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Québec
Le
19 juin 1996, l’Assemblée nationale s’ajournait pour les vacances estivales
après avoir tenu 41 séances depuis le début de la nouvelle session. Pendant
cette période, un nombre important de projets de loi ont été adoptés, dont 37
d’intérêt public et 8 d’intérêt privé. Parmi ces pièces législatives, se trouve
la loi créant le ministère de la Métropole, dont la mission est de susciter et
de soutenir l’essor économique, culturel et social de la région montréalaise.
L’Assemblée
a également étudié un projet de loi sur l’équité salariale ayant pour objet de
corriger la discrimination salariale faite aux personnes qui occupent des
emplois dans des catégories de travail à prédominance féminine; ce projet de
loi en est au stade d’une consultation particulière et de son étude détaillée
en commission parlementaire. Le projet de loi instituant un régime universel
d’assurance-médicaments n’a été adopté, quant à lui, qu’à la faveur de la
suspension de certaines règles de procédure.
Ce
régime accorde à toute personne résidant au Québec et qui est inscrite à la
Régie de l’assurance-maladie une protection de base à l’égard du coût des
services pharmaceutiques et de médicaments, tout en prévoyant la participation
des personnes couvertes au financement du régime général. À cette fin, une part
d’au plus 25 % des coûts peut être maintenue à la charge des bénéficiaires
jusqu’à une contribution maximale de 750 $ au cours d’une année.
Les
personnes de 65 ans et plus, ainsi que les personnes bénéficiant de l’aide
sociale, sont assujetties à cette loi depuis le 1er août 1996 et
doivent, selon leurs revenus, payer une prime et une franchise. La loi entre en
vigueur le 1er janvier 1997 pour tous les autres citoyens.
Mentionnons
également l’adoption d’un projet de loi qui modifie la Charte des droits et
libertés de la personne afin de favoriser l’application du droit à
l’égalité, sans exclusion fondée sur l’orientation sexuelle, dans les contrats
et régimes de rentes, de retraite ou d’assurance, de même que l’adoption d’un
projet de loi modifiant le Code civil en matière d’obligation
alimentaire, qui vient corriger ce qui était vu comme une injustice envers les
aînés qui se voyaient obligés de verser une pension alimentaire à des parents
autres que du premier degré.
En
plus de ce train de mesures à caractère législatif, les parlementaires ont
également eu à approuver la politique budgétaire du gouvernement à la suite du
discours sur le budget présenté le 9 mai 1996 par le ministre des Finances, M.
Bernard Landry.
De
nombreuses directives ont été émises par la Présidence au cours des derniers
mois. En effet, plusieurs cas de procédure ont été soulevés à diverses étapes
des débats portant sur le projet de loi controversé instituant
l’assurance-médicaments. Ainsi, le Président a rejeté une demande
d’intervention portant sur une violation des droits et privilèges de
l’Assemblée qu’a formulée le leader de l’opposition officielle au sujet d’une
publicité parue dans plusieurs quotidiens du Québec relativement au nouveau
régime d’assurance-médicaments proposé dans ce projet de loi. Le député
reprochait à cette publicité de ne pas faire mention du rôle de l’Assemblée et
de ses membres dans le processus d’adoption des lois.
Le
Président a déclaré que les campagnes d’information initiées par les ministères
et organismes publics dans le but de renseigner la population quant aux
décisions gouvernementales ne constituaient pas, prima facie, un outrage
au Parlement. Toutefois, la publicité gouvernementale relative à un projet de
loi toujours à l’étude à l’Assemblée nationale devrait mentionner le rôle de
l’Assemblée et de ses membres dans le processus d’adoption de ces nouvelles
mesures et un rappel de cette exigence sera adressé au gouvernement, a-t-il
ajouté. Pour faire suite à cette décision, le Président a déposé à l’Assemblée
copie des lettres qu’il a adressées au Premier ministre et au ministre de la
Santé et des Services sociaux à ce sujet.
D’autre
part, à la suite du dépôt d’une cassette audio par un député de l’opposition
officielle, le président Jean-Pierre Charbonneau a statué que seul le
dépôt de documents manuscrits ou imprimés sur papier serait autorisé, d’ici à
ce que puissent être assurées, pour une longue durée, la conservation, la
reproduction et la diffusion de documents audiovisuels.
Parmi
les récents événements politiques dignes de mention, soulignons la décision du
député d’Iberville, M. Richard Le Hir, de quitter le Parti québécois afin
de siéger comme député indépendant à compter du 30 avril 1996. Le 18 juin 1996,
le député de Pointe-aux-Trembles, M. Michel Bourdon, annonçait à
l’Assemblée sa retraite de la vie politique. M. Bourdon avait été élu sous la
bannière du Parti québécois aux élections générales du 25 septembre 1989 et
avait été réélu aux dernières élections générales du 12 septembre 1994.
Avant
l’ajournement des travaux parlementaires pour les vacances estivales, la
députation québécoise a accueilli deux nouveaux collègues à l’Assemblée
nationale, tous deux élus lors des élections partielles du 10 juin 1996. Il
s’agit du candidat du Parti québécois dans la circonscription électorale de
L’Assomption, M. Jean-Claude Saint-André, et du candidat du Parti
libéral dans la circonscription électorale d’Outremont, M. Pierre-Étienne
Laporte.
Par
conséquent, la répartition des sièges à l’Assemblée nationale est présentement
la suivante : 74 députés du Parti québécois, 47 députés du Parti libéral du
Québec, 3 députés indépendants (dont le chef du parti Action démocratique du
Québec) et 1 siège vacant.
Plus
récemment, le gouvernement fédéral annonçait que M. Jean-Louis Roux
occuperait le poste de lieutenant-gouverneur du Québec, en remplacement de M. Martial
Asselin, qui assumait cette fonction depuis le 9 août 1990.
Sur
le plan des relations interparlementaires, depuis son entrée en fonction en
mars 1996, le président de l’Assemblée nationale, M. Jean-Pierre Charbonneau,
procède au dépôt, sans débat, des rapports de missions auxquelles participent
des parlementaires québécois.
Parmi
les missions effectuées au cours du printemps, mentionnons qu’une délégation
québécoise s’est rendue à Toronto du 9 au 11 mai 1996 afin de participer à la Ve
assemblée générale de l’Association parlementaire Ontario-Québec. À la fin de
mai, lors d’une visite en France, le président de l’Assemblée nationale du
Québec a signé un protocole d’entente avec le président de l’Assemblée
nationale de la République française. De plus, une délégation du Québec a
participé à la réunion de la Commission de l’énergie et de l’environnement de
l’Eastern Regional Conference du Council of State Governments,
tenue à Boston, au Massachusetts, les 31 mai et 1er juin 1996.
L’Assemblée
reprend ses travaux le 15 octobre 1996, tandis que les commissions
parlementaires ont recommencé leurs activités en août.
Nancy Ford, Secrétariat de l’Assemblée,
Activités des commissions
Les
mois de mai et juin furent, comme à tous les ans, propices à une activité
intense de la part des commissions parlementaires, particulièrement pour les
mandats législatifs. En effet, plus de quarante projets de loi ont été étudiés
en commission pour plus de quatre-vingts séances et, fait à signaler, plusieurs
de ces études ont nécessité des consultations particulières.
La
Commission des affaires sociales a été particulièrement active au cours de ces
derniers mois. Elle a tenu des consultations particulières dans le cadre de son
mandat d’initiative qui a pour but d’étudier le fonctionnement des organismes ayant
une influence sur la consommation de médicaments au Québec. De plus, en vertu
de l’article 8 de la Loi sur l’imputabilité des sous-ministres et des
dirigeants d’organismes publics, cette commission a entendu le président du
Conseil médical du Québec. Par ailleurs, les mandats législatifs ont été
nombreux pour cette commission au cours de cette période. Mentionnons, entre
autres, l’étude détaillée du projet de loi no 116, Loi modifiant
de nouveau la Loi sur les services de santé et les services sociaux ainsi
que le projet de loi no 33, Loi sur l’assurance-médicaments et
modifiant diverses dispositions législatives. Avant de procéder à l’étude
détaillée, la Commission a tenu des consultations particulières pour ces deux
projets de loi. Signalons que l’étude de ces projets de loi n’a pas été
complétée en commission, le leader du gouvernement, invoquant l’urgence de la
situation, ayant déposé une motion de suspension des règles pour les rappeler
en Chambre.
Parmi
les activités de la Commission du budget et de l’administration, signalons la
poursuite, pour une période de dix heures, du débat sur le discours du budget
amorcé à l’Assemblée nationale. Dans le cadre d’un mandat conféré par la Loi
sur les valeurs mobilières, la Commission a tenu, pendant trois séances,
des audiences publiques dans le cadre d’une consultation générale afin
d’étudier l’opportunité de maintenir en vigueur ou, le cas échéant, de modifier
cette loi. Concernant son travail législatif, la Commission a été fort occupée.
Le projet de loi no 36, Loi modifiant la Loi sur l’administration
financière et d’autres dispositions législatives, et le projet de loi no
32, Loi modifiant la Loi sur le ministère du Revenu, ont nécessité des consultations
particulières avant que ne soit entreprise leur étude détaillée. La Commission
n’a pas terminé l’étude du projet de loi no 32 en commission
puisqu’il a été rappelé en Chambre par le leader du gouvernement à la suite
d’une motion de suspension.
La
Commission de l’agriculture, des pêcheries et de l’alimentation a étudié le
projet de loi no 23, Loi modifiant la Loi sur la protection du
territoire agricole et d’autres dispositions législatives afin de favoriser la
protection des activités agricoles. Ce projet de loi a notamment pour
objectif de garantir le droit de produire des agriculteurs en zone agricole,
tout en assurant un voisinage plus harmonieux avec les zones résidentielles
attenantes. La Commission a, par ailleurs, déposé à l’Assemblée nationale ses
rapports faisant suite aux mandats d’imputabilité du sous-ministre de
l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation et des cinq dirigeants
d’organismes relevant de sa compétence ainsi qu’à un mandat de surveillance
d’organisme. Ces rapports contenant des recommandations, ils seront pris en
considération par l’Assemblée à la reprise de la session à l’automne. Enfin,
signalons que la Commission de l’agriculture, des pêcheries et de
l’alimentation a procédé à l’élection d’une vice-présidente; il s’agit de la
députée de Marie-Victorin, Mme Cécile Vermette, qui remplace
à cette fonction le député de Pointe-aux-Trembles, M. Michel Bourdon.
Quant
à la Commission de la culture, elle a procédé à l’étude détaillée du projet de
loi no 28, Loi sur la Société de télédiffusion du Québec et
modifiant la Loi sur la programmation éducative et d’autres dispositions
législatives, ainsi qu’à celle du projet de loi no 18, Loi
sur le ministère des Relations avec les citoyens et de l’Immigration et
modifiant d’autres dispositions législatives. En vertu de certaines
dispositions du Règlement de l’Assemblée, elle a entendu le président de la
Commission d’accès à l’information sur son rapport annuel 1994-1995. Par
ailleurs, elle a tenu des séances de travail pour poursuivre son mandat
d’initiative sur les enjeux de l’implantation de l’autoroute de l’information
au Québec.
Pour
sa part, la Commission des institutions a eu de nombreux mandats législatifs.
Mentionnons, entre autres, le projet de loi no 51, Loi concernant
la mise en œuvre des accords de commerce international, le projet de loi no
20, Loi modifiant la loi sur l’aide juridique, ainsi que le projet de
loi no 25, Loi modifiant le Code civil en matière d’obligation
alimentaire. Elle a également poursuivi l’étude détaillée du projet de loi
no 130, Loi sur la justice administrative. Cette commission
a, par ailleurs, tenu des audiences publiques dans le cadre d’une consultation
générale sur le document de réflexion proposant des modifications à la Loi
électorale.
La
Commission de l’aménagement et des équipements a étudié plusieurs projets de
loi relevant du secteur municipal, dont huit projets de loi d’intérêt privé,
ainsi que du secteur de l’environnement et de la faune. Signalons, par
ailleurs, l’étude du projet de loi no 1, Loi sur le ministère
de la Métropole. Comme son nom l’indique, ce projet de loi institue un
ministère voué à l’essor économique, culturel et social de la grande région de
Montréal.
La
Commission de l’économie et du travail , quant à elle, a procédé à l’étude du
projet de loi no 129, Loi modifiant la Loi sur les loteries, les
concours publicitaires et les appareils d’amusement relativement aux navires de
croisières internationales, du projet de loi no 27, Loi
modifiant le Code du travail, du projet de loi no 26, Loi sur
le ministère du travail, et du projet de loi no 117, Loi
modifiant la Loi sur le régime des eaux.
Pour
sa part, la Commission de l’éducation a finalisé au cours des dernières
semaines un document de consultation intitulé Les conditions de la réussite
scolaire au secondaire. Ce document, rendu public en juin, a été rédigé
dans le cadre d’un mandat d’initiative que s’est donné la Commission, soit
celui «d’enquêter sur les conditions de la réussite scolaire au secondaire afin
de dégager des voies de solutions et des pistes d’actions». À cet effet, la
Commission a procédé à des consultations particulières au cours du mois d’août.
Différentes
commissions parlementaires ont exécuté des mandats d’interpellation au cours du
mois de mai. Signalons ceux de la Commission de l’économie et du travail
concernant les relations du travail au Québec, de la Commission de
l’aménagement et des équipements sur le développement des régions, de la
Commission des affaires sociales sur l’assurance-médicaments ainsi que
sur les services de garde à l’enfance et, enfin, de la Commission de
l’éducation concernant l’implantation des commissions scolaires
linguistiques partout au Québec.
Pour
le mois de juillet, les activités parlementaires ont fait relâche. Mais, déjà,
plusieurs mandats avaient été prévus pour les mois d’août et septembre, dont
neuf consultations publiques.
Line Béland, Secrétaire de la Commission de l’aménagement et
des équipements, Secrétariat des commissions
Territoires du Nord-Ouest
La
troisième session de la 13e Assemblée législative a été convoquée le
1er mai. C’est en ce jour qu’a été présenté le rapport Building a
Foundation for the Future : The Northwest Territories’ Agenda for Change, un
document de 19 pages qui expose les plans du gouvernement et de l’Assemblée
législative jusqu’à 1999. Ce rapport indique clairement dix priorités pour le
gouvernement des Territoires et propose une méthode pour évaluer les progrès
réalisés tout au long du processus.
Le
2 mai était jour de présentation du budget dans les Territoires du Nord-Ouest.
Le ministre des Finances, M. John Todd, a déposé son premier budget et
le premier budget de la 13e Assemblée. La présentation du budget des
immobilisations et du budget du fonctionnement et de l’entretien avait été
reportée pour que les nouveaux députés puissent participer à l’élaboration du
budget et donner leur opinion sur les réductions à effectuer pour éliminer le
déficit.
D’entrée
de jeu, M. Todd a déclaré que le gouvernement devait changer sa façon de faire
des affaires et que cela signifierait des réductions dans tous les secteurs. Il
a ajouté que, grâce aux changements proposés dans le budget de 1996-1997, le
déficit serait de 43 millions de dollars et non de 150 millions de dollars
comme on l’avait prévu, ce qui permettra d’avoir un budget équilibré en
1997-1998.
Le
plan de dépenses de 1996-1997, qui s’établissait à 1,2 milliard de dollars,
soit à 70 millions de dollars de moins que prévu l’année précédente, renfermait
également un certain nombre d’initiatives nouvelles visant à diversifier
l’économie des Territoires du Nord-Ouest. Parmi les nouvelles initiatives
proposées dans le budget, mentionnons un programme d’initiatives communautaires
de 5 millions de dollars pour créer des partenariats novateurs avec des groupes
d’autochtones, des entreprises et d’autres paliers de gouvernement, ainsi qu’un
programme de 5 millions de dollars pour créer une société de prêts
hypothécaires.
Dans
son discours du budget, M. Todd a dit que les Territoires du Nord-Ouest étaient
prêts à faire des affaires et qu’ils tenteront par tous les moyens d’attirer de
nouveaux investissements. Aucune nouvelle taxe et aucune augmentation d’impôt
n’ont été annoncées dans le budget.
En
plus d’adopter le budget des immobilisations et celui du fonctionnement et de
l’entretien, l’Assemblée législative a adopté le projet de loi 10, qui porte
sur la mise en œuvre des mesures du budget. Ce projet de loi a apporté les
modifications législatives nécessaires pour mettre en œuvre le budget et aider
le gouvernement à respecter ses objectifs financiers (modification de plusieurs
lois et abrogation de deux lois).
Mesures législatives
Au
cours de la session de mai, l’Assemblée législative a également adopté de
nombreux projets de loi, dont le premier projet de loi d’initiative
parlementaire de la 13e Assemblée. Le député de Yellowknife North,
M. Roy Erasmus, a présenté le projet de loi no 5, An Act
to Amend the Motor Vehicles Act. Cette modification oblige les conducteurs
de véhicules à moteur à allumer en tout temps les phares de leur véhicule.
Parmi les autres mesures législatives qui ont été adoptées, mentionnons :
- Appropriation
Act, 1996-97 : Cette loi autorise le gouvernement à faire
des dépenses de fonctionnement et d’entretien ainsi que des dépenses en
capital pour l’exercice se terminant le 31 mars 1997.
- An Act to Amend
the Legislative Assembly and Executive Council Act, no
2 : Cette loi oblige un député de l’Assemblée législative à remplir une
déclaration supplémentaire lorsque sa situation financière ne correspond
plus à ce qu’elle était lors de la déclaration annuelle.
- Loan
Authorization Act : Cette mesure
autorise le gouvernement à consentir des prêts à des municipalités en
1996-1997.
- An Act to Amend
the Legislative Assembly and Executive Council Act, no
3 : Cette loi élimine les augmentations basées sur le coût de la vie qui
s’appliquaient aux indemnités et aux dépenses de circonscription et annule
l’augmentation qui a été apportée le 1er avril 1996 au montant
des indemnités et des dépenses de circonscription.
- Statute
Revision Act : Cette loi prévoit la nomination d’un
commissaire chargé de l’examen des lois et prévoit également la
préparation, l’approbation et l’entrée en vigueur des lois révisées des
Territoires du Nord-Ouest de 1998 et des lois régissant le Nunavut en
1999.
Comités
Après
la session de mai qui a duré tout le mois, la plupart des députés sont
retournés dans leur famille pour y passer un certain temps. Cependant, bon
nombre d’entre eux ont été rappelés pour travailler en comité. Cinq membres du
Comité des opérations gouvernementales ont accompagné le ministre des Finances,
M. John Todd, dans les Maritimes dans le cadre des travaux du
sous-comité de la recherche sur les investissements. Ce sous-comité cherche de
nouveaux moyens d’intéresser les investisseurs aux Territoires du Nord-Ouest.
D’autres
comités se sont également réunis en juin et en juillet, dont le groupe de
travail sur la Constitution de l’Ouest, qui rédige un ensemble de mesures
constitutionnelles qui s’appliqueront à l’Arctique de l’ouest après la division
des Territoires du Nord-Ouest en 1999.
Autres questions
Le
gouverneur général du Canada, S.E. Roméo LeBlanc et Mme Diana
Fowler-LeBlanc, ont été les invités d’honneur d’un déjeuner qui a eu lieu à
l’Assemblée législative le 20 juin. Ce déjeuner était organisé par le
Président, M. Sam Gargan, et M. Goo Arlookto, vice-premier
ministre des Territoires du Nord-Ouest.
En
juillet, M. David Hamilton, greffier de l’Assemblée législative, a
accueilli la Conférence des administrateurs canadiens d’élection, à laquelle
participaient des agents électoraux de tout le Canada. Lors de cette conférence
de quatre jours, il a été question de problèmes électoraux et de nouvelles
initiatives en matière d’élections.
Les
Territoires du Nord-Ouest ont également été l’hôte de la septième conférence
annuelle nationale des services aux visiteurs, à laquelle ont participé des
délégués de sept provinces et du territoire hôte. Les délégués travaillent dans
les secteurs des relations publiques et des services aux visiteurs, dans des
assemblées législatives de tout le pays.
Ronna Brenner, Coordonnateur Information publique
Saskatchewan
La
première session de la 23e législature s’est ajournée le 25 juin
1996 après 17 semaines et 80 jours de séance. Au total, 127 projets de loi ont
été présentés, dont quatre projets de loi d’initiative parlementaire et vingt
projets de loi d’intérêt public de l’opposition. Quatre-vingt-dix-huit des 103
projets de loi d’intérêt public qui ont été présentés par le gouvernement et
tous les projets de loi d’initiative parlementaire ont reçu la sanction royale.
Les principales questions qui ont été débattues au cours de la session ont été
la réforme des soins de santé, le financement des districts sanitaires
provinciaux, la question des appels d’offres préférentiels et des syndicats,
l’entente sur les appels d’offres du gouvernement dans le secteur de la
construction, l’organisation des administrations rurales et les mesures pour
protéger le public contre les délinquants dangereux. Deux principaux cas
d’obstruction systématique (de la part des Libéraux sur la question des soins
de santé et des Conservateurs sur la question de l’entente sur les appels
d’offres du gouvernement dans le secteur de la construction) ainsi qu’une
motion du gouvernement ayant entraîné la prolongation des heures de séance (10
h à 22 h 30 chaque jour, à l’exception du vendredi) ont marqué le dernier mois
de la session.
Nouvelle loi électorale
Par
l’entremise de M. Bob Mitchell, ministre responsable de la loi
électorale, le gouvernement a proposé la première révision en profondeur des
lois électorales de la Saskatchewan depuis 1971 en présentant le projet de loi
no 92, An Act respecting Elections. Le ministre a souligné
que ce projet de loi portait sur trois importantes questions. Premièrement, il
accroît sensiblement l’accessibilité au droit de vote, deuxièmement, il oblige
les candidats, les directeurs de campagne et les partis provinciaux à rendre
davantage de comptes et, troisièmement, il énonce des règles plus claires
concernant les dépenses électorales. Avant d’être présenté, ce projet de loi a
fait l’objet de vastes consultations auprès de tous les partis politiques
présents à l’Assemblée législative de la Saskatchewan. Par conséquent, on ne
s’attendait pas à ce que sa présentation suscite de controverse. Cependant,
lorsque les médias ont parlé de «fonds en fiducie secrets» qu’auraient le Parti
conservateur et le Nouveau Parti démocratique, le chef libéral, M. Ron
Osika, a réclamé une enquête publique et le report du projet de loi. Le
Ministre a déclaré que la controverse portait sur l’interprétation des
dispositions de la loi actuelle qui traitent des rapports et non sur un
problème quelconque concernant le projet de loi. Le projet de loi no
92 a été adopté le 25 juin et devrait entrer en vigueur en janvier 1997. Le
directeur général des élections fait actuellement enquête sur la question des
fonds en fiducie.
Privilège
Le
17 juin, M. Ned Shillington, leader du gouvernement à la Chambre, a
soulevé une question de privilège concernant les commentaires faits par M. Ron
Osika, chef de l’opposition, au cours de la période des questions le 14
juin. M. Shillington a soutenu que ces commentaires portaient atteinte à la
conduite et à l’intégrité du Commissaire aux conflits d’intérêts, M. Derril
McLeod. M. Osika a accusé le Commissaire d’être en conflit d’intérêts «en
raison de son importante participation à une compagnie qui aurait peut-être
financé le Nouveau Parti démocratique». Il a demandé au Premier ministre de
destituer M. McLeod de ses fonctions. Le président, M. Glenn Hagel, a
pris note de la question et a rendu sa décision le lendemain matin.
Constatant
qu’une question de privilège qui paraissait recevable avait été soulevée, le
Président a rappelé aux députés que le Commissaire aux conflits d’intérêts est
un fonctionnaire de l’Assemblée et que, à ce titre, il a droit à la protection
qui est accordée de coutume à ces fonctionnaires. Le Président a indiqué qu’en
vertu de la loi, le Commissaire ne peut recevoir de sanction ou être destitué
de son poste que par un décret de l’Assemblée et non du Premier ministre. Le
Président a terminé son intervention en déclarant que les propos du chef de
l’opposition pouvaient miner la crédibilité personnelle et le professionnalisme
du Commissaire et l’empêcher de servir l’Assemblée. Avant que le Président ne
rende sa décision, M. Osika a retiré ses commentaires et a offert toutes ses
excuses au Commissaire. L’Assemblée a accepté ce geste.
Une
deuxième question de privilège concernant le Commissaire aux conflits
d’intérêts a été soulevée par le député libéral Gerald Aldridge le 19
juin. M. Aldridge a soutenu que le poste que le Commissaire occupait au sein du
conseil d’administration d’une société qui l’avait critiqué nuisait à
l’exécution de ses fonctions parlementaires. M. Aldridge se demandait si le
Commissaire pouvait exécuter ses fonctions de façon impartiale, surtout en ce
qui concerne les déclarations de situation financière que tous les députés
provinciaux doivent lui remettre. Dans la décision qu’il a rendue à la Chambre
le lendemain matin, le président Hagel a souligné que M. Aldridge n’avait pas
révélé ou prouvé de comportement inapproprié actuel ou passé chez le
Commissaire aux conflits d’intérêts mais qu’il se demandait simplement si
celui-ci était en mesure de faire preuve d’impartialité dans l’accomplissement
de sa tâche. Par conséquent, le Président a déclaré que la plainte n’équivalait
pas à de l’ingérence ou à de l’obstruction en ce qui concerne la capacité du
Commissaire d’exécuter ses fonctions parlementaires de façon impartiale. Il a
déclaré qu’il n’y avait pas preuve, à première vue, d’atteinte au privilège.
Modification des indemnités et du traitement des députés
En
décembre 1994, l’Assemblée a nommé M. Stirling McDowell à la tête du
Comité indépendant sur la rémunération des députés (traitement et indemnités).
Ce comité a présenté ses recommandations au Bureau de régie interne au
printemps 1995 (pour plus de renseignements, voir l’édition de l’été 1995 de la
Revue parlementaire canadienne). Ces recommandations, qui ont été
approuvées en principe, ne devaient pas être adoptées officiellement avant
l’automne, afin de laisser au comité le temps de clarifier certains points.
Entre-temps, des modifications apportées au sein de la composition du Bureau
par suite des élections générales provinciales ont occasionné d’autres retards.
Le
5 mars 1996, le Bureau a déclaré qu’il adopterait les recommandations de M. McDowell
le 1er juillet 1996. La session législative étant déjà en cours, on
a fixé la date de mise en œuvre au 1er juillet pour laisser au
personnel de l’Assemblée suffisamment de temps pour établir de nouvelles
structures administratives et réorienter les députés, les partis et leur
personnel. Cependant, la date de mise en œuvre a suscité la controverse. Le
Parti conservateur a demandé que les recommandations soient mises en œuvre
immédiatement. Le chef conservateur, M. Bill Boyd, a soutenu que le fait
de retarder la date de mise en œuvre représentait une prime d’environ 4 000 $
pour les députés tandis que les députés ministériels ont répété que la mise en
œuvre des recommandations McDowell en date du 1er juillet
signifiait une réduction globale de la rémunération et non une manne. Chacun a
présenté des chiffres à l’appui de ses arguments. Pour étayer leur point de
vue, les députés conservateurs ont décidé de renoncer à une somme équivalente
en indemnités parlementaires.
Démission
Le
12 juin, M. Doug Anguish a annoncé qu’il démissionnait de son poste de
ministre du Travail et de député de North Battleford à compter du 1er
juillet 1996. M. Anguish, qui a déjà été député fédéral, était député à
l’Assemblée législative de la Saskatchewan depuis octobre 1986. Il a accepté un
poste à l’extérieur de la scène politique dans les Territoires du Nord-Ouest.
M.
Robert Mitchell sera chargé du portefeuille du Travail, tout en
continuant d’être ministre de l’Enseignement postsecondaire et de la Formation
professionnelle.
Margaret Woods, Greffière adjointe
Manitoba
La
Chambre s’est ajournée le 6 juin 1996, mettant fin à une session de printemps
passablement animée qui avait été caractérisée par la présentation d’un
programme législatif chargé, un débat sur les prévisions budgétaires, des
débats idéologiques fortement polarisés et une grève des fournisseurs de
services à domicile.
Lois
Le
gouvernement a présenté un ensemble de 75 projets de loi dont on a proposé la
deuxième lecture avant l’ajournement, conformément aux règles provisoires.
Considéré par certains comme le train de mesures législatives le plus ambitieux
que le gouvernement Filmon ait présenté à ce jour, il comprend des projets de
loi qui devraient avoir des répercussions importantes sur les Manitobains et la
province. Parmi ces textes, mentionnons :
- le projet de
loi no 67, Loi concernant la réorganisation de la Société de
téléphone du Manitoba et apportant des modifications corrélatives, vise
à préparer la vente de cette société d’État qui a été annoncée par le
gouvernement plus tôt cette année.
- le projet de
loi no 26, Loi modifiant la Loi sur les relations du
travail, renferme des modifications qui influeront sur les rapports
entre les syndicats et leurs membres. On exigera, entre autres,
l’approbation de 40 p. 100 des membres d’un nouveau syndicat pour demander
l’accréditation, la pleine divulgation des états financiers de tous les
syndicats, ainsi que la possibilité, pour les membres, de verser leurs
cotisations à un organisme de bienfaisance de leur choix.
- le projet de
loi no 72, Loi no 2 modifiant la Loi sur les
écoles publiques, fait suite à un examen du processus de négociation
collective qui existe depuis quarante ans et qui sert à déterminer le
salaire des enseignants au Manitoba. Cette mesure législative maintient
l’élément d’interdiction de grève et de lock-out, mais permet à un arbitre
de prendre en considération la capacité de payer d’une division scolaire.
Ce projet de loi propose également deux modes de règlement des différends.
Le premier prévoit le recours, au besoin, à un conciliateur du
gouvernement avant l’arbitrage exécutoire, et le second le recours, au
besoin, à un médiateur qui servirait également d’arbitre. Dans le premier
cas, les deux parties doivent s’entendre sur le processus; cependant, une
partie peut choisir la deuxième possibilité après une période minimale
d’avis.
- le projet de
loi no 49, Loi concernant les offices régionaux de la santé
et apportant des modifications corrélatives, habilite dix conseils de
santé régionaux à planifier et à diriger des services de santé dans leurs
régions respectives.
- le projet de
loi no 76, Loi concernant la Commission de régie du jeu et
apportant des modifications corrélatives, fait suite à l’une des recommandations
d’un groupe de travail sur le jeu au Manitoba et propose la création d’une
commission qui réglementera le jeu au Manitoba, examinera les
répercussions sociales et économiques du jeu et fournira des conseils à ce
sujet.
- le projet de
loi no 31, Loi sur la diversification de l’industrie du
bétail et apportant des modifications corrélatives, permettra aux
Manitobains d’exploiter légalement le gibier et d’élever sur des fermes la
faune indigène, en particulier les élans.
L’automne
devrait être chargé sur le plan législatif, car il reste encore 67 projets de
loi à soumettre aux comités.
Questions de procédure
Une
grève de cinq semaines des fournisseurs de services à domicile a donné le ton à
une session très intense sur le plan politique, ce qui a suscité un certain
nombre de questions de procédure au cours des dernières séances. Le 22 avril
1996, M. David Chomiak a soulevé une question de privilège et soutenu
que le ministre de la Santé avait induit la Chambre en erreur au sujet des
services à domicile et des régimes de privatisation concernant ces services et
qu’il s’était montré incompétent dans le traitement de ce dossier et de
questions connexes. Le 29 avril, la présidente, Mme Louise
Dacquay, a statué qu’il n’y avait pas preuve, à première vue, d’atteinte au
privilège étant donné que l’on ne pouvait pas prouver qu’il y avait eu
intention délibérée d’induire la Chambre en erreur et que les allégations de
mauvaise gestion de la part d’un ministre ne pouvaient pas servir de base pour
soulever une question de privilège.
Le
13 mai 1996, au cours de la période des questions orales, le chef de
l’opposition à la Chambre, M. Steven Ashton, a proposé l’ajournement de
la Chambre, soutenant que l’absence de règlement du conflit sur les
fournisseurs de soins à domicile perturbait le système de soins de santé du
Manitoba et que le gouvernement devait immédiatement chercher une solution. La
présidente Dacquay a déclaré la motion irrecevable, car les règles du Manitoba
prévoient qu’une motion demandant l’ajournement de la Chambre ne peut être
présentée avant que l’on ait abordé l’ordre du jour. M. Ashton a contesté cette
décision, mais celle-ci a été maintenue par un vote formel. Par la suite, M. Kevin
Lamoureux a soulevé une question de privilège et soutenu que M. Ashton, en
proposant l’ajournement, en contestant ensuite la décision rendue et en faisant
en sorte que le timbre sonne pendant une heure, avait délibérément manqué de
respect envers les règles de la Chambre et avait fait obstruction à ses
travaux. Le 23 mai, la présidente Dacquay a déclaré qu’il n’y avait pas preuve,
à première vue, d’atteinte au privilège, étant donné que les gestes posés par
M. Ashton ne se voulaient pas un manque de respect délibéré et persistant
envers les règles de la Chambre.
L’une
des situations les plus difficiles que la présidente Dacquay a eu à traiter
s’est produite le 14 mai 1996, lorsque l’agitation à la Chambre a pris une
telle ampleur qu’elle a dû suspendre les travaux de la Chambre pendant environ
deux heures. Cela s’est produit pendant le débat sur la motion présentée à
l’occasion du premier jour réservé à l’opposition. Cependant, cette agitation
excessive semblait l’aboutissement de nombreux facteurs, dont l’absence de règlement
de la grève des fournisseurs de services à domicile et les positions fortement
polarisées sur la grève et les questions connexes. À la reprise des travaux, un
certain nombre d’objections ont été formulées au sujet de paroles qui auraient
été prononcées et de gestes qui auraient été posés avant que la Chambre ne
suspende ses travaux. La présidente Dacquay a pris ces points en délibéré mais,
étant donné que lesdites paroles ne pouvaient être entendues sur les
enregistrements du hansard et que certaines des objections avaient été
formulées trop tard, elle a déclaré les objections irrecevables.
Le
mécontentement de l’opposition a atteint son comble le 3 juin 1996 après une
décision de la présidente Dacquay au sujet de propos supposément tenus par la
ministre de l’Éducation et de la Formation, Mme Linda McIntosh,
relativement aux événements du 14 mai. La présidente a déclaré que l’on
n’entendait pas, sur les enregistrements du hansard, les propos que l’on
accusait la Ministre d’avoir tenus. Après que l’opposition eut contesté cette
décision, M. Ashton a soulevé la question de privilège et a présenté une motion
de non-confiance à l’égard de la présidence. La question a été prise en
considération immédiatement et, après qu’un certain nombre de députés eurent
pris la parole, la motion a été rejetée à la majorité des voix.
Nomination
M.
Jon Singleton a été nommé vérificateur provincial. M. Singleton faisait
partie du bureau du Conseil des corporations de la Couronne du Manitoba et a
déjà travaillé au bureau du vérificateur provincial, où il occupait le poste de
vérificateur adjoint.
Judy White, Adjointe au greffier, Assemblée législative du
Manitoba
Chambre des communes
Le
16 mai, lorsque le chef de l’Opposition, M. Michel Gauthier, a ouvert le
débat sur une motion de l’Opposition proposée dans le cadre des travaux des
subsides, il a annoncé qu’il divisait en deux le temps de parole accordé aux
députés de son groupe. Cela voulait dire que le deuxième orateur serait aussi
du Bloc Québécois et qu’il pourrait proposer un amendement à la motion. En
conséquence, le gouvernement a invoqué le Règlement, prétendant que ce n’était
pas une interprétation légitime du paragraphe 43(2) du Règlement, qui autorise
le partage du temps de parole de 20 minutes entre deux députés du même groupe.
Le président suppléant, M. Bob Kilger, a par la suite rappelé à la
Chambre qu’il était devenu courant les jours des subsides que des députés se
divisent le temps du premier discours, et qu’il y avait déjà eu d’autres cas où
deux députés avaient proposé chacun une motion lorsqu’ils partageaient leur
temps de parole. Il a alors conclu que le Règlement et l’usage permettaient que
le motionnaire partage son temps de parole avec un autre député qui peut
proposer un amendement. Il a ajouté que le Comité de la procédure et des
affaires de la Chambre pourrait revoir le libellé du Règlement si la Chambre
n’était pas d’accord avec cette façon de procéder.
Le
18 juin, le Président a statué sur un rappel au Règlement de M. Ray Speaker,
qui mettait en question la recevabilité d’un projet de motion d’initiative
parlementaire déposé par M. Don Boudria . Ce projet de motion, qui
n’était pas désigné pour faire l’objet d’un vote, accusait M. Speaker de tenter
d’exercer des pressions sur le Président pour le forcer à reconnaître le Parti
réformiste comme l’Opposition officielle et précisait que cela constituait un
outrage à la Chambre. Le Président a déclaré qu’une motion de ce genre était
conforme aux règles concernant les initiatives parlementaires et que la présidence
n’avait pas le pouvoir de la soumettre au vote. Il ajoutait que la «Chambre a à
sa disposition des procédures lui permettant de veiller à ce que le sens de
l’équité prévale dans toutes les délibérations». M. Speaker a immédiatement
soulevé une question de privilège qui, si elle avait été jugée fondée à
première vue, aurait été une façon de régler l’accusation portée contre lui, en
autorisant une mise aux voix. Il prétendait qu’en laissant la question en
suspens, on portait gravement atteinte à sa réputation. Après avoir entendu
d’autres députés, le Président a pris la question en délibéré. Lorsqu’il est
revenu sur ce point le 20 juin, le Président a rappelé à la Chambre que
d’autres motions d’initiative parlementaire concernant la conduite de députés
avaient déjà été inscrites au Feuilleton sans que jamais la Chambre ne soit
appelée à se prononcer à leur sujet. Même s’il concluait que le sujet ne
constitue pas, à première vue, une atteinte au privilège, le Président
suggérait que le député envisage de saisir le Comité permanent de la procédure
et des affaires de la Chambre de la question de la motion non soumise au vote.
Privilège
Le
18 juin, le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre a
présenté à la Chambre son rapport sur la question de privilège que M. Jim
Hart avait soulevée le 12 mars afin d’accuser le porte-parole de
l’Opposition officielle pour la défense, M. Jean-Marc Jacob, d’outrage
au Parlement pour avoir diffusé un communiqué concernant la création d’une
force armée dans un Québec indépendant. Le Comité concluait que le geste de M.
Jacob était «irresponsable», mais qu’il ne constituait pas un outrage à la
Chambre. Le Comité ajoutait qu’il n’estimait pas que M. Hart avait agi de façon
tout à fait neutre en soulevant cette question de privilège.
Plus
tard dans la journée, M. Jacob a demandé la parole pour faire une «déclaration
solennelle». Cependant, le Président est intervenu lorsque M. Jacob a commencé
à critiquer M. Hart pour avoir soulevé cette question de privilège. Le
Président a rappelé à la Chambre qu’une déclaration solennelle n’était pas le
moment pour porter de nouvelles accusations ou susciter le débat. Plus tard, un
autre député du Bloc Québécois a invoqué le Règlement pour demander que M. Hart
fasse des excuses publiques. Le Président a répondu que la façon normale de
procéder serait un débat sur le rapport lui-même après présentation d’une
motion d’adoption. Le député ayant insisté, le Président a déclaré que, s’il y
avait lieu, il s’adresserait de nouveau à la Chambre à propos de ce rappel au
Règlement.
Le
20 juin, un député du Parti réformiste, M. Chuck Strahl, a proposé
l’adoption du rapport du Comité et un autre député réformiste, M. Ray
Speaker, a proposé un amendement pour renvoyer le rapport au Comité avec
instruction de le modifier de façon à recommander que la Chambre déclare M.
Jacob coupable d’outrage au Parlement. Le gouvernement a ensuite proposé
l’ajournement du débat, lequel a été accepté après un vote par appel nominal.
De ce fait, la motion d’adoption du rapport figure maintenant au Feuilleton
sous la rubrique des Affaires émanant du gouvernement et ne peut être mis en
discussion qu’à l’initiative du gouvernement.
Comités
Le
19 juin, Mme Marlene Catterall, présidente du Sous-comité sur
l’étude des crédits, a présenté deux rapports du Comité permanent de la
procédure et des affaires de la Chambre. Le 23e rapport contient les
conclusions du Sous-comité sur le projet pilote entrepris par le Secrétariat du
Conseil du Trésor et comportant la production d’une nouvelle présentation de la
Partie III du budget des dépenses de six ministères.
Le
rapport approuve la proposition du Conseil du Trésor d’étendre le projet pilote
à seize ministères et de fournir des documents supplémentaires. Le 24e
rapport contient une déclaration d’objectifs et de principes directeurs pour
l’étude des crédits, un résumé des témoignages entendus jusqu’à ce jour et un
aperçu des grandes propositions auxquelles le Sous-comité réfléchit. La Chambre
a adopté le 23e rapport le 20 juin.
Le
projet de loi C-216, déposé par M. Roger Gallaway et visant à modifier
la Loi sur la radiodiffusion pour interdire l’abonnement par défaut que
pratiquent les câblodistributeurs, a été adopté en deuxième lecture le 29 avril
et renvoyé au Comité permanent du patrimoine canadien. Le projet de loi, avec
un amendement, a été rapporté à la Chambre le 3 juin. Par contre, le progrès de
deux autres projets de loi d’initiative parlementaire a été arrêté par le
comité chargé de les examiner après leur deuxième lecture.
En
effet, le Comité permanent de la justice et des affaires juridiques a décidé de
ne pas rapporter à la Chambre les projets de loi C-234 et C-245. Le 19 juin, M.
John Nunziata annonçait à la Chambre son intention de soulever une
question de privilège, en septembre, au sujet de la décision prise par le
Comité à l’égard de son projet de loi C-234, lequel aurait modifié un article
du Code criminel portant sur la libération conditionnelle. Le projet de
loi C-245 de Mme Daphne Jennings, quant à lui, aurait modifié
la Loi sur le divorce en ce qui concerne l’accès des grands-parents aux
enfants des divorcés. Mme Jennings a déposé, le 17 juin, un projet
de motion visant à modifier le Règlement pour exiger que le comité saisi d’un
projet de loi d’initiative parlementaire présente à la Chambre soit le projet
de loi, soit la recommandation de mettre fin à l’examen du texte.
Après
la révélation par le Vérificateur général, dans son rapport de mai, que Revenu
Canada avait autorisé le transfert aux États-Unis, en franchise d’impôt,
d’importantes sommes sous forme de fiducies familiales, le gouvernement a
demandé au Comité des finances d’étudier les dispositions pertinentes de la Loi
de l’impôt sur le revenu. Le Comité permanent des comptes publics a ensuite
ouvert sa propre enquête sur le cas mis à jour par le Vérificateur général. Le
Comité a décidé de faire prêter serment à tous les témoins, y compris le
Vérificateur général et les fonctionnaires du fisc. Ces derniers se sont vu
presser de dévoiler le nom d’une famille visée par la décision, mais ils
répondaient que la Loi de l’impôt sur le revenu leur imposait le secret
professionnel.
Autres questions
Le
15 mai, le projet de loi C-243, qui était l’ancien projet de loi C-319 de la
première session, déposé par M. Ian McClelland, a été adopté à l’étape
du rapport, puis en troisième lecture et adopté définitivement. Ce projet de
loi, qui est actuellement devant le Sénat, modifierait la Loi électorale du
Canada en ce qui concerne le remboursement des dépenses électorales.
Le
29 mai, des sénateurs et députés, anciens ou actuels, se sont rassemblé dans la
salle de séance de la Chambre des communes où le Gouverneur général et le
Premier ministre participaient au dévoilement de plaques commémoratives
marquant le dévouement des hommes et des femmes qui ont siégé au Parlement
depuis 1867. Le financement des plaques était assuré par des membres de
l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes. Les 68
plaques, une pour le Sénat et une pour la Chambre des communes de chaque
législature depuis la Confédération jusqu’à la 34e, étaient ensuite
installées dans le nouveau Centre d’accueil des visiteurs situé au
rez-de-chaussée de l’édifice du Centre. Depuis l’ouverture du Centre d’accueil
en juin, les visiteurs peuvent se renseigner sur le Parlement avant de visiter
l’édifice qui abrite le Sénat et la Chambre des communes, ainsi que la
Bibliothèque du Parlement. Tous les visiteurs de l’édifice sont maintenant
soumis au contrôle de sécurité, analogue à celui que l’on trouve dans les
aéroports. Anciennement, seuls les visiteurs aux tribunes y étaient soumis. Les
plaques et le Centre d’accueil sont l’initiative du président de la Chambre des
communes, M. Gilbert Parent.
Le
31 mai, le Gouvernement a présenté une résolution constitutionnelle visant à
modifier la clause 17 des Conditions de l’union de Terre-Neuve avec le Canada.
La Chambre a accepté de siéger en soirée, le lundi 3 juin, si nécessaire, pour
terminer l’étude de la résolution. Elle a été adoptée sans amendement à la
suite d’un vote par appel nominal. La clause 17 porte sur l’enseignement
confessionnel.
Thomas Hall, Greffier à la procédure, Direction du service de
la séance et des échanges parlementaires
Colombie-Britannique
L’Assemblée
législative s’est réunie le 25 juin pour la première fois depuis les élections
générales du 28 mai. On prévoyait tenir une session d’été de courte durée,
accorder la priorité à l’adoption d’un budget et des prévisions des ministères
et consacrer, en comparaison, moins de temps aux mesures législatives. Dans les
faits, la Chambre a adopté vingt projets de loi et consacré la majeure partie
de son temps au débat sur les prévisions et autres questions budgétaires. La
session s’est terminée le 15 août après trente-quatre jours de séance.
Comme
prévu en raison de la représentation à peu près égale des partis à la Chambre,
un certain nombre de votes ont été serrés, surtout en ce qui concerne les
projets de loi et les modifications. Cependant, le Nouveau Parti démocratique,
parti au pouvoir, a réussi à obtenir tous les votes nécessaires.
L’une
des mesures législatives les plus controversées que la Chambre a adoptées a été
la Electoral Boundaries Commission Amendment Act, qui guide la
Commission dans son examen décennal des circonscriptions électorales de la
province. Cette loi porte le nombre de circonscriptions de 75 à 81, en réponse
à l’augmentation de la population en Colombie- Britannique. Les députés de
l’Opposition se sont opposés à ce projet de loi, soutenant qu’il n’était pas
nécessaire d’accroître le nombre de circonscriptions. La dernière révision des
limites des circonscriptions électorales remontait à 1988.
Un
autre important groupe de mesures législatives, renfermant plusieurs projets de
loi, a été présenté sous le nom de BC Benefits. Ces projets de loi
traitaient de différents aspects des programmes d’aide sociale dont la
formation des jeunes, le bien-être et l’aide à l’enfance.
Divers
comités permanents seront actifs au cours de l’automne et de l’hiver. Le Comité
des affaires autochtones tiendra des audiences publiques sur l’accord de
principe signé entre la province, le gouvernement du Canada et la nation
Nisga’a. Le Comité doit présenter des recommandations sur l’accord de principe
et la meilleure façon de régler les négociations concernant les revendications.
Le
Comité de la réforme parlementaire procédera à l’examen de la Members’
Conflict of Interest Act et présentera notamment des recommandations sur le
processus de nomination du commissaire aux conflits d’intérêts. Une fois cette
examen terminé, le comité entreprendra des recherches en vue de trouver un
nouveau commissaire ou de nouveaux commissaires pour remplacer M. Ted Hughes,
qui occupait ce poste par intérim.
Le
Comité des comptes publics est habilité à se réunir entre les sessions et à
étudier les rapports que le vérificateur général a publiés au cours de ces
périodes. Le Comité des forêts examinera le plan annuel de Forest Renewal
BC, société d’État établie pour réinvestir des fonds dans le secteur
forestier provincial. Enfin, un comité spécial a été formé pour surveiller les
travaux du commissaire provisoire aux services à l’enfance, poste créé en
réponse à la commission d’enquête Gove sur la protection des enfants dans la
province.
Neil Reimer, Greffier des comités
Le Sénat
Durant
toute la législature, le Sénat a été l’objet d’une attention considérable; en
tout cas, certainement plus que d’habitude. En effet, comme le gouvernement n’a
pas la majorité absolue de cette chambre, certains de ses projets de loi y ont
été scrutés à la loupe et même défaits.
Vers
la fin de la session, la démission inattendue d’un sénateur conservateur et la
nomination d’un Libéral à sa place a fait légèrement pencher la balance en faveur
du gouvernement, qui se retrouvait avec 51 sièges contre 50 pour l’opposition
et trois indépendants. Avec l’appui de ces derniers, le gouvernement pouvait
espérer faire adopter tous ses projets de loi. Au début de la nouvelle session,
à la fin de février, le gouvernement détenait la majorité dans tous les comités
sénatoriaux permanents. La perspective de voir retardée l’étude d’un projet de
loi en comité devenait donc pratiquement impossible. La mince majorité du
gouvernement ne lui a toutefois pas permis de faire adopter tous ses projets de
loi : le sort réservé au projet de loi C-28, Loi sur certains accords
concernant l’aéroport international Pearson, allait en fournir la preuve
éclatante.
L’obstination
du gouvernement à vouloir annuler ces accords signés juste avant la défaite du
gouvernement précédent aux élections générales n’avait d’égal que la résistance
de l’opposition.
Quand,
à la fin d’avril, le gouvernement a tenté de faire passer le projet de loi C-28
en deuxième lecture, l’opposition n’a pas été longue à soulever des objections
de procédure. Elle a d’abord prétendu que le débat ne pouvait avoir lieu parce
que l’affaire était devant les tribunaux et que l’adoption du projet de loi
annulerait rétroactivement une décision judiciaire valide. Elle a ensuite
contesté la procédure de renvoi du projet de loi de la Chambre des communes au
Sénat. Selon elle, le projet de loi n’aurait pas dû se trouver devant le Sénat,
d’abord parce qu’il n’avait pas été réellement débattu à la Chambre des
communes et ensuite parce qu’il différait de la version précédente, le projet
de loi C-22, qui incluait les amendements qui avaient été adoptés par le Sénat,
mais non toutefois par la Chambre.
Dans
les deux cas, le Président, M. Gildas Molgat, a jugé que les objections
n’étaient pas fondées. Non seulement les décisions judiciaires au sujet des
accords ne pouvaient selon lui être invoquées pour empêcher le Sénat d’étudier
le projet de loi, mais la façon dont la Chambre des communes avait adopté le
projet de loi ne regardait pas le Sénat. Ses deux décisions ont été portées en
appel devant le Sénat qui les a maintenues à 46 voix contre 43 et à 43 voix
contre 26.
Immédiatement
après la deuxième décision, le sénateur Orville Phillips a soulevé une
autre objection pour demander que l’étude du projet de loi soit interrompue au
motif qu’il s’agissait d’un projet de loi punitif, une mesure législative à
laquelle le Parlement britannique avait déjà eu recours pour prendre des
sanctions contre ses opposants politiques en évitant la tenue d’un procès.
Après une brève interruption de la séance, le président Molgat a décidé que le
projet de loi C-28 était dans la forme voulue et ne constituait pas un projet
de loi punitif. Cette fois, la décision est demeurée sans appel.
L’opposition
n’était toutefois pas disposée à abandonner la partie. Incapable d’écarter le
projet de loi à l’étape de la deuxième lecture, elle a contesté le rapport du
Comité des affaires juridiques et constitutionnelles et les amendements qu’il
proposait. Le gouvernement appuyait ces amendements qui étaient censés contrer
toute objection constitutionnelle à la façon dont les accords concernant
l’aéroport Pearson avaient été annulés. Cette question avait grandement
préoccupé l’opposition. Celle-ci s’est néanmoins objectée aux amendements,
qu’elle estimait contraires au motif du projet de loi. Encore une fois, le
Président a réfuté l’objection. Portée en appel, sa décision a été maintenue à
47 voix contre 44.
À
ce moment-là, il semblait bien que le gouvernement allait gagner la partie. Il
avait réussi à faire adopter une motion d’allocation de temps limitant la durée
du débat sur le rapport et en troisième lecture. Même le sénateur Findlay
MacDonald, ardent détracteur du projet de loi et président du comité
spécial chargé d’enquêter sur les accords concernant l’aéroport Pearson, était
prêt à concéder la victoire lorsqu’il a pris la parole la veille du vote final
prévu le mercredi 19 juin. Or, contre toute attente, le vote s’est terminé par
une égalité des voix, 48 à 48, le Président s’étant rallié au gouvernement, et
le projet de loi a été rejeté.
L’issue
inattendue de ce vote a peut-être eu des répercussions sur le déroulement du
débat qui devait suivre au sujet de la modification constitutionnelle touchant
Terre-Neuve et concernant la clause 17. Si, avant le vote sur le projet de loi
C-28, le gouvernement s’était montré disposé à permettre à un comité sénatorial
de sonder l’opinion publique à Terre-Neuve sur le projet de restructuration du
système d’éducation de la province, la tournure surprenante du vote et la
divergence des vues recueillies par le comité sur la clause 17 l’ont incité à
la prudence. Le rappel prévu du Sénat pour débattre le rapport du comité n’a
pas eu lieu, et il semble maintenant que la chambre haute ne reprendra pas ses
travaux avant le 24 septembre.
Le
rôle de catalyseur que joue à l’occasion le Sénat dans le processus législatif
s’est manifesté au début de la session par l’adoption du projet de loi S-2,
Loi modifiant la Loi canadienne sur les droits de la personne (orientation
sexuelle). Le projet de loi a été adopté relativement facilement et sans
controverse. Le projet de loi S-3 a été déposé au tout début de la session et
adopté en troisième lecture le 24 avril. Contrairement à ce qui s’était passé à
la Chambre des communes, la question de l’inclusion de l’orientation sexuelle
au nombre des droits protégés par la Loi canadienne sur les droits de la
personne n’a posé de difficultés importantes à aucun des groupes
parlementaires; une version antérieure du projet de loi avait été adoptée sans
tambour ni trompette au cours d’une session précédente. Cette fois, le projet
de loi S-3 étant déjà adopté par le Sénat et renvoyé à la Chambre des communes
pour étude, le ministre de la Justice a déposé le projet de loi C-33 le 29
avril et le gouvernement s’est efforcé de le faire adopter rapidement. Au
Sénat, le projet de loi a été adopté sans retard notable.
Démissions
Quatre
sénateurs ont démissionné dernièrement. Après plus de trente ans au Sénat, M. Keith
Davey a annoncé à la fin d’avril qu’il prendrait sa retraite le 1er
juillet, à cinq ans de l’âge de la retraite obligatoire. Le sénateur Allan
MacEachen a également quitté la Chambre rouge; il a eu soixante-quinze ans
le 6 juillet. Son départ marque la fin d’une carrière politique remarquable
qu’il a commencé en 1953 en étant élu pour la première fois à la Chambre des
communes. Ces deux sénateurs ont reçu les hommages de leurs collègues du Sénat
le dernier jour de séance avant l’ajournement d’été, le 20 juin.
En
mars dernier, le sénateur Bud Olson a abandonné son siège pour devenir
lieutenant-gouverneur de l’Alberta. Un autre sénateur à accepter une fonction
de vice-roi est M. Jean-Louis Roux, qui a quitté le Sénat après deux ans
pour devenir lieutenant-gouverneur du Québec. Il succédera à M. Martial
Asselin, lui aussi ancien sénateur. De fait, MM. Olson et Roux seront les
trente-troisième et trente-quatrième sénateurs à être nommés
lieutenant-gouverneur d’une province depuis la début de la confédération.
Le
gouvernement a déjà nommé deux remplaçants sur trois. Il s’agit de M. Eugene
Whelan, ancien ministre de l’Agriculture dans l’administration Trudeau, qui
occupera le siège de l’Ontario, et de M. Léonce Mercier, qui remplacera
le sénateur Roux.
Charles Robert, Adjoint exécutif du Greffier du Sénat
Nouveau-Brunswick
La
première session de la 53e législature a débuté le 6 février 1996
par le discours du Trône lu par le lieutenant-gouverneur Margaret Norrie
McCain.
Il
y a eu un ajout à la cérémonie d’ouverture de cette année. Le rituel autochtone
traditionnel du foin d’odeur a en effet été accompli pour la première fois à
l’intérieur des murs de l’Assemblée législative sous la direction des Aînées
Margaret Paul et Barb Martin. Un bouquet de l’herbe odorante a été
brûlé et la fumée répandue dans la pièce historique. Le lieutenant-gouverneur,
Mme Margaret McCain, le président, M. Danny Gay, le
premier ministre, M. Frank McKenna, et le chef de l’opposition, M. Bernard
Valcourt, ont participé à la cérémonie purificatoire au cours de laquelle
ont été brûlés du bois de cèdre et des plantes odorantes.
La
motion tendant à une Adresse en réponse au discours du Trône a été faite par Mme
Carolle de Ste-Croix qui, à l’âge de 26 ans, est la plus jeune députée de
l’Assemblée législative.
Le
budget provincial était très attendu. Déposé à l’Assemblée législative le 15
février 1996 par le ministre des Finances, M. Edmond Blanchard, il
prévoit un surplus financier de 92,9 millions de dollars pour l’exercice
budgétaire 1996-1997, le surplus le plus important de l’histoire récente du
Nouveau- Brunswick. Ni nouvelles taxes ni augmentations de taxes ne figurent au
budget, mais on y prévoit la suppression de jusqu’à 750 postes dans la fonction
publique. Les transferts aux municipalités seront réduits de 16 millions de
dollars au cours des trois prochaines années. Les restrictions financières
toucheront également les universités, qui verront leurs subventions réduites de
3 millions de dollars par année pendant les trois prochaines années. Les
dépenses dans les domaines des soins de santé et de l’éducation seront
augmentées sensiblement, et quelque 180 millions de dollars seront consacrés
aux routes. À compter de l’automne, les prestations d’aide sociale seront
majorées de 1,5 p. 100.
Le
nouveau plan présenté par le ministre de l’Éducation, M. James Lockyer,
a occupé une place prépondérante au cours de la première session. Ce plan
prévoit des réformes d’une grande portée du système d’éducation, y compris
d’importants changements à la Loi scolaire de la province. La Chambre a
consacré beaucoup de temps à débattre du projet de loi 23 qui vise à remplacer
les 18 commissions scolaires locales par deux commissions scolaires
provinciales, l’une française et l’autre anglaise. Ces commissions seraient
formées principalement de personnes nommées par les parents et conseillées par
un réseau de conseils locaux et régionaux de parents. Le chef de l’opposition
officielle, M. Bernard Valcourt, a fait de l’obstruction systématique et
a affirmé que la suppression des commissions scolaires locales va à l’encontre
du principe de la qualité de l’éducation. L’opposition a demandé la tenue
d’audiences publiques sur la question, mais le gouvernement libéral s’est
prévalu de la majorité dont il dispose pour faire adopter les réformes. Une
nouvelle Loi scolaire devrait être déposée à l’Assemblée législative cet
automne.
Une
importante réforme de la Loi sur les assurances a été proposée par le
ministre de la Justice, M. Paul Duffie. Le projet de loi obligerait les
compagnies d’assurances à supporter une plus grande partie des coûts de santé
provinciaux. Il renferme également une disposition prévoyant le versement
d’indemnisations moins élevées aux victimes d’accident qui ne portaient pas
leur ceinture de sécurité. Le chef de l’opposition a soutenu que la loi aurait
pour effet de faire augmenter les primes des consommateurs et de réduire les
indemnités versées aux victimes d’accident.
Plusieurs
comités permanents et spéciaux se réuniront cet été pour étudier un certain
nombre de projets de loi et de documents de travail portant sur divers sujets
qui revêtent un grand intérêt pour la province. Le Comité spécial de la
démographie, présidé par la députée de New Maryland, Mme Joan
Kingston, étudie les effets des politiques gouvernementales sur divers
problèmes démographiques touchant le Nouveau-Brunswick à l’aube du XXIe
siècle. Un document de travail produit par le gouvernement et soumis au Comité
porte sur des sujets aussi divers que la dénatalité, le vieillissement de la
population, le faible apport de l’immigration ainsi que la répartition de la
population dans les diverses régions de la province. Le Comité recueille
actuellement l’avis de la population et formulera des recommandations pour
aider le gouvernement à définir le type de services qui seront requis à
l’avenir et la clientèle qui aura besoin de ces services.
Une
insatisfaction générale à l’égard du prix de l’essence au Nouveau-Brunswick a
amené la Chambre à former un comité spécial chargé d’étudier en profondeur les
facteurs en cause. Le Comité examinera les composantes des prix et les taux de
taxation et les comparera à ceux d’autres provinces, et examinera l’ampleur des
différences de prix d’une région à l’autre de la province ainsi que les raisons
de ces différences. Le Comité, présidé par le député de Fredericton-Fort
Nashwaak, M. Greg Byrne, tiendra des audiences publiques au cours de
l’été.
Le
Comité permanent des modifications législatives tiendra des audiences publiques
en vue de l’étude d’un certain nombre de projets de loi et de documents de
travail. Le projet de loi 66, Loi modifiant la Loi sur les municipalités,
porte sur les actions en justice intentées contre les municipalités en raison
de dommages causés par des fuites d’eau ou d’eau usée des réseaux d’aqueduc ou
des réseaux d’emmagasinage ou de drainage des eaux. Le Comité étudiera
également le projet de loi 83, Loi sur la lutte contre la pollution
atmosphérique, déposé par le ministre de l’Environnement et qui préconise
la protection, la remise en état, l’amélioration et l’utilisation rationnelle
de l’environnement. Le projet de loi renferme une série de principes qui
définissent les principaux thèmes du programme législatif de la province en ce
qui concerne la lutte contre la pollution atmosphérique. Ces principes font
ressortir l’importance d’une éthique de l’environnement et d’une approche
écosystémique de la planification et de la réglementation de la qualité de
l’air. Ils montrent également la place prioritaire accordée au développement
durable et aux mesures à prendre par les particuliers et par les sociétés pour
protéger l’environnement. Le Comité étudiera enfin un document de travail
intitulé Obligation pour les corporations hospitalières de rendre des
comptes, qui analyse des questions relatives à l’obligation de rendre
compte des corporations hospitalières régionales de la province.
Un
comité spécial de la réforme électorale a été créé pour revoir les lois
électorales de la province et les règles à observer lors de la tenue d’élections
provinciales.
Au
printemps, la Chambre a siégé pendant 38 jours et le lieutenant-gouverneur a
accordé la sanction royale à 71 projets de loi. À l’ajournement de la Chambre
le 25 avril, 16 projets de loi étaient encore au Feuilleton. Ils seront étudiés
à l’automne lorsque la Chambre reprendra ses travaux.
Donald J. Forestell, Greffier adjoint
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