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Manitoba
L'Assemblée
législative du Manitoba n'a pas siégé pendant les mois de novembre, décembre et
janvier, mais des questions d'intérêt pour les législateurs ont continué de
recevoir l'attention du public.
Commission
de délimitation des circonscriptions électorales
La Commission
de délimitation des circonscriptions électorales du Manitoba a publié son
rapport final en décembre. Composée du juge en chef Richard Scott, du
président de l'Université du Manitoba, Emöke Szathmáry, et du directeur général
des élections, Richard Balasko, elle avait publié un rapport
préliminaire en juillet et tenu ensuite des audiences publiques à Thompson, The
Pas, Portage la Prairie, Steinbach, Dauphin, Brandon et Winnipeg. Elle a
entendu 61 témoins et reçu 140 mémoires de groupes et de particuliers.
Dans son
rapport final, la Commission recommande que le nombre des circonscriptions
reste inchangé à 57 et que le nombre des circonscriptions urbaines et rurales
reste à 31 et 26 respectivement. Cependant, elle recommande de modifier les
limites d'un grand nombre de circonscriptions en fonction de l'évolution
démographique de la province au cours des dix dernières années. Elle recommande
aussi d'éliminer plusieurs circonscriptions, d'en créer de nouvelles et d'en
rebaptiser certaines. Pour donner effet aux nouvelles limites des
circonscriptions, il faut faire adopter une loi en ce sens par l'Assemblée. Les
nouvelles limites entreraient en vigueur aux élections générales suivant
l'adoption de la loi.
Le
protecteur des enfants
Aux termes du
projet de loi 4, Loi modifiant la Loi sur les services à l'enfant et à la
famille et modifications corrélatives, qui a été adopté au cours de la
dernière session parlementaire, le poste de protecteur des enfants a cessé de
relever du ministère des Services à la famille pour relever désormais de
l'Assemblée législative. Le protecteur des enfants fera directement rapport à
l'Assemblée législative et le Comité permanent des privilèges et des élections
aura le pouvoir de lui renvoyer des questions pour examen, rapport et enquête.
Un sous-comité du Comité permanent des privilèges et des élections mène le
processus de dotation du poste de protecteur des enfants et est censé faire
connaître son choix dans les premiers mois de 1999.
Remaniement
ministériel
Le 5 février,
deux ministres, James Downey et Glen Findlay, qui avaient annoncé
leur intention de ne pas se représenter, ont quitté le Cabinet, non sans être
remerciés publiquement par le premier ministre pour leur dévouement et le
travail assidu qu'ils ont accompli dans le ministère. Le même jour, deux
nouveaux ministres ont été assermentés et six ministres se sont vu confier de
nouvelles fonctions.
Les deux
nouveaux membres du cabinet sont Shirley Render, ministre de la
Consommation et des Corporations, et Mervin Tweed, ministre de
l'Industrie, du Commerce et du Tourisme. Par ailleurs, James McCrae quitte
le ministère de l'Environnement et le poste de leader du gouvernement à
l'Assemblée pour devenir ministre de l'Éducation et de la Formation; Harold
Gilleshammer passe du ministère du Travail au ministère des Finances; Darren
Praznik quitte le ministère de la Santé pour devenir ministre de la Voirie
et des Transports et leader du gouvernement à l'Assemblée; Eric Stefanson
échange le portefeuille des Finances contre celui de la Santé et le poste de
vice-premier ministre; Linda McIntosh passe du portefeuille de
l'Éducation et de la Formation à celui de l'Environnement; et Michael
Radcliffe quitte le portefeuille de la Consommation et des Corporations
pour devenir ministre du Travail.
Les députés
qui ne se représentent pas
Plusieurs
députés ont annoncé leur intention de ne pas se présenter aux prochaines
élections générales. Élu pour la première fois dans le cadre d'une élection
partielle en 1993 et réélu en 1995 dans la circonscription The Maples, Gary
Kowalski a annoncé qu'il retournait aux Services de police de la ville de
Winnipeg. Le vice-premier ministre Jim Downey, qui représente la
circonscription de Arthur-Virden depuis 1977, a également annoncé qu'il ne se
représenterait pas. M. Downey a été ministre de l'Agriculture sous Sterling
Lyon de 1977 à 1981. Revenu au cabinet depuis 1988, il a occupé plusieurs
postes, dont ceux de ministre des Affaires nordiques et autochtones, ministre
responsable des Personnes âgées et ministre responsable du Développement rural
et, depuis 1993, ministre de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme. Le
ministre de la Voirie et des Transports, Glen Findlay, a également
annoncé qu'il ne se représenterait pas. Élu pour la première fois en 1986 et
réélu en 1988, 1990 et 1995, Findlay a été ministre de l'Agriculture et
ministre responsable de la Société de téléphone du Manitoba.
Nouveau
lieutenant-gouverneur
Peter Liba sera le prochain
lieutenant-gouverneur de la province. Ancien journaliste et communicateur, Liba
occupait jusqu'à récemment un poste de direction à Canwest Global. Il remplace Yvon
Dumont, qui est en place depuis 1993. Il doit prêter le serment d'office et
assumer ses nouvelles fonctions en mars.
Patricia
Chaychuk
Greffière
adjointe
Chambre des
communes
Le jeudi 10
décembre, le premier ministre, Jean Chrétien, M. Randy White
(Langley-Abbotsford, Réf.), M. Michel Bellehumeur (Berthier-Montcalm,
BQ), Mme Alexa McDonough (Halifax, NPD), Mme Elsie
Wayne (Saint John, PC) et le président Gilbert Parent rendent tour à
tour hommage à la mémoire de la députée de Windsor-St. Clair (Mme Shauhnessy
Cohen, Lib.), décédée la veille au soir d'une hémorragie cérébrale après
s'être effondrée à la Chambre des communes. Par la suite du décès de Mme Cohen
et conformément au paragraphe 28(1) de la Loi sur le Parlement, le
président adresse au Directeur général des élections, le jeudi 10 décembre 1998,
l'ordre officiel d'émettre un bref d'élection en vue de pourvoir à cette
vacance.
À la fin des
affaires courantes, M. Don Boudria (leader du gouvernement à la Chambre
des communes, Lib.) propose, par respect pour la mémoire de Mme
Cohen, que la Chambre s'ajourne maintenant. La motion est adoptée. La Chambre
est donc ajournée jusqu'au lundi 1er février 1999, à 11 h, conformément
aux articles 24(1) et 28(2) du Règlement. La Chambre reprend ses travaux le 1er
février 1999, en vertu du calendrier parlementaire.
Reprise des
travaux
La Chambre
adopte une motion relative à la prolongation des heures de séance les 1er et 2
février. Le 1er février 1999, le projet de loi C-49, Loi portant
ratification de l'Accord-cadre relatif à la gestion des terres des premières
nations et visant sa prise d'effet, est débattu à l'étape du rapport
jusqu'à 23 h 30. Le 2 février, le rapport du Comité des finances
relatif aux consultations pré-budgétaires est débattu jusqu'à
23 h 57.
Affaires
émanant des députés – projets de loi d'intérêt public – ordre de priorité
Le 2 février
1999, le projet de loi C-306 (Loi modifiant la Loi sur les banques (frais
bancaires)), au nom de M. Denis Paradis (Brome-Missisquoi, Lib.),
est inscrit dans l'ordre de priorité des affaires émanant des députés,
conformément à l'article 87(6) du Règlement. Depuis l'adoption des
modifications au Règlement de la Chambre le 30 novembre 1998, c'est la première
fois que l'on a recours au nouvel article qui permet l'inscription dans l'ordre
de priorité d'une affaire pour laquelle un député a obtenu l'appui de 100
députés. Le 2 février, le parrain du projet de loi C-306 est remplacé par M. Nick
Discepola (Vaudreuil--Soulanges).
Voies et
moyens - Budget - désignation d'un ordre du jour
Le ministre des
Finances, M. Paul Martin, annonce qu'il présentera le budget à
16 h 15, le mardi 16 février 1999. Les 17 et 18 février sont désignés
comme les deux premiers des quatre jours consacrés au débat sur le Budget.
Bibiane
Ouellette
Greffière à la procédure
Direction des Journaux
Saskatchewan
Les
législateurs de la Saskatchewan ont dû reprendre inopinément leurs travaux le
lundi 19 octobre pour étudier un projet de loi de retour au travail. Ils
avaient été convoqués le vendredi précédent après que le gouvernement eut
décidé de mettre fin par voie législative à un conflit de travail entre
SaskPower (la société d'électricité provinciale) et son principal syndicat.
Parmi ceux qui ont été pris de court, mentionnons le président Glenn Hagel
et le greffier Gwenn Ronyk, qui s'étaient déjà envolés vers la
Nouvelle-Zélande pour assister à la 44e conférence de l'APC à
Wellington.
Le projet de
loi a été adopté le lundi en début de soirée malgré la présence dans les
tribunes et ailleurs dans le Palais législatif de milliers de travailleurs
syndiqués de SaskPower. Mis à part des interruptions fréquentes dues à des
accès de toux et des raclements de gorge, le vice-président Dale Flavel
a maintenu l'ordre à la chambre et veillé à ce que le rassemblement sur le
perron de l'édifice ne dégénère pas.
L'Assemblée a
siégé pendant quatre autres jours parce que l'opposition est parvenue à
prolonger le débat sur la motion d'ajournement. Une résolution sur la crise
agricole a été adoptée, mais c'est à peu près tout ce qui s'est accompli. Le
gouvernement et l'opposition se sont surtout livrés à des manœuvres
parlementaires, chacun tenant à prouver qu'il était capable de contrôler
l'ordre du jour de l'Assemblée.
Activité des
comités
L'enquête du
Comité des sociétés d'État sur l'affaire Channel Lake Petroleum a pris fin
après huit mois le 23 novembre avec le dépôt du rapport final par le président
Pat Lorje (Saskatoon Southeast). C'est conformément à un ordre spécial
adopté l'été dernier par l'Assemblée que le comité a pu rendre public son
rapport en période d'intersession en le remettant au greffier au lieu de le
déposer à l'Assemblée.
Institut des
enseignants de sciences sociales sur la démocratie parlementaire
L'Institut des
enseignants de sciences sociales sur la démocratie parlementaire tiendra ses
premières assises ce printemps à l'Assemblée. Il s'inspire de l'Institut des
enseignants sur la démocratie parlementaire canadienne, qui a été lancé en
1996. Il vise à permettre aux enseignants de sciences sociales d'observer
directement l'Assemblée législative provinciale à l'œuvre afin de pouvoir
établir des comparaisons avec la façon dont elle est présentée dans les médias
ou enseignée dans leurs écoles.
Le président Glenn
Hagel considère l'Institut comme partie intégrante de son programme de
promotion de l'institution parlementaire, dans le cadre duquel il visite des
écoles. Vingt-quatre enseignants participeront au premier institut du 18 au 21
avril.
Allées et
venues
Dans l'année
précédant la dernière année d'un mandat, il y a souvent des changements au sein
de l'Assemblée et des caucus, et la Saskatchewan ne fait pas exception à la
règle. D'abord, Buckley Belanger (Athabasca) a annoncé le 1er septembre
son intention de quitter le Parti libéral pour se joindre au parti au pouvoir,
le NPD. M. Belanger a retardé son changement d'allégeance pour obtenir de ses
électeurs un renouvellement de mandat dans le cadre d'une élection partielle le
26 octobre. Il a établi un record en recueillant 94 p. 100 des suffrages
exprimés.
Le 21
septembre, le premier ministre Roy Romanow (Saskatoon Riversdale) a
remanié son cabinet pour combler deux vacances causées par la démission du
cabinet de Lorne Calvert (Moose Jaw Wakamow) et de Bob Mitchell (Saskatoon
Fairview). Ils ont été remplacés par Doreen Hamilton (Regina Wascana
Plains), Harry Van Mulligen (Regina Victoria) et Judy Junor
(Saskatoon Eastview). Bien qu'elle vienne tout juste d'être élue à l'Assemblée
lors d'une élection partielle, Mme Junor pourra mettre son expérience comme
ancienne présidente du Syndicat des infirmières de la Saskatchewan à profit
dans l'exercice de ses responsabilités comme ministre associée de la Santé. Mme
Hamilton assume la responsabilité de la Saskatchewan Property Management
Corporation et de la Commission de la fonction publique, tandis que M. Van
Mulligen s'attaque à la réforme du système d'aide sociale et à la pauvreté à
titre de ministre des Services sociaux et ministre responsable de la Direction
générale des personnes âgées et des personnes handicapées. Comme il a déjà été
vice-président de l'Assemblée, bon nombre des responsabilités qu'il assumera
comme leader adjoint du gouvernement à l'Assemblée lui seront familières.
Six ministres
ont reçu de nouvelles affectations. Pat Atkinson (Saskatoon Nutana) et Clay
Serby (Yorkton) ont pris la place l'un de l'autre pour devenir
respectivement ministre de la Santé et ministre de l'Éducation. Berny Wiens
(Rosetown Biggar) est devenu secrétaire provincial, tout en conservant le
portefeuille des Affaires intergouvernementales et autochtones. Le leader du
gouvernement à l'Assemblée Janice Mackinnon (Saskatoon Idylwyld) ajoute
l'autoroute de l'information à ses responsabilités en matière de développement
économique et coopératif, tandis que Joanne Crofford (Regina Centre)
devient ministre du Travail. Enfin, Maynard Sonntag (Meadow Lake) assume
la responsabilité de l'éducation postsecondaire et du perfectionnement
professionnel.
Le 26 novembre,
la députée libérale indépendante de Humbold Arlene Jule a annoncé
qu'elle se joignait au Parti de la Saskatchewan. Contrairement à ce qu'avait
fait M. Belanger deux mois auparavant, mais conformément aux précédents établis
par ses nouveaux collègues lorsqu'ils ont formé le Parti de la Saskatchewan en
1997, Mme Jule a jugé inutile d'obtenir de ses électeurs un
renouvellement de mandat dans le cadre d'une élection partielle étant donné
qu'ils appuyaient sa décision.
Enfin, le 14
janvier, Ed Tchorzewski (Regina Dewdney) et Bob Mitchell
(Saskatoon Fairview) ont annoncé qu'ils démissionnaient de leur siège. M.
Tchorzewski s'en va à Ottawa occuper le poste de chef de cabinet de la cheffe
fédérale du NPD Alexa McDonough. Quant à M. Mitchell, il compte rester
en Saskatchewan.
Voici la
situation des partis à l'Assemblée : 40 néo-démocrates, 9 députés du Parti de
la Saskatchewan, 5 libéraux et 2 indépendants.
Fonctionnaires
de l'Assemblée
Aux termes de
l'Election Amendment Act, 1998, adoptée au printemps de 1998, le directeur
général des élections est désormais fonctionnaire de l'Assemblée législative.
Auparavant, il était nommé par décret du conseil et relevait du ministère du
Conseil exécutif. En vertu des nouvelles dispositions, un comité de sélection
représentant tous les partis a été mis sur pied pour pourvoir le poste. Le 28
septembre 1998, le Bureau de régie interne a nommé Jan Baker au poste.
Elle occupera le poste par intérim jusqu'à ce que la nomination soit confirmée
par une résolution de l'Assemblée à la reprise de ses travaux (prévue pour le
printemps de 1999). Mme Baker, qui travaille au Bureau du directeur
général des élections depuis 1979, était directrice générale des élections par
intérim.
Garnet
Holtzmann,
c.r., a été engagé par contrat pour occuper par intérim le poste de conseiller
législatif et légiste. C'est un poste qui lui est familier, puisqu'il l'a
occupé de 1969 à 1974. Avant sa retraite en 1992, M. Holtzmann avait 30 ans
d'expérience au ministère de la Justice, où il a occupé plusieurs postes
juridiques importants.
Margaret A.
Woods
Greffière adjointe
Colombie- Britannique
Le 30 novembre
1998, la 3e session de la 36e législature a repris ses
travaux après un congé de quatre mois. Les députés ont été convoqués pour
étudier la Nisga'a Final Agreement Act. Cette loi donne force exécutoire
à l'accord que la Colombie- Britannique négocie avec le peuple nisga'a et le
gouvernement canadien depuis 1990.
Au moment du
dépôt du projet à l'Assemblée, une délégation de la nation nisga'a en tenue
d'apparat s'est présentée à l'entrée du Palais législatif. Les cérémonies de
bienvenue avaient pour but de racheter la fin de non-recevoir que le premier
ministre William Smithe a opposée en 1887 à la première délégation
nisga'a venue présenter ses revendications au gouvernement. La délégation
nisga'a a reconstitué la scène, arrivant en canot et marchant en procession
jusqu'aux marches du Palais législatif pour être reçue par le premier ministre
Clark et pénétrer solennellement dans l'édifice par le grand portail. Des
chœurs et des danseurs de la nation nisga'a et d'écoles locales ont agrémenté les
cérémonies.
À l'étape de la
deuxième lecture le 2 décembre, le chef Joseph Gosnell de la nation
nisga'a a prononcé un discours passionné à la barre de l'Assemblée, engageant
les députés à réfléchir sur l'importance de la Nisga'a Final Agreement Act,
non seulement pour les Britanno-Colombiens, mais pour tous les Canadiens.
En vertu du
traité, la nation nisga'a deviendra propriétaire en fief simple de 1 930 km2 de
terres de la Couronne dans la vallée de la haute Nass dans le nord-ouest de la
Colombie-Britannique et recevra sur plusieurs années environ 200 millions de
dollars sous forme d'indemnités et de projets de l'État. Le traité lui confère
également des pouvoirs d'autonomie gouvernementale. À cause de son importance
et de son envergure, toutes les parties ont accepté que le projet de loi fasse
l'objet d'un vote libre à l'Assemblée. À l'ajournement, le Comité plénier a
suspendu l'étude du chapitre 6 de l'annexe à la Nisga'a Final Agreement Act.
Par ailleurs, Judith
Reid, du Parti libéral de la Colombie-Britannique, a été élue députée de
Parksville-Qualicum le 14 décembre lors d'une élection partielle résultant de
la démission de Paul Reitsma. M. Reitsma a démissionné le 23 juin 1998
sous la menace de révocation. Mme Reid a pris son siège à l'Assemblée le 13
janvier 1999. Au moment du remaniement ministériel du 29 janvier, Gordon
Wilson a démissionné de la Progressive Democratic Alliance et prêté serment
comme ministre des Affaires autochtones et ministre responsable de la B.C.
Ferry Corporation dans le gouvernement néo-démocrate. Le NPD compte maintenant
40 sièges à l'Assemblée législative et le Parti libéral 34. Il y a un
indépendant.
L'Assemblée
s'est ajournée le 1er février. Les députés libéraux ont parlé contre la motion
d'ajournement pendant plus de quatre heures avant qu'elle soit adoptée à la
majorité.
Comités
Le Comité
permanent de l'agriculture et des pêches a tenu une réunion d'organisation le
30 juillet. Le député néo-démocrate et vice-président de l'Assemblée Bill
Hartley a été élu président du comité et le député libéral Bill Barisoff,
vice-président. Le comité a reçu le document sur la politique agro-alimentaire
préparé par le ministère de l'Agriculture et compte mener à son sujet des
consultations partout dans la province cet automne.
Le Comité
permanent des comptes publics a examiné le rapport du vérificateur général sur
l'état de préparation aux tremblements de terre. Cette vérification porte sur
l'évaluation des dangers, des risques et des vulnérabilités dans l'éventualité
d'un gros tremblement de terre et sur les plans d'intervention et de
rétablissement. Le comité a également examiné le rapport du vérificateur
général sur le coût des pharmacothérapies et la promotion du bon usage des
médicaments.
Le Comité
spécial chargé de nommer un ombudsman est en train d'examiner plus de 200
candidatures. Il compte remettre ses recommandations à l'Assemblée législative
dans quelques mois.
Le Comité
spécial sur la Freedom of Information and Protection of Privacy Act a
élu le néo-démocrate Rick Kasper comme président en novembre. Il a
remplacé Moe Sihota, qui est entré au cabinet comme ministre responsable
de la Fonction publique. Le comité procède à l'examen quadriennal obligatoire
de la Freedom of Information and Protection of Privacy Act.
Après avoir
reçu le témoignage de 87 spécialistes de la Colombie-Britannique, du Canada,
des États-Unis et de l'Europe sur les répercussions potentielles de l'AMI, le
Comité spécial sur l'Accord multilatéral sur l'investissement a déposé son
premier rapport. Les membres libéraux ont cessé de participer aux travaux du
comité à la mi-octobre lorsque la motion du néo-démocrate Steve Orcherton
rejetant les bases des négociations de l'AMI a été adoptée en dépit de leurs
protestations. Ils prétendaient ne pas avoir reçu préavis de la motion et
estimaient que le comité ne devait pas adopter une motion qui préjugeait de ses
conclusions avant de consulter les Britanno-Colombiens. La première phase du
mandat du comité s'est donc terminée avec la seule participation des membres
néo-démocrates. Dans le cadre de la deuxième phase, le comité tiendra des
audiences publiques partout dans la province, après quoi il formulera ses
recommandations relatives à l'AMI en vue du dépôt de son rapport final à
l'Assemblée au printemps de 1999.
Limites des
circonscriptions électorales
La Commission
de délimitation des circonscriptions électorales de la Colombie-Britannique a
présenté son rapport au président de l'Assemblée en décembre. Elle recommande
la création de quatre circonscriptions, ce qui porterait leur nombre à 79. Deux
circonscriptions seraient créées à Surrey, une à la limite de Burnaby et de
Coquitlam et une à Chilliwak. La commission tiendra des audiences publiques sur
ses recommandations au début de l'année et publiera son rapport final dans les
six mois. Si son rapport est accepté par l'Assemblée, les nouvelles
circonscriptions pourraient être créées à temps pour les prochaines élections
générales.
Peter Hucal
Greffier de comité
Wynne MacAlpine
Recherchiste
Québec
Les dernières
élections générales ont eu lieu le 30 novembre 1998. Le Parti québécois, avec
son chef Lucien Bouchard, a fait élire 76 députés et forme le
gouvernement. Le Parti libéral, dirigé par Jean Charest, forme
l'Opposition officielle avec 48 députés. Le parti Action démocratique du Québec
a fait élire un député, son chef, Mario Dumont.
Cent des 125
parlementaires ont été réélus et l'Assemblée compte maintenant 29 députées.
Quant au conseil des ministres, il est composé de 27 ministres (lors du
remaniement ministériel, à l'automne 1998, on en comptait 26) dont 8 sont des
femmes. Quatre nouveaux élus ont eu accès au cabinet de M. Bouchard, dont la
nouvelle ministre de la Justice, Mme Linda Goupil, et
l'ex-présidente du Conseil du statut de la femme, Mme Diane
Lemieux, maintenant ministre d'État au Travail et à l'Emploi.
Les leaders en
poste lors de la dissolution de l'Assemblée, M. Jacques Brassard, pour
le gouvernement, et M. Pierre Paradis, pour l'opposition officielle, ont
été reconfirmés dans leur fonction par leur chef respectif.
La 36e
Législature devrait voir sa première session s'ouvrir le mardi 9 mars 1999.
L'Assemblée devra alors élire son président et ses vice-présidents; dans les
jours qui suivront, les commissions parlementaires permanentes en feront tout
autant.
À la
mi-décembre, l'Assemblée nationale offrait à l'ensemble des députés une journée
d'accueil et de formation pratique à l'Hôtel du Parlement. Outre la remise de
différents documents (dont la nouvelle édition du Règlement de l'Assemblée),
divers ateliers ont été proposés à cette occasion. Ils ont permis aux élus d'en
apprendre davantage sur l'organisation de l'Assemblée et de ses commissions,
sur le processus législatif, sur les conditions de travail du député et
l'organisation de son bureau, sur les différents services offerts aux
parlementaires et, enfin, sur les incidences des fonctions et des obligations
du député sur sa vie personnelle et familiale. Au total, 37 députés ont
participé à cette journée de formation.
Quelques jours
plus tard, l'expérience fut reprise à l'intention des membres du personnel des
députés (44 personnes étaient présentes). Elle sera aussi proposée aux
conjoints des élus, le 9 mars prochain.
Johanne
Lapointe
Secrétariat de l'Assemblée
Territoires
du Nord-Ouest
La partition
des Territoires du Nord-Ouest et la création du Nunavut ont continué à occuper
la majeure partie du temps et du calendrier des députés de l'Assemblée
législative jusqu'au congé de Noël.
Les députés ont
approuvé de légers amendements à plusieurs textes législatifs qui seront
reproduits pour le Nunavut par la Loi sur le Nunavut. Il s'agit en soi d'un
événement historique, étant donné que l'Assemblée législative des Territoires
du Nord-Ouest est en train d'adopter une loi pour le Nunavut, même si tous les
textes de loi ont été approuvés en consultation avec le commissaire intérimaire
du Nunavut.
Parmi les
nouvelles lois importantes figure la Loi sur la mise sur pied du système
judiciaire du Nunavut. Elle traite de la composition, des pouvoirs et des
membres de la cour de justice et de la cour d'appel du Nunavut et désigne les
tribunaux pour adolescents du Nunavut. Cette loi permettra de créer un système
judiciaire à une seule instance, le seul du genre au Canada.
Au sujet des discussions
portant sur la partition, mentionnons que les députés de l'Arctique de l'Ouest
ont rejeté par un vote de sept contre six une recommandation présentée par la
Commission des limites électorales des Territoires du Nord-Ouest pour que la
ville de Yellowknife compte deux sièges de plus à la nouvelle Assemblée
législative qui sera constituée après les élections générales de 1999. Le
nombre des députés serait ainsi passé de 14 à 16 et aurait ainsi respecté la
Charte des droits et libertés, qui stipule une représentation juste et
équitable. Un groupe de citoyens, les Friends of Democracy, ont intenté une
poursuite judiciaire pour que les tribunaux annulent la décision de
l'Assemblée. La cause doit être entendue au début du printemps.
La division du
territoire n'est toutefois pas le seul sujet ayant retenu l'attention des
députés de l'Assemblée législative.
Le 26 novembre
1998, le commissaire aux conflits d'intérêts a publié son rapport sur les
allégations portées contre le premier ministre Don Morin. Ce dernier a
été trouvé coupable d'avoir contrevenu à certains articles de la Loi sur
l’Assemblée législative et le Conseil exécutif. Selon les conclusions du
commissaire, M. Morin a utilisé les avantages de son poste à des fins
personnelles.
Le jour suivant,
M. Morin a démissionné de ses fonctions de premier ministre en attendant que
l'Assemblée législative examine le rapport du commissaire. Cependant, il a
continué de représenter sa circonscription de Tu Nedhe. Goo Arlooktoo,
vice-premier ministre, a assumé les fonctions de premier ministre jusqu'à ce
que les députés puissent élire une autre personne à ce poste.
L'Assemblée
législative a réservé deux jours à la Chambre pour discuter du rapport portant
sur le conflit en question et s'est penchée sur les recommandations du
commissaire. Après plusieurs échanges passionnés entre les ministres et les
députés, une motion a été adoptée pour accepter les conclusions du commissaire,
entérinant ainsi le verdict de culpabilité. La motion a également permis de
mettre sur pied un groupe indépendant pour réviser la loi sur les conflits
d'intérêt dans les Territoires du Nord-Ouest.
Pendant ce
temps, M. Morin a interjeté appel des conclusions du commissaire à la Cour
suprême des Territoires du Nord-Ouest en plaidant que le processus utilisé dans
l'enquête publique était biaisé et non conforme aux règles de la justice
naturelle. Au début de la nouvelle année, le juge de la Cour suprême, John
Vertes, a rejeté l'appel en déclarant que l'Assemblée législative avait le
droit d'administrer des sanctions disciplinaires aux députés et qu'elle avait
délégué ce pouvoir au commissaire aux conflits d'intérêts en l'incorporant dans
un texte de loi. Il conclut que les tribunaux n'ont pas à intervenir dans ces
questions.
Le Territorial
Leadership Committee s'est réuni le 10 décembre et a élu Jim Antoine
comme premier ministre des Territoires du Nord-Ouest. Avant son élection comme
premier ministre, M. Antoine, député de Nahendeh, était ministre des Affaires
autochtones, du Transport et des Travaux publics et des Services. Le 1er janvier,
David Hamilton, directeur général des élections, a délivré le bref pour
l'élection des 19 députés de la première Assemblée législative du Nunavut.
Le mois de janvier
et le début du mois de février ont été des périodes calmes à l'Assemblée
législative, étant donné que de nombreux députés représentant des
circonscriptions du Nunavut faisaient campagne pour se faire élire à
l'Assemblée législative de ce territoire. Les députés de l'Arctique de l'Ouest
en ont profité pour continuer de planifier l'organisation des nouveaux
Territoires du Nord-Ouest.
Les députés de
l'Arctique de l'Ouest ont rencontré les dirigeants du Sommet des Autochtones à
la fin de janvier et ont convenu de créer un groupe de travail pour étudier les
principes d'un accord politique. Cet accord permettra de définir les relations
qu'entretiennent le gouvernement et l'Assemblée législative des Territoires du
Nord-Ouest, les gouvernements autochtones de l'Arctique de l'Ouest et le
gouvernement fédéral.
Textes
législatifs
En plus
d'étudier de nombreux textes législatifs liés à la partition, les députés ont
adopté durant la session le troisième projet de loi d'intérêt public et
d'initiative parlementaire lorsque le député de Yellowknife-Sud, Seamus
Henry, a présenté une loi pour modifier la Loi sur les routes publiques
et la Loi sur les véhicules automobiles. Cette loi vise à éliminer la
vitesse maximale fixée par le commissaire.
Comités
Le comité
spécial sur l'identité de la région de l'Arctique de l'Ouest a également
redoublé d'ardeur pour engager des artistes qui créeront une nouvelle Masse
pour les Territoires du Nord-Ouest. La Masse ne sera pas dévoilée avant la 14e
assemblée des députés, soit à l'automne. Le comité a également commencé à
recueillir des dessins et des suggestions pour un nouveau drapeau et de
nouvelles armoiries pour les Territoires du Nord-Ouest.
Ronna Bremer
Agente des relations publiques
Assemblée législative des Territoires du Nord-Ouest
Sénat
Le premier
premier ministre du Canada, sir John A. Macdonald, a déjà décrit le
Sénat comme une chambre « de réflexion ». Cette formule est utilisée
depuis pour décrire la Chambre haute et ce qu'elle signifie maintenant, en
cette fin de millénaire, est devenu évident durant les semaines de février,
alors que le Parlement a repris ses activités après la pause de Noël.
Législation
Jusqu'à
maintenant au cours de la présente session, le Sénat a amendé de nombreux
projets de loi du gouvernement qui avaient déjà été adoptés par la Chambre des
communes. Les Communes ont par la suite accepté tous ces amendements sans
présenter d'objections importantes. La situation a toutefois changé lorsque le
Sénat a amendé le projet de loi C-20, Loi modifiant la Loi sur la
concurrence. Durant le débat en troisième lecture tenu le 9 décembre 1998,
le sénateur Donald Oliver proposa un amendement visant à supprimer
l'article 19 du projet de loi qui traite de la protection des dénonciateurs.
Selon le sénateur, cette disposition était mal conçue et inutile puisque la loi
prévoyait déjà d'autres recours efficaces. Le Sénat a accepté cette proposition,
entériné l'amendement et adopté le projet de loi le 10 décembre avant de
transmettre le message voulu à la Chambre des communes afin de lui demander
d'approuver cet amendement.
Le 9 février,
le Sénat a reçu un message de la Chambre des communes l'informant que la
Chambre rejetait l'amendement du Sénat concernant le projet de loi C-20. Les
Communes soutenaient que les mécanismes de protection des dénonciateurs prévus
dans le projet de loi étaient d'intérêt public et conformes aux vœux de la
vaste majorité des Canadiens. Plus tard au cours de la semaine, le message, de
même qu'une motion du sénateur Alasdair Graham, leader du gouvernement,
visant à faire adopter le message ont été renvoyés à un comité permanent pour
étude. Le Comité des banques et du commerce a fait rapport à ce sujet le 16
février et recommandé que le message des Communes fût adopté.
Le Sénat a donc
finalement accepté la décision de la Chambre des communes. Toutefois, le
sénateur John Lynch-Staunton, chef de l'Opposition, a
souligné que les Communes avaient profité de l'amendement proposé par le Sénat
pour améliorer l'article 19. Ces améliorations dissipaient les inquiétudes qui
avaient été soulevées durant les audiences que le Comité sénatorial avait
tenues sur le projet de loi.
Le projet de
loi C-59, Loi modifiant la Loi sur les sociétés d'assurances, est une
autre mesure législative qui a donné lieu à des déclarations sur le rôle que le
Sénat joue dans le processus législatif. Une fois de plus, c'est le sénateur
Lynch-Staunton qui a souligné l'obligation qu'avait le Sénat d'examiner
minutieusement tous les projets de loi que lui transmettait la Chambre des
communes. Selon le sénateur, cette tâche était particulièrement nécessaire dans
le cas du projet de loi C-59, puisque cette mesure avait franchi l'étape du
rapport et de la troisième lecture en l'espace de quelques minutes, après un
débat minimal. Par conséquent, le sénateur soutenait que le Sénat devrait
s'acquitter d'une double tâche, étant donné qu'il lui faudrait étudier le projet
de loi sans bénéficier des travaux des Communes. Le sénateur Lynch-Staunton a
été applaudi par tous les sénateurs lorsqu'il n'a pu résister à signaler
l'ironie de la situation : malgré toutes les critiques dont on accable le
Sénat, ce sont ses membres nommés qui s'acquittaient comme il se doit de leur
responsabilité constitutionnelle, soit procéder à une évaluation approfondie
des projets de loi. Cet aspect n'a pas non plus été oublié par la sénatrice Sharon
Carstairs, leader adjoint du gouvernement, qui a formulé le vœu que le
projet de loi soit étudié et débattu « comme toute mesure législative
devrait l'être par les deux chambres du Parlement ».
Le projet de
loi C-59 a été renvoyé au Comité permanent des banques et du commerce le 4
février, un jour après que le sénateur Richard Kroft eut proposé la
motion de deuxième lecture. Le Comité a fait rapport sur le projet de loi le 16
février sans proposer d'amendement, mais en formulant certains commentaires. Il
signalait ainsi dans son rapport que la mesure contenait deux erreurs dans le
parchemin. Le rapport expliquait également que le président du Comité, le
sénateur Michael Kirby, écrirait au surintendant des institutions
financières afin d'obtenir des garanties au sujet de l'information qui serait
transmise aux souscripteurs visés par la démutualisation des sociétés
d'assurances.
On a d'ailleurs
discuté de cette lettre adressée au surintendant des institutions financières
lors du débat en troisième lecture sur le projet de loi C-59. Les sénateurs des
deux côtés du parquet étaient d'accord sur la nécessité d'obtenir du
surintendant des garanties que les souscripteurs seraient informés correctement
de leurs droits et des conséquences de la démutualisation, en particulier sur
le plan fiscal. Le projet de loi a franchi l'étape de la troisième lecture le
18 février.
Les comités
La réputation
du Sénat est en grande partie fondée sur les travaux de ses comités et
particulièrement sur les enquêtes que ces derniers mènent. Durant la pause de
Noël, deux rapports de comités spéciaux ont ainsi été déposés auprès du
greffier, et c'est en février qu'on a commencé à en débattre. Le premier
rapport était l'œuvre du Comité spécial sur la sécurité et les services de
renseignement qui avait reçu le mandat d'examiner les diverses questions
relatives au terrorisme à la fin de mars 1998. Le 16 février, son président, le
sénateur William Kelly, a entrepris le débat sur l'adoption du rapport.
Dans ses remarques, le sénateur a donné un aperçu de l'ampleur de l'étude du
Comité, qui a permis d'évaluer divers problèmes de sécurité, notamment en ce
qui a trait au terrorisme conventionnel, à l'utilisation du système
d'immigration par d'éventuels terroristes et au cyberterrorisme. Dans sa
conclusion, le sénateur Kelly a souligné que le rapport recommandait en
particulier d'établir un comité sénatorial permanent pour scruter de manière
constante les travaux des services nationaux de sécurité et de renseignement.
Le deuxième
rapport déposé auprès du greffier fut un rapport provisoire du Comité spécial
de la sécurité des transports. Lorsqu'il a présenté la motion proposant l'étude
de ce rapport, le président du Comité, le sénateur Michael Forrestall, a
commencé par signaler la valeur d'une chambre où des questions difficiles et
complexes peuvent être étudiées d'une manière non partisane. Le sénateur a par
la suite passé en revue les travaux réalisés par le Comité jusqu'à maintenant,
que ce soit sur l'éventail des modes de transport (terrestre, maritime et
aérien), ou sur les questions techniques connexes et les structures de
réglementation. Comme le sénateur l'a expliqué, le Comité s'intéresse avant
tout à la sécurité et il existe de nombreux problèmes qui doivent être résolus
bientôt si l'on souhaite que notre système de transport respecte les normes de
sécurité essentielles au début du prochain millénaire.
En plus
d'étudier les rapports de comités spéciaux et d'autres présentés par des
comités permanents, le Sénat se constitue parfois en comité plénier. C'est ce
qu'il a fait récemment afin d'entendre le témoignage du commissaire à la
protection de la vie privée. Le 10 février, Bruce Phillips a donc pris
place à une table placée tout juste à l'intérieur de la barre du Sénat afin de
faire une déclaration et de répondre aux questions des sénateurs sur le
problème de la protection de la vie privée et de la confidentialité à une
époque où l'informatique bouleverse rapidement nos vies. Une série de questions
portait sur un sujet débattu récemment au Sénat : l'accès possible aux données
du recensement. D'autres questions touchaient des préoccupations relatives à
l'accès par voie informatique à des collections de renseignements personnels et
à la menace que pose cette possibilité quant à la protection de la vie privée.
Ce sujet sera certainement réexaminé par le Sénat lorsque le projet de loi
C-54, qui traite de la protection des renseignements personnels recueillis dans
le cadre d'activités commerciales, sera soumis aux sénateurs pour étude après
son adoption à la Chambre des communes.
Question de
privilège
Le premier jour
où le Sénat a siégé en février, le sénateur Noel Kinsella, chef adjoint
suppléant de l'Opposition, a soulevé la question de privilège afin de
s'objecter à une représentation obscène de la ministre du Patrimoine canadien
parue dans la revue Hustler dans le cadre de la campagne que l'éditeur
de cette revue mène pour s'opposer au projet de loi C-55 et aux mesures visant
les publications américaines à tirage dédoublé. Le sénateur a soutenu que cette
représentation dégradante de la ministre constituait une attaque à l'endroit de
tous les parlementaires et qu'elle pourrait les intimider dans leurs travaux.
D'autres sénateurs ont également participé au débat. La sénatrice Anne Cools
a parlé de son expérience avec les médias, tandis que la sénatrice Carstairs a
mentionné les difficultés que doivent surmonter les femmes qui poursuivent des
carrières politiques et que la sénatrice Joan Fraser a traité de la
question du conflit possible entre le privilège parlementaire et la liberté de
la presse.
Le président a
rendu sa décision le 16 février. Même s'il s'est montré très sensible au
problème soulevé dans la question de privilège, le sénateur Gildas
Molgat a statué qu'elle ne remplissait pas trois des quatre conditions
précisées à l'article 43 du Règlement pour être considérée comme une question
de privilège fondée sur des présomptions suffisantes. La question a
certainement été soulevée à la première occasion, mais la plainte ne concernait
pas directement un sénateur pas plus qu'il n'était clair qu'elle constituait
une violation sérieuse du privilège parlementaire. De plus, le président a
indiqué que d'autres avenues s'offraient pour régler ce problème.
Une fois que le
président a rendu sa décision, le sénateur Kinsella a donné avis de son
intention de présenter une motion condamnant les gestes posés par la revue Hustler.
Le Sénat a adopté la motion deux jours plus tard, soit le 18 février, après un
court débat.
Jalons
Lorsque le
Sénat a repris ses activités, sa première obligation a été de rendre hommage au
sénateur Peter Bosa qui est décédé le 10 février 1998 après une longue
maladie. Quelques jours plus tard, plusieurs sénateurs ont pris la parole pour
souligner la carrière publique de la sénatrice Dalia Wood, qui a remis
sa démission pour cause de maladie et qui a quitté ses fonctions le 31 janvier.
À la suite de
ces deux événements, le Sénat compte dorénavant 53 libéraux, 43
progressistes-conservateurs, 5 indépendants et 3 fauteuils vacants.
Enfin, le 10
février, le Sénat a souligné un événement plus heureux lorsqu'il a célébré le
35e anniversaire de vie parlementaire du sénateur Marcel
Prud'homme.
Charles
Robert
Greffier principal adjoint
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