Bruce Fenton
Proposals
for a New Committee System, document tabled in the Ontario Legislature by the Standing
Committee on Procedural Affairs, June, 1980, 26 p.
Il y a quelque temps, le Comité permanent des questions de procédure,
présidé par Mike Breaugh, déposait à l'Assemblée législative de l'Ontario son
rapport intitulé "Proposals for a New Committee System". Synthèse
d'un travail de deux ans, ce rapport a pour objectif de provoquer un débat
public parmi les députés dans l'espoir d'en arriver à la création d'un système
de comités qui soit plus rationnel, plus cohérent et plus efficace.
Le rapport se fonde sur l'hypothèse vérifiée, que le système actuel des
comités va rapidement atteindre ses limites d'expansion. Ce qui veut dire que,
comme la demande de séances de comités va grandissant, il en va de même pour
leur inefficacité et c'est justement cette dernière que le Comité des questions
de procédure entend pallier. Il espère que son rapport permettra d'amorcer des
changements importants.
Les recommandations qu'il contient découlent de plusieurs grands
principes. Malgré la croissance rapide des activités du gouvernement, le Comité
estime que les comités, même s'ils ne sont pas mandatés pour gouverner,
constituent un moyen efficace de réaliser une étude approfondie ou d'organiser
un débat spécialisé et, en permettant d'entendre les témoignages d'experts, ils
donnent l'occasion aux députés de s'intéresser à un domaine spécialisé et
d'accroître leurs connaissances. Toutefois, comme l'a énoncé le Livre Blanc du
Parti conservateur fédéral sur la réforme parlementaire, le principe clé
consiste à reconnaître que: "les Parlementaires doivent vraiment pouvoir
poser les questions 'pourquoi' et 'pourquoi pas' ". Autrement dit, par une
surveillance accrue des activités de l'exécutif, le rapport Breaugh estime que
le gouvernement deviendrait plus ouvert, plus responsable et davantage réceptif
aux besoins des citoyens.
Certes, les recommandations proposées permettraient, si elles étaient appliquées.
de se rapprocher de cet objectif. En bref, le rapport fait les suggestions
suivantes: réduire la taille des comités, éliminer la pratique actuelle de
remplacement à volonté. créer de nouveaux comités pour étudier les bills
d'intérêt public aussi bien que les bills prives. recourir plus souvent aux
sous comités, surveiller davantage la préparation du budget soumettre
systématiquement les rapports annuels de tous les ministères et organismes
gouvernementaux aux comités compétents, incorporer les mandats au Règlement de
l'Assemblée. réduire le nombre des organismes gouvernementaux faisant double
emploi et tenir davantage à ce qu'ils rendent des comptes, enfin, fournir un
plus grand nombre d'employés de soutien aux comités et aux députés. En d'autres
termes, le Comité des questions de procédure désire créer le climat voulu pour
redonner à l'Assemblée législative les nombreux pouvoirs qu'elle détenait
traditionnellement, de même que rendre aux députés la latitude voulue pour
acquitter de leurs devoirs et responsabilités.
L'Assemblée de l'Ontario n'est évidemment pas la seule à rechercher un
meilleur système de comités. Il n'est donc pas étonnant que nombre de ces
recommandations suivent de près celles énoncées ailleurs. tant au palier
provincial que fédéral, à savoir: la Commission Camp, le comité Morrow, le
rapport du Conseil d'entreprise pour les questions d'intérêt national et le
rapport Lambert, le Livre Blanc du parti conservateur sur la réforme
parlementaire, et enfin le travail effectué en 19751976 par le Comité permanent
de la procédure et de I*organisation, etc.
Il est cependant assez regrettable de constater que la portée des
recommandations du Comité Breaugh ne va pas tout à fait aussi loin qu'on
pourrait le souhaiter. Il serait, par exemple, peut-être trop idéaliste de
s'attendre à ce que le gouvernement indique quelles sont les mesures
législatives dont la permanence de son existence dépend. Du même coup,
toutefois, un comité devrait pouvoir recommander la réduction d'un crédit du
budget. sans impliquer, pour autant, une non confiance dans le gouvernement.
Pareillement, le gouvernement devrait être tenu d'appliquer les recommandations
d'un comité ou d*une commission et, dans le cas contraire. de donner ses
raisons.
Bruce Fenton Assistant de Benno Freisen, député Ottawa
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