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Sénat
et Chambre des Communes
Sur le plan législatif, les résultats
des premiers mois de la 32e Législature ont été assez
modestes, bien qu’avant l’ajournement, le gouvernement ait
déposé deux projets de loi importants, l’un sur la
liberté d’accès à l’information et
l’autre visant à faire des Postes une société de la
Couronne. Ces questions seront toutes deux débattues à la reprise
des travaux en automne. La plupart des mesures législatives
adoptées au cours de la session portent sur des questions courantes
techniques. Au total, 25 projets de loi ont reçu la sanction royale,
dont celui qui proclame “O Canada”, l’hymne national
officiel. Le Parlement a également augmenté le supplément
du revenu garanti de 35 dollars, il a majoré les pensions
accordées aux veuves d’anciens combattants invalides,
approuvé le bilI de subsides du gouvernement et adopté un certain
nombre de projets de loi visant à maintenir l’application des lois
actuelles, de façon que les députés puissent étudier
plus à fond les mesures proposées. Le 25 juin, les
Libéraux ont battu une motion de défiance par laquelle le N PD
accusait le gouvernement de n’avoir pas réussi à
réduire les impôts, à stimuler la croissance
économique et à faire se résorber les taux d’intérêt.
La motion était identique à celle qui avait entraîné
la chute du précédent gouvernement conservateur.
L’annonce faite précédemment par
le ministre de l’Énergie, M. Marc Lalonde, au cours de la session,
d’une augmentation des taxes sur le pétrole national et
importé a également suscité de vives critiques de la part
des partis de l’opposition qui ont désapprouvé non pas tant
la nécessité d’une hausse de prix, mais plutôt la
manière dont elle a été faite, qui ne laissait
guère l’occasion aux députés d’en
discuter.
La Chambre des communes a suspendu ses travaux le 22
juillet, soit quelques jours plus tard que prévu, et ce à cause
du Nouveau parti démocratique qui s’est opposé au
gouvernement lorsque ce dernier a annoncé la construction
préalable du tronçon albertain du gazoduc de la route de
l’Alaska. En effet, le NPD a accusé le gouvernement de dilapider
nos réserves énergétiques sans avoir de solides garanties
de la part des États-unis comme quoi la partie américaine du
pipeline serait construite. Or, d’après M. Lalonde, le Cabinet a
reçu l’assurance des représentants américains que la
totalité du gazoduc serait terminée d’ici 1985. Le Ministre
a également déclaré qu’au Canada, les
investissements directs qu’entraînerait la construction
préalable des deux premiers tronçons
s’élèveraient à Sl.6 milliard et permettraient de
réduire le déficit de la balance des paiements de S2 millions.
Travaux des comites
Un
nouveau groupe de travail parlementaire a été créé
le 12juin: à l’instar des cinq autres qui l’ont
précédé un peu plus tôt pendant la session, le
groupe de travail sur une future société nationale du commerce
comprendra sept députés: M. Jesse Fils, président, et MM.
Murray Cardiff. Ian Deans, Claude-André Lachance, Marcel Roy, John
Thomson et Brian Tobin. Le groupe sera chargé d’étudier les
moyens qu’une société du commerce pourrait prendre pour
aider les petites et moyennes entreprises à étendre leurs
marchés d’exportation. Le groupe a été chargé
de soumettre un rapport au plus tard le 19 décembre 1980.
Le 9 juin, un Comité mixte spécial du
Sénat et de la Chambre des communes a été
créé pour étudier les rapports présentés par
le Commissaire aux langues officielles pour 1978 et 1979. Le 18 juillet, le
ministre de la Défense nationale, M. Gilles Lamontagne a
présenté une motion visant à habiliter le Comité
des Affaires extérieures et de la Défense nationale à
entreprendre une étude concernant l’avenir de la
coopération de défense avec les États-unis dans la
région de l’Amérique du Nord, et plus
particulièrement en ce qui concerne la défense aérienne et
l’accord NORAD. La Chambre a également approuvé une motion
émanant du président du Conseil privé, M. Yvon Pinard,
visant à habiliter le Comité des Affaires extérieures et
de la Défense nationale à recevoir et à examiner les
rapports soumis par des délégations officielles qui assistent
à des réunions interparlementaires.
Au Sénat, M. Maurice Lamontagne a
présenté une motion visant à autoriser le Comité des
affaires juridiques et constitutionnelles «à étudier les
stipulations constitutionnelles a égard des droits individuels et
collectif ainsi que le rôle et la composition futurs du Sénat du
Canada, de même que toute autre formule constitutionnelle de rechange
compatible avec un fédéralisme véritable et à faire
rapport a ce sujet
Le 10 juillet. le Comité permanent des
privilèges et élections a présenté un rapport sur
deux questions relatives a des contrats conclus entre le ministère de
l’Emploi et de l’Immigration. Lloyd Axworthy. et un hôtel
à Winnipeg dont il est actionnaire. Le Comité a constaté
que le ministre n’avait pas connaissance des changements survenus dans le
permis d’immigration de Timothy Leary, permis grâce auquel ce
dernier pouvait se produire à l’hôtel de Winnipeg. Pour ce
qui est du contrat conclu entre l’hôtel et le ministère
concernant l’embauche de travailleurs handicapés, le
Comité, une lois de plus. a constaté que le ministre n’en
avait pas eu connaissance. Il a toutefois recommandé que compte tenu de
la grande variété des programmes fédéraux actuels.
«le gouvernement étudie l’opportunité de modifier la
Loi sur le Sénat et la Chambre des communes afin de trancher plus nettement
la question de savoir si certains montants et allocations versés aux
députés aux termes de différentes lois d’application
générale. sont compatibles avec leurs fonctions».
Le I8 juillet le Comité des comptes publics a
présenté un rapport à la Chambre intitulé
« Travail de recherche sur l’analyse du coût efficacité».
Il en est arrivé à la conclusion qu’un certain nombre de
projets publics ne respectaient pas les normes minimales de qualité en
matière de gestion des projets d’immobilisations. Par conséquent,
il a soumis certaines recommandations au sujet de l’évaluation des
programmes, des projets d’immobilisations et de la façon
générale d’améliorer le processus
d’imputabilité du gouvernement envers le Parlement. Il a par
exemple recommandé qu’un Comité spécial de la
Chambre des communes soit établi et chargé d’examiner les
projets en cours pour lesquels on envisage des coûts excédentaires
toutes les évaluations de l’efficacité. y compris les
méthodes et les conclusions devraient être déposées à
la Chambre des communes dans les soixante jours suivant leur achèvement
et devraient automatiquement être renvoyées au Comité
permanent compétent. 1,es estimations des coûts des projets
d’immobilisations et des analyses devraient être exprimées
cri dollars constants et courants. l)es lignes directrices devraient être
établies pour veiller à ce que les décisions prises par
les fonctionnaires d’un ministère cri vertu d’un principe
directeur reposent sur des instructions écrites.
Modification du
Règlement
Les victoires des simples députés
notamment de ceux de l’opposition sont rares. Toutefois, un nouveau
député, Pat Carney. cri a remporté une. Elle a, cri effet,
réussi à faire changer le règlement pour
qu’»un membre désigné de la famille immédiate»,
au lieu du conjoint, puisse avoir droit à six déplacements annuel
gratuits à Ottawa. Ia question s’est posée lorsque Mlle
Carney. qui est divorcée, a proteste contre le fait que l’ancienne
règle imposait une pénalité financière injuste aux
parents uniques. N’ayant obtenu du Comité permanent de la gestion
et des services aux députés qu’il recommande un changement,
elle s’est donc adressée directement au Président Jeanne
Sauvé qui, le 8 juillet, a pris l’initiative d’approuver le
changement. C’est ainsi que Mlle Carney a réintégré
la Chambre à l’issue d’un boycottage de trois semaines.
Le Rédacteur
Saskatchewan
La dernière session de l’Assemblée
législative, qui a été prorogée le 17 juin 1980
après 81 journées de séances fut la plus longue session
parlementaire de l’histoire de la Saskatchewan. Elle se trouva
rallongée par un débat virulent sur les prévisions
budgétaires du ministère des Affaires du Nord de la Saskatchewan,
par de longues délibérations sur un projet de loi donnant
à la province, par l’entremise de sa société de la
Couronne .Sask Tel, des pouvoirs accrus dans le domaine des
télécommunications, et par une obstruction systématique de
42 heures menée par deux membres du parti unionest contre le bilI 105.
Ce bill prévoyait une modification à la Loi sur l’Assemblée
législative qui aurait enlevé au parti unionest le titre de tiers
parti à la Chambre et l’aurait ainsi privé de certaines
subventions et de certains avantages.
La loi sur les conflits d’intérêts
des membres de l’Assemblée législative, adoptée en
1979. fut modifiée; elle exige maintenant des députés une
déclaration initiale de leurs intérêts avant le
15août 1980. Ils seront aussi tenus de remettre tous les ans une
déclaration mise à jour.
Parmi les autres lois adoptées durant cette
session, on peut mentionner une loi prévoyant la préservation, la
définition et la mise cri valeur de certains aspects des sites
historiques; une modification à la loi sur la protection de
l’environnement donnant au ministère de plus grands pouvoirs de
réglementation, les moyens de créer des réserves pour la
protection de l’écologie et les moyens d’évaluer les
effets que peuvent avoir les nouvelles exploitations sur le milieu
environnant.
L’Assemblée adopta une loi créant
un nouveau ministère des Affaires économiques, ainsi qu’une
loi modifiant la taxe sur le carburant. Cette taxe correspondra
désormais à un pourcentage du prix de vente au détail du
carburant, un peu comme cela se fait au Québec et au Manitoba.
La loi sur les normes de travail a été
aussi modifiée pour autoriser les hommes à prendre un
congé de paternité de six semaines lors de la naissance
d’un enfant.
Gwenn Ronyk, Greffier adjoint, Assemblée législative
Saskatchewan
Colombie-Britannique
Durant le second trimestre, c’est à dire
du 1er mai au 31 juillet, l’Assemblée législative de Colombie-Britannique
a siégé 59 fois au cours d’une session de 56 jours. Les
députés ont consacré la plupart de ce temps à
l’examen des projets de lois et des prévisions budgétaires
pour l’année financière se terminant au 31 mars 1981.
Presque la moitié de la session parlementaire
s’est passée à discuter des projets de loi que le
gouvernement avait déposés sitôt après
l’ouverture de la session. Sur trente projets déposés,
vingt-trois ont été adoptés avant le 31juillet et dix-neuf
sont toujours inscrits au feuilleton. Le programme législatif inscrit au
feuilleton peut se répartir de la façon suivante: Projets de lois
financiers (8); Mesures administratives (30); Mesures administratives internes
(4); et Projets spéciaux (3).
Les projets de loi financiers comprennent des mesures
autorisant deux séries de crédits provisoires, la mise en oeuvre
de la politique financière pour 1980-81. quelques mesures
financières internes et un projet de loi autorisant le financement de
plusieurs projets spéciaux.
Les projets de loi de nature administrative traitent
de toute une gamme de questions qui, dans l’ensemble, ne constituent pas
de nouveaux programmes importants, mais s’efforcent
d’améliorer certains aspects de l’administration gouvernementale.
Parmi les nouvelles lois adoptées, on peut noter le Forest Amendment
Act, Le Employment Standards Act, Le Private Investigators and Security
Agencies Act et le Family and Child Services Act.
Il y a lieu de mentionner aussi les lois traitant des
projets spéciaux envisagés par le gouvernement, telles que le
Transpo 86 Corporation Act , le
Trade and Convention ‘Centre
Act, et le British Columbia
Place Act. Ces lois ont pour
but de faciliter la réalisation de trois projets d’envergure
à Victoria et à Vancouver.
Au cours de ce second trimestre. quelques propositions
de loi émanant de députés furent présentées
en première lecture. Sur les six propositions déposées
à la Chambre, aucune ne fut mise en délibération, et
quatorze demeurent inscrite au feuilleton. L’histoire a prouvé que
les propositions de loi présentées par les députés
à l’Assemblée législative de Colombie-Britannique
n’avaient guère de chances d’être acceptées.
Parmi elles qui figurent au feuilleton, certaines semblent être des
propositions qui avaient déjà été
présentées à la session précédente.
D’autres, par contre, sont nouvelles et deux d’entre elles
intéresseront probablement les parlementaires des autres provinces.
Le 12 mars 1980, M. Stu Leggatt (N PD),
député de Coquitlam-Moody, déposait le bilI M202
intitulé «Projet de loi sur la radio télédiffusion
des débats de l’Assemblée législative de Colombie
Britannique». Si cette loi est adoptée, elle autorisera la
diffusion à la radio et à la télévision de toutes
les séances de la Chambre. Il faut mentionner à ce sujet que
plusieurs ministres ont récemment fait savoir qu’ils
étaient en faveur d’une telle idée.
Le 8 mai 1980, Mme Eileen DailIy (NPD)
député de Burnabv-Nord, déposait le bilI M209,
intitulé «Projet de loi sur le droit du public à
l’information et sur la protection de la vie privée«. Si
cette loi est adoptée, la Colombie Britannique aura sa propre version de
la loi sur la liberté de l’information.
Travaux Des Comites
L’Assemblée législative a consacré plus de la
moitié de ce second trimestre à l’examen des
prévisions budgétaires, et le processus a été assez
lent. Huit budgets ministériels ont été approuvés
après 109 heures de délibération et il en reste quinze
à adopter avant que la Chambre n’ajourne ses travaux pour
l’été. Il n’existe pas de limite à la
durée des débats du comité des subsides. L’ancienne
règle limitant les débats à 135 heures, en vigueur avant
1976, a été abrogée lorsque le gouvernement actuel est
arrivé au pouvoir. Comme cela arrive souvent, ce sont les plus petites
sommes des prévisions budgétaires qui retiennent
l’attention des députés, et ce pour des raisons politiques.
C’est ainsi que le budget du cabinet du premier ministre, d’un
montant de $551.612. a été le sujet de 57 heures et 15 minutes de
discussion avant d’être approuvé le 20 mai dernier. Par
contre, le budget du ministère de la Santé, établi
à $1.550.985.584. fut adopté le 21juillet après un
débat de 18 heures et 54 minutes. Mais dans l’ensemble, le
comité des subsides a effectué un travail assidu.
L’Assemblée législative a aussi
dix comités permanents. Quatre d’entre eux ont été
très occupés pendant ce deuxième trimestre, avec un total
de 19 réunions et la rédaction de 3 rapports. Le comité
permanent sur la comptabilité et les affaires économiques arrive
en tête avec huit réunions, sous la présidence du
député de Surrey, M. Ernie Hall (NPD). Le comité permanent
sur le Règlement et les propositions de loi des députés,
présidé par M. Bruce Strachan (Crédit social),
député de Prince George Sud, s’est réuni 5 fois et a
présenté trois rapports durant ce trimestre. Le comité sur
les sociétés de la Couronne, présidé par le
député d’Omenica, M. Jack Kempf (Crédit social),
s’est réuni 5 fois. On s’attend à ce qu’il
soumette, comme d’habitude, un rapport à l’Assemblée
législative.
De plus, il y a eu quatre réunions du
comité spécial sur les questions de privilège. Ce
comité fut établi en mars 1980 pour étudier une question
de privilège soulevée par le député de Richmond, M.
James Nielsen (Crédit social). Le député d’Oak Bay,
M. B.R.D. Smith (Crédit social) en était le président,
tandis que M. Leggatt remplissait les fonctions de secrétaire. Le
rapport final de ce comité fut déposé à
l’Assemblée législative le 6 juin dernier. Ce comité
s est inscrit de façon toute particulière dans l’histoire
de l’Assemblée législative de Colombie-Britannique puisque
ses membres laissèrent de côté leurs divergences
d’opinion politique pour examiner l’importante question de la
liberté des députés dans leurs relations avec leurs
électeurs.
Bureau du Président
Vers la
fin de mars 1980, le président en titre de l’Assemblée
législative, l’hon. Harvey Schroeder. fut victime d’une
crise cardiaque, et il est toujours en convalescence dans sa résidence
de Chilliwack. Aussi est-ce M. Walter Davidson (Crédit social),
député de Delta, qui assura les fonctions de président
à partir du 1er avril. il avait été nommé vice
président un mois auparavant, soit le 29 février.
Le vice-président connut une période
d’activité intense. Il eut à trancher neuf questions
relatives au Règlement, quatre questions dites de privilège, et
dut s’occuper de six motions d’urgence. Il eut à rendre
quatorze décisions dont plusieurs furent remises en question par l’opposition,
mais qui furent par la suite confirmées par la majorité de la
Chambre. En raison de la faible majorité détenue par le
gouvernement (4 sièges) et du nombre de députés malades
dans les rangs du parti au pouvoir. M. Davidson fut obligé de remplir
les fonctions de président ainsi que celles de vice-président.
Comme le vice-président accomplit généralement les
fonctions de président du comité des subsides, on comprendra que
M. Davidson ait été fort occupé durant ces trois mois.
Autres Questions
Au cours de cette période, on assista à
plusieurs événements extraordinaires. Le 7 mai 1980, le
gouvernement soumit à la délibération de la Chambre la
motion numéro 10. Cette motion, proposé par le Premier ministre
BilI Bennett et appuyé par le Chef de l’opposition, M. Dave
Barrett, énonçait la position de la Colombie-Britannique sur la
question de l’unité nationale à la veille du
référendum québécois qui allait se tenir le 20 mai.
Le texte de la motion était le suivant: Consciente des grandes réalisations
du Canada dans le passé, confiante en ses possibilités futures et
désireuse de maintenir l’unité du pays d’un
océan à l’autre, cette Assemblée tient à
réaffirmer au Canada son engagement et son désir de poursuivre
ses efforts en vue d’effectuer les réformes qui permettront aux
populations de toutes les régions de notre pays d’atteindre leur
plein épanouissement dans le cadre d’un pays uni; Et cette
Assemblée se joint à tous les Canadiens pour exprimer aux
Québécois notre amour pour ce pays. notre désir de le voir
rester uni, et pour souhaiter qu’ils continuent de faire partie, avec
nous, de cette grande nation. La motion fut adoptée à
l’unanimité le 8 mai 1980.
Le 2juillet, le Premier ministre annonçait
à la Chambre qu’il était l’hôte d’une
réunion conjointe du cabinet des ministres de l’Alberta et de celui
de la Colombie-Britannique. La réunion eut lieu le 11juillet. On dit
qu’elle fut une rencontre historique entre les gouvernements des deux
provinces les plus occidentales du pays.
Le 4 juin, le président de
l’Assemblée législative déposait le premier rapport
annuel du Protecteur du citoyen de la Colombie-Britannique pour
l’année civile 1979. Le 7 juillet, le président
annonçait que quatre députés feraient partie de la
délégation de la Colombie-Britannique à la
conférence nationale des Assemblées législatives qui
aurait lieu à New York. A partir du 29 juillet, la Chambre décida
de tenir deux séances par jour, une le matin et l’autre
l’après-midi, dans l’espoir de pouvoir prendre congé à
une date avancée.
Clarence Reser, Adjoint administration Bureau du
président Colombie-Britannique
Ontario
Le «Débat sur la
Confédération» qui s’est déroulé du 5
au 9 mai a été le point culminant de la session de printemps de
l’Assemblée législative de l’Ontario. Environ 82
députés se sont prononcés sur la résolution
suivante: En notre qualité de membres de l’Assemblée
législative de l’Ontario, nous nous engageons en priorité a
favoriser l’élaboration d’une nouvelle Constitution
destinée â satisfaire les aspirations de tous les Canadiens et
à supprimer «le status quo qui est manifestement inacceptable. En
outre. nous nous opposons ferme ment à la négociation de la
«souveraineté association». En conséquence, nous
demandons à tous les Québécois de se joindre aux autres
Canadiens pour édifier notre constitution nationale.
Les débats ont été
télévisés en totalité et les députés.
observateurs et téléspectateurs ont pu en suivre
l’interprétation simultanée en anglais et en français.
De nombreux députés ont pris la parole dans ces deux langues et
des discours ont été prononcés en italien. polonais.
ukrainien et portugais.
Le débat a remporté un vif
succès: il a permis à nos députés
d’exprimer leur point de vue
et a suscité des discussions sérieuses entre les députés
et le public sur ce sujet de toute première importance.
A la fin du débat, la résolution
susmentionnée a été adoptée à
l’unanimité. Quelques semaines plus tard, un Comité
spécial a été chargé d’enquêter sur les
modalités de la réforme constitutionnelle.
Décision du
Président
Le président John E. Stokes a rendu une
décision inhabituelle et controversée en refusant de
«voir» un député jusqu’à ce que ce
dernier ait présenté des excuses pour les remarques,
jugées contraires aux règles parlementaires, qu’il avait
prononcées.
En effet, M. Ed
Ziemba député de Park-Swansea. a accusé deux
députés d’avoir obtenu leur siège par favoritisme. A
plusieurs reprises au cours des jours qui ont suivi, le président a
donné à M. Ziemba l’occasion de retirer ce qu’il
avait dit. Comme le 2 juin, M. Ziemba persistait dans son refus, le
président a déclaré que son attitude constituait un
outrage à la présidence et que la punition habituelle qui
consiste à désigner un député par son nom pendant
une journée ne suffisait plus. Il a donc refusé de
reconnaître M. Ziemba en Chambre et a demandé au président
du Comité de faire de même. En dépit des instances du chef
de l’Opposition. sa décision a été appuyée
par la Chambre. Cela n’empêche pas M. Ziemba de voter à la
Chambre. Lorsque la Chambre a ajourné pour l’été,
à la fin du mois de juin. M. Ziemba
était toujours inflexible et refusait de retirer ses remarques.
Autres Questions
Le 10 juin. un projet de loi du gouvernement visant
à établir une procédure de plainte contre la police de
Toronto a été rejeté en deuxième lecture par 61
voix contre 55. C’est la première loi importante du gouvernement
qui soit rejetée en Chambre depuis des années. Rien ne permet de
croire, d’après les renseignements dont on dispose au sujet du vote,
que le gouvernement conservateur minoritaire ait eu l’intention de faire
de ce projet de loi une question de confiance.
Peu avant les vacances d’été, le
Standing Procedural Affairs Committee a présenté un rapport
intitulé Proposals for A New Committee System. . Ce rapport constitue la
première analyse globale du système des comités de
l’Assemblée législative de l’Ontario depuis la
Commission Camp de 1975. Il a été recommandé en
particulier que les membres des Comités soient moins nombreux et ne
puissent pas se faire remplacer immodérément, que le mandat des
Comités chargés des politiques soit élargi, que des
Comités spéciaux soient constitués pour s’occuper
des lois, qu’un nouveau comité des finances et des affaires
économiques soit créé pour étudier le budget et les
politiques économiques du gouvernement, et enfin que le personnel de
soutien mis à la disposition des comités soit plus
qualifié.
Graham White,
Greffier Adjoint, Ontario
Québec
La quatrième session de la 31e
Législature du Québec
s’est terminée le 19 juin 1980. Elle a été prorogée.
peu après minuit, par le lieutenant-gouverneur . M. Jean-Pierre
Côté, au terme de la 115e séance de
l’Assemblée nationale. la session est passée à
I’histoire comme la plus longue qu’ait tenue un Parlement
québécois jusqu’à maintenant. Elle avait débuté
le 6 mars 1979 sous l’oeil des caméras qui pour la seconde fois
transmettaient les débats parlementaires aux Québécois
dans leur foyer. par le truchement de la télévision.
Suspendus le 15 avril pour la campagne
référendaire, les travaux sessionnels reprirent le 3 juin et
furent conduits rondement. Trente-sept séances de commissions
parlementaires en seize jours ont permis l’étude des
crédits budgétaires et des projets de loi que le gouvernement du
premier ministre René Lévesque désirait faire adopter
avant les vacances. Le bilan complet de la session comporte 322 séances
de commissions parlementaires.
Débat
constitutionnel
Il était inévitable, à la suite
du référendum du 20 mai, que le problème constitutionnel
soit soulevé en Chambre. Le
chef de l’Opposition officielle, M. Claude Ryan, obtint la tenue
d’un débat spécial sur l’attitude que le gouvernement
entendait adopter à la rencontre des premiers ministres sur la
constitution. Ce débat se déroula, avec le consentement unanime
de la Chambre dans le cadre du débat sur le discours sur le budget qui
n’avait pas encore pris fin.
Dans un exposé en six points, M. Ryan exprima
que les Québécois attendaient du gouvernement un engagement
sincère à promouvoir la réforme du
fédéralisme canadien dans la défense ferme des
intérêts et des aspirations du Québec, mais aussi dans le
respect des principes fondamentaux du fédéralisme et de la
volonté des citoyens du Québec de continuer à faire partie
du Canada. Il soumit que les Québécois attendaient
également du gouvernement un engagement clair et net à participer
activement. de manière positive, constructive et créatrice
à la recherche de solutions susceptibles de rendre le système
fédéral canadien plus juste, plus démocratique. plus
dynamique, plus acceptable au Québec et aux citoyens de toutes les
autres parties du Canada. Il demanda au gouvernement s’il était
prêt à répondre à ces exigences.
Tout en abondant dans le même sens, le chef
intérimaire de l’Union nationale, M. Michel LeMoignan. reprit avec
insistance une suggestion qu’il avait déjà faite de
convoquer la commission parlementaire de la présidence du conseil et de
la constitution pour tenter d’obtenir un consensus de tous les partis sur
une position constitutionnelle véritablement québécoise.
Quant au chef des Démocrates, M. Camille Samson. il a soutenu que le
gouvernement ne pouvait négocier de bonne loi une option contraire
à la sienne et qu’il devait convoquer des élections.
Le premier ministre a répondu qu’il
semble que les Québécois ont donné une autre
dernière chance et qu’il faut, comme gouvernement,
honnêtement et en toute bonne foi, aller voir avec les autres si le
fédéralisme peut enfin permettre à deux peuples
différents de trouver et de vivre pour eux mêmes et pour leurs
citoyens cette égalité des chances et des droits sans laquelle
rien ne sera réglé.
M. Lévesque a dit qu’il s’est
engagé, démocratiquement, à mettre son programme en
veilleuse, au niveau du gouvernement, et à aller chercher, aussi
positivement et honnêtement que possible, l’éventuelle
solution à l’intérieur du régime et qu’il le
fera. Le passé est garant de l’avenir, s’exclama-t-il, et je
ne crois pas que jamais, depuis bientôt quatre ans, le gouvernement que
nous constituons ait trompé les citoyens québécois qui nous
avaient fait confiance. Nous n’avons pas l’intention de les tromper
cette fois-ci non plus. Le chef du gouvernement s’est ensuite
appliqué à définir les revendications traditionnelles que
tous les gouvernements antérieurs ont fait valoir et qu’il entend
maintenir.
Notons que la question constitutionnelle sera à
l’ordre du jour de la commission de la présidence du conseil et de
la constitution, les 14 et 15 août. Les représentants des partis y
étudieront la possibilité de présenter une position unanime
de l’Assemblée nationale sur les négociations à
venir.
Avant-projet de loi
sur l’Assemblée nationale
Le président de l’Assemblée. M.
Clément Richard, a présenté à la Chambre un
avant-projet de loi constituant une mise à jour de l’actuelle Loi de
la législature. Le Président a expliqué que
l’avant-projet de loi sur l’Assemblée nationale rassemble,
ordonne et modernise dans leur forme une série de dispositions
législatives existantes qui, avec les années et à la suite
de modifications successives, ont fini par manquer de cohésion et
d’unité.
L’avant-projet propose aux membres de la Chambre
quelques éléments nouveaux qui, dans certains cas, étaient
réclamés depuis longtemps et qui sont le reflet d’une
évolution de la tradition et des moeurs parlementaires. Si
l’avant-projet devient loi, l’Opposition sera
représentée au Bureau de l’Assemblée nationale. Elle
ne participe pas à la commission de régie interne qui veille
présentement aux tâches administratives. En outre, le document
prévoit la nomination d’un jurisconsulte de
l’Assemblée, qui ne doit pas être député,
chargé de fournir à un député qui en fait la
demande un avis consultatif écrit et motivé sur la conformité
d’un acte ou d’une omission avec les dispositions concernant les
conflits d’intérêts.
Le jurisconsulte serait nommé sur proposition
du premier ministre, à l’approbation des deux tiers des membres de
l’Assemblée. Un député ne commettrait pas une
infraction pour un acte ou une omission s’il a antérieurement fait
une demande et reçu un avis déclarant que cet acte ou cette
omission n’enfreint pas les dispositions concernant les conflits
d’intérêts, pourvu que les faits allégués au
soutien de sa demande aient été présentés de
façon exacte et complète.
La commission de l’Assemblée nationale
s’est subséquemment réunie pour former une sous-commission
a laquelle elle a donné le mandat de procéder à
l’étude de l’avant-projet de loi. Cette sous-commission est
présidée par M. Richard lui-même. Elle est composée
de M. Claude Charron, leader du gouvernement. MM. Guy Chevrette, Roland
Dussault et Gilles Michaud, députés du Parti
québécois; et de MM. Fernand Lalonde et Harry Blank,
députés du Parti libéral; M. Serge Fontaine, député
de l’Union nationale et de M. Camille Samson, député
démocrate.
Les substituts désignés sont MM. Richard
Guay (PQ). Adrien Ouellette (PQ) et Yvon Brochu(UN). Le leader de
l’Opposition officielle, M. Gérard-D. Lévesque. qui est
également le doyen de l’Assemblée, est membre ex-officio de
la sous-commission. Celle-ci doit entreprendre son travail au cours du mois
d’août.
Procédure
irrégulier
Le Président de l’Assemblée
n’a pas permis au ministre de la Justice, M. Mare-André
Bédard, de remplacer un projet de loi qui avait déjà subi
sa première lecture par une nouvelle impression dans laquelle on
relevait de nombreuses modifications au texte original.
Le projet de loi n0 83 avait été
déposé au mois de décembre 1979. Il proposait diverses
modifications au Code de procédure civile, au Code civil et à la
Loi sur l’aide sociale. Après son adoption en première
lecture, des représentations ont été faites au ministre de
la Justice, le priant d’ajouter des éléments nouveaux au
texte de loi proposé. Plusieurs amendements furent apportes. qui
nécessitèrent la réimpression du projet de loi afin
d’en rendre la lecture plus facile. Le projet de loi fut
réimprimé sous le même numéro et le même
titre. soit Loi pour favoriser la perception des pensions alimentaires.
Lorsque le ministre déposa le nouveau texte
imprimé, le Il juin, le député libéral Claude
Forget objecta qu’il s’agissait d’un nouveau projet de loi,
techniquement, vu qu’il avait subi des changements substantiels, et
qu’il aurait dû être présenté sous un autre
numéro, après avoir été inscrit au feuilleton.
En rendant sa décision, le président de
la Chambre, M. Richard, a évoqué deux articles du
Règlement qui mentionnent les cas où une réimpression est
non seulement permise, mais obligatoire. Dans ces deux cas, la
réimpression ne fait que rendre le projet de loi conforme à ce
que le législateur a proposé ou décidé, et
n’apporte aucun élément nouveau. Il s’agit, en somme,
de rendre plus facile la lecture d’un projet de loi qui. après
avoir franchi certaines étapes, avec des modifications en cours de
route. en a encore d’autres à franchir.
Dans le cas du projet de loi no 83, les
députés avaient déjà eu l’occasion de se
prononcer en première lecture, conformément à
l’article 117 du règlement. Si, par le biais d’un projet
réimprimé, on présente des dispositions nouvelles, on peut
alors affirmer que les députés n’ont pas eu
l’occasion, au cours de cette première lecture, de se prononcer
d’une façon pleinement éclairée, d’autant plus
que les notes explicatives qui devaient éclairer leur vote sont quelque
peu différentes du projet original au projet réimprimé.
Comme protecteur des droits de tous les députés, le
président ne pouvait accepter la version réimprimée.
Le texte législatif revint en première
lecture, à la séance suivante, sous le numéro 183. Il
passa subséquemment les différentes étapes,
jusqu’à la sanction. Cette loi prévoit, entre autres
choses, qu’un percepteur des pensions alimentaires nommé par le
ministre de la Justice pourra faire procéder à des saisies
mobilières et agir pour le créancier dans diverses
procédures visant à favoriser cette perception.
Listes
Électorales
Il n’y aura pas de recensement des
électeurs dans les circonscriptions dont les sièges à
l’Assemblée nationale sont vacants, si des élections
partielles sont tenues avant les prochaines élections
générales.
Le projet de loi III, Loi modifiant certaines
dispositions électorales, édicte que les listes
électorales en vigueur lors du référendum du 20 mai 1980
serviront à toute élection partielle qui aura lieu d’ici la
dissolution de la présente Législature. Un autre article du projet de loi permet
au directeur général des élections de tenir un recensement
aussitôt qu’il sera possible de le faire après qu’une
élection partielle aura été tenue.
Par ailleurs, la nouvelle loi a pour effet de fixer au
jour de l’émission du décret le moment choisi pour inscrire
un électeur sur la liste électorale. L’article qui
prévalait antérieurement précisait que pour avoir le droit
de voter, une personne devait être inscrite sur la liste
électorale du bureau de scrutin où est situé son domicile
le jour où se terminait la révision des listes
municipalités. Présenté par M. Guy Tardif, ministre des
Affaires municipales, le projet de loi étend obligatoirement aux municipalités
de 20,000 âmes et plus et facultativement à celles de 20,000
habitants et plus, les dispositions relatives à la division d’une
municipalité en districts électoraux. Elle rend aussi
obligatoires, dans les municipalités de 20,000 habitants et plus, les
dispositions relatives au financement des partis politiques municipaux et des
candidats aux élections municipales.
Démocratie
municipale
D’importantes modifications ont
été apportées à la Loi concernant les
élections dans certaines municipalités et modifiant la Loi des
cités et villes 1978, par le projet de loin no.105, intitulé Loi
modifiant certaines dispositions législatives concernant la
démocratie et la rémunération des élus dans les
Le projet de loi a été adopté
«sur division». La loi maintenant en vigueur hausse d’environ
24% les barèmes du calcul de la rémunération des
élus municipaux. Elle prévoit que ces barèmes seront
indexés chaque année à compter du 1er janvier 1981.
Obligation est également faite aux conseils
municipaux de tenir une période de questions à chaque
séance. Les membres d’un conseil municipal devront aussi faire une
déclaration de leurs intérêts financiers dans les soixante
jours de leur élection.
Paul-Émile
Plouffe, Chef, Service de révision, Journal des Débats, Assemblée nationale Québec
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