L.C. Chen; W.S. Wu
Fiscal
Position of the Provinces: The 1980 Budgets, by Marie Burrows, The Conference Board of Canada, 1980, 7 p.
Le présent document étudie la situation financière relative des dix
provinces canadiennes, d'après leurs budgets respectifs pour 1980. Cette
évaluation comparative est réalisée à travers un examen général des recettes
budgétaires provinciales existantes et du solde des dépenses, suivie d'une
analyse sous forme de tableaux des dépenses par grandes catégories de services
dans chaque province. Cette mise en relief des dépenses semble avoir supplanté
une estimation parallèle de la capacité de chaque province de financer ses
dépenses engagées de services.
Le présent document comporte quatre parties, la première étant consacrée
à une étude comparée du solde du compte courant des provinces. Cinq provinces,
au lieu de trois pendant l'année financière 1979, ont enregistré des déficits
cette année. Le déficit du Québec est trois fois plus important que les
déficits combinés de quatre provinces, à savoir la Nouvelle-écosse, l'Ontario,
le Manitoba et la Colombie-britannique.
Il est intéressant de noter qu'un nombre égal de provinces prévoient des
excédents. Parmi ces dernières, le bilan des recettes et des frais
d'exploitation de l'Alberta montre un excédent de $3.69 milliards, montant
suffisant pour compenser les déficits combinés des cinq provinces. L'importance
de cet excédent que prévoit le gouvernement de l'Alberta (avant tout accord
avec Ottawa pour la fixation du prix du pétrole et du gaz) montre clairement le
déséquilibre qui existe entre les situations financières des provinces. On est
tenté de proposer l'adjonction de sources de revenus aux indicateurs clés de la
situation financière de chaque province, en partant du principe que cette
situation d'une province n'est pas seulement reflétée par les excédents ou les
déficits, mais également par l'aptitude de cette province à financer ses
dépenses nécessaires.
La deuxième partie du présent document offre une analyse comparée des
immobilisations brutes de chaque province. Elle indique que les investissements
en capitaux, des provinces dans leur ensemble, seront de 7.7% plus élevés que
l'année dernière. Dans ce contexte, les immobilisations de l'Ontario ne
présentent pratiquement aucun changement par rapport à l'année dernière, alors
que les dépenses de capitaux de l'Alberta augmenteront de 25%.
Il est difficile de savoir s'il existe une forte différence entre les
dépenses courantes et les immobilisations étant donné que la plupart des
provinces ne font pas de distinction entre leurs dépenses courantes et leurs
immobilisations. On ne peut donc pas trop insister sur les répercussions des
immobilisations sur le marché des capitaux.
La troisième partie du présent document compare les besoins nets en
numéraires de chaque province en 1980. A part l'Alberta, qui prévoit un surplus
financier de $2.3 milliards, toutes les autres provinces ont un besoin net en
numéraires.
Il vaut la peine de noter que les besoins du Québec sont le double de
ceux prévus par l'Ontario. La raison principale pourrait être due au fait que
le gouvernement de l'Ontario a mis sur pied depuis 1975 un programme de
restrictions des dépenses et qu'il s'est engagé à équilibrer son budget au
début des années 1980. Les besoins nets en numéraires des provinces
s'échelonnent de 22>,c des dépenses totales à
Terre-neuvas à un surplus de 33% en Alberta. Dans la détermination de ces
chiffres, l'Ontario dépasse toutes les autres provinces, à l'exception de
l'Alberta et de la Colombie-britannique. La dernière partie du document fournit
une comparaison des dépenses en matière d'éducation, de santé, de bien-être et
de services connexes, ainsi que du coût de la dette. La masse des dépenses
provinciales est consacrée à l'éducation et à la santé~ elle représente environ
52(ï( des dépenses totales des provinces. Les dépenses
pour les services sociaux sont les plus élevées en Colombie Britannique et en
Ontario où elles représentent respectivement 67% et 63 % des dépenses totales de ces provinces. Par
contre l'Alberta consacre moins de la moitié de ses dépenses totales à ces
mêmes services.
L'importance du coût de la dette indique dans quelle mesure une province
a eu recours à l'emprunt pour financer ses dépenses. Il ressort d'une analyse
sous forme de tableaux que les provinces de ]'Ouest
ont une dette notablement plus faible, en pourcentage des dépenses totales, que
les provinces du centre et de l'Est. Toutefois, comme l'indique le document, il
y aurait lieu de se préoccuper d’une nouvelle augmentation de 17% cette année
du coût de la dette de toutes les provinces.
Le présent document continue à contribuer de façon significative à la
compréhension des finances publiques. Sans vouloir en diminuer les mérites, on
aimerait pouvoir rassembler d'autres données financières pertinentes sous une
forme comparable. Par exemple, il pourrait être possible de mettre en relief de
façon plus explicite la situation financière relative des provinces en incluant
l'importance absolue des budgets provinciaux dans l'une des unités de mesures
comparables. On est également tenté de proposer que [es documents ultérieurs
évaluent les répercussions de ces budgets provinciaux dans l'ensemble de
l'économie canadienne. Une telle évaluation pourrait expliquer pourquoi les
gouvernements provinciaux ont collectivement des dépenses totales de plus de
$56 milliards, soit 20~/c, du produit national brut du Canada.
W.S. Wu (Ph. D.) Chef
Legislative Research Service Ontario Legislative Library et L.C. Chen (Ph. D.) Economiste
principal Division de la politique fiscale Ontario Ministry of Treasury and
Economics
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