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Chambre des communes
La
Chambre s’est ajournée pour son habituel congé d’hiver le 14 décembre 1995, et
ce jusqu’au 5 février 1996. Cependant, peu après que le projet de loi C-110, Loi
concernant les modifications constitutionnelles , a reçu l’aval du Sénat et
la sanction royale le 2 février 1996, le gouverneur général a émis une
proclamation prorogeant le Parlement, ce qui mettait fin à la première session
de la trente-cinquième législature. Dans les jours qui ont précédé la
prorogation, certains événements dignes de mention ont eu lieu.
Procédure
Le
21 novembre 1995, Len Taylor a invoqué le Règlement parce que le
gouvernement n’avait pas répondu au cinquième rapport du Comité permanent de
l’environnement et du développement durable dans le délai de 150 jours prévu
par l’article 109. En vertu de cet article, chaque fois qu’un comité fait
rapport à la Chambre, il peut demander au gouvernement de déposer une réponse
globale. Le même jour, un porte-parole du gouvernement a assuré à la Chambre
qu’une réponse serait déposée dans quelques semaines. Le Président a alors
déclaré que, si la Chambre trouvait l’engagement du gouvernement acceptable, il
ne se prononcerait pas sur le rappel au Règlement. Le gouvernement a déposé sa
réponse le 14 décembre 1995.
Le
14 décembre 1995, Ray Speaker a invoqué le Règlement pour demander que
le Parti réformiste soit reconnu comme Opposition officielle. Il soutenait que
son parti était celui qui, « parmi les partis minoritaires prêts à remplacer un
gouvernement démissionnaire, est le plus nombreux » et que son parti
représentait un éventail d’intérêts plus large que l’actuelle Opposition
officielle, le Bloc québécois. Le Président, Gilbert Parent, a déclaré
qu’il rendrait une décision « si cela devient nécessaire et quand ce sera
nécessaire ».
Comités
Le
13 décembre 1995, la Chambre a adopté le 110e rapport du Comité
permanent de la procédure et des affaires de la Chambre, où il est recommandé
qu’une version révisée de la Partie III du budget des dépenses pour 1996-1997
soit mise à l’essai dans le cas de six ministères, conformément à la
proposition du Secrétariat du Conseil du Trésor. Le 7 décembre, le Comité avait
déposé son 107e rapport, où il informe la Chambre d’une autre
proposition du Secrétariat du Conseil du Trésor portant de modifier la
structure des crédits du budget des dépenses pour 1996-1997. Les deux rapports
sont le résultat du travail d’un sous-comité chargé de se pencher sur l’examen
des crédits.
Ce
n’était que la deuxième fois cet automne que le Comité permanent des finances
utilisait la procédure établie en vertu de l’article 83.1 du Règlement, qui lui
permet de mener des consultations prébudgétaires et d’en faire rapport. Le 22
novembre, la Chambre a adopté une motion autorisant le Comité ou l’un de ses
sous-comités à se déplacer pendant la semaine du 27 novembre pour tenir ces
consultations et, le 28 novembre, une motion habilitant le Comité à téléviser
ses délibérations de Calgary, Fredericton, Montréal et Vancouver. Conformément
à un ordre du 21 novembre, le Comité a déposé un rapport provisoire le 12
décembre 1995 et remis son rapport final au greffier de la Chambre le 17
janvier 1996. Le 14 décembre, il s’est tenu un débat spécial afin que la
Chambre « prenne note » du rapport provisoire du Comité.
Dans
son 108e rapport à la Chambre, déposé le 8 décembre 1995, le Comité
permanent de la procédure et des affaires de la Chambre s’est dit préoccupé par
la façon dont le Comité sénatorial permanent des affaires juridiques et
constitutionnelles traitait le projet de loi C-69, Loi portant création de
commissions de délimitation des circonscriptions électorales et la révision des
limites des circonscriptions électorales . Ce projet de loi avait été
rédigé sur l’instruction du Comité en vertu d’une nouvelle procédure. Le Comité
estimait qu’il n’était pas de mise que le Sénat insiste sur ses amendements
dans le cas d’un projet de loi électoral. Il a recommandé qu’un message soit
envoyé au Sénat pour lui faire connaître ses vues et pour demander au comité du
Sénat d’adopter le projet de loi sans tarder. La Chambre n’a pas adopté de
motion visant à approuver le rapport.
À
sa réunion du 7 décembre, pendant l’étude article par article du projet de loi
C-232, Loi modifiant la Loi sur le divorce (garde d’un enfant et
accès auprès d’un enfant par un des grands-parents ), le Comité permanent
de la justice et des affaires juridiques a rejeté chacun des articles, le titre
et le projet de loi lui-même, puis décidé de ne pas en faire rapport à la
Chambre. Il s’agissait d’un projet de loi d’initiative parlementaire déposé par
Daphne Jennings.
Thomas Hall, Greffier à la procédure, Direction des
recherches pour le Bureau et des échanges parlementaires
Manitoba
La
deuxième session de la 36e législature a commencé le 5 décembre 1995
par le discours du Trône suivi des huit jours de débat habituels. La Chambre
s’est ajournée le 15 décembre pour le congé des Fêtes et n’est censée reprendre
ses travaux que pendant la première semaine d’avril.
Dans
le discours du Trône, le gouvernement a dressé le bilan de ses huit dernières
années en notant que sa gestion financière avait été « prudente » et qu’il
n’avait haussé aucun impôt majeur. Il a fait état de la loi sur l’équilibre
budgétaire adoptée au cours de la session précédente, loi qu’il regarde comme
un axe essentiel de sa stratégie financière.
Le
discours a également critiqué les prochaines réductions des transferts fédéraux
qui affecteront surtout les budgets de la santé et de l’éducation. Il a annoncé
l’établissement de diverses instances, dont un groupe d’étude sur les dossiers
et les politiques d’intérêt pour les régions rurales, un groupe d’étude sur le
contentieux des affaires civiles et les moyens d’en améliorer l’efficience, un
conseil consultatif sur l’autoroute de l’information et un conseil consultatif
sur l’éducation postsecondaire.
Le
gouvernement a aussi l’intention de soumettre à un examen complet la Loi sur
les services à l’enfant et la famille . Par ailleurs, le gouvernement a
déclaré qu’il avait l’intention de déposer un projet de loi obligeant les
organisations du secteur public à divulguer davantage leurs dépenses.
En
réponse au discours du Trône, le chef de l’Opposition officielle, Gary Doer,
a critiqué le bilan du gouvernement. Selon lui, les initiatives annoncées ne
sont pas à la hauteur des défis que doit relever le Manitoba. Dans une motion
de modification de l’Adresse en réponse au discours du Trône, M. Doer a soulevé
plusieurs questions qui, selon l’Opposition, expliquent que les Manitobains
aient perdu confiance dans leur gouvernement. Il prétend, en effet, que le
gouvernement n’a pas tenu sa promesse électorale de garder ouvertes 24 heures
sur 24 les salles d’urgence des hôpitaux communautaires, qu’il n’a pas mis en
oeuvre un plan concernant l’éducation postsecondaire au XXIe siècle,
qu’il aurait pu empêcher une importante perte d’emplois au Manitoba et qu’il
n’a rien fait au chapitre des autochtones et du développement durable. La
motion de l’Opposition a été rejetée dans le cadre d’un vote par appel nominal.
Une
motion secondaire de modification de l’Adresse en réponse au discours du Trône
a été déposée par M. Kevin Lamoureux, l’un des trois libéraux
indépendants. Il s’agissait aussi d’une motion de non-confiance dans le
gouvernement. Elle a été rejetée dans le cadre d’un vote oral.
Réforme de la procédure
Une
grande réforme du Règlement de l’Assemblée est en cours. En décembre 1995, les
trois partis représentés à la Chambre ont signé un «protocole d’entente» sur un
projet de modification du Règlement. Les changements seront mis à l’essai pour
un an à partir du printemps de 1996.
L’une
des propositions vise à établir un calendrier législatif fixe. On s’est entendu
sur la durée des séances du printemps et de l’automne ainsi que sur la date de
leur ajournement. Comme dans d’autres instances, le calendrier fixe élimine,
entre autres, le recours à l’obstruction systématique et le prolongement des
séances jusque tard dans la nuit pour faire adopter des projets de loi à toute
vapeur, choses qui arrivent quand la date de la fin de la session est inconnue.
On a également convenu de consacrer plus ou moins les séances du printemps au
discours du Trône, au budget, à l’examen détaillé des prévisions budgétaires et
aux projets de loi de finance. En outre, à moins que les leaders parlementaires
en décident autrement, le gouvernement déposera tous les projets de loi de la
session pendant les séances du printemps. Les séances de l’automne serviront à
parachever l’étude des projets de loi, lesquels seront tous mis aux voix en
troisième lecture avant la fin de la session. La Chambre ne siégera pas le
vendredi, mais cette journée sera consacrée aux travaux des comités.
Le
temps de parole passera de 40 à 30 minutes pendant les débats. Les affaires
émanant des députés auront un meilleur sort. Ainsi, il est envisagé que ce sera
un comité qui recommandera les projets de loi et les motions d’initiative
parlementaire à débattre et à mettre aux voix. Les déclarations non politiques
seront abolies, mais les députés pourront entretenir la Chambre de n’importe
quel sujet pendant au plus deux minutes. Comme la modification du Règlement est
attendue depuis longtemps, le reste de la deuxième session devrait s’avérer
fort intéressant.
Comités
Le
Comité permanent des privilèges et des élections s’est réuni en janvier pour
examiner les candidatures au poste d’ombudsman provincial et pour interviewer
les candidats. En tant qu’agent supérieur de l’Assemblée législative, le
titulaire de ce poste doit être choisi par un comité permanent de la Chambre.
Le
Comité du Règlement est censé siéger en février pour étudier le projet de
modification du Règlement nécessaire pour concrétiser les principles du «
Protocole d’entente ».l
Judy White, Greffier adjoint, Assemblée législative du
Manitoba
Saskatchewan
La
première session de la 23e législature devrait commencer le 29
février 1995. En annonçant la date du début de la session, le premier ministre Roy
Romanow a signalé que le programme législatif serait structuré de manière à
réorganiser l’appareil gouvernemental dans les secteurs de la santé, de
l’éducation, des services sociaux et du gouvernement local. On prévoit
qu’environ 100 projets de loi seront ainsi étudiés. Le budget provincial
devrait, quant à lui, être présenté à la mi-mars.
L’abolition
de huit sièges de député constituera un changement significatif. En effet, la
révision des limites des circonscriptions électorales est entrée en vigueur
pour les dernières élections et a fait passer le nombre de députés de 66 à 58.
Le Nouveau Parti démocratique détient la majorité avec 42 sièges, tandis que
les dix députés libéraux forment l’opposition officielle. Les
Progressistes-conservateurs sont représentés par cinq députés. L’Assemblée
comptera également une députée indépendante à la suite de la décision prise par
Lynda Haverstock, l’ancienne chef du Parti libéral, de quitter le caucus
de ce parti.
Deux
membres du Comité permanent du privilège et de la déontologie parlementaires du
Conseil législatif de la Nouvelle-Galles du Sud, en Australie, sont venus
visiter l’Assemblée du 23 au 25 janvier, en compagnie de leur greffier adjoint.
Ils sont en train de rassembler de l’information sur la façon dont les
gouvernements réglementent la conduite de leurs membres en vue de l’élaboration
d’un code de déontologie pour les députés du Conseil législatif. En 1993,
l’Assemblée législative de la Saskatchewan a adopté un code de déontologie
parlementaire pour les membres de l’Assemblée législative et une nouvelle loi
sur les conflits d’intérêts, et elle a créé un poste de commissaire aux
conflits d’intérêts.
Margaret Woods, Greffier adjoint
Québec
L’automne
dernier, l’Assemblée nationale n’a siégé que 14 jours, soit du 28 novembre au
15 décembre 1995, en raison de la tenue en octobre du référendum sur la
souveraineté du Québec. Néanmoins, durant cette courte période, l’Assemblée a
adopté 28 projets de loi, dont 25 d’intérêt public.
Parmi
les secteurs touchés par cette législation, mentionnons la main-d’oeuvre et les
relations du travail, l’agriculture, l’industrie de la construction, la
protection de l’environnement, le transport et la sécurité du revenu.
Dans
le cas de ces deux derniers dossiers, le gouvernement a dû présenter une motion
de suspension de certaines règles de procédure afin de permettre l’adoption,
d’une part, d’un projet de loi instituant l’Agence métropolitaine de transport,
qui contient diverses dispositions législatives relatives à l’exploitation et
au développement du transport en commun et des trains de banlieue dans la
région de Montréal, et, d’autre part, d’un projet de loi qui modifie la Loi
sur la sécurité du revenu, entre autres, en ce qui a trait à
l’admissibilité à certains programmes de soutien financier.
Dans
le cadre de la discussion sur une motion proposée par la ministre de l’Emploi,
Mme Louise Harel, concernant les programmes relatifs à
l’adaptation de la main-d’oeuvre et à la formation professionnelle, la
Présidence a dû statuer sur la recevabilité d’un sous-sous-amendement qui a été
présenté par le député libéral de Châteauguay, M. Jean-Marc Fournier.
Le
vice-président Pierre Bélanger a déclaré qu’il ne pouvait ni entendre
des arguments sur sa recevabilité, ni laisser l’Assemblée se prononcer sur
cette motion puisque le concept de sous-sous-amendement n’existe pas dans notre
Règlement et que rien dans les précédents et usages de l’Assemblée ne permet
d’amender un sous-amendement.
D’autre
part, le président de l’Assemblée nationale, M. Roger Bertrand, a
déposé, le 13 décembre 1995, une directive portant sur la présence de
micro-ordinateurs dans la Salle de l’Assemblée pendant les séances.
Reconnaissant que les outils de communication ont beaucoup évolué au cours de
la dernière décennie, le Président a accepté le principe de l’utilisation d’un
tel équipement dans la Salle de l’Assemblée, à condition que son usage ne nuise
ni à l’expression d’autrui, ni au bon déroulement des travaux.
Parmi
les événements politiques dignes de mention en ce début d’année 1996,
soulignons que le premier ministre du Québec, M. Jacques Parizeau, a
donné suite à sa décision de quitter la vie politique.
M.
Parizeau avait été élu pour la première fois en 1976, à titre de député de la
circonscription électorale de L’Assomption. Dès lors, il était nommé ministre
des Finances et ministre du Revenu. Il occupa également le poste de président
du Conseil du trésor. En novembre 1984, il démissionnait comme ministre et
comme député, pour revenir sur la scène politique en mars 1988, à la suite de
son élection à la chefferie du Parti québécois. Élu de nouveau député le 25
septembre 1989, il siégea désormais à l’Assemblée nationale en qualité de chef
de l’Opposition officielle jusqu’à ce que son parti reprenne le pouvoir le 12
septembre 1994, ce qui l’amena à exercer la fonction de premier ministre du
Québec jusqu’à sa démission.
Deux
autres députés de la majorité ministérielle ont suivi dans les traces de leur
chef en annonçant, eux aussi, leur retraite de la vie politique. Il s’agit du
député de La Prairie, M. Denis Lazure, et du député de Jonquière, M. Francis
Dufour.
La
répartition des sièges à l’Assemblée nationale est maintenant la suivante : 73
députés du Parti québécois; 47 députés du Parti libéral du Québec; 2 députés
indépendants et 3 sièges vacants.
Le
nouveau premier ministre, M. Lucien Bouchard, a été assermenté le 29
janvier 1996. C’est à cette occasion qu’il a fait connaître son Conseil des
ministres qui compte 22 titulaires, parmi lesquels 10 ministres en sont à leur
tout premier mandat. Six ministres ont, par ailleurs, regagné les banquettes
arrière. Le chef du gouvernement a choisi de restructurer l’appareil exécutif
en créant la fonction de ministre d’État pour chapeauter quatre secteurs
prioritaires : l’Économie et les Finances, l’Emploi et la Solidarité, les
Régions et la Métropole. De plus, la responsabilité de divers secrétariats
(famille, aînés, jeunesse, etc.) qui relevaient du Conseil exécutif a été
répartie parmi les ministères sectoriels. Enfin, le poste de délégué régional a
été aboli puisque chaque région du Québec est désormais représentée par un
ministre.
Au
nombre des nouveaux ministres se trouve le leader adjoint du gouvernement
Parizeau, M. André Boisclair, qui, à 29 ans, devient le plus jeune
ministre de l’histoire du Québec. Il aura la responsabilité, entre autres, de
l’immigration, des communautés culturelles, de la protection du consommateur,
de l’accès à l’information et des droits de la personne.
Se
joignent également à l’équipe ministérielle le président de l’Assemblée
nationale, M. Roger Bertrand, et l’un des deux vice-présidents, M. Pierre
Bélanger. Ce dernier remplacera également M. Guy Chevrette au poste
de leader parlementaire du gouvernement. Il y aura donc élection à la
présidence et à la vice-présidence de l’Assemblée dès la reprise des travaux
parlementaires, le 12 mars 1996.
Questions administratives
Le
Bureau de l’Assemblée nationale adoptait, le 14 décembre 1995, un nouveau plan
d’organisation administrative de l’Assemblée nationale. Ce plan reflète
l’existence de deux grands secteurs d’intervention à l’Assemblée, soit le
secteur parlementaire, qui englobe les divers services participant directement
à la planification, à l’organisation et au déroulement des travaux de
l’Assemblée et de ses commissions, et le secteur administratif, qui regroupe
l’ensemble des unités de soutien à caractère administratif.
Selon
cette nouvelle structure, le Secrétariat de l’Assemblée, le Secrétariat des
commissions parlementaires, la Direction de la recherche en procédure
parlementaire et la Bibliothèque législative relèvent du Secrétariat adjoint
aux affaires parlementaires, tandis que les directions des ressources humaines,
financières et matérielles, de la diffusion des débats, de la sécurité, de la
gestion immobilière et des restaurants, et de l’informatique et des services
auxiliaires sont sous la responsabilité du Secrétariat adjoint aux affaires
administratives.
À
l’occasion de cette réorganisation, M. Jean Bédard a été nommé directeur
du Secrétariat de l’Assemblée.
Finalement,
rappelons que des étudiants provenant de diverses institutions d’enseignement
supérieur québécoises ont participé aux travaux du Parlement jeunesse, du
Parlement étudiant et du Forum étudiant, qui ont lieu chaque année dans la
Salle de l’Assemblée nationale pendant le congé des Fêtes.
Nancy Ford, Secrétariat de l’Assemblée
Activités des commissions
Au
cours de la période s’échelonnant du 1er novembre 1995 au 31 janvier
1996, les commissions parlementaires ont été actives dans différents mandats
que leur a confiés l’Assemblée ou qu’elles ont entrepris à leur initiative.
Au
total, 48 mandats ont été menés à terme par les commissions au cours du
trimestre. Les projets de loi étudiés ont constitué, comme à chaque année au
mois de décembre, le principal lot des commissions. Ainsi, vingt-deux projets
de loi ont été étudiés par les commissions. Parmi ces projets de loi, celui
créant l’Agence métropolitaine de transport a nécessité l’étude la plus longue.
En effet, la Commission de l’aménagement et des équipements a consacré sept
journées à ce projet de loi, qui a notamment pour but de doter la région de
Montréal d’un organisme de développement, de coordination et de promotion du
transport en commun.
La
Commission des affaires sociales a par ailleurs étudié en détail le projet de
loi modifiant la Loi sur la sécurité du revenu afin de prévoir certaines
conditions à l’obtention des prestations d’aide sociale. L’Assemblée a rappelé
ce projet de loi après trois séances devant la Commission, sans toutefois que
celle-ci n’ait pu terminer son étude. Un autre projet de loi important, celui
révisant les modalités et les conditions de remboursement aux producteurs
agricoles d’une partie de leurs taxes foncières, a exigé de la Commission de
l’agriculture, des pêcheries et de l’alimentation cinq jours de séance avant
qu’il ne soit retourné à l’Assemblée pour les étapes législatives subséquentes.
Certains
mandats particuliers ont également occupé les membres des commissions
parlementaires.
Ainsi,
la Commission de la culture a remis, le 8 décembre, un rapport contenant 45
recommandations portant sur l’avenir de la Société de radio-télévision du
Québec (Radio-Québec). Le dépôt de ce rapport faisait suite à trois jours
d’auditions publiques et à plusieurs séances de travail tenues, en novembre et
en décembre 1995, sur cette importante question.
La
Commission du budget et de l’administration a reçu, pendant trois séances, le
Vérificateur général du Québec afin de discuter du contenu de son dernier
rapport annuel. La Commission des institutions a fait de même, pendant deux
jours, à l’égard du rapport annuel du Protecteur du citoyen.
D’autre
part, la Commission des affaires sociales a, pour la première fois, procédé à
l’étude des rapports annuels des Régies régionales de la santé et des services
sociaux. Ces organismes créés en 1991 ont l’obligation de se présenter tous les
trois ans devant la Commission pour discuter de leurs rapports annuels. De
plus, cette commission a étudié, par le biais d’une consultation publique, le
fonctionnement des organismes de contrôle de la vente et de la consommation des
médicaments.
La
Commission de l’économie et du travail a, dans un rôle plutôt rare pour une
commission parlementaire, entendu les parties impliquées dans un conflit de
travail. Il s’agissait du différend qui oppose la ville de Montréal à ses cols
bleus.
À
l’initiative de la Commission de l’éducation, les coprésidents des États
généraux de l’éducation ont été rencontrés sur le rapport d’étape de cet
organisme qui a parcouru le Québec afin d’entendre les principaux intervenants
sur la situation de l’éducation.
Enfin,
neuf séances de vérification d’engagements financiers des différents ministères
et organismes du gouvernement ont été tenues par les commissions au cours du
mois de janvier.
Doris Arsenault, Coordonnateur
Colombie-Britannique
Le
18 février, le Nouveau Parti démocratique s’est choisi un chef en remplacement
de Mike Harcourt. Comme prévu, le ministre de l’Emploi et de
l’Investissement, Glen Clark, l’a emporté facilement au premier tour
contre la ministre des Affaires sociales, Joan Smallwood, le député Corky
Evans et deux autres candidats.
Comme
le gouvernement en est à la cinquième année de son mandat, les conjectures sur
la date des prochaines élections vont bon train. Elles doivent être déclenchées
au plus tard en octobre, mais il n’est pas exclu qu’elles le soient au
printemps. Il se peut donc que, en mars, l’Assemblée se réunisse comme
d’habitude pour la session du printemps ou qu’elle soit prorogée pour une
campagne électorale.
Après
la publication du rapport du juge Thomas Gove sur l’état du système de
protection de l’enfance de la Colombie-Britannique, le gouvernement provincial
a annoncé la nomination de la sous-ministre de l’Éducation, Cynthia Morton,
au poste de commissaire chargé de surveiller la mise en oeuvre des
recommandations du rapport. Pendant son mandat de trois ans, elle relèvera directement
du Premier ministre, mais elle tiendra un comité législatif multipartite au
courant de ses travaux.
Le
commissaire aux conflits d’intérêts des députés, Ted Hughes, a terminé
son mandat. Dans son rapport final, il recommande, entre autres, d’étendre la
portée de la Members’ Conflict of Interest Act à d’autres conduites, de
manière à augmenter la confiance du public dans l’intégrité du gouvernement. Il
préconise également l’assujettissement des hauts fonctionnaires à la loi pour
les empêcher d’utiliser leur poste à leur profit personnel.
Le
Comité des comptes publics a publié un rapport sur la responsabilisation et la
performance du secteur public. Rédigé en collaboration avec le vérificateur
général et le conseil des sous-ministres, le rapport de 217 pages recommande
d’apporter de grands changements au système des comités législatifs. En
particulier, le Comité recommande de mieux aligner leurs mandats sur les grands
secteurs de politique. Il propose aussi que les prévisions budgétaires du
gouvernement soient débattues dans les comités permanents après l’adoption du
projet de loi de crédits. Il s’agit de permettre aux comités de se réunir entre
les sessions et de se concentrer sur l’examen des programmes et les résultats
obtenus plutôt que sur les crédits accordés aux programmes des ministères.
Le
comité spécial chargé de nommer un directeur général des élections a terminé
ses travaux en décembre. Dans son rapport, il recommande à l’unanimité de
désigner Robert Patterson comme premier directeur général des élections
qui soit totalement indépendant. M. Patterson occupe déjà le poste de directeur
général des élections; il continuera de l’occuper à titre intérimaire jusqu’à
ce que l’Assemblée ratifie la recommandation du comité. En vertu de
modifications récemment apportées à l’Elections Act , le directeur
général des élections est désormais chargé de veiller à ce que les partis
politiques respectent les dispositions de la loi en matière de financement et
de divulgation et d’administrer la Recall and Initiative Act . Le
directeur général des élections reste en poste pour deux élections générales
plus un an.
Le
comité permanent des forêts, de l’énergie, des mines et des ressources
pétrolières a terminé son examen du plan d’entreprise de Forest Renewal BC, un
organisme d’État chargé de diriger les programmes de formation et
d’investissement dans l’industrie forestière.
Neil Reimer
Greffier
de comités
Le Sénat
Depuis
le 15 décembre, le Sénat n’a siégé que neuf jours; ce jour-là, il a ajourné ses
travaux jusqu’au 2 février, date où le gouvernement a prorogé la législature au
terme d’une session de deux ans. Mais ces neuf jours ont été marqués par une
activité intense. Le Sénat a en effet étudié en troisième lecture et adopté une
douzaine de projets de loi, dont certains très importants. Le gouvernement a
encore tenté sans succès de faire adopter ses deux projets de loi sur la
révision des limites des circonscriptions électorales et sur les accords
concernant l’aéroport international Pearson. Le comité spécial chargé d’étudier
le second n’a présenté son rapport que deux jours avant la prorogation, mais
cela a suffi pour permettre la tenue d’un débat utile, bien que bref. En outre,
le Sénat a adopté une résolution reconnaissant le Québec comme société distincte
et, après une longue semaine d’audiences d’un autre comité spécial, il a adopté
le projet de loi C-110, concernant les modifications constitutionnelles. Enfin,
les rapports de deux comités, sur des questions qui leur avaient été déférées
pour étude, ont été adoptés avant la prorogation.
Mesures législatives
Des
douze projets de loi qui ont été adoptés au Sénat, deux méritent une attention
particulière. Tous deux démontrent la qualité des débats du Sénat lorsqu’ils
portent sur des questions importantes, qualité rarement reconnue à l’extérieur
de ses murs. Le premier est le projet de loi C-103, Loi modifiant la Loi sur
la taxe d’accise et la Loi de l’impôt sur le revenu, déféré au Comité
sénatorial permanent des banques et du commerce au début de novembre et dont le
Comité a fait rapport le 5 décembre avec un amendement. À en juger par le
titre, on aurait pu le croire assez inoffensif et de peu d’importance, mais il
était tout sauf cela, comme le débat sur l’amendement proposé l’a montré. Il
s’agissait de savoir, d’une part, si le gouvernement peut jouer un rôle dans la
protection de la souveraineté culturelle en limitant les éditions à tirage
dédoublé des périodiques et, dans l’affirmative, selon quelles conditions.
Le
sénateur Michael Kirby, président du Comité des banques et du commerce,
est intervenu au sujet du rapport et de l’amendement. Le 7 décembre, dans un
plaidoyer rigoureux, le sénateur, qui est membre du parti au pouvoir, a tenté
de persuader ses collègues d’adopter un amendement, déjà adopté aux Communes, à
un projet de loi du gouvernement. Cet amendement visait à soustraire Sports
Illustrated à l’application de certaines dispositions du projet de loi
parce que, estimait le sénateur, l’éditeur était traité injustement du fait que
la mesure aurait eu un effet rétroactif à compter de 1993, plutôt que d’entrer
en vigueur à la date de la sanction royale, pratique que le sénateur jugeait
dangereuse, voire même inconstitutionnelle.
Plusieurs
ont pris le contre-pied de la position du sénateur Kirby, notamment le sénateur
Keith Davey, un partisan du gouvernement, et le sénateur Lowell
Murray, un membre influent de l’opposition. Intervenant peu après le
sénateur Kirby, le sénateur Davey a relaté la longue histoire de la politique
gouvernementale, qui avait permis de promouvoir l’industrie canadienne de la
presse périodique et qui était maintenant remise en cause du fait d’une
échappatoire créée par l’évolution de la technologie des communications. Ne pas
adopter le projet de loi, selon le sénateur, mettrait cette politique en péril
et exposerait l’industrie canadienne à une concurrence injuste. Il a soutenu
que la mesure n’était pas rétroactive et que l’amendement proposé aurait pour
effet de conférer à Sports Illustrated un statut privilégié. Le sénateur
Murray a pour sa part repris, dans son intervention du 12 décembre, certains
des arguments du sénateur Davey et contesté l’affirmation du sénateur Kirby
selon laquelle Sports Illustrated méritait qu’on lui permette de publier
douze éditions à tirage dédoublé chaque année pour compenser le caractère
rétroactif du projet de loi.
Finalement,
l’amendement a facilement été défait à l’étape du rapport à l’issue d’un vote
par appel nominal dont le résultat a été de 24 voix contre 51, et le projet de
loi a été adopté en troisième lecture le 14 décembre, après un bref débat.
Le
projet de loi C-110, qui engage le Parlement à reconnaître un veto aux régions
dans l’examen des modifications à la Constitution, a suscité non seulement des
débats très intéressants, mais aussi des échanges très animés. Le débat de
deuxième lecture, qui a duré deux jours, a eu lieu juste avant le congé de
Noël. Ayant proposé la deuxième lecture, la sénatrice Joyce Fairbairn,
leader du gouvernement, a parlé des objectifs que le gouvernement visait avec
ce projet de loi, après quoi d’autres sénateurs sont intervenus pour faire
valoir les points forts et les points faibles de la mesure. Le débat a acquis
une charge plus émotive lorsque le Sénat a examiné le rapport du comité spécial
chargé d’examiner le projet de loi. Le comité y proposait trois amendements
extrêmement importants, dont l’ajout d’une disposition de réexamen entraînant
l’expiration de la loi en 1997. Dans les deux jours qui ont suivi la motion du
sénateur Noel Kinsella, président du comité spécial, proposant
l’adoption du rapport, dix-huit sénateurs sont intervenus dans le débat. Les
médias avaient fait le pronostic que l’issue du vote serait serrée, mais le
résultat leur a donné tort. Le rapport a été rejeté par 48 voix contre 36, et
le projet de loi non amendé a été adopté en troisième lecture presque
immédiatement.
Motions et décisions du Président
Deux
projets de loi n’ont pas reçu la sanction royale avant la prorogation : le
projet de loi C-69, Loi de 1995 sur la révision des limites des
circonscriptions électorales, et le projet de loi C-22, Loi sur certains
accords concernant l’aéroport international Pearson . Espérant obliger le
Comité permanent des affaires juridiques et constitutionnelles à faire rapport
des deux mesures, le gouvernement a tenté une deuxième fois de faire adopter
une motion établissant un délai au terme duquel le comité devrait faire rapport
de la question. Le 6 décembre, le sénateur Alasdair Graham, leader
adjoint du gouvernement, a présenté deux motions proposant que le comité fasse
rapport des deux ordres de renvoi au plus tard le 13 décembre. Après la
présentation de la motion visant le projet de loi C-69, le sénateur Kinsella,
whip de l’opposition, a invoqué le Règlement, faisant valoir que la motion du
gouvernement n’était pas recevable puisqu’une motion semblable avait déjà été
rejetée. Elle ne serait recevable, à son avis, que si le Sénat revenait sur la
décision prise à l’égard de la première motion. Après une discussion sur le
rappel au Règlement, le Président, le sénateur Gildas Molgat, a jugé que
la seconde motion était recevable parce que, comme elle fixait un délai
différent de celui que prévoyait la première, elle constituait une motion
différente quant au fond.
Encouragé
par la décision du Président, le gouvernement a alors présenté une motion
portant que le Comité des affaires juridiques et constitutionnelles fasse aussi
rapport du projet de loi C-22 le 13 décembre. Le lendemain, 7 décembre, le
Sénat a adopté une motion portant que les deux motions seraient mises aux voix
à la fin de la journée du 12 décembre. Finalement, les efforts du gouvernement
n’ont rien donné. Lors de deux votes par appel nominal, les motions ont été
défaites par 44 voix contre 50 (projet de loi C-69) et par 45 voix contre 49 (projet
de loi C-22).
Dans
le cadre de la réponse du gouvernement au référendum québécois, le Sénat a
étudié pendant plusieurs jours une motion du leader du gouvernement ressemblant
fort à celle qui avait été présentée aux Communes. La motion proposait de reconnaître
le Québec comme société distincte et garantissait que le Sénat tiendrait compte
de cette réalité. Les sénateurs n’ont pas nié l’importance de la résolution,
mais ont tout de même réservé leurs interventions les plus passionnées pour le
débat sur le projet de loi C-110. Le Sénat a adopté la résolution le 14
décembre.
Comités
En
décembre et en février, plusieurs rapports de comités ont été présentés ou
déposés. Celui qui a le plus retenu l’attention est certainement le rapport final
du comité spécial chargé d’examiner les accords concernant l’aéroport
international Pearson. Le président du comité, le sénateur Finlay MacDonald,
l’a présenté au Sénat le 13 décembre.
Selon
un usage de plus en plus courant au Sénat dans le cas de questions
particulièrement controversées, le rapport final comportait deux parties
distinctes, un rapport majoritaire et un rapport minoritaire. De l’avis de la
majorité, les négociations conclues et les contrats signés avant les dernières
élections générales n’avaient rien d’irrégulier et les affirmations faites dans
le rapport Nixon étaient pratiquement dénuées de fondement.
La
minorité arrivait, quant à elle, à une conclusion tout à fait différente. Elle
estimait que le rapport Nixon était basé sur une information suffisante pour
justifier la recommandation de l’annulation des contrats de réaménagement des
aérogares. Elle affirmait de plus que les accords étaient contraires aux
intérêts des contribuables et des voyageurs.
Le
rapport a suscité des débats animés au Sénat au cours des deux derniers jours
de la session; l’opposition a par ailleurs indiqué que la controverse n’était
pas encore terminée et qu’elle soulèverait de nouveau la question au cours de
la session suivante.
Deux
autres rapports de comités portant sur des questions non législatives ont été
présentés et adoptés avant la fin de la session, mais sans débat. Le premier
énonçait l’évaluation faite par le Comité permanent des affaires sociales, des
sciences et de la technologie, présidé par le sénateur Lorne Bonnell, du
rapport d’une commission spéciale sur la restructuration de la Réserve comme
élément de la Défense nationale. L’autre rapport, présenté par la sénatrice Eileen
Rossiter, présidente du Comité permanent des pêches, faisait le point sur
la situation dans l’industrie de la pêche du poisson de fond dans l’Atlantique.
En décembre, le sénateur Earl Hastings a démissionné du poste de
président du Comité permanent de la régie interne, des budgets et de
l’administration, en invoquant des raisons de santé. Le nouveau président, le
sénateur Colin Kenny, avait déjà siégé au Comité au cours de la
législature actuelle et de la précédente.
Nominations et départs
À
la fin de janvier, le sénateur John Sylvain, membre de l’opposition qui
représentait le district québécois de Rougemont depuis 1990, a pris une
retraite inattendue, pour des raisons personnelles. Le gouvernement étant
maintenant presque à égalité avec l’opposition au Sénat, il s’est empressé de
doter les sièges vacants. La sénatrice Shirley Maheu, qui a démissionné
comme députée d’une circonscription de Montréal et fait son entrée au Sénat le
1er février, représente maintenant le district de Rougemont. Il
s’agit du troisième député en exercice nommé au Sénat par le gouvernement
depuis le début de la législature.
Avant
la reprise, le sénateur Norbert Thériault, du Nouveau-Brunswick, a été
obligé de démissionner, le 16 février, date de son 75e anniversaire.
Son départ étant imminent, il avait fait, le 1er février, un
discours d’adieu dans lequel il demandait au gouvernement de ne pas abandonner
les programmes sociaux, question qui avait été pour lui une préoccupation
constante tout au long de ses seize années au Sénat.
Charles Robert, Bureau du Greffier
Ontario
En
novembre 1995, des circonstances exceptionnelles ont attiré sur l’Assemblée
législative de l’Ontario l’attention du pays tout entier. Le 29 novembre, le
ministre des Finances Ernie Eves étant censé faire une déclaration
économique, beaucoup de députés s’étaient rendus à un huis-clos pour en prendre
connaissance. Le huis-clos était en cours lorsque la Chambre a repris ses
travaux. Pendant la période des affaires courantes, le président du Conseil de
gestion Dave Johnson a déposé le projet de loi 26, Loi visant à réaliser
des économies et à promouvoir la prospérité économique par la restructuration,
la rationalisation et l’efficience de la fonction publique et à mettre en
oeuvre d’autres aspects du programme économique du gouvernement. Il s’agissait
d’un projet de loi omnibus ou polyalent puisqu’il modifiait plusieurs lois et
en édictait trois.
Le
lendemain 30 novembre, plusieurs députés ont invoqué le Règlement concernant la
procédure de dépôt du projet de loi 26 et sa polyvalence. Le 5 décembre 1996,
le Président Allan K. McLean a rendu un jugement détaillé sur la
procédure de dépôt du projet de loi et sur sa recevabilité.
Il
a statué qu’il n’y avait rien à redire à la procédure de dépôt du projet de loi
26. Il a fait remarquer qu’un préavis de présentation des projets de loi était
exigé dans d’autres assemblées, mais que ce n’était pas le cas de celle de
l’Ontario.
Quant
à la polyvalence du projet de loi, le Président a admis à la Chambre qu’elle le
préoccupait au plus haut point. Il a cité plusieurs décisions de présidents
d’assemblée de l’Ontario et d’ailleurs où l’on trouve des réserves sur les
projets de loi polyvalents. Cependant, il en est venu à la conclusion que, en
l’absence de lignes directrices ou de directives claires de la part de la
Chambre, il n’avait pas le pouvoir de scinder ou de déclarer irrecevable le
projet de loi 26. Il a demandé aux députés d’«innover en élaborant une
politique et des lignes directrices concernant la recevabilité des projets de
loi omnibus quant au fond et à la forme».
Le
6 décembre, après avoir été appelés à la Chambre pour un vote, les députés de
l’Opposition ont refusé de voter. Ils contrevenaient ainsi à l’alinéa 28c) du
Règlement, qui prévoit que tous les députés présents au moment d’un vote
doivent voter. Le Président s’est alors mis à demander individuellement aux
députés d’indiquer leur vote. Le premier à être interrogé, Bernard
Grandmaître, a refusé et, conformément aux usages, le Président l’a nommé
en lui demandant de se retirer de la Chambre. M. Grandmaître a obtempéré. Le
Président a agi de même avec le député suivant, Alvin Curling. M.
Curling ayant refusé de se retirer, le sergent d’armes Thomas Stelling a
dû informer le Président qu’il faudrait expulser le député de force.
Ce
qui a suivi a été largement rapporté dans les médias. M. Curling est resté
assis dans son fauteuil entouré de députés de l’Opposition pendant toute la
nuit. Enfin, à 10 h 15 le jeudi 7 décembre, il s’est retiré et la Chambre s’est
ajournée à 10 h 20 jusqu’au lundi 11 décembre.
Les comités
Le
nouveau gouvernement progressiste-conservateur de la 36e législature,
qui occupe 63 p. 100 des sièges de l’Assemblée, a porté le nombre des membres
des comités permanents et spéciaux à 16. La composition des comités respecte la
représentation proportionnelle des partis reconnus à la Chambre.
Le
Comité permanent des affaires gouvernementales, présidé par Jack Carroll,
a été l’un des premiers comités de la nouvelle législature à tenir des
audiences publiques. Le même jour que sa réunion d’organisation, le 2 novembre
1995, le projet de loi 8, Loi sur l’abolition des quotas d’emploi , lui
a été renvoyé
Le
projet de loi 8 a fait l’objet d’audiences publiques à Toronto pendant la
semaine du 16 novembre 1995, l’étude article par article ayant commencé dans
l’après-midi du 27 novembre 1995. Le Comité a fait rapport du projet de loi
sans amendement le 30 novembre 1995.
Le
12 décembre 1995, le projet de loi 26, Loi de 1995 sur les économies et la
restructuration , a été renvoyé au Comité permanent des affaires
gouvernementales. En vertu d’un ordre de la Chambre, le Comité a été autorisé à
se réunir pendant le congé d’hiver pour tenir des audiences publiques.
Le
Comité a convenu de se diviser en deux pour pouvoir tenir des audiences publiques
partout dans la province. Le comité de souche présidé par Jack Carroll
comptait 6 membres, soit 4 progressistes- conservateurs, dont le président, 1
libéral et 1 néo-démocrate. Il a entendu des témoignages sur toutes les
dispositions du projet de loi relatives à la santé.
Présidé
par Bart Maves, vice-président du comité de souche, le Sous-comité des
témoignages du Comité permanent des affaires gouvernementales comptait 5
progressistes-conservateurs, dont le président, 2 libéraux et 1 néo-démocrate.
Il a entendu les témoignages sur tous les autres aspects du projet de loi.
Le
comité de souche et le sous-comité ont siégé en même temps aux audiences
publiques qu’ils ont tenues à Toronto dans la semaine du 18 décembre 1995.
Pendant les semaines du 8 et du 15 janvier 1996, ils ont tenu des audiences
publiques dans 11 villes de l’Ontario.
Une
fois terminées les audiences publiques, le Comité permanent des affaires
gouvernementales a procédé à l’étude article par article pendant la semaine du
26 janvier 1996 et, grâce à une motion d’allocation du temps, l’a terminée le
26 janvier 1996. Le projet de loi amendé a fait l’objet d’un rapport à la
Chambre le 29 janvier 1996 et a été lu pour la troisième fois le même jour. Si
le Comité n’avait pas fait rapport du projet de loi à la date indiquée, il
aurait été réputé l’avoir fait et la Chambre aurait été réputée avoir reçu le
rapport.
Le
Comité permanent a reçu plus de 1 000 mémoires et de 3 000 lettres-formulaires
et entendu un peu plus de 400 témoignages.
Le
Comité permanent de l’administration de la justice, présidé par Gerry
Martiniuk, a tenu des audiences publiques sur le projet de loi 19, Loi
de modification législative de 1995 concernant l’intervention, le consentement
et la prise de décision au nom d’autrui . Il a parcouru la province et tenu
des audiences à Queen’s Park.
Le
Comité permanent du développement des ressources, présidé par Steve
Gilchrist, a tenu des audiences sur le projet de loi 20, Loi de 1995 sur
la protection et la planification de l’utilisation des sols . Avant le
congé d’hiver, il a tenu des audiences publiques sur le projet de loi 15, Loi
de 1995 modifiant l’indemnisation des accidents du travail et l’hygiène et la
sécurité du travail .
Le
Comité permanent des affaires économiques et financières, présidé par Ted
Chudleigh, a tenu ses audiences prébudgétaires annuelles ainsi que des
audiences publiques sur le projet de proposition de réforme de
l’assurance-automobile.
Le
Comité permanent de l’Assemblée législative, présidé par Ted Arnott,
s’est penché sur la question de la sécurité de l’Assemblée en réponse aux
préoccupations exprimées par les députés après les événements du jour de
l’inauguration de la législature. Dans le cadre de cet examen, un sous-comité
s’est rendu en voyage d’étude à Québec et à Ottawa.
Le
Comité permanent des budgets des dépenses, le Comité permanent des organismes
gouvernementaux, le Comité permanent des comptes publics et le Comité permanent
de l’ombudsman se sont réunis conformément aux mandat que leur confère le
Règlement.
Deborah Deller, Greffier adjointe et greffier des comités
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