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Yukon
La quatrième session
de la 24e législature s 1 est ouverte le 24. mars par le discours du trône lu
par le Commissaire Doug Bell. Le 26 mars, M. Chris Pearson. chef du
gouvernement et ministre des finances, a. prononcé le discours du budget. Comme
le budget des dépenses d'immobilisation pour l'année 198 11982 avait été
approuve a la session d'automne de 1980, ce budget ne portait que sur les
prévisions des dépenses d'exploitation et d'entretien.
Le budget, sous sa
nouvelle forme, comportait beaucoup plus d'explications et de statistiques.
Monsieur Pearson a déclaré que cette nouvelle présentation résultait d'une
demande du Comité des comptes publics et de recommandations faites par le
vérificateur général du Canada.
Le budget des
dépenses d'exploitation et d'entretien prévoit un total de S]04497000 pour
l'année financière 19811982, ce qui représente une augmentation de SI 1 381000
par rapport à l'année financière précédente. L'impôt sur le revenu des
particuliers n'a pas été touché, mais le gouvernement a augmenté les taxes sur
le tabac et l'essence (Ic par cigarette et Ic par litre d'essence), ainsi que
les primes d'assurance maladie et les frais d'immatriculation des véhicules. En
outre, en vertu d'un nouveau programme de financement des municipalités, le
taux d'impôt foncier a augmenté d'environ 9% afin de permettre aux autorités
municipales de répondre aux besoins des citoyens.
Des augmentations
ont été consenties dans divers domaines, notamment: ( 1) une bourse au Pioneer
Utility Grant Program afin de subventionner une partie des coûts de chauffage
des personnes âgées, (2) une augmentation pour le financement de l'enseignement
et du perfectionnement du programme d'immersion en langue française~ (3) une
majoration pour le financement du programme d'immersion en langue française. et
(4) une augmentation de l'allocation permettant aux handicapés de demeurer dans
des résidences privées plutôt que dans des établissements. Un montant de $90000
a été réservé à un nouveau programme de garderies. Dans le cadre d'une démarche
qui a soulevé une certaine controverse, le gouvernement a annoncé
l'inauguration d'un bureau à Ottawa pour faciliter ses pourparlers avec le
gouvernement fédéral.
Pendant les débats,
le chef de l'opposition officielle, M. Ron Veale, a dénoncé l'incidence du
budget sur les personnes à revenu fixe et l'a qualifié de "budget de
mauvaises nouvelles". M. Tony Penikett, le chef du Nouveau Parti
démocratique du Yukon, a déclaré que le budget démontrait un certain manque de
priorité, mais il a concentré son attaque sur le gouvernement fédéral qui,
croit il, a décidé de résoudre ses problèmes financiers en confiant le
financement des services de santé et de police aux gouvernements provinciaux et
territoriaux.
Vingt projets de loi
ont été adoptés pendant la session du printemps, la majorité se rapportant au
budget des dépenses. Un projet de loi portant affection de crédits a été déposé
en vue d'octroyer un prêt sans intérêt d'un million de dollars, remboursable
sur vingt ans, à la White Pass and Yukon Route Railway Company.
La Chambre a adopté
des résolutions s'opposant au rapatriement unilatéral de l'Acte de l'Amérique
du Nord britannique et au bill C 48, Loi sur le pétrole et le gaz du Canada. La
plupart des arguments présentés reposaient sur l'intention attribuée au
gouvernement fédéral d'imposer un statut colonial permanent aux territoires du
Nord canadien et sur les effets néfastes qu’auraient les agissements du
gouvernement fédéral sur les négociations entourant les revendications
territoriales des autochtones.
Une autre résolution
a créé un comité spécial des prix des aliments chargé d'étudier les pratiques
courantes de commercialisation au Yukon, au niveau de la vente en gros et au
détail, et chargé de présenter un rapport portant recommandations sur les
moyens de réduire l'écart des prix de gros entre Whitehorse et Vancouver, et
Whitehorse et Edmonton.
Deux comités ont
présenté des rapports pendant cette session du printemps: le comité permanent
des comptes publics a déposé son deuxième rapport, et le comité permanent sur
les règlements, élections et privilèges, ses septième et huitième rapports.
Le comité des
comptes publics a concentré ses travaux sur le ministère des travaux publics
pendant ses séances officielles de janvier, mais il a également entendu des
témoins des ministères des ressources renouvelables, des services
gouvernementaux, des finances et de la vérification interne. La majorité des 15
recommandations du deuxième rapport découlaient de l'examen du ministère des
travaux publics. Le rapport a été débattu et adopté le 14 avril.
Dans son septième
rapport, le comité permanent sur les règlements, élections et privilèges a
recommandé que le gouvernement du Yukon élabore un régime de pension
satisfaisant pour ses députés. Dans son huitième rapport, il a recommandé de
rajuster le traitement des députés du Yukon et de créer des comités spéciaux
sur la politique économique et sociale. Le rajustement recommandé pour les
députés a été adopté, l'indemnité et l'allocation de dépenses s'échelonnent
maintenant entre $26 000 et $28 000 par année. Le système de comités spéciaux
est à l'étude et devrait fonctionner à la prochaine session.
Pendant la session
d'automne de 1980, l'assemblée avait adopté une nouvelle loi sur les conflits
d'intérêts des députés; ceux-ci n'ont plus à se défaire des intérêts qui se
trouvent être en conflit, il leur suffit de les déclarer. Pendant la session du
printemps de 1980, M. Chris Pearson déposa un nouveau code de conduite à
l'intention des ministres du cabinet selon lequel ceux-ci sont également
assujettis à la divulgation. La quatrième session de la 24e législature a été
ajournée le 15 avril 1981.
Patrick L. Michael, Greffier
de l'Assemblée législative du Yukon Whitehorse, Yukon
Saskatchewan
La session a repris
le 2 mars 1981, et l'Assemblée a immédiatement entamé l'étude d'une proposition
présentée par le premier ministre A.E. Blakeney:
Que l'Assemblée
s'oppose à la tentative actuelle du gouvernement fédéral de rapatrier et de
modifier la Constitution du Canada, étant donné que la nature unilatérale de
son geste est incompatible avec les principes fondamentaux du fédéralisme
canadien, que les modifications constitutionnelles doivent être dans l'ensemble
appuyées par les Canadiens et que les propositions, si elles étaient mises en
oeuvre, mettraient en danger l'équilibre du système fédéral du Canada.
Cette résolution
donna lieu à un débat spécial de deux jours, à la suite duquel elle fut
approuvée à l'unanimité par les députés.
Le 5 mars 1981. le
ministre des Finances, Ed. Tchorzewski, a présenté le budget du gouvernement
pour l'année financière 1981 1982. Celui ci, totalisant $ 228 500 0000, prévoit
de modestes allégements fiscaux à l'intention des petites entreprises et de la
plupart des particuliers. de même qu'une augmentation de l'impôt pour les
personnes à revenus élevés. Il indiquait également que le Fonds du patrimoine
de la Saskatchewan allait bientôt dépasser la somme d'un milliard de dollars.
La plupart des
projets de loi présentés au cours de la session ont soulevé peu de controverses
et étaient d'ordre administratif. A la suite de la présentation du rapport de
la Commission sur les limites des circonscriptions électorales. 19791980, la
Chambre a été saisie d'un projet de loi qui prévoit le
remaniement de la
carte électorale de la province et la création de trois nouvelle,
circonscriptions urbaines qui porteront le nombre de sièges à l'Assemblée à 64.
The Members of the Legislative Assembly Conflict of Interest Act adopté au cours de la dernière session, et
maintenant en vigueur, a été modifié.
Le Unionest Part y.
dont les deux membres veulent la séparation de la Saskatchewan du reste du
Canada et l'union aux États Unis. s'est relativement peu fait entendre.
Toutefois, la présente session a été marquée par plusieurs débats animés entre
les neo démocrates et les conservateurs de l'opposition officielle.
Le 26 mars 198 1.
Colin Thatcher, député conservateur pour Thunder Creek, a été rappelé à l'ordre
par le président J.E. Brockelbank pour avoir utilisé un langage grossier et a
été suspendu pour le reste de la journée. A la suite de cette suspension, tous
les députés conservateurs ont quitté la Chambre pendant un scrutin en deuxième
lecture d'un projet de loi. Le timbre s'est fait entendre incessamment tandis
que les députés au pouvoir demeuraient à leur place. Six heures plus tard, les
députés de l'opposition ont enfin réintégré la Chambre. Ils avaient ainsi voulu
protester contre le parti pris du président Brockelbank. Gary Laine, député
conservateur pour Qu'Appelle. a fait par la suite la proposition suivante:
Que l'Assemblée,
étant donné qu'elle appuie le concept d'un président permanent indépendant,
exhorte le gouvernement de la Saskatchewan à établir immédiatement une
Commission royale d'enquête chargée d'étudier la question.
Cette proposition
n'a pas encore étudiée et demeure au feuilleton.
La question qui est
revenue constamment pendant la session est celle de la vérification des comptes
des ministères et des sociétés de la Couronne. Elle a soulevé de nombreuses
controverses à la Chambre et au sein du Comité des comptes publics, les députés
de l'opposition voulant que soit établi un système de comptabilité des dépenses
du gouvernement provincial. Le 16 avril 1981, Bob Andrew, député conservateur
de Kindersley, a démissionné de son poste de président d'a Comité des comptes
publics. Sa décision faisait suite à la démission du vice-président du comité,
John Skoberg, député néodémocrate de Moose Jaw Nord.
Le 21 avril 198 1,
le Comité spécial du règlement et de la procédure de l'Assemblée législative,
présidé par M. J. E. Brockelbank, a déposé son rapport final. Le comité, qui a
délibéré pendant près de deux ans, a examiné les divers aspects du règlement et
de la procédure de la Chambre. Ses recommandations constituent les propositions
de réforme législative les plus importantes formulées récemment. Mentionnons:
1. des lignes
directrices concernant la radio télédiffusion de toutes les délibérations de
l'Assemblée;
2. la création d'une
Commission de l'économie interne chargée de revoir les budgets de l'Assemblée
législative et de donner des conseils sur l'administration de la Chambre
3. la
restructuration du système de comités permanents et la création d'un comité
parlementaire permanent avant le pouvoir de créer des comites parlementaires
chargés d*étudier des sujets spéciaux;
4. le remaniement de
la journée réservée à l'étude des mesures d'initiative parlementaire afin de
prévoir un débat spécial de 75 minutes toutes les deux semaines pour la
discussion d'une motion d'importance publique, le sujet de ce débat devant être
choisi tour à tour par les députés du gouvernement et de l'opposition.
Le rapport final du
comité aborde plusieurs autres sujets , dont la suspension de députés, les
pétitions tendant à J'adoption de bills d'intérêt privé et l'ordre des mesures
d'initiative parlementaire; il recommande aussi la nomination d'un vice président
des comités pléniers.
L'assemblée a
approuvé le rapport de ce comité spécial le 28 avril 1981.
David Mitchell, Greffier
adjoint, Assemblée législative de Saskatchewan, Regina
Ontario
Le 19 mars dernier,
six années de gouvernement minoritaire ont pris fin en Ontario, lorsque le
Parti progressiste conservateur, dirigé par le premier ministre William Davis,
a obtenu 70 des 125 sièges de l'Assemblée législative.
Le 2 février, le
lieutenant gouverneur, l'hon. John Black Aird a acquiescé à la demande du
premier ministre de dissoudre la 3 le législature, et la campagne électorale a
débuté. Au moment de la dissolution, la représentation des partis à l'Assemblée
était la même qu’au moment de la convocation des Chambres après les élections
générales de juin 1977: 58 progressistes conservateurs, 34 libéraux, 33 néo
démocrates.
Un certain nombre de
députés ne se sont pas représentés: il s'agit de M. James Auld, le doyen de la
Chambre, élu pour la première fois en 1954, de MM. René Brunelle, Lorne Maeck,
Harry Parrott, William Newman. Clarke Rollins, Gordon Smith et John MacBeth
parmi les conservateurs, des néo démocrates Pat Lawlor et Fred Young ainsi que
des libéraux, Murray Gaunt et Margaret Campbell.
Selon la loi
électorale ontarienne, les campagnes électorales tenues en hiver doivent durer
au moins 44 jours (une semaine de plus que les campagnes normales). Tout compte
fait, le temps a été beaucoup plus clément qu'on aurait pu le prévoir et n'a
probablement pas influé énormément sur le résultat. Peut-être a t il eu un
effet légèrement néfaste, mais on ne peut attribuer uniquement au temps le
faible pourcentage d'électeurs qui se sont présentés aux urnes. Seulement 57(/c
des électeurs se sont prévalu de leur droit de vote le plus faible pourcentage depuis 1920, et 8%
de moins qu'aux élections de 1977.
Après le
dépouillement du scrutin. les conservateurs se retrouvaient les grands
vainqueurs puisqu'ils enlevaient 8 sièges aux neodémocrates et 5 sièges aux
libéraux pour n'en céder qu'un seul à ces derniers; quant aux libéraux, ils
soutiraient 4 sièges au parti néodémocrate. ce qui leur permettait de conserver
un total de 34 sièges, le NPD, avec 21 sièges, devait faire les frais de cette
élection.
Hommages rendus à
l'ancien président
L'une des premières tâches
de la nouvelle Assemblée a été de rendre hommage à M. Jack Stokes, député
néodémocrate de Lac Nipigon, qui' a occupé le fauteuil de la présidence
d'octobre 1977 jusqu'à l'élection du nouveau président.
Le premier ministre
Davis a parlé en termes élogieux du sens d'équité, de juste mesure et de
détermination de M. Stokes. Il a poursuivi en déclarant que ce dernier avait
été un modèle sur lequel ses successeurs voudront prendre exemple, non
seulement au sein de cette Assemblée législative, mais aussi dans les autres
assemblées du pays. Il a su s'attirer le respect, la gratitude et l'amitié de
tous les membres de l'Assemblée et a, par son exemple, rehaussé le prestige de
la fonction de président.
M. Smith, M. Cassidy
ainsi que le président Turner ont également rendu un hommage chaleureux à M.
Stokes. Ce dernier s'est adressé à son tour à la Chambre afin de remercier tous
les députés, ainsi que le personnel, de l'appui qu'ils lui ont accordé au cours
de son mandat,
Colloque
d'orientation à l'intention des nouveaux députés
Peu après
l'ouverture de la nouvelle législature, un colloque de deux jours sur les
services et procédures de ]'Assemblée législative ontarienne a eu lieu à
l'intention des vingt-huit nouveaux députés. Organisé par le bureau du greffier,
le bureau de l'administration ainsi que la bibliothèque de l'Assemblée
législative, le colloque a abordé une vaste gamme de sujets, notamment les
pensions des députés, la marche à suivre pour la mise sur pied d'un bureau de
circonscription, les services offerts parla bibliothèque, le programme
d'internat ainsi que les relations avec les médias.
Monsieur Bruce
McCaffrey, ministre sans portefeuille ainsi que le libéral James Breithaupt en
étaient les coprésidents. Un certain nombre de députés, représentant les trois
partis politiques, ont également participé au colloque, comme M. Donald Morand,
l'ombudsman, qui a parlé des liens qui existent entre son bureau et le travail
du député, et M. Roderick Lewis, greffier de la Chambre, qui leur a fait part
de l'essentiel de la procédure parlementaire.
A en juger par le
fort taux de participation et lies commentaires de certains députés, lie
colloque s'est révélé une expérience utile pour les nouveaux députés; ils se
sont familiarisés avec le fonctionnement de l'Assemblée et ont eu l'occasion de
rencontrer le personnel qui sera à leur service au cours des prochaines années.
Discours du Trône
Le discours du
trône, lu par le lieutenant-gouverneur John Black Aird, débutait par une
réaffirmation énergique du désir du gouvernement de rapatrier la constitution
pour affirmer définitivement la maturité constitutionnelle de notre pays.
Une bonne partie du
discours était consacrée à l'explication des initiatives prévues dans le cadre
du BILD (Board of Industrial Leadership and Development). Les éléments
essentiels du plan d'expansion industrielle pour l'ensemble des régions et
secteurs économiques de l'Ontario sont: une plus grande utilisation de
l'électricité, un plus grand effort dans le domaine de la spécialisation et du
perfectionnement de la main-d’œuvre, une expansion concentrée de la technologie
de pointe, des programmes précis pour la mise en valeur des ressources, des
programmes axés sur l'expansion économique des collectivités ainsi que
l'amélioration des systèmes de transport.
Le discours du trône
faisait état de projets précis de développement, dont la création d'un Office
of Procurement Policy qui permettrait d'utiliser le pouvoir d'achat des
secteurs publics pour renforcer le secteur de la fabrication; un programme de
recherche sur l'hydrogène afin de tirer parti de l'occasion unique qui s'offre
à l'Ontario de faire oeuvre de pionnier dans le domaine des techniques de
production de l'hydrogène ainsi que la création d'une société IDEA (Innovation,
Development for Employment Advancement) visant à promouvoir et à financer les
nouvelles techniques et à faciliter leur application à l'industrie ontarienne.
Il y a également été
question de développer les programmes de soutien agricole, en particulier
l'expansion du secteur de la transformation des aliments, ainsi que d'accroître
les subventions au titre du transport urbain et interurbain. On y a également
fait mention de certaines améliorations en ce qui concerne la protection de
l'environnement, la décentralisation des services sociaux, ainsi que de
nouvelles initiatives concernant les services offerts en français et les
programmes d'indemnisation des travailleurs handicapés.
L'honneur de
présenter et d'appuyer la motion portant adresse en réponse au discours du
trône est revenu à deux nouveaux députés: M. Phil Gillies, député de Brantford
et Mme Susan Fish représentant la circonscription Torontoise de St George.
Dans sa réponse le
chef de l'opposition, M. Stuart Smith, a qualifié le discours de "document
saugrenu qui se révèle fondamentalement l'épilogue d'une campagne électorale
encore plus saugrenue." M. Smith a accusé le gouvernement de n'avoir pas
su reconnaître la gravité des problèmes auxquels fait face l'Ontario et de
n'avoir pas défini une politique cohérente pour les résoudre. Il a critiqué un
grand nombre des mesures annoncées dans le discours, et s'est attaqué tout
particulièrement au manque d'imagination de la part du gouvernement en ce qui
concerne le..,, questions énergétiques et à l'absence de mesures à l'égard des
pensions en cette période d'inflation galopante.
Michael Cassidy,
chef' du Nouveau parti démocratique. a également critiqué le discours du trône
laissant entendre qu'il n'y est absolument pas question de politique à long
terme indispensable pour tracer la voie que suivra l'Ontario au cours des
années 80 et 90. En s'adressant en anglais. en français et en italien, M.
Cassidy a surtout parlé de cinq domaines pour lesquels, à son avis, le
gouvernement n'a pas prévu de programmes adéquats: l'avenir de l'industrie
automobile, le problème des fermetures d'usine, les pensions, l'indemnisation
des travailleurs et le manque de logements à des prix abordables.
Indemnité des
députés: hausse proposée
Le 27 avril, le
président déposait le quatrième rapport de la Commission on Election
Contributions and Expenses concernant les indemnités et les allocations des
députés. La Commission était chargée, aux termes du Legislative Assembly, Act
de réviser les indemnités et les allocations versées aux députés; par le passé,
ses recommandations ont été mises en oeuvre presque intégralement.
La commission
recommandait principalement que les indemnités annuelles des députés soient
majorées de $5 500, les portant ainsi à $30 000; que l'allocation non imposable
de S8000 accordée à tous les députés demeure inchangée, ce qui porterait les
indemnités et allocations à $38000.
Elle proposait
également que les indemnités journalières versées aux députés lorsqu'ils
assistent à des séances de comité hors session passent de $52 (nettes d'impôt)
à $100 (imposables), Selon le taux d'imposition des divers députés, ce
changement ne se traduirait pas par une forte augmentation du salaire net, mais
améliorerait grandement leur situation au titre de la pension.
Enfin, une indemnité
supplémentaire de $3000 a été proposée pour le chef d'un troisième parti
reconnu, de telle sorte que sa rémunération corresponde aux fonctions et aux
responsabilités de son poste. Si cette recommandation est mise en oeuvre, le
chef d'un troisième parti touchera $51000, tandis que le chef de l'opposition
officielle touche $63 000 par année.
Graham White Greffier adjoint, Assemblée législative de
l'Ontario, Toronto
Territoires du Nord ouest
La quatrième session
de la neuvième assemblée a duré 29 jours, elle s'est ouverte à Yellowknife le 4
février et s'est terminée le 13 mars 1981. Elle a porté principalement sur les
crédits budgétaires pour l'année financière 1981-1982.
Adresse du
commissaire
L'adresse du
commissaire est l'équivalent du discours du trône. Dans son allocution
d'ouverture. le commissaire John H. Parker, a énuméré les changements
importants intervenus au sein de l'assemblée et du gouvernement des Territoires
du Nord-ouest au cours de l'année écoulée. Il a notamment mentionné la
nomination de M. Tom Butters au nouveau poste de ministre des finances des
territoires. ainsi que les nominations de M. Kane Tologanak et de M. Dennis
Patterson à des postes de ministres. faisant ainsi passer le nombre de ces
derniers à sept.
Le commissaire a dit
qu'il envisageait l'intervention croissante du gouvernement dans les problèmes
socioéconomiques et environnementaux découlant de projets importants de mise en
valeur des ressources, comme le pipeline Norman Wells ou le projet pilote de
l'Arctique. Il a ajouté que le gouvernement faisait tout son possible pour que
ces projets profitent pleinement aux habitants des Territoires, que les modes
de vie des populations autochtones restent protégés et que l'administration des
Territoires soit associée, à tous les niveaux, aux projets. Il a félicité les
ministres et les députés pour les efforts qu'ils ont déployés afin que la voix
des populations du Nord soit entendue lors du débat constitutionnel, comme en
témoigne la reconnaissance fédérale des droits des populations autochtones dans
la Constitution, ainsi que le droit reconnu aux ministres territoriaux et aux
chefs autochtones de prendre part aux conférences des premiers ministres pour
toute question les concernant. Le commissaire a ensuite annoncé que le
gouvernement mettrait en place une stratégie d'autonomie énergétique pour les
Territoires du Nord, ce qui permettra un approvisionnement énergétique à des
prix stables. Il a ensuite déclaré que les ministres continueront de faire
pression auprès du gouvernement fédéral, pour que ce dernier envisage
d'accorder aux Territoires une part des recettes provenant de la mise en valeur
de leurs propres ressources.
Le budget
Le ministre des
Finances, Tom Butters, dans son premier discours budgétaire, a mis l'accent sur
la nécessité de limiter les dépenses au cours de l'année financière 19811982.
Toutefois il a déclare que trois secteurs bénéficieraient en priorité d'un
accroissement de crédits: le domaine politique et constitutionnel, les
ressources renouvelables, et le développement économique. Il a fait état d'une
requête adressée au gouvernement fédéral afin que ces trois secteurs reçoivent
des crédits spéciaux.
Il a signalé qu'on
élaborait une formule de financement qui serait soumise au Cabinet fédéral,
selon laquelle le gouvernement des Territoires pourrait compter sur des crédits
raisonnables lors de la préparation du budget.
Législation
Parmi les nombreuses
mesures législatives adoptées, signalons l'affectation d'une somme de
$374276000 pour couvrir les dépenses de la Fonction publique des Territoires du
Nord-ouest, pour la période de douze mois se terminant le 31 mars 1982, une
ordonnance autorisant le commissaire a passer un accord avec le gouvernement
fédéral pour le versement de crédits d'exploitation et d'immobilisation au
gouvernement des Territoires du Nord-ouest~ une ordonnance autorisant la
Société d'habitation des Territoires a emprunter les sommes nécessaires à la
construction ou à l'acquisition de bâtiments publics, et une ordonnance sur les
loteries, autorisant le commissaire à délivrer des permis à des particuliers ou
à des associations organisant des loteries, conformément au Code criminel du
Canada.
Certaines
ordonnances ont été modifiées pour permettre un relèvement de l'échelle des
allocations de circonscription, un accroissement des traitements du président
de l'Assemblée, du vice-président et des présidents des comités pléniers; pour
permettre le création d'un poste de vice-président des comités pléniers ainsi
que la prise en charge entre les sessions de certaines dépenses précises du
président de la Chambre. Parmi les autres modifications, on peut noter une
ordonnance autorisant le commissaire à nommer les juges des tribunaux pour
enfants et à émettre des règlements pour la création d'un Conseil consultatif
des juges de paix; une ordonnance majorant les amendes infligées aux personnes
contrevenant à la réglementation sur la vente des alcools, Stipulant l'immunité
des agents de la paix ou des personnes désignes qui contreviennent à
l'ordonnance afin d'obtenir des preuves, et établissant un "permis spécial
à des fins récréatives privées", une ordonnance dispensant les marchands
d'articles usagés d'établir une fiche de renseignements sur les acheteurs de
marchandises valant moins de cinquante dollars; une ordonnance autorisant le
Commissaire à prendre les mesures nécessaires à la dénomination et à la
numérotation des règlements; et une ordonnance autorisant le commissaire à
édicter des règlements concernant l'examen médical des employés.
Conformément à une
motion adoptée à la session d'automne de 1980, l'Assemblée a tenu un débat de
deux jours en comité plénier sur la prospection et l'exploitation des gisements
d'uranium. Des témoins ont pu s'exprimer et répondre aux questions. Faute de
temps, il a été impossible de conclure, et on s'est entendu pour poursuivre la
discussion à la prochaine session.
A la suite d'un long
débat tenu en comité plénier, une motion a été adoptée par l'Assemblée
concernant le bill C 48 sur les droits relatifs au pétrole et au gaz sur les
terres du Canada et modifiant le Oil and Gas Production and Conservation Act.
Au cours du débat.
on a entendu les témoignages des délégués officiels de la nation Dene et du
Conseil des Indiens du Yukon. Selon eux, le bill soulève un grand nombre de
préoccupations, notamment le fait qu'on ne mentionne pas les aspirations des
populations du Nord en ce qui concerne les droits aborigènes et le débat
constitutionnel, ni les responsabilités du gouvernement des Territoires dans le
domaine socioéconomique et environnemental.
Activités des
comités
Le Comité permanent
des finances a présenté pendant la session son neuvième rapport relatif aux
crédits budgétaires de l'année financière 19811982. Ce document qui contient 27
recommandations, pour la plupart adoptées par I*Assemblée, est le résultat d'un
examen global, fait avant la session, des projets d'affectations de crédits.
Les programmes et les politiques des divers ministères ont été examinés avec
l'aide des ministres et des hauts fonctionnaires concernés.
Le huitième rapport
du même comité, concernant la solution au problème de la mise en valeur des
ressources non renouvelables, a également été adopté par l'Assemblée. Ce
document portait sur les conséquences possibles des projets les plus importants
de mise en valeur des ressources naturelles dans les Territoires.
Les recommandations
du Comité spécial sur l'éducation relatives à l'aide aux étudiants, ont été
examinées par l'Assemblée et adoptées après modification. Les plus importantes
de ces recommandations se lisaient comme suit:
Que tous les
étudiants Dene et Inuit admissibles, ainsi que les étudiants d'ascendance Dene,
bénéficient d'une assistance complète, comme le prévoit le programme
d'assistance à l'éducation post secondaire du ministère fédéral des Affaires
indiennes et du Nord.
Et que tout autre
étudiant admissible bénéficie d'une bourse de base couvrant les frais de
transport, d'inscription. et d'acquisition de fournitures scolaires; que les
$1800 suivants soient alloués dans le cadre du régime canadien de prêts aux
étudiants, mais remboursables par le gouvernement des TNO sur la base d'une
année de prêt remboursée pour deux années de travail dans les Territoires après
l'obtention des diplômes; que le reste de l'aide soit versé aux étudiants
admissibles sous forme de bourses des TNO dont le montant suivrait celui du
régime canadien de prêts aux étudiants.
Le Comité spécial
sur l'éducation a été constitué en 1980 pour enquêter sur les problèmes actuels
et les préoccupations de la population en matière d'éducation dans les TNO,
pour étudier les politiques et mesures adoptées, et pour faire des
recommandations à 1 , Assemblée législative.
A cet effet. le
comité a, dans le courant du mois d'avril, rendu visite à des collectivités des
régions arctiques du centre et de 1*est, et tenu des audiences publiques.
William Remnant, Greffier
Assemblée législative Territoires du Nord-ouest, Yellowknife
Québec
Pour la première
fois depuis vingt ans, les Québécois ont écarté à la fois tiers partis et
indépendants de l'Assemblée nationale, lors des élections générales du 13
avril. Le Parti québécois du premier ministre René Lévesque, grâce à sa
victoire retentissante, se retrouve avec 80 députés, dont 24 nouveaux venus. Le
Parti libéral de M. Claude Ryan a été victorieux dans 42 circonscriptions
tandis que l'Union nationale a été complètement balayée. Quatre des cinq sièges
qu'elle détenait à la dissolution de la Me Législature sont passés au Parti
québécois et l'autre est allé aux libéraux.
Le Parti québécois a
récolté 49,24 pour cent des suffrages exprimés. Le Parti libéral a obtenu 46,09
pour cent et l'Union nationale suit très loin en arrière avec 4 pour cent du
vote populaire.
Un membre du Conseil
des ministres a été défait. Il s'agit de Mme Jocelyne Ouellette, ministre des
Travaux publics et de ]'Approvisionnement, qui a dû céder le siège de Hull au
maire de la ville du même nom, M. Gilles Rocheleau. élu sous la bannière
libérale. La vice présidente de l'Assemblée nationale, Mme Louise Cuerrier, a
aussi subi la défaite dans Vaudreuil Soulanges. C'est le libéral Daniel
Johnson, avocat, qui lui a ravi le siège. Fils de l'ex premier ministre Daniel
Johnson, le nouveau député est aussi le frère du ministre péquiste Pierre Marc
Johnson réélu dans le comté d'Anjou.
Le premier ministre
Lévesque a été réélu dans Taillon avec une majorité de près de 12 000 voix. Le
chef de l'Opposition, M. Ryan, a été réélu dans son comté d'Argenteuil, sa majorité
étant de plus de 4800 voix. Quant au chef de l'Union nationale, M. Roch La
Salle, il a dû se contenter du troisième rang dans Berthier où la victoire est
allée à M. Albert Houde, administrateur, l'un des vingt nouveaux députés élus
sous l'étiquette libérale.
Les défaites les
plus inattendues sont celles de M. Camille Samson dans Rouyn Noranda
Témiscamingue et de Mme Solange Chaput Rolland dans Prévost.
M. Samson siégeait
au parlement de Québec depuis 1970. Il était alors avec le Ralliement créditiste.
Il fut chef du Parti créditiste de 1973 à 1975 et chef du Ralliement créditiste
de 1975 à 1978, année où il participa à la fondation du Parti des démocrates.
Il se joignit au comité du NON avant la campagne référendaire de mai 1980 et
passa au Parti libéral à la fin d'octobre de la même année. C'est le péquiste
Gilles Baril qui lui a fait mordre la poussière, obtenant une majorité de près
de 4000 voix. A 24 ans, M. Baril, un chroniqueur sportif, devient le plus jeune
député de l'Assemblée nationale. Quant à Mme Chaput Rolland, elle s'est
inclinée devant le syndicaliste Robert Dean, l'un des deux premiers anglophones
élus sous la bannière péquiste. M. Dean a obtenu une majorité de plus de 3000
voix sur la réputée journaliste qui avait donné le comté de Prévost aux
libéraux, en 1979. L'autre député anglophone élu avec le PQ est M. David Payne,
enseignant, qui représentera le nouveau comté de Vachon.
Autre fait marquant,
la défaite de M. Jean Alfred dans le comté de Chapleau, M. Alfred fut le
premier député noir à ]'Assemblée nationale, avant été élu dans Papineau en
1976. A la suite d'un malentendu avec le PQ, le professeur haïtien devint
indépendant dans les derniers mois de 1980 mais réintégra le parti après avoir
été choisi comme candidat par les péquistes de Chapleau. C'est un nouveau venu
en politique, le libéral John J. Kehoe, qui a été élu dans ce comté. A
souligner aussi la réélection de M. Rodrigue Biron, l'ex chef de l'Union
nationale qui avait démissionne pour faire compagne pour le OUI au référendum
et s'était ensuite joint au Parti québécois. Il a remporté la victoire dans son
comté de Lotbinière avec plus de 3000 voix de majorité.
Huit femmes
siégeront dans le nouveau Parlement comparativement à six dans le précédent.
Mentionnons d'abord Mme Denise Le Blanc-Bantey, du Parti québécois, réélue dans
la circonscription des Iles de la Madeleine et Mme Thérèse Lavoie Roux, du
Parti libéral, réélue dans l'Acadie. Le parti ministériel compte aussi parmi
ses élus Mme Louise Harel, qui a repris le comté de Maisonneuve à M. Georges
Lalande, vainqueur de l'élection partielle de 1979; Mme Huguette Lachapelle,
gagnante dans Dorion, comté laissé vacant par Mme Lise Payette; Mme Carmen
Juneau, élue dans Johnson contre le libéral Camille Picard qui l'avait emporté
à l'élection complémentaire de l'automne 1980 et Mme Pauline Marois élue dans
le nouveau comté de La Peltrie.
Du côté de
l'opposition, il y a Mme Lise Bacon, élue dans Chomedey et Mme Joan Dougherty,
élue dans le comté de Jacques Cartier où elle avait comme adversaire, entre
autres, M. William F. Shaw, qui était député indépendant de Pointe Claire à la
dissolution et briguait de nouveau les suffrages à ce titre.
Pour Mme Bacon, il
s'agit d'un retour à l'Assemblée nationale. Elle avait été députée de Bourassa
de 1973 à 1976. ministre des Consommateurs, Coopératives et Institutions
financières de juillet 1975 à novembre 1976 et ministre de l'Immigration de
janvier à novembre 1976. Le siège de Mme Bacon a été laissé vacant par M. Jean
Noël Lavoie, ex président de l'Assemblée nationale, qui a quitté la vie
publique.
Deux autres députés
élus le 13 avril effectuent un retour au Parlement. M. Raynald Fréchette,
député péquiste de Sherbrooke, v avait siégé comme député de ]'Union nationale
de 1966 à 1970. Il était président de l'Assemblée depuis quatre mois au moment
de sa défaite, en 1970. Du côté libéral. NI. Marc Assad a été réélu député de
Papineau qu'il avait représenté de 1970 à 1976 avant un court retrait de la
politique. Il n'est pas superflu de mentionner que le doyen de la législature.
M. Gérard D. Lévesque, a été réélu dans Bonaventure pour la huitième fois. M.
Lévesque siège à ]'Assemblée depuis vingt cinq ans sans interruption. Il était
leader de l'opposition officielle dans le dernier Parlement.
Enfin, la victoire
la plus surprenante peut être, celle de M. Gérald Godin, ministre de
l'Immigration. Alors que tous les observateurs prédisaient sa défaite à la
suite du transfert de 4000 électeurs d'origine grecque au comté de Mercier, M.
Godin a appris le grec et a mené une campagne de tous les instants après s'être
adjoint une vingtaine de militant grecs. Il a recueilli près de 55 pour cent du
vote populaire et obtenu une majorité de tout près de 3900 voix sur son
adversaire libéral.
Paul Emile Plouffe Chef, Service de révision, Journal des Débats
Assemblée nationale
Sénat et Chambre des communes
Le projet de
résolution du gouvernement concernant la Constitution a continué à dominer les
travaux parlementaires durant la session du printemps. Le Comité mixte spécial,
créé en novembre dernier, a présenté son rapport à la Chambre des communes le
13 février 1981. Il a proposé soixante sept modifications au projet de
résolution, dont sept provenaient du Parti progressiste conservateur et deux du
amendement parti néo démocrate. Les débats à la Chambre ont débuté le 17
février à la suite de la proposition d'un autre par le critique conservateur en
matière constitutionnelle, M. Jake Epp.
Après plusieurs semaines
de discussion, le gouvernement a tenté d , amener tous les partis à s'entendre
pour déterminer le temps qui serait consacré au débat, mais il n'y a pas
réussi. Donc, le 19 mars. le leader du gouvernement à la Chambre, M. Yvon
Pinard, a présenté un avis de motion visant à limiter le débat. La motion a été
mise en délibération le 24 mars, mais avant qu'elle puisse être étudiée, les
conservateurs ont soulevé toute une série d'objections et de questions de
privilège. Leur obstruction systématique a duré jusqu'au 7 avril, exception
faite d'un bref répit de deux jours consacré à l'étude d'un projet de loi
visant à autoriser les emprunts du gouvernement. Enfin, après des négociations
intenses, dont certaines ont eu lieu à la Chambre même, on en est venu a un
accord selon lequel trois jours (du 21 au 23 avril) devaient être réservés à
l'étude d'autres amendements au projet de résolution. Après que tous les
amendements eurent été étudiés, le gouvernement a accepté de suspendre le
projet jusqu'à ce que la Cour suprême du Canada ait rendu sa décision. Lorsque
celle ci se prononcera, il y aura un débat de deux jours, avec des
interventions limitées à 20 minutes, pour finalement approuver ou rejeter le
projet de résolution.
Travaux législatifs
Outre le projet de loi
autorisant les emprunts, un certain nombre d'autres projets de loi ont été
adoptés votés par les Chambres et ont reçu la sanction royale durant la session
du printemps. Le plus important a été celui faisant du ministère des Postes une
société de la Couronne. Tous les partis ont reconnu la nécessité d'un service
postal plus efficace et le projet de loi a été voté après un débat de quelques
jours à la Chambre.
Le bill C-60, Loi
modifiant la Loi sur l'Office national
de l'énergie, a été adopté le 6 mars. Cette loi définit la procédure que
doivent suivre les sociétés gazières et pétrolières relevant du gouvernement
fédéral dans l'acquisition de terrains pour la construction de pipelines.
Des modifications à
la Loi de l'impôt sur le revenu, dont certaines avaient été annoncées il y a
plus de deux ans, ont également été votées. Le projet de loi visant à augmenter
le traitement des juges à également reçu la sanction royale, de même qu'une
modification a la Loi sur le vérificateur général portant le traitement de ce
dernier au même niveau que celui d'un juge puîné de la Cour suprême. Certaines
modifications mineures ont été apportées à la Loi canadienne sur les prêts aux
étudiants, qui permettra ainsi à un plus grand nombre d'étudiants d'obtenir une
aide financière.
Activités des
comités
Le 16 février 1981,
le troisième des six groupes de travail parlementaires créés l'année dernière,
a déposé son rapport final. Le rapport du Comité spécial sur les invalides et
les handicapés a été déposé à la Chambre des communes par le président du
comité, M. David Smith. Ce rapport contient quelque 130 recommandations. Il
incite entre autres tous les organismes fédéraux et sociétés de la Couronne à
accroître les possibilités de travail pour les handicapés et à prendre des mesures
pour abolir les obstacles à leur emploi. Il recommande que la Loi canadienne
sur les droits de la personne soit modifiée de façon à éliminer toute
discrimination contre les handicapés. Il recommande qu'un régime global
d'assurance invalidité soit établi parallèlement au Régime des pensions du
Canada ou au Régime des rentes du Québec. Il recommande aussi qu'un programme à
frais partagés soit négocié avec les provinces en vue d'offrir diverses formes
d'aide aux handicapes et de permettre à certains de vivre de façon aussi
autonome que possible au sein de la collectivité.
Un nouveau groupe de
travail parlementaire a été établi le 5 février 1981 à la suite d'un débat sur
le bill C-24, Loi visant à modifier certaines lois relatives à des transferts
fiscaux aux provinces. Comme les groupes de travail précédents, il se compose
de sept membres: MM. Herb Breau (président). Bill Blaikie, Don Blenkarn. Hal
Herbert, Bernard Loiselle, Blaine Thacker et David Weatherhead. Les règles
usuelles relatives à la substitution des membres ont été suspendues. Ce groupe
de travail chargé d'étudier les accords fiscaux entre le gouvernement fédéral
et les provinces a reçu l'ordre de présenter son rapport au plus tard le 26
juin 198 1.
Le Comité des
comptes publics, présidé par M. Bill Clarke, a déposé deux rapports. Le premier
avait trait au contrôle et aux responsabilités des sociétés de la Couronne. Il
portait sur les activités du vérificateur général dans ce domaine et
recommandait que le gouvernement légifère pour l'autoriser à mettre en oeuvre
un programme de vérification intégrée des sociétés appartenant à part entière à
la Couronne, et que la décision de mener une vérification intégrée soit fondée
sur les résultats d'une étude préliminaire et reçoive l'assentiment du conseil
d'administration de la société.
Le deuxième rapport
portait précisément sur les conclusions auxquelles en était arrivé le
vérificateur général relativement à la décision de l'Energie atomique du Canada
Limitée (E.A.C.L.) de se faire exonérer du remboursement des prêts obtenus pour
les usines d'eau lourde de La Prade, Glace Bay et Port Hawkesbury, et de fermer
]'usine de La Prade tout en maintenant la production dans les deux autres
usines. Le comité en est venu à la conclusion que des prêts ne seraient dorénavant
accordés à l'E.A.C.L. qu'à condition que la direction de la société introduise
des mécanismes de planification et de contrôle adéquats. Le vérificateur
général devrait être en mesure de présenter au Parlement une évaluation
indépendante de l'efficacité de ces mécanismes. Le comité a également
recommandé que le gouvernement et l'E.A.C.L. prennent des mesures pour
augmenter les exportations de réacteurs CANDU ou abandonnent ce programme, et
que la société prévoie et soumette au Parlement des plans de rechange pour la
fermeture permanente ou provisoire de l'une dies autres usines d'eau lourde ou
des deux.
Le Comité spécial du
Sénat sur le pipeline du Nord, présidé par le sénateur Earl Hastings, a
présenté un rapport sur la récupération améliorée du pétrole au Canada. Les
techniques établies permettraient de! récupérer environ quatre milliards de
barils de pétrole des réserves connues de l'Ouest du Canada. Le comité a
soutenu que les coûts et les risques encourus se comparent à ceux de la mise en
valeur des sables bitumineux. Il a donc recommandé J'adoption de la même
structure de prix pour le pétrole extrait au moyen de techniques de
récupération améliorée. Le pétrole produit au moyen de ces techniques ne
devrait pas être soumis à la taxe sur les recettes provenant du pétrole et du
gaz tant que les coûts en capital n'auront pas été recouvrés. Le comité a
également proposé d'autres exemptions fiscales et formulé des recommandations
visant à promouvoir la récupération améliorée du pétrole au Canada.
Le rédacteur
Colombie Britannique
Après un ajournement
d'environ trois mois. la troisième session de la trente deuxième législature a
repris le 9 mars. Le jour même le ministre des Finances, M. Hugh Curtis, a
présenté les prévisions budgétaires du gouvernement, comportant diverses
mesures fiscales en vue d'équilibrer le budget. Le ministre a indiqué que les
dépenses prévues pour 1981-1982 augmenteront de 16.7 %(par rapport à celles de
la dernière année financière, pour s'élever à $6,61 milliards. De façon à
recueillir les $625 millions requis pour équilibrer les recettes et les
dépenses, M. Curtis a annoncé une augmentation de la taxe de vente, qui sera
portée de 4% à 6%, une augmentation des taxes sur l'essence, les cigarettes et
le tabac, de l'impôt sur le revenu des sociétés et des particuliers, de même
qu'une hausse des prix par la Direction de la distribution des alcools. Ces
mesures fiscales compenseront des augmentations budgétaires importantes ans le
cadre de certains programmes en vigueur, dans le domaine de la santé notamment
où les dépenses augmenteront de 15 % pour passer à 1,97 milliard en 19811982,
ainsi que de nouvelles dépenses dans d'autres domaines, dont $293 millions pour
une gestion améliorée des forêts, 70 millions pour le service de la dette de la
British Columbia Railway et 48 millions pour des projets de développement dans
le nord est de la province.
En terminant son
discours à l'Assemblée législative. M. Curtis a résumé le fondement des
politiques budgétaires du gouvernement pour l'année à venir:
On s'attend à ce que
1982 soit une autre année moins que satisfaisante sur le plan des recettes
provenant des ressources naturelles. Afin de maintenir la qualité des services
offerts à la population et d'encourager les investissements dans notre économie
et dans notre avenir, j'ai pris la décision difficile d'augmenter taxes et
impôts.
En réponse, le
critique de l'opposition en matière de finances, M. David Stupich, a accusé le
gouvernement d'escroquer les contribuables de la Colombie-Britannique avec un
budget très inflationniste:
Non content de
bénéficier de l'inflation, le gouvernement créditiste [*institutionnalise et la
nourrit. Il est évident que le ministre des Finances a présenté un budget
beaucoup plus rigoureux que ne l'exigeaient les circonstances.
Le 19 mars,
l'Assemblée a adopté la motion lui permettant d'étudier le budget en Comité des
subsides. Depuis, ses délibérations ont porté essentiellement sur cette
question. Le 8 mai'. un peu plus de 99 heures de débat avaient été consacrées à
l'autorisation du budget de sept ministères comportant des dépenses d'environ
$1.25 milliard. Les délibérations du comité ont été assez vives par moment, à
tel point que M. Gary Laulk, député néo démocrate de Vancouver Centre, M. Lorne
Nicolson, député néo démocrate de Nelson Creston, et M. Curtis, ministre des
Finances, ont été tour à tour expulsés de la Chambre pour une journée. À la
suite d'un autre incident du genre, M. Colin Gabelmann, député néodémocrate de North
Island, a été rappelé à l'ordre par le président conformément à l'article 19 du
règlement de la Chambre et expulsé de celle-ci pour trois jours.
Des 22 projets
d'initiative gouvernementale, des deux bills d'initiative parlementaire et du
bill privé inscrits au Feuilleton durant la période à l'étude, six ont franchi
l'étape de la première lecture. C'est le bill 16, le Medical Service Plan Act,
1981, qui a fait couler le plus d'encre. Ce texte législatif a été déposé à la
Chambre par M. Jim Nieisen. ministre de la Santé, à la suite d'un différend
entre la Medical Services Commission de la province et la British Columbia
Medical Association au sui . et d'un nouvel accord qui déterminera les
honoraires des médecins en vertu du régime d'assurance maladie de la province.
Ce projet de loi a pour objet principal d'empêcher les médecins qui offrent
actuellement des services en vertu du régime d'assurance maladie d'exiger des
frais en sus de ceux prévus par le régime, et de régler le différend actuel par
voie d'arbitrage. Toutefois. toute mesure législative a été suspendue en
attendant le résultat des négociations qui ont repris sur le nouveau barème des
honoraires.
Il y a lieu de
mentionner trois rapports qui ont été déposés à la Chambre au cours des mois de
mars et avril. Le 11 mars, conformément au Legislative Procedure Review, Act,
le président H.W. Schroeder, a déposé le rapport tant attendu du greffier
adjoint de l'Assemblée législative, M. George MacMinn, intitulé Parliamentary
Practice in British Columbia. On s'attend à ce que ce document devienne un
outil de travail indispensable pour tous ceux qui étudient la procédure
parlementaire en vigueur à l'Assemblée législative de la Colombie-Britannique
Le 31 mars, le ministre des Finances a déposé le troisième rapport annuel du
vérificateur général, Mme Erma Morrison, pour l'année financière 1980. Comme
dans ses deux rapports précédents, Mme Morrison continue à s'interroger sur
certaines des pratiques financières du gouvernement, mais elle a également été
en mesure d'affirmer que certains progrès avaient été réalisés, notamment grâce
au nouveau projet de loi sur l'administration financière. Le 22 avril, le
président Schroeder a déposé à la Chambre le rapport spécial de l'ombudsman
provincial, M. Carl Friedmann, qui exerçait pour la première fois son pouvoir
statutaire pour en appeler directement à l'Assemblée législative d'une plainte
portée contre un organisme gouvernemental. Monsieur Friedmann a laissé entendre
que la réponse du ministère de l'Environnement aux plaintes portées par des
habitants de la région de Garibaldi au sujet des "graves questions de
justice et d'équité dans l'administration d'un programme gouvernemental conçu
pour atténuer les répercussions d'un désastre naturel possible" n'était ni
adéquate. ni appropriée. M. Friedmann a agi ainsi parce qu'il considérait comme
insatisfaisante la réponse à un rapport précédent sur cette question présenté
au Conseil exécutif en vertu des dispositions de l'Ombudsman Act..
David J. Adams, Attaché de recherche,, Assemblée législative
de la Colombie-Britannique Victoria
Alberta
La seconde session
de la dix neuvième législature, qui avait été ajournée le 27 novembre 1980, a
été finalement prorogée le 30 mars 1981. La troisième session commença quelques
jours plus tard, le 12 avril, avec le discours du trône lu par le lieutenant
gouverneur Frank Lynch Staunton. Ce discours annonçait les priorités du
gouvernement et promettait plus de programmes de logement, de nouveaux
programmes de service social et des installations médicales nouvelles et
améliorées en divers endroits de la province. Le gouvernement s'engageait aussi
à poursuivre des négociations sérieuses avec le gouvernement fédéral dans les
domaines énergétique et constitutionnel.
Le 14 avril, le
trésorier provincial, Lou Hyndman, déposa les prévisions budgétaires pour
l'année financière 198182. Il est prévu que les dépenses gouvernementales
augmenteront de 22,5~/'c par rapport à l'année dernière, soit un total de 6,7
milliards de dollars. Le trésorier s'attend à un déficit de $336 millions, en
raison d'une diminution des revenus des ressources naturelles passant de $5,8 à $4,65 milliards. On prévoit
41000 nouveaux emplois en Alberta, et on estime que le produit provincial brut
(PPB) augmentera de 3 pour cent. On s'attend en outre à ce que l'exploration et
le développement dans le secteur du pétrole conventionnel et du gaz naturel
soient inférieurs d'un tiers aux prévisions faites avant que le gouvernement
fédéral ne présente son programme énergétique.
Le comité spécial
sur la Constitution, formé à l'automne dernier pour examiner les questions
constitutionnelles avec les députés des autres provinces, a maintenant terminé
sa tournée des provinces et des territoires.
Le Select Committee
on Surface Right a voyagé à travers
toute la province pour une série d'audiences avec les cultivateurs et les
représentants des diverses collectivités. Le rapport de ce comité fournira à
l'assemblée législative une base de discussion et une idée des problèmes qui
existent en Alberta.
Le nouveau chef de
l'opposition. M. Ray Speaker, et les députés de l'opposition en général, ont
posé des questions relatives au règlement et des questions de privilège qui
présentent un certain intérêt. Tout d'abord. M. Speaker a demandé que
l'opposition ait les mêmes avantages que le parti ministériel en ce qui
concerne les média et les caméras de télévision. Le président de l'assemblée,
M. Gerard Amerongen, se prononça en sa faveur et autorisa l'installation de
caméras de télévision de chaque côté de la Chambre pour permettre une vue de
face de tous les députés.
Le chef du Nouveau
parti démocratique. M. Grant Notley, posa une question de privilège sur la
communication à l'avance du budget aux membres de la presse avant qu'il ne soit remis aux députés. Il
exprima la crainte que des renseignements confidentiels ne soient divulgués
puisque les membres de la presse ne sont pas dans une salle fermée, comme cela
se fait dans d'autres parlements. Le président déclara qu'il y avait
différentes façons de remettre à J'avance certaines informations contenues dans
le budget, et que la Chambre ne devait pas se limiter à une seule.
En dernier lieu, M.
Walter Buck (Crédit social) posa une question sur la longueur du préambule
autorisé durant la période des questions. Il donna l'exemple d'Ottawa où les
questions peuvent être précédées d'un long préambule. D'autres députés
participèrent au débat, mais le président décida de ne rien changer à la pratique
actuelle qui permet un court préambule et plusieurs remarques supplémentaires.
Il précisa que changer la longueur du préambule impliquerait une réduction des
remarques supplémentaires, comme cela se fait ailleurs, et que proposer
certaines caractéristiques en vigueur dans d'autres parlements n'était pas
nécessairement la bonne façon de procéder.
Ronald Kessler Stagiaire parlementaire Assemblée législative
de l'Alberta, Edmonton
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