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Président
Myron Kowalsky
Déclaration concernant les raisons autorisant un président à voter pour briser une égalité .
Président Myron Kowalsky, Saskatchewan, 29 mars 2004
Contexte : Le 29 mars 2004, 27 députés se
sont prononcés en faveur de la motion sur l’Adresse en
réponse au discours du Trône et 27 autres ont voté contre. Le
président ne vote pas normalement, mais il doit le faire en cas
d’égalité. Cependant, certains principes régissent
l’expression de la voix prépondérante. Ils sont
énoncés dans la déclaration qui suit.
Le président Kowalsky :
Dans les assemblées parlementaires de tradition britannique,
l’impartialité du président est le principe fondamental qui
sous-tend le système. Voici ce qu’en disent Erskine
May et Beauchesne :
La confiance en l’impartialité du président est
indispensable au bon fonctionnement de la procédure. De nombreuses
conventions ont, en effet, pour objet de garantir, non seulement
l’impartialité du président, mais encore la reconnaissance
générale de cette impartialité. Le président ne
participe pas aux débats et ne vote qu’en cas
d’égalité des voix, encore que conformément à
des règles qui lui interdisent de se prononcer sur le fond de la
question. (Voir la 22e édition de May, page 90, et la 6e
édition de Beauchesne, page 51, commentaire
168.)
Le principe selon lequel le président ne vote qu’en cas
d’égalité des voix est consacré par la loi et les
règles en vigueur à l’Assemblée législative
de la Saskatchewan. Voici ce que prévoit la Legislative
Assembly and Executive Council Act à cet égard :
Article 18 : Les questions soumises à
l’Assemblée sont tranchées par une majorité des
voix, autres que celle du président ou du président
suppléant, mais s’il y a égalité des voix, le
président ou le président suppléant a le droit de voter.
Voici ce qui est stipulé dans Rules
and Procedures of the Legislative Assembly of Saskatchewan à ce sujet :
Article 26(1) Le président ne participe à aucun
débat à l’Assemblée.
Article 26(2) En cas d’égalité des voix, le
président exerce sont droit de vote prépondérant et toutes
les raisons énoncées par lui sont consignées dans les
Journaux.
Conformément à ces règles, le président est
obligé de voter lorsque les voix sont égales de part et
d’autre.
Comment le président vote-t-il? Voici comment l’ouvrage de Marleau et Monpetit résume
la convention parlementaire dans ce domaine :
En théorie, il est libre de voter selon sa conscience, tout comme
les autres députés; cependant, l’exercice de cette
responsabilité pourrait l’obliger à se mêler à
un débat partisan, ce qui risquerait d’amener la Chambre à
mettre son impartialité en doute. Par conséquent, certaines
conventions ont été établies afin de guider le
président (et le président d’un comité
plénier) dans les rares cas où il doit trancher par sa voix
prépondérante. Les autorités canadiennes et britanniques
décrivent ces principes ou conventions de la façon
suivante :
- Le
président doit toujours voter de façon à permettre
à la discussion de se poursuivre.
- Lorsque
cette option n’est pas envisageable, il doit veiller à ce
qu’aucune décision importante ne soit prise, si ce
n’est avec l’assentiment d’une majorité de
députés.
- S’il
doit se prononcer sur des modifications, il est préférable
de laisser le projet de loi tel quel plutôt que de voter de telle sorte
qu’il soit modifié.
En général, le
président vote de façon à maintenir le statu quo et laisse
la question en suspens pour qu’elle puisse être débattue
plus tard. L’obligation pour le président de se conformer à
ces principes plutôt que d’adopter une position partisane a
été renforcée lorsque notre assemblée
législative a unanimement décidé que le choix du
président allait se faire par scrutin secret auprès des
députés élus plutôt que par le biais d’une
nomination faite par le premier ministre.
Ces principes s’appliquent aussi
à un vote de confiance. Le vote sur l’Adresse en réponse au
discours du Trône est traditionnellement considéré comme
une question de confiance. Dans notre régime parlementaire, une question
de confiance est une motion qui, si elle est rejetée, signale au
gouvernement qu’il a perdu la confiance de la Chambre et ne peut en
conséquence demeurer en fonction.
En général, le principe
qui s’applique dans ce cas exige qu’une majorité de
députés souscrive aux décisions de
l’assemblée législative. Lors d’un vote comme
celui-ci, où la confiance de l’Assemblée dans le
gouvernement est remise en cause, la décision quant au vote de censure
doit refléter clairement le vœu d’une majorité de députés.
Il ne serait pas indiqué que la voix du président suffise
à lui seul à renverser le statu quo en place depuis la
dernière élection.
Je vote donc en faveur de la motion
d’adoption de l’Adresse en réponse au discours du
Trône. La motion est adoptée.
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