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Ontario
La 3e session de la 37e législature s’est
terminée le 12 mars 2003 avec la prorogation. Au total,
32 projets de loi d’initiative ministérielle, 4 projets de loi
d’initiative parlementaire et 9 projets de loi d’intérêt privé ont été
adoptés au cours de la session. Les plus marquants sont : la Loi sur la
fiabilité de l’énergie et la protection des consommateurs (projet de
loi 58), la Loi sur l’établissement du prix de l’électricité, la
conservation de l’électricité et l’approvisionnement en électricité (projet
de loi 210), et la Loi sur l’obligation de rendre compte des dépenses
(ministres et chefs d’un parti de l’opposition) (projet de loi 216).
La Loi sur la fiabilité de l’énergie et
la protection des consommateurs permet au gouvernement de vendre sa
participation dans le système de distribution de l’électricité de la province,
une société ouverte baptisée Hydro One. Le projet de loi a été présenté en
réaction à la décision du juge Gans de la Cour supérieure de l’Ontario, qui
établissait que la Loi de l’électricité de 1998 ne permettait pas au
gouvernement de l’Ontario de se départir de sa participation publique dans la
société. Cette question a été soulevée devant les tribunaux par le Syndicat
canadien des communications, de l’énergie et du papier (SCEP) et par le
Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), peu après que le gouvernement
a annoncé son intention de privatiser la société. Au moment de la rédaction du
présent rapport, aucune vente n’avait été signalée.
La Loi sur l’établissement du prix de
l’électricité, la conservation de l’électricité et l’approvisionnement en
électricité limite, pour les petits consommateurs, le prix de l’électricité
à 4,3 cents le kilowatt/heure jusqu’au 1er mai 2006. La Loi accorde aux consommateurs désignés un
rabais sur les comptes facturés à plus de 4,3 cents le kilowatt/heure
depuis la déréglementation du marché de l’électricité le 1er
mai 2002. La Loi interdit également de couper le courant aux
clients dont le compte accuse un retard afin de ne pas les priver d’électricité
pendant les mois d’hiver.
La Loi sur l’obligation de rendre compte
des dépenses (ministres et chefs d’un parti de l’opposition) permet au
commissaire à l’intégrité d’examiner certaines dépenses des ministres, des
adjoints parlementaires, des chefs de l’opposition et de leurs employés, afin
de déterminer si ces dépenses sont permises par la Loi. Elle exige
ensuite que le commissaire à l’intégrité présente au président de la Chambre un
rapport annuel dans lequel il fait part de ses constatations. La Loi
modifie également la Loi sur l’accès à l’information et la protection de la
vie privée afin qu’elle s’applique à l’Assemblée législative, mais
uniquement à l’égard des documents qui se rapportent aux dépenses sujettes à
examen des chefs d’un parti de l’opposition et de leurs employés.
Cependant, l’événement le plus marquant est
survenu durant l’intersession, à l’extérieur de l’Assemblée. Le 27 mars, Janet
Ecker, ministre des Finances, a présenté le Budget 2003 de l’Ontario
devant un auditoire de 300 invités dans un centre de formation technique
de la ville de Brampton. (Une copie du budget a été déposée auprès du greffier
de la Chambre.) La présentation du budget a aussi été diffusée en direct par
satellite dans quatre autres régions de l’Ontario où des ministres étaient
prêts à répondre à toute question.
La controverse entourant la décision du
gouvernement de présenter le budget à l’extérieur de l’Assemblée a déclenché un
vif débat qui a poussé le président de la Chambre à demander un avis juridique
sur la constitutionnalité de la proposition du gouvernement. Dans un document
de 24 pages, Neil Finkelstein, avocat constitutionnaliste de renom,
a affirmé qu’il existait une convention constitutionnelle selon laquelle le
budget doit être présenté devant l’Assemblée, mais qu’elle ne pouvait être
imposée par la loi. On s’attend que la question fasse l’objet d’un important
débat lorsque la Chambre reprendra ses travaux le 30 avril.
Comités
Le Comité permanent des finances et des
affaires économiques a mené des consultations prébudgétaires en janvier et
février de cette année. Le Comité a tenu des réunions à Toronto et s’est rendu
à London, Sudbury, Thunder Bay et Ottawa. Des présentations ont été faites par
111 témoins, dont la ministre des Finances, des experts en économie et en
finances, des représentants de divers groupes d’intérêt et des particuliers. En
outre, 32 mémoires ont été soumis. Une copie du rapport du Comité a été
envoyée à la ministre des Finances pour examen, en prévision du
Budget 2003 de l’Ontario. Le président du Comité déposera le rapport final
devant l’Assemblée législative lorsque la Chambre reprendra ses travaux.
Trevor Day
Greffier de comités
Québec
Lors des élections générales du 14 avril
2003, le Parti libéral du Québec a remporté 76 des 125 sièges. Le Parti
Québécois, qui détenait le pouvoir avant les élections, forme maintenant
l’opposition officielle avec 44 députés. Bien que quatre députés aient été élus
sous la bannière de l’Action démocratique, ceux-ci siègeront à titre de députés
indépendants en vertu des règles actuelles, puisqu’ils ont obtenu moins de
20 % des suffrages, alors que la reconnaissance d’un groupe parlementaire
exige 20 % des suffrages ou l’élection de douze députés.
Au total, 25 députés se sont retirés de la
vie politique avant la tenue des élections. Le nombre de nouveaux députés élus
s’élève à 46 sur 125. De plus, 37 femmes ont été élues, soit huit de plus
qu’aux dernières élections. De ce nombre, 22 sont du Parti libéral, quatorze du
Parti Québécois et une de l’Action démocratique.
Une nouvelle élection sera tenue le 20 mai
dans la circonscription de Champlain en raison de l’égalité des voix constatée
lors du recomptage judiciaire entre la candidate du Parti Québécois et le
candidat du Parti libéral du Québec.
Selon l’annonce faite par le nouveau premier
ministre, M. Jean Charest, les travaux parlementaires de la 37e législature
débuteront le 3 juin.
Signature d’ententes de coopération
interparlementaire avec le Niger et la Wallonie
En janvier 2003, à l’occasion d’une réunion
du Bureau de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, l’Assemblée
nationale du Québec et l’Assemblée nationale du Niger ont signé une entente de
coopération interparlementaire. Cette entente vise à permettre de mieux
circonscrire les défis provenant de la mondialisation ainsi qu’à développer et
à intensifier la coopération interparlementaire, pour le bénéfice mutuel des
deux assemblées.
Deux séminaires de coopération
interparlementaire, précédant la signature de cette entente, avaient déjà été
tenus en février et mars 2002. D’une part, un séminaire d’échanges avec les
parlementaires du Niger a abordé les questions du fonctionnement d’une
assemblée parlementaire et des fonctions spécifiques dévolues aux élus, de
leurs privilèges et de leur immunité ainsi que de la structure institutionnelle
et administrative des commissions parlementaires. D’autre part, un séminaire
technique a contribué à consolider l’efficacité du travail du personnel
administratif affecté aux commissions parlementaires et à renforcer leurs
capacités concernant la rédaction et l’interprétation des lois.
Puis, le 6 février, l’Assemblée nationale et
le Parlement wallon ont signé une entente de coopération interparlementaire
visant à encourager les échanges dans des domaines tels l’aménagement du
territoire, l’environnement, l’emploi, l’économie, la politique énergétique.
Elle favorise, par ailleurs, la tenue de rencontres ultérieures et, à cet
effet, propose la formation d’un comité mixte, composé de membres des deux
institutions, dont le fonctionnement fera l’objet d’une convention
additionnelle arrêtée d’un commun accord par les assemblées respectives.
Parlement des jeunes
Les 20 et 21 février, des élèves de 3e et 4e
secondaire se sont réunis à l’Assemblée nationale afin de participer à la
première législature du Parlement des jeunes. Cette activité, qui s’inscrit
dans les objectifs pédagogiques des programmes d’histoire et d’éducation à la
citoyenneté du ministère de l’Éducation, a permis aux 72 participants de se
familiariser avec la procédure parlementaire, le processus législatif et le
rôle du député. Cette activité éducative visait également à leur permettre
d’acquérir les notions de base du fonctionnement des institutions
parlementaires, tout en favorisant la maîtrise d’habiletés de communication et
le développement d’attitudes et de comportements propres à une participation
active à la vie publique.
Claudie St-Hilaire
Secrétariat de l’Assemblée
Commissions parlementaires
Au terme de son mandat sur les fluctuations
des effectifs dans le secteur de l’éducation au Québec , la Commission de
l’éducation a déposé à l’Assemblée, le 11 mars, son rapport final contenant 30
recommandations adoptées à l’unanimité par les membres de la Commission et
étayées par les grands principes suivants : assurer, partout au Québec, la
qualité du réseau de l’éducation, adapter les institutions aux réalités du
territoire, permettre aux citoyens de prendre un part active dans les décisions
concernant le maintien ou la fermeture de leur école, respecter les
juridictions des divers intervenants.
Pour sa part, la Commission de l’économie et
du travail s’était donné comme mandat d’examiner les orientations, les
activités et la gestion des sociétés Innovatech du Québec (Innovatech Montréal,
Innovatech Sud du Québec, Innovatech Québec et Innovatech Régions ressources).
Fondées en 1992, ces quatre sociétés de capital de risque ont pour principal
objectif d’appuyer des projets d’innovation technologique au Québec dans les
secteurs des technologies de l’information, des télécommunications, de la
biotechnologie, de la pharmaceutique, de l’industrie aéronautique, de l’optique
et des nouveaux matériaux. Après avoir rencontré des experts en capital de
risque et entendu les dirigeants de ces quatre sociétés, la Commission a
déposé, le 11 mars, son rapport final contenant cinq recommandations. Parmi
celles-ci, soulignons : que le gouvernement permette à Innovatech Montréal
d’aller chercher jusqu’à 50 % de son capital sur le marché privé et que
20 % du portefeuille des quatre sociétés soit réservé à des investissements
dans des régions du Québec en dehors de celle circonscrite par leur mandat,
afin de permettre une plus grande synergie.
Mandats confiés par l’Assemblée
De janvier à mars, la Commission des
institutions a procédé à une consultation générale sur l’Entente de principe
d’ordre général entre les premières nations de Mamuitun et de Nutashkuan et le
gouvernement du Québec et le gouvernement du Canada, au cours de laquelle elle
a entendu 73 groupes et individus relativement à cette question. Le rapport de
la Commission a été déposé à l’Assemblée le 11 mars. De son côté, la Commission
des transports et de l’environnement a tenu une consultation générale à l’égard
de la mise en œuvre du Protocole de Kyoto au Québec. À compter du 18 février,
la Commission a entendu 40 groupes et individus, dont une douzaine d’experts
américains et européens. Le déclenchement des élections générales, le 12 mars,
n’a pas permis à la Commission de terminer son mandat.
La Commission de l’agriculture, des
pêcheries et de l’alimentation avait procédé, à l’automne 2002, à l’audition
d’une dizaine de groupes ou individus dans le cadre d’une consultation générale
à l’égard de l’avant-projet de loi intitulé Loi sur l’aquaculture
commerciale, dont l’objet était, notamment, d’encadrer l’exercice de
l’aquaculture pratiquée à des fins commerciales, de recherche et
d’expérimentation. Faisant suite à ces auditions, le projet de loi a été
présenté à l’Assemblée au début décembre et étudié en commission en février. Le
rapport de la Commission a été déposé à l’Assemblée le 11 mars.
Enfin, la Commission de l’économie et du travail a tenu une
consultation générale en février 2003 sur le rapport intitulé L’équité salariale : un poids une mesure,
déposé à l’Assemblée nationale par le ministre du Travail en décembre 2002. Ce
rapport rend compte de l’avancement des travaux d’équité salariale dans les
entreprises de dix à 49 personnes salariées un an après le 21 novembre 2001,
date à laquelle elles devaient avoir fini l’exercice et commencé à verser les
ajustements salariaux aux travailleuses. La Loi sur
l’équité salariale oblige les
entreprises à réaliser un exercice de comparaison d’emplois non identiques
exercés par des femmes et des hommes, mais ayant une valeur équivalente.
Environ 34 000 entreprises de dix à 49 personnes salariées sont
assujetties à cette loi. La Commission a déposé son rapport à l’Assemblée le 11
mars.
Denise Léonard Secrétariat des
commissions
Colombie-Britannique
La rentrée de la quatrième session a eu lieu le 11 février 2003 sous haute
surveillance alors que se tenait une bruyante manifestation dans les parterres
du Parlement. Voici une liste partielle des nouvelles mesures annoncées par le
gouvernement dans le discours du Trône : un dialogue provincial sur la
criminalité; un congrès sur les aînés et les jeunes; un groupe de travail sur
les lieux de villégiature de la Colombie-Britannique; le remaniement du
programme de remboursement des médicaments en fonction des revenus. Ont
également été évoqués les projets du gouvernement pour la mise à niveau de
l’infrastructure des transports dans les collectivités rurales et
septentrionales et pour une revitalisation de l’industrie forestière des régions
côtières et de l’intérieur, ainsi que sa nouvelle stratégie visant à ouvrir les
régions centrales de la Colombie-Britannique – les « heartlands » – à
la croissance économique. Le discours contenait également un passage sur la
réconciliation avec les Premières nations, dans lequel le gouvernement affirmait
regretter « les erreurs commises par les gouvernements de toutes
allégeances politiques au cours de l’histoire de [la]
province ».
Le 18 février, Gary Collins, ministre des Finances et
leader du gouvernement à la Chambre, a présenté le budget 2003, qui annonçais un
déficit de 2,3 milliards de dollars. La réalisation d’un équilibre budgétaire
avant l’exercice 2004-2005 reste la priorité absolue. Néanmoins, a annoncé le
ministre, le gouvernement maintiendra son financement des soins de santé,
consacrera 143 millions de dollars supplémentaires à l’éducation et investira
650 millions de dollars dans l’infrastructure des transports au cours des trois
prochaines années, en s’appuyant partiellement sur une augmentation de
3,5 % de la taxe sur les carburants. Les autres points saillants du budget
concernent notamment une augmentation de la taxe sur le tabac et une hausse des
impôts scolaires sur les immeubles d’habitation. Les hausses de taxes et les
réductions de programmes prévues ont fait réagir l’opposition, qui a accusé le
gouvernement de proposer un plan financier fondé sur des principes économiques
farfelus et sur la vieille « politique du pavage des routes » et
n’offrant aucun allégement aux contribuables à revenus faibles ou
moyens.
L’ordre du jour législatif de la session de printemps est
chargé. À la fin de la période évoquée ici, 38 projets de loi publics ont été
adoptés ou sont à l’étude. Ils entraîneront plusieurs réformes stratégiques et
administratives de l’appareil de l’État : accès au capital
d’investissement; simplification des procédures judiciaires et de la gestion des
archives policières; gouvernance du Royal British Columbia Museum et des sites
patrimoniaux; prestation de services de soutien à la BC Hydro. Pendant une
grande partie des débats sur les projets de loi publics, seule la voix de la
chef de l’opposition, Joy MacPhail a été entendue,
puisque sa collègue, Jenny Kwan, est en congé de
maternité depuis la deuxième semaine de mars.
Le projet de loi 9, Auditor General Act, a été déposé
au début de la session, à la suite d’un vaste processus de consultation. Ce
texte, qui remplacera une loi adoptée pour la première fois en 1979, confirmera
des pratiques forgées au cours des deux dernières décennies, définira la portée
des enquêtes de vérification, appuiera l’autonomie du vérificateur général et
précisera le rôle des comités parlementaires pour ce qui est de surveiller le
bureau de celui-ci.
Un document législatif que le gouvernement n’avait pas prévu a été présenté de
toute urgence le 12 mars, afin de régler le conflit de travail en cours dans la
plus grande université de la province. Lors de la première lecture, le président
a été prié par Mme MacPhail de décider si l’article
81 du Règlement concernant les occasions urgentes ou extraordinaires
s’appliquait à ce projet de loi 21, University of
British Columbia Services Continuation Act, à savoir si ce texte pouvait
franchir plus qu’une étape du processus parlementaire par jour. Dans leurs
arguments, les deux leaders de la Chambre ont cité la décision du président
Barnes du 26 avril 1996, selon laquelle l’article 81 du Règlement ne devait pas
s’appliquer à des projets de loi ayant une portée trop large. Le président a
conclu que la portée et la durée limitées du projet de loi distinguaient
celui-ci du projet de loi considéré par le président Barnes, et que la
non-adoption des mesures envisagées dans le projet de loi 21 risquait d’avoir un
effet immédiat et nuisible sur l’année scolaire d’un grand nombre d’étudiants.
En conséquence, a-t-il dit, l’application de l’article 81 du Règlement était
justifiée. Le projet de loi 21 a donc pu franchir toutes les étapes le même
jour.
Par ailleurs, la très attendue Community Charter a également été déposée à la Chambre.
Ce projet de loi habilitante de 150 pages prévoit une modification majeure de la
relation entre la province et les administrations locales. Le projet de loi 14
est le résultat d’une large consultation et d’une planification approfondie
menées pendant la dernière décennie auprès des municipalités, des gens
d’affaires, des associations communautaires et des syndicats. Au cours de la
seule dernière année, depuis la diffusion du Livre blanc, plus de 100
groupements ont présenté des mémoires.
Lorsqu’elle sera en vigueur à la fin de 2003, cette loi
donnera aux municipalités de la province des pouvoirs accrus. Les conseils
locaux n’auront plus besoin d’obtenir l’approbation de la province pour se doter
de règlements ou de politiques dans divers domaines comme les activités dans les
lieux publics, les fermetures de routes et le contrôle des animaux familiers ou
encore des armes à feu. D’autre part, cette loi exigera des conseils locaux
qu’ils encouragent la participation du public aux décisions locales. Toutefois,
l’augmentation de l’autorité fiscale reste en suspens pour l’instant, en
attendant que le gouvernement procède à un examen plus poussé du régime d’impôt.
Ce report d’une source de recettes pourtant promise a fait dire au parti
d’opposition que cette nouvelle charte était un « texte législatif à
l’américaine » qui ne protégeait nullement les municipalités contre le
délestage sur leurs épaules des responsabilités de la province.
Autre loi importante, la Coastal
Ferry Act (projet de loi 18), a ouvert la voie d’une refonte du régime
provincial de transport par traversier, lequel relève du gouvernement depuis 45
ans. La B.C. Ferries, société d’État appuyée par l’argent des contribuables, a
été transformée en société privée, la B.C. Ferry Services Inc, laquelle a repris
l’exploitation des traversiers le 1er avril 2003. Aux termes de
l’accord négocié avec la province, la société s’est engagée à limiter les
augmentations de tarifs et à maintenir les trajets existants pendant au moins
les cinq premières années d’application du contrat de 60 ans. La loi prévoit un
cadre réglementaire, qui se traduira par la création d’une société indépendante,
la B.C. Ferry Authority, chargée de régir la nouvelle société, et d’un poste de
commissaire, nommé par le gouvernement avec mission de surveiller les
exploitants de traversiers.
Vers la
fin de mars, trois projets de loi publics ont été déposés qui devraient modifier
de fond en comble la politique forestière. La Forestry
Revitalization Act (projet de loi 28) autorise la province, d’une part, à
récupérer 20 % des droits de récolte du bois d’œuvre versés par les grandes
sociétés forestières et à les redistribuer aux Premières nations, aux
collectivités forestières, aux détenteurs de terrains boisés et, d’autre part, à
augmenter le nombre de ventes aux enchères de bois d’œuvre. La loi prévoit la
possibilité d’une indemnité de 200 millions de dollars pour les détenteurs de
licence et le versement de 75 millions de dollars de plus au fonds de
revitalisation de l’industrie forestière provinciale. Ces sommes proviendront du
trésor de la province.
Comme cet argent devait servir à alimenter le budget du
ministère des Forêts pour 2002-2003, l’adoption du projet de loi 28 s’est faite
rapidement. En effet, l’ensemble des étapes n’a pas demandé plus de douze
heures, réparties sur trois jours. Le texte a été déposé l’après-midi du
mercredi 26 mars. Au cours de la deuxième lecture, le jour suivant, la chef de
l’opposition a critiqué le processus, affirmant qu’on avait pas prévu le temps
nécessaire pour permettre au public d’examiner soigneusement le texte de
loi.
Dans une tentative de prolonger l’étape du comité, le 31
mars, Mme MacPhail a soulevé une question
de privilège. Elle a prié le président de la Chambre de déclarer le ministre des
Forêts, Mike de Jong, coupable de mépris du
Parlement et/ou de conflit d’intérêt, pour avoir parrainé, débattu et appuyé par
son vote un projet de loi dont il allait tirer un avantage financier. L’article
11 du projet de loi 28, a-t-elle souligné, entraîne une exemption sur les 275
millions de dollars ajoutés au budget d’exploitation du ministère des Forêts
pour 2002-2003 en ce qui concerne la détermination du salaire du ministre. En
conséquence, une fois que l’assemblée législative aurait adopté le projet de
loi, M. de Jong recevrait les 3 900 $ retenus aux termes de l’article
sur la comptabilité ministérielle de la loi de la Colombie-Britannique sur
l’équilibre budgétaire.
Le président a demandé à la Chambre de poursuivre son débat à l’étape du comité
concernant la Forestry Revitalization Act, en
attendant sa décision. Plus tard le même jour, il a arrêté que le ministre, en
présentant, débattant et appuyant par son vote le projet de loi 28, n’avait
violé aucun règlement de la Chambre ni la jurisprudence selon laquelle,
losqu’une question de politique publique constitue le cœur d’une mesure,
l’intérêt personnel et financier passe au second plan. Peu de temps après cette
décision, le 31 mars un peu avant minuit, l’Assemblée législative a adopté la Forestry Revitalization Act. Les projets de loi 27 et
29, qui font également partie du remaniement de la politique forestière par le
gouvernement, sont encore à l’étude.
Un projet de loi émanant d’un député, en l’occurrence Mme MacPhail, fait l’objet d’un
examen au cours de la présente session. Le projet de loi M201, Fisheries Act Amendment Act, 2003, vise à trouver un
équilibre entre l’intégrité de l’environnement et les réalités économiques des
collectivités côtières, en exigeant que toutes les nouvelles exploitations
d’aquaculture de la province utilisent des systèmes de confinement, plutôt que
des cages en filet. À ce jour, le texte législatif n’a pas dépassé l’étape de la
deuxième lecture, pendant laquelle les députés du parti au pouvoir ont fait
valoir que l’adoption de ce projet de loi entraînerait des pertes d’emplois dans
le domaine de l’aquaculture dans leurs circonscriptions.
Question de privilège
Le 20 février, le président Claude Richmond a rendu la
décision qu’il avait prise en délibéré concernant la question de privilège
soulevée par Mme MacPhail au sujet de la divulgation alléguée au journal Vancouver
Sun, le 28 mai 2002, du contenu d’un rapport du président du comité spécial
chargé d’examiner le traitement des plaintes contre la police. Le président a
conclu que les renseignements transmis par le président du comité aux médias
concernant la démission du commissaire chargé des plaintes contre la police se
trouvaient tous dans le domaine public longtemps avant que le Comité ne dépose
son rapport à la Chambre le 30 mai 2002. Jugeant qu’il n’y avait pas eu
publication prématurée d’information confidentielle ou protégée par le huis clos
du Comité, il a déclaré que la préoccupation soulevée par la chef de
l’opposition ne constituait pas une question de privilège à première
vue.
Comités parlementaires
Le 3 avril, la Chambre a accepté le premier rapport du Comité spécial de la
sélection, lequel rendait publiques les listes des simples députés devant faire
partie des huit comités permanents, nommés à nouveau pour la quatrième session.
Leur composition a évolué considérablement par rapport aux deux années
précédentes. De plus, dans certains cas, leur taille est passée de 11 à 13
membres. Trois de ces comités (sociétés d’État, finances et services
gouvernementaux, comptes publics) ont déjà reçu leurs attributions. Les mandats
de trois autres comités permanents (affaires autochtones, éducation, santé)
devraient être fixés prochainement.
Par ailleurs, on a formé le comité spécial relatif à
l’assemblée des citoyens sur la réforme électorale. Composé de représentants de
tous les partis, il devra d’abord se pencher sur la nomination de M. Jack Blaney comme président de la nouvelle assemblée
des citoyens et faire savoir à la Chambre si ses membres appuient cette
nomination à l’unanimité. Le comité spécial examinera également et ratifiera la
sélection par le président des hauts responsables et il recevra les rapports
provisoires sur les travaux de l’assemblée de citoyens.
Campagnes de destitution
Le 27 février, Elections BC a annoncé que la pétition visant à destituer Val Roddick, députée provinciale de Delta South, ne
réunissait pas le minimum de 11 949 signatures exigé en application de la
Recall and Initiative Act. C’est la première fois
qu’une pétition de destitution se rend jusqu’à la fin du processus de
vérification des signatures. Des 13 168 signatures examinées, 9 999
ont été jugées valides.
Dernièrement, sept autres campagnes de destitution ont été
mises en marche. Au cours des deux dernières semaines d’avril, Elections BC a
annoncé l’insuccès des pétitions lancées dans cinq circonscriptions, trois dans
l’île de Vancouver et deux dans l’intérieur de la province. La campagne visant à
révoquer le premier ministre Gordon Campbell aurait
aussi abouti à un échec, selon les médias. La dernière pétition, qui intéresse
la circonscription de Vancouver-Burrard, doit être déposée le 2 juin au plus
tard.
Autres questions
Au début du nouvel exercice financier, l’Assemblée législative a repris des mains
du gouvernement la fonction de gestion et de coordination des manifestations
tenues sur les parterres et dans les édifices du parlement. Le président peut
dorénavant accorder au public l’autorisation d’utiliser les bâtiments et les
terrains pour la tenue de manifestations, de spectacles et de cérémonies non
commerciaux.
Deux initiatives ont récemment été réalisées dans la
province, aux termes de l’accord général Canada-Colombie-Britannique sur la
promotion des langues officielles. La série des brochures explicatives sur les
divers aspects du travail de l’Assemblée législative est dorénavant publiée
aussi en français. De plus, à la mi-mars, une nouvelle page bilingue a été
lancée sur le site Internet du gouvernement afin de rendre l’information et les
services plus accessibles aux francophones de Colombie-Britannique, dont le
nombre est évalué à 65 000. Richard Stewart,
député provincial chargé des affaires francophones, a annoncé cette initiative à
la Chambre pour souligner la Journée internationale de la Francophonie, célébrée
chaque année le 20 mars.
Josie Schofield Analyste de
recherche, Bureau du greffier des comités
Île-du-Prince-Édouard
Le mardi 8 avril 2003, les travaux du printemps ont débuté dans le cadre de la
quatrième session de la 61e Assemblée générale.
Le budget a été présenté le jeudi 10 avril par Pat
Mella, trésorière provinciale qui compte actuellement les plus longs états
de service au Canada. Les dépenses pour la santé et les services sociaux
demeurent l’élément le plus important du budget provincial, à hauteur de 412
millions de dollars, soit 39,2 % du montant total des dépenses d’un peu
plus d’un milliard de dollars; viennent ensuite les dépenses d’éducation, à
218,5 millions de dollars, ou 20,8 % du total. Parmi les mesures fiscales,
on a augmenté de 7 $ par cartouche de 200 cigarettes la taxe pour la santé
et on a éliminé l’impôt foncier provincial sur les installations non
commerciales que possède et administre la Légion royale canadienne.
Activité des comités
Le Comité permanent des comptes publics s’est réuni plusieurs fois afin d’étudier
l’augmentation des tarifs d’électricité dans la province; il a invité Michael Currie, ministre du Développement et de la
Technologie, et Jim Lea, président et chef de la
direction de Maritime Electric Co. Ltd., à comparaître devant lui à une
occasion. Le Comité permanent a déposé son rapport provisoire et demandé, puis
obtenu, l’autorisation de se réunir pendant l’intersession afin de mener à terme
son enquête.
Le Comité permanent du développement social a reçu de l’Assemblée législative, en
avril 2002, l’instruction de solliciter le point de vue du public sur
l’intimidation, ou taxage, dans les écoles. Le Comité permanent a envoyé une
lettre à tous les directeurs d’école et fait paraître des annonces dans les
journaux de la province afin d’inviter le public à partager ses observations et
préoccupations. La réaction, y compris l’intérêt manifesté par les médias, a été
forte et immédiate. Au total, le Comité permanent a entendu 61 exposés et reçu
28 mémoires. Les membres du Comité ont reçu de nombreux appels téléphoniques et
courriels, outre des contacts personnels, qui ont mis en relief l’importance de
cette question pour la population de la province. Les recommandations proposées
à l’examen du Comité ont été fort cohérentes, les deux plus fréquentes étant
d’accroître le nombre de conseillers en orientation dans les écoles et d’engager
un coordonnateur provincial afin d’appuyer et de coordonner les programmes de
prévention de la violence. Le Comité a déposé son rapport intitulé Addressing Bullying: It Takes the Community le 8 mai.
On peut le consulter en ligne à l’adresse www.assembly.pe.ca.
La reconduction récente de George S. Kells à la
présidence de la Commission des droits de la personne de l’Île-du-Prince-Édouard
a suscité énormément de commentaires au sein de la collectivité. La controverse
est née de propos tenus par M. Kells et reproduits dans le journal The Guardian, dans lesquels il exprimait son point de
vue sur l’avenir de la politique étrangère du Canada. Le Comité permanent du
développement social a rencontré M. Kells ainsi que le président de la Prince
Edward Island Federation of Labour et le président de la section locale du
Conseil des Canadiens – deux des personnes les plus vivement opposées aux
déclarations publiques de M. Kells – afin de convenir d’une ligne de conduite.
Après examen des faits, le Comité permanent a recommandé à l’Assemblée
législative de réaffecter M. Kells à la Commission des droits de la personne
pour un mandat devant prendre fin en février 2006. Il a également proposé
d’établir un code de déontologie à l’intention des commissaires et d’envisager
une modification législative visant la nomination d’un vice-président de la
Commission des droits de la personne.
Le Comité permanent des affaires communautaires et du développement économique
poursuit son enquête sur la difficulté qu’il y a à attirer de nouveaux
travailleurs dans le secteur des métiers. En décembre 2002, on a confié au
Comité le mandat de tenir des audiences publiques, d’analyser la question et de
faire rapport de ses constatations à l’Assemblée législative. Jusqu’ici, il a
rencontré les représentants d’établissements d’enseignement, des gouvernements
fédéral et provincial, d’administrations municipales, de conseils sectoriels et
de différents syndicats ainsi que des étudiants inscrits à des programmes
d’apprentissage dans la province. Le Comité permanent déposera son rapport
provisoire au cours de la présente session et demandera l’autorisation de mener
à terme ses travaux pendant l’intersession.
Nomination
En avril, le Bureau de l’Assemblée a recruté un nouvel éditeur du hansard. On a
annoncé l’ouverture du poste partout dans la province et sur notre site Web et
c’est Jeff Bursey, de Charlottetown, qui a été
retenu. Jeff possède une maîtrise (anglais) de l’Université Memorial ainsi
qu’une grande expérience de l’écriture et de la publication, dont 10 ans à la
Division du hansard de la Chambre d’assemblée de St. John’s. Il convient
également de noter que Jeff a été directeur de la rédaction de Minding the House: A Biographical Guide to Prince Edward
Island MLAs 1873-1993, ouvrage publié en 2002. Sa connaissance de la
procédure parlementaire et d’ex-députés de l’Assemblée législative constitueront
pour lui un atout dans ses nouvelles responsabilités à la Chambre.
Marian Johnston Greffière
adjointe et greffière de comités
Yukon
La séance du printemps de l’Assemblée législative du Yukon a commencé le 27 février
et s’est terminée le 1er mai. La séance inaugurale de la
première session de la 31e législature
entièrement élue du Yukon a marqué la première présence à l’Assemblée du
gouvernement du Parti du Yukon élu le 4 novembre 2002.
La séance a commencé le 27 février par l’élection du président. Le premier ministre
Dennis Fentie (Watson Lake, Parti du Yukon) a
proposé que Ted Staffen (Riverdale Nord, Parti du
Yukon) soit élu président et la motion a été adoptée. Une fois le président élu,
le commissaire Jack Cable est entré dans la Chambre
pour faire lecture du discours du Trône et, avant que le président n’ouvre la
séance, l’ancien président Sam Johnston (1985-1992)
a récité la prière et prononcé quelques mots en anglais et en
tlingit.
Le 3 mars, l’Assemblée a élu ses autres présidents de séance. Patrick Rouble (Lacs du Sud, Parti du Yukon) a été élu
vice-président et président du comité plénier. Dean
Hassard (Pelly-Nisutlin, Parti du Yukon) a été élu vice-président du comité
plénier. Le 3 mars a aussi marqué le premier des trois jours de débat en réponse
au discours du Trône.
Le 6 mars, le premier ministre Fentie a prononcé son premier discours du Budget.
Les crédits prévus dans le projet de loi no
4 (Loi d’affectation no 1 pour l’exercice 2003-2004) totalisent
555 434 000 $, ce qui représente le troisième budget le plus
élevé de l’histoire du Yukon.
Législation et dévolution
L’article 74 du Règlement exige que le gouvernement dépose
tous les projets de loi qui seront étudiés durant la session (y compris les
projets de loi d’affectation de crédits) durant les cinq premiers de jours de
séance, obligation dont le gouvernement s’est acquitté, déposant 18 projets de
loi avant le 6 mars. Cela fait, les leaders des partis à la Chambre ont ensuite
eu deux jours pour négocier la durée de la session. Le 11 mars, Peter Jenkins (Klondike, Parti du Yukon), leader du
gouvernement à la Chambre, a annoncé à l’Assemblée que les leaders avaient
convenu que la session compterait 36 jours de séance, le dernier tombant le
1er mai.
Le 20 mars, le commissaire Cable a accordé la sanction royale à six projets de loi. La
Loi d’affectation de crédits provisoires pour l’exercice
2003-2004 fournit au gouvernement 221 957 000 $ pour couvrir
les frais de fonctionnement d’avril et de mai.
La promulgation des cinq autres lois – la Loi sur
l’extraction de l’or, la Loi sur l’extraction du
quartz, la Loi du Yukon sur les terres
territoriales, la Loi sur les eaux et la Loi sur l’évaluation environnementale – est
particulièrement importante. Depuis 1996, le gouvernement du Yukon et le
gouvernement du Canada négocient la dévolution au territoire des compétences du
gouvernement fédéral relativement aux terres et aux ressources naturelles, des
secteurs qui relevaient auparavant du ministère des Affaires indiennes et du
Nord. Ces négociations s’inscrivaient dans une initiative plus vaste culminant
par la proclamation de la nouvelle Loi sur le Yukon,
loi fédérale qui fait office de constitution du territoire.
Comme la nouvelle Loi sur le
Yukon devait entrer en vigueur le 1er avril 2003, le gouvernement du
Yukon avait besoin des pouvoirs législatifs lui permettant de régir ces nouveaux
secteurs de compétence. Ces cinq projets de loi lui confèrent les pouvoirs
nécessaires. Il s’agit de lois « miroirs », identiques quant à la
forme et au contenu aux lois fédérales qu’elles remplacent. Ce transfert de
responsabilités a, par ailleurs, entraîné le transfert de plus de 200 employés
du gouvernement fédéral au gouvernement du Yukon.
En plus d’avaliser ce transfert de pouvoirs, la nouvelle Loi sur le Yukon modernise le libellé de l’ancienne
loi. Par exemple, le terme « assemblée législative » remplace le terme
« assemblée territoriale ». La nouvelle loi renforce, par ailleurs,
les assises du gouvernement responsable en précisant explicitement que le
commissaire ne peut agir qu’avec le consentement du Conseil exécutif. Le
commissaire demeure tenu d’agir conformément aux instructions écrites du
ministre fédéral, mais cette disposition, rarement utilisée, disparaîtra en
2013.
Le 7 avril, le commissaire Cable est revenu à l’Assemblée législative pour accorder
la sanction royale à trois autres projets de loi :
- la
Loi sur l’indemnisation des Premières nations (lutte
contre les incendies),
- la
Loi modifiant la Loi sur la protection des
forêts
- la
Loi abrogeant la Loi sur la responsabilité du
gouvernement.
Le
1er mai, le commissaire Cable a
accordé la sanction royale aux neufs derniers projets de loi, à
savoir :
- la
Loi modifiant la Loi de la taxe sur le
combustible;
- la
Loi modifiant la Loi de l’impôt sur le
revenu;
- la
Loi modifiant la Loi sur la Cour
territoriale;
- la
Loi modifiant la Loi sur la Cour suprême;
- la
Loi modifiant la Loi sur les municipalités;
- la
Loi d’affectation no
4 pour l’exercice 2001-2002;
- la
Loi d’affectation no
3 pour l’exercice 2002-2003;
- la
Loi modifiant la Loi sur les subventions aux pionniers
(services publics);
- la
Loi d’affectation no
1 pour l’exercice 2003-2004.
Un projet de loi d’initiative parlementaire a été déposé durant la séance de
printemps. Le 3 mars, Mme Pat Duncan (Porter
Creek Sud, Parti libéral), chef du troisième parti a déposé le projet de loi
no 101, Loi modifiant la
Loi sur la protection des contribuables, dont l’étude n’a pas progressé plus
avant.
Députés qui se récusent
Le paragraphe 9(1) du Règlement porte qu’un député n’a pas le droit de voter sur
une question dans laquelle il a un intérêt pécuniaire direct. L’alinéa 16(1)c) de la Loi sur les conflits
d’intérêts (députés et ministres) porte en partie qu’un député ou un
ministre qui se trouve ou se trouverait en situation de conflit d’intérêts
vis-à-vis d’une question dont est saisie l’Assemblée législative peut se
soustraire au conflit d’intérêts en s’abstenant de voter sur la question ou de
participer aux discussions sur la question. Il est arrivé trois fois que des
députés se récusent pour éviter toute apparence de conflit
d’intérêts.
Le ministre Glenn Hart (Riverdale Sud, Parti du Yukon)
et le président Staffen ont quitté l’Assemblée chaque fois que le débat a porté
sur le projet de loi no 28, Loi
modifiant la Loi de la taxe sur le combustible. Le projet de loi prévoit un
allégement des taxes sur les carburants pour les entreprises qui utilisent des
véhicules qui ne circulent pas sur la voie publique. Les amendements envisagés
au projet de loi étendraient les exemptions existantes aux terrains de golf et
aux entreprises de sciage. Or, M. Hart est propriétaire partiaire d’un terrain
de golf de Whitehorse et M. Staffen est propriétaire d’une scierie située à
proximité de Watson Lake.
Le 24 avril, deux autres ministres, M. Jenkins et Archie
Lang (Porter Creek Centre, Parti du Yukon), ont quitté l’Assemblée durant le
débat sur la motion no 56,
laquelle presse le gouvernement de saisir une portion de leur salaire ministériel pour le
remboursement partiel de créances envers le gouvernement de sociétés dans
lesquelles M. Jenkins et M. Lang possèdent un intérêt. La motion a été
défaite.
Le 1er mai, durant la période des
questions, la ministre de la Justice Elaine Taylor
(Whitehorse Centre, Parti du Yukon) a répondu à des questions posées à M. Hart,
ministre responsable de la Société des alcools du Yukon, au sujet de
modifications proposées à la Loi sur les boissons
alcoolisées. Mme Taylor a répondu à ces questions, parce que les
modifications envisagées pourraient avoir des répercussions sur le terrain de
golf dans lequel M. Hart possède un intérêt.
Comités
Le paragraphe 45(2) du Règlement porte que, au début de la première session de
chaque législature, un comité des services aux députés présidé par le président
est constitué. Le 25 mars, l’Assemblée a adopté une motion nommant le président
Staffen et quatre autres députés membres du CSD. Les autres membres du Comité
sont M. Fentie, premier ministre, M. Jenkins, Todd
Hardy (Whitehorse Centre, NPD), chef de l’opposition officielle, et
Mme Duncan.
Le même jour, l’Assemblée a adopté des motions désignant les membres de trois
comités permanents, comme l’exige le Règlement.
Le premier ministre, M. Hardy, Mme Duncan, M. Jenkins, M. Rouble et
Eric Fairclough (Mayo-Tatchun, NPD) ont été nommés
au Comité permanent des comptes publics. À sa première réunion, le 6 mai, le
Comité a été informé en bonne et due forme que M. Hassard remplacerait le
premier ministre au Comité. Celui-ci a choisi M. Hardy comme président et M.
Rouble comme vice-président. Le Comité doit rencontrer des représentants du
Bureau de la vérificatrice générale du Canada le 23 mai.
M. Hardy, Mme Duncan, M. Jenkins, M. Hassard,
Gary McRobb (Kluane, NPD), Brad Cathers (Lac Laberge, Parti du Yukon) et Haakon Arntzen (Copperbelt, Parti du Yukon) ont été
nommés au Comité permanent du Règlement, des élections et des privilèges. Le
Comité a tenu sa première réunion le 28 mars et a choisi M. Hassard à la
présidence et Mme Duncan à la
vice-présidence.
M. Cathers, M. Jenkins, Mme Duncan et Lorraine Peter (Vuntut Gwitchin, NPD) ont été nommés
membres du Comité permanent des textes réglementaires, mais le Comité ne s’est
pas encore réuni.
Le paragraphe 45(3.1) du Règlement prévoit aussi la constitution d’un comité des
nominations aux grands conseils et commissions du gouvernement, mais aucun
membre n’a encore été nommé à ce comité.
Séance spéciale à Mayo
Le 9 avril, l’Assemblée législative a adopté la motion no 8
parrainée par Mme Duncan après un débat. La motion pressait
l’Assemblée de tenir une séance spéciale dans le village de Mayo pour en marquer
le centenaire. On n’a pas encore décidé des questions qui figureront à l’ordre
du jour de cette séance, prévue pour le 12 juin.
Ce sera la première fois que l’Assemblée se réunira en dehors de Whitehorse depuis
1998. Cette année-là, l’Assemblée s’était réunie dans la capitale originale du
territoire, Dawson City, pour commémorer le centième anniversaire de la Loi sur le Yukon. Jusqu’à présent, l’Assemblée ne s’est
jamais réunie ailleurs qu’à Whitehorse ou à Dawson City.
Conférences parlementaires
Le président Staffen dirigera une délégation de cinq députés à la conférence
régionale de l’Association parlementaire du Commonwealth, qui se tiendra à
Victoria, en Colombie- Britannique, en juillet. Les autres délégués sont MM.
Arntzen, Cathers, Fairclough et McRobb.
Le président assistera aussi à la conférence internationale de l’APC à Dacca au
Bangladesh en octobre 2003.
Séance de l’automne 2003
L’Assemblée sera convoquée de nouveau à l’automne. La date
d’ouverture de la séance n’a pas encore été annoncée, mais ce sera probablement
vers la fin octobre ou le début novembre. Le paragraphe 75(1) du Règlement
plafonne les jours de séance à 60 par année (à l’exclusion des séances
spéciales). La séance durera donc au maximum 24 jours.
Floyd McCormick Sous-greffier
de l’Assemblée législative
Manitoba
L’Assemblée législative du Manitoba a entamé la quatrième
et dernière session de la 37e législature le 22 avril 2003.
Pendant les deux semaines où elle a siégé, la Chambre a débattu exclusivement du
quatrième budget du ministre des Finances, Greg Selinger (Saint-Boniface).
Au total, les dépenses de fonctionnement prévues dans le budget 2003-2004 s’élèvent
à 7,3 milliards de dollars, avec un solde excédentaire de 10 millions de
dollars, conformément à la législation sur l’équilibre budgétaire. Un montant de
96 millions sera consacré au remboursement de la dette et au passif du régime de
retraite, 48 millions étant puisés dans le Fonds de stabilisation des recettes.
Le gouvernement a prévu 3 milliards de dollars pour les soins de santé. De plus,
il soutiendra une série de programmes divers, dont la création de la Commission
du canal de dérivation de la rivière Rouge, chargée de surveiller
l’agrandissement du canal aux environs de Winnipeg.
Le chef de l’opposition officielle, Stuart Murray
(Kirkfield Park), a présenté un amendement à la motion principale, déplorant que
le budget n’ait pas tenu compte des besoins présents et futurs des Manitobains
et qu’il n’offre pas de vision pour la province. La motion de censure a été
défaite à la fin du huitième jour de débats, le 1er mai 2003, et la motion sur le
budget a été adoptée le même jour.
Groupe de travail composé de représentants de tous les partis
Désireux de connaître l’avis des Manitobains et de
recueillir leurs commentaires sur l’usage du tabac dans les lieux publics, le
ministre de la Santé, Dave Chomiak (Kildonan), a
chargé il y a quelque temps un groupe de travail composé de représentants de
tous les partis d’étudier la question de la fumée secondaire dans les lieux
publics et les milieux de travail. Le comité tiendra des audiences publiques,
recevra des mémoires écrits et analysera les politiques visant à réduire
l’exposition à la fumée ambiante.
Cette initiative découle du projet de loi d’initiative
parlementaire présenté pendant la dernière session par Denis Rocan (Carman). Avec le consentement unanime de
la Chambre, celui-ci a été reporté de la troisième à la quatrième session de la
37e législature.
Au cours du débat en deuxième lecture, l’automne dernier, le ministre Chomiak a
été le premier à suggérer qu’un comité composé de représentants de tous les
partis étudie la question. C’est ainsi qu’a été formé le groupe de
travail.
Y sont réunis quatre députés du parti au pouvoir, deux députés de l’opposition
officielle et le député libéral. Les premières audiences publiques ont été
tenues à Virden et à Brandon en avril 2003, et quelques autres sont prévues
ailleurs dans la province. Rien n’est encore fixé, élections générales obligent,
mais le groupe de travail compte bien reprendre ses travaux plus tard cette
année.
Élections générales
Le premier ministre, Gary Doer, et le
lieutenant-gouverneur, Peter Liba, s’étant entendus
sur le déclenchement des élections générales, la 37e législature a
été dissoute le 2 mai. Ce 38e scrutin provincial
a eu lieu le mardi 3 juin .
À la dissolution, la Chambre comptait 31 néo-démocrates, 24
progressistes-conservateurs et un libéral; un siège était vacant. Les élections
générales précédentes ont eu lieu le 21 septembre 1999.
Conférence 2003 des CCCCP/CCVL
Le Manitoba aura le plaisir de recevoir la conférence conjointe de 2003 du Conseil
canadien des comités des comptes publics et du Conseil canadien des
vérificateurs législatifs. Cette rencontre aura lieu à Winnipeg du 14 au 16
septembre. Les travaux se tiendront dans la salle des séances de l’Assemblée
législative du Manitoba et, au centre-ville, dans l’historique Hôtel Fort
Garry.
Rick Yarish Greffier
adjoint et greffier des comités
Alberta
La séance du printemps de la troisième session de la 28e législature s’est ajournée le 15
mai 2003 après 46 jours de séance. Pendant cette période, l’Assemblée a adopté
36 projets de loi du gouvernement, trois projets de loi d’intérêt public émanant
de députés et deux projets de loi privés. Neuf projets de loi du gouvernement
ont été abandonnés au Feuilleton.
Projets de loi du gouvernement
- Parmi les projets de loi adoptés :
- Le
projet de loi 3, Electric Utilities Act, déposé
par Mel Knight (P.-C., Grande Prairie-Smoky) porte
sur quelques aspects liés à la structure de l’industrie de l’électricité. Par
exemple, il établit un exploitant de réseau autonome, regroupe dans un même
organisme le Power Pool et la fonction d’administrateur au transport de
l’électricité et permet aux sociétés d’énergie d’offrir côte à côte
l’électricité et le gaz naturel, de manière à ce que les consommateurs
puissent effectuer leurs choix dans le cadre d’un marché concurrentiel. Le
projet de loi prévoit également un réseau commun d’équilibrage régi
indépendamment et donne à l’Energy Utilities Board des pouvoirs élargis, y
compris la capacité de faire appliquer les normes de qualité du service et de
percevoir des amendes dans certaines circonstances particulières.
- Le
projet de loi 19, Gas Utilities Statutes Amendment
Act, 2003, déposé par Luke Ouellette (P.-C.,
Innisfail-Sylvan Lake), a pour effet d’augmenter la concurrence entre les
détaillants de gaz naturel et les sociétés de services publics; d’aligner le
gaz naturel et l’électricité sur les marchés de détail; de permettre la
commercialisation des deux produits ensemble. De plus, il donne aux sociétés
autres que les sociétés de services publics la possibilité de fournir un
service d’approvisionnement en gaz aux consommateurs.
- Le
projet de loi 27, Labour Relations (Regional Health
Authorities Restructuring) Amendment Act, 2003, réduit le nombre d’unités
de négociation au sein des neuf offices régionaux de la santé nouvellement
restructurés. Ce projet de loi réduit également le nombre de conventions
collectives, anciennement de 400, et les regroupe en quatre unités de
négociation : soins infirmiers, soins infirmiers auxiliaires, techniciens
professionnels et personnel de soutien. Certaines dispositions retirent les
infirmières praticiennes des négociations collectives et enlèvent la capacité
de se mettre en grève aux employés des services de santé qui l’ont
encore.
Le projet de loi 42, Electoral Divisions Act, fixe les
limites de 83 circonscriptions, en conformité avec le rapport final de
l’Electoral Boundaries Commission, lequel a été approuvé par une motion de
l’Assemblée le 14 avril. Le gouvernement a proposé des modifications à l’étape
du Comité plénier. Le 13 mai, Debby Carlson, leader
de l’opposition officielle à la Chambre, a indiqué, pendant l’examen en Comité
plénier, que l’opposition officielle n’était pas favorable au processus employé
pour déposer des modifications au projet de loi et qu’elle ne participerait pas
à l’étape du comité.
Certains projets de loi importants ont été déposés vers la
fin de la session. Ils seront retenus jusqu’à l’automne. Ce sont :
le projet de loi 43, Post-Secondary Learning Act, qui
regroupe et met à jour quatre lois relatives à l’enseignement postsecondaire et
crée le Campus Alberta Board of Accreditation.
le projet de loi 44, Personal Information Protection
Act, qui établit des règles concernant les renseignements personnels détenus
par des entreprises privées, notamment les renseignements sur les employés.
le projet de loi 45, Family Law Act, qui rassemble
plusieurs lois provinciales concernant le droit de la famille et met à jour la
doctrine juridique dans ce domaine.
Projets de loi d’intérêt public émanant de députés
Trois projets de loi émanant de députés ont été adoptés au
cours de la séance du printemps. Ce sont :
Le projet de loi 201, Emblems of Alberta (Grass Emblem)
Amendment Act, 2003, parrainé par Don Tannas
(P.-C., Highwood), qui modifie l’Emblems of Alberta
Act, en faisant d’une herbe autochtone, la fétuque scabre, l’herbe
emblématique de l’Alberta. Ce texte est entré en vigueur le 7 mai.
Le projet de loi 202, Workers’ Compensation (Firefighters)
Amendment Act, 2003, parrainé par Richard Magnus
(P.-C., Calgary North Hill), qui modifie la Workers’
Compensation Act par la prise d’un nouveau règlement afférent, lequel
prescrira une présomption obligatoire d’admissibilité aux prestations pour les
pompiers à plein temps qui sont exposés régulièrement aux dangers des lieux
d’incendie et qui contractent certains cancers par la suite. Le règlement est
entré en vigueur le 23 avril.
Le projet de loi 203, School (Compulsory Attendance)
Amendment Act, 2003, présenté par Barry
McFarland (P.-C., Little Bow), modifie la School Act existante en portant de
16 à 17 ans l’âge limite de la fréquentation obligatoire de l’école. Le texte
abolit le recours aux commissions de surveillance de l’assiduité.
Le budget de 2003
Le 8 avril, la ministre des Finances, Patricia Nelson,
a présenté le budget et les prévisions de dépenses pour l’exercice financier
2003-2004. Les recettes attendues s’élèvent à 22 milliards de dollars, tandis
que les recettes provenant de l’exploitation des ressources devraient atteindre
4,8 milliards de dollars. La ministre prévoit, pour 2003-2004, des dépenses
totales de 20,8 milliards de dollars, dont 70 % seront affectés aux
ministères de la Santé et du Bien-être, de l’Apprentissage, de l’Infrastructure
et des Transports. Ce budget prévoit que le budget de base du ministère de la
Santé et du Bien-être augmentera de 492 millions de dollars, pour atteindre 7,35
milliards de dollars, ce qui représente une hausse de 7,2 % (compte tenu de
l’augmentation des transferts fédéraux). Le budget du ministère de
l’Apprentissage passera à 4,9 milliards de dollars, ce qui constitue une
progression de 4,7 %, tandis que le ministère de l’Infrastructure
bénéficiera d’un accroissement de 1,2 milliard de dollars. Les dépenses en
immobilisations du ministère des Transports sont portés à 407 millions de
dollars, soit une majoration de 93 millions de dollars, tandis que les dépenses
de fonctionnement, en hausse de 181 millions de dollars, atteindront 889
millions de dollars.
Voici quelques autres points saillants du budget de 2003 :
- Aucun impôt nouveau ni augmentation des impôts
existants;
- Augmentation de 4,9 % des dépenses de fonctionnement
de base;
- Abaissement des impôts sur les sociétés, qui sont ramenés
à 12,5 %;
- Création du Centennial Capital Plan. Les 5,5 milliards de
dollars dont il sera doté seront dépensés sur trois ans pour moderniser,
conserver et construire des installations de santé, des écoles et des routes
et pour permettre la continuation d’autres grands projets d’infrastructure,
par exemple par des subventions pour les transports municipaux,
l’infrastructure postsecondaire et les installations de gestion de
l’eau;
- Dépôt des recettes provenant de l’exploitation des
ressources non renouvelables, soit 3,5 milliards de dollars au total, et des
excédents de fin d’année, dans l’Alberta Sustainability Fund, nouvellement
créé. Les retraits ne seront possibles que si les recettes provenant des
ressources non renouvelables demeurent au-dessous de 3,5 milliards de
dollars;
- Fixation par hypothèse du prix du pétrole à 23,30 $
US le baril et de celui du gaz naturel à 4,05 $ CAN les 1 000 pieds
cubes;
- La
dette cumulative de l’Alberta s’établit à 4,8 milliards de dollars.
Réforme constitutionnelle
Le 15 mai, dernier jour de la session, Halvar Johnson,
ministre des Affaires internationales et intergouvernementales, a déposé à
l’Assemblée une motion contenant une ébauche de modification constitutionnelle
pour l’instauration d’un Sénat « triple E » (élu, efficace et égal).
Des consultations avec les Albertains, les autres provinces et le gouvernement
fédéral seront tenues sur le contenu de cette résolution.
Privilège
Au cours de cette session, on a soulevé deux fois la question de
privilège.
Le 4 mars, Raj Pannu, chef de l’opposition
néo-démocrate, a soulevé la première. Il a évoqué la séance d’information des
médias du 3 mars concernant le projet de loi 19, Gas
Utilities Statutes Amendment Act, 2003, qui avait été inscrit au Feuilleton
le 27 février. Le projet de loi a été déposé le 4 mars. M. Pannu a raconté qu’il
avait été interrogé par les médias sur ce projet de loi le 3 mars, alors qu’il
n’en avait pas encore pris connaissance. Dans sa décision, le président de la
Chambre, Ken Kowalski, s’est reporté à la conclusion
du 19 mars 2001 du président Peter Milliken, de la
Chambre des communes du Canada, lequel avait estimé qu’il y avait eu, à première
vue, un outrage à la Chambre, lorsque des fonctionnaires du ministère de la
Justice avaient présenté aux médias des renseignements techniques concernant un
projet de loi encore inscrit au Feuilleton.
Le président Kowalski a rappelé que, le 7 mars 2000, il avait conclu qu’une
situation similaire ne constituait pas à première vue une question de privilège,
d’après les précédents qui existaient à cette époque. Dans ce nouveau cas,
a-t-il poursuivi, même si les décisions prises à la Chambre des communes ne sont
aucunement contraignantes pour l’Assemblée législative de l’Alberta, il faut se
demander : « Comment la présidence pourrait-elle soutenir que la
Chambre des communes du Canada et ses députés ont droit à plus de respect et de
dignité que les députés de notre assemblée? ». Après l’énoncé de la
décision, Murray Smith, ministre de l’Énergie, a
présenté ses excuses et a promis que la chose ne se reproduirait pas. M. Pannu a
déposé une motion visant à renvoyer la question au comité permanent approprié,
laquelle a été défaite le 6 mars.
Le 28 avril, Hugh MacDonald (lib., Edmonton Gold Bar),
a soulevé une question de privilège concernant un document trouvé à l’Assemblée
et qui, à ses yeux, constituait de la littérature haineuse. Il a affirmé avoir
vu ce document plus tôt au mois d’avril et avoir prévenu le président, qui avait
fait enquête. M. MacDonald a indiqué que lui-même et d’autres membres de son
caucus avaient vu ce document entre les mains de Drew
Hutton (P.-C., Edmonton-Glenora) le 24 avril. Pour M. MacDonald, il y avait
eu outrage à l’Assemblée. M. Hutton a dit qu’il avait reçu ce document, mais
que, le jugeant répugnant et offensant, il l’avait jeté à la
poubelle.
Dans sa décision, le président Kowalski a reconnu avoir
échangé des documents avec M. MacDonald. L’enquête menée par le sergent d’armes,
a-t-il précisé, n’a pas permis de déterminer qui avait placé ces documents à
l’Assemblée le 15 avril. Les députés reçoivent d’« innombrables »
documents avec lesquels ils ne sont pas d’accord, a-t-il dit. Il n’y avait pas
là question de privilège, a-t-il conclu. Le lendemain, M. Hutton a soulevé une
question de privilège fondée sur les allégations sous-jacentes à la question de
privilège soulevée la veille par M. MacDonald. Le président s’est prononcé comme
suit : « Peu d’allégations sont plus susceptibles de porter préjudice
que celles qui laissent supposer que quelqu’un encourage ou approuve la
discrimination. » Les remarques en question, selon lui, constituaient une
obstruction inappropriée au travail parlementaire de M. Hutton.
Le lendemain, M. MacDonald a présenté des excuses entières et exhaustives, que M.
Hutton a acceptées. Le leader du gouvernement à la Chambre, David Hancock, a alors retiré l’avis de motion visant à
renvoyer la question au comité permanent approprié.
Autres événements
Le président Kowalski a présidé une cérémonie soulignant le festival musulman de
l’Aid-al-Adha, dans la rotonde de l’édifice de l’Assemblée législative de
l’Alberta, le mardi 24 février. L’expression Aid-al-Adha signifie
« festival du sacrifice ». Il est célébré par les musulmans du monde
entier.
Le mercredi 19 mars, le président Kowalski a présidé une cérémonie en l’honneur de
la communauté francophone de l’Alberta. Étaient présents : l’honorable Gene Zwozdesky, ministre du Développement des
communautés; Hugh MacDonald (lib., Edmonton Gold
Bar), comme représentant de l’opposition officielle; Raj Pannu, chef de
l’opposition néo-démocrate; Denis Ducharme (P.-C.
Bonnyville-Cold Lake), président du Secrétariat francophone; Ernest Chauvet, président de l’Association
canadienne-francaise de l’Alberta.
Ce printemps, l’Assemblée législative a lancé un nouveau programme de vulgarisation
appelé « Le député d’un jour du président ». Chaque député choisit un
élève du niveau secondaire, qui passe une journée dans l’édifice de l’Assemblée
législative, où il met ses pas dans ceux de son député et de divers autres
acteurs du processus parlementaire. Cette expérience directe est destinée à
stimuler l’intérêt des jeunes et à leur faire mieux comprendre la démocratie
parlementaire. Le programme s’est tenu à deux dates distinctes au cours de la
séance de printemps, soit le jeudi 13 mars et le jeudi 10
avril.
Nomination
Le comité spécial chargé de trouver un ombudsman et un commissaire à l’éthique,
présidé par Janis Tarchuk (P.-C., Banff-Cochrane), a
recommandé que Donald M. Hamilton devienne le
commissaire à l’éthique, avec un mandat de cinq ans. Cette recommandation a été
approuvée par l’Assemblée le 13 mai.
Robert Reynolds Conseiller
parlementaire principal Micheline
Gravel Greffière à la
procédure
Chambre des communes
Parmi les faits saillants de la séance d’hiver de la
Chambre des communes, notons le dépôt d’un budget, une série de débats sur la
guerre en Irak, le SRAS, la fermeture de la pêche à la morue dans le Canada
Atlantique, le dépôt, par le gouvernement, des mesures législatives relatives à
la nomination du commissaire à l’éthique, et la poursuite de la controverse
concernant l’administration de la Loi sur les armes à
feu et la décision du Sénat de scinder le projet de loi C-10 (Loi modifiant le Code criminel [cruauté envers les animaux
et armes à feu] et la Loi sur les armes à feu). De plus, l’étude, par le
Comité permanent des affaires autochtones, du projet de loi C-7 (Loi concernant le choix des dirigeants, le gouvernement et
l’obligation de rendre compte des bandes indiennes et modifiant certaines
lois) a donné lieu à des échanges très vifs, cette mesure se heurtant à
l’opposition farouche des organisations autochtones et des députés de
l’opposition. Enfin, les changements qu’on envisage depuis longtemps d’apporter
aux affaires émanant des députés ont finalement été adoptés à titre provisoire,
ce qui a mis un terme à des mois de discussions et de débats qui ont contribué à
ralentir l’étude de diverses initiatives gouvernementales à la
Chambre.
Budget
Le budget qui a été déposé à la Chambre le 18 février par le ministre des Finances,
John Manley, prévoyait une augmentation de
11,5 % des dépenses cette année et de 20 % durant les trois prochaines
années dans tous les domaines, de la santé à la défense. Le ministre a également
annoncé un excédent pour le dernier exercice et prévoit des budgets équilibrés
tant pour 2003-2004 que pour 2004-2005. Le gouvernement s’engage, dans le
budget, à rendre davantage de comptes à la population en adoptant la
comptabilité d’exercice intégrale pour la présentation de ses états financiers
et en améliorant les rapports présentés au Parlement sur les fondations
autonomes qu’il a créées. Le ministre des Finances a également annoncé un examen
permanent de tous les programmes discrétionnaires selon un cycle quinquennal,
afin de s’assurer qu’ils sont pertinents, efficaces et abordables.
L’énoncé budgétaire du ministre a été accueilli par les
partis d’opposition comme le « dernier budget Chrétien ». Le chef de
l’opposition officielle, Stephen Harper, a critiqué
le gouvernement parce qu’il continuait à puiser dans les poches des vaillants
travailleurs canadiens plutôt que de les récompenser en réduisant la TPS et
l’impôt sur le revenu. Certains ont toutefois félicité le gouvernement de
prévoir des fonds pour l’accord sur la santé, de proposer des mesures fiscales
qui avantageront les petites entreprises et de réduire de 40 % les frais
exigés des voyageurs canadiens au titre de la sécurité aérienne.
Législation
La controverse entourant la décision du Sénat de scinder le projet de loi C-10
s’est poursuivie durant l’étude de l’amendement du Sénat visant à faire
approuver par la Chambre la division de cette mesure législative. La motion de
ratification de l’amendement du Sénat a finalement reçu l’aval de la Chambre,
après l’adoption d’une motion d’attribution de temps présentée par le
gouvernement au début de mai. La motion d’adoption de l’amendement du Sénat
précisait cependant que la Chambre renonçait à ses droits et privilèges dans ce
cas-là seulement et que l’adoption de l’amendement ne pouvait être interprétée
comme un précédent. Par conséquent, la première partie du projet de loi – le
projet de loi C-10A (Loi modifiant le Code criminel
[armes à feu] et la Loi sur les armes à feu) – a reçu la sanction royale le
13 mai. La deuxième partie du projet de loi original, soit le projet de loi
C-10B (Loi modifiant le Code criminel [cruauté envers
les animaux]) est toujours à l’étude au Sénat.
Le débat à l’étape du rapport sur le projet de loi C-13 (Loi concernant les techniques de procréation assistée)
s’est étiré sur trois mois et Paul Szabo
(Mississauga-Sud), député libéral d’arrière-ban, a dirigé le groupe des députés
qui s’opposaient à cette mesure législative en proposant divers amendements.
Trois jours de débat ont été consacrés jusqu’à maintenant à l’étape de la
troisième lecture, notamment pour l’étude et le rejet d’une motion de l’Alliance
canadienne proposant de renvoyer le projet de loi au Comité pour étude d’une
disposition précise. On ne sait pas encore quand le vote en troisième lecture de
ce projet de loi pourra être tenu.
En plus des projets de loi déposés pour mettre en œuvre les mesures budgétaires du
gouvernement, un certain nombre d’initiatives législatives clés ont été
annoncées au début du printemps. Ainsi, le projet de loi C-34 (Loi modifiant la Loi sur le Parlement du Canada), qui a
été présenté à la fin d’avril, prévoit la nomination d’un commissaire à
l’éthique pour les députés de même que d’un conseiller sénatorial en éthique. Le
commissaire à l’éthique s’occuperait d’appliquer un code sur les conflits
d’intérêts pour la Chambre des communes et d’aider le premier ministre à
appliquer le Code régissant la conduite des titulaires de charges publiques en
ce qui concerne les conflits d’intérêts et l’après-mandat. Le conseiller
sénatorial en éthique appliquerait, lui, un code de déontologie pour le Sénat.
Le commissaire à l’éthique serait nommé pour un mandat de cinq ans renouvelable
et le conseiller sénatorial en éthique pour un mandat de sept ans renouvelable.
Conformément aux recommandations formulées par le Comité permanent de la
procédure et des affaires de la Chambre déposées plus tôt en avril, le projet de
loi du gouvernement prévoit la participation officielle des parlementaires
durant le processus de nomination, grâce à la consultation des chefs des partis
reconnus à la Chambre des communes et au Sénat et à l’adoption d’une résolution
dans chaque Chambre. Toutefois, il ne donne pas suite à toutes les
recommandations formulées par ce comité, qui préconisait aussi l’adoption d’un
mécanisme permettant à un comité d’examiner les références des candidats avant
le vote de ratification aux Communes.
Parmi les autres mesures législatives présentées, notons le
projet de loi C-32 (Loi modifiant le Code criminel et
d’autres lois), qui comprend des dispositions interdisant l’installation de
trappes à des fins criminelles et dans le but de causer la mort ou des légions
corporelles, et le projet de loi C-33 (Loi sur le
transfèrement international des délinquants), qui permettrait à des
Canadiens condamnés dans d’autres pays de revenir au Canada afin de purger la
peine qui leur a été imposée à l’étranger. De la même façon, les ressortissants
étrangers reconnus coupables de crimes au Canada pourraient retourner dans leurs
pays d’origine pour purger leurs peines.
Procédure et privilège
Jusqu’à la pause hivernale en décembre, le Comité permanent
de la procédure et des affaires de la Chambre a consacré la majorité de ses
séances aux changements proposés aux affaires émanant des députés. Le dossier a
ensuite été confié au Comité spécial sur la modernisation et l’amélioration de
la procédure à la Chambre des communes, qui avait été nouvellement reconstitué.
À la mi-février, le Comité spécial a déposé son premier rapport et recommandé
une série de changements fondés sur les propositions mises de l’avant par le
Comité de la procédure. Ce même comité spécial a déposé le 28 février son
troisième rapport, dans lequel il recommande une modification du texte et des
dispositions du Règlement. Ces nouvelles dispositions, qui ont été adoptées à
titre provisoire et qui seront réexaminées dans un an, visent à donner à tous
les députés l’occasion de présenter au moins une affaire par législature. Ces
nouvelles règles prévoient que toutes les affaires émanant des députés seront
soumises à un vote à moins qu’un député en décide autrement. Une affaire peut
également être jugée non votable par le Sous-comité des affaires émanant des
députés si elle ne respecte pas certains critères établis, mais cette décision
peut être portée en appel et faire l’objet d’un vote secret à la Chambre. Le 26
mars, le Comité de la procédure et des affaires de la Chambre a déposé la liste
des critères qui serviront à déterminer quelles affaires ne seront pas
votables :
- Les
projets de loi et les motions ne doivent pas porter sur des questions ne
relevant pas des compétences fédérales.
- Les
projets de loi et les motions ne doivent pas transgresser clairement les Lois constitutionnelles de 1867 à 1982, y compris la
Charte canadienne des droits et libertés.
- Les
projets de loi et les motions ne doivent pas porter sur des questions qui sont
essentiellement les mêmes que celles sur lesquelles la Chambre des communes
s’est déjà prononcée au cours de la même session de la législature.
- Les
projets de loi et les motions ne doivent pas porter sur des questions
inscrites à ce moment-là au Feuilleton ou au Feuilleton des avis à titre d’affaires émanant du
gouvernement.
Un autre changement important prévoit qu’on ne peut apporter d’amendements à des
motions ou à l’étape de la deuxième lecture d’un projet de loi émanant des
députés sans le consentement du parrain.
Une nouvelle version du Règlement
de la Chambre des communes (version codifiée au 17 mars 2003) a été déposée
par le président, et elle comprend les dispositions provisoires relatives aux
affaires émanant des députés de même que d’autres changements adoptés
antérieurement relativement à la création du nouveau Comité permanent des
opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires et à l’élection des
présidents de comité au scrutin secret.
Comités
Le Comité permanent des affaires autochtones, du développement du Grand Nord et des
ressources naturelles a dû tenir des séances marathons où les débats ont été
très vifs pour poursuivre l’étude article par article du controversé projet de
loi C-7 (Loi concernant le choix des dirigeants, le
gouvernement et l’obligation de rendre compte des bandes indiennes et modifiant
certaines lois). Ce projet de loi est vivement dénoncé par les Premières
nations et des députés de l’opposition, et plusieurs questions de privilège ont
été soulevées sur le parquet de la Chambre en avril, afin de tenter d’obtenir du
président qu’il intervienne pour mettre un terme à l’obstruction systématique,
aux injures et aux impasses procédurales observées durant les travaux du
Comité.
Élément clé du plan d’action sur l’éthique au sein du gouvernement annoncé récemment par
le premier ministre, le projet de loi du gouvernement sur le financement des
partis politiques, c’est-à-dire le projet de loi C-24 (Loi modifiant la Loi électorale du Canada et la Loi de
l’impôt sur le revenu [financement politique]), a, lui aussi, donné lieu à
des débats très animés durant son étude par le Comité permanent de la procédure
et des affaires de la Chambre. Ce projet de loi, qui constitue la réforme la
plus imposante des lois sur les financement électoral au Canada depuis
l’adoption de la Loi sur les dépenses d’élections en
1974, propose que l’État finance plus généreusement les divers partis politiques
et qu’on plafonne à 1 000 $ par an les dons des entreprises à tout
parti fédéral et à 10 000 $ les contributions individuelles. Ce projet
de loi a été critiqué par tout un éventail d’intervenants, y compris les
principaux partis politiques.
Autres questions
Pierre Brien (Témiscamingue, BQ) et Antoine
Dubé (Lévis-et-Chutes- de-la-Chaudière, BQ) ont tous les deux démissionné à
la mi-mars pour se présenter aux élections provinciales québécoises. Une
élection partielle a en outre été tenue dans la circonscription ontarienne de
Perth—Middlesex le 12 mai et c’est Gary
Schellenberger du Parti progressiste-conservateur qui l’a emportée. M.
Schellenberger a prêté serment et pris possession de son fauteuil à la Chambre
le 26 mai.
Parmi les autres événements dignes de mention, notons trois
courses à la direction. Jack Layton a été élu chef
du Nouveau Parti démocratique le 25 janvier. Le 31 mai, Peter MacKay a été élu chef du Parti
progressiste-conservateur. Les libéraux se préparent à une course à la direction
l’automne prochain.
Le 8 avril, des représentants de chaque parti ont fait des déclarations afin de
commémorer le 40e anniversaire de l’élection du premier ministre à la Chambre
des communes. Ces interventions ont été suivies de la réaction de M.
Chrétien.
Nancy Hall Greffière à la
procédure Direction des recherches pour le Bureau Direction du Service de la séance et des échanges
parlementaires
Le Sénat
Pour la première fois de l’histoire de notre parlement,
l’octroi de la sanction royale s’est fait par déclaration écrite. En effet, le
13 février, le greffier du Sénat a présenté le projet de loi C-4, Loi modifiant la Loi sur la sûreté et la réglementation
nucléaires, à l’honorable John Major, suppléant
de la gouverneure générale, pour l’octroi de la sanction royale. Au lieu d’une
cérémonie traditionnelle au Sénat avec la Chambre des communes à la barre, la
nouvelle sanction royale a eu lieu à Rideau Hall. Cet événement a marqué le
point culminant des nombreux efforts déployés au cours des vingt dernières
années afin de proposer une procédure de rechange pour la sanction royale. Avec
la promulgation en juin 2002 du projet de loi S-34, Loi
relative à la sanction royale des projets de lois adoptés par les chambres du
Parlement, il est devenu possible d’octroyer la sanction royale par une
déclaration écrite annoncée par les présidents des deux Chambres du
Parlement.
Ont aussi reçu la sanction royale par déclaration écrite
les projets de loi C-12, Loi favorisant l’activité
physique et le sport, le 19 mars; C-3, Loi modifiant
le Régime de pensions du Canada et la Loi sur l’Office d’investissement du
régime de pensions du Canada, le 3 avril; C-227, Loi
instituant une journée nationale de commémoration de la bataille de la crête de
Vimy, le 3 avril.
Pour préserver l’importante tradition de la sanction
royale, le projet de loi S-34 exige la tenue d’une cérémonie traditionnelle au
moins deux fois par année civile, dont une pour le premier projet de loi de
crédits de chaque session. Une cérémonie traditionnelle de sanction royale a
donc eu lieu le 27 mars dans la Chambre du Sénat quand l’honorable Louise Arbour, agissant en tant que suppléante de la
gouverneure générale, a sanctionné deux projets de loi de crédits.
Comités
Les comités sénatoriaux ont été particulièrement actifs et
ont produit de nombreux rapports au cours des derniers mois. Par conséquent, le
Sénat a consacré beaucoup de temps en Chambre à l’examen et à l’adoption de ces
rapports.
Le quatrième rapport du Comité du Règlement, de la procédure et des droits du
Parlement, qui précise la marche à suivre au Sénat pour déposer les rapports de
comités auprès du greffier, a été adopté le 5 février. La question du dépôt des
rapports a été renvoyée au Comité après que le sénateur Lowell Murray a soulevé une question de privilège,
parce que le Comité des affaires sociales, des sciences et de la technologie
avait annoncé son intention de déposer un rapport devant le greffier du Sénat
plutôt que devant le Sénat, un jour de séance. Le sénateur Michael Kirby, en réponse à la question de privilège
soulevée par le sénateur Murray, a proposé que le Comité du Règlement, de la
procédure et des droits du Parlement examine cette pratique du dépôt de rapports
devant le greffier. Dans son rapport, le Comité a soutenu comme principe général
l’idée que tous les rapports de comité doivent être déposés ou présentés devant
la Chambre du Sénat.
Or, il se trouve que le Comité du Règlement a justement déposé auprès du greffier, le
10 avril, un rapport intérimaire sur son étude des règles d’éthique du
gouvernement, règles qui comprennent un avant-projet de loi portant création
d’une charge de commissaire à l’éthique indépendant et une ébauche de code de
déontologie des parlementaires. Le renvoi aux sénateurs, en octobre dernier, de
plusieurs documents du gouvernement portant sur l’éthique des parlementaires et
son application ont fourni l’occasion à la Chambre d’examiner cette épineuse
question. Le huitième rapport du Comité, intitulé L’initiative du gouvernement en matière d’éthique,
résume les travaux des deux mois précédents et présente huit recommandations au
gouvernement concernant le rôle du commissaire à l’éthique. Le Comité poursuivra
son étude de ce sujet important puisqu’en plus d’examiner les règles que devra
comprendre le code de déontologie, il se penchera sur une question controversée,
à savoir s’il faut légiférer pour créer la charge de commissaire à
l’éthique.
De plus, le Comité du Règlement, de la procédure et des droits du Parlement a
approuvé la publication d’une nouvelle édition du Règlement du Sénat. Cette version, qui intègre les
changements adoptés au Sénat au cours de la dernière année, a été déposée au
Sénat le 30 avril.
Le Sous-comité des anciens combattants, qui relève du Comité de la sécurité
nationale et de la défense, a déposé son rapport intérimaire sur les soins de
santé fournis aux anciens combattants qui ont servi au cours de guerres ou dans
le cadre d’opérations de maintien de la paix. Déposé auprès du greffier du Sénat
le 10 avril, le huitième rapport, intitulé Pour
rectifier la position des Forces canadiennes concernant la mort ou la
mutilation, retrace l’histoire d’un soldat qui s’est servi de son expérience
pour obtenir des changements dans la façon dont les mutilés sont
traités.
L’ordre de renvoi permanent du Comité mixte de l’examen de
la réglementation autorise ce dernier à étudier des moyens par lesquels le
Parlement peut mieux surveiller le processus de réglementation du gouvernement.
Le deuxième rapport, déposé le 29 avril, fait remarquer que les règles et
pratiques du Sénat et de la Chambre des communes relatives aux tâches et
pouvoirs du Comité mixte diffèrent à bien des égards. Celui-ci a donc demandé
l’aide des deux Chambres pour régler tout problème qui pourrait découler de ces
divergences.
Le Comité de la régie interne, des budgets et de l’administration a présenté
plusieurs rapports. Le huitième rapport, déposé le 5 février, porte sur le
Budget supplémentaire des dépenses « B » 2002-2003 et les sommes
nécessaires pour que le Sénat paie sa part des fonds demandés par le Conseil
interparlementaire mixte et pour assurer le Budget des dépenses de bureau et de
recherche. Le dixième et le quinzième rapports, qui recommandent des fonds
additionnels afin de permettre aux comités de poursuivre leurs travaux, ont été
adoptés respectivement le 25 février et le 3 avril. Le 25 mars, le Sénat a
adopté le onzième et le douzième rapports. Dans le onzième rapport, le Comité a
recommandé une augmentation économique de 2,8 % pour les employés non
représentés, tandis que, dans le douzième, il a proposé une modification de la
politique sur les déplacements applicable aux comités sénatoriaux, de façon à
renforcer la responsabilisation et de rendre la politique conforme à celle du
Conseil du Trésor.
Le Comité des finances nationales a continué d’examiner un certain nombre de
questions touchant les dépenses prévues du gouvernement et a présenté au Sénat,
pour approbation, trois rapports sur les Budgets des dépenses. Le troisième
rapport, sur le Budget supplémentaire des dépenses « B » 2002-2003, le
quatrième rapport, sur le Budget principal des dépenses 2002-2003, et le
cinquième, un rapport intérimaire sur le Budget principal des dépenses
2003-2004, ont tous été adoptés le 26 mars. Un élément du Budget supplémentaire
des dépenses « B » 2002-2003 a particulièrement intéressé le Sénat,
soit le coût croissant du controversé Programme canadien sur les armes à feu et
la demande de fonds supplémentaires de la part du ministère de la Justice afin
de couvrir les frais de mises en œuvre. Cette question a fait l’objet de
discussions au Sénat lors du débat en vue de l’adoption du rapport.
D’autres comités ont présenté des budgets afin de réaliser
des études spéciales. Le Sénat a adopté respectivement le 13 février et le 3
avril le huitième et le neuvième rapports du Comité des affaires sociales, des
sciences et de la technologie, approuvant ainsi des fonds pour que le Comité
puisse examiner les questions concernant la santé mentale et la maladie mentale.
Le sixième rapport du Comité de la sécurité nationale et de la défense, qui
demandait au Sénat d’approuver un budget pour une étude des soins de santé
fournis aux anciens combattants qui ont servi au cours de guerres ou dans le
cadre d’opérations de maintien de la paix, a été adopté le 26 février. Le 27
mars, le Sénat a approuvé le budget réclamé par le Comité des banques et du
commerce dans son huitième rapport afin de poursuivre son étude du régime
financier.
En outre, le Sénat a approuvé le 3 avril des budgets en vue des études spéciales
suivantes : le Comité de l’énergie, de l’environnement et des ressources
naturelles étudiera des questions environnementales, le Comité des affaires
étrangères examinera les relations commerciales Canada-États-Unis et
Canada-Mexique, le Comité des peuples autochtones se penchera sur la situation
de la jeunesse autochtone et le Comité des droits de la personne examinera
l’adhésion possible du Canada à la Convention américaine relative aux droits de
l’homme.
Déclarations du président
Le 26 mars, le sénateur Laurier LaPierre a demandé la
permission de corriger une intervention inexacte qui lui avait été attribuée la
veille dans les Débats du Sénat, mais le Sénat a
refusé. Cet incident a provoqué une discussion entre sénateurs pour savoir si la
requête visait simplement à corriger le hansard ou en fait à en changer la
teneur. La question était délicate, parce que l’intervention en cause concernait
les relations entre le Canada et les États-Unis et la guerre en Irak. Le
président Hays, dans une déclaration émise le 27 mars, a déterminé que le
sénateur LaPierre avait droit au bénéfice du doute. Estimant que l’intention du
sénateur LaPierre était de rectifier le compte rendu et non de le retoucher, le
président a demandé que, avec la permission du Sénat, les Débats du Sénat soient corrigés.
Décisions de la présidence
Le projet de loi C-10, Loi modifiant le Code criminel
(cruauté envers les animaux et armes à feu) et la
Loi sur les armes à feu, et sa division ont fait l’objet de nombreux recours
au Règlement à l’automne 2002. Le fait que le Sénat ait scindé un projet de loi
de la Chambre des communes a provoqué de profonds désaccords en matière de
procédure. Il fallait s’y attendre, puisque ce n’était que la seconde fois dans
l’histoire du Sénat que ce dernier cherchait à scinder un projet de loi de la
Chambre des communes. Le 7 mai, juste après que le président ait lu le message
où la Chambre des communes acceptait la demande du Sénat de scinder le projet de
loi C-10, le sénateur John Lynch-Staunton a demandé
où en était le projet de loi C-10B qu’étudiait le Comité des affaires juridiques
et constitutionnelles. D’autres sénateurs se sont plaints du libellé du deuxième
paragraphe du message de la Chambre des communes, qui laissait entendre que le
Sénat avait porté atteinte aux privilèges de cette dernière.
Dans sa décision du 8 mai, le président a souligné le
nombre de décisions qu’il avait déjà dû prendre sur le processus suivi pour
l’étude du projet de loi C-10. Il a déterminé que le message de la Chambre des
communes annonçant que cette dernière avait accepté la division du projet de loi
signifiait que les deux Chambres avaient approuvé le projet de loi C-10A qui
était donc prêt à recevoir la sanction royale. Le message confirmait également
l’existence du projet de loi C-10B en tant que projet de loi distinct, de sorte
que le Comité des affaires juridiques et sociales pouvait en poursuivre l’étude
en vue d’en faire rapport. En ce qui concerne la teneur du message de la Chambre
des communes, le président a cité l’exemple d’un message semblable transmis en
1997 pour indiquer que le libellé était conforme à la tradition de la Chambre
des communes afin de protéger ses privilèges et n’était pas sans précédent.
Comme l’a souligné le président, les messages entre les Chambres servent
uniquement à titre d’information, de sorte que le message concernant le projet
de loi C-10 a rempli sa fonction.
Règlement du Sénat
Le Sénat a adopté le 1er avril une motion modifiant
l’article 22 du Règlement du Sénat, qui limite le temps accordé aux hommages
dans la Chambre. La nouvelle disposition a été mise en application au Sénat pour
la première fois le 30 avril, quand un hommage a été rendu à la mémoire d’un
ancien sénateur, Richard Doyle.
Jalons
De nouvelles sénatrices ont été appelées au Sénat le 4 février, soit Mme Maria
Chaput, première femme franco-manitobaine à siéger au Sénat, Mme Pana Pappas Merchant,
la deuxième femme à représenter la Saskatchewan au Sénat, et Mme Pierrette Ringuette,
ancienne députée à l’Assemblée législative du Nouveau-Brunswick et à la Chambre
des communes. Leurs nominations portent à 34 le nombre actuel de sénatrices.
Depuis la nomination de Cairine Wilson en 1930, 66
femmes ont été appelées au Sénat.
Le Sénat a rendu hommage le 5 février à la mémoire de feu Ramon John Hnatyshyn, ancien gouverneur général du
Canada et, le 26 mars, à Betty Kennedy, qui a quitté
le Sénat pour prendre sa retraite le 4 janvier 2001.
Mary Mussell Journaux de
Sénat
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