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Chambre des communes
Avant de s’ajourner pour l’été, le 13 juin, la
Chambre des communes a étudié des projets de loi prévoyant une augmentation de
la rémunération des députés, des modifications à l’assurance-emploi, une
réforme du secteur des services financiers et un accroissement des pouvoirs
conférés aux corps policiers pour lutter contre le crime organisé. En outre, à
l’automne, la Chambre devrait être à nouveau saisie d’un projet de loi omnibus
sur la justice et d’un projet de loi tendant à protéger les espèces en péril.
Procédure parlementaire
Le 1er mai, le
projet de loi C-16 est devenu le premier projet de loi de la présente
législature à être renvoyé à un comité avant d’avoir été étudié en deuxième
lecture. Le projet de loi, Loi concernant l’enregistrement des organismes de
bienfaisance et les renseignements de sécurité et modifiant la Loi de l’impôt
sur le revenu, a été renvoyé au Comité permanent des finances à la suite de
l’adoption d’une motion au moyen d’un vote par appel nominal. Plus tard au
cours de la même semaine, la Chambre a renvoyé un autre projet de loi à un
comité avant de l’avoir étudié en deuxième lecture. Le projet de loi C-23, Loi
modifiant la Loi sur la concurrence et la Loi sur le Tribunal de la concurrence,
a été renvoyé au Comité permanent de l’industrie, des sciences et de la
technologie à la suite de l’adoption à la majorité d’une motion.
Le Sous-comité des affaires émanant des députés du Comité
permanent de la procédure et des affaires de la Chambre a poursuivi son étude
du paragraphe 87(6) du Règlement et de sa suppression possible. Le Sous-comité
a préparé et soumis à tous les députés un sondage poussé sur les affaires
émanant des députés, y compris le paragraphe 87(6) du Règlement. En fonction
des résultats du sondage, le Sous-comité a conclu que cette disposition devrait
être abrogée, et le Comité permanent a souscrit à cette position. Le
31 mai, Derek Lee, le secrétaire parlementaire du leader du
gouvernement à la Chambre des communes (Scarborough–Rouge River, lib.) a
présenté le 22e rapport du
Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre au sujet de la
suppression du paragraphe 87(6) du Règlement. Le rapport a été adopté le
13 juin. La veille, un jour désigné, Garry Breitkreuz (Yorkton—Melville,
PC) a proposé une motion de l’opposition prévoyant que le Comité permanent de
la procédure et des affaires de la Chambre soit chargé de rédiger des
modifications au Règlement et d’en faire rapport au plus tard le 1er novembre 2001, afin d’améliorer la
procédure relative à l’étude des affaires émanant des députés, incluant une
proposition réalisable permettant que toutes ces affaires puissent faire
l’objet d’un vote.
Le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre a
également recommandé un ajustement au calendrier parlementaire. Le 15 mai,
M. Lee a présenté à la Chambre des communes le 16e
rapport du Comité, dans lequel celui-ci recommande ce changement. Le nouveau
calendrier est conçu pour permettre à plus de députés de passer du temps avec
leur famille durant les vacances scolaires entre Noël et Pâques. Les dates de
la pause en question varieront d’une année à l’autre et seront à la discrétion
du président. Le nombre total de semaines de séance ne change pas, puisqu’on
apportera des ajustements ailleurs dans le calendrier pour compenser. La
recommandation, qui modifie l’article 28(2) du Règlement, a été adoptée par la
Chambre le 15 mai.
Le 30 mai, à la suite de la présentation du projet de loi S-15 (Loi
visant à donner à l’industrie canadienne du tabac le moyen de réaliser son
objectif de prévention de la consommation des produits du tabac chez les jeunes
au Canada), Don Boudria, leader du gouvernement à la Chambre des
communes (Glengarry—Prescott—Russel, lib.), a invoqué le Règlement au sujet de
sa recevabilité. Il s’agissait d’un projet de loi d’initiative parlementaire
venant du sénateur Colin Kenny (lib.) et prévoyant la constitution
de la Fondation canadienne de lutte contre le tabagisme chez les jeunes. Cette
organisation serait financée grâce à un prélèvement sur chaque cigarette
vendue, qui serait perçu par les fabricants de produits du tabac pour le compte
de la Fondation. Le projet de loi a reçu un appui très large de la population,
des organismes de santé et de l’industrie du tabac. Pour sa part,
M. Boudria a prétendu que l’objet du projet de loi était d’imposer une
nouvelle taxe et qu’ainsi, il fallait une motion de voies et moyens que seul un
ministre pouvait présenter. De plus, il a déclaré que le projet de loi était
fondamentalement le même que le projet de loi S-13 déposé au cours de la
première session de la 36e
législature.
À l’époque, on a demandé au président Parent de se prononcer sur la
recevabilité du projet de loi, et il a conclu qu’il s’agissait d’un projet de
loi d’imposition et qu’une mesure législative de ce genre ne pouvait être
présentée qu’à la Chambre en vertu de la Constitution et des règles de
procédure. Après les interventions d’autres députés, le président Peter
Milliken a rendu sa décision le 12 juin au sujet de la recevabilité du
projet de loi S-15 sur le plan de la procédure. Il a tout d’abord établi la
primauté de la Chambre des communes en matière fiscale, qui était la question
centrale sur laquelle reposait sa décision sur ce rappel au Règlement. Le
président a ensuite parlé des arguments soulevés par les partisans et les
adversaires du projet de loi S-15, comme la distinction entre un prélèvement et
une taxe, et des objectifs du projet de loi en ce qui concerne l’intérêt public
et les avantages pour l’industrie. Il a affirmé qu’en tant que président de la
Chambre des communes, il devait se préoccuper de l’origine du projet de loi,
puisqu’il était chargé de défendre les privilèges de la Chambre, surtout dans
un cas portant sur la primauté constitutionnelle de la Chambre des communes en
ce qui concerne l’imposition de taxes. Ainsi, il a conclu que le prélèvement
prévu à la partie IV du projet de loi S-15 constituait une taxe. Il s’est donc
vu dans l’obligation d’ordonner, pour des motifs d’ordre tant procédural que
constitutionnel, que l’étape de la première lecture du projet de loi soit
déclarée nulle et non avenue et que le projet de loi soit rayé du Feuilleton.
John McCallum (Markham, lib.) a demandé
le consentement unanime pour proposer une motion tendant à proclamer Nelson Mandela
citoyen honoraire du Canada. Rob Anders (Calgary-Ouest, AC) a
refusé de donner con consentement, car, selon lui, M. Mandela était un
communiste qui avait encouragé des actes terroristes dans le cadre de la lutte
contre l’apartheid. Les leaders des cinq partis ont accepté, à la suite de
consultations, de présenter à nouveau la résolution et le consentement a été
refusé à plusieurs reprises. À la suite d’autres consultations, M. Boudria
a invoqué le Règlement et il a demandé une fois de plus le consentement unanime
pour proposer qu’à 15 h, le mardi 12 juin, le député de Markham
(M. McCallum) propose, appuyé par un représentant de chacun des partis, la
motion qui touche la citoyenneté honoraire devant être accordée à
Nelson Mandela. M. McCallum a donc proposé : « Que la
Chambre, reconnaissant l’exceptionnel leadership moral exercé par Nelson Mandela
en Afrique du Sud et à l’échelle du monde entier, affirme qu’il soit désigné un
citoyen d’honneur du Canada. »
Bob Kilger (Stormont–Dundas–
Charlottenburgh, lib.), vice-président et président des comités pléniers de la
Chambre, a présenté le rapport du Comité spécial sur la modernisation et
l’amélioration de la procédure à la Chambre des communes et a fait une brève
déclaration. M. Boudria a déclaré qu’il avait l’intention, en attendant
des discussions avec les autres leaders parlementaires, de tenir un débat sur
le contenu du rapport. Parmi les principales recommandations contenues dans ce
rapport, on note :
- l’approbation, par le Parlement, de certaines nominations par le
Cabinet à des postes fédéraux clés (y compris le greffier de la Chambre
des communes et le Bibliothécaire du Parlement)
- le déplacement de certains votes à 15 h, après la période des
questions
- l’ouverture de la Chambre plus tôt
- la tenue de séances de comités le soir et les lundis et vendredis.
Question de privilège
Le Comité de la procédure et des affaires de la Chambre a continué de
faire enquête sur la question de privilège soulevée par le député de Provencher
(Vic Toews, AC) conformément à son ordre de renvoi de la Chambre
daté du 19 mars 2001. Le 1er mai,
le greffier de la Chambre, William Corbett, et la sous-greffière, Audrey
O’Brien, ont comparu devant le Comité en même temps qu’Oonagh Fitzgerald,
secrétaire adjointe du Cabinet, Législation et planification parlementaire. Le
Comité a fait part de ses conclusions à la Chambre le 9 mai dans son 14e rapport, présenté par M. Lee. Celui-ci conclut
qu’on a violé les privilèges de la Chambre et de ses députés en offrant des
séances d’information aux médias et non aux députés sur un projet de loi avant
sa présentation à la Chambre des communes.
Le rapport confirme le droit de la Chambre d’avoir prééminence en
matière législative. Cependant, à la lumière des excuses fournies par la
ministre et du nouveau protocole qu’elle a établi dans son ministère, le Comité
n’a recommandé aucune sanction. Il a également recommandé que ce protocole soit
adopté comme politique par tous les ministères, et que le Bureau du Conseil
privé dépose, par l’entremise d’un ministre, de nouvelles directives ayant pour
but de composer avec ce genre de situation et ce, avant le 1er octobre 2001. Le protocole garantit qu’il
ne doit pas y avoir de séances d’information ou de distribution préliminaire de
documents concernant un projet de loi inscrit au Feuilleton avant son
dépôt à la Chambre des communes. Cependant, il faut également noter que
l’adoption d’une telle politique ne doit pas empêcher la communication à titre
gracieux et confidentiel des projets de loi gouvernementaux aux porte-parole de
l’opposition peu avant l’heure de leur présentation à la Chambre. Le Comité a
décrit ses privilèges historiques et s’est plaint d’un manque de respect des
fonctionnaires du ministère de la Justice à l’égard de la Chambre.
Le 11 mai, M. MacKay a soulevé la question de privilège au sujet
d’une lettre que le Commissaire à la protection de la vie privée (George Radwanski)
avait écrite au Commissaire à l’information (M. John Reid). Le
député a prétendu que cette lettre était une attaque directe de la part d’un
haut fonctionnaire du Parlement contre le travail d’un autre haut fonctionnaire
du Parlement et qu’elle minait ainsi la confiance du public à l’égard de ce
fonctionnaire et du Parlement, tout en constituant un outrage à la Chambre et à
ses représentants.
Après l’intervention de MM. Boudria et Lee, le président a
déclaré qu’il allait prendre cette question en délibéré et faire rapport à la
Chambre en temps opportun. Il a rendu une décision dans laquelle il déclarait
que, en soi, le fait qu’un commissaire fasse état d’une opinion contraire à celle
de l’autre commissaire ne pouvait être taxée d’ingérence. En effet, selon lui,
il faut reconnaître qu’il existe des aspects naturellement contradictoires
entre les concepts contenus dans la Loi sur l’accès à l’information et
ceux formulés dans la Loi sur la protection des renseignements personnels.
Il n’est donc pas surprenant que les commissaires respectivement chargés de
l’application des deux lois puissent avoir des opinions divergentes. Le
président a ajouté que, par conséquent, il estimait que la lettre ne portait
pas atteinte à la capacité du Commissaire à l’information d’exercer son mandat.
En ce qui concerne l’outrage à la Chambre, le président a souligné qu’il
n’avait pas pour mandat de se prononcer sur des questions de droit ni
d’interpréter le mandat que la Loi sur la protection des renseignements
personnels confère au Commissaire à la protection de la vie privée. Il a
ajouté que si les députés en venaient à la conclusion qu’il était nécessaire
d’examiner le rôle du Commissaire à la protection de la vie privée, il les
invitait à demander au Comité permanent de la justice et des droits de la
personne d’étudier la question du mandat du commissaire et, en même temps, de
discuter avec les commissaires eux-mêmes de la question des communications appropriées.
Comités
Conformément à son mandat aux termes de l’article 88 de la Loi sur
les langues officielles, le Comité mixte permanent des langues officielles
a étudié la question de la diffusion et de la disponibilité des débats et
travaux du Parlement dans les deux langues officielles. Le projet de rapport
qui en a découlé, intitulé La diffusion et la disponibilité des
débats et travaux du Parlement dans les deux langues officielles, a été
adopté par le Comité tel qu’amendé le 25 avril. Il a été présenté à la
Chambre en tant que deuxième rapport du Comité le 2 mai.
Le rapport tend à étudier la question de façon générale plutôt que de
cibler des plaintes précises reçues par la Commissaire aux langues officielles.
Le rapport reconnaît qu’une solution exige la coopération de nombreux
intervenants et souligne à nouveau l’importance d’offrir la diffusion des
débats et des travaux du Parlement aux Canadiens dans la langue de leur choix.
L’Alliance canadienne a soumis une opinion dissidente et le Bloc québécois a offert
une opinion complémentaire.
Le ministre des Finances, Paul Martin, a comparu devant le
Comité permanent des finances le 17 mai pour présenter une mise à
jour relative à la situation économique. Même si les chefs des partis
d’opposition ne sont normalement pas membres du Comité, certains ont assisté à
la réunion pour poser des questions. M. Martin a confirmé que le surplus
avait dépassé les prévisions présentées en octobre. Les alliancistes ont
déclaré que les remboursements prévus de la dette n’étaient pas suffisants et
que le pays enregistrerait probablement à nouveau un déficit dans quelques
années si M. Martin mettait en œuvre ses plans. Les néo-démocrates ont
déclaré, pour leur part, que les remboursements prévus de la dette étaient trop
importants, alors que les bloquistes ont remis en question la validité des
chiffres présentés.
Toujours le 17 mai, les cinq partis se sont unis pour appuyer une
motion de l’opposition tendant à créer un comité spécial sur la consommation
non médicale de drogues ou de médicaments. Le comité spécial sera chargé
d’étudier un certain nombre de questions sous la présidence de Paddy Torsney
(Burlington, lib.), et au moins trois partis prévoient soulever la question de
la décriminalisation de l’usage de la marijuana. La motion a été proposée par
l’Alliance canadienne. Le comité multipartite aura 18 mois pour étudier les
facteurs sous-jacents ou parallèles à la consommation non médicale de drogues
ou de médicaments au Canada et devra faire rapport à la Chambre des communes en
novembre 2002 au plus tard. Le débat devrait porter sur un grand nombre de
domaines, y compris : l’utilisation des ressources policières pour lutter
contre le trafic de stupéfiants, les risques pour la santé reliés à
l’utilisation de drogues ou de médicaments, les relations avec les organismes
américains d’application de la loi, la décriminalisation et le crime organisé.
Toutes les régions du pays et de nombreux points de vue sur l’utilisation des
drogues et des médicaments sont représentés au comité.
Les membres des cinq partis présents au Comité permanent du développement des
ressources humaines ont demandé des modifications importantes à
l’assurance-emploi, après avoir conclu que le projet de loi C-2, récemment
adopté par la Chambre, était inadéquat. Le Comité a demandé que le gouvernement
étudie les recommandations contenues dans son rapport et y donne suite le plus
rapidement possible. Le gouvernement libéral a 150 jours pour répondre au
rapport.
Le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre a
examiné le projet de loi S-10, Loi modifiant la Loi sur le Parlement du
Canada (poète officiel du Parlement). Le sénateur Gerry Grafstein,
l’auteur du projet de loi au Sénat, et Marlene Jennings (Notre-Dame-de-Grâce—Lachine,
lib.), qui le parrainait à la Chambre, ont parlé du contenu et de l’objectif du
projet de loi. En nommant un poète officiel du Parlement, le sénateur Grafstein
espère créer un intérêt dans le parlé et l’écrit et peut-être améliorer la
qualité des débats au Parlement. Le poète recevrait un petit traitement pendant
les deux ans de son mandat et devrait rédiger des œuvres de poésie, notamment
aux fins des cérémonies officielles du Parlement, parrainer des séances de
lecture de poésie et conseiller la Bibliothèque du Parlement sur les
acquisitions propres à enrichir sa collection dans le domaine de la culture. Il
s’en est suivi un débat sur la pertinence de ne choisir qu’un seul poète
officiel du Parlement étant donné le fait qu’il y a deux langues officielles au
Canada. Les députés ont également discuté du pour et du contre du projet de loi
lui-même, les députés bloquistes qualifiant cette mesure de frivole alors qu’un
député néo-démocrate remerciait le sénateur pour son excellente idée. Le
12 juin, le projet de loi amendé a été adopté à la majorité.
Programme législatif
Le Parlement a été très occupé sur le plan législatif avant le congé
d’été. Le 1er mai, le
projet de loi C-9 (Loi modifiant la Loi électorale du Canada et la Loi sur
la révision des limites des circonscriptions électorales) a été lu pour la
troisième fois et adopté. La Loi a deux objectifs : répondre à une
décision de la Cour d’appel de l’Ontario au sujet de l’identification de
l’appartenance politique des candidats sur les bulletins de vote et apporter un
certain nombre de modifications techniques et administratives à la nouvelle Loi
électorale du Canada qui a été adoptée l’année dernière. La Loi permet que
la désignation de l’appartenance politique figure sur les bulletins de vote
lorsqu’un candidat fait partie d’un parti politique non enregistré. Le parti ou
groupe politique doit présenter au moins 12 candidats dans le cadre d’élections
générales, ce qui est conforme au chiffre qui est utilisé pour reconnaître les
partis politiques à la Chambre depuis près de 40 ans.
Le projet de loi C-7 (Loi concernant le système de justice pénale
pour les adolescents, et modifiant et abrogeant certains lois en conséquence)
a été adopté par la Chambre le 29 mai. Le Comité de la justice et des
droits de la personne de la Chambre des communes a adopté la Loi sur le
système de justice pénale pour les adolescents le 2 mai après une
étude article par article. Le Bloc québécois est opposé au projet de loi, car
il forcerait le Québec à modifier le système qui réussit à assurer la
réadaptation des jeunes contrevenants. Le 23 mai, l’Assemblée nationale du
Québec a adopté une motion unanime exigeant que le gouvernement du Canada
permette au Québec de se soustraire à l’application de la nouvelle loi. Entre
autres choses, cette dernière diminue l’âge des jeunes faisant face à des
peines pour adultes et exige que le jeune soit placé sous surveillance après sa
libération. La nouvelle loi met l’accent sur les sanctions plutôt que sur la
réadaptation. Pour sa part, le gouvernement de l’Ontario a déclaré que la loi
proposée n’était pas assez sévère et il a essayé, mais en vain, de se faire
entendre devant le Comité permanent de la justice. Plusieurs autres provinces,
ainsi que l’Alliance canadienne, sont en faveur de sanctions plus lourdes que
celles proposées dans le projet de loi.
Le projet de loi C-24 (Loi modifiant le Code criminel [crime organisé
et application de la loi] et d’autres lois en conséquence) a été adopté par
la Chambre le 13 juin. Cette mesure législative prévoit de nouvelles
infractions au Code criminel et élargit les pouvoirs des policiers de violer la
loi lorsqu’ils participent à des opérations d’infiltration. Le projet de loi
prévoit également des fonds accrus pour les policiers et les procureurs, rend
illégale la participation à des activités de gangs de criminels peu importe si
la loi est violée et offre une nouvelle définition de ce qui constitue une
organisation criminelle. Le projet de loi s’inspire de la loi américaine qui
cible les entreprises plutôt que les individus en faisant des crimes commis
pour le compte d’une organisation une infraction primaire. Les libéraux et les
alliancistes appuient le projet de loi, alors que les bloquistes et les
néo-démocrates ont des réserves et ont essayé, au comité, de limiter la portée
du projet de loi.
Le gouvernement a présenté et fait adopter un projet de loi tendant à
accroître la rémunération des députés, qui renfermait notamment une disposition
controversée d’adhésion volontaire qui exige que chaque député accepte
l’augmentation par écrit dans les 90 jours. Les partis d’opposition ont
présenté divers amendements afin d’essayer de limiter la période visée par
l’augmentation et son montant. Les conservateurs ont proposé que l’augmentation
de la rémunération ne soit pas rétroactive et n’entre en vigueur qu’au cours de
la prochaine législature, alors que les alliancistes ont déclaré qu’ils étaient
contre l’augmentation de la rémunération, mais que le versement d’une
rémunération différente aux divers députés était contraire à la politique du parti.
Les néo-démocrates croyaient, pour leur part, que l’augmentation était trop
élevée et ils ont présenté un amendement pour la réduire de 20 à
10 p. 100. Les augmentations proposées dans le projet de loi sont
basées sur la recommandation d’une commission indépendante nommée par le
gouvernement. Ce dernier a défendu le projet de loi en signalant que les
députés n’ont pas la tâche facile, car les yeux du public et des médias sont
rivés sur eux, ils ont une charge de travail très lourde, ils sont séparés de
leur famille, ils doivent beaucoup voyager dans des conditions difficiles et
ils ne peuvent compter sur la sécurité d’emploi. Le projet de loi a été adopté
par 211 voix contre 52. La nouvelle loi permet aux députés de gagner plus que
les sénateurs pour la première fois depuis les débuts de la Confédération.
Le projet de loi C-11 (Loi concernant l’immigration au Canada et
l’asile conféré aux personnes déplacées, persécutées ou en danger) a été
adopté au cours du dernier jour de séance avant l’ajournement, après un travail
intensif effectué par le comité permanent, qui a tenu des audiences dans tout
le pays et entendu des centaines de témoins. Le NPD a reproché au projet de loi
de ne pas bien préserver l’identité multiculturelle du Canada et de ne pas
établir les orientations futures pour le traitement des réfugiés. Le NPD a
proposé plus de 80 amendements, dont plusieurs ont été acceptés en ce qui
concerne la reconnaissance des titres de compétence étrangers, l’inclusion
d’une analyse fondée sur l’égalité des sexes et la nécessité de mettre l’accent
sur les droits de la personne. De l’avis du NPD, le projet de loi ne
réussissait pas également à favoriser la réunification des familles, à éliminer
le droit exigé pour l’établissement et à offrir une protection suffisante aux
immigrants tombant dans la catégorie des aides familiaux résidants au Canada.
Les porte-parole en matière d’immigration de l’Alliance canadienne et du Parti
conservateur ont tous deux déclaré que les dispositions d’exécution du projet
de loi avaient une trop grande portée et ne respectaient pas les principes
d’application régulière de la loi. Le projet de loi supprime le droit de
recours pour les résidants permanents reconnus coupables d’un crime grave. Pour
sa part, la ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration, Elinor Caplan,
a déclaré que les Canadiens étaient en faveur de mesures plus strictes quant à
la déportation des criminels et qu’un ensemble de règlements qui seront pris
après la promulgation de la loi permettront d’élargir la catégorie de la
famille et d’améliorer la gestion du système d’établissement du statut de
réfugié.
Autres questions
Le mardi 8 mai, une cérémonie de dévoilement du portrait de
l’ancien premier ministre John Turner (1984) a eu lieu sur la
Colline. Au début de juin, c’est le portrait de Gilbert Parent,
ancien président de la Chambre, qui a ainsi été dévoilé.
Le 5 juin, dans le cadre des déclarations des députés, Bob Speller
(Haldimand—Norfolk—Brant, lib.) a rendu hommage à la mémoire de William Knowles,
député de la Chambre de 1968 à 1979. M. Lee a ensuite rendu hommage à
la mémoire des 19 parlementaires décédés durant la dernière année, y compris
l’ancien premier ministre, le très honorable Pierre Elliott Trudeau.
Le Conseil consultatif des édifices du Parlement a présenté son rapport
sur l’avenir de la cité parlementaire au ministre des Travaux publics, Alfonso Gagliano,
le 3 mai. L’ancien président de la Chambre des communes, John Fraser,
préside le Conseil consultatif. Le rapport exhorte le gouvernement à poursuivre
les rénovations, à construire un nouvel édifice pour abriter les salles des
comités et des bureaux pour les sénateurs et à veiller à ce que tous les
parlementaires soient logés dans la nouvelle cité parlementaire. L’exécution du
plan devrait prendre plus de 20 ans.
Le programme législatif de l’automne devrait mettre l’accent sur
l’environnement, la nouvelle économie, les enfants et les Autochtones.
Bonnie Charron
Greffière à la procédure
Direction des journaux
Direction du service de la séance et des échanges parlementaires
Manitoba
Depuis la dernière parution de la Revue
parlementaire canadienne, le Manitoba a connu une session législative
active.
Question de privilège
Le 1er mai, Darren
Praznik (Lac du Bonnet) a soulevé une question de privilège en alléguant
que le ministre de la Santé avait trompé l’Assemblée quant à l’achat du Centre
Pan Am. Le vice-président, Conrad Santos (Wellington) a pris la question
en délibéré. Le 14 mai, le président George Hickes (Point Douglas) a
rendu sa décision sur la question de privilège. Il a déclaré : « Un député
soulevant une question de privilège en affirmant qu’un autre député a
délibérément trompé l’Assemblée, ou un comité de l’Assemblée, doit étayer ses
allégations en démontrant l’intention, preuve à l’appui. » Il a été décidé que
la question soulevée par le député de Lac du Bonnet ne satisfaisait pas aux
critères établissant qu’il y a matière à question de privilège.
Le 10 mai, le président Hickes a rendu sa décision quant à
la question de privilège soulevée par Bonnie
Mitchelson (River East) le 19 avril. La question de privilège portait sur
les commentaires de Tim Sale (Fort
Rouge), ministre des Services à la famille et du Logement. La motion stipulait
que le ministre des Services à la famille et du Logement avait violé les
privilèges des députés de l’opposition et demandait que le ministre retire ses
paroles et s’excuse auprès de l’Assemblée. Avant que la députée ne soulève
cette question de privilège, M. Sale avait invoqué le Règlement et avait
volontairement retiré ses commentaires prononcés durant la précédente période
des questions. Le président Hickes a déterminé que, même si les députés peuvent
avoir des doléances ou des plaintes à formuler à l’égard d’un recours au
Règlement, dans le cas en question, on n’avait pas établi qu’il y avait matière
à question de privilège. La décision de la présidence a été contestée et
maintenue lors d’un vote par appel nominal.
Règlement provisoire
Le premier rapport du Comité permanent du Règlement de
l’Assemblée a modifié provisoirement ledit Règlement. Ces changements
provisoires au Règlement, ordres et formalités de procédure de l’Assemblée
législative du Manitoba ont été approuvés par l’Assemblée le 16 mai. Les règles
provisoires seront en vigueur jusqu’au 31 mars 2002 et seront évaluées à cette
date.
La principale modification aux règles touche le Comité des
subsides. Auparavant, on accordait 240 heures à l’étude des résolutions sur les
voies et moyens et les crédits concernant le budget principal des dépenses, le
budget provisoire, le budget d’immobilisations et le budget supplémentaire des
dépenses, ainsi qu’à l’étude en comité plénier des projets de loi de crédits y
afférents. Le nombre d’heures est maintenant limité à 140. De même, le Comité
des subsides siégera le vendredi matin.
La période réservée aux initiatives parlementaires se
déroulait auparavant de 17 à 18 h chaque jour de séance. Dorénavant, elle aura
lieu le jeudi matin de 10 h à midi, sauf durant les débats sur le discours du
Trône ou le Budget. L’avant-midi sera réparti en deux périodes réservées aux
initiatives parlementaires, le Règlement définissant l’ordre des travaux pour
chaque période.
De nouvelles règles ont aussi été mises en œuvres pour
l’inscription d’articles au Feuilleton des Avis, dans le Feuilleton. Auparavant, il n’existait aucune règle sur
la façon de déposer un avis durant l’intersession. De même, on a réduit le temps
entre la présentation d’un avis durant une session et l’inscription subséquente
de l’article au Feuilleton.
La façon de remplacer les membres d’un comité permanent a
aussi été modifiée. Auparavant, pour modifier la liste des membres d’un comité
durant une session, il fallait présenter une motion à l’Assemblée ou, au besoin,
on pouvait le faire avec la permission du comité et en faisant rapport du
changement à l’Assemblée par la suite. Entre les sessions, on effectuait les
changements avec la permission du comité et une mention du changement dans le
rapport du comité. Aux termes du Règlement provisoire, les whips ou leurs
délégués doivent donner avis des changements au Bureau du greffier trente
minutes avant le début d’une réunion. Les changements peuvent aussi être
autorisés durant la réunion d’un comité, avec la permission du
comité.
Aux termes du précédent Règlement, l’approbation et la
troisième lecture d’un projet de loi constituaient deux motions distinctes, la
motion d’approbation ne pouvant faire l’objet d’un débat. Ces deux motions sont
maintenant réunies en une seule.
Le processus des amendements à l’étape du rapport a aussi
été modifié. Il faut maintenant donner avis d’un amendement à l’étape du rapport
au Bureau du greffier le jour où le comité fait rapport à l’Assemblée. Le jour
suivant, si la distribution a été approuvée, l’amendement est remis à tous les
députés et, le lendemain, une note est inscrite à ce sujet au Feuilleton.
Les annexes à l’actuel Règlement et les textes concernant
la sanction royale ont été réécrits en langage courant.
Mesures législatives
Durant cette session, on a adopté 51 projets de loi, parmi
lesquels certains des plus notables furent les suivants :
§
Loi
modifiant la Loi sur la réglementation des alcools et modifications
corrélatives, qui prévoit que d’autres locaux visés par une licence pourront
être ouverts sept jours sur sept et qui prévoit aussi des heures d’ouverture
limitées le dimanche pour ces établissements de vente d’alcool.
§
Projet de loi 25 – Loi modifiant la Loi sur
l’assurance-maladie et modifications corrélatives, qui permet au gouvernement
d’interdire l’établissement d’hôpitaux privés dans la province du
Manitoba.
§
Projet de loi 41 – Loi visant l’observation de la décision
de la Cour suprême du Canada dans l’arrêt M. c. H, qui légifère quant aux
obligations, pensions et prestations aux survivants pour les personnes de même
sexe vivant en union de fait.
§
Projet de loi 43 – Loi sur le vérificateur général, qui
définit le poste et le mandat du vérificateur général du Manitoba.
De
tous les projets de loi ci-dessus, le projet de loi 41 est celui qui a reçu le
plus d’attention publique. Des audiences publiques sur le projet de loi 41 ont
eu lieu les 18 et 21 juin et 59 intervenants approuvant ou désapprouvant cette
mesure législative se sont présentés.
Député de longue date
Le 20 juin 2001 a été décrété « Journée Harry Enns » à l’Assemblée législative du
Manitoba. Le 23 juin, M. Enns a célébré 35 années de présence à
l’Assemblée législative en sa qualité de député. Il représente maintenant la
circonscription de Lakeside. À l’occasion de cet événement, M. Enns fut le seul
député de l’opposition officielle à pouvoir poser des questions durant la
période des questions!
Motion du jour d’opposition
Le 4 juillet, Jack Reimer
(Southdale) a présenté une motion de jour d’opposition au sujet du True
North Entertainment Complex Limited Partnership. Ron
Lemieux (La Vérendrye), ministre de la Culture, du Patrimoine et du
Tourisme, a proposé un amendement à la motion principale qui a, à son tour, été
modifié par M. Praznik. Le sous-amendement a été rejeté lors d’un vote par appel
nominal, l’amendement lui-même et la motion principale, telle que modifiée par
l’amendement, ont été approuvés lors d’un vote par appel nominal.
Activités des comités permanents
Depuis le dernier rapport, les comités permanents du
Manitoba ont été très actifs. Le Comité permanent de l’agriculture a siégé à
trois reprises, le Comité permanent du développement économique à deux reprises,
le Comité permanent des modifications législatives a siégé huit fois, celui des
Affaires municipales quatre fois, le Comité permanent des services publics et
des ressources naturelles une fois et le Comité permanent du Règlement de
l’Assemblée une fois aussi. À l’exception du Comité permanent des services
publics et des ressources naturelles et du Comité permanent du Règlement de
l’Assemblée, tous les comités ont étudié des projets de loi qui leur avaient été
renvoyés.
Déplacements du Comité permanent de
l’agriculture
Le Comité permanent de l’agriculture, qui a parcouru la
province en avril et en mai pour entendre les présentations de la population sur
la résolution concernant l’aide fédérale aux producteurs de grains et
d’oléagineux, a présenté son rapport à l’Assemblée le 14 mai. Au total, le
comité a reçu 76 présentations. Le rapport du comité a été adopté à l’unanimité
le 17 mai.
JoAnn McKerlie-Korol Greffière adjointe
Nunavut
La cinquième session de la première législature de
l’Assemblée législative du Nunavut s’est ouverte le 17 mai à Cambridge Bay. Pour
la deuxième fois depuis la création du Nunavut, l’Assemblée législative siège
dans une collectivité située à l’extérieur de la capitale.
Cambridge Bay est le centre administratif de la région de
Kitikmeot, dans l’ouest du Nunavut. Cette collectivité est située au sud de
l’île Victoria, qui se trouve au nord du cercle polaire arctique. L’Assemblée a
mené ses travaux à l’école Kullik Ilihakvik.
Une mesure législative importante étudiée par l’Assemblée
au cours de la session a été la Loi sur l’intégrité. Elle visait à remplacer par
une nouvelle loi distincte les dispositions sur les conflits d’intérêt de la Loi
sur l’Assemblée législative et le conseil exécutif. La Loi sur l’intégrité fait
suite à un examen complet de la législation du Nunavut mené par Robert Stanbury, commissaire du territoire chargé des
conflits d’intérêt.
Le rapport de M. Stanbury, intitulé For a Culture of
Integrity, a été déposé au courant de la session par Kevin O’Brien, président de l’Assemblée législative. Le
projet de loi, qui a obtenu l’appui unanime de l’Assemblée, a été présenté par
Kelvin Ng, député de Cambridge Bay.
M. Stanbury occupe maintenant le poste de commissaire à
l’intégrité pour le Nunavut. Il est un des quatre titulaires d’une charge créée
par une loi qui relèvent directement de l’Assemblée législative. Les autres sont
le commissaire à l’information et à la protection de la vie privée, le
commissaire aux langues et le directeur général des élections.
Le 24 mai, l’Assemblée a tenu sa première séance sous le
soleil de minuit. À Cambridge Bay, il fait clair 24 heures par jour de la fin
avril au début septembre. La séance a débuté à 22 h 1 et elle a été levée à 2 h
5. À cette heure, la majorité des sièges dans la tribune du public étaient
encore occupés.
Plusieurs documents importants ont été déposés durant cette
séance, dont les premiers comptes publics du Nunavut. Ces comptes sont
automatiquement renvoyés au comité permanent des opérations et des services du
gouvernement aux fins d’examen. Ce comité est présidé par Hunter Akat Tootoo, député d’Iqaluit-
Centre.
Les projets de loi adoptés jusqu’à présent au cours de la
cinquième session sont les suivants :
- Loi de crédits pour 2001-2002
- Loi no 2 de 2000-2001 sur les crédits
supplémentaires
- Loi sur le Conseil d’examen des taux des entreprises de
service
- Loi modifiant la loi d’interprétation (fuseaux
horaires)
- Loi confirmant le transfert d’éléments d’actif
d’entreprise de service relativement à la Société d’énergie du
Nunavut
- Loi modifiant la Loi sur les normes du travail (congé
parental)
- Loi sur l’intégrité
- Loi de 2001-2002 d’autorisation de prêts
- Loi modifiant certaines lois concernant les professions
de la santé
- Loi no 1 de 2001-2002 sur les crédits
supplémentaires.
Le projet de loi 9, Loi de 2001 sur le changement de nom, a
passé l’étape de la seconde lecture lors de la session. Il est actuellement
étudié par le comité permanent de la santé et de l’éducation, présidé par Jobie Nutarak, député de Tunnuniq. Ce comité a amorcé
des consultations publiques sur le projet de loi.
Pour la seconde année d’affilée, les présidents des comités
permanents de l’Assemblée législative ont présenté un rapport conjoint sur le
budget du gouvernement et les plans d’activités ministériels pour 2001-2002. Aux
termes du Règlement de l’Assemblée législative, le gouvernement doit déposer une
réponse exhaustive au rapport et à ses recommandations.
Peu après que l’Assemblée eut cessé ses travaux pour l’été,
le comité spécial chargé de l’examen de la Loi sur les langues officielles a
tenu une première table ronde avec les parties concernées. Ce comité a été mis
sur pied en février dernier en vue d’examiner la Loi sur les langues
officielles. Il se compose de quatre députés et d’un ministre. Il est présidé
par Rebekah Uqi Williams, députée de
Quttiktuq.
Voici quelques statistiques relatives à la cinquième
session, calculées jusqu’à maintenant :
- 31 jours de séance
- 94 déclarations de ministres
- 248 déclarations de députés
- 270 questions orales
- 12 questions écrites
- 1 réponse au discours d’ouverture
- 1 réponse au discours du budget
- 4 pétitions
- 37 documents déposés
- 4 rapports de comités permanents
La cinquième session reprendra le 14 novembre 2001 à
Iqaluit. Le caucus entier des députés de l’Assemblée législative a annoncé que
l’examen de mi-session de la direction du Cabinet aura lieu les 15 et 16
novembre. En juin 1999, lors de la séance de réflexion qu’a tenue le caucus au
lac Baker, tous les députés ont convenu qu’un tel examen serait effectué au
cours du premier mandat du gouvernement. Les délibérations liées à cet examen
seront d’ordre public.
Alex Baldwin Directeur, Services de recherche et de
bibliothèque
Québec
Depuis le début de la nouvelle session, le 22 mars dernier,
jusqu’au 21 juin, date de l’ajournement des travaux pour la période estivale, 42
lois ont été adoptées par les membres de l’Assemblée, parmi lesquelles il
convient de signaler les suivantes.
§
La Loi sur l’assurance parentale a pour objet d’accorder à
tout travailleur admissible des prestations parentales à l’occasion de la
naissance d’un enfant ou de l’adoption d’un enfant mineur.
§
La Loi modifiant diverses dispositions législatives en
matière municipale vient compléter les principes et règles contenus dans la Loi
portant réforme de l’organisation territoriale municipale des régions
métropolitaines de Montréal, de Québec et de l’Outaouais.
§
La Loi modifiant le Code du travail, instituant la
Commission des relations du travail et modifiant d’autres dispositions
législatives. Cette commission assumera les responsabilités décisionnelles
actuellement dévolues au Bureau du commissaire général du travail en matière de
rapports collectifs de travail et disposera des plaintes et recours individuels
formés devant le Bureau du commissaire général du travail en vertu du Code du
travail ou d’autres lois.
§
La Loi concernant le cadre juridique des technologies de
l’information a pour objet de doter le gouvernement d’un cadre de référence en
matière de transfert de l’information, de sécurité juridique, de normes et de
standards techniques. Cette loi reconnaît également la possibilité d’utiliser
divers modes d’authentification de l’identité d’une personne qui communique au
moyen d’un document technologique et, dans ce contexte, elle contient des
mesures de protection de la vie privée.
§
La Loi modifiant la Loi sur la protection de la santé
publique et la Loi sur la protection sanitaire des animaux permet au
gouvernement d’adopter un plan d’intervention pour protéger la population contre
le virus du Nil occidental. L’application des
mesures de ce plan d’intervention comportant l’utilisation de pesticides n’est
pas soumise aux dispositions de toute loi ou de tout règlement, même municipal,
qui aurait pour effet d’empêcher ou de retarder la mise en application de ces
mesures, à l’exception de la Loi sur la qualité de l’environnement.
Décisions de la présidence
En juin dernier, le président Jean-Pierre Charbonneau a rendu
d’importantes décisions concernant la neutralité des
vice-présidents.
Les 1er et 8 juin, la neutralité des trois vice-présidents a été
mise en cause par le leader de l’opposition officielle. Dans les trois cas, ce
dernier a allégué que les prises de position publiques de ceux-ci sur le sujet
en discussion, en l’occurrence le projet de loi n° 29 concernant des
modifications découlant de la réorganisation municipale en cours, les
empêchaient de présider les travaux de l’Assemblée sur ce projet de
loi.
À la suite de la mise en cause de la neutralité du premier
vice-président survenue le 1er juin, le président Charbonneau donnait, lors de la séance
du 6 juin, une directive sur les règles pouvant guider les vice-présidents dans
l’exercice de leurs activités politiques, afin de déterminer de quelle marge de
manœuvre ils disposent à cet égard. De façon générale, les vice-présidents ont
consenti à observer les règles suivantes :
§
les vice-présidents éviteront de participer aux travaux de
l’Assemblée ou à ceux d’une commission parlementaire, surtout sur un sujet
contesté ;
§
si un vice-président prenait position, dans le cadre des
délibérations parlementaires, sur une question dont l’Assemblée est saisie, il
devrait éviter de présider les débats sur cette question ;
§
les vice-présidents devront voter uniquement lorsqu’il y a
unanimité ou, encore, lors du vote final sur une question ;
§
lorsqu’un vice-président se prononce sur une question
précise dont est saisie l’Assemblée, cela ne devrait pas l’empêcher de présider
les travaux sur une autre question dont serait ultérieurement saisie
l’Assemblée, même si ces questions portent sur le même sujet ;
§
dans toute autre circonstance, les vice-présidents verront
à faire preuve de prudence et de réserve dans leurs interventions.
Le président a indiqué que c’est en tenant compte de
ces règles et du fait que ses positions sur les regroupements municipaux avaient
été clairement énoncées sur la place publique que le premier vice-président a
choisi de ne pas présider les débats sur le projet de loi n° 29.
Le 12 juin, le président a rendu une seconde décision,
après que la neutralité des troisième et deuxième vice-présidents eut été à son
tour mise en cause lors de la séance du 8 juin. Il a conclu que ces deux
vice-présidents, en vertu des règles de conduite précitées, étaient aptes à
poursuivre la direction des débats de l’Assemblée sur le projet de loi n°
29.
Par ailleurs, le président a rappelé qu’en vertu du droit
parlementaire, la mise en cause d’un acte accompli par un membre de la
présidence doit se faire par une motion de fond que les auteurs qualifient de
« motion de blâme », « motion de censure » ou « motion
de non-confiance ». Il a ajouté que, désormais, la présidence de
l’Assemblée n’acceptera pas d’être mise en cause sans le recours à une motion de
fond.
Démission
Juste avant l’ajournement des travaux, Mme Céline Signori a fait part aux
membres de l’Assemblée de sa démission à titre de députée de la circonscription
de Blainville. Ce départ porte à quatre le nombre de sièges vacants à
l’Assemblée.
L’élection partielle du 9 avril dernier ayant fait gagner
un siège au Parti libéral, l’Assemblée se compose maintenant comme suit :
71 députés du Parti québécois; 49 députés du Parti libéral; 1 député indépendant
(Action démocratique).
Relations interparlementaires
Au terme des travaux de la XXVIIe session ordinaire de l’Assemblée parlementaire de la
Francophonie (APF) qui se sont déroulés à Québec du 8 au 10 juillet dernier, le
président de l’Assemblée nationale du Québec, M. Jean-Pierre Charbonneau, a été
élu à la présidence de cet important forum parlementaire international pour un
mandat de deux ans.
Cinq autres membres de l’Assemblée nationale du Québec ont
accepté d’assumer diverses responsabilités au sein de l’APF. Il s’agit de
Mmes Monique Gagnon-Tremblay
(Saint-François) et Rita Dionne-Marsolais (Rosemont)
et de MM. Roger Bertrand (Portneuf), Jacques Chagnon (Westmount—Saint-Louis) et Jean-Claude St-André (L’Assomption).
Au cours de leurs travaux, les parlementaires ont réitéré
la nécessité de promouvoir le français dans le monde, la démocratie et l’État de
droit. La défense de la diversité culturelle a également fait l’objet d’une
attention particulière.
Simulations parlementaires
Parallèlement aux activités de l’APF se tenait, à l’Hôtel
du Parlement, la première session du Parlement francophone des jeunes réunissant
des jeunes d’une quarantaine d’États de la Francophonie. Près de 60 jeunes
hommes et jeunes filles de 16 et 17 ans ont participé à une simulation
parlementaire à l’issue de laquelle ils ont adopté la Charte du jeune citoyen
francophone du XXIe siècle, qui reprend les grands enjeux du nouveau
millénaire. Cette Charte, présentée officiellement aux parlementaires de l’APF
réunis en plénière à Québec, sera ultérieurement déposée devant les chefs
d’États et de gouvernements ayant en commun l’usage du français lors du Sommet
de la Francophonie qui se tiendra à Beyrouth, au Liban, du 26 au 28 octobre
prochain.
Quelques mois auparavant, l’Assemblée avait accueilli, pour
la cinquième année consécutive, les participants au Parlement Écolier. Venus de
toutes les régions du Québec, 125 élèves de 6e année du niveau primaire ont occupé durant quelques heures
les banquettes des députés afin de pouvoir débattre des textes de loi qu’ils
avaient préparés tout au long de l’année scolaire avec leurs
professeurs.
Cette année, les sujets qui ont fait l’objet de leurs
discussions touchaient le vouvoiement à l’école, les services communautaires
d’aide aux aînés ainsi que la création d’un site Internet destiné principalement
aux jeunes de 6e année.
Francine Boivin Lamarche Secrétariat de l’Assemblée
Ontario
L’Assemblée législative de l’Ontario s’est réunie jusqu’au
28 juin, après quoi elle a pris congé jusqu’au 24 septembre. Pendant les 36
jours de séance de la deuxième moitié de la session de printemps, la Chambre a
été très occupée et a finalement adopté 10 projets de loi émanant du
gouvernement, 4 projets de loi d’intérêt public émanant des députés et 13
projets de loi d’intérêt privé.
L’Assemblée a adopté entre autres les lois suivantes
:
§
Loi de 2001 sur la protection de la moraine d’Oak Ridges,
qui impose un arrêt de 6 mois à la mise en valeur de la moraine érodable d’Oak
Ridges, près de Toronto. Cela permettra au gouvernement d’entreprendre,
entre-temps, des consultations en vue de l’adoption d’un plan d’action qui
assurerait une protection aux secteurs les plus fragiles de la
moraine.
§
Loi de 2001 sur l’efficience du gouvernement, un projet de loi cadre visant à promouvoir l’efficacité
et à améliorer les services gouvernementaux offerts aux
contribuables.
§
Loi de 2001 sur la négociation collective dans les services
d’ambulance, qui garantit la prestation de services essentiels d’ambulance en
cas de grève ou de lock-out.
§
Loi de 2001 abrogeant la Loi sur les foyers pour déficients
mentaux, laquelle, entre autres, remplace la notion de « handicap de
développement » par la notion de « déficience
intellectuelle ».
§
Loi de 2001 sur la stabilité et l’excellence en éducation
qui, entre autres, établit les exigences en matière de perfectionnement
professionnel que doivent satisfaire les membres de l’Ordre des enseignants et
enseignantes de l’Ontario pour conserver leur certificat de compétence; la Loi
met aussi en place un programme obligatoire de renouvellement du
brevet.
§
Loi de 2001 sur la réduction au minimum de l’utilisation de
la contention sur les malades, qui interdit aux hôpitaux et autres
établissements de recourir à des moyens de contention pour maîtriser les
patients ou d’utiliser des dispositifs de contrôle, sauf en certaines
circonstances; la Loi encourage l’adoption de méthodes de rechange et
l’élaboration de politiques appropriées à cet égard.
La majeure partie de la session de printemps a été dominée
par l’octroi controversée d’un crédit d’impôt aux parents qui paient des frais
de scolarité pour envoyer leurs enfants dans des écoles indépendantes (privées
ou confessionnelles). Le plan, annoncé dans le budget du mois de mai, a soulevé
une vive controverse, les deux partis d’opposition s’y opposant farouchement. La
loi budgétaire qui contient une disposition à cet effet a été renvoyée à un
comité législatif qui a tenu des audiences à Queen’s Park et dans un certain
nombre de villes de la province. Pendant ce temps, la majeure partie de la
période de questions portait chaque jour sur des questions à ce
sujet.
Le gouvernement a déposé une motion d’attribution de temps
pour limiter les débats et le projet de loi a finalement été adopté par
l’Assemblée l’avant-dernier jour de séance de la session de printemps. Au début,
le crédit sera de 700 $ par an et augmentera d’un montant du même ordre au
cours des 5 années suivantes pour atteindre un montant maximal de
3 500 $; on estime dans le budget que cette mesure coûtera quelque 300
millions de dollars par an au gouvernement lorsque sa mise en oeuvre sera
entièrement achevée.
Pendant
la session, le gouvernement, appuyé par les libéraux de l’opposition officielle,
a proposé de modifier la Loi sur l’Assemblée législative afin de mettre en place
un nouveau mécanisme de détermination du traitement des députés. Les
modifications apportées à la Loi seulement quelques années auparavant avaient
instauré un processus en vertu duquel le président devait nommer une commission
chargée de se pencher sur le traitement des députés au cours d’une année où le
ministre des Finances avait présenté un budget équilibré et cette commission
devait recommander un traitement adéquat pour les députés. Cette situation s’est
produite pour la première fois en l’an 2000. La Commission a été dûment nommée
par le président et a présenté un rapport à la Chambre, mais les députés ne se
sont pas entendus sur la question de savoir s’il fallait mettre en oeuvre les
recommandations et sur la façon de le faire. Vu la vive controverse qu’elle
avait suscitée, la question a finalement été abandonnée.
Elle est réapparue avec le dépôt d’une loi gouvernementale
visant à supprimer les dispositions relatives à la nomination, par le président,
d’une commission sur le traitement des députés afin de lui substituer un
processus donnant au Commissaire à l’intégrité de l’Ontario, qui relève de
l’Assemblée, le pouvoir d’examiner le traitement des députés lorsqu’il le juge à
propos et de présenter des recommandations sur un niveau de traitement
approprié. La Loi prévoit que le rapport du Commissaire à l’intégrité, une fois
remis au président, est publié dans la Gazette de l’Ontario et prend effet
immédiatement sans autre intervention de l’Assemblée. Le projet de loi a reçu
l’assentiment de la grande majorité des députés, qui ont jugé ce processus
convenable et suffisamment indépendant aux yeux du public; cependant, les
membres du troisième parti, les néo-démocrates, s’y sont opposé pour diverses
raisons, la principale étant que le processus proposé, à leur avis, soustrairait
les députés et l’Assemblée à leur responsabilité de rendre compte et, étant
donné que les recommandations du Commissaire à l’intégrité seraient exécutoires,
le principe selon lequel l’Assemblée doit voter et autoriser toutes les dépenses
serait écarté. Le projet de loi a néanmoins été adopté par 58 voix contre
7.
Le président a été très occupé par des questions de
procédure au cours de la deuxième moitié de la session de printemps, puisqu’il a
dû rendre 12 décisions officielles distinctes à l’Assemblée, dont 11 portaient
sur des questions de privilège. L’une d’elles revêtait une importance
particulière. Le 12 juin, des membres de l’Ontario Coalition Against Poverty se
sont rendus à Whitby, au bureau de circonscription du vice-premier ministre et
ministre des Finances, Jim Flaherty, et ont simulé
une éviction en jetant à la rue meubles, classeurs et autres biens, ce qui a eu
pour effet, comme l’a signalé le ministre, de terrifier et d’intimider ses
employés. En soulevant sa question de privilège, le whip en chef du
gouvernement, Frank Klees, demandait au président de
déterminer si cette affaire constituait une atteinte au privilège du
député.
Des accusations ont été portées entre-temps contre diverses
personnes liées à cet incident. Le président a donc décidé de reporter sa
décision sur la question de privilège en faisant remarquer ce qui suit
:
« Il n’est pas courant pour l’Assemblée d’être saisie
d’une question de privilège lorsqu’un tribunal pénal ou civil doit se prononcer
relativement à des accusations liées au même incident ou aux mêmes incidents.
Pour cette raison, et pour s’assurer de bien respecter le principe selon lequel
le législatif et le judiciaire doivent éviter d’empiéter sur le domaine
respectif de l’un et de l’autre, j’estime que la prudence commande de mettre
cette question de côté jusqu’à ce que le système judiciaire ait rendu une
décision à cet égard. »
Le président a confirmé son droit, qui lui est conféré par
la Loi sur l’Assemblée législative et par la tradition, le précédent et la
coutume, de rendre une décision sur cette question, et il a promis à l’Assemblée
d’aborder la question plus tard, en toute objectivité, lorsque que les tribunaux
auront traité toutes les accusations.
Vers la fin de la session de printemps, la députée de
Beaches– East York, Frances Lankin, a annoncé son
intention d’abandonner son siège et d’accepter une nomination à la direction de
la campagne Centraide de la région du Grand Toronto. Mme Lankin, qui jouit d’une grande estime de la part de ses
collègues de tous les partis, a été élue pour la première fois à l’Assemblée
législative en 1990, comme membre du gouvernement néo-démocrate de Bob Rae, et elle a alors été chargée d’un certain
nombre de portefeuilles ministériels. La carrière politique de Mme Lankin a atteint son apogée lorsque l’Assemblée,
l’avant-dernier jour du mois de mai, a adopté à l’unanimité en deuxième et en
troisième lecture son projet de loi concernant la contention des malades
(mentionné précédemment), une question qu’elle défendait à l’Assemblée
législative depuis de nombreuses années.
Une élection partielle a eu lieu dans la circonscription de
Vaughan–King– Aurora, la dernière journée de la session de printemps, le 28
juin. Ce siège était vacant depuis le décès, en mars, du député conservateur Al Palladini. C’est le candidat libéral Greg Sorbara qui a remporté l’élection. M. Sorbara
n’est pas un nouveau venu à Queen’s Park, puisqu’il a été député et ministre
sous l’administration David Peterson, de 1985 à
1990. En 1995, M. Sorbara avait décidé de ne pas se représenter. Après un
intermède de 6 ans, il reprend du service à titre de politicien élu.
Todd
Decker Greffier, Publications parlementaires et recherches en
procédure Assemblée législative de l’Ontario
Alberta
La première session de la 25e législature a pris fin le 31 mai, après
26 jours de travaux répartis en 44 séances d’après-midi et de soirée.
Le lundi 28 mai, une nouvelle marque était établie pour la plus longue
séance dans l’histoire de l’Assemblée législative de l’Alberta, la séance de
soirée s’étant poursuivie toute la nuit, sans interruption, jusqu’à son
ajournement le mardi après-midi, après 21 heures et 18 minutes de
travaux. À la clôture de la session du printemps, le 31 mai,
18 projets de loi avaient reçu la sanction royale. Les trois projets de loi
suivants demeurent au Feuilleton :
Le projet de loi 16, School Amendment Act, 2001, qui
modifie le processus de création des écoles à charte; élimine la School
Buildings Board (Commission des bâtiments scolaires) et confère au ministre
l’autorité en matière de construction scolaire; modifie les articles concernant
les impôts fonciers destinés à financer les écoles publiques et séparées;
définit clairement les régions où l’instruction en français est prévue afin de
protéger les droits linguistiques et confessionnels des étudiants; établit une
procédure différente pour la création des régions justifiant des écoles
séparées; crée l’obligation de faire rapport au registraire de toute mesure
disciplinaire prise à l’endroit d’un enseignant.
Le projet de loi 18, Health Professions Amendment Act
2001, qui précise la politique en ce qui concerne la confidentialité, les
programmes de formation, l’inscription et les permis d’exercice, ainsi que le
coût des audiences disciplinaires et des appels. En vertu de la Loi, des
règlements seront pris pour chacune des professions de la santé visées, mais ces
dernières continueront d’être autonomes;
Le projet de loi 21, Electronic Transactions Act, qui
définit les conditions d’utilisation des renseignements et documents
électroniques à des fins de transactions électroniques, et modifie et élargit
l’utilisation des documents électroniques en vertu de l’Alberta Evidence
Act.
Outre les projets de loi du gouvernement, 12 projets
de loi d’initiative parlementaire et d’intérêt public ont été déposés, dont
trois ont été débattus en deuxième lecture et sont actuellement à l’étude au
comité plénier : le projet de loi 207, Alberta Personal Income Tax
(Tools Deduction) Amendment Act, 2001; le projet de loi 208, Alberta
Official Song Act; le projet de loi 209, Highway Traffic (Bicycle Safety
Helmet) Amendment Act, 2001. Cinq lois d’initiative parlementaire ont également
reçu la sanction royale au terme de la session du printemps.
Question de privilège
Une question de privilège a été soulevée lors de la séance
du jeudi 24 mai par David Hancock,
leader du gouvernement à la Chambre et ministre de la Justice. Cette question de
privilège faisait suite aux propos de Brian Mason, député néo-démocrate
d’Edmonton—Highlands. Lors de la période des questions, M. Mason avait
qualifié le futur barrage Meridian d’« assiette au beurre », en
affirmant que ce projet aurait des retombées directes dans la circonscription du
ministre de l’Environnement. Ken Kowalski,
président de la Chambre, a rendu sa décision sur cette question le lundi
28 mai dans l’après-midi, statuant que les propos de M. Mason ne
constituaient pas, à première vue, une atteinte au privilège du ministre. Le
président de l’Assemblée, se fondant sur une décision de 1987 arrêtée par le
président de la Chambre des communes John Fraser, a jugé que les propos de
M. Mason n’empêchaient pas le ministre de l’Environnement de s’acquitter de
ses devoirs parlementaires. À l’époque, le président de la Chambre des communes
avait décidé que les allégations de conflit d’intérêts impliquant le ministre de
la Condition physique et du Sport amateur, Otto Jelinek, étaient graves, mais ne portaient
pas, à première vue, atteinte à son privilège.
Le 7 août, le Comité des services aux députés, qui est
composé de représentants de tous les partis, a approuvé des changements au
régime des avantages sociaux et des indemnités des députés. Le Comité a accepté
que soit versée à chaque député une prestation annuelle égale à la moitié des
contributions maximales à un REER prévues par la Loi de l’impôt sur le revenu
fédérale. Le Comité a également adopté de nouvelles modalités concernant
l’indemnité de transition versée aux députés lorsqu’ils démissionnent ou
subissent une défaite électorale. À leur départ, les députés recevront
l’équivalent de trois mois de salaire pour chaque année de service complétée
après 1989, et l’équivalent d’un mois de salaire pour chaque année de service
complétée avant le 20 mars 1989. Les indemnités seront désormais
versées en cas de décès du député en cours de mandat. Le Comité a également
donné son aval à de nouvelles indemnités de transport et à une nouvelle
indemnité journalière. À partir de 1989, les députés élus à l’Assemblée
législative de l’Alberta n’ont pas droit à une pension. L’ouverture de la
session d’automne aura lieu le 13 novembre.
Autres faits saillants
Bob Clark, premier commissaire à l’information et à la protection de
la vie privée de l’Alberta, a remis sa démission. Il a quitté, le 1er septembre 2001, le poste qu’il occupait depuis
1995. Il occupera désormais la fonction de commissaire à l’éthique, tandis que
Frank Work le remplace à titre de commissaire à
l’information et à la protection de la vie privée par intérim depuis le
1er septembre.
C’est l’Assemblée législative de l’Alberta et son président
Ken Kowalski qui ont été les hôtes de la 40e conférence régionale canadienne de l’Association
parlementaire du Commonwealth, à Edmonton, du 17 au 22 juillet dernier. La
conférence a été couronnée d’un grand succès grâce à la présence de quelque
200 délégués et invités venus de partout au Canada et de l’étranger. Des
séances de travail sur le thème « L’avenir de la démocratie parlementaire
canadienne » étaient à l’ordre du jour.
Robert Reynolds Conseiller parlementaire
Territoires du Nord-Ouest
La quatrième session de la quatorzième législature de
l'Assemblée législative a eu lieu du 5 au 14 juin. L'Assemblée a siégé par la
suite les 23 et 24 juillet seulement.
La commissaire Glenna
Hansen a ouvert la session de juin avec un traditionnel discours
d'ouverture. A suivi ensuite une déclaration par le premier ministre, Stephen Kakfwi, qui a fait le point sur la situation
financière et économique du territoire à l'intention de l'Assemblée.
Le premier ministre a passé en revue plusieurs éléments,
dont le deuxième forum intergouvernemental qui a eu lieu à Inuvik à la fin mai.
Jim Antoine, ministre des Affaires autochtones, Joe Handley, ministre des Ressources, de la Faune et du
Développement économique, et M. Kakfwi ont participé à cette importante
rencontre réunissant les dirigeants autochtones des quatre coins du territoire
et le ministre fédéral des Affaires indiennes et du Nord, Robert Nault. Le Forum intergouvernemental a été créé
afin de permettre aux gouvernements autochtones, au gouvernement fédéral et au
gouvernement territorial de partager de l'information et de prendre des
décisions conjointes. Il s'agit du premier et seul forum de ce genre au Canada –
forum qui respecte la place des gouvernements autochtones en tant que partie
égale aux autres administrations publiques.
M. Kakfwi a aussi parlé des progrès qui ont été réalisés au
chapitre des négociations sur les droits des autochtones. Le 23 mai, MM. Antoine
et Kakfwi se sont joints à M. Nault, aux chefs des Premières nations Deh Cho et
à la collectivité Deh Cho de Fort Simpson pour célébrer la signature de
l'entente cadre Deh Cho et de l'accord provisoire Deh Cho. Bien que les
Premières nations Deh Cho aient encore passablement de travail qui les attend,
cette signature constitue pour eux un pas vers l'autonomie gouvernementale, la
mise en application de l'accord provisoire et l'amorce de négociations sur une
entente de principe.
M. Kakfwi a également fait le point sur les progrès
réalisés à d'autres importants chapitres. Il a indiqué que l'énergie et
l'environnement ont occupé une place de choix dans le programme de la conférence
des premiers ministres de l'Ouest qui s'est tenue à Moose Jaw les 30 et 31 mai.
Le changement climatique, le développement durable et la production de sources
d'énergie propres ont aussi fait l'objet de discussions.
Les conséquences de la demande accrue d'énergie au Canada
se sont fait sentir dans le Nord. D'une part, cette augmentation s'est traduite
par une heureuse montée de l'emploi, des occasions d'affaires et des revenus
pour les gens des circonscriptions du delta du Mackenzie, de Sahtu et de Deh
Cho, où se trouvent des réserves d'énergie. D'autre part, la hausse a engendré
pour tous un accroissement des coûts de l'énergie. Bien que les gouvernements
canadien et américain soient au courant des réserves considérables de pétrole et
de gaz que possèdent les Territoires du Nord-Ouest, le premier ministre a
expliqué que les résidents du Nord en ont encore beaucoup à apprendre à propos
de l'immense potentiel de production d'hydroélectricité qu'offrent les rivières
du territoire.
Le premier ministre a aussi abordé l'idée de maximiser
l'emploi dans le Nord en faisant en sorte que les travailleurs du Nord occupent
des emplois qui leur permettent de mettre en application la formation reçue et
les compétences acquises. La période actuelle d'activité économique sans
précédent que connaît le Nord a pour effet d'accroître considérablement la
demande de techniciens et d'employés de métiers compétents. Faire en sorte que
les résidents puissent profiter des occasions qui s'offrent à l'heure actuelle
représente un défi. L'Assemblée législative continuera de travailler avec des
partenaires en vue d'élaborer les initiatives nécessaires en matière de
formation afin que les habitants puissent avoir accès à des emplois dans
n'importe quel secteur de l'économie du Nord.
«
Nous sommes en train de vivre une période excitante et historique », a
déclaré M. Kakfwi. « Notre capacité à travailler ensemble nous distingue
des habitants de la plupart des autres endroits. Grâce à notre détermination et
à notre créativité, nous pouvons préserver notre patrimoine culturel tout en
saisissant les occasions qui se présentent à nous. Bien que nous ayons réalisé
des progrès, nous avons encore beaucoup de pain sur la
planche. »
Au terme de la déclaration du premier ministre, M. Handley,
ministre des Ressources, de la Faune et du Développement économique, a enchaîné
avec un discours sur le développement du potentiel énergétique des Territoires
du Nord-Ouest. Il a déclaré que la demande nord-américaine d'énergie favorise en
ce moment l'exploitation de nombreuses sources d'énergie se trouvant dans le
Nord. Cependant, l'exploitation de toute ressource doit rapporter le plus
d'avantages possibles pour les habitants du territoire. C'est dire entre autres
que les résidents doivent avoir accès à des sources d'énergie propres,
abordables et efficientes.
« L'exploitation de nos ressources naturelles doit
être effectuée dans le respect de l'environnement et de la relation unique que
nous entretenons avec celui-ci », a dit M. Handley. « Notre
gouvernement a pris des mesures pour faire en sorte que cette exigence soit
respectée. »
Le 14 juin, une motion a été présentée par M. Floyd Roland, député de Inuvik Boot Lake. Celle-ci
portait sur l'établissement d'une commission indépendante sur la rémunération
des députés chargée d'examiner les indemnités, les dépenses et les avantages
sociaux des députés et des ministres. Le dernier examen exhaustif indépendant de
la sorte a été effectué en 1996. À cette époque, il avait été recommandé qu'un
examen soit mené tous les cinq ans.
Trois personnes ont été nommées pour faire partie de la
commission, à savoir M. Fred Carmichael, habitant du
Nord depuis longtemps et homme d'affaires respecté, M. Robert Clark, commissaire à l'éthique pour l'Alberta,
et M. Red Pederson, ancien député, ministre et
président de l'Assemblée législative des Territoires du Nord-Ouest.
Les trois principales responsabilités de la commission sont
les suivantes :
- évaluer et examiner les indemnités, les dépenses et les
avantages sociaux supplémentaires des députés afin de déterminer s'ils sont
convenables;
- évaluer et examiner les exigences et les procédures en
matière d'établissement de rapports sur les dépenses des députés afin de
déterminer le niveau de reddition des comptes acceptable aux yeux du
public;
- examiner toute autre question que la commission
considère pertinente en ce qui a trait à la rémunération des
députés.
La motion a été adoptée. La commission effectuera aussi des
examens publics et fera rapport de ses observations et de ses recommandations au
président de l'Assemblée législative le 1er octobre 2001.
Les projets de loi 9 et 10 ont tous deux été présentés au
cours de la session. Le projet de loi 9, loi sur les permis de voyage pour les
véhicules commerciaux, a été présenté à la session de juin. Il porte sur
l'obligation pour les véhicules commerciaux d'obtenir un permis de voyage avant
d'entreprendre un voyage au-delà des limites d'au moins une des zones prescrites
sur les routes principales des Territoires du Nord-Ouest. Le projet de loi 10,
loi sur le fonds d'amélioration des voies publiques, a aussi été présenté lors
de la session. Il porte sur les frais des permis de voyages et les amendes
administratives perçus en vertu de la loi sur les permis de voyage pour les
véhicules commerciaux. Ces sommes doivent être versées dans le fonds, et, sous
réserve d'une autorisation, des montants peuvent être tirés du fonds pour payer
des frais liés à l'amélioration des routes principales, le capital et les
intérêts de prêts obtenus pour financer cette amélioration et les frais
d'administration de la loi sur les permis de voyage pour les véhicules
commerciaux.
Les deux projets de loi ont passé l'étape de la deuxième
lecture et ont été renvoyés à un comité permanent. Le projet de loi 6, loi sur
la Journée nationale des Autochtones, proclamant le 21 juin Journée nationale
des Autochtones, a aussi passé l'étape de la deuxième lecture et a été renvoyé à
un comité permanent.
Au cours de la session, trois projets de loi ont obtenu la
sanction royale. Il s'agit du projet de loi 1, loi modifiant la loi sur la
société de crédit aux entreprises des Territoires du Nord-Ouest; du projet de
loi 3, loi modifiant la loi sur l'Assemblée législative et le Conseil exécutif;
et du projet de loi 4, loi supplémentaire no 1 de 2001-2002 portant affectation
de crédits.
En outre, la ministre de la Santé et des Services sociaux,
l'honorable Jane Groenewegen, a présenté le 25 juin
un rapport sur l'examen du système de santé et de services sociaux. Ce rapport,
intitulé It's Time To Act, avait été demandé par la ministre afin d'obtenir une
évaluation des principaux programmes du territoire dans les secteurs de la santé
et des services sociaux ainsi que des recommandations de
changements.
On a donné l'occasion aux parties intéressées de lire les
recommandations formulées dans le rapport et de faire part de toute observation
sur celles-ci avant le 1er août 2001. Le 16 juillet, Mme Groenewegen a prolongé ce délai jusqu'au 15 août 2001.
« Nous sommes conscients qu'il s'agit d'un sujet complexe et que le public
aimerait bénéficier de plus de temps pour examiner les recommandations et
formuler des commentaires », a expliqué Mme Groenewegen.
Au
cours de la session d'automne de l'Assemblée, Mme Groenewegen déposera la réponse officielle du ministère au
rapport ainsi qu'un plan d'action relatif à la mise en application des
recommandations. Ce plan comportera des mesures de suivi précises donnant suite
aux recommandations, un calendrier et les résultats escomptés.
L'Assemblée législative s'est brièvement réunie le 23
juillet afin que le comité spécial sur les conflits d'intérêts puisse déposer un
rapport. Le comité avait été mis sur pied au début juin pour examiner la demande
déposée par Mme Groenewegen auprès du conseil de gestion de l'Assemblée
législative le 7 mai 2001 visant le commissaire aux conflits d'intérêts. La
demande portait sur le retrait ou la suspension de ce dernier de l'enquête au
sujet d'une plainte déposée contre Mme Groenewegen à l'égard d'un conflit d'intérêts. La demande
se fondait sur une crainte raisonnable de partialité de la part du
commissaire.
Le comité spécial devait au départ déposer son rapport le
23 juillet 2001. Cette échéance a été reportée, et le comité spécial peut
maintenant continuer d'examiner l'allégation de crainte de partialité de la part
du commissaire aux conflits d'intérêts chargé de l'enquête ainsi que toute autre
question connexe. L'échéance relative au dépôt du rapport a été fixée à octobre,
lors de la session d'automne. Le comité spécial s'occupe actuellement d'obtenir
des témoins qui comparaîtront devant le comité dans le cadre d'audiences
publiques prévues pour la mi-septembre. Immédiatement au terme des audiences
publiques, le comité préparera son rapport final à l'intention de
l'Assemblée.
La quatrième session de la quatorzième législature de
l'Assemblée législative reprendra le 23 octobre 2001.
Julia Heyland Conseillère en relations publiques et en
communications
Colombie-Britannique
Comme il en a été fait mention dans l'édition précédente, le
Parti libéral de la C.-B. a constitué le nouveau gouvernement de la province le
16 mai dernier. Deux semaines plus tard, à la suite de recomptages dans
les circonscriptions de Victoria-Hillside et Victoria-Beacon Hill, la victoire
exceptionnelle des libéraux, avec 77 députés élus dans une assemblée de 79
sièges, était reconfirmée. Gordon Campbell a
été assermenté le 5 juin au poste de Premier ministre de la
Colombie-Britannique. Le même jour, 20 ministres du cabinet et sept ministres
d'État ont aussi prêté serment..
La majorité sans précédent des libéraux a entraîné
d’importants changements à l'Assemblée législative.
Un changement à la procédure a été approuvé le 2 août
lorsque l'Assemblée législative a adopté un ordre sessionnel en vertu duquel des
Questions écrites provenant d'organismes publics pourront être posées
pendant la période des questions. Conformément à cet ordre, ces organismes
publics, provinciaux ou locaux, pourront soumettre des questions écrites au
Président; les questions choisies par tirage au sort seront lues par un député
et adressées à un membre du conseil des ministres pendant la période des
questions. Les organismes publics en question sont les conseils
municipaux, les commissions régionales ou de district, les conseils scolaires,
les conseils tribaux ou de bande, les chambres de commerce, les sections locales
de syndicats et les partis politiques enregistrés en vertu de la Elections Act,
qui n'ont pas de représentant à l'Assemblée législative, ont présenté au moins
70 candidats et obtenu 5 p. 100 du vote populaire aux dernières élections
générales provinciales. La procédure relative aux questions écrites
provenant d'organismes publics a été adoptée à titre d'essai pour la session
législative 2001.
Les autres changements à la procédure comprennent
l'adoption d'un calendrier législatif et d'un ordre sessionnel visant à modifier
la liste des comités permanents spéciaux.
Le Premier ministre Campbell a également pris de nouvelles
mesures visant à promouvoir la responsabilité de l'exécutif. Par exemple,
selon le projet de loi 4, le Balanced Budget and Ministerial Accountability Act
adopté en troisième lecture le 13 août, une partie des allocations
ministérielles annuelles de chaque ministre sera retenue jusqu'à ce que les
vérifications annuelles montrent que le gouvernement a atteint ses cibles
annuelles de dépense et de rendement et que les ministres ont atteint leurs
objectifs énoncés dans leurs plans de service respectifs. Conformément à
une mesure du même ordre, le 27 juin le cabinet a tenu la première de ses
réunions ouvertes mensuelles. Enfin, le 24 juillet, il était annoncé dans
le discours du Trône que les membres de l'Assemblée législative auront désormais
le droit de voter librement, sauf sur les questions de confiance.
Il convient de noter que la deuxième session de la
trente-septième législature est maintenant commencée. Le nouveau
gouvernement a convoqué la première session le soir du 19 juin afin de déposer,
débattre et adopter le projet de loi 2, le Health Care Services Continuation
Act. Gary Collins, ministre des Finances, a tenté,
en vertu de l'article 81 du Règlement, de faire traverser toutes les étapes au
projet de loi 2 au cours d'une seule séance. L'honorable Claude Richmond, élu Président de l'Assemblée quelques
heures auparavant – a donc rendu sa première décision à titre de Président et a
permis au projet de loi d'avancer. Celui-ci prévoyait une trêve pendant
laquelle les infirmières de la province et les professionnels de la santé
devaient s'abstenir d'exercer des moyens de pression. Il exigeait
également que la Health Employers' Association of British Columbia, la British
Columbia Nurses' Union et la Health Sciences Association reprennent les
négociations collectives. La loi est venue à échéance le 9 août avec
l'adoption du projet de loi 15, le Health Care Services Collective Agreements
Act.
Wynne
MacAlpine Attachée de recherche, Bureau du
greffier des comités
Nouvelle-Écosse
Le 22 mars 2001, une nouvelle session s'est ouverte à la
Chambre d'assemblée de la Nouvelle-Écosse avec le discours du Trône. Comme c'est
la tradition en Nouvelle-Écosse, le principal point au programme de la session
du printemps a été le budget. Cependant, 19 projets de loi ont été adoptés. Les
projets de loi du gouvernement les plus controversés ont été la Financial
Measures Act et la Government Restructuring Act. Ces deux projets de loi ont
suscité de longs débats et donné lieu à plusieurs motions dilatoires. Un projet
de loi d'ordre local présenté par un député du gouvernement qui n'est pas membre
du Cabinet s'est avéré aussi très controversé. En effet, il a fait l'objet d'une
motion de renvoi.
La plupart des projets de loi d'intérêt privé et d'ordre
local attirent très peu l'attention du public. Toutefois, ce projet de loi, qui
a été présenté non pas par le gouvernement, mais par un simple député à la
demande d'une municipalité rurale, permet à celle-ci d'accorder des subventions
destinées à amener des médecins, des dentistes et d'autres professionnels de la
santé à venir s'installer chez elle. Bien que le projet de loi ait passé l'étape
de la deuxième lecture sans débat, il a par contre fait l'objet d'un débat de
plusieurs jours lorsque la Chambre s'est réunie en comité plénier ainsi qu'à
l'étape de la troisième lecture. Le caucus libéral s'est vivement opposé au
projet de loi, prétendant qu'il favoriserait des guerres d'enchères entre les
municipalités sur le plan des salaires des professionnels de la santé. Au bout
du compte, tous les députés ont voté en faveur de la mesure législative, qui a
maintenant force de loi.
Au cours de la session du printemps 2001, le Président, Murray Scott, a rendu plusieurs décisions portant
notamment sur les questions de privilège. À plusieurs reprises, des députés ont
soulevé des questions de privilège qui se sont avérées n'être rien de plus que
des désaccords avec d'autres députés sur certains points. Le Président a rappelé
qu'une véritable question de privilège est très sérieuse et rare.
La Chambre a cessé ses travaux le 1er juin, mais la pause a
été de courte durée, car elle s'est réunie du 14 au 27 juin pour une
séance-marathon de 120 heures de débat sur le projet de loi 68, An Act to
Continure Healthcase Services in Nova Scotia. Toutes sortes de moyens ont été
utilisés d'une part par l'opposition pour retarder l'adoption du projet de loi
et d'autre part par le gouvernement pour accélérer son adoption.
Ce qui suit constitue un compte rendu de cette séance
extraordinaire et, en premier lieu, des événements qui ont mené à la tenue de
celle-ci.
Projet de loi 68
Le printemps dernier, les négociations entre les
travailleurs du secteur de la santé et le gouvernement devant aboutir à la
signature d'une nouvelle convention collective ont échoué. À la mi-juin, il est
devenu évident que plusieurs des groupes de travailleurs concernés seraient
bientôt en position de déclencher une grève légale (c'est le 27 juin qu'un
premier groupe a été dans cette position). Ainsi, le 13 juin, le gouvernement a
annoncé que la Chambre allait être convoquée le lendemain 14 juin pour examiner
une mesure législative visant à empêcher le déclenchement d'une grève.
Cependant, la forme qu'allait prendre cette mesure n'était pas
précise.
Toute juste avant que la Chambre ne se réunisse le
lendemain, le projet de loi a été rendu public. Celui-ci interdisait une grève
et prévoyait des sanctions à l'intention de tous ceux qui feraient la grève ou
qui en autoriseraient une. Il autorisait aussi le gouverneur en conseil à
imposer unilatéralement une nouvelle convention collective comportant les
modalités qu'il jugerait convenables. Le gouvernement a expliqué que, en raison
de sa situation financière précaire, il ne pouvait pas risquer d'être forcé, à
la suite d'une décision résultant d'un arbitrage, de verser d'importantes
augmentations salariales qui seraient au-delà de ses moyens.
Lorsque la Chambre s'est réunie, le projet de loi
controversé avait soulevé les passions. Du côté du gouvernement, 31 députés sur
52 faisaient tout en leur pouvoir pour faire adopter le projet de loi avant le
déclenchement d'une grève. De leur part, les partis de l'opposition (le NPD et
le Parti libéral), comptant ensemble 20 députés (un député libéral étant absent
pour cause de maladie), faisaient eux aussi tout en leur pouvoir pour retarder
le plus longtemps possible l'adoption du projet de loi. Ce bras-de-fer, au cours
duquel aucun des opposants n'allait céder, allait se livrer en vertu d'un
ensemble de règles qui ne prévoient aucune forme de clôture ni d'attribution de
temps (sauf en comité plénier) et qui interdit à la Chambre de siéger un samedi
ou un dimanche, à moins d'obtenir un consentement unanime, mais qui, en même
temps, permettent à chaque député de prendre la parole pendant une heure au plus
à propos de toute motion, ce qui assure 19 à 20 heures de débat sur chaque
motion (à l'exception d'une motion d'ajournement).
Ainsi,
les partis de l'opposition ont utilisé de nombreuses tactiques dilatoires en vue
de ralentir le processus. Ils ont présenté entre autres, à l'étape de la
deuxième lecture, une motion de renvoi et une motion visant le renvoi du sujet
du projet de loi à un comité. Par ailleurs, ils ont aussi présenté des motions
d'ajournement demandant des votes par appel nominal sur toutes celles-ci,
demandant que le timbre retentisse durant le temps maximal permis et demandant
des votes par appel nominal sur les motions du leader du gouvernement à la
Chambre, Ronald Russell, présentées à la fin de
chaque journée et portant sur la prolongation de la séance du lendemain, ce qui
faisait donc en sorte que le timbre allait retentir pendant une heure à la fin
de chaque jour de séance. Une autre tactique a été le dépôt de nombreuses
pétitions et de longues présentations des invités à la tribune.
Le premier jour de séance, le jeudi 14 juin, le projet de
loi a été présenté puis la Chambre a ajourné au vendredi 15 juin à minuit une.
Le débat à l'étape de la deuxième lecture a commencé à cette heure pour se
poursuivre jusqu'à 23 h 40 ce vendredi soir. La Chambre a ajourné à ce moment-là
au lundi 18 juin à minuit une. Le même débat a repris à cette heure jusqu'à 23 h
59 ce lundi soir. La Chambre a alors levé sa séance pendant deux minutes pour
reprendre le débat à minuit une le mardi 19 juin jusqu'à 20 h 05, heure à
laquelle la motion concernant la deuxième lecture a finalement été mise aux voix
et adoptée.
Le projet de loi a ensuite été renvoyé au comité des
modifications des lois, devant lequel ont comparu des membres du public. Lorsque
la Chambre a repris ses travaux le jeudi 21 juin pour recevoir le rapport du
comité, plusieurs députés de l'opposition se sont plaint que leurs privilèges
avaient été violés par la façon dont le ministre de la Justice et procureur
général, Michael G. Baker, en tant que président du
comité des modifications des lois, a mené les réunions de celui-ci. Les députés
en question ont affirmé qu'on ne les avait pas laissé prendre la parole ni
présenter des amendements. Le Président a interrompu la séance afin de réfléchir
à la question puis il l'a réouverte pour annoncer qu'il existait, à première
vue, un cas d'atteinte au privilège.
Il a ensuite été convenu que le projet de loi serait
renvoyé de nouveau au comité des modifications des lois, mais qu'il devait être
renvoyé à la Chambre le lendemain, soit le vendredi 22 juin, au plus tard à
midi.
Après que le projet de loi eut été renvoyé d'abord à la
Chambre et ensuite au comité plénier, il y a eu ajournement au lundi 25 juin à
minuit une. Le comité plénier a étudié le projet de loi pendant la période
maximale permise par les règles (20 heures). À 20 h 35 le lundi 25 juin le
projet de loi a été renvoyé à la Chambre. Celle-ci a ensuite ajourné au mardi 26
juin à minuit une pour le début du débat à l'étape de la troisième lecture. Ce
débat s'est poursuivi jusqu'à 23 h 59. Le lendemain était un mercredi, une
journée toujours courte de quatre heures consacrée aux affaires de l'opposition
seulement. Cependant, le leader du gouvernement à la Chambre a demandé que cette
journée soit prolongée jusqu'à sa durée maximale, soit 24 heures, les quatre
premières heures allant être consacrées aux affaires de l'opposition. Cette
demande a suscité de vives protestations de la part des partis de l'opposition,
mais la motion a été jugée recevable. Puisque le timbre devait retentir pendant
une heure aux fins du vote sur cette motion, la Chambre n'a repris ses travaux
qu'après une heure du matin avec la poursuite du débat à l'étape de la troisième
lecture, lequel s'est finalement terminé par un vote à 15 h 22 le mercredi 27
juin.
Une fois le projet de loi adopté, le gouvernement et les
syndicats ont convenu de régler la question selon le principe de la meilleure
offre. Il incomberait à un arbitre de choisir quelle offre serait imposée aux
parties. Deux groupes d'offres ont été présentés à l'arbitre, l'un concernant le
gouvernement et le syndicat des infirmières autorisées et l'autre concernant le
gouvernement et les infirmières auxiliaires et d'autres travailleurs du secteur
de la santé. Le 13 août, l'arbitre a rendu sa décision. Dans un premier temps,
elle a choisi l'offre faite par les infirmières autorisées et, dans un deuxième
temps, elle a choisi l'offre faite par le gouvernement aux infirmières
auxiliaires et aux autres travailleurs du secteur de la santé.
Arthur
G.H. Fordham Greffier adjoint
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