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Les
législateurs sont de plus en plus nombreux à accéder au réseau Internet soit
par le biais de leur propre Assemblée, soit par des fournisseurs commerciaux, ce
qui facilite la communication avec le grand public ou leurs confrères. Les
interviews qui suivent ont été réalisées entièrement sur Internet, entre le 1er
avril et le 1er mai 1995. Chaque député a reçu le même jeu de questions; les
réponses ont été collationnées et très légèrement remaniées pour éviter les
redites et les redondances. L'interview porte principalement sur l'utilisation
de la technologie Internet; d'autres à venir pourraient traiter de toute
question d'intérêt public. Les participants sont les suivants : David Schreck,
député de North Vancouver-Lonsdale à l'Assemblée législative de la
Colombie-Britannique; Lynn Verge, députée de Humber East à la Chambre
d'assemblée de Terre-Neuve-et-Labrador; Brent Taylor, député de Miramichi-Sud-Ouest à l'Assemblée législative du Nouveau-Brunswick; Reg Alcock,
député fédéral de Winnipeg-Sud; Werner Schmidt, député fédéral
d'Okanagan-Centre.
Pourriez-vous
nous dire quelques mots sur vos antécédents, notamment votre expérience en
informatique et votre premier contact avec Internet ?
Brent
Taylor : J'ai commencé à utiliser un ordinateur dans le cadre de mes fonctions
de recherchiste et de rédacteur de discours, à la fin de 1989. En 1992, j'ai
fini par acheter un bon système informatique pour la maison et j'ai commencé à
utiliser un modem de 2 400 bauds pour recevoir des informations du service des
communications et des communiqués de presse du gouvernement. Je me suis
raccordé à Internet en mars 1994. Au début, je ne l'utilisais qu'à des fins
personnelles et récréatives, ce que je fais encore d'ailleurs. Il y a quelques
mois, j'ai reçu l'autorisation des services budgétaires de l'Assemblée
législative d'ouvrir un compte pour mon bureau auprès d'un fournisseur local de
services d'accès direct.
David
Schreck : En 1964, je faisais partie d'un réseau de radio amateur. Une fois au
collège, j'ai abandonné ce passe-temps, mais toutes les matières principales en
sciences économiques comportaient un cours obligatoire sans unités en Fortran.
J'ai pris les travaux de cours de toute l'année pour le devoir du lendemain, et
ça n'a fait qu'aller de mieux en mieux. C'est devenu mon passe-temps depuis
lors. Il y a 8 ans de cela, j'ai commencé, par le biais de CompuServe, à
utiliser les babillards électroniques, qui marient la technologie de
l'information à mes anciennes amours (la radio amateur). J'utilise
régulièrement Internet depuis trois ou quatre ans, lorsque les serveurs
commerciaux en ont généralisé l'accès.
J'ai 48
ans. Je possède un doctorat en sciences économiques de l'Université de la
Colombie-Britannique. J'ai assuré la gestion de la plus grande entreprise de
transport de matériel dentaire en Colombie-Britannique, la CU&C Health
Services Society, de 1979 à 1988; j'ai été chef de la direction du Vancouver
Resources Board de 1975 à 1977. De 1988 à 1991, j'ai été économiste-conseil.
Actuellement, je siège au conseil d'administration de BC Hydro, au Comité des
comptes publics et à divers autres comités, tant législatifs qu'internes, en
plus d'occuper les fonctions de secrétaire parlementaire auprès du ministre de
l'Emploi et des Investissements. Je suis aussi vice-président des
Néo-démocrates de la Colombie-Britannique.
Reg
Alcock : J'ai obtenu un baccalauréat en communication de l'Université Simon
Fraser et une maîtrise en administration publique de Harvard. J'ai œuvré
principalement dans les services sociaux jusqu'au milieu des années 80, période
à laquelle j'ai fondé une petite entreprise.
Pour ce
qui est de l'informatique, je suis un parfait autodidacte. Mon premier ordinateur
était un bon vieux trs80 de Radio Shack que j'utilisais au début des années 80
pour gérer les dossiers d'un établissement que j'administrais.
Mon
premier contact avec Internet remonte à 1986, lorsque j'enseignais à
l'Université du Manitoba pendant un an.
Werner
Schmidt : Je suis diplômé en éducation et en administration scolaire de
l'Université de l'Alberta. J'ai été enseignant, directeur d'école et
surintendant des écoles dans la région d'Edmonton. J'ai ensuite été directeur
du Perfectionnement au collège Okanagan, de Kelowna. Je suis membre fondateur
du Parti réformiste et j'ai siégé au premier conseil exécutif du parti avant
mon élection à la Chambre des communes en 1993.
Je n'ai
commencé à me servir des ordinateurs que tout récemment. Ils sont pratiques,
car ils m'aident à mieux organiser mon travail, notamment pour ce qui est des
notes d'information, des discours et des notes de service. Plutôt que d'écrire
des documents à la main et de les faire dactylographier par mon personnel, je
peux les taper moi-même et donner ainsi l'occasion à mes employés de faire du
travail plus productif. Quand je me déplace en avion, je suis en mesure de
mieux tirer profit de mon temps, ce qui est assez important, étant donné que ma
circonscription se trouve en Colombie-Britannique.
Nous
avons commencé à employer Internet quand on m'a demandé de participer au projet
pilote relatif au réseau. Comme Internet ne cesse de se développer, de plus en
plus de Canadiens s'en servent. J'estimais que mon bureau disposerait ainsi d'un
moyen utile de fournir à la population du pays d'autres façons de communiquer
avec nous. De plus, le réseau s'est révélé très pratique comme outil de
recherche pour mon personnel.
Lynn
Verge : Je suis née et j'ai grandi à Corner Brook. En 1970, j'ai obtenu de
l'Université Memorial un baccalauréat ès arts avec une majeure en économie et
une majeure en sciences politiques. J'ai aussi reçu un baccalauréat en droit de
l'Université Dalhousie en 1973.
J'ai
ensuite pratiqué le droit à Corner Brook jusqu'à mon élection à la Chambre
d'assemblée en 1979. J'ai été ministre de l'Éducation de 1979 à 1985, puis
ministre de la Justice et Procureure générale de 1985 à 1989.
Depuis
cinq ans, à titre de députée de l'opposition, j'ai été porte-parole en matière
de justice, de constitution, de condition féminine et de culture. J'ai été élue
cheffe du Parti progressiste-conservateur provincial en avril 1995.
Décrivez
le matériel et les logiciels que vous utilisez actuellement ?
Reg
Alcock : Je dispose d'un réseau de six postes terminaux à mon bureau de
Winnipeg, d'un réseau de trois postes terminaux à Ottawa et d'un ordinateur
monoposte à la maison. Ce sont tous des 486 tournant sur DOS. En terme de
puissance, la gamme va d'un appareil de 25 MHz à plusieurs de 66 MHz. Je suis en
train d'acheter un ordinateur bloc-notes 486 et trois stations d'accueil, une
pour chaque endroit. Je dispose aussi de cinq ordinateurs de bureau 286 et de
deux blocs-notes 286 que j'utilise sur un réseau téléphonique. La plupart des
ordinateurs ont une mémoire vive de 8 Mo, certains en ont 16.
J'ai cinq
modems, de 14 400 bauds chacun. Le serveur a une mémoire d'un giga-octet. Mon
bloc-notes aura un disque dur de 810 Mo et les postes terminaux ont de 280 à
350 Mo de mémoire. Mon ordinateur à la maison a un disque dur d'un
demi-giga-octet. Tous ces appareils tournent sur DOS, et sur OS2 dans le cas du
bloc-notes.
Je
travaille à mon bureau de Winnipeg, à la maison et à mon bureau d'Ottawa.
Comme
logiciel de traitement de texte, j'utilise MS Word. Le Microsoft Office est
installé dans tous les ordinateurs. Dans le cadre de mes fonctions
parlementaires, j'utilise les logiciels Excel, Access, Powerpoint, Schedule,
Mail, Netscape, Eudora e-Mail, Pubnet (Journal des débats de la Chambre des
communes) et WinFax.
Brent
Taylor : J'utilise un micro-ordinateur 486 tournant sur DOS et Windows. Il
comporte 8 Mo de mémoire vive et un disque dur de 240 Mo. C'est un ordinateur
monoposte, non relié à un réseau. J'utilise WordPerfect pour Windows la plupart
du temps.
David
Schreck : J'utilise trois ordinateurs : un 486 à la maison, un ordinateur 386
portatif à Victoria et un 386 à mon bureau de circonscription. Aucun n'est
relié à un réseau. Mon ordinateur portatif possède une mémoire vive de 1 Mo et
un disque dur de 8 Mo; les deux autres ordinateurs ont 8 Mo de mémoire vive et
un disque dur de 100 Mo (à mon bureau de comté) et de 420 Mo (à la maison). Les
trois sont équipés d'un modem de 14 400 bauds. Comme logiciel de traitement de
texte, j'utilise Word pour Windows 6.0, tant à la maison qu'à mon bureau de
circonscription, et Word pour DOS dans l'ordinateur portatif. Dans le cadre de
mes fonctions, j'utilise parfois Corel Draw, Dbase et MS Publisher.
Lynn
Verge : J'ai un HP Vectra 486/66, relié à un réseau. Il possède 12 Mo de mémoire
vive et un disque dur de 320 Mo. J'utilise le logiciel WordPerfect pour
Windows.
Werner
Schmidt : Pour ma part, je me sers d'un ordinateur bloc-notes 486 SX 33 doté de
8 Mo de mémoire vive et d'un disque dur de 200 Mo. À mon bureau parlementaire,
j'utilise un appareil semblable, mais en réseau. J'utilise MS Word 6.0 pour
Windows. Mon personnel de la Colline emploie deux 486, soit un DX33 et un SX25,
qui possèdent tous deux 8 Mo de mémoire vive. Les disques durs du DX et du SX
sont de 540 Mo et de 340 Mo respectivement. Le DX tourne actuellement sur
Windows for Workgroups; il utilisera Windows NT lorsque mon réseau local sera
installé. Le SX tourne aussi sur Windows for Workgroups. Après le montage de
mon réseau local, mon DX sera doté de 16 Mo de mémoire vive. L'ensemble du MS
Office est installé dans les deux ordinateurs. Le DX, qui est branché sur le
réseau de la colline donne accès à Pubnet, c'est-à-dire la version en direct du
Journal des débats, ainsi qu'à Internet.
Mon
bureau de circonscription possède un ordinateur portatif 286 et un ordinateur
de bureau 386. Ce dernier tourne sur Windows et MS Office. L'ordinateur
portatif est doté du logiciel WordPerfect 5.1. Le bureau de circonscription
sera bientôt relié avec la Colline par modem.
Quel
est votre mode d'accès à Internet?
Brent
Taylor : J'accède à Internet par le service d'accès direct NBNET de la
compagnie New Brunswick Telephone. J'utilise un modem US Robotics de 14 400
bauds. J'ai accès à Internet tant de mon bureau à l'Assemblée législative que
de la maison.
David
Schreck : Mon adjoint législatif a accès à Internet par le biais du bureau de
l'Assemblée législative. Personnellement, j'ai accès à Internet par mes propres
comptes, à mes frais. Je suis abonné à quatre services commerciaux :
CompuServe, Cyberstore, Wimsey Information Services et Mindlink. Chacun d'eux
donne accès à des groupes de discussion légèrement différents.
Lynn
Verge : J'ai accès à Internet par le biais d'un fournisseur commercial.
J'utilise Procomm Plus pour Windows, 2.0 et un modem de 14 400 bauds. Je
travaille autant de la maison que de mon bureau.
Reg
Alcock : L'accès à Internet est assuré et pris en charge par la Chambre des
communes. J'ai aussi un compte Internet fourni par l'université de ma région.
Werner
Schmidt : L'accès à Internet est assuré par la Chambre des communes.
Avez-vous
une page d'accueil? Dans l'affirmative, quel genre d'information y faites-vous
figurer?
David
Schreck : Je n'ai pas de page d'accueil sur Internet, mais mon parti vient d'en
établir une. Elle contient des informations sur le congrès provincial de 1995
et sur l'élection provinciale partielle d'Abbottsford, ainsi qu'un bulletin, The
New Democrat.
On y
trouve aussi des liaisons aux autres NPD, comme ceux du Manitoba ou du niveau
fédéral.
L'Assemblée
législative de la Colombie-Britannique a aussi sa page d'accueil. Elle contient
des informations qui remontent au début de la présente session, inaugurée le 22
mars 1995. On peut notamment y lire le discours du Trône, le budget de 1995, un
message du Président, la liste des députés provinciaux, des projets de loi, des
procès-verbaux, l'ordre du jour, les avis de convocation des réunions des
comités et même une version électronique du Journal des débats depuis le 22
mars.
Lynn
Verge : J'ai une page d'accueil, créée par Chris Crocker, politicologue à
l'Université Memorial et ancien membre de l'équipe de soutien technique de ma
campagne. Cette page d'accueil a été établie lors de ma campagne à la direction
du parti, dans le cadre du congrès d'investiture du Parti
progressiste-conservateur le 30 avril 1995. La page d'accueil comprend mon
curriculum vitae, de la documentation sur la campagne et des bulletins.
Reg
Alcock : Oui, j'ai une page d'accueil et elle contient notamment ma notice biographique,
mon dossier électoral et des études sur des questions actuelles. Elle donne
aussi accès à de la documentation canadienne intéressante, comme Canadiana,
Gouvernement ouvert et le ministère de la Justice.
Werner
Schmidt : Je n'ai pas encore de page d'accueil, mais le Parti réformiste en
possède une, qui renferme des notices biographiques de ses députés. Le parti
fournit de l'espace aux associations de circonscription pour qu'elles créent
leur propre page d'accueil. Les députés pourront sans doute se prévaloir de ce
service, étant donné que la Chambre des communes ne prévoit pas accorder
d'espace aux députés pour leur page d'accueil, bien qu'elle en ait une
elle-même.
Brent
Taylor : J'utilise Internet principalement pour le service de courrier électronique
et non pour l'échange d'information sur babillard électronique. Je suis inscrit
au programme ListServ qui me fournit un certain nombre de messages pour
consultation seulement.
Répondez-vous
vous-même à votre courrier électronique ou déléguez-vous cette tâche à l'un de
vos collaborateurs?
Brent
Taylor : Je vérifie mon courrier électronique et j'y réponds moi-même; pour le
moment, cela ne me demande probablement pas plus d'une heure de travail par
semaine.
David
Schreck : Je réponds à tout mon courrier électronique moi-même. Je passe en
général de 15 à 30 minutes par jour à répondre à cette correspondance et
peut-être environ une heure sur usenet.bc.general.
Lynn
Verge : Pour l'instant, j'ai quelqu'un qui répond à tout mon courrier
électronique.
Reg Alcock : Actuellement,
je lis tous mes messages électroniques. Mais, compte tenu du volume croissant,
je devrai sous peu confier cette tâche à des collaborateurs.
Werner
Schmidt : Mes collaborateurs répondent à presque toutes les demandes de
renseignements. Cependant, si l'une d'elles provient d'un de mes électeurs, ils
me la transmettent par écrit pour que j'y réponde.
Combien
de lettres recevez-vous en moyenne par jour ou par semaine par courrier
électronique? Parmi celles-ci, combien proviennent de vos confrères,
d'électeurs ou d'autres personnes?
Brent
Taylor : Je reçois très peu de courrier de mes confrères ou d'électeurs. La
plupart des lettres sont des demandes de renseignements émanant d'étudiants, de
journalistes, de recherchistes, etc.
David
Schreck : Je reçois en moyenne un ou deux messages de confrères chaque jour. Il
n'y a qu'une douzaine de mes électeurs qui se sont adressés à moi par courrier
électronique, mais, comme je suis abonné au groupe de discussion bc.general, le
courrier électronique que je reçois provient de toute la province.
Lynn
Verge : Nous recevons quelque 10 lettres par jour et nous mettons environ une
heure pour y répondre. Jusqu'à présent, je n'ai pas reçu de courrier d'autres
députés de la province ou de députés d'autres assemblées. Toute la
correspondance provient d'électeurs.
Reg
Alcock : Ma page d'accueil reçoit de 50 à 60 messages par jour. En début de
journée, je passe de 30 à 45 minutes à lire le courrier électronique et à y
répondre.
La
majorité des messages proviennent d'électeurs (il y a une grande université
dans ma région, et nombreux sont mes électeurs qui connaissent bien Internet et
y ont accès).
Werner
Schmidt : La plupart du courrier électronique ne provient pas de mes électeurs.
Je reçois moins de trois lettres par semaine de ceux-ci. Comme je ne suis
branché sur Internet que depuis peu, il va falloir attendre l'évolution des
choses. Une foule d'autres messages électroniques viennent d'autres sources, et
mes collaborateurs y répondent habituellement plutôt rapidement.
En
qualité de législateur, êtes-vous satisfait de l'utilisation du potentiel
d'Internet par votre Assemblée législative?
Brent
Taylor : J'ai toujours préconisé une participation plus active de l'Assemblée
législative, sans résultat jusqu'à présent. Le Nouveau-Brunswick est censé être
un chef de file en matière de technologies de l'information et de transmission
de données. Cela n'est certes pas le cas à l'Assemblée législative. Les
Feuilletons, les journaux, le Journal des débats, l'État des projets de loi –
tous ces documents devraient déjà être disponibles en direct, mais rien ne
laisse présager qu'ils le seront à court terme. Très peu de députés qui siègent
actuellement sont intéressés à seulement en apprendre davantage sur Internet.
Le
développement récent du système « Thomas » aux États-Unis m'a beaucoup
impressionné, et je suis ravi de constater que notre Assemblée législative
vient de se joindre à la page Web du gouvernement. Il reste encore beaucoup à
faire, mais c'est un début.
David
Schreck : Je suis ravi de notre nouvelle page d'accueil. Je n'ai rien vu de
mieux nulle part ailleurs. À trois reprises à l'Assemblée législative, j'ai
complimenté toutes les personnes qui y ont participé. Je fais pression
actuellement pour ajouter l'accès en direct sans frais aux lois refondues de la
Colombie-Britannique.
Lynn
Verge : À ce jour, il n'y a aucune utilisation officielle d'Internet par
l'Assemblée législative. La mise en route dernièrement d'un réseau Infonet
(Freenet) à St. John's devrait augmenter l'intérêt du grand public concernant
le réseau Internet. Cela devrait inciter l'Assemblée législative à participer
davantage.
Reg
Alcock : La Chambre des communes commence tout juste à utiliser Internet; il
est donc encore prématuré de porter un jugement.
Werner
Schmidt : Il y a encore beaucoup à faire avec Internet, mais le fournisseur de
services interne freine notre participation; notamment, nous ne pouvons pas
établir notre propre page Web.
Que
répondriez-vous aux critiques qui font état des dangers potentiels de cette
technologie comme l'envoi de messages mensongers et malveillants ou l'affichage
d'information qui ne peut être diffusée autrement?
Brent
Taylor : Nos quotidiens, les discours à la Chambre des communes, le
téléjournal et d'autres sources encore, nous abreuvent régulièrement
d'informations mensongères et malveillantes. Le réseau Internet ne peut se
porter davantage garant de la vérité que tout autre organe d'information.
Quant aux
informations à proscrire, je pense que la liberté d'expression et de
communication doit l'emporter sur les dangers qu'Internet représente pour la
société, si tant est qu'il y en ait. Le seul point qui me préoccupe
sérieusement, c'est que ce réseau permet d'échanger, de créer, de diffuser ou
même de promouvoir des documents obscènes ou pervers, interdits par la loi.
La
solution pourrait consister à interdire l'affichage ou l'échange de courrier de
façon anonyme. Peut-être que certains de ces services anonymes comme celui de
PENET devraient être fermés, obligeant ainsi les gens à posséder au moins une
adresse électronique valable, émise par leur fournisseur.
David
Schreck : Ce n'est pas pire que d'avoir affaire aux médias d'information! Le
réseau a une face cachée, tout comme la vie. C'est un incessant combat que
celui d'ériger des règles de conduite et de les faire appliquer par la société.
Cela dit, une technologie dont l'impact va dépasser celui de l'invention de la
presse typographique ne saurait être retardée à cause de quelques pervers.
Lynn
Verge : Comme c'est le cas pour tout service, la responsabilité repose autant
sur le fournisseur d'information que sur le consommateur. Des dispositions
existent actuellement dans diverses lois canadiennes qui sont conçues pour
traiter ces questions. Bien sûr, d'un point de vue pratique, il est difficile
de faire appliquer les lois en vigueur lorsque la technologie en question
traverse les frontières, peut s'immiscer dans pratiquement tous les foyers et
est accessible à qui sait l'obtenir.
Reg
Alcock : Je refuse tout simplement de considérer que l'accès à l'information
peut constituer un danger. Une meilleure coordination des lois internationales
s'impose dans les cas de littérature haineuse et de violence. Je ne crois pas
cependant que les renseignements personnels sont si en danger que cela. Si la
banque peut préserver mon argent du vol électronique, je suppose que l'on peut
trouver des moyens de respecter la vie privée.
Werner
Schmidt : Des stratégies ont vu le jour dans le réseau Internet même pour
réagir aux méfaits, mais il faut toujours faire preuve de vigilance. La fraude
est un délit passible de poursuites. La fraude par téléphone existe, mais nous
avons appris à y faire face; de la même façon, nous pouvons contrer la fraude
dans Internet. Les producteurs de documents illégaux peuvent être poursuivis,
au Canada du moins; sinon, des ententes internationales doivent être conclues.
Il faut
néanmoins garder à l'esprit que, pour l'instant du moins, tout message introduit
dans Internet, même d'ordre privé, est susceptible d'être lu par un tiers, et
par conséquent, devient public.
Pouvez-vous
me nommer les groupes de discussion auxquels vous êtes abonné et lesquels vous
semblent utiles dans votre travail?
Brent
Taylor : Je consulte les groupes suivants (je lis les messages, mais j'en
affiche rarement) :
can.general
can.politics
can.atlantic.general
Je
consulte aussi d'autres groupes sur les partis politiques aux États-Unis et le
Congrès américain.
David
Schreck : Actuellement, je suis le seul député provincial en
Colombie-Britannique qui est abonné à usenet.bc.general à ce titre (le
gouvernement, rien de moins) et qui est disposé à débattre de tout sujet avec
qui que ce soit. Cela se traduit aussi par des messages électroniques sur
diverses affaires privées comme celles que je traiterais dans mon comté. En
plus de bc.general, je suis les groupes de discussion qui traitent de la
technologie des télécommunications. Je suis abonné à environ 20 autres
groupes, notamment les suivants :
Usenet.van.general
(discussions sur des questions touchant la région de Vancouver)
Local.Announce.Important
(naissances, décès, mariages, etc.)
NewsBytes.Government
(acquisitions et programmes gouvernementaux).
Lynn
Verge : Parmi les groupes de discussion que je trouve utiles, il y a :
nf.general
et sj.general (messages provenant de toute la province et de sa capitale St.
John's)
stemnet.general
(groupe de discussion central dans le réseau, mis sur pied pour relier des
professeurs de la province. Dans presque chaque école, il y a au moins un
professeur relié au réseau. Les professeurs échangent leurs points de vue sur
le système scolaire et sur d'autres domaines liés à l'éducation).
can.politics
(en surveillant ce groupe de discussion, on peut prendre le pouls de la
population de différentes régions du pays sur un sujet donné. C'est
particulièrement utile pour un politicien de Terre-Neuve désireux de sonder
l'opinion publique ailleurs au Canada sur des questions touchant Terre-Neuve,
comme la surpêche étrangère au large de nos côtes).
Reg
Alcock : Je fait partie de plusieurs réseaux, notamment :
groupe
stratégique informatique de l'Université Harvard
groupe
d'intérêt public de l'Université Carleton
Bosnet –
groupe à l'affût de ce qui se passe en ex-Yougoslavie.
Je suis
aussi abonné à quelques groupes de discussion sur la politique canadienne.
Werner
Schmidt : Je me joins parfois aux groupes suivants :
bc.general
bc.politics
can.general
can.politics
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