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Manitoba
Depuis le dernier numéro de la Revue parlementaire canadienne, le
Manitoba a été fort occupé sur le plan législatif.
Le 1er mai, Rosann Wowchuk, ministre de l’Agriculture
et de l’Alimentation, a présenté une résolution du gouvernement pressant le
gouvernement fédéral de reconsidérer sa décision concernant les inondations qui
se sont produites en 1999 dans le sud-ouest du Manitoba. Le 2 mai, Jack
Penner (Emerson) a proposé un amendement à cette motion. Le 8 mai, il y a
eu vote à propos de cet amendement et celui-ci a été rejeté. Un nouvel
amendement a été proposé, mais il n’y a pas eu jusqu’à présent de vote ni sur
l’amendement ni sur la motion principale, qui est toujours inscrite au
Feuilleton pour étude ultérieure.
Décision
Le 8 mai, le président Hickes a rendu sa décision sur l’application de
la convention relative aux affaires en instance. Le 27 avril, pendant la
période des questions, le leader du gouvernement à la Chambre, Gordon
Mackintosh, avait fait un rappel au Règlement concernant le contenu d’une
des questions posées. Il s’agissait d’une référence à une affaire au civil au
cours de laquelle le nom du premier ministre, Gary Doer, avait été cité.
Le président a décidé d’étudier l’affaire en délibéré. Le 8 mai 2000, il a
rendu sa décision, bien que l’affaire au civil ait été réglée sans procès. Il a
déclaré que le rappel au Règlement était irrecevable du fait :
qu’« il
s’agit d’une affaire au civil dont l’instruction n’a pas encore commencé. Je
suis d’avis qu’il serait important qu’un député posant la question et le
ministre qui y répond conviennent au préalable de la pertinence d’un débat sur
l’affaire à l’Assemblée. J’en profite pour rappeler aux députés que toute
discussion sur une affaire à l’Assemblée peut avoir une incidence sur l’issue
du procès. De telles questions devraient être posées avec circonspection. De
plus, le ministre pourrait décider de ne pas répondre à la question. »
Le 10 mai, Greg Selinger, ministre des Finances, a présenté le
premier budget équilibré du mandat de son gouvernement. Les prévisions pour la
province s’établissaient à 5,9 milliards de dollars pour les dépenses et à 6,4
milliards de dollars pour les recettes. Le budget comprenait un accroissement
des dépenses au titre des soins de santé et de l’éducation et une réduction de
l’impôt sur le revenu des particuliers. Le Discours du Budget annonçait, en
gros :
- que les prochaines baisses de l’impôt sur le revenu des
particuliers devaient se chiffrer à plus de 100 millions de dollars par an
d’ici 2002;
- que l’impôt foncier devait être abaissé par la voie d’une hausse de
75 $ du crédit d’impôts fonciers;
- que l’impôt levé auprès des petites entreprises passerait de 7 à
5 % d’ici 2002.
M. Selinger a également indiqué qu’il y aurait un plan à long terme
visant un remboursement total de la dette qui inclurait les régimes de retraite
par répartition.
Le 11 mai, Eric Stefanson a proposé une motion de censure. La motion a
été rejetée le 19 mai par 30 non contre 24 oui. Le même jour, une motion visant
l’adoption du budget a été adoptée à l’issue d’un vote (30 pour et 24 contre).
Une fois le débat sur le budget clos, l’étude des prévisions de dépenses
a pu commencer. Le règlement en vigueur au Manitoba prévoit un maximum de 240
heures pour l’étude des prévisions de dépenses ministérielles. Cette année, le
processus a commencé le 23 mai et s’est achevé le 31 juillet, ce qui a
représenté 240 heures.
Le 25 mai, Gary Filmon a officiellement abandonné son poste de
chef du Parti progressiste-conservateur du Manitoba, fonction qu’il assumait
depuis décembre 1983. Il a été premier ministre de la province du 9 mai 1988 au
5 octobre 1999. M. Filmon dirigeait le Parti conservateur lors de trois
victoires électorales remportées par ce dernier.
Le 28 juin, le ministre des Finances a présenté la Loi de 2000
portant affectation anticipée de crédits, en raison de l’expiration d’un
financement accordé par la voie d’un mandat spécial daté du 22 mars. Ce mandat
portait sur la période allant jusqu’au 14 juillet 2000 inclusivement. Par le
nouveau projet de loi, 38 %, ou 2 270 289 138 $, du
montant total approuvé dans le Budget principal seront puisés à même le Fonds
consolidé afin d’acquitter les frais et les services de la province. Le projet
de loi a été présenté en première lecture le 28 juin. La seconde lecture s’est
poursuivie pendant plusieurs jours, et le projet de loi a reçu la sanction
royale le 5 juillet.
Projets de loi
Il y a actuellement 46 projets de loi à l’étude. Parmi les plus
importants, mentionnons :
- Projet (no 5) — Loi modifiant la Loi sur la
conservation de la faune, qui prévoit une réglementation de la chasse
aux animaux de la faune et aux animaux de la faune non indigènes vivant en
captivité.
- Projet (no 15) — Loi modifiant la Loi sur les droits
d’utilisation de l’eau, qui éclaircit les pouvoirs de la province en
matière de construction et d’exploitation d’ouvrages de régularisation des
eaux tels que les digues, les barrages et les fossés de drainage.
- Projet (no 42) — Loi modifiant la Loi sur les écoles
publiques et modifications corrélatives, qui prévoit un nouveau
mécanisme d’arbitrage exécutoire.
- Projet (no 44) — Loi no 2 modifiant la Loi
sur les relations du travail, qui apporte un certain nombre de
modifications à la Loi sur les relations du travail, notamment des
changements aux votes d’accréditation, aux votes de ratification, aux
scrutins portant sur les dernières offres et à la détermination du contenu
de la convention collective par la Commission du travail ou par un
arbitre.
De tous les projets de loi mentionnés, ce sont les projets nos
42 et 44 qui ont reçu le plus d’attention de la part du public et des médias.
Les 25 et 26 juillet ont eu lieu les audiences publiques sur le projet no
42, que 59 témoins ont défendu ou critiqué. Les audiences relatives au projet
de loi no 44 auront lieu dans le cadre de la seconde lecture.
Le 19 juillet, jour des crédits, Jack Penner a présenté, avec la
permission de la Chambre, une motion de l’opposition demandant dédommagement
pour les agriculteurs des régions inondées du sud-ouest du Manitoba. Steve
Ashton, ministre de la Voirie et des Services gouvernementaux, a proposé un
amendement à la motion, à la suite de quoi M. Penner a proposé un
sous-amendement. Ce dernier, l’amendement et la motion principale, telle que
modifiée, ont été acceptés par la Chambre.
Les comités permanents ont été très occupés par l’étude de projets de
loi et de rapports annuels. Le Comité permanent des services publics et
ressources naturelles s’est réuni 12 fois pour étudier des projets de loi et
des rapports annuels, le Comité permanent des modifications législatives s’est
réuni 11 fois pour étudier les projets de loi qui lui ont été soumis, le Comité
permanent des comptes publics s’est réuni une fois pour étudier un arriéré de
rapports annuels et de comptes publics et le Comité permanent des privilèges et
élections s’est réuni une fois pour analyser les rapports du directeur général
des élections.
À la réunion du Comité permanent des comptes publics, les membres ont
convenu unanimement d’une réforme des pratiques et de la procédure relatives
aux comptes publics. Le Comité s’est entendu pour recommander de se réunir
prochainement pour analyser les recommandations proposées par le vérificateur
de la province relativement à une réforme du Comité. Le Comité chargé des
règlements de la Chambre se penchera sur les recommandations du Comité des
comptes publics à une date ultérieure.
JoAnn McKerlie-Korol
Greffière adjointe
Saskatchewan
L’Assemblée législative de la Saskatchewan a suspendu les travaux de la
première session de la 24e législature le 29 juin. Après 71 jours de
séance, elle avait adopté le budget et sanctionné 88 textes législatifs.
Une des lois adoptées a permis au député nouvellement élu de la
circonscription de Wood River de prendre son siège à l’Assemblée deux jours
seulement après le jour du scrutin. Yogi Huyghebaert, du Parti de la
Saskatchewan, avait été défait aux élections générales de l’automne dernier par
une seule voix. Le dépouillement judiciaire n’ayant pas apporté de solution,
une requête avait été soumise en vertu de la Controverted Elections Act.
Avant qu’une décision définitive ne fût prise, le député en place, le libéral Glen
McPherson, a concédé qu’il n’avait pas été élu régulièrement et a annoncé
qu’il ne se présenterait pas à l’élection partielle. Celle-ci a eu lieu le 26
juin et a donné à M. Huyghebaert une majorité claire. Le 27 juin a été adoptée
la Wood River Constituency By-election Act, et M. Huyghebaert, ancien
commandant de l’escadron de démonstration aériennne des Snowbirds, a pris son
siège à l’Assemblée le jour suivant. Le Parti de la Saskatchewan a maintenant
26 sièges, les néo-démocrates, 29, et les libéraux, 3.
Quelques jours après l’ajournement estival, Dwain Lingenfelter,
vice-premier ministre et ministre de l’Agriculture, a annoncé qu’il
démissionnait du cabinet. M. Lingenfelter a été élu pour la première fois en
1978, et un seul autre député a siégé plus longtemps que lui à l’Assemblée. M.
Lingenfelter a indiqué qu’il souhaitait profiter d’occasions dans le secteur
privé. Il demeure député de Regina Elphinstone, mais il prévoit abandonner son siège
prochainement.
Le premier ministre Roy Romanow a annoncé que Janice MacKinnon,
ministre du Développement économique et coopératif, occuperait provisoirement
les fonctions de vice-premier ministre jusqu’à ce que le poste soit doté plus
tard cette année. Clay Serby reprend le ministère de l’Agriculture,
tandis que Jack Hillson ajoute le portefeuille des Administrations
municipales, de la Culture et du Logement à ses responsabilités de ministre des
Affaires intergouvernementales et autochtones.
Margaret Woods
Greffière adjointe
Comités
Quand Wayne Strelioff a démissionné du poste de vérificateur
provincial en avril (pour devenir vérificateur général de la
Colombie-Britannique), le Comité permanent des comptes publics a entrepris
d’étudier la marche à suivre pour lui trouver un remplaçant. Par le passé, le
ministre des Finances recrutait le vérificateur provincial sans participation
officielle du Comité. Le Comité s’est aussi penché sur d’autres modifications
proposées à la Provincial Auditor Act par le Bureau du vérificateur
provincial et par le Comité consultatif sur le vérificateur provincial du
ministre des Finances.
Le Comité des comptes publics a examiné deux documents. Le premier,
intitulé Special Report by the Provincial Auditor to the Legislative
Assembly of Saskatchewan regarding Changes to the Provincial Auditor Act,
traitait des deux questions, tout comme le second, appelé Report of the
Provincial Auditor Advisory Committee, qui avait été transmis à Ken
Krawetz, président du Comité, par Eric Cline, ministre des Finances.
Le Comité a entendu le vérificateur provincial par intérim, Fred Wendel
(auparavant vérificateur provincial adjoint) ainsi que des membres du Comité
consultatif.
Les deux rapports étaient très importants pour le Comité des comptes
publics, parce qu’ils touchaient non seulement au mode de nomination du
vérificateur provincial, mais aussi à ses propres principes de fonctionnement
et au mandat du vérificateur. Une des grandes recommandations formulées par le
Comité consultatif du ministre était de transformer le Comité de la
vérification en un comité consultatif qui aiderait le Comité des comptes
publics à choisir le nouveau titulaire et à faire l’examen annuel du budget et
du rapport annuel d’activités du vérificateur provincial et qui faciliterait
l’étude et le règlement des questions intéressant le vérificateur provincial et
le ministère des Finances et la Crown Investments Corporation.
Tous ces aspects ont été longuement débattus en juin 2000, mais le
Comité n’a pas encore tiré de conclusions. La nomination du vérificateur
provincial, les modifications à la Provincial Auditor Act, la nécessité
d’un comité consultatif de la vérification et d’autres questions entourant le
vérificateur provincial seront réétudiées à l’automne.
Le Comité spécial antitabagisme a conclu ses audiences publiques et
présenté son premier rapport à l’Assemblée législative en mai. Son président, Myron
Kowalsky, a déposé le rapport en soulignant la préoccupation universelle à
propos du coût élevé du tabagisme en Saskatchewan – en argent, en vies et du
point de vue de la santé. Le Comité a entendu de solides arguments en faveur de
l’adoption d’une stratégie provinciale de réduction du tabagisme au cours de
ses audiences, qui ont duré deux mois et pour lesquelles il s’est déplacé un
peu partout en Saskatchewan. Le Comité a notamment recommandé de soumettre les
vendeurs de tabac à un système de permis, d’imposer des amendes pour la vente
de produits du tabac à des mineurs, de rendre obligatoire l’éducation antitabac
dans les écoles, d’interdire de fumer dans n’importe quel endroit public fermé
et d’interdire de montrer les produits du tabac, notamment sur des panneaux et
dans d’autres matériels publicitaires, ainsi que d’annoncer le prix et la
disponibilité des produits. Pour ce qui est de l’interdiction de fumer dans les
endroits publics, le Comité a recommandé que les restaurants, les bars et les
salles de bingo soient exemptés jusqu’à ce qu’il puisse examiner plus à fond
cet aspect de la question. Les audiences doivent se poursuivre à l’automne.
Greg Putz
Greffier adjoint
Alberta
La session du printemps de l’Assemblée législative de l’Alberta a pris
fin le 25 mai. Pendant cette session très occupée de 15 semaines, 20 projets de
loi émanant du gouvernement et 3 projets de loi d’initiative parlementaire ont
reçu la sanction royale. Lorsque l’Assemblée s’est ajournée, il restait au
Feuilleton 4 projets de loi émanant du gouvernement : le projet de loi 3, Statute
Revision Act, le projet de loi 14, Alberta Treasury Branches Amendment
Act, 2000, le projet de loi 20, Justice Statutes Amendment Act, 2000,
et le projet de loi 22, Alberta Corporate Tax Amendment Act, 2000.
Importants projets de loi du gouvernement
Les projets de loi suivants ont reçu la sanction royale :
- Le projet de loi 11, Health Care Protection Act, permet aux
autorités sanitaires régionales d’adjuger des contrats pour la prestation
de certains services chirurgicaux. Ce projet de loi controversé a dominé
les délibérations de la session du printemps. Il entrera en vigueur à sa
promulgation.
- Le projet de loi 19, Alberta Income Tax Amendment Act, 2000,
supprime la surtaxe de 8 % rétroactivement au 1er janvier 2000.
La question préalable a été proposée pendant les débats en deuxième lecture
et la clôture a été imposée au cours de l’étude en comité plénier. Le
projet de loi a été adopté en troisième lecture le 25 mai.
- Le projet de loi 18, Alberta Personal Income Tax Act,
instaure un nouveau régime fiscal à taux uniforme sur le revenu des particuliers.
Deux amendements ont été adoptés en comité plénier : on a fait passer le
taux d’imposition de 11 à 10,5 % et les exemptions personnelles de 11
620 $ à 12 900 $. Le projet de loi a été adopté en
troisième lecture le 24 mai, après imposition de la clôture à l’étape de
la deuxième lecture, en comité plénier et à l’étape de la troisième
lecture.
Débat d’urgence
Un débat d’urgence a eu lieu le mercredi 24 mai pour discuter des
mesures visant à empêcher que le système de soins de santé ne soit trop
perturbé par une grève illégale des 10 000 travailleurs de la santé. Le
président Ken Kowalski a déclaré recevable la demande du chef de l’opposition
officielle, Nancy MacBeth, étant donné l’urgence de la question et le
fait qu’il n’y aurait pas d’autre occasion d’en discuter. Malgré les
objections, un nombre suffisant de députés se sont levés pour appuyer la tenue
d’un débat. Le Règlement prévoit qu’un débat peut avoir lieu avec l’assentiment
de 15 députés. Les affaires courantes ont donc été mises de côté pour tenir le
débat d’urgence et, conformément au Règlement, ont pris fin sans que
l’Assemblée prenne une décision à ce sujet.
Élection partielle
Le 12 juin, une élection partielle a eu lieu dans la circonscription
d’Edmonton-Highlands pour combler le siège demeuré vacant depuis le 2 février,
date de la démission de Pam Barrett, chef du Nouveau Parti démocratique.
Le candidat néo-démocrate Brian Mason a gagné l’élection et a été
assermenté le 5 juillet. À la suite de cette élection partielle, les sièges à
l’Assemblée se répartissent comme suit : progressistes-conservateurs : 64,
libéraux : 16, néo-démocrates : 2, indépendant : 1.
Vu les événements qui ont entouré le débat sur le projet de loi 11, il a
été interdit aux caméras de la CBC d’entrer dans la Chambre lors de
l’assermentation de Brian Mason, le 5 juillet. L’interdiction découle de
ce qui s’est passé lorsque la CBC a été autorisée sur le plancher de la Chambre
le 10 mai. Tous les télédiffuseurs qui avaient demandé l’autorisation d’être
sur le plancher ce soir-là avaient été avertis de ne filmer, pendant les
débats, que les personnes qui prenaient la parole. Malgré ces mises en garde,
la CBC a filmé et télédiffusé les protestataires qui se trouvaient dans les
tribunes du public. En conséquence, la CBC n’a plus accès au plancher de la
Chambre pour le reste de l’année, mais elle pourra avoir accès aux signaux
diffusés de la Chambre et à la tribune de la presse.
Démission
Stockwell Day a remis sa démission à titre de trésorier
provincial le 1er juin 2000 et il a également abandonné son poste de
représentant de la circonscription de Red Deer-North à l’Assemblée législative,
le 11 juillet, après avoir été élu à la direction de l’Alliance canadienne.
Remaniement ministériel
Le 2 juin, le premier ministre Klein a annoncé un remaniement
ministériel touchant quatre postes au sein du cabinet provincial. Gary Mar
(anciennement ministre de l’Environnement) est devenu ministre de la Santé et
du Mieux-être, Halvar Jonson (anciennement ministre de la Santé et du
Mieux-être) est devenu ministre de l’Environnement, le Dr Stephen West
(anciennement Trésorier provincial suppléant et ministre des Ressources
naturelles) est devenu Trésorier provincial et Mike Cardinal
(anciennement ministre associé des Forêts) est devenu ministre du Développement
des ressources. Les quatre ministres ont été assermentés officiellement le 7
juin.
Inauguration d’une statue
Le 17 mai, le président owalski a présidé une cérémonie sur le parterre
sud de l’Assemblée législative en l’honneur du 100e anniversaire du
Lord Strathcona’s Horse (Royal Canadians) Regiment. Son Excellence la très
honorable Adrienne Clarkson, gouverneure générale, a dévoilé à cette
occasion une statue de lord Strathcona, payée par les soldats et des donateurs
privés amis du régiment. Le lieutenant-gouverneur, l’honorable Lois Hole,
le premier ministre Ralph Klein, le 4e baron Strathcona and
Mount Royal, Donald Euan Palmer Howard, et le colonel du régiment, le
lieutenant général J.A. Fox, étaient également présents.
Funérailles d’État
Les premières funérailles d’État depuis près de 4 décennies ont eu lieu
en l’honneur de Grant MacEwan, décédé le 15 juin à l’âge de 97 ans, à la
suite de complications après une chute grave. M. MacEwan était un auteur, un
enseignant, l’ancien chef de l’opposition et il a été membre de l’Assemblée
législative de 1955 à 1959. Il a également été lieutenant-gouverneur de
l’Alberta de 1966 à 1974.
Robert Reynolds
Conseiller parlementaire principal
Sénat
Au début du congé d’été, à la fin de juin, le Sénat avait adopté 22
projets de loi gouvernementaux des Communes, trois projets de loi
gouvernementaux du Sénat et trois projets de loi d’intérêt public des Communes
depuis le début de la session en octobre 1999. En outre, le Sénat avait modifié
deux projets de loi gouvernementaux des Communes et deux projets de loi
gouvernementaux du Sénat.
Mesures législatives
Selon le rapport de la Commission royale sur la réforme de
la Chambre des lords (Rapport Wakeham), une seconde chambre devrait servir de
complément à la Chambre des communes. Les secondes chambres sont des
institutions utiles lorsqu’il s’agit de relever des sujets de préoccupation et
de soulever des questions au sujet des intentions du gouvernement en matière de
politique. Nulle part ailleurs ce rôle n’a-t-il été plus évident qu’au moment de
l’étude par le Sénat du projet de loi C-20, Loi donnant
effet à l’exigence de clarté formulée par la Cour suprême du Canada dans son
avis sur le Renvoi sur la sécession du Québec. Le Sénat a consacré beaucoup
de temps et d’énergie à l’examen de cette mesure législative, soit près de 30
heures à la Chambre et 35 autres en comité. Le comité spécial mis sur pied aux
fins de l’examen du projet de loi C-20 a programmé plusieurs longues réunions en
sus des séances régulières afin de prendre connaissance du point de vue de
constitutionnalistes éminents, réunions auxquelles ont participé non seulement
les membres du comité, mais aussi beaucoup d’autres sénateurs. Le calibre des
discours prononcés, la qualité des arguments et l’analyse intelligente des
notions sous-jacentes ont fait ressortir les connaissances et l’expérience dont
les sénateurs peuvent faire preuve dans l’exercice de leurs tâches. De plus, les
sénateurs ne s’en sont pas tenus à une stricte discipline de parti dans la
présentation de leurs arguments, comme en témoigne le fait que les cinq
amendements proposés à l’étape de la troisième lecture venaient tous des
banquettes ministérielles. En outre, on a pu se prononcer avec beaucoup
d’indépendance sur ces amendements, qui ont tous été battus, le premier ayant
été rejeté par une marge très mince, le résultat étant de 46-50-3. Le projet de
loi C-20 a reçu la sanction royale le 29 juin 2000.
Décisions de la présidence
Plusieurs questions de procédure ont été soulevées pendant
l’étude du projet de loi C-20 par le Sénat. Juste avant le congé de Pâques, le
sénateur John Lynch-Staunton, chef de l’opposition,
a présenté une motion voulant qu’au moment du renvoi du projet de loi C-20 au
comité, ce dernier reçoive instruction d’amender ledit projet de loi de manière
à faire du Sénat du Canada un partenaire égal à la Chambre des communes au
moment d’évaluer la clarté de toute question référendaire et l’importance de
tout vote. Le sénateur Dan Hays, leader adjoint du
gouvernement, a invoqué le Règlement et s’est demandé si le Sénat peut donner
mandat à un comité de faire quelque chose qu’il a déjà le pouvoir de faire. Il a
soutenu que ce genre de motion doit être facultative, plutôt qu’impérative. Dans
sa décision, le président a souligné que les motions d’instruction sont
relativement peu fréquentes dans la pratique parlementaire canadienne. Selon le
Règlement et les usages du Sénat, les comités ont le pouvoir de modifier une
mesure législative dans la mesure où les amendements s’inscrivent dans les
limites du projet de loi et sont pertinents. Par conséquent, une instruction
doit être facultative si elle s’applique à un comité déjà titulaire d’un pouvoir
pertinent. Étant donné que la motion du sénateur Lynch-Staunton était
impérative, la présidence a décrété que la motion était contraire aux normes
établies et irrecevable.
Lorsque le gouvernement a présenté, avant la deuxième
lecture, une motion visant à nommer un comité spécial chargé d’examiner le
projet de loi C-20, le sénateur Lynch-Staunton a de nouveau invoqué le Règlement
le 4 mai au sujet du moment choisi pour faire cette proposition. À cette date,
il a soutenu que l’établissement d’un comité spécial du Sénat anticipait sur la
décision qui serait prise en deuxième lecture. Le sénateur a également fait
valoir que les comités sont limités et liés par leurs ordres de renvoi. Par
conséquent, il ne conviendrait pas de débattre la motion avant la deuxième
lecture. À la séance suivante, la présidence a rendu sa décision. En ce qui
concerne l’anticipation, le président a conclu que, du point de vue de la
procédure, la motion de deuxième lecture et la motion proposant de créer un
comité spécial sont des questions distinctes. Le président a souligné aussi
qu’une motion portant création d’un comité spécial peut être débattue, ce qui
n’est pas le cas d’une motion visant à renvoyer un projet de loi à un comité ou
à un autre après la deuxième lecture. Il s’ensuit que la seule façon de renvoyer
un projet de loi à un comité spécial ou législatif consiste à créer ce comité au
moyen d’une motion distincte pouvant être débattue, et cette motion doit être
adoptée avant le vote sur la deuxième lecture du projet de loi pertinent. Le
président a jugé que la motion était recevable.
Le 20 juin, le sénateur Serge
Joyal (Québec) a invoqué à son tour le Règlement et souligné que le
consentement royal s’imposait dans le cas du projet de loi C-20 parce que le
leader du gouvernement au Sénat avait indiqué que ce projet de loi limiterait en
partie la prérogative du gouvernement fédéral. Le leader adjoint du gouvernement
a dit qu’il s’agissait d’une question juridique sur laquelle pourraient se
prononcer les tribunaux après l’adoption du projet de loi. La sénatrice Joan Fraser, présidente du Comité spécial sur le projet
de loi C-20, a souligné que le Comité avait entendu divers spécialistes et
témoins en matière de droit constitutionnel et qu’aucun d’eux n’avait soulevé la
question du consentement royal. La présidence a alors pris la question en
délibéré. En bout de piste, le 29 juin, le sénateur Bernard Boudreau, leader du gouvernement, a avisé le
Sénat que le consentement royal avait été accordé. Le président a, par
conséquent, dit qu’il était inutile qu’il rende une décision.
Une autre question de procédure intéressante a été soulevée
en deux occasions distinctes, quand la Chambre des communes a fait parvenir un
exemplaire inexact d’un projet de loi au Sénat. Juste avant le congé de Pâques,
le Sénat a procédé à la première lecture du projet de loi C-22, Loi visant à faciliter la répression du recyclage financier
des produits de la criminalité, constituant le Centre d’analyse des opérations
et déclarations financières du Canada et modifiant et abrogeant certaines lois
en conséquence. On a ultérieurement constaté que le projet de loi n’incluait
pas une série d’amendements adoptés par la Chambre des communes. Les Communes
ont corrigé l’erreur en faisant parvenir un nouveau document. Étant donné que le
Sénat ne pouvait avoir deux versions d’un même projet de loi, le leader adjoint
du gouvernement a proposé que le Sénat adopte une motion visant à ce que soient
déclarées nulles et non avenues les délibérations en première lecture en ce qui
concerne la version erronée du projet de loi C-22. Cette motion a été adoptée à
l’unanimité le 11 mai, et, plus tard ce jour-là, la bonne version du projet de
loi C-22 a été lue une première fois.
Une situation similaire s’est présentée au début de juin
lorsque le Sénat a reçu le projet de loi C-12, Loi
modifiant la partie II du Code canadien du travail, portant sur la santé et la
sécurité au travail, apportant des modifications matérielles à la partie I du
Code canadien du travail et modifiant d’autres lois en conséquence. Après
l’étape de la première lecture du projet de loi, le leader adjoint du
gouvernement a de nouveau expliqué que la version du document transmise au Sénat
ne comprenait pas un amendement ayant été adopté par la Chambre des communes à
l’étape du rapport. Il a par la suite présenté une motion visant à résoudre le
problème. Le président pro tempore a jugé que cette
motion était acceptable sur le plan de la procédure.
Une autre décision présentant de l’intérêt a été rendue par
la présidence le 11 mai. Elle a trait à la limite du temps de parole lorsqu’on
accorde à un sénateur la permission de continuer à parler. Le Règlement du Sénat
limite à 15 minutes la prolongation dans le cas de la majorité des discours,
mais on a l’habitude d’accorder une prolongation chaque fois qu’un sénateur
demande plus de temps. Lorsque le leader adjoint du gouvernement a proposé que
la période de prolongation permise soit limitée à 15 minutes, le sénateur Noel Kinsella, leader adjoint de l’opposition, a dit
que cela serait contraire au sens du mot permission. Devant cette objection, le
sénateur Hays a demandé que soit rendue une décision. Après examen de la
pratique établie, le président a souligné que la permission est utilisée pour
déroger à l’exigence relative à l’avis et aussi pour offrir une solution en
remplacement des règles applicables. Par conséquent, le président a conclu qu’il
n’est « pas incorrect, sur le plan de la procédure, de joindre à la demande de
permission de déroger aux règles applicables au temps de parole une proposition
visant à préciser la durée de la prolongation ».
Comités
On a dit des comités du Sénat qu’ils étaient « le cœur et
l’âme du Sénat » en raison de leur influence sur l’élaboration de la politique
publique. Non seulement représentent-ils un important cadre d’examen des mesures
législatives proposées, mais ils se livrent également à des enquêtes sérieuses
portant sur des questions importantes qui touchent les Canadiens.
Ainsi, plusieurs études spéciales ont été terminées avant
l’ajournement, dont une menée par le Comité sénatorial de l’agriculture et des
forêts et intitulée Réparer le filet de sécurité des
agriculteurs pour répondre à la crise : Un régime simple, efficace et
viable. Ce rapport constitue un résumé des témoignages recueillis par le
Comité à Ottawa sur les changements économiques à apporter afin de veiller à ce
que les programmes gouvernementaux satisfassent aux besoins des agriculteurs
canadiens dans l’avenir. Il comprend cinq recommandations sur
l’assurance-récolte, le Compte de stabilisation du revenu net, un programme
d’aide en cas de catastrophe et la compatibilité des programmes de protection du
revenu des agriculteurs avec les obligations du Canada en matière de commerce
international. Une sixième recommandation porte sur tout l’éventail des
questions portées à l’attention du Comité mais ne se situant pas dans le cadre
de l’étude courante concernant le filet de sécurité agricole.
Prenant acte du fait que le Canada subit les pressions
concurrentielles exercées à l’échelle mondiale et l’influence du marché
international des capitaux et de la main-d’œuvre, le Comité sénatorial des
banques et du commerce a examiné la politique du Canada concernant l’impôt sur
les gains en capital. Il avait pour objectif de déterminer comment le
gouvernement pourrait améliorer les milieux de l’investissement et de l’épargne
au Canada, assurant du même coup une plus grande disponibilité du capital et
plus de possibilités d’emploi. Dans le rapport qu’il a déposé en mai, le Comité
recommande que l’impôt sur les gains en capital soit rapidement réduit afin de
coïncider avec le taux américain et que la concurrence internationale serve de
fondement au choix d’un régime d’imposition des gains en capitaux.
Le Comité sénatorial des finances nationales s’est livré,
de son côté, à un examen de la protection civile au Canada. Le Comité a entendu
les témoignages d’un vaste éventail de témoins experts et d’intervenants dans le
cadre de l’étude des coûts des catastrophes naturelles sur les plans humain et
économique, ainsi que de l’état de préparation actuel et futur du Canada en cas
de semblables catastrophes. S’appuyant sur des données selon lesquelles le
Canada est mal préparé à faire face à de possibles catastrophes, le Comité a
lancé un appel en faveur de l’adoption de mesures énergiques de la part des
secteurs public et privé en vue de réduire les conséquences de futures
catastrophes naturelles.
Le Sénat décide parfois de vérifier l’incidence de ses
rapports et mène à cette fin des audiences de suivi en vue de déterminer la
mesure dans laquelle les recommandations ont été mises en œuvre. En 1995, le
Comité sénatorial spécial sur l’euthanasie et l’aide au suicide a déposé son
rapport historique intitulé De la vie et de la mort.
Plus de 100 000 exemplaires du rapport ont été distribués, et ce document est
utilisé abondamment dans le cadre de cours à l’intention des médecins et autres
professionnels de la santé.
En novembre 1999, un Sous-comité des affaires sociales, des
sciences et de la technologie a été constitué pour examiner la mesure dans
laquelle ont été mis en œuvre les recommandations unanimes concernant les soins
palliatifs, les pratiques en matière de traitement de la douleur et de sédation,
l’abstention et l’interruption de traitements de survie, les directives
préalables et la recherche, et de faire rapport au plus tard en juin 2000.
La principale recommandation que fait le Sous-comité dans
son rapport intitulé Des soins de fin de vie de qualité
: Chaque Canadien et Canadienne y a droit est de mettre en place une
stratégie nationale sur les soins de fin de vie. Le Sous-comité recommande aussi
que le gouvernement fédéral assure la sécurité du revenu et la protection
d’emploi des membres d’une famille qui soignent un proche agonisant. Il prie
aussi instamment le gouvernement fédéral, en concertation avec les provinces,
d’établir des programmes de soins à domicile et d’assurance-médicaments pour les
agonisants et d’en assurer le financement.
Depuis 1996, le Sénat a donné un ordre de renvoi autorisant
la tenue d’études spéciales sur la sécurité de tous les modes de transport. La
plus récente étude, intitulée Rapport sur la sécurité
aérienne, a été terminée en juin par le Sous-comité de la sécurité des
transports du Comité sénatorial des transports et des communications. Le
rapport, tout en faisant ressortir l’importance d’élaborer et de maintenir une
culture de la sécurité au Canada, comprend 18 recommandations portant notamment
sur les aspects précis de la sécurité qui suivent : formation, systèmes
automatiques d’information météorologique, fatigue, dépistage des drogues et de
l’alcool, passagers perturbateurs ou enragés, matières dangereuses, appareils
vieillissants et conception des appareils.
Jalons
L’effectif du Sénat a connu récemment un certain nombre de
changements. Le sénateur Normand Grimard (Québec) a
pris sa retraite le 16 juin. Au cours de l’été, les sénateurs Calvin Ruck (Nouvelle-Écosse), Melvin Perry (Île-du-Prince-Édouard) et William M. Kelly (Ontario) ont atteint l’âge
obligatoire de la retraite, fixé à 75 ans.
Juste avant l’ajournement, quatre nouveaux sénateurs ont
aussi été nommés. Raymond G. Squires (Terre-Neuve et
Labrador) et Jane Marie Cordy (Nouvelle-Écosse) ont
prêté serment le 13 juin. Une semaine plus tard sont venus s’ajouter à eux Betty Kennedy (Ontario) et Raymond C. Setlakwe (Québec).
Au début de juillet, le sénateur Gerry St. Germain (Colombie-Britannique) a annoncé
son intention de siéger comme indépendant. À l’heure actuelle, les sièges sont
répartis comme il suit au Sénat : 59 libéraux, 36 progressistes-conservateurs et
6 indépendants. Quatre sièges sont libres, soit deux pour l’Ontario, un pour le
Québec et un pour l’Île-du-Prince-Édouard.
Barbara Reynolds Direction des comités Le
Sénat
Territoires du Nord-Ouest
La troisième session de la 14e Assemblée législative a débuté le 20 juin par le
discours du budget qui a été prononcé par Joseph L.
Handley, ministre des Finances. M. Handley a décrit avec optimisme les
grandes lignes de son programme, qui s’inspire notamment de la vision de
prospérité que le groupe parlementaire a présentée dans le document intitulé Towards a Better Tomorrow, rendu public en mars. M.
Handley a fait état des stratégies sur lesquelles le gouvernement a l’intention
de se concentrer, à savoir la création de partenariats avec d’autres
gouvernements, surtout autochtones, de façon à ne pas avoir à agir seul, mais
plutôt à partager les connaissances et les prises de décision, et la réalisation
d’importants investissements dans la population, l’infrastructure et l’avenir.
Le ministre Handley a fait remarquer d’entrée de jeu que
les ressources financières sont restreintes. Il a toutefois donné l’assurance
que le budget prévoyait les ressources voulues pour tenir compte de la demande
croissante en matière de soins de santé, d’éducation et de services sociaux.
L’exercice financier en cours sera l’occasion pour le gouvernement de mettre la
dernière main à ses stratégies et de déterminer les moyens à prendre pour les
financer. Ce travail se fera avec la participation du conseil des ministres, des
simples députés ainsi que du gouvernement fédéral et des gouvernements
autochtones.
Le ministre Handley a également déposé Common Ground, rapport final du groupe de travail sur
la stratégie économique, qui a été créé en juin dernier afin de mettre au point
une stratégie économique pour les Territoires du Nord-Ouest. Le groupe de
travail rassemble des représentants de diverses organisations du Nord qui
s’intéressent au développement économique. Aussi, le rapport du groupe de
travail reflète une multitude d’intérêts et fait état, non pas seulement des
préoccupations des associations industrielles et sectorielles, mais aussi de
celles des gouvernements autochtones, des collectivités ainsi que des
organisations qui s’intéressent aux questions environnementales et sociales. Le
groupe de travail y brosse un tableau complet des priorités économiques et des
mesures nécessaires pour guider les efforts dans le domaine du développement
économique. Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest se servira des
recommandations qui lui sont faites dans ce rapport ainsi que des commentaires
qu’il aura reçus du public comme point de départ de son plan d’action
économique. Le ministre Handley a fait savoir à la Chambre qu’il avait
l’intention de déposer le plan d’action économique du GTNO aux séances de
l’Assemblée législative qui auront lieu à l’automne. Il invitera également le
groupe de travail sur la stratégie économique à se réunir à nouveau dans un an
pour examiner les progrès réalisés en vue de la mise en œuvre des
recommandations contenues dans son rapport.
Le 21 juin, Stephen Kakfwi,
premier ministre des Territoires du Nord-Ouest, a prononcé son discours marquant
l’ouverture de la session. Il a indiqué que le gouvernement avait déjà entrepris
de relever les défis répertoriés lors de la première session de la 14e Assemblée législative, qui se retrouvaient
également dans la vision commune décrite dans Towards a
Better Tomorrow. C’est ce document, a dit M. Kakfwi, qui a servi de point de
départ aux mesures prises par le gouvernement. Le conseil des ministres s’est
entendu sur des stratégies bien précises pour aider le gouvernement à réaliser
les objectifs énoncés dans Towards a Better
Tomorrow. Ces stratégies sont les suivantes :
- Appui à la stratégie d’exploitation des ressources non
renouvelables;
- Appui au groupe de travail sur la stratégie économique;
- Appui à une stratégie sociale mettant l’accent sur la
petite enfance, sur la responsabilisation individuelle et sur le rôle de la
collectivité dans le mieux-être;
- Appui général à la réorganisation régionale et aux
mesures de renforcement des capacités, afin que les structures administratives
régionales puissent évoluer en fonction des changements résultant de
l’autonomie gouvernementale qui amènera les collectivités à assumer des
responsabilités plus grandes et à gérer elles-mêmes leur destin.
Ce sont les priorités et les objectifs clés décrits dans Towards a Better Tomorrow, de même que les stratégies
qui en découlent, qui guident dorénavant l’action gouvernementale.
Les titulaires de trois charges créées par des lois de
l’Assemblée législative ont également été nommées au cours de la présente
session. Il s’agit des commissaires aux langues, aux conflits d’intérêts ainsi
qu’à l’information et à la vie privée, qui ont été nommées le 21 juin.
La commissaire aux langues est Fibbie Tatti. Mme Tatti
a consacré toute sa vie adulte aux langues et aux cultures autochtones. Elle a
notamment travaillé pour le ministère de l’Éducation, de la Culture et de
l’Emploi, pour la Nation dénée et pour le réseau CBC. Mme Tatti a de nombreuses
années d’expérience et des compétences impressionnantes qui lui permettront de
s’acquitter de son mandat de commissaire aux langues, qui consiste à représenter
tous les groupes linguistiques des Territoires du Nord-Ouest.
Elaine Keenan-Bengts a été nommée commissaire à l’information et à la vie
privée. Il s’agit d’un deuxième mandat pour Mme Keenan-Bengts, qui était déjà
commissaire à l’information et à la vie privée depuis 1997 et qui vit depuis
longtemps dans le Nord. En outre, Mme Keenan-Bengts a récemment été nommée
commissaire à l’information et à la vie privée du Nunavut. Elle est la première
titulaire de ce poste. Les compétences et les habiletés qu’elle a acquises dans
ses fonctions antérieures la rendent particulièrement apte à s’acquitter de ce
mandat.
Carol Roberts a été nommée commissaire aux conflits d’intérêts. Mme
Roberts est avocate et a un cabinet privé à Victoria, en Colombie-Britannique.
Elle a fait son stage, puis exercé le droit avec un cabinet local de
Yellowknife. Mme Roberts a travaillé pour
plusieurs ministères du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest de 1983 à
1991. Elle a aussi occupé le poste de directrice générale de la Native Women’s
Association of the Northwest Territories en 1981 et 1982. Mme Roberts est
extrêmement qualifiée et pourra mettre à profit ses années d’expérience en droit
administratif et en arbitrage dans ses nouvelles fonctions. Elle a grandi à Hay
River, où elle est née.
Prenant la parole au nom de tous les députés pour annoncer
ces nominations, le président de l’Assemblée législative, Tony Whitford, a déclaré que ces trois femmes, dont on
peut dire qu’elles sont vraiment des femmes du Nord, sont des modèles et sont
très bien qualifiées pour assumer ces fonctions exigeantes.
Divers projets de loi ont été déposés au cours de la
troisième session, les projets de loi 1 à 6 le 20 juin et les projets de loi 7 à
10 le 27 juin.
- Projet de loi 1 — Loi de crédits
pour 2000-2001. Par ce projet de loi, le gouvernement des Territoires du
Nord-Ouest est autorisé à effectuer des dépenses de fonctionnement et
d’équipement pour l’exercice financier 2000-2001.
- Projet de loi 2 — Loi de
2000-2001 sur la radiation des créances. Ce projet de loi autorise la
radiation de créances en conformité avec l’article 24 de la Loi sur la gestion des finances publiques.
- Projet de loi 3 — Loi de
2000-2001 sur la remise de créances. Ce projet de loi autorise la remise
de créances en conformité avec l’article 25 de la Loi
sur la gestion des finances publiques.
- Projet de loi 4 — Loi modifiant
la Loi sur les accidents du travail. Le projet de loi élimine la mention
relative au nombre maximum de membres du tribunal d’appel afin de faciliter
l’audition des appels. Le projet de loi modifie également la Loi afin de
préciser que les membres de la Commission ou de ses comités de réexamen ne
peuvent pas être nommés au tribunal d’appel. Le projet de loi prévoit, en
outre, la possibilité de nommer un vice-président et un vice-président
suppléant du tribunal d’appel et énonce certaines règles transitoires pour le
maintien en fonction des membres du tribunal d’appel.
- Projet de loi 5 — Loi no 2 modifiant la Loi sur les accidents du
travail. Le projet de loi permettra à la Commission des accidents du
travail d’effectuer un paiement spécial à l’intention des conjoints survivants
à charge qui auraient perdu leur droit de recevoir des indemnités prévues par
ladite loi ou par une loi qui lui serait antérieure parce qu’ils se seraient
mariés ou remariés avant le 17 avril 1985, date à laquelle les dispositions de
la Charte canadienne des droits et libertés
relatives à l’égalité sont entrées en vigueur.
- Projet de loi 6 — Loi modifiant
la Loi sur la profession infirmière. Le projet de loi prévoit la
nomination d’un responsable de la reconnaissance professionnelle et la
création d’un comité de la reconnaissance professionnelle ainsi que la
nomination des membres de ce comité. Le projet de loi établit également les
pouvoirs et attributions du responsable de la reconnaissance professionnelle
ainsi que du comité. En outre, le projet de loi abroge une disposition de la
Loi qui permet l’exercice de la profession par des personnes qui ne détiennent
ni un certificat de reconnaissance professionnelle ni un certificat
d’exemption temporaire.
- Projet de loi 7 — Loi corrective
de 2000. Le projet de loi corrige les incohérences et les erreurs dans les
lois des Territoires du Nord-Ouest.
- Projet de loi 8 — Loi modifiant
des lois relatives à la justice. Le projet de loi apporte des
modifications mineures à sept lois relatives à l’administration de la justice
dans les Territoires du Nord-Ouest.
- Projet de loi 9 — Loi modifiant
la Loi sur la Société d’énergie des Territoires du Nord-Ouest. Le projet
de loi accorde à la Société d’énergie des Territoires du Nord-Ouest les mêmes
pouvoirs en matière d’investissement que ceux que la Loi sur la gestion des finances publiques accorde aux
organismes publics et permet également à la Société d’investir dans les
valeurs mobilières et les instruments de placement dans lesquels elle juge
prudent d’investir.
- Projet de loi 10 — Loi modifiant
la Loi sur l’adoption. Le projet de loi apporte des modifications à la Loi sur l’adoption, prévoyant notamment la nomination
d’un sous-directeur des Adoptions et d’un sous-registraire du Registre des
adoptions.
Les projets de loi 1, 4, 5 et 7 ont reçu l’assentiment de
l’Assemblée, tandis que les projets de loi 2, 3, 7, 8, 9 et 10 ont été renvoyés
à des comités permanents pour un examen plus approfondi. Au cours de la session,
l’Assemblée a également examiné le budget principal des dépenses pour l’exercice
financier 2000-2001.
L’Assemblée législative a, par ailleurs, souligné le départ
à la retraite du sergent d’armes, le caporal Ouellette, dont elle a tenu à
reconnaître les loyaux services sous deux gouvernements. Il a reçu une plaque en
reconnaissance des services qu’il a rendus à l’Assemblée législative des
Territoires du Nord-Ouest et aux honorables députés qu’il a servis si loyalement
au fil des ans.
Le 6 juillet, la troisième session a été ajournée jusqu’au
31 octobre.
Pamela Colquhoun Conseillère aux affaires publiques et aux
communications
Québec
Le 16 juin dernier, l’Assemblée nationale ajournait ses
travaux pour la période estivale après avoir adopté, depuis la reprise des
travaux parlementaires en mars, près d’une quarantaine de projets de loi publics
(dont 5 dans le cadre d’une motion de suspension des règles présentée la veille
de l’ajournement) et une dizaine de projets de loi d’intérêt privé. À noter que
le projet de loi instituant la carte nationale d’identité, dont il était fait
mention dans notre article précédent (voir le volume 23, no 2), n’a pas encore été adopté.
Au nombre des pièces législatives substantielles,
mentionnons :
- la Loi sur l’équilibre budgétaire
du réseau public de la santé et des services sociaux, qui prévoit qu’aucun
établissement public ne devra plus encourir de déficit à la fin d’une année
financière;
- la Loi modifiant la Loi sur
l’assurance-médicaments et la Loi sur la Régie de l’assurance-maladie du
Québec, qui vient modifier à la hausse le montant maximal de la prime
annuelle versée par les utilisateurs du régime général
d’asssurance-médicaments. Ce régime, qui garantit à tous les bénéficiaires le
paiement de services pharmaceutiques et de médicaments qui leur sont fournis
au Québec sans égard au risque relié à leur état de santé, exige des personnes
ou des familles qui en bénéficient une participation financière tenant compte
de leur situation économique;
- la Loi sur la sécurité
incendie, qui vient fixer les paramètres de la sécurité incendie au
chapitre de la prévention, de l’organisation des secours, de l’intervention,
de la formation du personnel, et de la recherche des causes et des
circonstances des incendies;
- la Loi sur la police
(élaborée après la tenue d’une commission d’enquête publique) qui, tout en
mettant l’accent sur la formation initiale permettant aux policiers d’acquérir
les compétences de base dans le domaine de la patrouille-gendarmerie, de
l’enquête et de la gestion policière, prévoit également l’obligation pour tout
directeur d’un corps de police d’établir un plan de formation professionnelle
et de le mettre à jour annuellement.
- la Loi modifiant la Loi sur
l’organisation territoriale municipale et d’autres dispositions
législatives, qui prévoit différentes mesures visant, notamment, à
favoriser le regroupement de territoires de municipalités locales et prévoit
également des ajustements au programme de péréquation à l’égard de certaines
municipalités; la Loi sur la Communauté métropolitaine de Montréal, qui
détermine notamment le territoire d’intervention de la Communauté, son
organisation, ses pouvoirs et compétences ainsi que les règles relatives à
l’administration de ses finances. Cette loi accorde à la Communauté la
compétence dans plusieurs domaines, notamment l’aménagement du territoire, le
développement économique, le logement social, les équipements, services et
activités à caractère métropolitain, le transport en commun et la gestion des
matières résiduelles. Quant au projet de loi visant la création de la
Communauté métropolitaine de Québec, il devra également faire l’objet de
consultations publiques avant son adoption, ce qui n’a pu être fait avant
l’ajournement des travaux.
- la Loi sur l’exercice des
activités de bourse au Québec par Nasdaq, qui a pour objet de reconnaître
The Nasdaq Stock Market, Inc., société constituée aux États-Unis d’Amérique,
pour l’exercice de l’activité de bourse au Québec;
- la Loi modifiant la Loi sur le
ministère du Revenu concernant la suspension des mesures de recouvrement,
qui vient au secours des contribuables débiteurs d’un montant établi en vertu
de la Loi sur les impôts lorsque ceux-ci sont en
opposition ou en appel d’une réclamation du fisc. Dans certains cas, la Loi
prévoit également la possibilité, pour un contribuable, de demander le
remboursement d’une somme payée ou la remise de sa sûreté. En faisant adopter
cette loi, le ministre du Revenu, appuyé fortement par l’opposition, visait
principalement à contrer les iniquités auxquelles sont exposés les
contribuables au Québec qui ont fait l’objet d’une cotisation et qui sont
contraints de payer le ministère du Revenu avant même d’avoir pu se défendre.
La suspension des mesures de recouvrement s’appliquera à l’ensemble des
contribuables : particuliers, petites et grandes sociétés, etc.
Toutefois, dans le cas des grandes sociétés, le ministère pourra prendre des
mesures de recouvrement de 50 % de la somme en litige.
- la Loi sur la sécurité des
barrages, qui institue un nouveau régime d’autorisation applicable aux
barrages à forte contenance et impose une série d’obligations aux
propriétaires de ces barrages, notamment en ce qui a trait à l’évaluation et
au contrôle de la sécurité de leurs ouvrages, à l’exécution des correctifs
ainsi qu’à la mise en œuvre de plans de gestion des eaux et de plans de
mesures d’urgence. Cette loi a été élaborée à la suite des pluies diluviennes
de juillet 1996 dans la région du Saguenay–Lac- Saint-Jean et des
recommandations formulées par les membres de la commission Nicolet.
- la Loi modifiant diverses
dispositions législatives dans le secteur de l’éducation concernant la
confessionnalité; la Loi instituant le Fonds
Jeunesse Québec, constitué à la suite du Sommet du Québec et de la
jeunesse et voué au financement d’activités visant l’insertion sociale,
communautaire, culturelle et professionnelle des jeunes Québécois;
- la Loi sur l’Office
Québec-Amériques pour la jeunesse, organisme qui a pour mission de
développer les relations entre les jeunes du Québec et ceux des autres peuples
des Amériques, par l’entremise, notamment, de programmes d’échanges et de
coopération accessibles aux jeunes de tous les milieux, grâce à des mesures
d’aide financière.
Nomination
Le 19 avril dernier, M. Marcel
Blanchet, qui était sous-ministre adjoint au ministère des Affaires
municipales et de la Métropole, a été nommé Directeur général des élections pour
un mandat de sept ans à compter du 3 mai 2000.
Décision de la présidence
Le 3 mai dernier, le président de l’Assemblée nationale, M.
Jean-Pierre Charbonneau, a rendu une importante
décision sur une question de privilège soulevée par le député de Hull. Ce
dernier soutenait que la ministre d’État aux affaires municipales avait commis
un outrage au Parlement en dévoilant publiquement, le 25 avril, le contenu de
six projets de loi et en annonçant que ces projets de loi seraient adoptés au
printemps 2000 pour certains et à l’automne pour d’autres. De plus, il alléguait
que la ministre avait omis sciemment d’indiquer, dans un document intitulé La réorganisation municipale et dans les communiqués de
presse accompagnant ce document, le rôle essentiel de l’Assemblée et de ses
membres dans le processus d’étude et d’adoption des projets de loi.
Dans sa décision, le président a rejeté la question de
privilège pour le motif que les faits invoqués par le député de Hull ne
permettaient pas de conclure à première vue à un outrage au Parlement. En effet,
rien ne permettait de dire que la ministre avait agi comme si les projets de loi
qui pourraient découler de la réorganisation municipale avaient force de loi. En
fait, aucun projet n’avait encore été présenté à cet égard à l’Assemblée. Tout
au plus, la ministre avait-elle fait part de la volonté du gouvernement de
présenter et de faire adopter par l’Assemblée des projets de loi concernant la
réorganisation municipale. Si jamais ces projets de loi étaient présentés à
l’Assemblée, les députés auraient alors toute la latitude voulue pour les
modifier, les adopter ou les rejeter. Pour conclure à première vue à un outrage
au Parlement, il aurait fallu une preuve laissant clairement voir que la
ministre avait agi comme si des projets de loi avaient force de loi, et ce, en
se prévalant sciemment de dispositions contenues dans ces projets de loi afin de
poser des gestes.
Le président Charbonneau terminait toutefois par un
avertissement à l’endroit du gouvernement et de l’administration en leur
rappelant que leurs publicités et leurs communications d’information portant sur
des mesures législatives non adoptées devaient porter une mention claire du rôle
de l’Assemblée et de ses membres dans le processus d’adoption de ces mesures.
Aussi, même si le document sur la réorganisation municipale spécifiait que des
projets de loi seraient présentés à l’Assemblée, il aurait pu contenir une
mention plus explicite du rôle de l’Assemblée et de ses membres dans le
processus d’adoption de ces projets de loi. De même, les communiqués de presse
auraient dû indiquer que le gouvernement voudrait voir adopter ses propositions
législatives d’ici à tel ou tel moment plutôt que d’affirmer que des lois qui
seraient présentées, seraient, à coup sûr, adoptées à un moment précis. En
agissant comme il l’a fait, le ministère des Affaires municipales avait donné
l’impression que le rôle du Parlement était plutôt cosmétique qu’autre chose.
Parlementarisme et démocratie
Dans le cadre de leur mission d’observation des élections
législatives et présidentielles qui se sont déroulées au Mexique le 2 juillet
dernier, les députés de Saint-Hyacinthe et de LaFontaine, MM. Léandre Dion et Jean-Claude
Gobé, ont dressé un bilan positif du travail accompli par l’Institut fédéral
électoral mexicain (IFE) et par tous les partis politiques mexicains. « Le
peuple mexicain a donné un exemple de démocratie lors de ces élections
historiques », ont tenu à souligner les deux parlementaires québécois après
leur visite, en compagnie d’autres observateurs, de 40 bureaux de vote dans les
États mexicains de Morelos, Puebla, Mexico et du District fédéral.
Pour sa part, le président de l’Assemblée nationale, M.
Charbonneau, a dirigé une délégation de huit députés québécois à l’occasion de
la Deuxième Assemblée générale de la Conférence parlementaire des Amériques
(COPA) tenue à Rio Grande, à Porto Rico, du 19 au 23 juillet, et à laquelle ont
assisté plus de 200 parlementaires nationaux et provinciaux provenant d’une
vingtaine de pays. « La Conférence vise à encourager le dialogue parlementaire
sur des questions d’intérêt commun dans le contexte du processus d’intégration
des Amériques, afin de participer à l’édification d’une communauté des Amériques
fondée sur la paix, la démocratie et la justice sociale », a souligné le
président Charbonneau, qui, à titre de président-fondateur de la COPA, avait
accueilli les parlementaires des Amériques à l’occasion de la première
Conférence qui avait eu lieu à Québec en septembre 1997.
Activité pédagogique
Le 19 mai dernier, sous la présidence de M. Jean-Pierre Charbonneau et encadrés par des
fonctionnaires de l’Assemblée, les membres du Parlement Écolier se sont réunis
pour la quatrième année consécutive au Salon Bleu. Au total, 100 élèves de 6e année issus de la plupart des régions du Québec ont
débattu de trois textes de loi qu’ils avaient élaborés en classe avec leurs
professeurs depuis le début de l’année scolaire.
Après avoir fait l’étude détaillée de ces textes, auxquels
ils ont pu apporter plusieurs amendements en commission parlementaire, les
députés-écoliers ont finalement voté en faveur de la « Loi obligeant les écoles
à organiser un voyage pour les élèves de fin de deuxième cycle du primaire afin
qu’ils rencontrent d’autres élèves avec lesquels ils ont des différences
culturelles », et de la « Loi ayant pour objet d’obliger les écoles
primaires et secondaires à intégrer un projet d’aide communautaire dans le
curriculum d’études », textes qui ont été déposés ultérieurement devant les
membres de l’Assemblée nationale.
Mise en valeur de l’Hôtel du Parlement
Depuis le 15 juin, l’Hôtel du Parlement et les édifices
parlementaires brillent d’un nouvel éclat. À la tombée de la nuit, un réseau
électrique de plus de 1 000 appareils d’éclairage permanents installés de
manière stratégique sur l’Hôtel du Parlement ainsi que sur les édifices
Pamphile-Le May et Honoré-Mercier donne une vie nocturne nouvelle à ces lieux
qui sont le théâtre de la vie démocratique dans la capitale nationale.
L’aménagement des infrastructures électriques et des systèmes de contrôle de
même que l’installation des appareils d’éclairage ont occasionné des coûts de 1
700 000 $ assumés par les partenaires du projet (Hydro-Québec et la Commission
de la capitale nationale).
L’Hôtel du Parlement s’est fait l’hôte de deux expositions
inédites au cours de l’été . La première, constituée d’œuvres exécutées par 30
artistes en arts visuels de la circonscription électorale de Borduas, fut
inaugurée par la ministre de la Culture et des Communications le 11 mai dernier.
« Ces peintures et ces sculptures expriment les différentes tendances et
les préoccupations qui motivent les créateurs et créatrices d’une
circonscription que je suis fier de représenter à l’Assemblée nationale »,
a déclaré le président Charbonneau. Cette exposition, où les huiles et les
pastels voisinent les acryliques, les céramiques, le métal ou encore le textile,
a été entièrement réalisée par le Musée d’art de Mont-Saint-Hilaire, à la
demande du président de l’Assemblée. Elle pourra être vue au Salon de la
Présidence et dans les bureaux du président. Ce dernier a profité de l’occasion
pour annoncer que tous les députés pourront aussi encourager les artistes de
leur milieu en leur ouvrant les portes de leur bureau de circonscription ou de
l’Hôtel du Parlement.
La seconde exposition a été organisée conjointement par
l’Assemblée nationale et la Commission des droits de la personne et des droits
de la jeunesse afin de marquer le 25e
anniversaire de la Charte québécoise des droits et
libertés. Sous forme interactive, dans la Galerie des présidents, des
personnages originaux invitent les visiteurs à découvrir une histoire illustrée
de la Charte, l’étendue des droits et libertés qu’elle protège et comment la
Charte peut devenir un instrument d’action pour améliorer les rapports sociaux.
Innovation technologique
Depuis le printemps dernier, il est possible d’explorer sur
Internet les lieux que fréquente un député au cours d’une journée type. En
effet, la visite virtuelle multimédia de l’Hôtel du Parlement peut s’effectuer
de trois façons. D’abord, on peut parcourir les lieux en cliquant directement
sur l’image à l’écran. On peut aussi sélectionner l’un des endroits identifiés
sur les plans de l’Hôtel du Parlement. Enfin, on peut suivre un ordre
chronologique en cliquant sur l’horloge qui symbolise l’horaire d’une journée de
travail d’un parlementaire.
La visite contient des panoramas, une vidéo, de la musique,
des sons d’ambiance, des images et du texte. Au total, 17 vues panoramiques sont
présentées, dont celles de la Salle de l’Assemblée nationale et de la Salle du
Conseil législatif. Il est également permis de découvrir quelques endroits non
accessibles au public lors des visites guidées, comme le cabinet du président de
l’Assemblée nationale et le bureau d’un député. Entièrement réalisée par le
personnel de l’Assemblée nationale, cette visite est accessible à partir du site
Web de l’Assemblée (www.assnat.qc.ca).
Publications récentes
Peu avant l’ajournement des travaux parlementaires, les
presses de l’Assemblée nationale ont publié deux documents qui font la fierté de
tous les membres œuvrant à l’Assemblée :
Rapport d’activité 1999-2000 de l’Assemblée
nationale, Québec, Assemblée nationale, 2000, 72 pages. Document
réalisé par le personnel du secteur administratif de l’Assemblée (diffusé en
version électronique sous www.assnat.qc.ca). Ce rapport, selon le secrétaire
général, M. Pierre Duchesne, « se veut à la
fois une carte d’entrée dans toutes les autres assemblées parlementaires et dans
la population, en général, qui porte un intérêt particulier aux actes de ses
représentants ».
La procédure parlementaire du Québec, Québec, Assemblée nationale, 2000, 493 pages. Rédigé par
l’équipe de la Direction de la recherche en procédure parlementaire sous la
direction de M. Pierre Duchesne, secrétaire général, l’ouvrage est divisé en
quatorze chapitres et explore, entre autres, les privilèges parlementaires,
l’ordre et le décorum, le processus décisionnel, les règles du débat
parlementaire et l’organisation du temps, le processus législatif, le processus
budgétaire, les commissions parlementaires.
De l’avis du président de l’Assemblée, « cet ouvrage
est devenu une nécessité pour s’assurer que les règles faisant partie intégrante
de notre procédure parlementaire sont connues et ne tombent pas dans
l’oubli ». Fait à noter, il s’agit du premier ouvrage consacré
exclusivement aux règles de procédure parlementaire de l’Assemblée nationale du
Québec.
Francine Boivin Lamarche Secrétariat de l’Assemblée
Commissions parlementaires
Après un mois d’avril presque entièrement consacré à
l’étude des crédits budgétaires, les commissions parlementaires de l’Assemblée
nationale ont surtout étudié des projets de loi durant les mois de mai et juin.
En juillet, les commissions ont fait relâche pour les vacances estivales.
Trente-neuf des 77 mandats réalisés par les commissions au
cours de ces deux mois ont porté sur l’étude détaillée de projets de loi publics
ou d’intérêt privé et sur la consultation des personnes et des groupes
intéressés. À l’ajournement du 16 juin, l’étude des trois quarts des projets de
loi examinés en commission était terminée; l’étude de quatre projets de loi
était toujours en cours, tandis que celle de cinq autres a été interrompue par
une motion de suspension des règles présentée à l’Assemblée par le leader du
gouvernement afin que ces projets de loi passent à l’étape suivante du processus
législatif.
La réforme municipale a occupé la majeure partie des
travaux de la Commission de l’aménagement du territoire. À la suite du dépôt en
avril d’un livre blanc sur le sujet, la ministre d’État aux Affaires municipales
et à la Métropole, Mme Louise Harel, a présenté deux
projets de loi publics : l’un favorisant le regroupement des municipalités et
l’autre instituant la Communauté métropolitaine de Montréal. Après plusieurs
séances de consultation et d’étude article par article, ces deux projets de loi
ont été rappelés en Chambre avant que l’étude n’ait été complétée en commission.
En matière de santé, la Commission des affaires sociales a
entrepris des consultations publiques sur le projet de loi 102, Loi modifiant la Loi sur les régimes complémentaires de
retraite et en a réalisé l’étude détaillée. Se voulant une refonte de la loi
actuelle, qui date de 35 ans, le projet de loi vient encadrer 2 200 régimes
privés de retraite. Dans un contexte de vieillissement de la population et de
diminution du nombre de régimes complémentaires de retraite, le projet de loi a
pour objectif d’assurer la sécurité financière des retraités actuels et futurs.
Il vise à clarifier la possibilité pour les employeurs et les employés de
convenir d’un congé de cotisation en situation d’excédents d’actifs, à améliorer
la prestation de départ des travailleurs qui quittent leur emploi 10 ans avant
l’âge normal de la retraite et à simplifier l’administration des régimes de
retraite. Le projet de loi a fait l’objet de consultations publiques en
commission et l’étude détaillée n’était pas complétée au moment de l’ajournement
de juin.
La Commission des finances publiques a complété son étude
détaillée du projet de loi 82, Loi sur l’administration
publique, et la loi a été sanctionnée le 30 mai. La nouvelle loi est
importante pour toutes les commissions permanentes de l’Assemblée nationale, car
elle leur confère le mandat d’exiger des comptes des administrateurs publics sur
la gestion des ministères et des organismes publics compris dans leur champ de
compétence. Cet élargissement des obligations conférées aux commissions
impliquera des ajustements au Règlement de l’Assemblée nationale.
De son côté, en plus de son travail législatif, la
Commission des institutions a réalisé une première pour l’Assemblée nationale en
offrant la possibilité aux citoyens d’exprimer leur point de vue par le biais
d’Internet lors d’une consultation publique. C’est, en effet, dans le cadre de
son mandat d’initiative sur la Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA) que
tout citoyen est appelé à faire connaître son opinion en utilisant, soit la
formule du mémoire traditionnel, soit un formulaire accessible en ligne. Le
projet de création de la ZLEA soulève des enjeux majeurs en instaurant une vaste
zone de libre-échange des biens, des services et des capitaux entre les 34 États
participants, ces derniers représentant un marché de 800 millions de
consommateurs et un PIB combiné de quelque dix billions (dix mille milliards) de
dollars américains. (www.assnat.qc.ca/fra/publications/consultation/index.html)
Par ailleurs, le 8 mai, les membres de la Commission de la
culture ont entrepris d’étudier, dans le cadre d’un mandat d’initiative, le
phénomène de la mondialisation et ses enjeux pour le Québec. Les principales
avenues d’exploration retenues pour la réalisation de ce mandat consistaient en
la publication d’un document de réflexion préparé à la demande de la Commission
de la culture par le professeur Ivan Bernier de la Faculté de droit de
l’Université Laval et intitulé Mondialisation de
l’économie et diversité culturelle : les enjeux pour le Québec
(www.assnat.qc.ca/fra/publications/rapports/rapcc1.html) et la tenue d’un
colloque. Bon nombre d’intervenants des milieux économiques et culturels ont
répondu à l’appel lancé par les parlementaires et sont venus donner leur opinion
aux membres de la Commission. Comme les travaux ont été télédiffusés, les actes
du colloque sont disponibles non seulement sur papier et en ligne, mais
également sur cassette vidéo.
Enfin, le Comité de réflexion sur le travail des
commissions a déposé son rapport en juin. Constitué en novembre dernier par le
président de l’Assemblée nationale, M. Jean-Pierre Charbonneau, le comité s’est
penché sur les difficultés de fonctionnement éprouvées par les commissions. Le
rapport suggère plusieurs pistes de réflexion susceptibles de permettre aux
commissions de recouvrer leur autonomie et d’exercer une influence plus concrète
sur le débat public. (www.assnat.qc.ca/fra/publications/rapports/rapref.html)
Les commissions reprendront leurs travaux dès le 15 août
avec la poursuite de l’étude du projet de loi 102 sur les régimes
complémentaires de retraite, tandis que cinq consultations générales et deux
consultations particulières (sur invitation) auront lieu dans les semaines
suivantes. Les commissions poursuivront également leurs activités régulières en
matière de surveillance des ministères et des organismes publics.
Alain Major Coordonnateur Secrétariat des
commissions
Chambre des communes
Le 10 mai, durant les affaires émanant des députés, la
motion M-222 du député de l’opposition Yvon Godin,
portant sur les prestations de l’assurance-emploi, a été adoptée à l’unanimité,
après avoir été amendée. Il est relativement rare que des motions des affaires
émanant des députés soient adoptées.
Le 16 mai, durant les déclarations de députés, Derek Lee rend hommage aux anciens parlementaires
décédés au cours de l’année ainsi qu’à ceux qui ont participé à un service
commémoratif en hommage aux parlementaires décédés. Ce service commémoratif
remplace les hommages individuels que les députés rendaient autrefois à la
Chambre. À la fin des déclarations de députés, le président reconnaît les
anciens parlementaires présents dans la Tribune qui ont participé au service
commémoratif.
Le 29 mai, à la fin des affaires courantes, Pierre Brien invoque le Règlement afin de demander au
président si l’article 36 du Règlement peut être interprété de façon à permettre
la présentation de pétitions par moyens électroniques. Le vice-président, en
citant l’article 36(2)f) du Règlement, indique que
les pétitions doivent contenir des signatures originales
et des adresses inscrites directement et non collées ou autrement
reproduites. Il suggère au député de porter cette question à l’attention du
Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre, qui pourrait
proposer des changements au Règlement.
Loyola Hearn, député de la circonscription électorale de St.
John’s-Ouest, a été présenté à la Chambre le 30 mai par Peter MacKay et Norman
Doyle. Élu sous la bannière du Parti progressiste-conservateur du Canada
lors d’une élection partielle le 15 mai, M. Hearn porte à 18 le nombre des
députés de ce parti.
Le 15 juin, la Chambre des communes a ajourné ses travaux
pour l’été.
Comités
Le 2 mai, Bob Mills a fait
parvenir à la greffière du Comité permanent de la santé, un avis de motion qui
se lit ainsi : « Que Lynn Myers ne soit
plus président de ce Comité. » La motion n’a pu être proposée que le 29
mai, faute de quorum lors des réunions précédentes. Cependant, après débat, la
motion a été retirée.
À la suite de son ordre de renvoi du 16 mars, qui résultait
de questions de privilège soulevées à la Chambre, le Comité permanent de la
procédure et des affaires de la Chambre a tenu une série de réunions pour
déterminer le degré de confidentialité du travail des conseillers législatifs. Robert Marleau, greffier de la Chambre des communes,
et Rob Walsh, secrétaire légiste et conseiller
parlementaire, ont comparu, ainsi que deux des conseillers législatifs de la
Chambre et Diane Davidson, ancienne avocate générale
de la Chambre des communes.
Le comité devait déposer à la Chambre avant le 1er juin 2000 un rapport apportant des solutions. Le
31 mai, l’échéance du dépôt du rapport a été reportée au 15 juin.
M. Lee, secrétaire parlementaire du leader du gouvernement
à la Chambre des communes et président du Comité permanent de la procédure et
des affaires de la Chambre, a présenté le rapport le 9 juin.
Le Comité recommande :
Que le processus de rédaction des amendements des députés
aux projets de loi du gouvernement et aux projets de loi émanant des députés et
aux motions d’initiative parlementaire, y compris la confidentialité qui leur
est due et les personnes à qui l’information est communiquée, soit clairement
décrit dans des lignes directrices de pratique.
Que tous les députés soient mis au courant des lignes
directrices lorsqu’ils demandent la rédaction d’amendements, de projets de loi
ou de motions.
Que, sauf lorsque les députés demandant la rédaction
d’amendements les autorisent par écrit à en divulguer la teneur à d’autres
personnes, les conseillers législatifs et les employés et greffiers à la
procédure qui travaillent sous leur direction soient les seuls à participer à
leur rédaction ou à pouvoir en prendre connaissance.
Que, pendant une période d’essai de deux ans, la Chambre
des communes reprenne l’impression au Feuilleton du texte de tous les
amendements présentés à la Direction des journaux, même ceux qui auront été
déclarés irrecevables.
Le 14 juin, le rapport était adopté par consentement
unanime.
Le 17 mai, M. Lee a présenté le 31e rapport du Comité (modifications proposées au
Règlement de la Chambre). Le comité recommandait de modifier, à titre
provisoire, les articles 45 et 78(3) du Règlement. L’article 45 porte sur les
votes enregistrés, et plus particulièrement, sur les votes appliqués. La
pratique d’appliquer les votes lorsqu’on devait procéder à plusieurs votes
enregistrés s’est établie depuis plusieurs années. Le Comité a trouvé qu’il
devenait maintenant nécessaire d’inclure cette nouvelle pratique dans le
Règlement. Le Rapport recommandait également de modifier l’article 78(3) du
Règlement, qui porte sur l’attribution de temps lors des délibérations à une ou
plusieurs étapes d’un projet de loi public. La recommandation vise à permettre
une période de temps ne dépassant pas trente minutes pour poser des questions
aux ministres responsables de la conduite du projet de loi. La proposition
d’amendement prévoit aussi des règles concernant l’organisation des travaux de
la Chambre lorsqu’un tel débat serait en cours.
Le rapport n’avait pas encore été adopté par le Chambre au
moment de l’ajournement d’été.
Greffier et hauts fonctionnaires de la
Chambre
Le 3 juillet, le greffier de la Chambre, a accepté le poste
de conseiller principal auprès du président de la Chambre. À ce titre, M.
Marleau prêtera ses compétences au président et au nouveau greffier de la
Chambre, et continuera d’assumer les fonctions de greffier au Bureau, au besoin.
M. Marleau était greffier de la Chambre des communes depuis 1987 et il a
travaillé à la Chambre depuis 1969.
William Corbett a été nommé greffier de la Chambre des communes. Il
devient la onzième personne à occuper ce poste depuis la Confédération. Il est
arrivé à la Chambre des communes en 1976 comme greffier de comité et a occupé
plusieurs autres postes par la suite, notamment ceux de greffier principal
(Comités et associations parlementaires) et de greffier adjoint (Ressources
corporatives). Au moment de sa nomination, il occupait le poste de sous-greffier
de la Chambre.
Audrey O’Brien a été nommée sous-greffière de la Chambre des communes.
Mme O’Brien est arrivée à la Chambre en 1976. Elle est greffier au Bureau depuis
1987, initialement à titre de greffière principale (Direction des recherches
pour le Bureau) et, plus récemment, à titre de greffière adjointe (Procédure et
administration).
M. Marc Bosc a été nommé
greffier adjoint. M. Bosc travaille à la Chambre des communes depuis 1986. Il a
été greffier principal adjoint (Comités) et, plus récemment, greffier principal
(Comités et associations parlementaires). Il est greffier au Bureau depuis 1994.
Camille Montpetit, qui était récemment conseiller supérieur du greffier de
la Chambre des Communes et, précédemment, sous-greffier de la Chambre des
communes, a pris sa retraite. Le 11 mai, durant les déclarations de députés, Chuck Strahl lui a rendu hommage et, plus tard, après
la période des questions orales, le président lui a également rendu hommage en
soulignant que M. Montpetit avait commencé sa carrière à la Chambre en 1968 et
s’y était distingué dans divers postes.
Élection des nouveaux chefs de parti
Une semaine avant la reprise des travaux de la Chambre, des
électionspartielles se sont tenues en Nouvelle- Écosse et en
Colombie-Britannique.
Stockwell Day, chef de l’Alliance canadienne, a remporté la
circonscription d’Okanagan-Coquihalla et devient chef de l’opposition
officielle.
Joe Clark, chef du Parti progressiste-conservateur, a été élu député
de Kings-Hants. Il revient ainsi aux Communes, où il a siégé à titre de premier
ministre en 1979 et de ministre de premier plan de 1984 à 1992.
Par ailleurs, le 18 septembre, deux députés, Diane St-Jacques et David
Price, ont annoncé leur adhésion au caucus libéral.
Au début de la session d’automne, la répartition des sièges
est la suivante : 159 libéraux, 58 députés de l’Alliance canadienne, 44
bloquistes, 20 néo-démocrates, 15 progressistes-conservateurs et 5 indépendants.
Marie-Louise Paradis Greffière à la procédure Direction
du Service de la séance et des échanges parlementaires
Colombie-Britannique
La quatrième session de la 36e législature de l’Assemblée législative de la
Colombie-Britannique a pris fin le 6 juillet après 50 jours de séance. Le menu
législatif était modeste : 32 projets de loi seulement ont été déposés
comparativement à 101 pendant la troisième session. La Chambre a consacré la
majeure partie de son temps à débattre du budget des dépenses et d’autres
questions budgétaires. Comme on pouvait s’y attendre étant donné la faible
majorité dont dispose le gouvernement, un certain nombre de votes ont été
remportés avec très peu de voix, votes qui portaient principalement sur des
projets de loi et des modifications. Le gouvernement néo-démocrate a toutefois
réussi à remporter tous les votes.
Même si le gouvernement avait déposé au cours de la session
un train de mesures visant à réformer la procédure, la motion à cet effet est
restée au Feuilleton au moment de l’ajournement parce qu’elle n’avait pas l’aval
de l’opposition. Par conséquent, l’Assemblée n’a pas adopté le programme
législatif qu’avait proposé le gouvernement, et les conjectures vont bon train
en ce qui concerne la possibilité de tenir une session à l’automne pour étudier
trois projets de loi visant à protéger le public qui avaient été présentés en
juillet ainsi que d’autres questions législatives.
Loi d’équilibre budgétaire
Parmi les importants projets de loi qui ont été adoptés par
la Chambre, il convient de mentionner le projet de loi 28, appelé Balanced Budget Act, qui avait été déposé par le
ministre des Finances et des Relations avec les sociétés, Paul Ramsey, le 29 juin. Le projet de loi en question
vient s’ajouter aux deux autres que le gouvernement avait déjà proposés pour
donner suite à sa promesse de donner une nouvelle orientation à la gestion
budgétaire. Ainsi, le gouvernement a proposé les projets de loi intitulés Budget Transparency and Accountability Act et Tax-On-Income Act ainsi que des modifications à la Financial Administration Act et à la Financial Information Act. De manière générale, les
changements ainsi apportés ont pour effet de circonscrire le pouvoir du conseil
des ministres d’agir unilatéralement en matière budgétaire, le public ayant
dorénavant un droit de regard accru sur le processus de planification
budgétaire, autrefois invisible.
La nouvelle loi reflète les dispositions relatives à
l’équilibre budgétaire que l’on trouve dans sept autres provinces, mais elle se
distingue par ses dispositions relatives aux pénalités imposées aux ministres et
à l’obligation de rappeler l’Assemblée législative si ses dispositions ne
peuvent pas être respectées en raison d’une situation d’urgence ou de
circonstances imprévues.
Parmi les faits saillants de la loi d’équilibre budgétaire,
mentionnons :
- L’obligation législative d’atteindre ou de dépasser les
objectifs en matière de déficit et d’équilibrer le budget en 2004 et pour
toutes les années qui suivront.
- La réduction de 20 % de la rémunération du premier
ministre et de ses collègues ministres si les objectifs ne sont pas atteints.
- La communication intégrale des modifications apportées
aux politiques comptables et l’interdiction de leur utilisation pour
l’atteinte des objectifs.
Comme la nouvelle loi constituait un revirement important
par rapport à la position antérieure du parti sur cette question, la rumeur
voulait que le projet de loi 28 ne recueille que peu d’appuis parmi les députés
ministériels soucieux de maintenir les niveaux de financement pour la santé et
l’éducation.
Malgré ses similarités avec un projet de loi qui avait déjà
été proposé par l’opposition officielle, le projet de loi d’équilibre budgétaire
a été vigoureusement opposé par les députés libéraux, qui se disaient sceptiques
quant à la promesse du gouvernement de s’engager dans la voie de la prudence
budgétaire. Le premier ministre Ujjal Dosanjh a
relevé la barre en annonçant que le vote à chaque étape du débat sur le projet
de loi 28 serait un vote de confiance.
Même si les députés libéraux ont voté contre à toutes les
étapes, y compris à la première lecture, le projet de loi 28 a été adopté par la
Chambre et a reçu la sanction royale le 6 juillet.
Lois diverses
Parmi les autres mesures législatives importantes qui ont
été proposées au cours de la session, il convient de mentionner le projet de loi
appelé Tobacco Damages and Health Care Costs Recovery
Act, qui modifie une loi invalidée par la Cour suprême de la
Colombie-Britannique en raison de ses dispositions extraterritoriales. La loi
révisée permet au gouvernement de continuer à poursuivre les fabricants de tabac
afin de récupérer les dépenses de soins de santé et n’inclut pas les
dispositions invalidées.
La nouvelle Cost of Consumer Credit
Disclosure Act oblige les banques, les compagnies de cartes de crédit, les
grands magasins et les autres organismes qui font crédit aux consommateurs à les
informer de ce que leur coûtent au total leurs achats. Le but est de permettre
aux consommateurs de savoir dès le départ combien leur coûtera le crédit qui
leur est accordé une fois tous les intérêts et les frais d’administration pris
en compte.
Déposée à titre de projet de loi 25, la loi controversée
intitulée Secure Care Act a créé un processus
permettant de garder en détention pendant une période pouvant aller jusqu’à 72
heures les jeunes à risque dont la santé et la sécurité sont directement
menacées, sans qu’il soit nécessaire d’obtenir leur consentement. Bien que la
loi en question soit semblable à une loi albertaine récemment déclarée
anticonstitutionnelle par un tribunal provincial, la procédure prévue dans la
loi de la Colombie-Britannique est censée être suffisamment rigoureuse pour
résister à une contestation juridique semblable.
Projets de loi visant à protéger le public
Vers la fin de la session, le gouvernement a déposé trois
projets de loi qui ont été adoptés en première lecture et qui pourraient faire
l’objet d’un débat plus approfondi d’ici à la fin de l’année si la Chambre
décide de siéger à l’automne.
Le procureur général Andrew
Petter a déposé le projet de loi 29, Protection of
Public Participation Act, qui vise à protéger les Britanno-Colombiens de
poursuites stratégiques contre la participation publique qui ciblent des
particuliers, des groupes communautaires et d’autres qui se prononcent sur des
questions d’intérêt public.
Le projet de loi 30, qui propose une nouvelle loi appelée,
Gaming Control Act, a également été adopté en
première lecture. Le projet de loi vise à créer une régie des jeux de hasard,
organisme indépendant qui aurait droit de regard sur toutes les décisions
importantes relatives à ces jeux. On espère ainsi protéger efficacement
l’intérêt public et apporter une certaine stabilité à ce secteur.
Le projet de loi 32, appelé Electronic Transactions Act, a été proposé le 5 juillet
par Graeme Bowbrick, ministre de l’Enseignement
supérieur, de la Formation et de la Technologie. Le projet de loi confère aux
contrats, documents et signatures électroniques le même poids en droit que les
contrats, documents et signatures imprimés. Il propose également des règles
régissant la façon d’effectuer ou de corriger les transactions automatisées et
adopte des normes nationales et internationales en matière de droit relatif au
commerce électronique. Le projet de loi est censé s’appliquer tant au secteur
privé qu’au secteur public de même qu’aux opérations entre entreprises et entre
gouvernements et entreprises.
Comités législatifs
Plusieurs comités législatifs poursuivent des travaux
entrepris au cours de la session précédente.
Le Comité permanent de l’agriculture et des pêches a publié
deux rapports faisant suite à son examen d’une nouvelle politique
agroalimentaire pour la Colombie-Britannique. Le premier a été présenté à la
Chambre le 16 mai par le président du comité, Bill
Goodacre. Dans ce rapport, le comité résume les principales préoccupations
qu’il a entendues de la part des centaines de Britanno-Colombiens qui ont
participé au processus de consultation publique qu’il a tenu l’automne dernier.
Publié le 8 août, le second rapport contient deux
recommandations visant expressément à réformer le programme des baux agricoles.
En raison des difficultés financières auxquelles se heurtent beaucoup de
locataires de propriétés à bail, le Comité a recommandé que ces locataires de
terres agricoles puissent obtenir un prolongement de cinq ans de leur bail, sans
aucune pénalité, et qu’ils aient une option d’achat direct sur les propriétés en
question. Le Comité prévoit présenter à l’Assemblée législative plus tard cette
année un rapport final où il fera des recommandations d’envergure.
Le Comité permanent des comptes publics, sous la direction
de son président Rick Thorpe, poursuit l’étude de
nombreux rapports du Bureau du vérificateur général. Le comité a récemment
déposé trois rapports intitulés : 1999 Follow-up of
Performance Audits/Reviews: Management of Travel, Executive Severance Practices,
Trucking Safety; Protecting Drinking-Water
Sources; Governement Financial Accountability for
the 1977/98 Fiscal Year.
Deux nouveaux comités devraient aussi entreprendre des
travaux au cours de l’automne et de l’hiver. En conformité avec la nouvelle loi
sur la transparence et la responsabilité budgétaires, le Comité permanent des
finances et des services gouvernementaux tiendra des consultations
prébudgétaires dans l’ensemble de la province et fera rapport de ces
consultations au plus tard le 31 décembre. Un comité spécial chargé de nommer un
défenseur des enfants, des jeunes et de la famille a été créé pour recommander
la nomination d’une personne pouvant succéder à la titulaire actuelle Joyce
Preston, qui quittera ses fonctions en mai 2001.
Kate Ryan-Lloyd Greffière de comité
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