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Mary-Anne Jablonski, députée provinciale
Le présent article porte sur le Règlement et les usages de lAssemblée
législative relativement à létude des projets de loi dinitiative parlementaire
en Alberta. Il traite notamment du projet de loi 202 et des obstacles quil
a fallu écarter pour le faire adopter.
En 1993, sous la direction du premier ministre Ralph Klein et du leader
à lAssemblée législative de lépoque, Ken Kowalski, et en collaboration
avec Laurence Decore et Grant Mitchell, respectivement chef de lopposition
et leader de lopposition à lAssemblée, dimportants changements ont été
apportés au traitement accordé par celle-ci aux projets de loi dinitiative
parlementaire.
Le plus marqué dentre eux résultait dun accord conclu entre les leaders
à lAssemblée législative et il permettait le vote libre les jours consacrés
aux initiatives parlementaires. Selon cet accord, lorsque des initiatives
parlementaires étaient à lordre du jour de lAssemblée, elles nétaient
pas soumises à la discipline de parti. Dorénavant, les députés devaient
adopter une position avant de se rendre à lAssemblée et voter en se basant
sur ce quils considéraient comme important et juste. Ce qui semblait un
modeste changement a eu dénormes conséquences pour les députés. En effet,
ils ne pouvaient plus dire à leurs électeurs quils avaient voté dune
certaine façon parce que cétait ce que leur parti avait fait. Ils étaient
responsables envers les personnes quils représentaient. En pratique, les
députés avaient tendance à voter en respectant la discipline de leur parti,
mais jai constaté quen de nombreuses occasions, ils votaient sur les
initiatives parlementaires à lencontre de celle-ci. Daprès mon expérience,
nous avons bien fait de conserver lesprit du vote libre en matière dinitiatives
parlementaires.
Autre grande modification apportée au Règlement en 1993, toutes les motions
dinitiative parlementaire inscrites au Feuilleton devaient faire lobjet
dune discussion au cours des 60 minutes suivant leur présentation. Cela
éliminait les situations dans lesquelles les motions étaient inscrites
au Feuilleton pendant une année civile ou une session complète en tant
que question renvoyée du débat à une séance ultérieure; elles avaient alors
la plus faible priorité parmi les motions restantes qui subissaient le
même sort.
Troisièmement, un nouveau processus opportun a été adopté pour les projets
de loi dinitiative parlementaire. Après leur dépôt, ils sont maintenant
étudiés en deuxième lecture le prochain jour consacré aux initiatives parlementaires.
Deux heures sont prévues pour étudier le projet de loi en deuxième lecture
et après ce délai, les députés procèdent au vote. Si le projet de loi est
rejeté, il meurt au Feuilleton. Sil est adopté, il passe à létape suivante,
soit létude en comité plénier, et, sil est adopté en comité, il est étudié
en troisième lecture. Ces changements apportés au Règlement signifiaient
que, pour la première fois, les simples députés pouvaient espérer que leur
projet de loi devînt loi, parce que chaque projet de loi déposé pouvait
faire lobjet dun vote.
Quatrièmement, chaque mardi et chaque jeudi après la période des questions,
les députés pouvaient faire des déclarations. Selon le Règlement, six déclarations
de député de 2 minutes chacune pouvaient être prononcées ces jours-là sur
un sujet dintérêt pour un simple député et elles étaient exemptes dinterruptions
dordre procédural, comme des rappels au Règlement. Il sagissait là dun
changement majeur, car ces déclarations pouvaient être faites sur tout
sujet qui intéressait un député. Depuis lors, cette règle a été modifiée
et les députés peuvent maintenant prononcer des déclarations chaque jour
en fonction du nombre de députés de chaque parti à lAssemblée ou par suite
dun accord conclu par les leaders à lAssemblée. Selon mon expérience,
ces déclarations de député jouent un rôle très important dans ladoption
des projets de loi dinitiative parlementaire, car elles fournissent aux
députés loccasion de mettre en évidence les questions liées à leur projet
de loi.
Le dernier changement apporté au Règlement en 1993 avait trait aux heures
de séance. LAssemblée législative ne siège plus le vendredi. Les heures
ont été prolongées au-delà de laprès-midi du lundi au jeudi et lAssemblée
siège en soirée. De cette façon, les vendredis peuvent être des journées
de circonscription.
En 1993, le premier ministre Klein a très bien exposé le motif de ce changement.
Selon lui, plus les députés passent de temps à lAssemblée législative,
plus ils sont susceptibles dêtre atteints de la maladie insidieuse nommée
syndrome de lAssemblée législative : ils commencent alors à penser que,
à moins que quelque chose se produise à lAssemblée, elle ne se produit
pas du tout. Ce nest quen sortant de lAssemblée et en rencontrant ses
électeurs quon se rend compte quune autre réalité existe.
Depuis 1993, 39 projets de loi dinitiative parlementaire ont reçu la sanction
royale. Il est important de signaler que, depuis la modification du Règlement,
seuls des projets de loi parrainés par des députés du parti ministériel
ont été adoptés. Il importe également de souligner que des députés du parti
ministériel ont voté en faveur de projets de loi de lopposition et quils
sont libres de le faire.
Ma première expérience relative à un projet de loi dinitiative parlementaire
avait trait à une mesure qui exigeait que les enfants âgés de moins de
18 ans portent un casque de cycliste. Jai voté en faveur de ce projet de
loi parce que je croyais que cétait un bon moyen daider les parents qui
voulaient que leurs enfants portent un casque de protection. Dès que ce
projet de loi a été adopté, un groupe de personnes assises dans la tribune
des députés se sont levées, ont applaudi et se sont étreintes. Jai appris
que ces personnes étaient les médecins et les infirmières du Stollery Childrens
Hospital dEdmonton qui traitaient les enfants atteints dune lésion cérébrale
irréversible subie parce quils ne portaient pas de casque de protection.
Cest alors que je me suis rendu compte que les projets de loi dinitiative
parlementaire constituent une excellente façon de travailler en collaboration
avec les Albertains au sujet denjeux importants pour eux et afin de réaliser
des changements qui ont des conséquences significatives dans leur vie quotidienne.
Le projet de loi 202, Protection of Children Abusing Drugs Act
Au cours de la session du printemps 2005, lAssemblée législative de lAlberta
a adopté à lunanimité le projet de loi 202 dinitiative parlementaire,
Protection of Children Abusing Drugs Act (PCHAD) (loi de protection des
enfants qui abusent de drogues). Le but initial de ce projet de loi était
de donner au gouvernement provincial et aux parents le pouvoir dinscrire
les enfants âgés de moins de 18 ans qui abusent de drogues à un programme
obligatoire de traitement pour toxicomanie durant une période pouvant atteindre
90 jours. Il a, par la suite, été amendé et permet maintenant de recourir
à une intervention forcée comprenant une désintoxication et une évaluation
ne dépassant pas cinq jours.
Jai eu lidée de déposer ce projet de loi pendant une conférence organisée
dans ma circonscription sur le crystal meth. Après une discussion avec
la solliciteure générale dalors, Heather Forsyth, jai décidé de déterminer
ce qui pouvait être fait pour chercher à résoudre ce problème. Jai parlé
à des parents, à des policiers, à des enseignants, à danciens toxicomanes
et à des enfants des rues. Leur message était le même : les enfants toxicomanes
ne peuvent saider eux-mêmes. Lors de la conférence sur le crystal meth,
jai été bouleversée dentendre un jeune se lever et demander sil fallait
quil commette un crime pour pouvoir recevoir de laide.
Jai amorcé des recherches sur ce problème et me suis rendu compte que
les parents ne disposaient daucun moyen pour aider leurs enfants, à moins
de déposer une plainte contre eux pour avoir commis un crime, ce qui leur
donne un casier judiciaire, ou de sadresser aux organismes de protection
de la jeunesse.
Jai rencontré des parents qui mont dit quils avaient célébré, lorsquils
ont appris quune accusation avait finalement été portée contre leur enfant
parce quil pouvait enfin recevoir de laide. Cest ce qui a marqué le
début de mon initiative.
En Alberta, pour choisir les députés qui peuvent déposer un projet de loi
dinitiative parlementaire, nous utilisons lancienne méthode qui consiste
à tirer des noms dun chapeau. Jai obtenu le numéro 26 et mon projet de
loi est devenu le projet de loi dinitiative parlementaire 226. Je savais
que seulement les 7 à 12 premiers projets de loi étaient déposés à lAssemblée
législative au cours dune session et quil me fallait donc accomplir beaucoup
de travail. Jétais tout à fait convaincue de limportance de ce projet
de loi et, pour quil soit déposé à lAssemblée, il me fallait obtenir
un meilleur numéro. Il fallait que je convainque des collègues que cette
idée était suffisamment importante pour quils échangent leur numéro avec
le mien.
Jai réussi à obtenir que deux députés de mon caucus me laissent inscrire
mon projet de loi dabord en septième position, puis en deuxième position.
Il est devenu le projet de loi 202. Je pouvais donc déposer mon projet de
loi, Protection of Children Abusing Drugs Act, il pourrait faire lobjet
dun débat et jespérais quil fût adopté. Cela ne sest pas révélé être
une mince tâche. Le cheminement du projet de loi 202 à lAssemblée législative
a été très laborieux.
Obstacles à surmonter
Tout le monde convenait quil fallait faire quelque chose pour aider les
jeunes toxicomanes et leurs familles, mais nombreux étaient ceux qui estimaient
quil était trop hasardeux de permettre à des parents de demander à un
tribunal de lancer un mandat darrestation, dordonner que leur enfant
subisse une cure de désintoxication, une évaluation et un traitement obligatoires
pendant une période pouvant aller jusquà 90 jours. Le projet de loi 202
ne résisterait pas à la contestation de sa constitutionnalité.
Les médias et le public ont joué un rôle majeur dans ladoption du projet
de loi 202. Jai utilisé la radio et les journaux aussi souvent que je le
pouvais pour transmettre mon message. En Alberta, un groupe de personnes
très préoccupées, connu sous le nom de Parents Empowering Parents, est
composé de pères et de mères danciens toxicomanes et de toxicomanes actuels.
Au cours de cette épreuve, ce sont eux qui ont peut-être exercé la plus
grande influence. Ils voulaient maider de toutes les façons possibles.
Je leur ai donc fait signer des pétitions, je leur ai demandé de téléphoner
à leur député provincial et de dire à tous ceux quils connaissaient de
faire de même. Je savais que, si labus de drogues représentait un dossier
prioritaire dans les bureaux de circonscription, aucun député ne pourrait
ne pas tenir compte de mon projet de loi.
Cette stratégie a très bien réussi. La toxicomanie constitue une question
cruciale pour chacun. Ma tâche suivante a consisté à convaincre mes collègues
du caucus que cétait une bonne idée. La plupart dentre eux mont dit
quils étaient daccord avec moi et quils appuieraient mon projet de loi,
mais quelques députés clés nétaient pas convaincus. Ils craignaient que
le projet de loi porte atteinte aux droits de lenfant et aux droits garantis
dans la Charte. Pour obtenir lappui des quatre ministères sur lesquels
ce projet de loi aurait des incidences, il ma fallu lamender.
Jai même cru quil me faudrait le retirer, mais jai été bombardée dappels
et de courriels de parents, de jeunes toxicomanes, denfants des rues,
de thérapeutes spécialisés dans le traitement pour toxicomanie, denseignants
et de policiers. Je recevais constamment des messages de tenir bon. Chaque
jour, des pétitions favorables au projet de loi 202 métaient envoyées par
diverses collectivités albertaines et même des journalistes et des reporteurs
mexprimaient leur appui.
Le projet de loi 202 est modelé sur une autre loi albertaine, le Protection
of Children Involved in Prostitution Act. Cette loi permet aux policiers
de placer un enfant impliqué dans la prostitution dans un foyer-refuge
sécuritaire et, après une évaluation, de le maintenir sous garde pendant
une période prolongée.
Initialement, le projet de loi 202 devait permettre aux parents de placer
leur enfant toxicomane âgé de moins de 18 ans dans un centre de désintoxication
pour toxicomanes. Il prévoyait lévaluation de létat de lenfant et un
traitement de désintoxication dans un délai de cinq jours et stipulait quun
enfant toxicomane pouvait être placé sous garde pour être traité pendant
une période pouvant aller jusquà 90 jours.
La différence entre mon projet de loi et le Protection of Children Involved
in Prostitution Act était évidente, car, lorsquun enfant est impliqué
dans la prostitution, il est facile de prouver quon le protège et quon
laide. Mais ce nest pas aussi évident lorsquun enfant est toxicomane.
À la conférence sur le crystal meth, un policier de Vancouver ma dit que
les chances de succès étaient les mêmes, soit 50 p. 100, que lenfant soit
forcé de subir un traitement ou quil se soumette à un traitement de son
plein gré. Jai cherché des études qui le prouveraient. Or, il y a très
peu de preuves scientifiques selon lesquelles le traitement obligatoire
de la toxicomanie est couronné de succès, mais il ny a pas non plus de
preuves qui montrent que ce traitement est voué à léchec! Il y a effectivement
en Alberta un centre de traitement pour toxicomanie, lAlberta Adolescent
Rehabilitation Centre (AARC), qui a établi que son taux de réussite est
de 83 p. 100.
Je savais que pour de nombreuses personnes, il importait que ce projet
de loi fût adopté. Jai accepté de lamender pour supprimer la disposition
sur la période de 90 jours, mais il prévoyait quand même que les parents
pouvaient demander à un tribunal de soumettre leur enfant à une désintoxication
et à une évaluation obligatoires. Un père ou une mère pouvait également
demander au tribunal de lancer un mandat darrestation.
Ce projet de loi donnait aux parents un moyen juridique de faire retirer
leur enfant toxicomane dune maison de drogue ou dun autre endroit à risques
et le placer dans un centre dévaluation. Jespérais que, pendant cette
période, lenfant se rendrait compte quil avait besoin daide et quil
accepterait de son plein gré de subir un traitement pour sa toxicomanie.
En plus de convaincre les députés de mon propre caucus de voter pour le
projet de loi 202, je savais quil me fallait obtenir également lappui
de lopposition. Avant même de commencer, jai sollicité son appui. Jai
travaillé avec les députés de lopposition pour massurer de répondre à
toutes leurs objections. Le groupe Parents Empowering Parents a présenté
un exposé aux caucus de lopposition et fait valoir les motifs pour lesquels
ce projet de loi devait être appuyé. Le seul motif pour lequel ce projet
de loi a été adopté à lunanimité était que tous les partis à lAssemblée
étaient mis au courant de son cheminement et consultés sur tous les amendements.
Les partis dopposition ont effectivement entrepris dexercer des pressions
sur notre gouvernement au sujet de ce projet de loi en présentant des pétitions
et en posant des questions lors de la période des questions. Sans laide
de lopposition, jaurais manqué de temps et mon projet de loi naurait
pas été adopté au cours de la session du printemps.
Au cours de cette session, notre emploi du temps était anormalement serré
à cause de la visite prévue de Sa Majesté la reine à loccasion du centenaire
de lAlberta. Il y avait donc un risque réel quavant la fin de la session,
toutes les étapes nécessaires à ladoption du projet de loi 202 ne soient
pas franchies. On se demandait aussi sil y aurait une session dautomne.
Cela signifiait quaprès tout ce travail pour faire adopter ce projet de
loi, il y avait un risque réel quil meure simplement au Feuilleton.
Cétait, pour moi, inadmissible. Trop de parents désespérés comptaient
sur moi, me recommandaient de me montrer convaincante, de tenir bon et
de persévérer. À cette étape, jai demandé à lAssemblée de consentir unanimement
à passer à létude des projets de loi dinitiative parlementaire et de
rejeter les questions écrites et les motions portant dépôt dun document.
Elle a refusé de donner son consentement unanime.
Cest à ce moment que jai été récompensée davoir obtenu la participation
active des médias, du public et des groupes de parents. Lorsque les parents
ont appris quil était possible que le projet de loi ne soit pas adopté,
ils se sont fait entendre. Ils ont téléphoné aux chefs des partis dopposition
et plaidé leur cause de nouveau. Après avoir reçu un album de photographies
dune mère au cur brisé auquel était jointe une note qui me suppliait
de tenir bon, jai décidé de tenter le tout pour le tout et jai fait une
déclaration de députée pour plaider ma cause.
Jai déclaré que je madresserais à lAssemblée chaque jour pour demander
son consentement unanime afin de reporter les travaux prévus pour la journée
et de passer à létude des projets de loi dinitiative parlementaire jusquà
ce quelle accorde son consentement.
Jai parlé de lalbum de photographies que mavait envoyé une mère en larmes.
Ces images montraient que sa jolie jeune fille, auparavant souriante et
heureuse, était devenue une usagère de drogue au visage souffreteux et
pâle et aux yeux fatigués et ternes. En lisant la lettre de cette mère
au cur brisé qui déclarait quelle aimait son enfant inconditionnellement
et nous demandait de les aider, jai convaincu les députés de lopposition
et du parti ministériel de la nécessité daider ces enfants et leurs familles.
Ce projet de loi permettait aux parents daider leurs enfants à saffranchir
des drogues. Jusquà ce moment, ces pères et ces mères ne disposaient daucun
recours, mais nous leur offrions maintenant un espoir. Jai su que javais
touché le cur de tous les députés de lopposition le jour suivant la présentation
du budget. La première question posée par le chef de lopposition, Kevin
Taft, devait porter sur le budget, mais il a plutôt mis le premier ministre
au défi de faire du projet de loi 202 un projet de loi émanant du gouvernement
et de prendre les mesures nécessaires pour le faire adopter avant la fin
de la session. Le premier ministre ma regardée et a dit quil ferait ce
quil pouvait à cette fin.
Or, la parole du premier ministre Klein est dor et il a convoqué une réunion
pour que cela se produise. Dès le lendemain, au lieu dun débat sur le
nouveau budget et les affaires gouvernementales au comité des subsides,
le président de lAssemblée, Ken Kowalski, ma accordé la parole pour que
je demande le consentement unanime de lAssemblée afin de passer à létude
des initiatives parlementaires et, en particulier, du projet de loi 202
en comité plénier.
Ce fut une victoire pour les parents qui maidaient depuis le début, ce
fut une victoire pour les jeunes toxicomanes, ce fut une victoire pour
moi-même et ce fut, très certainement, une victoire pour la démocratie.
Cet après-midi-là, le projet de loi 202 a été étudié en comité plénier.
Lamendement a été déposé, il a fait lobjet dun débat et il a été adopté.
Jai ensuite demandé le consentement unanime de lAssemblée pour passer
à la troisième lecture du projet de loi. Elle ma encore une fois accordé
son consentement et, en un après-midi, ce projet de loi a franchi ces deux
étapes majeures.
Limportance de cet événement a été soulignée par le président de lAssemblée,
qui a dit quavant daccorder la parole au greffier, il lui fallait signaler
un fait unique. Ceci ne sétait probablement jamais produit au cours des
99 ans de lhistoire de lAlberta. Il sagissait dun exemple merveilleux
de collaboration parlementaire, la plus haute forme de démocratie.
Conclusion
Aucun système nest parfait. Certains députés à lAssemblée ne croient
pas que notre façon détudier les initiatives parlementaires est équitable,
prudente ou même responsable. Ils craignent quil ny ait pas suffisamment
de consultations auprès des intervenants, des ministères et du public.
Ils sont davis que, pour ce motif, des projets de loi comme celui-ci,
qui ont une si grande importance pour le public, ne devraient pas être
adoptés en tant que projets de loi dinitiative parlementaire. Par exemple,
pour appliquer le projet de loi 202, les quatre ministères des Services
à lenfance, de la Santé et du Bien-être, du Solliciteur général et de
la Justice doivent coordonner leurs mesures.
Néanmoins, je suis davis que nous étudions les initiatives parlementaires
équitablement et de façon responsable. Avant de devenir loi, le projet
de loi a suivi un processus similaire à celui dun projet de loi émanant
du gouvernement. Il y a toutefois une différence entre les deux : avant
quun projet de loi émanant du gouvernement soit rédigé et présenté au
caucus, beaucoup de consultations sont menées auprès des intervenants et
des ministères. Lorsque les députés votent sur un projet de loi émanant
du gouvernement, tous les partis ont eu loccasion dexprimer leurs préoccupations
et la plus grande partie du travail est accomplie.
Il y a beaucoup moins de consultations avant que les projets de loi dinitiative
parlementaire soient adoptés, mais, après leur adoption, ils doivent suivre
un processus similaire à celui dun projet de loi émanant du gouvernement.
Après que lAssemblée législative a adopté un projet de loi dinitiative
parlementaire, cest le ou les ministères chargés de lappliquer qui en
deviennent responsables. Ce sont ces ministères qui sassurent que son
règlement dapplication est rédigé pour que le projet de loi puisse être
appliqué avec succès.
Il faut faire preuve desprit dinitiative et de vision pour apporter des
changements significatifs. Les modifications apportées en 1993 au Règlement
et la vision dont notre premier ministre et dautres dirigeants ont fait
preuve ont créé le milieu dans lequel le projet de loi 202 pouvait être
adopté. En tant que simple députée, jai ressenti avec euphorie, comme
mes collègues députés, le pouvoir et la passion de travailler ensemble
pour sacquitter de la tâche à accomplir et faire une différence dans la
vie des Albertains.
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