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Susan Thompson
Les épreuves à surmonter pour briguer des fonctions électives sont semblables,
quon se présente à des élections fédérales, provinciales ou municipales.
Or, les candidates doivent faire face à des obstacles additionnels et particuliers.
Dans le présent article, une ancienne mairesse de Winnipeg prodigue des
conseils aux femmes qui envisagent une carrière en politique.
Je pars du principe que notre pays a besoin de plus de politiciennes, tout
comme notre société a besoin de plus de femmes à des postes de direction.
Il y a de nombreuses années, jai assisté à une conférence à laquelle était
invitée la juge Rosalie Abella, une oratrice incroyablement dynamique. Elle
nous a dit quelle narrivait pas à concevoir que les femmes, au Canada,
constituaient la majorité de la population et quelles agissaient encore
comme une minorité, ajoutant quil fallait établir un équilibre entre les
hommes et les femmes au sein de nos gouvernements. Cétait au milieu des
années 1980 et je savais déjà que je me porterais candidate à la mairie
de Winnipeg. Jignorais tout simplement quand. Elle avait raison : nous
avions besoin de plus de femmes en politique.
À mon avis, les femmes offrent un équilibre et une société plus compatissante,
et elles favorisent la cohésion au sein des groupes. Je pense que les femmes
comprennent les besoins de la société et les réalités de la vie de manière
plus pragmatique. Je ne crois pas que les femmes se lancent en politique
par soif de pouvoir, mais plutôt pour améliorer les choses, pour planifier
lavenir et pour laisser un héritage à leurs enfants. Notre point de vue
doit être écouté et respecté, et nos idées, prises en compte. Notre vision
est essentielle à lavenir du pays. Alors, comment y arriver et que faire
pour réussir?
On ne peut pas se lancer en politique ni remporter des élections sans être
motivé par des raisons solides comme le roc. On doit savoir qui lon est,
pourquoi lon se présente et ce quon peut apporter. Ne vous lancez pas
en politique sans, dabord, avoir réfléchi longuement à ces questions et
être sûr de vos réponses. Lune des toutes premières questions que les
journalistes vous poseront cest : « Pourquoi présentez-vous votre candidature? »
Les électeurs vous demanderont ensuite la raison pour laquelle ils devraient
vous appuyer. Votre réponse doit être brève, succincte et venir droit du
cur. Donc, lorsquun journaliste ma demandé pour la première fois pourquoi
je me présentais, jai répondu : « Cest ma destinée. » Vous auriez dû voir
la réaction de mes conseillers. « Quavez-vous dit? Ce nest pas une réponse
à donner. » Cela correspondait à une étape de ma vie et cétait la vérité.
Je me suis lancée en politique parce que cétait ma vocation. Un jour,
jai su ce que je voulais faire : devenir mairesse. Je suis certaine que
chacun dentre nous, un jour ou lautre, entrevoit son destin. Aussi saugrenu
que cela puisse paraître, en 1982, jétais propriétaire dune sellerie
qui était aussi un magasin western et jai eu une révélation. Au beau milieu
de la nuit, une voix ma dit que je devais devenir mairesse de Winnipeg.
Il sagit du phénomène le plus étrange qui me soit arrivé dans ma vie,
mais je nai jamais douté. Jétais vouée à une carrière dentrepreneure.
Ma famille possédait une petite sellerie. Rien dans mon parcours ne laissait
présager que jentreprendrais une carrière en politique. Néanmoins, cette
révélation ma paru une évidence. On entend souvent parler dhommes ayant,
depuis un très jeune âge, la conviction dêtre un jour premiers ministres.
On lentend plus rarement au sujet de femmes. Or, jinvite les femmes à
croire en leur destin et à ne jamais baisser les bras.
Faire le saut
Jai grandi à St. James, au Manitoba, dans une famille de la classe moyenne.
Mes parents mont enseigné que vouloir, cest pouvoir. Je nai jamais eu
peur déchouer. De toute façon, je ne voyais pas cela comme un échec, mais
plutôt comme une occasion dapprentissage. Tout ce quil faut, cest beaucoup
de travail, mais surtout de la persévérance. Noubliez jamais ce mot, puisque
cest la clé du succès en politique. Si quelquun mavait dit tout le temps
que cela prenait pour faire avancer les choses au gouvernement, jamais
je ne laurais cru.
Cest à force de persévérance que les femmes ont réussi à accomplir daussi
grandes choses. Or, la ténacité des femmes est toujours sous-estimée. Je
crois quil sagit de lun des plus grands atouts des politiciennes, un
atout toujours sous-évalué.
Nombreux sont ceux et celles qui se lancent en politique parce quils ont
été sollicités. Dautres sont exaspérés par le parti ou la personne au
pouvoir. Il est fascinant de voir à quel point la colère pousse les gens
à agir. Dautres encore ont un engagement envers le service public et croient
au programme dun parti.
Lorsque vous savez réellement pourquoi vous vous présentez à des élections,
soyez certains de ce que vous voulez réaliser. Vous devez vous fixer des
objectifs concrets, auxquels vous vous rattacherez pendant les moments
difficiles. En outre, je vous recommande fortement de visualiser le début
de votre carrière, mais aussi sa fin. Vous devez décider quand entrer dans
larène politique, mais savoir aussi quand en sortir. Si vous ne planifiez
pas votre sortie, ce sont les électeurs qui sen chargeront. Si vous êtes
une politicienne ou que vous aspirez à le devenir, vous devriez comprendre
quil ne sagit pas dune voie facile.
On a déjà comparé les politiciennes à Ginger Rogers. Il faut effectuer les
mêmes pas de danse que Fred Astaire, mais à reculons et en talons hauts.
Les femmes ont toujours dû travailler plus fort, plus longtemps et mieux
pour réussir. Quand on détient une charge publique, tout est une question
de confiance. Pour réussir, on doit respecter profondément cette confiance
du public et lui accorder toute lattention nécessaire afin de ne jamais
la trahir. Rien ne sert de faire des pieds et des mains pour plaire à tout
le monde. Restez concentrés et faites cet exercice quotidien. Si, chaque
matin, vous êtes capables de vous regarder en face dans la glace, vous
saurez que vous êtes sur la bonne voie. Par contre, si vous nêtes pas
alors en paix avec vous-mêmes, cest que vous vous êtes trompés. Rappelez-vous
quà la fin de votre carrière politique, car toute carrière a une fin,
tout ce qui vous restera, cest votre nom, qui compte plus que tout.
Que faire pour gagner?
Le plus grand défi qui se pose pour une politicienne, cest la collecte
de fonds. Ensuite, viennent la reconnaissance, autre défi de taille, et,
enfin, le club des vieux garçons ou la corruption du pouvoir. Ce nest
que la première fois que lon acquiert un certain pouvoir que lon se rend
compte de la nature corruptrice de celui-ci. Toutefois, largent constitue
probablement lobstacle le plus considérable pour les femmes. Ces dernières
ne sont pas prêtes à risquer les économies ou le revenu de leur famille
pour leur carrière politique, et avec raison. Comment franchir cet obstacle?
En ce qui me concerne, ma priorité a été de mettre sur pied une équipe
de collecteurs de fonds hors pair. Je me souviens de lexcellent conseil
dune ancienne mairesse dOttawa. Elle ma dit que, comme ce sont les hommes
qui peuvent recueillir largent, il faut faire appel à eux pour son équipe
de collecte de fonds. Selon elle, cest aux hommes que revient cette tâche.
Il leur faut recueillir de largent pour vous. Vous devez recruter les
meilleurs en la matière. On doit essayer de nommer deux coprésidents de
léquipe, soit une femme et un homme. Cependant, mais étant donné que les
hommes ont manifestement davantage accès à largent, on doit les affecter
à la collecte de fonds.
De plus, je conseille à toutes les politiciennes en herbe de se renseigner
sur une extraordinaire organisation américaine qui sappelle EMILYs List.
Cette organisation facilite le financement précoce des campagnes des aspirantes
candidates. Cest le réseau politique militant le plus important aux États-Unis.
EMILYs List travaille à léchelle des municipalités, des États et du pays
pour soutenir financièrement des candidates progressistes, organiser des
campagnes électorales et mobiliser les électrices. Nous pouvons énormément
tirer parti de ce réseau, formé en 1985 par 25 femmes dans le but damasser
des fonds pour soutenir des candidates démocrates, et apprendre de ses
méthodes.
À lheure actuelle, ce réseau politique compte plus de 100 000 membres,
ce qui en fait la plus importante organisation populaire dans ce domaine
aux États-Unis. Depuis sa formation, EMILYs List a permis délire 67 candidates.
Elle constitue la ressource la plus importante pour les femmes des minorités
qui veulent obtenir une charge élective au niveau fédéral. Cette organisation
recrute et forme les femmes et finance les candidates aux élections au
palier local et à celui des États. Elle a créé quatre programmes destinés
à former des candidates pour des campagnes électorales. Il y a, entre autres,
un programme appelé Women Vote, qui incite les femmes à aller aux urnes.
Il y a aussi un programme du nom de Campaign Core, qui offre de la formation
aux travailleuses de campagne. En outre, le Training and Campaign Jobs
Program donne aux candidates un meilleur accès à des gens qui organiseront
leurs campagnes et amasseront des fonds pour elles. Enfin, le Politicial
Opportunity Program recrute, forme et appuie les femmes qui se présentent
aux élections. De surcroît, EMILYs List est le principal appui dHillary
Clinton dans sa campagne présidentielle. Nous avons beaucoup à apprendre
dune organisation comme celle-là.
Voici un autre bon conseil : il ne faut pas dépenser largent avant de lavoir.
On doit sassurer dêtre entouré des meilleurs contrôleurs financiers.
Nous avons entendu tellement dhistoires de personnes qui ont sacrifié
leurs économies au profit de leur campagne et qui ont pris des années à
rembourser leur dette.
Passons maintenant aux méthodes pour se faire connaître. Ici, notre créativité
peut sexprimer en toute liberté. Au début de ma première campagne, moins
de 5 p. 100 des citoyens connaissaient mon nom. Cétait fort peu, mais, étant
détaillante et marchande, je savais comment my prendre. À lépoque, MediaCom
était propriétaire de tous les panneaux-réclames de Winnipeg. Jai donc
rencontré le directeur général et lui ai demandé de me montrer les panneaux
les mieux situés de la ville. Cest ce quil a fait. Il ma révélé que
javais seulement besoin de 19 panneaux pour être reconnue à travers la
ville. Je les ai donc tous réservés en 1989, même si je ne me suis présentée
aux élections quen 1992.
Comme vous le savez, on ne peut rien réserver sans sortir son argent, et
on ne peut le faire quen période électorale. Toutefois, javais déjà conclu
un marché et tout était déjà prêt lorsquil a été permis dafficher. Jai
placardé ma publicité dans toute la ville. Au début, 5 p. 100 de la population
connaissaient mon nom et mon visage; à la fin, cétaient 99,9 p. 100.
Jai aussi conçu des cartes postales. Comme je suis une ancienne employée
dEaton, des retraités de cette chaîne mont aidée à inonder la ville de
100 000 cartes. Tous ces bénévoles ont déposé ma carte dans les boîtes aux
lettres. Il sest agi dun bon outil de promotion, puisquon y trouvait
ma photo, mon nom et mon slogan. Au verso, on pouvait y lire mes positions
et mon expérience.
La publicité télévisée a constitué la troisième étape. Nous avions amassé
suffisamment dargent pour réaliser un blitz publicitaire pendant la Série
mondiale. Cette publicité a eu un impact considérable et ma donné beaucoup
de crédibilité comme candidate. Le maire en poste avait pris sa retraite,
et je rivalisais contre son adjoint, le président des finances et le président
des parcs et de la protection, soit les trois conseillers municipaux les
plus influents. Chacun deux avait plus de dix ans dexpérience, alors
que je nen avais aucune.
Il importe également de ne jamais oublier de remercier les gens. En pleine
campagne, on est très occupé et surmené et on a donc tendance à négliger
certains détails évidents. Cest pourquoi jai mis sur pied un comité uniquement
chargé denvoyer des mots de remerciement et de dresser les listes à cet
égard. Jallais souvent chercher du soutien auprès de ce comité, car, comme
vous le savez, durant une campagne électorale, on a besoin de réconfort.
En outre, il est important daccepter les conseils dautrui, mais seulement
sils ne vous incitent pas à changer ou à cacher votre personnalité. On
ma déjà conseillé dêtre moins exubérante, dapprendre à maîtriser mes
émotions. Vous savez, les femmes sont très émotives, ce qui, pour une raison
ou pour une autre, a été interprété comme une faiblesse. Jai alors senti
quon voulait me modérer. Je vous conseille donc dexprimer votre passion
et votre imagination.
Changer la culture politique
À mon avis, un autre changement fondamental simpose, celui de la culture
et du comportement de la classe politique. Soixante-deux pour cent des
Canadiens ont voté aux trois dernières élections, ce qui signifie que 38
p. 100 ne sont pas allés aux urnes. Le cynisme règne et les gens sont de
plus en plus réticents à voter. Selon moi, cela sexplique en partie par
le comportement des députés durant la période des questions télévisée.
Je crois sincèrement que nous devrions cesser de diffuser la période de
questions.
Je nai dexpérience quau niveau municipal, mais les délibérations du
conseil ont été télévisées pendant un moment. Jai été consternée par la
conduite des conseillers. Jai fait part de mon étonnement au président.
Il ma dit : « Madame la mairesse, cest un spectacle. » Je lui ai demandé
ce quil voulait dire par là, ajoutant que notre tâche consiste à gouverner,
quun intervenant avait donné une fausse information, quon faisait ainsi
du tort à notre vocation de titulaires de charge publique et que tout ce
quil trouvait à dire cétait quil sagissait dun spectacle. Je recommande
donc fortement de cesser de téléviser les séances, et ce, à tous les ordres
de gouvernement.
Peu de temps après avoir été élue, jai eu mon premier entretien privé
avec les membres du Comité exécutif des politiques dans mon bureau. Je
ne les connaissais pas plus quils ne me connaissaient. Le moins quon
puisse dire, cest quil ne sagissait pas dun groupe uni et que jétais
la nouvelle intruse. Le message était clair : ils avaient déjà convenu de
se débarrasser de moi le plus rapidement possible. Javais défait leurs
amis. Je venais de lextérieur et, par conséquent, je ne savais rien. Ils
avaient tout le pouvoir. Ils espéraient manipuler les comités et me faire
partir au plus tôt. Quelle belle initiation à la politique!
Toutefois, jétais là pour que ladministration municipale rende compte
de ses actions. Jai donc déclaré la séance ouverte et demandé le silence.
Les membres du comité étaient pour le moins indisciplinés, mais, à mon
avis, dès le départ, le leader doit donner le ton.
Mes trois premières années de vie publique ont été atroces. Les médias
étaient contre moi, mes conseillers ne mappuyaient pas du tout et mon
administration faisait tout pour se débarrasser de moi. Mon seul soutien
provenait des citoyens, qui en avaient assez du conseil. Quand jai été
réélue, jai été fascinée de voir les membres du Comité exécutif des politiques
entrer dans mon bureau et me tirer leur chapeau simplement par leur manière
dagir, me signifiant ainsi que je possédais maintenant le pouvoir. Ils
étaient maintenant disposés à collaborer. En parlant des médias, je me
rappelle le conseil que jai reçu dune ancienne députée et ministre libérale,
Iona Campagnolo. Elle ma dit : « Souvenez-vous, les médias ne dorent votre
image que pour vous rabaisser. » Cette perspective ma énormément aidée
et je nai jamais oublié ces mots. Jai toujours fait preuve de noblesse.
Je nai jamais tenu des propos agressifs ou négatifs. Mes conseillers mont
parfois critiquée et recommandé de rendre coup pour coup, mais je ne lai
pas fait. Jai toujours tenté de renseigner les citoyens sur mes objectifs
et sur les initiatives à légard desquelles je rendrais des comptes.
Jai appris à mes dépens que rien nest confidentiel. Pour ma part, je
nai jamais auteure de fuites. Jai toujours protégé le caractère confidentiel
des renseignements. À mon avis, cest essentiel, sans quoi on ne fait pas
long feu. Ce que japprenais restait entre les quatre murs de ma résidence.
Il faut également savoir comment gérer les crises. Il y aura des moments
où vous devrez aller puiser votre force très loin dans votre for intérieur.
Cest ce qui mest arrivé pendant linondation de 1997, le pire débordement
deau à avoir frappé notre ville en cent ans. Jai reçu un appel de Pat Owens,
mairesse de Grand Forks, qui était bouleversée. Sa ville avait été inondée
et détruite par le feu. La mairesse avait été mal informée du niveau deau
maximal. Elle ma appelée sur mon cellulaire pour me dire de ne pas me
fier aux données hydrologiques et de procéder à des vérifications. Nos
postes de pompage avaient une capacité de 19,5 pieds, alors que le niveau
deau sélevait à 26,5. Nous ignorions sils allaient résister. Sils ne
tenaient pas le coup, 100 000 résidences ou, si vous préférez, 300 000 citoyens,
se seraient retrouvés avec six pieds deau dans leur sous-sol.
La panique constitué été un plus gros problème encore. Alors que je me
rendais à la première conférence de presse, je minquiétais de la vulnérabilité
des postes de pompage, des vannes de décharge au canal de dérivation, des
sacs de sable saturés, de la quantité deau inconnue qui allait sabattre
sur nous. En tant que leader, je me suis sérieusement demandé comment jarriverais
à gérer la situation. Jentends encore le réalisateur faire le décompte,
alors que nous allions entrer en ondes, et je peux vous dire quà ce moment
précis, jai senti que Dieu me serrait dans ses bras et me donnait la force
nécessaire pour affronter la situation. Pendant ces 21 jours de crise,
jai été totalement convaincue que nous allions survivre. Lorsque de telles
choses vous arriveront, je vous conseille tout simplement de saisir cette
force.
Permettez-moi de conclure en mentionnant quen politique, il faut une bonne
capacité dadaptation, surtout pour gérer les critiques. La plupart des
gens ne peuvent souffrir la critique, et, en public, lexpérience peut
être mortifiante. Voici donc certains conseils qui mavaient été donnés.
Premièrement, concentrez-vous bien sur la critique, visualisez-la comme
sil sagissait dune balle de baseball, puis prenez une décision, à savoir
si vous allez frapper un circuit ou la laisser passer, ce qui, parfois,
vaut mieux. Cest chose difficile, mais il faut en tirer une leçon et continuer
à avancer. Deuxièmement, ayez toujours un bon sens de lhumour. Cest souvent
plus facile à dire quà faire, mais cest extrêmement important. De plus,
javais toujours sur moi un porte-bonheur, ce qui ma aidée. Enfin, nayez
pas peur de pleurer, mais seulement brièvement, peut-être dix secondes,
puis retournez au travail.
La vie politique nest facile pour personne, surtout pour les femmes. Cependant,
elle peut être extrêmement gratifiante et jespère que mes propos inciteront,
dans les prochaines années, de plus en plus de femmes à briguer les suffrages
et à se faire élire.
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