confère au ministre l'accès à tous les
dossiers médicaux et autres document détenus par une commission locale de
santé. Après une genèse difficile, le projet
loi n'a pas encore atteint le stade de li deuxième lecture. Le ministre
a annonce son intention de le modifier et de le présenter à nouveau à la
session d'automne. Le projet de loi no 36 (Alberta Corporate lncome Act), lui,
cherche à peaufiner les divers aspects des règlements provinciaux concernant
l'impôt sur les sociétés.
Plusieurs projets de loi visaient à modifier certaines
lois relatives à l'Assemblée et à ses membres, en particulier le no 39 Election
Finances and Contributions Disclosure Admendment Act (no 2). qui relève les
plafonds dans les deux cas financement
des élections et contributions électorales
d'environ 50 <>..
Les députés ministériels ne sont pas restés inactifs.
C'est ainsi que M. Rolle Cook a présenté deux projets (Scientific Research
Foundation Act et Agricultural Research Foundation Act) visant a promouvoir la
recherche scientifique fondamentale et appliquée en Alberta. que M. Ray Speaker
a parrainé le projet de loi n" 203 (An Act to Amend the Financial
Administration Act to Control Special Warrant Procedures) et que M. Grant
Notley a représenté le Denticare Act et le Temporary Rental Regulations Measures
Act.
À la suite du dépôt du rapport du vérificateur
général, ['Opposition a présente une série de projets de loi destinés à
accroître la responsabilité administrative des gestionnaires du Fonds du
patrimoine envers l'Assemblée législative.
La question des conflits d'intérêts a de nouveau fait
surface pendant la session à la suite du dépôt du rapport de M. le juge William
R. Brennan sur l'annexion de terrains par la ville d’Edmonton et sur le projet
de remembrement du gouvernement de l'Alberta. Bien qu'ayant conclu à l'absence
de conflit d'intérêt, M. Brennan a estimé que le ministre des Loisirs et des
Parcs, l'hon. Peter Trynchy, avait fait preuve de «négligence en omettant
d'établir quels étaient ses intérêts financiers dans les terres annexées,
détenus par une société de fiducie à gestion autonome.
Les tentatives de l'Opposition en vue de provoquer une
controverse au sujet de la conduite de M. Trynchy en citant les observations du
juge Brennan ont été jugées contraires au Règlement. Le président s'est montré
inflexible, soulignant qu'il avait l'obligation très grave « . . . de veiller à
ce qu'aucune parole ne soit prononcée dans une enceinte parlementaire qui
pourrait ternir la réputation d'une personne a l'intérieur ou à l'extérieur de
celle enceinte. . . ». Les députés de l'Opposition ont protesté contre sa
décision en soutenant que son refus de permettre la discussion et des questions
sur ce sujet était contraire à l'esprit de la période des questions.
Les députés de l'Opposition Grant Notley et Ray
Speaker sont revenus à la charge avec des projets de loi visant à prévenir lés
conflits d'intérêts potentiels par l'établissement de règles régissant la
conduite des hommes publics. Jusqu'ici.
ni le Code of Ethics and Conduct Act parraine par M. Notley, ni le Conflict of
Interest for Members of the Legislative Assembly. Ministers and Senior
Government Officials Act présente par M. Ray Speaker n ont atteint 1 étape de
la seconde lecture. ce qui est le sort commun à de nombreux projets de loi d
origine non ministérielle. L'opposition, déjà faible et en proie à des
dissensions internes, s est faite plus discrète cette session.
Le chef du parti, M. Rod Sykes, qui dirigeait ses
troupes du haut des tribunes depuis dix-huit mois, a remis sa démission, et le
leader du parti à la chambre, M. Ray Speaker, a annonce que le Crédit social ne
présenterait pas de candidats aux prochaines élections. La décision de
démanteler le parti est contestée par la sec
lion féminine du Crédit social, ce qui rend difficile
toute évaluation sur la situation de ce parti.
De son côté, le député indépendant Tom Sindlinger a
annoncé son intention de former un parti appelé Alberta Party. S'il n'a
présenté aucun programme officiel, M. Sindlinger s'est en revanche clairement
prononcé en faveur du Canada lors du congrès de fondation tenu le 1 er mai à
Calgary.
Quant au ministre de l'Environnement, M. Jack Cookson,
il a fait bondir de son siège M. Gordon Kesler en le qualifiant à la chambre de
«député séparatiste». «Je M 1 oppose à ce que l'honorable ministre utilise le
mot séparatiste, a répliqué celui-ci en faisant appel au Règlement. «Je suis
membre du Western Canada Concept. . . et vous pouvez m'appeler le député du
parti de 1 indépendance".»
Deux manifestations ont eu lieu devant l'Assemblée
législative ce printemps
les étudiants de l'université de l'Alberta qui
protestaient contre ce qu'ils considèrent être une augmentation des frais de
scolarité et des compressions de dépense et les pétroliers et les travailleurs des
installations de forage qui manifestaient leur mécontentement à l'égard de la
politique énergétique du gouvernement et du ralentissement économique dans le
secteur des services liés aux puits de pétrole.
Le 4 mai 1982, 41 projets de loi ayant reçu la sanction
royale. la chambre a estime qu’ elle avait terminé ses travaux et l'Assemblée a
été ajournée pour l'été.
Deborah Vidalin and Roger Douglas
Stagiaires législatifs Assemblée législative de l'Alberta Edmonton
Colombie
Britannique
Dans son expose budgétaire, le ministre des Finances.
M. Hugh Curtis, a posé les trois principaux objectifs du budget de 7.69
milliards de dollars pour l’exercice 19821983~
En premier lieu, il vise à stimuler l'économie et
créer des emplois, notamment dans les industries et les localités les plus
touchées par la récession générale que nous connaissons. En deuxième lieu , il
cherche à faire supporter de façon égale. par tous les habitants de la
Colombie-Britannique, le fardeau des restrictions
économiques. Enfin, il continue à offrir des
programmes publics de qualité. Le ministre a notamment fait remarquer que les
coûts de l'éducation et de la santé n'ont que peu de rapport avec 1’activité
économique et du . en période difficile, les programmes d'aide sociale du
gouvernement deviennent de plus en plus nécessaires.
Le budget ne touche pas à l'impôt sur le revenu des
particuliers et sur les sociétés, ni à la taxe de vente provinciale. De plus.
le gouvernement entend atteindre ses objectifs sans faire de gros emprunts:
l'écart de 358 millions de dollars entre les dépenses et les recettes sera
comble par prélèvement sur des fonds spéciaux.
Parmi les mesures envisagées dans le budget de cette
année pour renflouer les caisses de la province, on prévoit cependant une
augmentation de impôt sur les services sociaux el des taxes sur les cigarettes
et les chambres d'hôtel, ainsi qu«une surtaxe provinciale de 10 %. sur les
revenus personnels imposables dépassant 3 500 $ et une augmentation du prix des
boissons alcooliques. En outre, la taxe spéciale imposée aux banques à charte
dont le capital imposable excède 500 millions de dollars doit fournir des
recettes supplémentaires de 15 millions de dollars à la province.
La pièce ma dresse du nouveau budget est le programme
biennal de stabilisation économique annoncé par le premier ministre Bennett le
18 février 1982. Deux éléments restrictifs le caractérisent : l'imposition d'un
plafond de 12 % à l'égard des dépenses du gouvernement et d une fourchette de 8
à 14 % en ce qui concerne les hausses salariales des fonctionnaires,
La création d'emplois constitue un important objectif
du programme de stabilisation. Quelque 132 millions de dollars sont réservés à
un comité spécial du cabinet pour le développement de l'emploi, qui sera chargé
de mettre au point et de coordonner des stratégies en matière de formation et
d'emploi. Une somme supplémentaire de 1.2 milliard de dollars sert consacrée,
pendant l'exercice 19821983, à la mise en oeuvre d'un programme
d'immobilisation de capitaux. qui servira à subventionner la Northeast Coal
Development et la B.C. Place et permettra la réalisation d'un système de
transport rapide léger proposé pour la région autour de Vancouver. Ces mesures
devraient créer près de 40 000 emplois durant l'exercice en cours.
Le critique financier de l'Opposition, M. David
Stupich (député néodémocrate de Nanaimo), a réagi au budget en déclarant :
Ce qu'on vise maintenant, ce n'est plus l’équilibre
des recettes et des dépenses, mais la limitation des dépenses du gouvernement
par la fixation d'un plafond déterminé pour des raisons politiques, cette fois
ci de 12 %.
On a égaiement reproché au gouvernement d'avoir indexé
le montant des frais laissés à la charge des utilisateurs de services médicaux
ou autres dans les 12 derniers mois, mesure très différente d'une augmentation
d'impôt, laquelle nécessite. elle, une approbation législative
Questions de privilège
Le président a dû statuer sur plusieurs questions de privilège
soulevées depuis la reprise des travaux parlementaires le 5 avril 1982.
Le 5 avril 1982, M. Frank Howard (député néodémocrate
de Skeena) a demande des explications à propos de la télédiffusion de l'exposé
budgétaire par le Government Production Center, organisme qui relève du
Secrétaire provincial et ministre des Services gouvernementaux. Dans 1 examen
des motifs de cet arrangement. le président a tait savoir à la chambre que les
médias électroniques s’intéressaient de plus en plus à l’exposé budgétaire. ce
qui nécessitait une collaboration entre les organismes en présence. Aussi sa
proposition d'en assurer un compte rendu semblable à celui du hansard a t elle
paru digne d'attention et, après consultation avec les représentants des deux
caucus, a été jugée acceptable. Les réseaux et les syndicats se sont dits
d'accord. Le matériel et le personnel nécessaires sont placés pour la journée
sous l’autorité du président.
M. Howard a fait remarquer qu'on avait au préalable
envisagé la possibilité d'autoriser une source d'information commune. mais non
d'en confier la responsable lité au Government Production Center. Il craignait,
premièrement, que le fait d’autoriser la présence du centre en chambre ne crée
un précédent, deuxièmement, que cela ne rende possible le tripotage des
délibérations et leur reproduction à l'extérieur de la chambre par le
producteur. Dans sa décision, le président a rappelé aux députés que jusqu'à
présent, la chambre n'avait pas consenti à la télédiffusion des délibérations.
Il a ajouté : «Sans ce consentement, il ne se pose même pas de question de
privilège, car pour cela il faut qu'il y ait violation d'un privilège de député
prévu au règlement; le problème devient donc théorique.,, Finalement, la
télédiffusion de l'exposé budgétaire n'a pas été autorisée.
Le 5 avril. une seconde question de privilège a été
soulevée, cette fois par le leader de l'Opposition, M. Dave Barrett, au sujet
du changement apporté au mode de présentation du budget. Dans sa décision, le
président a déclaré qu'il n'y avait pas là. à première vue, de question de
privilège, puisque le paragraphe 20(l) du Financial Administration Act prévoit
ce changement.
Rapport de la présidence
Un rapport déposé par le président et réalisé en
application du Législative Procedure Review Act intéressera peut-être les
lecteurs d'autres provinces, Intitulé The Speaker and the Legislative Assembly
of British Columbia, il propose plusieurs modifications aux pouvoirs du
président et à l'administration de l'Assemblée. En ce qui concerne la
présidence, il recommande que le titulaire de la charge vienne immédiatement,
dans l«ordre de préséance de la Colombie Britannique après le premier ministre
et que sa rémunération soit égale a celle d'un ministre avec portefeuille, Pour
améliorer le décorum parlementaire et accélérer les travaux de la chambre, il
propose la suppression des appels interjetés au sujet des décisions du
président.
Pour ce qui est de l'Assemblée législative, le rapport
conclut que deux mesures importantes doivent être prises : la création d un
conseil de régie interne. structuré de façon semblable à celui de Westminster,
et la mise en place d'une gestion financière autonome.
Législation
Vingt quatre projets de loi d'origine et des projets
de loi émanant de simples député, ont franchi le stade de la première lecture
au cours des dix sept jours de séance d puis la reprise des travaux du
Parlement 5 avril 1982,
Outre la loi sur les approvisionnements, le seul autre
projet de loi ayant reçu la sanction
royale au cours de la présent session est le numéro 27 (Education (intérim)
Finance Act), qui introduit une nouvelle formule fiscale pour le financement
des frais d'éducation provinciaux et qui provoqué les vociférations de
l'opposition officielle lors de sa deuxième lecture.
Elaine N. Dunbar, Adjointe
administrative, Bureau du président
Assemblée législative de Colombie
Britannique i
Sénat
Un des débats les plus animés qu ait connus le Sénat
pendant la période visée (j er février au 30 avril 1982) a porte sur une motion
du sénateur Duff Roblin soutenant que le régime politique canadien serait plus
représentatif et plus fort si les membres du Sénat étaient élus au lieu d'être
nommes, Parlant en son nom personnel, et non en celui de son parti, le sénateur
Roblin a rappelé les fonctions dont le Sénat devait à l'origine s’acquitter et
énuméré quelques-unes des critiques qui lui sont le plus couramment adressées.
Sa thèse se ramène essentiellement à l'affirmation suivante : des sénateurs
nommés n'auront jamais « la légitimité politique, au sens constitutionnel». Il
a donc proposé plusieurs modes d'élection des sénateurs, tout en reconnaissant
qu'il s'agit fondamentalement d'une question de principe et non d'aménagement
pratique.
Le sénateur Richard Donahoe, notamment, s'est vigoureusement
opposé au principe de l'élection, rejetant l'idée d'une plus grande efficacité
qui lui est associée, et a mis ses collègues en garde contre la tentation du
changement pour le changement. D'autres sénateurs ont égaiement participé à ce
débat qui, tout en demeurant en suspens, a permis aux membres du Sénat de
s'interroger sur la nature des institutions politiques qu'ils estiment les
mieux adaptées au contexte canadien,
Activité des comités
Comme d'habitude. les comités du Sénat n«ont pas chômé.
Plusieurs rapports intéressants ont été déposés, notamment celui sur Les
relations commerciales du Canada avec les États-Unis, qui a été présenté par le
président du comité des affaires étrangères. le sénateur George van Roggen. Il
s’agit du troisième volume consacré, depuis 1975, à I’ étude des relations du
Canada avec les États-Unis Après un rappel de ses recommandations antérieures
et de quelques-uns des problèmes économiques qui continuent de perturber les
relations entre les deux pays, le comité en vient à la conclusion. d'une part,
que les tarifs douaniers pratiqués par le Canada sont trop bas pour le protéger
efficacement. et d’autre part, qu'il n’a pas, comme ses concurrents Communauté économique européenne. Japon et
États-Unis librement accès à de grands
marchés garantis. Selon lui, les mesures destinées à renforcer la position de
l'industrie canadienne n ont pas 1 effet escompté et il faudrait par conséquent
négocier un accord bilatéral de libre-échange avec les États-Unis Le principal
avantage économique en serait de favoriser la restructuration industrielle au
Canada et de doter ainsi le pays d un secteur industriel compétitif tant sur le
marche américain que sur les autres marchés mondiaux.
Le comité ne méconnaît pas la crainte qu'ont les
Canadiens de voir le libre-échange saper la souveraineté de leur pays et
déboucher à la longue sur une intégration politique avec les États Unis; il
estime toutefois que cette crainte n'est pas fondée et témoigne d'un manque
d'information sur la réalité d'une zone de libre-échange. Un gros effort de
sensibilisation s'impose, et le comité pense avoir fait un grand pas en ce
sens.
Le comité des affaires étrangères a égaiement déposé
le rapport de son sous comité sur la défense nationale, intitulé Les effectifs
des Forces armées canadiennes. Il y recommande de porter à 25 000 personnes,
d'ici à 1987, les troupes régulières du Commandement de la Force mobile du
Canada, soit une augmentation de 6 500 membres. Le coût de cette opération
serait inférieur à 0, 1 p. 100. Comme l'a souligné le président du comité, le
sénateur Paul Lafond, ce modeste renforcement ne permettra toutefois pas au
Canada de vraiment défendre son vaste territoire dans un avenir prévisible. Ce
n'est quand même pas une raison pour nous résigner et courber l'échine. Nous
devrions au moins nous donner les moyens de savoir en permanence ce qui se
passe sur notre immense territoire», a-t-il précisé.
Par ailleurs. le 11 e rapport du comité mixte des
règlements et autres textes réglementaires a été déposé le 2 mars 1982 par le
sénateur John Godfrey. Le comité a pour mandat de procéder à une étude
technique des règlements quant à leur conformité avec les quinze critères
établis par lui-même et approuvés par le Parlement Il n a certes pas le pouvoir
d'obliger un ministère à modifier un règlement, mais s'il n'est pas satisfait
de la réponse que lui donne celui-ci, il peut adresser un rapport au Parlement.
Le 11 ' rapport est essentiellement un ~~bilan» de la collaboration des
ministères et organismes à cet égard ' C'est ainsi que le comité relève
plusieurs cas de promesses ministérielles non tenues et signale que six
ministères n ont même pas daigné répondre à ses lettres. Dans 34 des 52
démarches entreprises auprès des ministres, en revanche, ceux-ci ont soit donne
suite à la demande du comité, soit pris l'engagement de le faire. Le rapport ne
mentionne pas les nombreux cas où l'avocat du comité a réussi à convaincre le
fonctionnaire désigné de procéder à des changements dans le ministère ou
l’organisme. En fin de compte, selon le sénateur Godfrey. c’est auprès des
ministères des Finances et de l'industrie et du Commerce que le comité a obtenu
le moins de résultats.
Le rédacteur en chef
Chambre
des communes
Au cours des derniers mois (février à avril), la
Chambre des communes a souvent connu une atmosphère tendue et hargneuse. Tout a
commencé. apparemment, au début de février, lorsque le gouvernement a décidé
d'exercer, exceptionnellement, son droit de reporter une journée des subsides.
Or, l'opposition espérait justement soulever ce jour là le problème
embarrassant de la lettre que dix députes libéraux, dont deux ministres du
cabinet. avaient adressée au gouvernement pour lui demander d'adopter des
programmes de création d'emplois. L’opposition était également irritée de
n'avoir pas réussi à persuader le président, Jeanne Sauvé, de la nécessité de
scinder le projet de loi C93 sur le pouvoir d'emprunt. Une demande semblable à
propos du projet de loi C94 sur la sécurité énergétique s«étant pareillement heurtée
à une fin de non recevoir, l'opposition en colère provoqua l'ajournement
immédiat de la chambre, dont elle boycotta ensuite les travaux pendant plus de
deux semaines. tandis que la sonnerie appelait en vain les députés à voter.
Il fallut de laborieuses négociations et à l'occasion
un peu de mise en scène pour régler la question conformément aux dispositions
de l'article 75.1 du Règlement. La Loi sur la sécurité énergétique a été
remplacée par huit projets de lois distincts que la chambre devra étudier dans
un certain délai. Les trois partis sont convenus de limiter à trente cinq
heures la durée des débats à l'étape de la deuxième lecture ainsi qu'à celle du
rapport et de la troisième lecture. Les conservateurs se sont vus attribuer
vingt et une heures à chacune de ces deux étapes, les libéraux et le NPD
disposant de sept heures chacun. Les règles relatives à l'interruption des
travaux pour les repas des lundi, mardi et jeudi soir et concernant la durée
des discours seront suspendues quand la chambre examinera l'un de ces projets
de loi. Le temps utilisé par M. William Yurko, député indépendant, n'est pas
inclus dans le temps accordé à chacun des trois partis, Le cas échéant, les
projets de loi seront étudiés par le comité permanent de la législation énergétique
qui, conformément aux dispositions de l'article 75.1 du Règlement, sera dissous
dès que la loi aura été adoptée par la chambre, ce qui devrait être fait d'ici
au 30 juin, sauf prorogation du Parlement.
Le premier jour de séance suivant le boycottage sans
précédent des travaux parlementaires, la
présidente a expliqué en chambre pourquoi elle n'avait pas cherché à mettre fin
à l'impasse. En conclusion, elle a affirmé qu'il était temps de réviser les
procédures parlementaires actuelles. Une motion de jour de subsides fut ensuite
proposée sur ce sujet pour permettre aux députés d'examiner diverses
propositions de réforme. Ainsi, M. Joe Clark demande aux partis politiques de
laisser plus d'indépendance à leurs membres en chambre; M. Yvon Pinard estime qu'une
rationalisation des procédures de la chambre, notamment un abrégement du temps
de parole, en améliorerait l'efficacité; M. Ed Broadbent recommande que le
Canada suive l'exemple de l'Allemagne de l'Ouest et donne aux députés plus de
temps pour travailler dans leur circonscription~ M. Claude André Lachance dit
espérer que les récents groupes de travail parlementaires serviront de modèle à
un plus grand nombre de comités de la chambre. Conformément au Règlement,
l'effet de la motion expira à la fin de la journée; il reste maintenant à
savoir si l'esprit de réforme, lui, s'est maintenu.
Dernièrement, il fut également question de modifier le
processus budgétaire. Le 20 avril, M. Allan MacEachen. ministre des Finances, a
présenté un livre vert visant à stimuler la discussion sur la façon de
supprimer une bonne partie du traditionnel secret budgétaire et d'organiser une
plus large consultation avant le dépôt du budget. On y suggère de recourir à
des comités intérieurs ou extraparlementaires pour examiner d'éventuelles
propositions à cet égard. De plus, le discours de budget lui-même devrait se
tenir à la même date chaque année, bien que cette idée d un calendrier fixe des
interventions ministérielles ait provoqué un certain scepticisme (le la part de
M. Michael Wilson, qui était en faveur d«une consultation plus large.
Le boycottage des travaux de la chambre a eu pour
effet, entre autres, de suspendre les séances de la plupart des comités des
Communes. Le Sénat continuant de siéger pour sa part, le comité mixte spécial
sur les langues officielles et le comité mixte permanent des textes législatifs
et réglementaires ont poursuivi leurs travaux Ce dernier a même émis une
sommation, un ~~certificat,~, en vue d'obliger un témoin à comparaître, prenant
cette mesure inhabituelle à l'encontre d'un fonctionnaire qui s était dit trop
occupé pour pouvoir comparaître. Ce dernier a toutefois fait marche arrière
après avoir appris que le
comité avait décidé d'employer les grands moyens!
Plusieurs comités de la chambre ont déposé des
rapports importants en mars et avril. Ils confirment la tendance voulant que
les comités jouent un rôle dans l'élaboration de la politique gouvernementale.
Mentionnons d'abord le rapport du Comité permanent des transports, qui s'est
penché sous la direction de M. Maurice Dionne sur le document d'orientation en
matière de transport aérien intérieur publié en août dernier par le ministère
des Transports. Le comité recommande un assouplissement des règlements relatifs
aux transports aériens en vue d'en favoriser l'efficacité et le développement.
Parallèlement, il rejette l'idée que le Canada suive l'exemple américain d'une
déréglementation complète. Il délimite le champ d'opération des transporteurs
aériens nationaux et régionaux ainsi que le rôle de la Commission canadienne
des transports, l'organisme fédéral de réglementation en la matière.
En mars 1982, le Comité permanent des affaires
indiennes et du développement du Nord canadien a été prié de confier à un sous comité
une étude de la Commission d'énergie du Nord canadien, société d'État régissant
la production et la transmission de l'électricité au Nord du 60e parallèle. Ce
sous comité, dirigé par M, Keith Penner. s est rendu en divers points des
Territoires pour recueillir le témoignage de représentants des gouvernements
fédéral et territoriaux, des professionnels, du monde des affaires et du
public. S'inspirant de ces données, il a rédigé un rapport où il propose que
les responsabilités actuelles de la Commission soient transférées à des
sociétés de la Couronne territoriales distinctes Si ce transfert d attributions
ne pouvait se faire rapidement, il recommande vivement que la Commission
déménage son siège social d Edmonton vers le Nord, de manière a se rapprocher
des consommateurs qu'elle dessert. Par ailleurs, le souscripteur estime que le
gouvernement fédéral devrait annuler la dette actuelle de 4 millions de dollars
de la Commission et fixer un plafond pour les prix de l'énergie afin de
subventionner la distribution de l'électricité dans le Nord
Le Comité des affaires extérieures et de la défense
nationale a également déposé un rapport important, dans lequel il fait des
recommandations sur la sécurité et le désarmement en prévision de la Deuxième
session extraordinaire des Nations unies sur le désarmement qui doit se tenir
en juin et juillet de cette année. Le comité, dirigé par M. Marcel Prud'homme,
avait le mandat exprès de faire rapport à la chambre a début d'avril de façon à
permettre au Parlement d'avoir son mot à dire car l'élaboration de la politique
nationale durant la période précédant cette session extraordinaire. Il exhorte
le Canada à participer pleinement à ce
grand forum et d'autres pourparlers visant à promouvoir conclusion d«accords
internationaux sur 1 désarmement. Il se déclare également e faveur de la
désignation de zones dénucléarisées appropriées. Mais conscient de
répercussions économiques de la cours aux armements et des tensions
internationales qu'elle provoque, il reconnaît qu u gel ou une réduction des
armements essentiellement des États-Unis et d l'Union soviétique.
La position prudente adoptée par le comité a incité
six de ses trente membre représentant les trois partis, à déposer un rapport
minoritaire plus ouvertement favorable au désarmement. Dans leur rapport les
six Pauline Jewett, Doug Roche Bob Ogle.
Terry Sargeant. Walte McLean et Paul McRae
pressent le Canada de pousser de toutes ses forces pou obtenir un arrêt
total des essais et du de ploiement des armes nucléaires et de leur systèmes de
lancement. Ils demandent aussi au Canada de retenir l'idée d’un referendum
organise par les Nations unies su le désarmement et de consacrer 0,1 p. 100 du
budget de la défense nationale à des initiatives pour le désarmement Le projet d'essais de missiles de croisière au
dessus de Cold Lake en Alberta a également fait l'objet d'une discussion :
tandis que le rapport du comité approuve tacitement ces essais, le rapport
minoritaire demande au contraire qu'ils soient interdits au Canada.
Le Comité des affaires extérieures et de la défense
nationale a continue à faire parler de lui par l'intermédiaire de son sous
comité sur l'Amérique latine. En février, Ce sous comité s est rendu au
Salvador afin de juger de l'opportunité pour le Canada d'envoyer des
observateurs aux élections malgré la quasi guerre civile et les violations
continuelles des droits de l'homme dans ce pays. Parlant au nom du sous comité,
son président, Maurice Dupras, a dit que le gouvernement canadien continuerait
à suivre la situation de près, sans toutefois revenir sur sa décision de ne pas
envoyer d'observateurs officiels. Par ailleurs, il faudrait aussi tâcher de
convaincre les États-Unis de cesser leur aide militaire au régime salvadorien,
et au contraire accroître l'aide accordée aux réfugiés par l'entremise des
organisations religieuses.
En dépit de la position du sous-comité. les députés
Sinclair Stevens et Robert Wenman ont assisté, en qualité d'observateurs
officieux, aux élections qui ont eu lieu à la fin mars; ils ont déclaré devant
le sous-comité. à la fin d'avril, que ces élections, selon eux, avaient été
vraiment impartiales.
Ces dernières années, les pétitions se sont
multipliées à la Chambre des communes, au point que la présidente permet maintenant
aux députés d'en déposer dans le cadre des travaux ordinaires de la chambre.
Elles touchent à une foule de sujets. Le 6 avril, cependant, plus de vingt
pétitions ont été présentées au gouvernement pour lui demander de modifier sa
politique d'implantation du système métrique. L'une d'entre elles, déposée par
M. William Domm, avait été signée par 135 327 personnes et affichait, en guise
de provocation, des mesures dans l'ancien système, soit 36 pouces de largeur,
31/2 milles de longueur et un poids de 247 livres. Le ministre responsable de
la Commission du système métrique, M.
André Ouellet a, quant à lui. reproché à ces pétitions d'être le fruit d'une
interprétation et d'une information fausses et trompeuses.
Charles Robert, Direction des recherches pour le bureau
Chambre des communes Ottawa
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