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Nunavut
La cinquième session de la première législature s’est amorcée à Iqaluit
le 21 février. La quatrième session avait pris fin le 3 novembre 2000.
Plusieurs événements se sont produits durant l’intersession. Une
élection partielle a eu lieu dans la circonscription de Quttiktuq le 4 décembre
2000 et Mme Rebekah Uqi Williams a été assermentée comme
députée le 30 janvier, après confirmation des résultats par un dépouillement
judiciaire tenu plus tôt au cours du mois. La circonscription comprend les
collectivités d’Arctic Bay, de Resolute Bay, de Nanisivik et de Grise Fiord.
Cette dernière est la plus septentrionale des collectivités habitées du Canada.
En novembre, le Comité permanent des opérations et des services
gouvernementaux, présidé par Hunter Akat Tootoo, député d’Iqaluit
Centre, a tenu une audience publique avec la commissaire à l’information et à
la protection de la vie privée du Nunavut, Mme Elaine Keenan
Bengts. Le Comité a passé en revue le premier rapport annuel de cette
dernière à l’Assemblée.
Au cours du même mois, le Comité permanent de la culture, de l’éducation
et de la santé, présidé par Jobie Nutarak, député de Tunnuniq, a
rencontré la commissaire aux langues du Nunavut, Mme Eva
Aariak. Les délibérations de ces comparutions ont été diffusées au Nunavut
sur l’Aboriginal Peoples Television Network (APTN).
La cinquième session a débuté par un discours inaugural prononcé par Peter
T. Irniq, commissaire du Nunavut. L’une des annonces faites dans cette
allocution est que le gouvernement prévoit entreprendre un examen des
programmes au cours de l’année qui vient.
Le Comité permanent des opérations et des services gouvernementaux a
déposé, le 23 février, son étude du rapport annuel de la commissaire à
l’information et à la protection de la vie privée, et il a demandé que le
gouvernement fournisse, dans les 120 jours, une réponse globale à ses
recommandations.
Le Comité permanent de la culture, de l’éducation et de la santé a
déposé, le 26 février, son étude du rapport annuel de la commissaire aux
langues. L’une des recommandations formulées était que l’Assemblée législative établisse
un comité spécial chargé de revoir la Loi sur les langues officielles du
Nunavut. Le Comité, premier comité spécial constitué par l’Assemblée, a été
créé par motion unanime le 26 février. Il se compose de quatre simples députés
et d’un ministre, soit Peter Kattuk, député de Sanikiluaq, et dispose de
deux ans pour examiner la mesure législative. Le Comité a élu à la présidence Rebekah
Uqi Williams et, à la coprésidence, Donald Havioyak, député de
Kugluktuk.
Le 27 février, Kelvin Ng, député de Cambridge Bay et ministre des
Finances et de l’Administration, a prononcé l’exposé budgétaire pour l’exercice
2001-2002. Les travaux du mois suivant ont été marqués par les comparutions des
ministres devant le Comité plénier pour défendre le budget des dépenses et des
immobilisations de leur ministère.
Le 21 mars, le ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien, Robert
Nault, annonçait la nomination de Patricia Angnakak d’Iqaluit comme
première commissaire adjointe du Nunavut.
Le vérificateur général du Canada est arrivé à Iqaluit le 26 mars pour
signer les premiers états financiers vérifiés du gouvernement du Nunavut, à
l’occasion d’une cérémonie tenue à l’Assemblée législative. Les Comptes publics
devraient être déposés au cours de la cinquième session. Les Comptes publics et
le Rapport du vérificateur général à l’Assemblée législative seront examinés
par le Comité permanent des opérations et des services gouvernementaux.
Jusqu’à maintenant, cinq projets de loi ont été sanctionnés durant la
cinquième session :
- Loi de crédits pour 2001-2002
- Loi supplémentaire de crédits no 2 pour 2000-2001
- Loi sur le Conseil d’examen des tarifs des services publics
- Loi modifiant la Loi d’interprétation (fuseaux horaires)
- Loi sur la confirmation du transfert des biens de services publics
de la Société d’énergie du Nunavut
À ce jour, les statistiques concernant la cinquième session sont les
suivantes :
- 24 jours de séance
- 64 déclarations de ministres
- 175 déclarations de députés
- 212 questions orales
- 12 questions écrites
- 1 réponse au discours inaugural
- 1 réponse à l’exposé budgétaire
- 3 pétitions
- 21 documents déposés
- 2 rapports de comité permanent
La cinquième session reprendra le 16 mai à Cambridge Bay.
Alex Baldwin
Directeur, Services de recherche
et de bibliothèque
Manitoba
Le 10 avril, la deuxième session de la 37e législature a
repris ses travaux, avec le discours du budget du ministre des Finances, Greg
Selinger. D’après un communiqué du gouvernement, les points saillants de ce
budget sont :
- la primauté de l’éducation et de la santé;
- le besoin d’investir dans les familles et les communautés;
- la mise en valeur et l’accroissement de nos ressources
hydroélectriques;
- une meilleure gestion de nos ressources naturelles et la protection
de l’environnement;
- des réductions d’impôts et de taxes à la mesure de nos moyens;
- des budgets équilibrés et des mesures énergiques de remboursement
de la dette;
- l’amélioration du respect de l’obligation redditionnelle.
Le 11 avril, Stuart Murray, chef de l’opposition officielle, a
présenté une motion de censure. L’amendement a été défait le 24 avril par un
vote de 24 oui contre 30 non. La motion portant approbation du budget a été
adoptée le même jour par un vote de 30 oui contre 24 non.
Le 25 avril, une fois terminé le débat sur le budget, l’examen des
prévisions de dépenses a pu commencer. Selon le Règlement de l’Assemblée
législative du Manitoba, l’examen des prévisions de dépenses des ministères ne
doit pas dépasser 240 heures. Un mandat spécial provisoire de 2,113 milliards
de dollars a été émis, avec prise d’effet le 1er avril, afin de
permettre à la province de fonctionner dans le cadre du nouvel exercice jusqu’à
la conclusion du processus financier à la Chambre.
Question de privilège
Le 10 avril, Jack Penner (Emerson) a demandé la parole sur une
question de privilège et proposé « QUE, mardi prochain, les travaux
ordinaires de la Chambre soient suspendus pour que la Chambre débatte de la
crise socio-économique qui affecte les collectivités rurales du Manitoba, par
suite de la morosité persistante dans les secteurs des céréales, des oléagineux
et des cultures spéciales, ainsi que des effets négatifs de cette situation sur
les entreprises, les industries et les collectivités rurales ».
Le président George Hickes a pris la question en délibéré. À
l’unanimité, la motion présentée par M. Penner (Emerson) a été acceptée comme
motion de la Chambre, et celle-ci y a souscrit. Le lendemain, le président
Hickes a présenté sa décision sur la question de privilège, affirmant que la
matière à question de privilège n’avait pas été établie et que ni les
privilèges collectifs de la Chambre ni les privilèges individuels des députés
n’avaient été enfreints. Il a jouté que cette décision n’affectait pas la
décision de la Chambre de s’occuper des problèmes agricoles le mardi suivant.
Le 17 avril, Rosanne Wowchuk, ministre de l’Agriculture et de
l’Alimentation, a présenté une résolution du gouvernement devant la Chambre au
sujet de l’aide financière fédérale destinée aux producteurs de céréales et
d’oléagineux. Au cours du débat concernant cette résolution, M. Penner a
proposé un amendement, et M. Gerrard a proposé un sous-amendement, lesquels ont
été adoptés par la Chambre à l’unanimité.
La résolution demandait que le Comité permanent de l’agriculture tienne
des réunions, aux moments et dans les endroits qu’il jugerait convenables, pour
y recevoir des soumissions et y entendre des représentations. Une motion a été
présentée à la Chambre afin que le nombre des membres de ce comité permanent
soit porté de 11 à 14, et que soient ajoutés un député du gouvernement, un
député de l’opposition officielle, ainsi que M. Gerrard, député de River
Heights, seulement aux fins d’examiner la résolution sur l’agriculture. Le
Comité s’est rendu à Dauphin, à Brandon, et à Beauséjour, afin d’entendre le
public. Le 1er mai, des séances ont été tenues à Winnipeg. Le Comité
en déplacement a entendu ou reçu 76 orateurs et 20 mémoires écrits au cours de
la semaine. La résolution demandait que le Comité permanent de l’agriculture
présente un rapport et soumette des recommandations à l’Assemblée en temps
opportun.
Activité des comités permanents
Ce trimestre, les activités des comités permanents ont été peu
nombreuses. Le 19 mars, le Comité permanent des services publics et des
ressources naturelles s’est réuni pour examiner les rapports annuels des 31
mars 1997, 1998, 1999 et 2000 de la Société des alcools du Manitoba. Les
rapports annuels des 31 mars 1997, 1998 et 1999 ont été adoptés par le Comité.
Autres questions
Le 12 mars, Jour du Commonwealth, a été souligné au Manitoba. La
célébration a été présidée par le président de la Chambre, M. Hickes. Les
autres orateurs invités ont été Jean Friesen, vice-première ministre du
Manitoba, et Son Excellence Datuk A.W. Omardin, haut-commissaire de
Malaisie. Le thème de cette année était « Une nouvelle génération ». Peter
Liba, lieutenant-gouverneur du Manitoba, a donné lecture du message de Sa
Majesté la Reine Elizabeth II à l’occasion du Jour du Commonwealth 2001.
JoAnn McKerlie-Korol
Greffière adjointe
Québec
Le début de l’année 2001 a été marqué par des changements importants sur
la scène politique québécoise. Signalons d’abord la décision du premier
ministre du Québec, Lucien Bouchard, de retourner à la vie privée; sa
démission est devenue officielle le 8 mars. Deux autres membres de son cabinet,
soit Jacques Léonard, ministre responsable de l’Administration et de la
Fonction publique et président du Conseil du trésor, et Jean-Pierre Jolivet,
ministre des Régions, ont également pris leur retraite à la même date.
Bernard Landry, auparavant titulaire du poste de
ministre d’État à l’Économie et aux Finances, est devenu président du Parti
Québécois le 3 mars et a accédé au poste de premier ministre le 8 mars. Le même
jour, il a dévoilé la composition de son cabinet qui, avec le premier ministre,
compte 24 membres, dont un membre non élu, Richard Legendre. Il a par
ailleurs innové en créant quatre postes de secrétaires d’État, dont le mandat
est d’appuyer certains ministres œuvrant dans des secteurs stratégiques
d’activité gouvernementale.
Enfin, c’est pour combler une vacance créée dans la circonscription
électorale de Mercier par la démission, en octobre 2000, du ministre des
Relations avec les citoyens et de l’Immigration, Robert Perreault, qu’a
été tenue une élection partielle le 9 avril. Nathalie Rochefort,
candidate du Parti libéral du Québec, a été déclarée élue et a fait son entrée
officielle à l’Assemblée le 24 avril.
Ouverture de la deuxième session de la 36e législature
Le jeudi 22 mars, l’honorable Lise Thibault,
lieutenante-gouverneure du Québec, a ouvert la deuxième session de la 36e
législature par son allocution, qui a été suivie du discours d’ouverture du
nouveau premier ministre. Celui-ci a mis l’accent sur la lutte contre la
pauvreté et une répartition plus équitable de la richesse entre les régions du
Québec et les différentes couches de la société québécoise. Il a fait part
aussi de son intention de formuler de nouvelles politiques, notamment en ce qui
concerne la gestion de l’eau et la clarification de la répartition des
responsabilités dans le réseau de la santé. Il a conclu son discours en
insistant sur l’importance de la souveraineté du Québec et d’un nouveau
partenariat avec le Canada pour relever les nombreux défis auxquels le Québec
fait face dans la conjoncture actuelle, dans le contexte de la mondialisation.
Signalons qu’en raison d’un agenda parlementaire particulièrement
chargé, le débat sur le discours d’ouverture n’est pas encore terminé. En
effet, selon nos règles de procédure, lorsque les crédits budgétaires sont à
l’étude en commission permanente, l’Assemblée ne procède qu’aux affaires
courantes. L’étude des crédits ayant débuté le 24 avril, le débat sur le
discours d’ouverture a été dès lors suspendu et sera repris uniquement lorsque
les travaux en vue de l’adoption des crédits seront terminés.
Budget 2001-2002
Le jeudi 29 mars – soit une semaine seulement après l’ouverture de la
nouvelle session – Pauline Marois prononçait son premier discours sur le
budget à titre de ministre d’État à l’Économie et aux Finances. Reprenant
certains thèmes abordés dans le discours d’ouverture, elle a annoncé,
notamment, des investissements accrus dans la lutte contre la pauvreté, la
santé, l’éducation et la création d’emplois ainsi que de nouvelles réductions
des impôts et de la dette.
Le débat sur le discours du budget ayant pris fin le 12 avril, la motion
de la ministre pour que l’Assemblée approuve la politique budgétaire du
gouvernement a été adoptée le 24 avril.
Crédits budgétaires
C’est également le 29 mars que Sylvain Simard, le nouveau
ministre responsable de l’Administration et de la Fonction publique et
président du Conseil du trésor, déposait les crédits supplémentaires n° 2 pour
l’année financière 2000-2001 ainsi que les crédits budgétaires pour l’année
financière 2001-2002.
Puisque l’année financière du gouvernement du Québec commence le 1er
avril, l’Assemblée se voyait dans l’obligation d’adopter les crédits
supplémentaires pour 2000-2001 et les crédits provisoires pour 2001-2002 au
plus tard le 31 mars, soit en seulement deux jours; or, le calendrier parlementaire
ne prévoyait aucune séance ordinaire les 30 et 31 mars. Cela étant, le premier
ministre a demandé la tenue d’une séance extraordinaire le vendredi 30 mars
afin de permettre à l’Assemblée de disposer de tout ce qui touchait ces
affaires urgentes, y compris l’adoption des deux projets de loi de crédits.
C’est ainsi que, convoquée dès 9 heures le vendredi 30 mars, l’Assemblée a
siégé jusqu’à 3 h 10 le samedi matin pour expédier ces affaires.
Conformément à nos règles de procédure, l’ensemble des crédits
budgétaires a été déféré par la suite aux commissions permanentes. Les 200
heures prévues pour l’étude de ceux-ci ont débuté le 24 avril et se sont
terminées le 15 mai.
Législation
Le 22 février, l’Assemblée a tenu une séance extraordinaire – c’était, de
fait, la dernière séance de la première session de la 36e
législature – afin d’adopter le projet de loi n° 186, Loi assurant le
maintien des services pharmaceutiques au Québec (Lois du Québec, 2001, chapitre
1). Ce projet de loi spécial visait à enrayer certaines actions envisagées
par les pharmaciens du Québec dans le cadre d’un conflit avec le gouvernement
concernant la rémunération des services pharmaceutiques fournis par rapport aux
médicaments d’ordonnance. Plus particulièrement, le projet de loi interdisait
aux pharmaciens de se désengager collectivement du régime public
d’assurance-médicaments, ce qu’ils pouvaient faire légalement avant son
adoption.
Par ailleurs, puisque les délibérations de l’Assemblée depuis le début
de la nouvelle session ont été consacrées presque exclusivement à des affaires
prioritaires, elle n’a étudié – à part les deux projets de loi de crédits
mentionnés précédemment – qu’un seul projet de loi, soit le projet de loi n° 1,
Loi modifiant la Loi électorale et d’autres dispositions législatives (Lois
du Québec, 2001, chapitre 2). Adopté en une seule journée le 28 mars, ce
projet de loi modifie diverses dispositions touchant, notamment, le financement
des partis politiques et des candidats indépendants ainsi que le contrôle des dépenses
électorales.
Conférence parlementaire des Amériques
Tandis que le troisième Sommet des Amériques, qui s’est déroulé à Québec
du 20 au 22 avril, accaparait les manchettes un peu partout, la question de la
mondialisation préoccupait aussi les parlementaires québécois et ceux des
Amériques.
En effet, le 11 avril dernier, l’Assemblée nationale adoptait, à
l’unanimité, une motion proposée conjointement par le premier ministre, le chef
de l’opposition officielle et le député indépendant de Rivière-du-Loup qui
affirmait l’importance de l’ouverture des marchés des Amériques, tout en
soulignant le besoin de transparence en cette matière ainsi que de respect de
nos compétences constitutionnelles, de nos valeurs sociales et de notre
identité.
Par ailleurs, l’Assemblée nationale a été l’hôte du Comité exécutif du
Réseau des femmes parlementaires des Amériques, qui s’est réuni les 16 et 17
avril, et du Comité exécutif de la Conférence parlementaire des Amériques
(COPA), qui a tenu une réunion extraordinaire du 17 au 19 avril. Les
délibérations de ces deux instances se sont soldées, d’une part, par une
déclaration du Réseau des femmes parlementaires relativement aux impacts de la
Zone de libre-échange des Amériques sur la vie des femmes et, d’autre part, par
une déclaration de la COPA rappelant l’importance du dialogue et de la
transparence aux processus d’intégration régionale et affirmant le rôle clé que
devaient jouer les parlementaires des Amériques, à titre de représentants élus
des diverses populations, dans l’élaboration de ces processus.
La COPA a adopté aussi un plan d’action visant le renforcement de la
démocratie par le biais d’un dialogue avec les instances exécutives des
Amériques.
Charles A. Bogue
Secrétariat de l’Assemblée
Commissions
L’hiver 2001 a été caractérisé par plusieurs événements qui sont venus
freiner les travaux des commissions, et ce malgré une planification serrée et
une liste assez importante de dossiers.
En premier lieu, à la suite de la démission du premier ministre
Bouchard, le gouvernement a décrété, le 9 mars dernier, la prorogation de la
première session de la 36e législature, ce qui a eu pour effet
d’interrompre, notamment, tous les travaux de commissions jusqu’au 22 mars. De
plus, les mandats de deux ans des présidents et vice-présidents des commissions
parlementaires arrivaient à échéance le 5 mars dernier. Le processus d’élection
s’est déroulé le 27 mars et la reprise des travaux parlementaires se devait
alors de prioriser le dépôt du budget ainsi que l’étude des crédits par les commissions
parlementaires, dont les rapports ont été déposés le 15 mai.
Malgré ces interruptions, les quelque six semaines réelles d’opération
ont toutefois permis de mener à terme certains dossiers d’envergure.
La concentration de la presse par deux diffuseurs qui pourraient se
partager 97 p. 100 du marché a fait l’objet d’une consultation publique
menée par la Commission de la culture. Cette consultation a permis d’entendre
les 34 personnes et organismes qui avaient déposé un mémoire. La Commission,
sensibilisée aux enjeux d’une telle concentration, se propose maintenant de
formuler au gouvernement, sous forme de recommandations, les termes d’un
encadrement souhaitable pour une telle situation.
Pour sa part, la Commission de l’économie et du travail a terminé
l’étude détaillée du projet de loi 136, Loi modifiant la Loi sur les forêts
et d’autres dispositions législatives. Rappelons que ce projet de loi se
veut une refonte majeure du régime forestier actuel. Cent treize mémoires
déposés à l’automne 2000 avaient fait d’ailleurs l’objet d’une consultation
générale. Un deuxième dossier de cette commission a porté sur un aspect plutôt
novateur, tout en faisant appel à des notions de droit nouveau. Il s’agit du
projet de loi 161, Loi concernant le cadre juridique des technologies de
l’information. Ce projet de loi, une fois adopté, dotera le gouvernement
d’un cadre de référence en matière de transfert de l’information, de sécurité
juridique, de normes et standards techniques, de modes d’authentification et
d’harmonisation, tant sur le plan national que sur le plan international.
Par ailleurs, un comité interne a été mis sur pied par le secrétaire
général à la suite de l’adoption en juin 2000 de la loi 82, Loi sur
l’administration publique, afin de proposer un mode de fonctionnement des
commissions parlementaires pour répondre aux objectifs d’imputabilité des
sous-ministres et des dirigeants d’organismes publics contenus dans cette loi.
Ce comité déposera son rapport en juin et la Commission de l’Assemblée
nationale sera alors appelée à statuer sur les hypothèses de solutions qui y
sont proposées.
Les activités des commissions se poursuivront au cours de prochaines
semaines, en donnant préséance à plusieurs mandats de consultation et d’étude
de projets de loi.
Marie-Renée Beaulieu
Secrétariat des commissions
Chambre des communes
La première session de la 37e législature a été marquée par
des enjeux polémiques et des échanges acrimonieux. Malgré ces moments
difficiles, le président Peter Milliken, a été loué pour l’équité et
l’efficacité de sa prestation, ainsi que pour sa connaissance de la procédure.
La procédure
Tôt dans la nouvelle session, des motions ont été adoptées modifiant
l’article 104(2) du Règlement concernant la composition des comités permanents.
Le Comité permanent des ressources naturelles et des opérations
gouvernementales a été partagé entre le Comité permanent des affaires
autochtones et du développement du Grand Nord et celui des Transports. Il en
est issu deux nouveaux comités : le Comité permanent des affaires autochtones,
du développement du Grand Nord et des ressources naturelles; et le Comité
permanent des transports et des opérations gouvernementales. Remanié aussi, le
Comité de l’industrie est devenu le Comité permanent de l’industrie, des
sciences et de la technologie.
Il y a eu quatre débats spéciaux depuis le début de la session : un
débat sur la réforme parlementaire, un débat exploratoire sur le Sommet des
Amériques, un débat d’urgence sur la fièvre aphteuse et un débat exploratoire
sur l’état des industries primaires du Canada. Ce dernier débat s’est déroulé
en comité plénier. Comme c’était la première fois que la Chambre tenait un tel
débat, le président du comité a ouvert le débat avec quelques remarques sur la
façon dont il allait se dérouler.
Divers points de procédure méritent d’être signalés, dont l’appui du
gouvernement à la motion de l’opposition lors d’un jour désigné en faveur d’un
registre national des délinquants sexuels. La motion a reçu l’appui de 255
députés, exemple rare d’une telle unanimité à la Chambre des communes. Plus
tard, le 29 mars, l’opposition s’est unie pour appuyer la motion du Bloc
québécois demandant que la Chambre s’ajourne, mettant ainsi fin à ses travaux
pour la journée. Les députés de l’opposition ont surpris le whip du
gouvernement avec trop peu de députés pour garder la maîtrise des travaux de la
Chambre. L’opposition en a fait une motion de protestation contre le refus du
gouvernement de répondre aux questions concernant l’affaire de l’Auberge
Grand-Mère. La motion a été adoptée par 98 voix contre 95, malgré les efforts
concertés pour rallier les députés ministériels dispersés dans d’autres
édifices, partis en taxi ou déjà rendus à l’aéroport. C’est une des rares
occasions où l’opposition a remporté un vote. Contrairement à l’usage voulant
que les deux whips s’approchent du Bureau pour indiquer au président que la
Chambre est prête à voter, le whip de l’opposition officielle s’est approché seul,
sans le whip du gouvernement.
Le privilège
Roger Gallaway (Sarnia—Lambton, Lib.) a soulevé une question de privilège
concernant le licenciement de deux conseillers législatifs de la Chambre, peu de
temps après leurs témoignages devant le Comité permanent de la procédure et des
affaires de la Chambre lors de la législature précédente. Le député a fait
valoir que les témoins avaient demandé et obtenu l’assurance du Comité qu’il n’y
aurait pas de représailles à la suite de leurs témoignages, que leur
licenciement était une conséquence directe de ces témoignages et qu’il y avait,
par conséquent, matière à question de privilège. Son argument soulève la
question de l’« immunité des témoins des comités » : si elle devait
être menacée, ils pourraient être réticents à venir témoigner. Chuck Strahl (Fraser Valley, AC) a parlé de la nécessité
d’augmenter les ressources de la Chambre, surtout pour ce qui est des services
législatifs. Pour sa part, Peter MacKay
(Pictou–Antigonish–Guysborough, PC) a noté l’absence d’un véritable forum pour
entendre les préoccupations de certains employés de la Chambre et a indiqué que
le Comité de la procédure et des affaires de la Chambre pourrait se pencher sur
la question. Après d’autres interventions, le président a indiqué qu’il prenait
la question en délibéré et qu’il ferait connaître sa décision en temps utile. La
semaine suivante, il rendait sa décision : après avoir constaté qu’au moment des
témoignages des conseillers, un différend de relations de travail entre les
conseillers législatifs et la direction persistait depuis un bon moment, il
statuait qu’il n’y avait pas matière à question de privilège. Pour ce qui est de
la demande de M. Strahl quant à la nécessité d’augmenter les ressources du
bureau du légiste et conseiller parlementaire, le président a attiré l’attention
des députés sur la décision rendue le 23 octobre 1997 par l’ancien président
Parent, où il indiquait que des « questions similaires […] devraient être
portées à l’attention du Bureau de régie interne et qu’elles ne devraient pas
être soulevées sur le parquet de la Chambre à titre de rappel au Règlement ou de
question de privilège ». En terminant, le président a mis les députés en garde
contre les situations où il leur est demandé de jouer le rôle d’arbitre spécial
dans des cas de relations de travail.
André Bachand (Richmond–Arthabaska, PC) a invoqué le Règlement
relativement à une motion concernant le choix, par le président, des amendements
à l’étape du rapport (modifications aux articles 76(5) et 76.1(5) adoptées le
mardi 27 février 2001), plus particulièrement cette partie-ci de la
motion : « Dans l’exercice de son pouvoir de choisir les motions, le
président s’inspire de la pratique de la Chambre des communes du
Royaume-Uni ». Le député a soutenu que cette nouvelle règle du Royaume-Uni,
qui n’existe qu’en anglais, non seulement porte atteinte à ses privilèges et à
ceux de tous les députés francophones de la Chambre, mais qu’elle est contraire
à la Loi sur les langues officielles. M. Bachand a
demandé au président de suspendre l’exécution de cette mesure jusqu’à ce que ses
droits et ceux des autres députés francophones soient protégés et respectés.
Après d’autres interventions, le président Milliken a indiqué qu’il prendrait en
considération les opinions émises et qu’il rendrait sa décision plus tard. Il a
souligné que le rôle du président est de présider aux travaux de la Chambre et
de trancher les questions de procédure. Il a ensuite fait un historique détaillé
de l’article 1er du Règlement, qui dispose que,
dans les cas non prévus, le président peut invoquer les usages d’autres pays,
dans la mesure où ils sont applicables à la Chambre. Il a ajouté qu’en pareilles
circonstances, l’existence de documents dans les deux langues officielles n’est
pas un facteur. Il a également ajouté qu’il se penchait sur l’application de ces
notes aux dispositions 76(5) et 76.1(5) du Règlement et qu’il ferait un peu plus
tard une déclaration à la Chambre sur l’interprétation à leur donner. D’ici là,
il ne pouvait accorder au député sa demande de suspendre l’application des
modifications en question, car elles faisaient désormais partie du Règlement et
que seule la Chambre, et non pas le président, avait le pouvoir de les modifier.
Plus tard au cours de la session, le président a émis des directives
d’interprétation dans les deux langues officielles.
À la suite du dépôt du projet de loi C-15 (Loi modifiant le Code criminel et d’autres lois) par la
ministre de la Justice, Vic Toews (Provencher–AC) a
soulevé une question de privilège concernant la communication de renseignements
lors d’une séance d’information pour les médias tenue avant le dépôt du projet
de loi. Les députés et leur personnel n’ont pu assister à la séance. Le député a
fait valoir que la ministre et son ministère s’étaient ainsi rendus coupables
d’outrage au Parlement, étant donné qu’ils avaient mis en question l’autorité et
la dignité de la Chambre. Après quelques interventions, le président a indiqué
qu’il prenait la question en délibéré et qu’il rendrait sa décision plus tard.
Le président a jugé qu’il y avait matière à question de privilège et la question
a été au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre. Il a
indiqué que la Présidence ne pouvait accepter que des informations sur un projet
de loi soient communiquées en priorité aux médias et signalé qu’il n’y avait pas
eu de véritable « embargo ». Il a ajouté qu’une fois qu’un projet de loi était
inscrit au Feuilleton, il était nécessaire d’en respecter la confidentialité,
non seulement afin que les députés soient bien informés, mais aussi en raison du
rôle capital que la Chambre joue, et doit jouer, dans les affaires législatives
de la nation. Il était évident, selon lui, que des informations sur une mesure
législative, bien que refusées aux députés, avaient été communiquées aux médias
sans que des mesures effectives aient été prises pour respecter les droits de la
Chambre. Ayant jugé que cela constituait à première vue un outrage à la Chambre,
le président a invité le député de Provencher à présenter sa motion. Par la
suite, M. Toews proposa que le Comité de la procédure et des affaires de la
Chambre soit saisi de la question. La ministre s’est présentée devant le Comité
le 26 avril, et il est prévu que d’autres témoins seront entendus en
mai.
Les comités
À la réunion d’organisation du Comité de la procédure et des
affaires de la Chambre, M. Strahl (Fraser Valley, AC) a proposé que le comité
élabore et soumette à la Chambre une modification au Règlement qui serait jointe
au rapport établissant la liste des membres de comités conformément à l’article
104(1). Il proposait que l’article 106(2) soit remplacé par une disposition
prévoyant l’élection du président par vote secret. Après un débat, la motion a
été rejetée lors d’un vote par appel nominal. Des motions semblables ont été
présentées dans d’autres comités et ont connu le même sort. Le Comité a
également discuté d’un changement proposé au calendrier parlementaire qui
permettrait un congé de deux semaines en mars, avec un retour hâtif en janvier
pour compenser. La recommandation a été soumise à l’examen du nouveau Comité
spécial sur la modernisation et l’amélioration de la procédure de la Chambre des
communes. Après discussion, le Comité spécial aurait décidé de laisser cette
question entre les mains du Comité permanent.
Don Boudria (leader du gouvernement à la Chambre) a annoncé la création
du nouveau Comité spécial le 21 mars. Le Comité sera présidé par le
vice-président Bob Kilger et se composera des leaders
à la Chambre de chaque parti officiellement reconnu. Le Comité a convenu de ne
pas se réunir si chaque parti n’était pas représenté et de ne pas adopter de
rapports sans le consentement unanime de tous les membres. L’annonce a été
suivie ce jour-là d’un débat spécial sur la réforme parlementaire auquel ont
pris part 44 députés, dans un climat non partisan. L’essentiel du débat a porté
sur les moyens d’améliorer la participation effective des simples
députés.
Les présidents de deux comités permanents, soit celui de la
procédure et des affaires de la Chambre et celui de l’industrie, des sciences et
de la technologie, ont vu leurs décisions contestées au sujet de certains
témoins dans l’affaire de l’Auberge Grand-Mère. Dans le premier cas, le
président a statué que le comité n’avait ni le mandat ni le pouvoir de convoquer
un député. Dans le second cas, des motions visant à convoquer certains témoins
ont été déclarées irrecevables pour les deux motifs suivants : le comité n’avait
pas le mandat d’examiner les questions relatives au Code
sur les conflits d’intérêt et, par conséquent, de convoquer des témoins en
rapport avec cette affaire; de plus, un comité parlementaire ne pouvait pas
prendre l’initiative d’examiner la conduite d’un député. Les décisions ont été
maintenues. Après un débat, l’une et l’autre décisions ont été maintenues lors
d’un vote par appel nominal.
Le 25 mars, le Comité mixte des langues officielles s’est
réuni pour examiner la question de la télédiffusion des débats de la Chambre des
communes dans les deux langues officielles. À l’heure actuelle, la Chambre
fournit une fréquence téléphonique en français et en anglais, ainsi que le son
original, alors que la diffusion proprement dite se fait par la CPAC, en
coopération avec des câblodistributeurs privés. À la suite de plaintes reçues
récemment par la Commissaire aux langues officielles et à une action en
instance, le Comité s’est penché sur la question. Le contrat vient à échéance en
août prochain. Le président Milliken et le greffier de la Chambre, William Corbett, ont tous deux témoigné devant le
Comité.
Législation
Des députés des quatre partis de l’opposition ont tenu une
conférence de presse pour critiquer le projet de loi C-2, Loi modifiant la Loi sur l’assurance-emploi et le Règlement
sur l’assurance-emploi (pêche). La procédure d’attribution du temps a été
utilisée pour la deuxième lecture, l’étape du rapport et la troisième lecture.
Le projet de loi est rendu au Sénat, en attente de la sanction royale. Les
opposants maintiennent qu’il s’agit d’un recul du gouvernement par rapport à la
réforme de 1996, alors que d’autres estiment que les modifications proposées ne
vont pas assez loin. La loi est basée sur le projet de loi C-44 (Loi modifiant la Loi sur l’assurance-emploi), mort au
Feuilleton lors de la dissolution de la 36e
législature.
Le gouvernement a présenté le projet de loi S-23 (Loi modifiant la Loi sur les douanes et d’autres lois en
conséquence) au Sénat le 22 mars, exerçant ainsi son droit de présenter des
projets de loi à la chambre haute. Le projet de loi porte sur le courrier
international de sortie et permet aux douaniers d’ouvrir, d’inspecter et de
copier le contenu des courriers s’ils soupçonnent quelque activité illégale. Ce
nouveau pouvoir marque un changement important par rapport au mandat
traditionnel de l’Agence des douanes et du revenu du Canada, qui consiste à
s’assurer que le courrier d’entrée est conforme à la législation canadienne en
matière de taxe, de commerce et de douane.
Le projet de loi C-11 (Loi concernant
l’immigration au Canada et l’asile conféré aux personnes déplacées, persécutées
ou en danger) a été renvoyé au Comité permanent de la citoyenneté et de
l’immigration, qui devrait en faire rapport avec d’importants amendements. Du 30
avril au 4 mai, le Comité s’est rendu à Vancouver, à Winnipeg, à Toronto et à
Montréal pour entendre des témoins.
Affaires émanant des députés
Stéphane Bergeron (Verchères–Les-Patriotes, BQ), député bloquiste de
descendance acadienne, a présenté une motion demandant des excuses royales pour
les injustices faites au peuple acadien lors de la Déportation. Le président de
la Société nationale de l’Acadie, Euclide Chiasson, a demandé que la motion soit révoquée
et il a ajouté que toute demande d’excuses devrait émaner du peuple acadien
lui-même. Il reste deux heures au débat inscrit au Feuilleton.
M. MacKay (Pictou–Antigonish–Guysborough, PC) a présenté à la
Chambre un projet de loi créant un code de conduite des députés et établissant
des règles claires en matière d’éthique. En l’absence de règles, plusieurs
situations sont sujettes à interprétation.
Le projet de loi d’un député libéral demandant l’étiquetage
obligatoire des aliments transgéniques fera l’objet d’un vote. L’initiative de
Charles Caccia (Davenport, Lib.), le projet de loi
C-287 (Loi modifiant la Loi sur les aliments et
drogues), obligerait les entreprises à étiqueter les aliments transgéniques,
ainsi qu’à établir l’historique de ces aliments à travers les étapes de la
production.
Une députée de Winnipeg a rallié l’appui de tous les partis à
la Chambre à sa motion visant à mettre un avertissement sur les alcools
concernant les risques de la consommation en période de grossesse. Judy Wasylycia-Leis (Winnipeg-Centre-Nord, NPD), s’est
réjouie de cette victoire, car cette idée avait été rejetée lors d’une
législature précédente. La motion a été adoptée le 23 avril.
Divers
Les parlementaires ont rendu hommage à la mémoire de
l’honorable Gildas Molgat, sénateur de 1970 à 2001 et
président du Sénat de 1994 à 2001, et à David Iftody,
député à la Chambre des communes de 1993 à 2000. Pour M. Molgat, le président a
demandé à la Chambre de se lever et d’observer un moment de silence. La Chambre
sera également témoin du départ de Preston Manning
d’ici la fin de l’année, qui démissionnera de son siège de député de
Calgary-Sud-Ouest. Il se retire de la vie politique, mais il se propose de
continuer de travailler, en dehors de l’arène politique, soit dans les affaires,
soit dans la recherche. De nombreux collègues ont souligné sa contribution comme
parlementaire.
Le 22 février, une séance mixte spéciale du Sénat et de la
Chambre des communes a été tenue pour accueillir le premier ministre Tony Blair. M. Blair est le premier premier ministre
britannique à visiter le Canada depuis 1988. Son allocution a été très
appréciée. La traditionnelle réception a été tenue dans le bureau du
président.
Le premier ministre Jean Chrétien a
nommé le ministre des Affaires intergouvernementales Stéphane Dion ministre responsable des langues
officielles. Le mandat de M. Dion consistera à réaffirmer les obligations du
gouvernement en matière de bilinguisme aux termes de la Loi sur les langues officielles. À l’heure actuelle, les
programmes se retrouvent partout dans l’administration fédérale, et le rôle de
M. Dion sera de les coordonner pour les ministères concernés.
À la fin d’avril, l’Alliance canadienne a remanié la
direction de son caucus parlementaire après les démissions de Deborah Grey, Chuck Strahl et
Grant McNally. Grant Hill
devient chef adjoint, John Reynolds, leader à la
Chambre, et Cheryl Gallant, leader adjointe. Dick Harris a été promu whip et Randy White a été élu président du caucus. M. Harris a,
par la suite, été nommé au Bureau de régie interne en remplacement de M.
Strahl.
Bonnie Charron Greffière à la procédure Recherches
pour le Bureau Service de la séance et des échanges
parlementaires
Ontario
Après une période d’activité des comités pendant
l’ajournement d’hiver, la première session de la 37e législature a été prorogée par proclamation le 2 mars
et le début de la deuxième session fixé au 19 avril.
Peu après la prorogation, les Ontariens ont été choqués
d’apprendre la mort subite et prématurée d’un de leurs parlementaires les mieux
aimés, Al Palladini. M. Palladini était un homme
d’affaires bien connu et flamboyant dont l’entregent et la joie de vivre
l’avaient rendu cher à la collectivité législative de Queen’s Park. Il avait
accédé au Cabinet tout de suite après son élection en 1995 et venait tout juste
de démissionner de son poste de ministre pour pouvoir consacrer plus de temps à
des affaires personnelles et commerciales. Au moment de la rédaction, la date de
l’élection partielle dans sa circonscription de Vaughan–King–Aurora n’était pas
encore fixée.
Le discours du Trône prononcé par la lieutenante-gouverneure
Hilary M. Weston le 19 avril avait un côté novateur.
Intitulé Vingt et un objectifs pour le XXIe siècle, il exposait en général les projets du
gouvernement dans 21 domaines. Il précisait diverses échéances devant conduire
au dépôt, le 9 mai, d’un budget où seraient étoffés les 21 points.
Le 21e point intéressait
l’Assemblée législative elle-même. En voici le texte :
« Le XXIe siècle exige que
les processus démocratiques de l’Ontario soient modernes et souples.
Le vingt et unième objectif du plan appuie la réforme
parlementaire, en particulier les modifications qui amplifieront le rôle et les
responsabilités des députés.
- Le gouvernement propose qu’un plus grand nombre de
questions, en particulier celles qui supposent un examen approfondi et la
prise en compte des recommandations formulées, soient soumises à des comités
législatifs.
- Le gouvernement estime toujours que seuls les votes sur le
budget et les votes de confiance désignés constituent des questions qui
engagent la confiance, et il encourage les autres parties à adopter la même
règle de conduite.
- Le gouvernement veut rétablir l’importance du processus
selon lequel les députés tiennent le gouvernement responsable du budget de ses
dépenses, par l’examen et l’approbation de ce budget. Ainsi, il ne verra pas
la réduction ou le rejet d’un poste du budget d’un ministère comme une
question qui engage la confiance.
- Le gouvernement propose que le Comité permanent de
l’Assemblée législative envisage d’autres réformes parlementaires visant à
étoffer le rôle des simples députés et à accroître le recours à la
technologie. »
Au moment de la rédaction du présent rapport, le Comité de
l’Assemblée législative n’avait pas encore reçu le mandat d’enquêter sur ces
questions et de formuler à leur sujet des recommandations à la
Chambre.
Après le discours du Trône, la Chambre a accueilli dans ses
rangs M. Norm Miller (PC), qui a remporté l’élection
partielle dans la circonscription de Parry Sound–Muskoka le 22 février. Le siège
était devenu vacant par suite de la démission d’Ernie
Eves, qui est passé au secteur privé après une carrière de 20 ans à
l’Assemblée législative de l’Ontario, carrière au cours de laquelle il a été, à
partir de 1995, vice-premier ministre et ministre des Finances sous le premier
ministre Mike Harris. M. Miller a eu l’honneur de
proposer l’adresse en réponse au discours du Trône, son premier acte en tant que
législateur. Il est le fils du regretté Frank Miller,
dont la carrière législative de 16 ans a culminé lorsqu’il est devenu premier
ministre de l’Ontario en 1985.
Le dernier rapport législatif relatait que la Chambre avait
suspendu la publication d’une partie de ses délibérations du 4 décembre 2000
parce que de jeunes contrevenants avaient été nommés par inadvertance pendant la
séance. La Chambre a, par la suite, adopté une motion autorisant la
communication des parties visées de la transcription (et de l’enregistrement
magnétoscopique) aux autorités policières qui en avaient fait la demande aux
fins de leur enquête, mais l’interdiction de publication a été
maintenue.
Pendant l’ajournement d’hiver, la Police provinciale de
l’Ontario a terminé son enquête. Le rapport constatait que l’information avait
été communiquée par inadvertance et qu’il n’y avait pas lieu de porter des
accusations. Le député qui avait cité les noms, Doug
Galt (PC/Northumberland), a donc été rétabli dans ses fonctions d’adjoint
parlementaire du ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires
rurales. Rob Sampson (PC/Mississauga Centre), qui
était ministre des Services correctionnels au moment de l’incident et qui avait
démissionné de ce poste en décembre, a été, quant à lui, réintégré dans le
Cabinet.
À la reprise des travaux, la Chambre a classé cette affaire
en autorisant la publication des parties visées des délibérations et la
communication de la partie visée de l’enregistrement magnétoscopique sous
réserve que le ou les noms des jeunes contrevenants soient supprimés de toutes
les versions par les méthodes que déterminera le Greffier de la
Chambre.
À cause d’une grève des employés de soutien du système
scolaire (secrétaires, concierges et superviseurs des salles à manger, entre
autres) à Windsor et à Toronto, la Chambre a été saisie d’un projet de loi de
retour au travail après la reprise de ses travaux en avril. Comme les écoles
étaient fermées et que les écoliers manquaient des classes, le projet de loi
visait à soumettre les conflits de travail à l’arbitrage exécutoire. La
députation néo-démocrate s’y opposait et, invoquant une obscure disposition du
Règlement qui n’a jamais été utilisée (autant qu’on sache), son leader
parlementaire Peter Kormos (ND/Niagara Centre) a
obtenu, dans un premier temps, que la deuxième lecture du projet de loi déposé
un mercredi soit reportée au mardi suivant. Cependant, coup de théâtre, la
leader parlementaire du gouvernement Janet Ecker
(PC/Pickering–Ajax–Uxbridge), a obtenu le consentement unanime de la Chambre
pour proposer une motion demandant que la Chambre se réunisse exceptionnellement
le lendemain, un vendredi, pour procéder à la deuxième et à la troisième
lectures du projet de loi. La motion elle-même, autre coup de théâtre, a été
adoptée immédiatement sans dissension.
Aux termes de la motion, donc, la Chambre s’est réunie un
jour où elle ne siège habituellement pas et, après une séance marathon de 10
heures 20 minutes, elle a adopté le projet de loi.
Comme il a été dit plus haut, le ministre des Finances, Jim Flaherty (PC/Whitby–Ajax) a déposé son budget le 9
mai. Ce qui suscite le plus de controverse, c’est la décision du gouvernement
d’offrir un crédit d’impôt pour les frais de scolarité payés par les parents qui
envoient leurs enfants dans des écoles indépendantes (privées ou
confessionnelles). Le crédit va s’élever d’abord à 700 $ par an et
augmenter de 700 $ tous les ans pendant cinq ans jusqu’à concurrence de
3 500 $. Le gouvernement estime que cette mesure va lui coûter à terme
300 millions de dollars. Les détracteurs de la proposition soutiennent qu’elle
va contribuer à miner le système scolaire public de l’Ontario, bénéficier
surtout à ceux qui sont relativement riches et détourner des fonds nécessaires
aux écoles publiques. Le gouvernement et les partisans de la mesure répondent
qu’elle va encourager l’égalité de traitement de tous les élèves et qu’elle
répond à une déclaration de la Commission des droits de l’homme des Nations
Unies reprochant à l’Ontario de financer les écoles séparées catholiques à
l’exclusion d’autres écoles confessionnelles.
Mis à part le projet de loi de retour au travail, la Chambre
a adopté le Loi sur le bon samaritain, projet de loi
d’initiative parlementaire de Steve Gilchrist
(PC/Scarborough-Est) qui exonère les professionnels de la santé et autres
personnes physiques de toute responsabilité en cas de négligence lorsqu’ils
fournissent des services dans certaines circonstances à des personnes malades,
blessées ou sans connaissance à la suite d’un accident ou d’une autre situation
d’urgence, sauf s’ils causent des dommages à la suite d’une négligence grave. La
loi est entrée en vigueur le jour où elle a reçu la sanction royale, soit le 27
avril.
Todd Decker Greffier aux publications parlementaires et aux recherches en
procedure
Sénat
Contrairement au scénario habituel, le Sénat a été fort
occupé dès le début de la nouvelle législature, consacrant le gros de son temps
à des mesures législatives dont l’examen n’était pas terminé lors de la
convocation des élections générales en octobre 2000. Trente-cinq projets de loi
ont été présentés : neuf projets de loi gouvernementaux émanant du Sénat, dix
émanant des Communes, quinze projets de loi d’intérêt public émanant du Sénat et
un projet de loi d’intérêt privé. L’un d’eux a nourri les discussions pendant
plusieurs séances, le projet de loi S-4, Loi visant à
harmoniser le droit fédéral avec le droit civil de la province de Québec et
modifiant certaines lois pour que chaque version linguistique tienne compte du
droit civil et de la common law. Sur le fond, comme il ne prêtait pas à
controverse, il a été appuyé sans problème, mais l’inclusion d’un préambule
évoquant la société québécoise a donné lieu à un débat animé en troisième
lecture. Trois amendements ont été proposés, dont un a été adopté avec
dissidence. Les deux autres ont été rejetés dans un vote transcendant les
clivages politiques. Mais, au bout du compte, le texte a été adopté en troisième
lecture par 55 voix pour, aucune contre et 6 abstentions.
Le jeudi 29 mars, le président informait le Sénat qu’une
cérémonie de la sanction royale se tiendrait à la fin de l’après-midi. Deux
projets de loi de crédits devaient recevoir la sanction royale, un sur le budget
supplémentaire des dépenses pour l’exercice 2000-2001 et l’autre sur des crédits
provisoires pour l’exercice 2001-2002. Mais l’huissière du Bâton noir étant
allée convoquer les députés, devait en revenir avec le message que les Communes
s’étaient déjà ajournées, en raison de l’absence du quorum nécessaire. Comme
c’était la fin de l’exercice financier et que, sans ces mesures, le gouvernement
se retrouverait sans fonds, le Sénat a accepté la proposition du leader du
gouvernement de se réunir le vendredi pour tenir la cérémonie de la sanction
royale.
Décisions du président
Le dernier numéro de la Revue
parlementaire canadienne reprend en entier la décision du président du 21
février sur la désignation du chef de l’opposition. À la suite de cette décision
et à la demande du sénateur Gerry St. Germain
(Colombie-Britannique), le Sénat chargeait le Comité des privilèges, du
Règlement et de la procédure d’examiner le Règlement du Sénat pour voir comment
modifier la procédure pour tenir compte de la présence d’un troisième parti au
Sénat.
Le président a rendu deux décisions, le même jour, soit le 28
mars. La première porte sur deux points : qui peut présenter le rapport d’un
comité et qui peut proposer une motion portant troisième lecture. La semaine
précédente, le sénateur Jack Wiebe (Saskatchewan),
membre du Comité des banques et du commerce, avait présenté, au nom du président
du Comité, un rapport sur le projet de loi S-16, Loi
modifiant la Loi sur le recyclage des produits de la criminalité. Comme il
en était fait rapport sans amendement, le rapport était réputé adopté. Le
sénateur Fernand Robichaud (Nouveau-Brunswick), leader
adjoint du gouvernement, a alors proposé qu’une motion portant troisième lecture
soit inscrite à l’ordre du jour de la prochaine séance. Le sénateur Noël Kinsella (Nouveau-Brunswick), chef adjoint de
l’opposition, invoqua le Règlement pour savoir s’il avait été fait rapport du
projet de loi dans les formes et si le sénateur Robichaud avait agi correctement
en proposant une motion fixant la date de la troisième lecture. Le président a
alors pris la question en délibéré.
Sur le premier point, le président Dan
Hays (Alberta) a rappelé que le paragraphe 97(1) du Règlement dispose que le
rapport d’un comité particulier doit être présenté par le président du comité ou
par un sénateur désigné par lui. Il a évoqué deux cas d’un rapport présenté par
un sénateur autre que le président : le premier s’était produit le 24 février
1998 et l’autre, le 8 décembre 1999. Dans sa décision sur le second cas, le
président d’alors, Gildas Molgat (Manitoba), signalait
qu’en tant que président, il n’était pas habilité à douter que le sénateur
présentant un rapport ait été désigné pour le faire et qu’il devait présumer que
le président du comité lui avait effectivement demandé de le faire. Il concluait
donc que le rapport avait été présenté dans les formes.
Sur le second point, le président rappelait qu’en vertu du
paragraphe 97(4) du Règlement, lorsqu’un comité fait rapport d’un projet de loi
sans amendement, le rapport est considéré comme adopté, sans motion, et que le
sénateur qui parraine le projet de loi propose alors que la troisième lecture en
soit faite un autre jour. Il signale que le Règlement ne définit par clairement
ce qu’on entend par « le sénateur qui parraine le projet de loi ». À
partir de cas survenus au cours de la deuxième session de la 36e législature, l’usage du Sénat le portait à croire
que, pour les projets de loi du gouvernement tout au moins, la motion fixant la
date de la troisième lecture peut être faite par le leader du gouvernement, le
leader adjoint, le parrain du projet de loi ou tout sénateur désigné à cette
fin. Le président statuait alors que la motion faite par le sénateur Robichaud
était admissible et conforme au Règlement.
La seconde décision du président porte sur une question de
privilège soulevée par la sénatrice Pat Carney
(Colombie-Britannique) le 27 mars relativement à un incident survenu le 15 mars.
La sénatrice faisait valoir qu’il y avait eu atteinte à ses privilèges du fait
que la permission de prolonger son intervention au-delà des quinze minutes
prévues par le Règlement lui avait été refusée. Elle estimait que ce refus était
injuste, étant donné que les orateurs avant elle avaient été autorisés à parler
plus longtemps, alors que sa demande à elle avait été refusée. La sénatrice Sharon Carstairs (Manitoba), leader du gouvernement, a
indiqué que la sénatrice Carney n’avait pas soulevé la question à la première
occasion, étant donné que trois jours de séance s’étaient écoulés entre-temps. À
quoi la sénatrice Carney répliqua qu’elle n’avait pu assister à ces séances pour
des raisons de santé. Le président a alors pris la question en
délibéré.
Dans sa décision, le président commença par invoquer
l’article 43, qui porte qu’une question de privilège doit satisfaire à certains
critères. Il jugea que la question n’avait pas été soulevée à la première
occasion, ajoutant que le Règlement ne prévoit pas d’exception, pour quelque
motif que ce soit, médical ou autre. Il a également indiqué que les privilèges
de la sénatrice Carney n’étaient pas directement concernés par cette affaire.
S’il est vrai que la liberté de parole est un privilège incontesté, il existe un
autre privilège, celui, pour le Sénat, de réglementer ses délibérations. Liberté
de parole ne signifie pas nécessairement liberté de parler. Il conclut en
signalant que, selon un autre critère de l’article 43, on doit se demander s’il
n’existe pas de processus parlementaire permettant de corriger la situation qui
a donné lieu à la question de privilège. Il suggéra que la sénatrice Carney
pourrait songer à saisir le Comité des privilèges, du Règlement et de la
procédure de la question de la durée des interventions, de la permission de
prolonger les interventions, ainsi que des exceptions aux critères de la
question de privilège pour des raisons d’ordre médical.
Les comités
On dit souvent des comités qu’ils sont le cœur et l’âme du
Sénat. Et pourtant, leur rôle, leurs activités, leur nombre et leur composition
ont été l’objet de discussions et d’une étude récemment. Pour la première fois,
le comité de sélection a inclus les noms de sénateurs indépendants dans son
rapport sur la composition des comités permanents. Le Sénat a accepté de créer
deux nouveaux comités, un sur la défense et la sécurité (qui comprend les
anciens combattants) et l’autre sur les droits de la personne. Il a également
demandé au Comité des privilèges, du Règlement et de la procédure de se pencher
sur la structure des comités. Dans cette étude, qui doit être complétée d’ici le
31 octobre prochain, le Comité examinera les ressources humaines disponibles,
les horaires des comités, le mandat de chacun, le nombre total de comités et le
nombre des membres de chaque comité.
Les comités ont consacré les premiers mois de la nouvelle
législature à démarrer : obtenir de nouveaux ordres de renvoi, établir des plans
de travail, faire approuver leurs budgets. Les comités qui avaient entrepris
d’importantes études spéciales au moment de la convocation des élections ont été
autorisés par le Sénat à récupérer les témoignages recueillis afin de compléter
leurs études. Le Comité des affaires sociales, des sciences et de la
technologie, qui mène une étude en profondeur sur le système de santé, a publié,
le 28 mars, le rapport de la première phase de son étude, intitulé Le chemin parcouru. Les audiences de la phase deux, qui
traitent des tendances futures, de leurs causes et de leur impact sur les coûts
de la santé, et celles de la phase trois, qui portent sur les modèles et les
pratiques d’autres pays, devraient être terminées pour le mois de juin. Dans les
dernières étapes, les membres du comité produiront un document sur les options
retenues, tiendront des audiences sur ces options et rédigeront leur rapport
d’ici la fin de mars 2002.
D’autres comités terminent aussi des enquêtes. En effet, le
Comité permanent des pêches poursuit son examen de l’aquaculture et de la pêche
en eau douce et dans le Nord. Le Comité permanent des peuples autochtones, quant
à lui, s’est de nouveau doté d’un sous-comité chargé de terminer une enquête sur
les moyens d’améliorer les pratiques de cogestion et d’accélérer le
développement économique, notamment dans le domaine du tourisme et de l’emploi,
dans le contexte des parcs nationaux du Nord du pays. De son côté, le Comité des
affaires étrangères poursuit deux études de fond qu’il avait reportées. La
première est une analyse de l’évolution de l’Union européenne échelonnée sur
deux ans, tandis que la seconde porte sur les nouvelles tendances qui se
dessinent en Russie et en Ukraine sur les plans politique, social et économique
et dans le secteur de la sécurité ainsi que sur la politique et les intérêts du
Canada à l’égard de cette région. Le rapport du Comité est attendu pour la fin
de mars 2002.
Le Comité de l’énergie, de l’environnement et des ressources
naturelles a entrepris l’étude de plusieurs questions, dont la sécurité
nucléaire, le projet de loi S-15, Loi sur la protection
des jeunes contre le tabac, laissé-pour-compte de la législature précédente,
ainsi que le nouvel enjeu qu’est devenue la politique sur l’eau potable. Dans ce
dernier cas, l’étude portera sur divers points, dont le mandat fédéral en
matière d’eau, la gestion de l’eau potable, les exportations d’eau en vrac et
l’eau comme enjeu commercial. Le Comité étudiera aussi le projet de loi S-18, Loi modifiant la Loi sur les aliments et drogues (eau potable
saine), présenté par le sénateur Jerahmiel
Grafstein (Ontario). Le Comité des finances nationales, pour sa part,
revisitera son rapport de l’année dernière sur l’état de la protection civile au
Canada pour voir quelle suite a été donnée à ses recommandations.
Le Comité de l’agriculture et des forêts a entrepris une
étude sur le commerce international des produits agricoles et agroalimentaires,
ainsi que sur les mesures à court et à long terme pour assurer la santé du
secteur agricole et agroalimentaire au Canada.
L’examen détaillé de mesures législatives a été l’essentiel
du travail de trois comités. Le Comité des banques et du commerce a étudié trois
projets de loi, notamment le projet de loi S-11, Loi
modifiant la Loi canadienne sur les sociétés par actions et la Loi canadienne
sur les coopératives, sur lequel il a fait un rapport avec 17 amendements.
Le Comité des affaires juridiques et constitutionnelles a présenté des rapports
sur deux projets de loi, avec un amendement dans un cas; deux autres projets de
loi sont actuellement à l’étude. Le Comité des transports et des communications
a aussi présenté des rapports sur deux projets de loi, avec trois amendements
dans un cas; il poursuit l’étude d’un troisième. Le Comité des banques a aussi
entrepris une étude spéciale de l’état des systèmes financiers canadien et
international.
Enfin, le Sénat a rétabli le Comité spécial sur les drogues
illicites, qui se compose de cinq sénateurs. Chargé de faire le point sur la
législation antidrogue et la politique canadienne sur le cannabis, le Comité
doit remettre son rapport en août 2002.
Brèves
Le 13 mars, trois nouveaux sénateurs ont été
assermentés : Yves Morin (Québec), Elizabeth M. Hubley (Île-du-Prince-Édouard) et Jim Tunney (Ontario). La sénatrice Hubley a été députée
de l’Assemblée législative de l’Île, ainsi que vice-présidente. Le sénateur Eric Bernston (Saskatchewan) et la sénatrice Thérèse Lavoie-Roux (Québec) ont démissionné.
Gildas Molgat
L’ancien président, l’honorable Gildas
Molgat, a été terrassé par une congestion cérébrale le 28 février. Convoqué
au Sénat en 1970, le sénateur Molgat a connu une belle carrière politique; il
comptait presque 50 ans de service public, à l’Assemblée législative du Manitoba
ainsi qu’au Sénat.
Barbara Reynolds Greffière de comité
Saskatchewan
Les députés à l’Assemblée législative de la Saskatchewan ont
élu un nouveau président le 20 mars. L’élection s’imposait du fait du départ de
l’honorable Ron Osika, qui avait démissionné avant
d’être nommé au Cabinet. Deux députés ont maintenu leur nom sur la liste de
candidats, soit Lindy Kasperski (Regina Sherwood) et
Myron Kowalsky (Prince Albert Carlton). Après le
dépouillement du scrutin, M. Kowalsky a été déclaré 22e
président de l’Assemblée. Le lendemain, M. Kasperski a été élu
vice-président par acclamation. Graham Addley
(Saskatoon Sutherland) a été nommé vice-président des comités pléniers le 29
mars.
Près
de deux mois plus tard, les députés ont été invités à élire un nouveau
vice-président de l’Assemblée, M. Kasperski ayant démissionné pour des raisons
personnelles le 7 mai. Le Règlement de l’Assemblée législative de la
Saskatchewan donnait aux députés jusqu’à 17 heures ce jour-là pour présenter
leur candidature au poste. M. Addley et Ron Harper
(Regina Northeast) se sont disputé l’élection lors d’un scrutin secret, le 8
mai. M. Addley a été élu, tandis que M. Harper a été nommé vice-président des
comités pléniers, l’ancien poste de M. Addley. Celui-ci a presque tout de suite
vu ses aptitudes mises à l’épreuve lorsqu’il a présidé la période des questions,
le lendemain.
Ouverture de la nouvelle session
La deuxième session s’est ouverte par la lecture du
traditionnel discours du Trône par la lieutenante-gouverneure, Lynda Haverstock. Le discours énonçait le programme du
gouvernement, qui consistait à se tourner résolument vers l’avenir en énonçant
trois priorités : assurer la vigueur de l’économie; protéger la santé des
citoyens, des familles et des collectivités; gouverner efficacement et en se
souciant des besoins et des préoccupations. Dans son discours du budget 2001,
livré le 30 mars, le ministre des Finances, Eric
Cline, a poursuivi sur le thème de l’entrée dans l’avenir et a surtout parlé
d’investir dans l’éducation, les transports et la technologie.
Travaux de l’Assemblée
En Saskatchewan, il est d’usage de proroger chaque session le
matin du jour où s’ouvre la suivante. Mais cette année, l’ordre du jour
comportait trois autres points. Il y a d’abord eu l’élection du président,
décrite plus haut. Ensuite, deux projets de loi ont été présentés et adoptés à
toutes les étapes et ont reçu la sanction royale. Ils visaient à permettre à
deux députés, récemment élus lors d’élections partielles, de siéger à
l’Assemblée avant le retour des brefs d’élection. L’un de ces deux députés était
le premier ministre, Lorne Calvert, qui avait été élu
la veille.
La reprise de la session à l’Assemblée a fourni aux députés
l’occasion de parler des problèmes des agriculteurs de la province. Le 21 mars,
l’Assemblée a autorisé le ministre de l’Agriculture et vice-premier ministre, Clay Serby, à présenter une motion d’urgence demandant
instamment au gouvernement fédéral de verser immédiatement un milliard de
dollars aux exploitants de fermes familiales du pays. La motion était appuyée
par le porte-parole de l’opposition en matière d’agriculture, Bill Boyd, qui a quand même présenté une motion
d’amendement concernant les rôles des gouvernements provincial et fédéral et
demandant à l’Assemblée d’ajourner brièvement ses travaux pour permettre à des
députés d’aller remettre personnellement la motion au gouvernement fédéral, à
Ottawa. L’amendement a été rejeté en raison de la discipline de parti, mais la
motion principale a été adoptée.
Un autre débat d’urgence a eu lieu le 10 mai au sujet de la
situation sévissant à North Battleford, où beaucoup de personnes étaient tombées
malades après avoir bu de l’eau contaminée. La motion avait été présentée par le
chef de l’opposition officielle, Elwin Hermanson, et
appuyée par le premier ministre. Elle demandait au fédéral de collaborer avec
les gouvernements provinciaux pour élaborer et financer un programme national de
réfection des infrastructures assurant la qualité de l’eau et d’inscrire cette
initiative à l’ordre du jour de la Conférence des premiers ministres de l’Ouest,
de la Conférence annuelle des premiers ministres et de la prochaine réunion de
ces derniers. La motion a été adoptée à l’unanimité à l’issue d’un débat au
cours duquel plusieurs députés sont intervenus.
Andrew Thompson (Regina South) a eu l’honneur de parrainer le tout premier
projet de loi d’intérêt public et d’initiative parlementaire à recevoir la
sanction royale au cours de la 24e législature. La
Holocaust Memorial Day Act est entré en vigueur le 18
avril 2001, peu avant la célébration du Yom haChoah, le 22 avril. La loi crée le
Jour de l’Holocauste, qui sera observé dans toute la Saskatchewan pour
commémorer les atrocités subies par les victimes de l’Holocauste et pour honorer
la mémoire de ceux qui ont combattu pour abattre le nazisme.
Depuis le 14 mai, les délibérations de l’Assemblée sont
diffusées sur le site Web de l’Assemblée. On peut aussi voir la rediffusion des
débats de la veille à la télévision dans un certain nombre d’endroits de la
province sur la chaîne de l’Assemblée législative de la Saskatchewan, avant
l’ouverture des débats du jour. Ces mesures sont les dernières initiatives
prises pour étendre la diffusion et la disponibilité des signaux de
radiodiffusion de l’Assemblée au plus vaste auditoire possible.
Motions de privilège
Le président a dû examiner deux questions de privilège depuis
le début de la session. La première a été soulevée le 23 mars par le leader de
l’opposition à la Chambre, Dan D’Autremont. Le député
dénonçait des propos du ministre des Affaires du Nord, Keith Goulet, et soutenait que le ministre avait outragé
l’Assemblée en alléguant faussement que des députés de l’opposition officielle
avaient des liens financiers et d’autre nature avec le Parti des premières
nations (First Nations Party) de la Saskatchewan et en comparant ces liens aux
méthodes illégales de financement des élections du Parti
progressiste-conservateur du Manitoba.
Le président Kowalsky a jugé que la question de privilège
n’était pas fondée à première vue. Les propos du ministre en avaient offensé
certains, mais ils visaient surtout les organisations des partis politiques et
ne mettaient pas les députés dans l’impossibilité de s’acquitter de leurs
fonctions à l’Assemblée. Le président les a tout de même jugés non
réglementaires, dans la mesure où ils mettaient indirectement en cause
l’intégrité ou les motifs d’autres députés. Prié de retirer les propos
offensants, M. Goulet a obtempéré, ce qui a clos l’affaire.
L’autre question de privilège a été soulevée le 1er mai au
sujet d’une allégation faite par Jack Hillson à un
journaliste et selon laquelle un cadre supérieur de la Crown Investments
Corporation of Saskatchewan (société d’État provinciale) lui aurait offert de
lui payer un voyage s’il s’abstenait de critiquer certains investissements de la
société alors qu’il était ministre. En exposant les raisons pour lesquelles il
croyait que l’allégation portait atteinte au privilège de l’Assemblée, M.
D’Autremont a cité l’article 102 du Règlement de l’Assemblée, qui prévoit en
substance que le fait d’offrir de l’argent ou toute autre forme de gratification
à un député à l’Assemblée pour qu’il facilite le règlement d’une affaire en
instance d’approbation ou que l’Assemblée doit examiner constitue un crime grave
et est assimilable à la subversion de la Constitution.
M. Hillson a répondu à la question de privilège par une
lettre au président et une déclaration à l’Assemblée. Il a vérifié l’exactitude
de l’article de journal, mais a indiqué qu’il ne qualifierait pas l’échange de
« tentative de corruption » et qu’il n’y voyait pas d’atteinte au
privilège ni d’outrage à l’Assemblée. À la lumière des arguments entendus, le
président a conclu que M. Hillson n’estimait pas avoir été mis dans
l’impossibilité de s’acquitter de ses fonctions à l’Assemblée. Le président a
aussi jugé que les allégations n’avaient pas eu cet effet sur les autres députés
non plus, qu’ils soient pris collectivement ou individuellement. Par conséquent,
le député n’avait pas prouvé que la question de privilège était fondée à
première vue.
En terminant, le président Kowalsky a dit estimer, comme le
leader de l’opposition à la Chambre, que l’affaire était grave parce qu’elle
dérogeait au respect dû à l’Assemblée et à tous les députés et a ajouté qu’on
pouvait régler l’affaire autrement qu’au moyen d’une question de privilège,
notamment en la déférant à un comité pour enquête. C’est ce que l’Assemblée
avait fait en 1916, dans un cas d’allégations de corruption semblable.
L’opposition a suivi le conseil du président en présentant une motion
d’initiative parlementaire la semaine suivante. La motion a été débattue, mais
le débat a été ajourné sans qu’elle ne soit mise aux voix.
Visite royale
Cette année, la cérémonie annuelle de remise de la Médaille
du bénévolat de la Saskatchewan (Saskatchewan Volunteer Medal) prenait une
importance bien spéciale pour les 16 titulaires. En effet, non seulement ont-ils
reçu leurs médailles au cours de l’Année internationale des volontaires, mais
elles leur étaient décernées en présence de Son Altesse Royale le prince de
Galles. Après la cérémonie, qui s’est déroulée dans la salle des débats de
l’Assemblée, le prince Charles a été nommé premier membre honoraire du
Saskatchewan Order of Merit. Sachant que le prince ferait une visite à la
législature, l’Assemblée avait adopté une modification à la Provincial Emblems and Honours Act permettant d’admettre
dans l’Ordre des personnes ne résidant pas dans la province.
Le prince Charles a aussi inauguré
la nouvelle entrée à accès facile de l’hôtel de la législature, entrée baptisée
en son honneur, et a pris part à une cérémonie d’inauguration marquant la fin
des travaux de réfection de l’hôtel de l’Assemblée, un projet de quatre ans. Le
prince a séjourné dans la province du 26 au 28 avril et visité divers endroits
et assisté à un certain nombre d’activités à Regina, Moose Jaw, Assiniboia et
Saskatoon.
Comités
Pour la première fois en près de 25 ans, un particulier a été
invité à comparaître devant le comité plénier. En effet, le commissaire Ken Fyke, escorté de deux membres du personnel de
l’Assemblée, s’est présenté devant le comité plénier le 19 avril pour répondre
aux questions sur le rapport final de la commission d’enquête sur
l’assurance-maladie. L’Assemblée a opté pour cette formule afin de permettre la
participation de tous les députés et la diffusion des délibérations sur le
Saskatchewan Legislative Channel, chaîne parlementaire provinciale.
La création d’un nouveau comité permanent des soins de santé
a été proposée, mais, au moment d’écrire ces lignes, le mandat de ce comité
n’avait pas encore été établi.
Un certain nombre de comités permanents existants ont repris
leurs travaux. Le Comité des projets de loi émanant des députés a examiné six
pétitions à l’appui de projets de loi privés qu’il a recommandé à l’Assemblée
d’adopter. Le Comité des comptes publics a repris ses activités habituelles avec
un nouveau vice-président, Ron Harper. Le Comité des
sociétés d’État a également élu un nouveau vice-président, Kevin Yates, avant de poursuivre son examen des rapports
annuels des sociétés d’État provinciales. M. Addley a présidé les délibérations
du Comité des prévisions budgétaires, qui se réunit à chaque session pour
examiner les prévisions de dépenses de tous les agents supérieurs de
l’Assemblée. Le Comité spécial chargé de prévenir la violence faite aux enfants
et leur exploitation sexuelle a continué de travailler à son rapport final,
qu’il devrait présenter en juin. Enfin, le Comité spécial du Règlement et de la
procédure a poursuivi ses visites à d’autres législatures pour s’informer en vue
de recommander des modifications à l’égard de l’actuelle structure des comités.
Il devrait présenter un rapport provisoire cette année.
Margaret A. Woods Greffière adjointe
Colombie-Britannique
En pleine fièvre électorale, l’Assemblée législative de la
Colombie-Britannique s’est réunie le matin du 14 mars pour la clôture de la
quatrième session de la 36e législature.
L’ouverture de la cinquième session a eu lieu l’après-midi même. Le
lieutenant-gouverneur, Garde B. Gardom, a donné
lecture du discours du Trône, dans lequel le gouvernement annonçait les
priorités financières et législatives suivantes : équilibrer le budget,
augmenter le financement de la santé et de l’éducation, promouvoir un plan
d’action sociale favorable à la famille, bâtir une économie moderne, protéger
l’environnement et assurer la sécurité du public.
La cinquième session a été mémorable. Pour la première fois
de l’histoire de l’Assemblée législative, l’opposition officielle a recouru à
une stratégie différente pour débattre et étudier les lois. Au lieu de cela, au
cours du débat du budget, le 19 mars, le chef de l’opposition, Gordon Campbell (Vancouver-Point Grey), a annoncé que son
parti ne désignerait qu’un seul orateur, qui ferait un exposé sur le principe du
projet de loi à l’étude lors de la deuxième lecture, afin d’accélérer les
travaux et de hâter le déclenchement des élections.
C’est ainsi que 23 projets de loi du gouvernement ont pu
être présentés et adoptés en quatre semaines seulement. Un dernier (le projet de
loi no 18) – la Genetically Engineered Food Labelling Act – a été laissé
intentionnellement au Feuilleton, afin de donner le temps à un groupe
consultatif de recommander les règles et normes devant régir l’emballage et
l’étiquetage des aliments génétiquement modifiés vendus en
Colombie-Britannique.
Voici quelques-uns des projets de loi gouvernementaux adoptés
par l’Assemblée au cours de la cinquième session :
- Le projet de loi no 7 –
Environment and Sustainability Statutes Amendement Act,
2001, crée le poste de commissaire à l’environnement et à la durabilité,
dont le titulaire exercera ses fonctions au Bureau du vérificateur général et
relèvera de l’Assemblée législative.
- Le projet de loi no 10
– Protection of Public Participation Act, rend plus
difficile le lancement de poursuites judiciaires stratégiques contre la
participation publique.
- Le projet de loi no 11
– Sex Offender Registry Act, établit un registre
provincial des délinquants sexuels connus, à l’usage de la police.
- Le projet de loi no 15
– Protected Areas of British Columbia Amendment Act,
2001, établit de nouvelles réserves écologiques et de nouveaux parcs
provinciaux.
- Le projet de loi no 17
– Human Rights Code Amendment Act, 2001, étend le
principe de parité salariale au secteur privé.
- Le projet de loi no 20
– Drinking Water Protection Act, crée un cadre de
planification en vue d’assurer la sécurité de l’eau potable partout dans la
province.
- Le projet de loi no 21
– Abortion Services Statutes Amendement Act, 2001,
prévoit de nouvelles garanties pour les utilisateurs et les fournisseurs de
services d’avortement.
Un autre événement est digne de mention : l’adoption de
la Medical Practitioners Amendment Act, 2001 (projet
de loi M202) – premier projet de loi émanant d’un député à être adopté depuis
15 ans. Steve Orcherton (Victoria Hillside),
simple député du NPD, est à l’origine de ce texte législatif qui permet aux
médecins d’utiliser la médecine douce et les thérapies complémentaires pour
traiter leurs patients.
La Chambre a ajourné ses travaux le 11 avril. La 36e législature a été dissoute une semaine plus tard, et
les électeurs ont été convoqués à voter le 16 mai. Au cours de la campagne
de 28 jours, 456 candidats se sont fait la lutte dans
79 circonscriptions, dont quatre nouvelles dans la vallée du bas Fraser,
qui connaît une croissance rapide. Le 30 avril, les chefs des quatre
principaux partis se sont prêtés à un débat télévisé (Parti libéral de la C.-B.,
Parti vert, Nouveau Parti démocratique, Parti de l’Unité). La formule prévue
interdisait les échanges directs entre les participants. Le ton de la discussion
a donc été plus serein qu’il ne l’avait été lors des débats télévisés de 1991 et
1996.
Les résultats officieux des élections (la situation des
partis au moment de la dissolution est entre parenthèses) sont : Parti
libéral de la C.-B. – 76 (32); Nouveau Parti démocratique de la C.-B. – 3 (39);
Indépendants – 0 (4). Le caucus libéral compte 46 députés nouvellement
élus. Deux des trois candidats néo-démocrates qui ont survécu au balayage
libéral étaient des ministres du Cabinet antérieur. Ils représentent des
circonscriptions de l’est de Vancouver. Le résultat de cette élection marque la
fin de près de dix années de règne néo-démocrate, au cours desquelles quatre
premiers ministres se sont succédé au pouvoir.
Le premier ministre élu, Gordon Campbell, a déjà établi un
précédent par rapport à tous les autres gouvernements canadiens, en annonçant
que les prochaines élections provinciales se tiendraient le 17 mai 2005,
sauf circonstances imprévues. D’autres réformes parlementaires sont attendues
lorsque la nouvelle Chambre sera convoquée, et les membres du personnel
législatif s’attendent à un emploi du temps très chargé au cours des quatre
prochaines années.
Josie Schofield Analyste de la recherche Bureau du
Greffier des comités
Territoires du Nord-Ouest
La troisième Session de la 14e législature a reprise ses travaux le
14 février. Joe Handley, ministre des Finances,
a signalé que le discours du budget de l’exercice 2001-2002 serait présenté le
lendemain.
Dans son discours du budget, M. Handley a souligné
certaines dimensions du potentiel considérable des Territoires du Nord-Ouest,
notamment des possibilités incroyables dans les secteurs du pétrole et du gaz,
du diamant (mines et transformation), de l’hydroélectricité et du
tourisme.
Il a aussi mis en relief certaines initiatives clés de
l’année, dont celles de trouver aux Nordistes des emplois faisant appel à leur
formation et à leurs talents, et de voir à ce que nos enfants aient toutes les
chances de mener des vies épanouissantes et productives. Le gouvernement va
continuer de travailler avec les administrations autochtones, le gouvernement
fédéral et l’industrie pour la prospérité future des Territoires du Nord-Ouest
et il va se concentrer sur la nécessité de créer des occasions d’affaires et
d’emploi pour les Nordistes, sans négliger de protéger
l’environnement.
Selon M. Handley, les Territoires du Nord-Ouest se
trouvent dans une situation unique au Canada et peut-être même dans le monde
entier. Ils commencent à profiter d’excellentes nouvelles occasions de
développement économique, tout en continuant de jouir de la pureté de l’eau, de
l’air et des terres ainsi que de l’abondance de la faune et des
poissons.
Dans le budget, la maximisation de l’emploi dans le Nord et
la nécessité que les emplois qui seront créés au cours des prochaines années par
les industries naissantes des T.N.-O. soient occupés par des Nordistes instruits
et qualifiés étaient deux idées qui revenaient constamment.
Le gouvernement va continuer de se concentrer sur
l’alphabétisme comme priorité pour les Nordistes. Il faut insister sur
l’importance de l’alphabétisation et voir à ce que tous les Nordistes qui ont
besoin d’être alphabétisés aient accès aux programmes et aux services
nécessaires.
L’Assemblée s’est donnée comme priorité le développement de
la petite enfance. Le gouvernement a donc élaboré à cet effet un plan d’action
qu’il est prêt à mettre en œuvre.
Le gouvernement entend se concentrer sur ces initiatives
clés en continuant d’investir dans l’éducation, les services de santé et le
soutien du revenu. En outre, des sommes importantes seront investies dans
l’amélioration des routes de tous les Territoires au cours des quatre prochaines
années.
Pendant la session, cinq projets de loi ont reçu la sanction
royale, soit :
- le projet de loi 14, Loi
modifiant la Loi sur l’aide financière aux étudiants
- le projet de loi 17, Loi modifiant
la Loi sur l’Assemblée législative et le Conseil exécutif
- le projet de loi 19, Loi de crédits
2001-2002
- le projet de loi 20, Loi de crédits
supplémentaires n° 2
- le projet de loi 21, Loi modifiant
la Loi sur les normes du travail.
Au cours de la session précédente, le projet de loi 13,
Loi sur la taxe sur les chambres d’hôtel, a été
adopté en deuxième lecture et renvoyé au Comité permanent sur la gestion
publique et le développement économique qui s’est réuni à plusieurs reprises
pour étudier la documentation et les questions de droit. Le Comité a aussi tenu
des audiences publiques sur ce projet de loi à Inuvik, Hay River et
Yellowknife. Étant arrivé à la conclusion que la majorité de ses membres
n’étaient pas en mesure d’appuyer la mise en application d’une telle loi, le
Comité a fait rapport à l’Assemblée de l’impossibilité d’approuver le projet de
loi, qui est donc mort au Feuilleton lorsque la session a été
prorogée.
L’Assemblée législative avait aussi formé deux comités
spéciaux au cours de la session précédente, avant sa prorogation le
16 novembre.
Au cours de la session de février et mars, le mandat du
Comité spécial de révision de la Loi sur les langues
officielles et celui du Comité spécial de mise en œuvre de l’autonomie
gouvernementale et de la disposition de temporarisation ont été
adoptés.
Joe Handley, ministre des Ressources, de la Faune et du Développement
économique, a annoncé que son gouvernement avait mis la dernière main à la
stratégie d’exploitation des ressources non renouvelables, qui a été élaborée à
l’instigation du ministre fédéral des Finances, Paul
Martin. C’est le seul plan d’action global pour l’exploitation des
ressources non renouvelables qui expose toutes les questions qu’il faut régler,
indépendamment des champs de compétence.
Le ministre Handley et Ethel
Blondin-Andrew, secrétaire d’État (Enfance et Jeunesse) et députée fédérale
de Western Arctic, ont rencontré M. Martin au début de mars.
M. Handley a déclaré à l’Assemblée que la réunion avait été très
constructive, puisque M. Martin lui avait affirmé, après avoir étudié la
stratégie d’exploitation, qu’il était prêt à financer celles des initiatives
prévues qui seront administrées par des ministères fédéraux. M. Martin a
aussi compris que le gouvernement des T.N.-O. était résolu à entreprendre les
travaux d’infrastructure nécessaires; il a donc accepté d’augmenter le pouvoir
d’emprunt de celui-ci afin qu’il puisse réaliser l’élément de sa stratégie
visant les routes. M. Martin a dit qu’il était prêt à tenir une nouvelle
réunion pour poursuivre la discussion sur ces affaires.
Jane Groenewegen, ministre de la Santé et des Services sociaux, a réitéré
l’engagement du gouvernement à élaborer un programme social. Elle a fait savoir
qu’on avait commencé à travailler à ce projet. Le programme social vise à
déterminer comment les T.N.-O. peuvent collectivement améliorer la condition
sociale et la qualité de vie de tous les Nordistes. Il va indiquer les grands
principes qu’entend appliquer le gouvernement pour améliorer la condition
sociale, les partenariats qu’il devra conclure pour y parvenir et les mesures
concrètes que le gouvernement, les collectivités et les organismes non
gouvernementaux peuvent prendre ensemble. Une première conférence qui regroupera
tous les intervenants de première ligne aura lieu dans la réserve de Hay River
du 18 au 20 juin 2001.
Le 7 mars, David Krutko,
député territorial de Mackenzie Delta, a présenté la motion 19-14(3),
« Appui à la protection de l’Arctic National Wildlife Refuge », selon
laquelle il est résolu :
Que les députés de l’Assemblée législative des Territoires
du Nord-Ouest proclament leur opposition à l’exploration et à l’exploitation
pétrolières et gazières qui ont lieu dans l’Arctic National Wildlife Refuge et
sa plaine côtière; que l’honorable Stephen Kakfwi,
premier ministre des Territoires du Nord-Ouest, transmette la présente
résolution au très honorable Jean Chrétien, premier
ministre du Canada; et que le premier ministre du Canada et son gouvernement,
par l’intermédiaire du cabinet du Ministre de l’Environnement, soient encouragés
à continuer de s’opposer vigoureusement à toute menace pour les ressources
naturelles que se partagent le nord de l’Alaska, le Territoire du Yukon et les
Territoires du Nord-Ouest.
La motion a été adoptée par dix voix contre une à l’issue
d’un vote par appel nominal où tous les ministres présents se sont
abstenus.
La troisième session a été prorogée le 7 mars. La
quatrième session de la 14e législature est
convoquée pour le 5 juin.
Julia Heyland Conseillère en communications et affaires publiques
Nouveau Brunswick
À cause d’une grève légale des employés d’hôpitaux de la
province, la troisième session de la 54e législature, qui avait été ajournée au 27 mars,
a repris ses travaux plus tôt que prévu en tenant une séance extraordinaire pour
étudier une loi ordonnant le retour au travail. L’Assemblée législative s’est
réunie le samedi 3 mars et a siégé trois jours consécutifs avant d’adopter
le projet de loi 30, Loi assurant la continuation de
certains services dans les services publics, qui a reçu la sanction royale
après que des représentants du gouvernement et du syndicat eurent conclu un
accord de principe permettant aux employés de rentrer au travail.
Le 20 mars, Camille
Thériault (Lib., Kent-Sud), chef de l’opposition et ex-premier ministre, a
annoncé sa démission. Député provincial depuis 1987, M. Thériault avait été
ministre des Pêches et de l’Aquaculture, ministre de l’Enseignement supérieur et
du Travail, et ministre du Développement économique et du Tourisme. Il était
devenu le 29e premier ministre du
Nouveau-Brunswick après avoir été assermenté le 14 mai 1998 à la suite
de la démission du premier ministre d’alors, Frank
McKenna. Une élection partielle a immédiatement été annoncée pour le
23 avril, afin de combler la vacance créée par la démission de
M. Thériault.
Le 21 mars, Bernard Richard
(Shediac—Cap-Pelé) est devenu chef intérimaire du Parti libéral du
Nouveau-Brunswick et chef de l’opposition.
Les comités de la législature ont continué de siéger durant
l’ajournement de l’Assemblée. Le Comité permanent des comptes publics s’est
réuni plusieurs fois en février pour étudier les dépenses de plusieurs
ministères pendant l’exercice 1999-2000.
Le Comité permanent de modification des lois a tenu des
audiences publiques à l’Assemblée législative le 22 mars sur les questions
soulevées par le projet de loi 23, Loi sur la
protection de la vie privée, qui fera d’une atteinte à la vie privée d’un
particulier un délit civil conférant au particulier un droit d’action. Des
porte-parole de journaux régionaux, d’autres médias, de firmes de détectives
privés, et d’associations de médecins et d’avocats ont comparu devant le
Comité.
Le 27 mars, la troisième session a repris avec un seul
point à l’ordre du jour : la présentation du budget. Le ministre des
Finances, Norm Betts (PC, Miramichi-Sud-Ouest), a
présenté son second budget, qui prévoit des dépenses de quelque 5 milliards de
dollars. Voici certains éléments clés du budget :
- un investissement record dans les soins de
santé;
- un investissement record dans l’éducation;
- des réductions d’impôt totalisant 34 millions
de dollars pour les particuliers;
- des réductions d’impôt totalisant 14,3 millions de dollars
pour les sociétés;
- un deuxième excédent budgétaire de suite, qui se chiffre à
34,8 millions de dollars;
- une réduction prévue de la dette nette se chiffrant à 67,9
millions de dollars sur deux ans;
- un nouveau fonds de stabilisation financière de 100
millions de dollars.
Dans sa critique du budget, la porte-parole de l’opposition
pour les finances, Marcelle Mersereau (Lib.,
Bathurst), a déclaré que c’était insuffisant pour relancer l’économie et qu’il
n’y avait pas de plan ni de vision de l’avenir. Elle a dénoncé le manque de
substance du budget et fait remarquer qu’il ne réglait pas les vrais problèmes
de la province.
Au cours de la session du printemps, plusieurs projets de
loi dignes de mention ont été présentés :
- le projet de loi 42, Loi modifiant
la Loi sur l’Assemblée législative, qui plafonne à 1 p. 100 la
hausse de l’indemnité payable à chaque député à compter du 1er janvier 2001 et à 0,5 p. 100 la
hausse à compter du 1er juillet 2001,
ce qui correspond aux pourcentages d’augmentation accordés aux fonctionnaires
provinciaux.
- le projet de loi 44, Loi sur le
Fonds de stabilisation financière, qui crée un fonds pour faciliter la
stabilisation de la situation financière de la province et améliorer la
planification à long terme des recettes fiscales.
- le projet de loi 54, Loi modifiant
la Loi sur le Conseil exécutif, qui ressemble au projet de loi 42,
puisqu’il plafonne à 1 p. 100 la hausse du traitement payable aux
ministres à compter du 1er janvier 2001 et
à 0,5 p. 100 la hausse à compter du 1er juillet 2001.
Le 1er mai, le Comité
spécial des soins de santé a présenté un rapport intitulé Ensemble pour le mieux-être – Stratégie de mieux-être
pour le Nouveau-Brunswick, qui se concentre sur cinq priorités claires. Le
rapport du comité multipartite traite du défi de trouver le moyen pour le
gouvernement et la société de mieux promouvoir le mieux-être, prévenir la
maladie et s’occuper des facteurs qui influent sur le mieux-être, afin d’aider
les Néo-Brunswickois à demeurer plus longtemps en santé.
Le Comité a défini cinq domaines d’action
prioritaires : des modes de vie sains, les enfants et les jeunes, les
personnes âgées, les collectivités et le mieux-être au travail.
Le Comité a entendu plus de 90 exposés au cours de ses
huit jours d’audiences publiques sur le mieux-être, qui ont eu lieu un peu
partout dans la province l’automne dernier, et il a reçu plus de
40 mémoires.
Dans son rapport, il recommande l’établissement, au sein du
gouvernement, d’un mécanisme pour le mieux-être qui faciliterait la coopération
entre les ministères et les intervenants, qui serait une source de connaissances
et d’information sur le sujet, qui communiquerait les constatations des
recherches, qui publierait un rapport annuel sur le mieux-être et qui
chercherait à favoriser une démarche communautaire pour l’amélioration du
mieux-être.
Le Comité recommande aussi que les ministères élaborent une
politique sur la santé et révisent les politiques actuelles qui influent sur le
mieux-être des Néo-Brunswickois ou sur leur capacité d’améliorer eux-mêmes leur
santé.
En mai, le président de l’Assemblée législative, Bev Harrison, a présidé le douzième Colloque législatif
pour élèves. Cinquante-cinq élèves des quatre coins de la province ont assisté à
des ateliers et à des conférences sur les pouvoirs judiciaire, exécutif et
législatif. Parmi les conférenciers invités, se trouvaient le juge en chef de la
Cour provinciale, Alfred Brien, la députée
provinciale Madeleine Dubé (PC, Edmundston), Brad Green (PC, Fredericton-Sud), ministre de la
Justice, et le premier ministre Bernard Lord (PC,
Moncton-Est). Pour finir la fin de semaine, les élèves ont participé à un
parlement modèle dans l’enceinte historique de l’Assemblée
législative.
Le 14 mai, conformément à la Loi
relative au référendum sur les systèmes de loterie vidéo, la province a tenu
son premier référendum en plus de trente ans sur l’avenir des appareils de
loterie vidéo. Ces appareils sont présentement autorisés dans les établissements
ayant un permis. Le référendum a eu lieu à l’occasion des élections municipales
et posait la question suivante : « La province du Nouveau-Brunswick
devrait-elle continuer à permettre l’usage légal et réglementé d’appareils de
pari vidéo (connus sous le nom de loterie vidéo)? » Le vote a été serré,
mais la majorité des Néo-Brunswickois a voté pour continuer d’autoriser
l’utilisation de ces appareils dans la province.
À la suite de l’élection partielle du 23 avril, les
progressistes-conservateurs ont accru leur majorité à l’Assemblée lorsque Claude Williams a remporté le siège vacant de Kent-Sud.
Voici la position officielle des partis à l’Assemblée législative du
Nouveau-Brunswick au 24 avril : progressistes-conservateurs, 47;
libéraux, 7; néo-démocrates, 1, le nombre total de sièges étant de
55.
Shayne Davies Greffier de comité – Adjoint à la recherche
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