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Saskatchewan
Le
6 février 1995, le lieutenant-gouverneur John Wiebe a prononcé son
premier discours du Trône afin d'inaugurer la cinquième session de la vingt-
deuxième législature. Axé sur le thème «un nouvel espoir», ce discours a permis
d'annoncer le premier budget équilibré présenté par un gouvernement canadien
cette année. Le lieutenant-gouverneur a aussi fait état d'initiatives dans les
domaines suivants : la stabilité financière et la responsabilité publique,
l'emploi et le renouveau économique, l'exploitation durable des ressources, la
diversification de l'agriculture et le maintien de soins de santé durables.
Le
chef de l'Opposition, Bill Boyd, qui a assumé la direction du Parti
progressiste-conservateur en novembre 1994, a accusé le gouvernement de
«revenir avec un discours du Trône fondé au départ sur un mensonge». M. Boyd
faisait allusion au fait que le discours du Trône mentionnait que
12 000 nouveaux emplois avaient été créés l'an dernier, alors que les
données de Statistique Canada indiquent que la Saskatchewan est la province où
il s'est créé le moins d'emplois au cours de l'année 1994.
La
cheffe du Parti libéral, Lynda Haverstock, a critiqué le discours parce
qu'il n'abordait pas la question du rétablissement de l'intégrité au sein de
l'Assemblée législative à la suite des accusations de fraude portées récemment
contre deux députés. Les deux partis d'Opposition ont aussi dénoncé le fait que
les plans de développement des jeux d'argent du gouvernement n'aient pas été
mentionnés dans le discours.
Budget
La
ministre des Finances, Janice MacKinnon, a présenté le budget de
1995-1996 le 16 février. La Ministre a annoncé un excédent de 119 millions de
dollars pour l'exercice 1994-1995, ce qui a permis au gouvernement
néo-démocrate d'équilibrer le budget de la province deux ans plus tôt qu'il ne
l'avait promis. Dans son discours, la Ministre a soutenu que le gouvernement
avait adopté une stratégie «équilibrée» afin d'éliminer le déficit,
conformément aux souhaits des citoyens de la province, qui désapprouvaient la
démantèlement massif des programmes gouvernementaux. La stratégie annoncée pour
atteindre cet objectif comprend l'élimination de la surtaxe sur le revenu
devant servir à financer la réduction du déficit pour les petits salariés et
une réduction de la surtaxe pour tous les autres contribuables; la réduction
des taux d'imposition sur le revenu pour les petites entreprises, et les
sociétés du secteur de la fabrication et de la transformation; un crédit
d'impôt à l'investissement de 9 p. 100 pour les acquisitions d'immobilisations
des entreprises de fabrication et de transformation; ainsi que des dépenses
d'immobilisations de 825 millions de dollars en 1995-1996 pour les
sociétés d'État et les ministères. La Ministre prédit que ces mesures se
traduiront par un excédent de 24 millions de dollars en 1995-1996, de
65 millions en 1996-1997, de 80 millions en 1997-1998 et de
120 millions en 1998-1999. On estime aussi que la dette de la province
sera réduite de 1,5 milliard au cours de la même période.
La
ministre des Finances a fait de la création d'emplois la deuxième priorité du
gouvernement. La stratégie de création d'emplois décrite dans le budget prévoit
des projets de formation destinés à accroître les compétences des personnes se
trouvant sur le marché du travail et à préparer les travailleurs en fonction
des emplois qui sont disponibles, un programme d'emplois d'été pour les jeunes
et des réductions stratégiques des taxes afin de stimuler la création
d'emplois. On prévoit que ces mesures permettront de créer 4 000 emplois.
Le
chef de l'Opposition, Bill Boyd, a critiqué le budget en déclarant qu'on
était parvenu à l'équilibrer en imposant des restrictions aux contribuables et
non au gouvernement lui-même. M. Boyd a soutenu qu'il faudrait se préoccuper
davantage de la réduction des taxes et moins de la réduction du déficit. Il a
proposé une réduction générale de 5 p. 100 de l'ensemble des dépenses du
gouvernement, ce qui permettrait de diminuer ensuite la taxe de vente
provinciale de 2 p. 100. L'Opposition a aussi critiqué sévèrement la façon
dont on a disposé de l'excédent du Régime d'assurance-revenu brut (RARB) des
agriculteurs, en déclarant que la totalité et non seulement une partie de cet
argent aurait dû être réinvestie dans des programmes agricoles. La décision du
gouvernement de réduire du tiers les sommes prélevées de l'excédent de la
société des alcools et de ne demander aucune contribution des sociétés d'État
s'occupant des services publics a aussi été dénoncée.
La
cheffe libérale, Lynda Haverstock, a qualifié le budget de budget
typique du NPD parce qu'il prévoit une hausse des dépenses, une réduction
minimale des taxes et peu de mesures susceptibles d'inciter le secteur privé à
créer de l'emploi. Elle a déclaré que le gouvernement avait été chanceux
puisqu'il a réussi à équilibrer le budget grâce à l'excédent du RARB et à une
augmentation fortuite des redevances sur les ressources.
Débats spéciaux
Des
initiatives législatives prises à Ottawa ont exercé une influence importante
sur les débats tenus en Saskatchewan. Ainsi, les changements envisagés à la Loi
sur les armes à feu (projet de loi C-68) ont entraîné la présentation de
pétitions de résidants de la Saskatchewan à presque tous les jours de session,
un débat d'initiative parlementaire de même qu'un débat d'urgence, des mesures
visant toutes à s'opposer au registre des armes à feu proposé. De plus, une
délégation de députés comparaîtront en mai devant le comité fédéral chargé
d'étudier ce projet de loi.
Les
réductions budgétaires imposées dans le domaine des programmes fédéraux sur
l'agriculture et les transports ont aussi fait l'objet d'un débat d'urgence et
de deux motions d'initiative parlementaire. Ces débats méritent d'être
soulignés puisqu'ils ont culminé en des votes unanimes de l'Assemblée.
Travaux des comités
Au
cours de la dernière session, grâce au Comité permanent des comptes publics, on
a adopté une modification à la Provincial Auditor's Act afin de
permettre la publication de rapports à l'automne. Ces rapports doivent porter
sur le résumé des états financiers du gouvernement et sur les organisations
gouvernementales dont l'exercice se termine le 31 décembre. Le premier de ces
rapports a été déposé à l'automne de 1994 et a été renvoyé directement au
Comité conformément à la loi. Ce projet de loi, qui est le fruit de la
collaboration de tous les membres du Comité, a été défendu à l'Assemblée par le
président du Comité, Harold Martens.
Pat Lorje, la présidente du Comité permanent des sociétés d'État,
a supervisé la mise en oeuvre des nouvelles règles de fonctionnement adoptées
au cours de la session précédente. Conformément au nouveau mandat, le ministre
responsable de la Crown Investments Corporation a ouvert les plus
récentes réunions en faisant un exposé sur le mandat, les buts, les objectifs
et les indicateurs de rendement de la société, sur la répartition de ses
investissements et sur les raisons pour lesquelles on a décidé de conserver ou
de se départir de placements. L'étendue des questions permises a aussi été
élargie, puisqu'on autorise dorénavant les questions générales sur les
indicateurs du rendement passé et actuel, de même que sur les objectifs futurs,
afin de permettre un examen plus complet des rapports annuels à l'étude. Les travaux
du Comité ont fait l'objet de reportages plus importants dans les médias parce
que ceux-ci ont profité des nouvelles règles leur permettant de faire tous les
enregistrements audio ou audio-visuels qu'ils souhaitent.
Le
rapport du Comité spécial sur la sécurité routière a été déposé à la Chambre le
16 mars 1995 par le président, Glenn Hagel. Ce rapport formule 49
recommandations concernant de nouvelles lois sur la conduite avec des facultés
affaiblies, notamment la loi la plus sévère au Canada sur la suspension des
permis, la réadaptation obligatoire des conducteurs fautifs avant la levée de
la suspension de leur permis, la confiscation des véhicules conduits par des
personnes frappées d'exclusion et un système de permis probatoire pour les
nouveaux conducteurs. Le Comité a tenu 35 audiences publiques dans les
écoles secondaires de la province et a reçu plus de 100 mémoires écrits et
près de 7 000 réponses à la suite du questionnaire qu'il avait
distribué.
Le
Comité permanent des projets de loi d'initiative parlementaire a tenu plusieurs
réunions afin d'étudier quatre projets de loi d'intérêt privé. L'un de ces
projets de loi, The Saskatchewan Wheat Pool Amendment Act, 1995, a
suscité de nombreuses réactions de la part d'un groupe qui s'oppose à ce qu'on
modifie les caractéristiques coopératives de la SWP afin de permettre la vente
d'actions sur le marché. Une série sans précédent de 11 audiences
publiques ont été tenues afin de permettre aux parties intéressées de présenter
leur point de vue au Comité. Les quatre projets de loi ont été renvoyés à la
Chambre sans amendement et ont par la suite franchi la troisième lecture avant
de recevoir la sanction royale.
Le
Comité indépendant sur la rémunération des députés (traitements et indemnités)
a publié son rapport le 30 mars 1995. Ce comité avait été créé en décembre 1994
afin d'étudier les traitements et indemnités des députés et afin de recommander
des façons d'améliorer la reddition de comptes en ce qui touche aux paiements
faits aux députés. Les trois membres de ce comité sont des non-élus choisis
après consultation des parties. Les citoyens, les représentants des groupes
parlementaires et les fonctionnaires législatifs ont pu participer aux travaux
du comité en faisant des exposés oraux, en transmettant des mémoires et en
ayant recours à une ligne téléphonique sans frais.
Le
Comité a jugé que le système actuel, qui prévoit une indemnité annuelle et plus
d'une douzaine d'indemnités individuelles et parlementaires, était complexe,
susceptible d'entraîner des erreurs et souvent incompatible avec la reddition
de comptes. Pour combler ces lacunes, le Comité a recommandé ce qui suit :
l'abolition des
indemnités sessionnelles et quotidiennes;
la réduction de
l'indemnité annuelle pour les dépenses;
l'augmentation du
traitement annuel;
la soustraction de
200 $ du traitement lorsque le député s'absente de séances pour des raisons
autres que les motifs approuvés ou lorsqu'il est suspendu;
la réduction des
indemnités quotidiennes des membres des comités législatifs lorsque l'Assemblée
législative ne siège pas;
la réduction de
l'indemnité de subsistance versée aux députés qui ne vivent pas à Regina et qui
doivent assister à des séances de comités ou de l'Assemblée;
des mécanismes de
reddition de comptes et de divulgation plus poussés pour les dépenses des
députés financées par des fonds publics;
l'établissement
d'une norme sur l'ameublement et l'équipement de bureau et la réduction
ultérieure de l'allocation mensuelle au titre de la circonscription;
une allocation de
transition pour les députés défaits qui ne sont pas admissibles à une pension;
une vérification
annuelle des subventions aux groupes parlementaires et la récupération par la
Couronne de tous les fonds inutilisés et de tous les éléments d'actif accumulés
à la fin de chaque législature.
Le
rapport sera étudié par le Bureau de régie interne, qui peut l'approuver, le
rejeter ou le modifier de manière à réduire les allocations, dépenses et autres
paiements recommandés.
Autres questions
Un
vidéo éducatif sur le Parlement de la Saskatchewan intitulé Lisa Visits the
Legislature a été projeté pour la première fois la 22 février 1995. Ce
vidéo est le fruit d'un projet de collaboration entre des ministères et des
organisations indépendantes, projet qui était supervisé par le bureau de
l'Assemblée législative. Il est conçu pour des jeunes de la 7e ou 8e
année, mais il devrait aussi permettre de répondre aux demandes de
renseignements du public concernant l'Assemblée législative et le processus
parlementaire en général.
Le
gouvernement a déclaré la semaine du 2 au 8 avril 1995 la Saskatchewan
Peacekeepers Week. Une manifestation organisée en collaboration avec le
programme Le Canada se souvient et dans le cadre du 50e
anniversaire des Nations Unies a permis de souligner le travail de plus de 200
gardiens de la paix de la Saskatchewan qui représentaient toutes les branches
des Forces armées canadiennes et de la GRC à l'occasion d'une cérémonie
spéciale tenue à l'Assemblée législative. Le prix du gardien de la paix
honoraire de la Saskatchewan pour 1994 a été remis à Jim Wagman, de
Regina afin de souligner son excellent travail, tout en honorant et en
reconnaissant les efforts consentis par les gardiens de la paix de la province.
Retraites, nominations et démissions
Comme
on l'a déjà signalé, Bill Boyd a remplacé Rick Swenson à titre de
chef de l'Opposition officielle en novembre 1994, après avoir gagné la course à
la direction du Parti progressiste-conservateur provincial.
Après
les départs de John Penner et Louise Simard (qui a ensuite
abandonné son siège le 10 avril 1995), deux nouveaux députés ont été nommés au
sein du Cabinet par le premier ministre Roy Romanow la veille du début
de la nouvelle session. Ainsi, Fred Thompson est devenu ministre associé
du Développement économique tandis que Joanne Crofford devenait ministre
responsable de la Saskatchewan Property Management Corporation et de la Liquor
and Gaming Authority.
Le
20 février 1995, le ministre de la Justice et procureur général, Robert
Mitchell, a annoncé sa démission du Cabinet après qu'on eut révélé qu'il
avait par inadvertance identifié un jeune délinquant lors d'une émission de
radio diffusée plus tôt au cours du mois. Ses responsabilités ont été assumées
par Ned Shillington. Un procureur spécial a par la suite conclu qu'il ne
servirait à rien de poursuivre M. Mitchell pour violation de la Young
Offenders Act. M. Mitchell a repris le portefeuille de la Justice le
5 avril.
Murray Koskie, qui avait démissionné du Cabinet en juin 1993
parce qu'une enquête policière avait été entreprise sur le détournement
possible de son allocation de communications, a été reconnu coupable sous deux
chefs de fraude et a connu sa sentence le 10 mars 1995. Gerald Muirhead,
un ancien ministre du cabinet Devine, a été reconnu coupable le 23 janvier
1995 de diverses accusations relatives à l'utilisation de son allocation de
communications. M. Muirhead siège dorénavant comme indépendant. Dans les deux
cas, des sursis ont été obtenus pour les accusations d'abus de confiance et des
appels ont été interjetés.
Gregory Putz a été nommé sous-greffier de l'Assemblée
législative en juin 1994. M. Putz a commencé sa carrière parlementaire à titre
de greffier adjoint en 1987 et occupait le poste de sous-greffier par intérim
depuis mars 1994.
Le
sergent d'armes William Goodhand s'est retiré cet été après
10 années de service. M. Goodhand avait travaillé pendant 26 ans au
sein de la GRC et durant cinq ans à titre de chef de l'unité de la sécurité
législative de la Wascana Centre Police avant d'être nommé à l'Assemblée
législative. En tant que premier sergent d'armes et agent de sécurité à temps
plein pour l'édifice législatif, il a travaillé à la conception et à la mise en
oeuvre d'un plan de sécurité tout en s'assurant que l'immeuble demeure
facilement accessible au public.
Margaret A. Woods, Greffière adjointe
Québec
L'Assemblée
nationale a recommencé ses travaux parlementaires le 14 mars 1995. L'événement
marquant de cette reprise a été le dépôt, le 23 mars 1995, par le nouveau ministre
des Finances du Québec, M. Jean Campeau, de crédits budgétaires
totalisant 42 557 000 000,00 $ pour 1995-1996. Il s'agit d'un taux de
croissance de 1 % par rapport aux prévisions de l'année dernière.
L'enveloppe
globale des ministères demeure inchangée, mais d'importantes réallocations
entre les ministères ont été effectuées. La seule hausse de dépenses se situe
au niveau du service de la dette, qui augmente de 7,5%.
Dès
la première séance de cette session printanière, le leader de l'opposition officielle,
M. Pierre Paradis, a soulevé une question de règlement
concernant la nature de l'obligation faite à la Commission des institutions par
suite de l'adoption d'une motion, le 9 décembre 1994, lui ordonnant de se
réunir afin de déterminer de quelle manière les travaux de cette commission
pourraient préparer et faciliter la démarche d'information et de participation
éventuelle sur l'avant-projet de loi sur la souveraineté du Québec.
Après
avoir pris cette question en délibéré, le Président de l'Assemblée nationale,
M. Roger Bertrand, a statué qu'en vertu de l'article 186 du
Règlement, cette motion constituait un ordre de l'Assemblée. Toutefois, en
adoptant la motion sans préciser le moment et l'endroit de la convocation de la
commission, l'Assemblée a laissé le soin au leader du gouvernement,
conformément à l'article 147, de convoquer cette commission. La Présidence a
ajouté cependant que le mandat confié à la commission limitait dans le temps la
discrétion accordée au leader. Dans ce cadre, tant que l'ordre subsistera, il
est du devoir du leader du gouvernement d'initier la convocation de la
Commission des institutions pour l'exécution du mandat confié par l'Assemblée.
Conscient
du fait que l'autoroute de l'information est un concept déjà bien ancré et qui
se développe rapidement en cette veille de l'an 2000, le Secrétariat de
l'Assemblée a voulu s'inscrire dans une démarche moderne de diffusion des
divers documents dont il assure la publication. Aussi a-t-il mis sur pied, en
collaboration avec la Direction de l'informatique, une Banque informatisée des
procès-verbaux de l'Assemblée. Le logiciel utilisé se nomme CDR et il a été
conçu par une firme montréalaise. Il permet à l'utilisateur de faire des
recherches plein texte ou à partir d'une liste de rubriques.
Cette
banque contient présentement plus de 400 procès-verbaux de l'Assemblée publiés
depuis mars 1990. Sa création vise à permettre la consultation rapide et
efficace d'une masse documentaire qui s'alourdit continuellement.
Les
procès-verbaux publiés antérieurement n'avaient évidemment pas été rédigés en
fonction de leur insertion éventuelle dans une banque de données. Il a donc
fallu, notamment, procéder à l'enrichissement automatisé des procès-verbaux
originaux afin de découper l'information contenue dans ces documents et
convenir d'une liste d'autorité des rubriques, cette liste permettant d'y
intégrer des termes utilisés dans le passé par les rédacteurs des
procès-verbaux, mais qui ont été modifiés au fil des ans.
La
Banque en est maintenant au stade du rodage final par le personnel du
Secrétariat de l'Assemblée. De plus, on poursuit l'enrichissement de la Banque
par l'ajout quotidien de documents. Elle devrait être à la disposition de tout
le personnel de l'Assemblée au début du mois de juin par l'intermédiaire du
réseau de l'Assemblée.
Dans
le domaine des activités interparlementaires, le Président de l'Assemblée, qui
est également Président de l'Assemblée internationale des parlementaires de
langue française (AIPLF), s'est rendu en mission à Bujumbura, au Burundi, en
avril dernier dans le cadre d'une mission conjointe de l'AIPLF et de la
Conférence ministérielle de la Francophonie pour appuyer les institutions
démocratiques de ce pays. Il répondait à une invitation transmise peu de temps
auparavant par le Président de l'Assemblée nationale du Burundi, M. Ngendakumana.
Nancy Ford et Jean Bédard, Secrétariat de l'Assemblée nationale
Activités des commissions
Au
Québec, les Commissions régionales sur l'avenir du Québec, tenues en février et
mars 1995, ont quelque peu perturbé les activités des commissions
parlementaires. Ces dernières ont donc connu un rythme de travail plutôt modéré
au cours de ce dernier trimestre. Pour la période du 1er février au
30 avril 1995, les commissions ont été appelées à tenir 91 séances, totalisant
plus de 310 heures, portant sur différents mandats.
Ce
trimestre a été particulièrement marqué par des mandats et activités conférés
par des Lois ou initiés par les Commissions, comme le prévoit le Règlement de
l'Assemblée nationale.
Ainsi,
conformément à l'article 119.1 de la Loi sur l'accès aux documents des
organismes publics et sur la protection des renseignements personnels, la
Commission de la culture a procédé à l'étude des rapports des activités
1992-1993 et 1993-1994 de la Commission d'accès à l'information.
Cette
Commission s'est par ailleurs donné, le 2 février dernier, un mandat
d'initiative portant sur «les enjeux de l'implantation de l'autoroute de
l'information face au développement culturel du Québec». Ce mandat, d'une durée
de douze mois, a débuté ses travaux par des échanges avec M. Jean-Pierre
Delwasse, consultant auprès de la Commission, et des consultations
particulières.
Deux
commissions se sont prévalues de l'article 294 du Règlement de l'Assemblée
nationale pour examiner les orientations, les activités et la gestion des
organismes publics. La Commission du budget et de l'administration a entendu la
Société des loteries du Québec durant deux séances et la Commission de
l'éducation a fait de même, pendant une séance, envers la Commission de
l'évaluation de l'enseignement collégial.
En
vertu de l'article 8 de la Loi sur l'imputabilité des sous-ministres et des
dirigeants d'organismes publics, la Commission du budget et de
l'administration a entendu le président de la Commission administrative des
régimes de retraite et d'assurances ainsi que le secrétaire du Conseil du
trésor. Ces mandats se sont effectués en présence du Vérificateur général du
Québec.
Le
Vérificateur général a également rencontré la Commission de l'agriculture, des
pêcheries et de l'alimentation. Les discussions ont porté sur différents
rapports du Vérificateur général concernant le ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation et les organismes publics relevant de la
Commission.
Toujours
concernant les activités d'initiative de commission, la Commission de
l'éducation a entendu le Conseil supérieur de l'éducation sur l'état et les
besoins de l'éducation au Québec. De même, lors d'une séance de travail, elle a
rencontré les dirigeants de la Télé-université.
Dans
le cadre d'un mandat prévu dans un décret gouvernemental, la Commission de
l'économie et du travail a examiné le rapport général du suivi, au 31 décembre
1994, de l'engagement de performance 1993-1994 d'Hydro-Québec. Elle a également
procédé à l'étude des rapports particuliers sur l'efficacité et l'équilibre
énergétique ainsi que de la proposition tarifaire pour l'année 1995 de ce même
organisme.
Le
travail législatif a également été très présent dans les activités des commissions.
Mentionnons entre autres la Commission des institutions qui a poursuivi l'étude
détaillée du projet de loi 40, Loi sur l'établissement de la liste
électorale permanente et modifiant la Loi électorale et d'autres dispositions
législatives. Cette étude n'est toujours pas terminée.
De
même, la Commission des affaires sociales, dans le cadre de l'étude du projet
de loi 60, Loi facilitant le paiement des pensions alimentaires, a tenu
des consultations particulières à l'intérieur desquelles ont été entendus 28
personnes et organismes. L'étude détaillée est en cours.
Pour
sa part, la Commission de l'économie et du travail a procédé à l'étude
détaillée de quelques projets de loi. Mentionnons celui portant sur la Loi
modifiant la Loi sur les relations de travail, la formation professionnelle et
la gestion de la main-d'oeuvre dans l'industrie de la construction et modifiant
d'autres dispositions législatives, qui a nécessité, depuis décembre 1994,
14 séances d'étude.
Par
ailleurs, la Commission des institutions a tenu des consultations particulières
portant sur la justice administrative. Douze particuliers et organismes ont été
entendus.
Enfin,
comme à toutes les années à cette période-ci, les commissions parlementaires
consacrent leurs activités essentiellement à l'étude des crédits budgétaires.
Le temps prévu pour ce mandat en commission est au maximum 200 heures. Au 30
avril, les commissions totalisaient près de 180 heures d'étude. L'étude des
crédits en commission devrait se terminer au début du mois de mai.
Line Béland, Secrétariat des commissions, Assemblée nationale
du Québec
Manitoba
La
sixième session de la trente-cinquième législature a repris ses travaux le 9
mars 1995. Le gouvernement a déposé son huitième budget le même jour. Comme
prélude aux élections provinciales prochaines, on avait fondé de grands espoirs
sur le budget et l'influence qu'il aurait sur les Manitobains. L'une des
caractéristiques les plus marquantes du budget, c'est qu'il était équilibré, ce
qui ne s'était pas produit au Manitoba depuis 21 ans. Pourtant, le budget est
devenu rapidement le centre de la discussion, car les critiques ont remarqué
que, s'il était équilibré et s'il accusait un excédent de 48 millions de
dollars, c'était grâce à un apport de fonds provenant des recettes des loteries
provinciales. Vu l'ampleur considérable du débat sur l'accroissement des jeux
de loterie dans la province, les deux camps se sont rapidement affrontés sur la
question de la stabilité financière et des moyens d'y parvenir.
Fidèle
au thème du budget équilibré, le gouvernement a proposé de présenter une mesure
législative sur ce sujet qui obligerait à l'avenir les gouvernements du
Manitoba à équilibrer leur budget chaque année. En cas d'échec, les ministres
subiraient une baisse de 20 p. 100 de leurs émoluments la première année
et de 40 p. 100 l'année suivante si le budget n'était toujours pas
équilibré. La pénalité ne serait pas imposée si la province était éprouvée par
une catastrophe naturelle ou la guerre ou subissait une baisse de 5 p. 100
de ses recettes en une année. En outre, en vertu de cette mesure législative,
le gouvernement devrait tenir un référendum pour pouvoir augmenter l'impôt sur
le revenu, la taxe de vente et les charges sociales.
La
Chambre a débattu la motion budgétaire traditionnelle pendant la période
maximum réglementaire de huit jours, au cours de laquelle un amendement et un
sous-amendement ont été présentés, respectivement par l'Opposition officielle
et le deuxième parti d'opposition. Ces motions déclaraient essentiellement que
le gouvernement avait perdu la confiance de la Chambre et des Manitobains. Les
deux amendements ont été rejetés. La motion initiale dont le libellé stipule
«QUE la Chambre approuve en général la politique budgétaire du gouvernement» a
été adoptée «à la majorité des voix» le 20 mars 1995.
Questions de procédure
Le
Président, Denis Rocan, a tranché une question de privilège qui avait
été soulevée avant le congé de Noël. Steve Ashton, le leader
parlementaire de l'Opposition officielle, avait soutenu que l'annonce de la
vente de la société d'État A.E. McKenzie Co. Ltd. constituait une atteinte aux
privilèges des députés puisqu'ils n'avaient pas eu l'occasion de discuter de la
vente. Le 13 mars 1995, le président Rocan a déclaré dans sa décision qu'il n'y
avait pas eu de violation de privilège puisque le gouvernement n'est pas tenu
d'annoncer à la Chambre les décisions du secteur public et qu'il s'agissait en
réalité d'une plainte ou d'un grief contre le gouvernement, mais non pas d'une
question de privilège.
Élections générales
Le
21 mars 1995, le Premier ministre, Gary Filmon, s'est rendu chez le
lieutenant-gouverneur pour le prier de dissoudre la trente-cinquième
législature et de décréter des élections pour le 25 avril 1995. Le 21 mars
1995, la répartition des sièges à la Chambre était la suivante :
Progressistes-conservateurs - 29, Nouveau Parti démocratique - 20, Libéraux - 6
et deux sièges vacants. À la suite des élections, les
Progressistes-conservateurs ont repris le pouvoir avec une majorité de 31
sièges. Le NPD, avec 23 députés, forme l'Opposition officielle et les Libéraux,
qui n'ont plus que 3 députés, vont siéger en tant qu'indépendants. En effet,
ils ne sont plus reconnus officiellement comme parti, puisqu'il faut obtenir un
minimum de 4 sièges. Donc, après sept ans de représentation tripartite, la
nouvelle assemblée législative retrouve sa configuration d'avant 1988,
c'est-à-dire bipartite et peut-être un peu plus polarisée. (Les résultats des
élections se trouvent ailleurs dans le présent numéro.)
Avant
la dissolution de la trente-cinquième législature, trois députés ont annoncé
qu'ils ne se présentaient pas aux prochaines élections. Il s'agit de Clayton
Manness (PC - Morris), de John Plohman (NPD - Dauphin) et de Bob
Rose (PC - Turtle Mountain).
Lorsqu'il
était député, M. Mannes avait occupé le poste de ministre des Finances pendant
six ans et celui de ministre de l'Éducation et de la Formation pendant deux
ans.
M.
Plohman était député à l'Assemblée législative depuis 1981. Sous le
gouvernement de Howard Pawley, il avait détenu le portefeuille de
plusieurs ministères, notamment celui des Affaires gouvernementales, celui de
la Société de téléphone du Manitoba, celui de la Voirie et du Transport et
celui des Ressources naturelles.
Pendant
les cinq années où M. Rose a servi comme député à l'Assemblée, il a occupé le
poste d'adjoint législatif du ministre de l'Agriculture et il a présidé un
certain nombre de comités permanents de la Chambre.
La
trente-sixième Assemblée législative du Manitoba a commencé ses travaux le 23
mai.
Judy White, Greffière des comités, Assemblée législative du
Manitoba
Chambre des communes
L'étude
de mesures législatives majeures touchant le contrôle des armes à feu, le
budget du ministre des Finances et les amendements au Code criminel a occupé la
large part des travaux parlementaires. De son côté, la présidence a rendu
plusieurs décisions importantes. Enfin, les comités ont repris leur rythme de
travail.
Procédure
Dans
une décision rendue le 13 mars 1995, le vice-président a statué qu'un
amendement motivé ne doit pas obligatoirement contester le principe d'un projet
de loi pour être jugé recevable. Réitérant les propos du Président Lamoureux
(30 août 1966), la présidence a indiqué que la contestation du principe du
projet de loi n'est qu'une des conditions possibles d'un amendement motivé.
Se
fondant sur les propos de Mme Brenda Chamberlain
(Guelph—Wellington, Lib.) qui aurait affirmé que certains députés ont su à
l'avance si des programmes de leur circonscription allaient faire l'objet
d'importantes compressions dans le cadre du budget, M. Jean Charest
(Sherbrooke, PC) soulève une question de privilège puisqu'il est d'avis que des
députés ministériels auraient enfreint la règle du secret du processus
budgétaire. Dans sa réponse à cet incident, Mme Chamberlain affirme
qu'elle n'a eu accès à aucun renseignement confidentiel et, à sa connaissance,
aucun autre député n'a disposé de telles informations. Le 16 mars 1995, le
Président rappelle aux députés que l'une des premières traditions de la Chambre
est d'accepter la parole d'un député comme vraie. Puisque la députée a affirmé
en Chambre qu'elle n'était aucunement au courant de faits allant à l'encontre
du secret du processus budgétaire, le Président ne peut donc conclure que les
députés aient été gênés de quelque façon que ce soit dans leurs fonctions
parlementaires.
Après
avoir pris la parole à la Chambre, les députés peuvent procéder à une révision
de la transcription de leur discours avant que celui-ci ne soit imprimé dans
les Débats. Le 16 mars 1995, le Président a jugé qu'une différence
substantielle existait entre les paroles originales prononcées par la
vice-première ministre et ministre de l'environnement (Mme Sheila
Copps, Hamilton-Est, Lib.) et la copie imprimée. Bref, les changements
apportés par le bureau de la ministre étaient trop importants. Par conséquent,
le Président a donné instruction d'imprimer un correctif dans les Débats.
Pour
la première fois depuis de nombreuses années, la Chambre a siégé pendant la fin
de semaine. Ainsi, les 25 et 26 mars 1995, les députés ont étudié le projet de
loi C-77 concernant le retour au travail des employés de chemins de fer.
Dans
son 69e rapport présenté le 24 mars 1995, le Comité permanent de la
procédure et des affaires de la Chambre a recommandé que la Chambre ne procède
pas à l'enregistrement électronique des votes pour l'instant.
Le
6 avril 1995, le Président a conclu que le ministre de la Justice n'avait pas
enfreint la convention relative aux affaires en instance devant les tribunaux
en disant que le gouvernement était en désaccord avec la décision d'un tribunal
et qu'il projetait de la contester. Réitérant le principe voulant que
l'autorité ultime de juger de ces questions appartienne à la présidence, le
Président a souligné que «tous les députés partagent la responsabilité de faire
preuve de réserve lorsque celle-ci paraît s'imposer».
Comités
Le
22 mars 1995, le Bureau de régie interne a pris la décision de modifier le
format des comptes rendus des comités. À compter du 1er avril 1995,
et ce pour une période expérimentale d'un an, les comptes rendus seront
disponibles en version séparée française et anglaise et seront constitués,
notamment, de la transcription transéditée de l'original de la langue du
parquet des délibérations et de son interprétation. La transédition est un
procédé qui permet une vérification limitée en éliminant les chevauchements
dans les bandes et les répétitions. Ce procédé inclut également la vérification
des citations. Le Bureau prévoit réaliser des économies annuelles d'environ 4,8
millions $.
Depuis
un certain temps déjà, certains comités de la Chambre utilisent le système de
vidéo-conférences qui permet aux témoins de comparaître devant le comité et
d'échanger avec les députés par voie de télédiffusion. Ce système génère des
économies appréciables en temps et en argent en évitant des déplacements
importants pour les témoins et les députés.
Affaire émanant des députés
Le
21 mars dernier, la Chambre a procédé à l'adoption d'une motion de M. Derek
Lee (Scarborough—Rouge River, Lib.) au sujet de la création d'un organisme
de contrôle des activités du Centre de la sécurité des télécommunications.
Bureau de régie interne
Depuis
le 16 mars 1995, M. Jim Silye (Calgary-Centre, Réf.) remplace M. Stephen
Harper (Calgary-Ouest, Réf.) au sein du Bureau de régie interne.
André Gagnon, Greffier à la procédure, Direction des
recherches pour le Bureau, Chambre des communes
Colombie-Britannique
L'Assemblée
législative de la Colombie-Britannique a inauguré la quatrième session de la 35e
législature le 22 mars. Le discours du Trône a été prononcé par le
lieutenant-gouverneur David Lam, qui est sorti de charge quelques semaines
plus tard après avoir occupé le poste pendant près de sept ans. Son remplaçant
est Garde Gardom, ancien ministre du Crédit social devenu par la suite
agent général de la province à Londres. Il a été assermenté le 21 avril 1995.
Dans le discours du Trône, le gouvernement a mis l'accent sur la vigueur de
l'économie provinciale et s'est engagé à continuer de financer des travaux
d'infrastructure tels que des routes, des traversiers et des écoles et de
mettre en oeuvre des plans d'occupation des sols dans le secteur forestier. Il
s'est également engagé à abaisser la dette publique à 20 p. 100 du
produit intérieur brut et à réduire les dépenses publiques par habitant.
Fuite budgétaire
Le
budget provincial a été déposé à l'assemblée le 28 mars après avoir fait
l'objet d'une fuite d'une ampleur sans précédent. Grâce à un appel anonyme reçu
la veille du discours budgétaire de la ministre des Finances Elizabeth Cull,
un journaliste de la presse écrite a obtenu un résumé détaillé du budget. Après
avoir vérifié l'exactitude du compte rendu, le quotidien a indiqué qu'il avait
l'intention de le publier le lendemain matin, soit environ sept heures avant le
discours budgétaire prévu à 14 h. Après avoir décidé de ne pas rappeler
l'assemblée pendant la nuit, le gouvernement a avancé le discours budgétaire à
10 h pour qu'il ait lieu le plus tôt possible après l'heure de sortie du
quotidien. Une fois l'allocation prononcée, l'assemblée s'est ajournée pour un
débat d'urgence sur la fuite. Le budget ne contenait pas de nouvelles mesures
fiscales et les chances pour que quelqu'un ait pu profiter personnellement de
la fuite sont minces. Cependant, la GRC a immédiatement ouvert une enquête.
Enquêtes menées par des fonctionnaires relevant de l'Assemblée
Peu
après le début de la session, le commissaire aux conflits d'intérêts des
députés Ted Hughes a reçu deux allégations relatives à des contrats de
publicité passés entre le bureau du premier ministre et une maison de
communications qui a des liens avec le parti au pouvoir, le Nouveau Parti
démocratique. Dans son rapport publié le 17 avril, le commissaire conclut qu'il
n'existait pas de conflit d'intérêts réel ou apparent dans la relation du
premier ministre avec la maison de publicité. Comme c'est un journaliste de la
radio accrédité auprès de la tribune de la presse législative qui était à
l'origine de l'une des allégations, certains députés ministériels n'ont pas
manqué de lui reprocher d'avoir négligé la différence qu'il y a entre couvrir
des événements politiques et les provoquer. Le vérificateur général George
Morfitt a également ouvert une enquête sur la relation du gouvernement avec
la maison de publicité, en particulier, sur la façon dont quelques-uns des
ministères adjugent certains contrats.
Affaires de l'Assemblée
Au
début de mai, le gouvernement avait déposé 22 projets de loi. L'un d'entre eux,
le Columbia Basin Trust Act, établit, dans la région des Kootenays, une
autorité chargée de collaborer avec le gouvernement provincial à la gestion des
eaux et de présider à la répartition des avantages découlant du Traité du
fleuve Columbia signé entre la Colombie-Britannique et l'État du Washington en
1964. Un autre, le Water Protection Act, interdit l'exportation en vrac
de l'eau de la province ainsi que les grands projets de dérivation entre les
bassins versants de la province. Il confirme également la propriété des eaux de
surface et des eaux souterraines de la province.
Évolution de la situation des partis
Pendant
la 35e législature, le personnel du sergent d'armes a dû changer à
maintes reprises le plan d'attribution des sièges de l'assemblée. Depuis les
élections de 1991, le Parti libéral, qui forme l'Opposition officielle, s'est
donné un nouveau chef, tandis que le Parti réformiste provincial est passé de
zéro à quatre sièges, ce qui lui vaut le statut de troisième parti. D'autres
changements se sont produits ces derniers mois.
Bob Chisholm (Chilliwack) siège maintenant comme indépendant
après avoir cherché en vain à redevenir candidat libéral aux prochaines
élections générales. Lors de l'élection complémentaire du 4 mai dans la
circonscription d'Abbotsford, la lutte a été serrée entre les libéraux et les
réformistes, mais c'est le libéral John Van Dongen qui l'a finalement
emporté. Le nouveau ministre des Services gouvernementaux est Ujjal Dosanjh
(Vancouver-Kensington) en remplacement de Robin Blencoe, qui a été
expulsé du cabinet et du caucus néo-démocrate à la suite d'allégations de
harcèlement sexuel. Le ministre de l'Environnement Moe Sihota a
démissionné le 5 mai après que le Barreau de la province eut constaté que,
quand il pratiquait le droit avant les élections provinciales de 1991, il avait
mêlé vie privée et vie professionnelle en conseillant à des clients d'investir
dans une entreprise qui appartenait à son père, entreprise qui a par la suite
fait faillite. La ministre des Finances a pris en charge le portefeuille de
l'environnement, tandis que la politique d'immigration est passée au ministère
de l'Emploi et de l'Investissement, et le multiculturalisme et les droits de la
personne au ministère des Services gouvernementaux.
À
l'heure actuelle, donc, l'Assemblée se présente comme suit : NPD 50, Parti
libéral 15, Parti réformiste 4, Alliance démocratique progressiste 2, Crédit
social 1, indépendants 3.
Activité des comités
Le
Comité spécial chargé de nommer le défenseur de l'enfance, de la jeunesse et de
la famille a déposé son rapport le 8 mars 1995. Il a recommandé de nommer à ce
tout nouveau poste Joyce Preston, directrice de la planification sociale
de la ville de Vancouver. Le rapport a été adopté par la Chambre, et Mme Preston
a été assermentée le 15 mai 1995. Nommé par l'Assemblée pour un mandat de six
ans, le titulaire de ce poste est chargé d'instruire les plaintes que déposent
les enfants, les jeunes et les familles qui bénéficient de certains services
sociaux du gouvernement. Il est également chargé de coordonner les services de
défense à l'échelle de la province.
Neil Reimer, Greffier adjoint des comités,
Nouveau-Brunswick
Inaugurée
le 7 février 1995, la quatrième session de la 52e Assemblée
législative s'est ajournée le 13 avril après 31 jours de séance.
Déposé
le 21 février par le ministre des Finances Allan Maher (Dalhousie), le
budget 1995-1996 ne prévoit ni nouveaux impôts ni hausses d'impôt, mais bien un
certain nombre de modestes réductions d'impôt. Il respecte la loi de 1993 sur
l'équilibre budgétaire qui dispose que, de 1993-1994 à 1995-1996, les dépenses
ordinaires ne doivent pas dépasser les recettes ordinaires. Le gouvernement a
annoncé son intention de modifier cette loi de manière à imposer l'équilibre
budgétaire global de 1996-1997 à 1999-2000. M. Maher a fait remarquer que le
budget dégageait un surplus non seulement au compte ordinaire, mais dans
l'ensemble. En 1995-1996, les dépenses ordinaires s'élèvent à
3 957,1 millions $ et les dépenses budgétaires à
4 301,5 millions $. Comme les recettes ordinaires totalisent
4 107,9 millions $ et les recettes budgétaires
4 369,4 millions $, le surplus ordinaire s'élève à
150,8 millions $ et le surplus budgétaire global
67,9 millions $.
Le
ministre des Finances a également fait observer que c'était la première fois de
mémoire récente qu'on prévoyait une réduction de la dette nette dans un budget
provincial. Le budget 1995-1996 prévoit, en effet, une réduction de
67,9 millions $, ce qui porte la dette nette à
5,4 milliards $ pour l'année financière finissant le 31 mars 1996.
En
ouvrant le débat sur le budget, le porte-parole de l'Opposition officielle pour
les Finances Gordon Willden (Riverview) a reconnu les progrès accomplis
par la province sur la voie de l'équilibre budgétaire. Il a fait remarquer,
cependant, qu'il y avait encore beaucoup à faire et que la situation financière
restait précaire. Il a noté que la conjoncture était favorable, mais que la
stabilité réelle, durable passait par l'élimination des extras au titre non
seulement des services sociaux, mais aussi des opérations du gouvernement,
ainsi que par l'élimination du patronage et du gaspillage. Il a déclaré que la
province devait aller de l'avant pendant les périodes de reprise économique de
manière à profiter des avantages qui en découlent.
Menu législatif
Sur
les 61 projets de loi déposés, 58 ont reçu la sanction royale. Le projet de loi
no 57, Loi modifiant la Loi sur le droit à l'information, a
pour effet d'élargir la portée de la loi et d'instituer un droit d'accès à
l'information que détiennent les corporations hospitalières ainsi que les
conseils scolaires et communautaires des districts scolaires. En outre, il
prévoit les exemptions nécessaires concernant les renseignements privés et
confidentiels. Déposé par le chef du NPD Elizabeth Weir (Saint
John-Sud), le projet de loi d'initiative parlementaire no 21, Loi
modifiant la Loi sur les relations industrielles, interdit le recours aux
briseurs de grève ou aux travailleurs suppléants lors d'une grève légale ou
d'un lock-out. Après avoir été lu pour la deuxième fois, il a été renvoyé au
Comité permanent des modifications législatives. Il fera l'objet d'audiences
publiques en juin et au début de juillet.
Le
projet de loi privé no 59, Loi modifiant la Loi relative à la
Société médicale du Nouveau-Brunswick et au Collège des médecins et chirurgiens
du Nouveau-Brunswick, prévoit, notamment, l'inclusion d'«agression
sexuelle» dans la définition de la faute professionnelle. Le Comité permanent
des projets de loi privés l'examinera dans le cadre d'audiences prévues en
juin.
Activité des comités
Le
Comité permanent des sociétés d'État a terminé son examen du plan d'entreprise
de la Commission d'énergie électrique du Nouveau-Brunswick. Produit le 25
janvier et déposé à la Chambre le 2 mars, le rapport final porte sur divers
aspects financiers et comptables des opérations d'Énergie Nouveau- Brunswick et
les sections du plan d'entreprise qui s'y rapportent. Le 30 mars, le président
d'Énergie Nouveau-Brunswick Raymond Frenette (Moncton-Est) a déposé un
plan d'entreprise mis à jour visant les années 1995-2000, lequel a été soumis
au Comité des sociétés d'État pour consultation et examen.
Le
Comité permanent de l'ombudsman s'est réuni le 28 mars et les 4, 11 et 13 avril
1995 pour examiner les constatations du rapport de la commission d'enquête
présidée par le juge Richard Miller de la Cour du Banc de la Reine du
Nouveau-Brunswick concernant le Bureau de l'ombudsman. La commission a été
établie pour examiner les allégations d'agression sexuelle à l'endroit de
l'École de formation du Nouveau-Brunswick situé à Kingsclear.
Dans
le rapport de la commission d'enquête déposé le 28 février 1995, le juge Miller
commente les actions du Bureau de l'ombudsman, qui relève directement de
l'Assemblée législative. Il reproche à l'ombudsman de ne pas avoir permis aux
agents de son bureau de comparaître devant la commission d'enquête. Il
constate, en particulier, que «le Bureau de l'ombudsman a manqué à ses devoirs
envers ceux-là mêmes à qui il doit venir en aide et la commission d'enquête
chargée de responsabilités précises».
Lorsqu'elle
a comparu devant le Comité, l'ombudsman, Ellen King, a expliqué qu'il
lui était interdit à elle et à son personnel de comparaître devant une instance
judiciaire comme la commission d'enquête Miller afin de ne pas enfreindre les
dispositions de la Loi sur l'ombudsman en matière de confidentialité.
Dans l'opinion juridique que le Comité lui a commandée, le professeur de droit
de l'Université du Nouveau-Brunswick David G. Bell soutient que, aux
termes du paragraphe 24(2) de la Loi sur l'ombudsman, la commission
d'enquête Miller n'avait pas le pouvoir de citer à comparaître l'ombudsman ou
ses agents et que, même si elle l'avait fait, leur serment d'office leur
interdisait de divulguer des renseignements confidentiels acquis dans
l'exercice de leurs fonctions.
Dans
un rapport déposé à la Chambre par l'hon. Laureen Jarrett (Kings-Ouest)
le 13 avril, le Comité déclare que la décision de l'ombudsman d'interdire à ses
agents de témoigner sous serment devant la commission d'enquête était conforme
à la Loi sur l'ombudsman ainsi qu'au serment de confidentialité que
doivent prêter l'ombudsman et ses agents. Le Comité estime donc que le Bureau
de l'ombudsman n'a pas manqué à ses devoirs envers le peuple ou la commission
d'enquête.
Il
est largement prévu que les libéraux dirigés par le premier ministre Franck
McKenna (Chatham) vont tenir des élections générales au début de l'automne
dans l'espoir d'obtenir un troisième mandat. Le Parti progressiste conservateur
et le Parti de la Confédération des régions, qui forme l'Opposition officielle,
prévoient tenir un congrès à la direction avant les prochaines élections.
Donald J. Forestell, Le greffier adjoint
Le Sénat
Le
février dernier, peu avant la reprise des séances du Sénat, après le congé des
Fêtes, le Néo-Écossais Alasdair B. Graham a été nommé leader suppléant
du gouvernement au Sénat. Appelé au Sénat en 1972, il a été président d'un
certain nombre de comités, dont le Comité permanent des affaires sociales, des
sciences et de la technologie, qu'il a présidé jusqu'à sa nomination au poste
de leader suppléant. Il remplace donc William J. Petten, qui assumait
les fonctions de leader suppléant depuis la nomination de Gildas Molgat
à la présidence du Sénat.
Législation
Au
cours de la seconde moitié du mois de mars, le Sénat a examiné de toute urgence
deux projets de loi d'initiative ministérielle. Tous deux portaient sur des
arrêts de travail dans les transports. Le premier concernait les opérations des
ports de la côte ouest, tandis que le second avait pour objet de mettre fin à
la grève nationale dans le transport ferroviaire. L'examen de ces deux mesures
au Sénat comporte une caractéristique intéressante du point de vue de la
procédure, à savoir que le comité plénier a entendu des témoins au lieu de se
borner à examiner les mesures article par article. Lorsqu'il a étudié le projet
de loi sur le maintien des opérations portuaires de la côte ouest, le ministre
du Travail a comparu pour répondre aux questions. Prévoyant que le projet de
loi sur le maintien des services ferroviaires, une mesure d'urgence, devrait
être adopté très rapidement, le Sénat a adopté une motion proposant de
l'examiner en comité plénier avant même de le recevoir de la Chambre, ce qui
lui a permis d'entendre les représentants des sociétés ferroviaires et des
syndicats sans en retarder l'adoption.
Le
6 avril, le projet de loi S-7, visant à promouvoir l'utilisation de carburants
de remplacement pour les véhicules automobiles et parrainé par le sénateur Colin
Kenny, a reçu la troisième lecture et a été adopté au Sénat. La Chambre des
communes en est maintenant saisie. Si elle l'adopte, ce sera un fait rare. En
effet, la dernière fois qu'un projet de loi public présenté par un sénateur a
reçu la sanction royale remonte à 1990.
Décision du Président
Plusieurs
des projets de loi adoptés au Sénat portaient affectation de crédits. Lors de
l'étude de l'un d'eux, le sénateur David Tkachuk a invoqué le Règlement
pour contester un crédit qu'il jugeait de nature législative, sur la foi de
décisions rendues par divers présidents de la Chambre des communes. Le
lendemain, dans sa décision, le Président du Sénat a jugé le crédit recevable
sur le plan de la procédure. Il a également signalé que les décisions des
titulaires de la présidence des Communes ne s'appliquent pas au Sénat parce
qu'elles sont fondées sur les usages de la Chambre en matière d'examen des
budgets de dépenses, usages fondés sur le Règlement de la Chambre des communes.
Comités
De
nombreux comités sénatoriaux sont saisis de projets de loi ou d'études
spéciales, mais la plupart ne présenteront de rapport au Sénat que plus tard au
cours de la session. C'est notamment le cas du Comité permanent des affaires
juridiques et constitutionnelles, qui examine le projet de loi C-37, Loi
modifiant la Loi sur les jeunes contrevenants et le Code criminel, et le
projet de loi C-69, Loi portant sur la création de commissions de
délimitation des circonscriptions électorales et la révision des limites des
circonscriptions électorales.
Le
Comité permanent des transports et des communications a entamé une étude
spéciale sur la compétitivité internationale du Canada en matière de
télécommunications. L'ordre de renvoi, adopté au Sénat le 5 avril, l'autorise a
examiner notamment l'importance économique, sociale et culturelle des
télécommunications de même que l'incidence sur le patrimoine canadien et le
rôle de la SRC des faits survenus récemment dans ce domaine, dont
l'investissement étranger.
Un
comité a cependant présenté un rapport au Sénat. Il s'agit du Comité permanent
des peuples autochtones, chargé d'une étude spéciale sur le traitement des
anciens combattants autochtones après les Première et Seconde Guerres mondiales
et la Guerre de Corée. Le 29 mars 1995, sa présidente, la sénatrice Raynell
Andreychuck, a déposé le rapport, intitulé Le soldat autochtone et
l'après-guerre. Le Comité y exhorte le gouvernement fédéral à reconnaître
la contribution spéciale des anciens combattants autochtones lors de ces trois
guerres et à leur présenter des excuses pour les injustices et l'ingratitude
dont ils ont été victimes à leur retour.
Les
membres du Comité permanent des affaires sociales, des sciences et de la
technologie ont élu le sénateur Lorne Bonnell, un autre doyen du Sénat,
à la présidence de leur comité. Le sénateur Bonnell succède au sénateur Graham,
nommé leader suppléant du gouvernement au Sénat.
Comité spécial
Au
début de mai, le Sénat a adopté une motion présentée le 21 mars par le chef de
l'opposition au Sénat et proposant d'établir un comité sénatorial spécial
chargé d'examiner les circonstances et les événements ayant entouré
l'annulation des accords relatifs au réaménagement des aérogares 1 et 2 de
l'Aéroport Lester B. Pearson. Ce comité spécial devrait entamer ses travaux au
cours de l'été et présenter son rapport au Sénat d'ici la fin de l'année.
Nominations au Sénat
Le
21 mars, le gouvernement a annoncé la nomination de deux nouvelles sénatrices,
qui ont été présentées au Sénat le 28 mars. La sénatrice Céline
Hervieux-Payette, du Québec, a été ministre d'État fédérale à la Jeunesse
et au Sport amateur au cours du dernier mandat du gouvernement Trudeau. La
sénatrice Rose-Marie Losier-Cool est, quant à elle, originaire du
Nouveau-Brunswick, où elle a fait une brillante carrière dans l'enseignement.
Avec ces deux nominations, il y a maintenant au Sénat 52 progressistes-
conservateurs, 47 libéraux, 3 indépendants et deux sièges vacants.
Administration
Le
Sénat n'a pas échappé au vent de réduction des dépenses qui souffle sur
l'ensemble du gouvernement. Dans son vingt-et-unième rapport, le Comité
permanent de la régie interne, des budgets et de l'administration a recommandé de
réduire de 4,2 p. 100, ou de 1 718 000 $, le budget que le Sénat
avait adopté en décembre 1994 et qui proposait de geler les dépenses au niveau
de l'exercice précédent.
Par
ailleurs, le Sénat a éprouvé une certaine consternation à la suite d'une
initiative prise aux Communes pour réduire certains services. En effet, la
Chambre a récemment décidé d'interrompre, à titre expérimental, l'impression du
compte rendu intégral bilingue des délibérations des comités. Certains
sénateurs ont dit craindre que cela ne perturbe le fonctionnement des comités
mixtes et se sont interrogés sur la possibilité que cette mesure soit
inconstitutionnelle et illégale.
La
décision, prise le 1er avril, de répartir l'administration des
associations parlementaires entre les deux chambres a causé moins de remous. Le
Sénat a accepté d'en administrer quatre, soit l'Association parlementaire
Canada-OTAN, l'UIP, l'Association parlementaire Canada-Europe (y compris
l'OSCE) et l'Association parlementaire Canada-France.
Divers
Enfin,
au lendemain de l'incendie qui a endommagé ou détruit les domiciles d'environ
150 personnes dans la municipalité voisine de Gatineau, les leaders suppléants
au Sénat, sur l'invitation de Mme Berntson, épouse du chef adjoint
de l'opposition, ont demandé à tous les sénateurs et à leur personnel de donner
ce qu'ils pouvaient pour soulager les sinistrés.
Tonu Onu, Serge Pelletier et Charles Robert, Direction
des comités
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