Philip Rosen
National Security: The Legal Dimensions,
study prepared for the McDonald Commission on R.C.M.P. Activities by M.L.
Friedland, Ottawa,
Minister of Supply and Services, 1980, 219 p.
Les aspects juridiques de la sécurité nationale, Étude sur les activités
de la GRC, réalisée pour la Commission Mcdonald, par M.L. Friedland, ministère
des Approvisionnements et Services , 1980, 219 pages.
Lorsque, au début de 1977, toute une série de révélations ont été faites
sur les activités de la GRC qui suivirent la crise d'octobre, le gouvernement a
décidé d'instituer une Commission royale, composée de trois membres, pour
enquêter sur la question. Cette décision a été fortement critiquée à l'époque,
car Il semblait que c'était un stratagème pour éviter de faire face aux
allégations portées sur la conduite de la GRC. Dans les premiers temps de
l'enquête, ces accusations semblaient être confirmées par la lenteur délibérée
des travaux, Par la suite, vu le sérieux du travail de la Commission, elles
n'ont plus eu lieu d'être.
Dans le cadre de son mandat, la Commission avait commandité trois études
de recherche, dont le document indiqué ci-dessus présenté par le professeur
Friedland de la faculté de droit de l'université de Toronto. Fait intéressant à
noter, cette étude est censée avoir été terminée en juin 1979 or, elle n'a été
publiée qu'au début de 1980. Malgré le sérieux de la recherche, aucun élément
de cette étude ne semble nécessiter d'autorisation sécuritaire, ce qui laisse
supposer que la raison du délai entre réalisation et publication est ailleurs.
Le professeur Friedland commence son document en avouant ingénument
qu'il ne savait pas ce qu'était da sécurité nationale» lorsqu'il a commencé
l'étude et qu'il ne le sait pas plus maintenant qu'il l'a terminée. Comme cette
déclarait ' on modeste vient de l'un des plus éminents spécialistes du droit
pénal au Canada, on s'attendrait à ce qu'il traite de ce que pourrait être la
sécurité nationale et de la façon dont d'autres pays ont envisage cette notion,
malheureusement, il n'en fait rien.
L'ouvrage du professeur Friedland n'en demeure pas moins excellent. Il
décrit succinctement le droit et les différentes options de réforme qui
pourraient s'appliquer à la trahison, à la sédition, au sabotage, aux
assemblées illégales, à l'incitation à la mutinerie, au pouvoir d'arrestation
de la police, aux perquisitions et à la surveillance, à l'ouverture du courrier
et à bien d'autres délits. Il analyse ensuite en profondeur la loi sur les
secrets officiels, son application et autres lois et dispositions se rapportant
aux mêmes questions. L'aspect sécurité de l'accès aux documents du gouvernement
y est également traité, de même que les circonstances dans lesquelles le
Parlement peut et devrait se prévaloir de pouvoirs d'urgence. Le professeur
Friedland se distingue de nombreux juristes par un style clair et coulant. Son
document, contrairement à de nombreux ouvrages d'autres professeurs de droit,
peut être lu et compris par des non experts. Apparemment, c'est la première
étude au Canada qui traite de ce sujet d'une manière aussi complète. Dans son
analyse, le professeur Friedland préconise que nous commencions par appliquer
plus vigoureusement notre droit pénal avant d'adopter des mesures législatives
plus sévères en matière de sécurité nationale et il est à espérer que
l'orientation générale de cette étude influencera la Commission royale
d'enquête lorsque cette dernière rédigera son rapport.
Philip Rosen, Division du droit et du gouvernement Service de
recherche Bibliothèque du Parlement
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