PDF
| Colombie-Britannique
| Manitoba
| Ontario
| Québec
| Sénat
| Chambre des communes
|
Manitoba
Il
ne s'est pas passé grand-chose cet automne à l'assemblée législative du
Manitoba, sauf qu'on s'est répandu en conjectures sur la date des élections
générales, certains penchant pour l'automne, d'autres pour le printemps.
L'automne a été exclu quand le Premier ministre a annoncé le 31 octobre que la
Chambre inaugurerait la 6e session de la 35e législature
le 1er décembre 1994.
Conférence des greffiers parlementaires
En
août, le Bureau du greffier a été l'hôte du colloque annuel de perfectionnement
professionnel de l'Association des greffiers parlementaires du Canada. Des
greffiers de toutes les assemblées canadiennes y ont assisté de même que, à
titre d'observateurs, des greffiers du Royaume-Uni, de l'Alabama, de l'Arizona
et de l'Indiana. Pendant deux jours, il y a eu des ateliers sur des questions
de procédure et d'administration d'intérêt pour les institutions
parlementaires. Le professeur Paul Thomas, conférencier invité, a parlé
de réforme parlementaire.
Rénovations et célébrations
L'édifice
de l'assemblée est en voie de ravalement et de restauration. Les fondations des
quatre grands escaliers ont été reconstruites et renforcées pour la première
fois depuis leur mise en place il y a 75 ans. On est train de libérer les murs
en pierre de Tyndall et les statues en bronze qui ornent les terrains de la
crasse et de la moisissure qui s'y sont accumulées au fil des ans. Les colonnes
du devant du monument et leur fronton sont également reconstruits. Les travaux
d'un coût estimatif de 11 millions de dollars dureront encore quatre ans avec
une pause l'an prochain pour les activités marquant le 125e anniversaire
du Manitoba.
Le
Premier ministre a mis sur pied un comité de planification des fêtes de l'an
prochain qui se compose de 21 Manitobains de tous les coins de la province. Il
y aura deux temps forts : le 12 mai, date où la Loi sur le Manitoba
a reçu la sanction royale, et le 15 juillet, date où elle a été proclamée il y
a 125 ans.
Démissions
Un
autre député s'est retiré depuis la dernière session, ce qui porte à deux sur
cinquante-sept le nombre des sièges vacants. Mme Sharon Carstairs
a démissionné de son siège de River Heights lorsqu'elle a été nommée au Sénat
en septembre.
Judy White, Greffière des comités, Assemblée législative du
Manitoba
Chambre des communes
Depuis
la reprise des travaux à la mi-septembre, les travaux législatifs ont été
particulièrement orientés vers l'étude de mesures de restructuration de
plusieurs ministères. Les délibérations à venir seront marquées par des débats
de première importance dans lesquels les comités joueront un rôle central.
Travaux des comités
Ainsi,
les travaux des comités parlementaires seront déterminants dans la définition
de grandes orientations au niveau des programmes sociaux, de la politique
étrangère et de la défense nationale.
Le
Comité permanent du développement des ressources humaines mène des
consultations au sujet d'un document de travail majeur sur l'avenir des
programmes sociaux. Plusieurs possibilités de réforme seront envisagées et les
travaux du comité seront significatifs dans la formulation des propositions à
cet égard.
Pour
sa part, le Comité mixte spécial sur la politique de défense du Canada a
présenté son rapport à la Chambre à la fin octobre et le Comité mixte spécial
chargé de l'examen de la politique étrangère du Canada présentera son rapport à
la mi-novembre. Ces documents serviront de base de discussion quant aux
orientations qu'empruntera le gouvernement à ces niveaux. Bref, les comités
parlementaires contribueront à l'élaboration de politiques qui façonneront le
paysage canadien des années à venir.
Le
Comité permanent des finances a amorcé son examen de propositions de politiques
budgétaires en vue du prochain budget. Conformément au Règlement de la Chambre,
le Comité devrait faire rapport de son étude en décembre.
La
Chambre a procédé à l'adoption du 28e rapport du Comité permanent de
la procédure et des affaires de la Chambre, qui établit la priorité de
l'utilisation des salles réservées aux comités.
Questions de procédure
Pour
la première fois depuis le début de la 35e législature, le 30
septembre 1994, le président Gilbert Parent a désigné un député par son
nom. M. Gaston Leroux refusait alors de retirer des paroles jugées
antiparlementaires.
En
adoptant le 24e rapport du Comité permanent de la procédure et des
affaires de la Chambre, la Chambre a éliminé la publication quotidienne de
procès-verbaux. Ces derniers sont plutôt remplacés par l'impression de Journaux
sur une base hebdomadaire.
Affaires émanant des députés
En
ce qui concerne les affaires émanant des députés, aucune mesure n'a été adoptée
mais plusieurs propositions sont intéressantes. Ainsi, M. Sarkis Assadourian
a présenté le projet de loi C-229, Loi modifiant la Loi électorale du Canada.
L'adoption de ce projet de loi aurait fait en sorte que tout parti voulant être
reconnu comme parti national au sens de la loi doive présenter des candidats
dans au moins sept provinces dont la population confondue représente au moins
50 p. 100 de la population canadienne. Aussi, les candidats en question
auraient dû se trouver dans au moins la moitié des circonscriptions de ces sept
provinces. Comme le projet de loi n'était pas une affaire choisie, il a été
rayé du Feuilleton.
Pour
sa part, M. Randy White (Fraser Valley-Ouest) a parrainé le projet de
loi C-245, Loi modifiant la Loi sur la gestion des finances publiques et la
Loi sur le vérificateur général (examen du discours du budget), qui avait
pour but de demander au vérificateur général de faire examiner le discours du
budget pour indiquer si le montant des recettes estimatives utilisé pour
préparer le discours du budget est raisonnable. Cette mesure a également été
rayée du Feuilleton.
Enfin,
M. Louis Plamondon a présenté une motion sur le financement des partis
politiques. Cette mesure invitait le gouvernement à limiter aux seuls individus
le droit de contribuer au financement d'un parti politique fédéral et de
restreindre cette contribution à 5000 $. Un vote par appel nominal a été tenu
et, comme le veut la pratique concernant les affaires émanant des députés, le
vote était libre et s'est effectué rang par rang. La mesure a été défaite; un
grand nombre de députés ont participé au vote.
Décès d'un député
M.
Gaston Péloquin, député du Bloc Québécois, est décédé accidentellement
le 1er septembre dernier. Cette vacance porte le nombre de députés
bloquistes à 53, un de plus que le Parti réformiste.
Bureau de régie interne
M.
Don Boudria, nommé whip en chef du gouvernement, siège dorénavant au
Bureau de régie interne. M. Fernand Robichaud, qui a été nommé
secrétaire d'État (Agriculture et Agroalimentaire, Pêches et Océans), n'y
siégera plus.
André Gagnon, Greffier à la procédure, Direction des
recherches pour le Bureau
Colombie-Britannique
Voici
quelques-unes des activités en cours pendant le congé de l'Assemblée.
Comités
Le
Comité spécial chargé de nommer un conseiller de l'Enfance, de la Jeunesse et
de la Famille a reçu les candidatures de plus de 200 Canadiens de l'ensemble du
pays désireux de devenir le nouveau mandataire de l'Assemblée. Présidé par Jim
Beattie, le Comité examinera les candidatures et procédera aux entrevues en
novembre et en décembre.
Les
pouvoirs et responsabilités du titulaire sont prévus dans une loi habilitante.
Il pourra enquêter sur les plaintes relatives à la prestation des services
gouvernementaux à l'enfance, à la jeunesse et à la famille désignés dans la loi
et ordonner des enquêtes, même en l'absence de plaintes spécifiques. Il pourra
aussi effectuer des examens administratifs, agir comme médiateur et formuler
des recommandations à l'égard de la législation et des politiques régissant les
services aux enfants, aux jeunes et aux familles. Il pourra de plus conclure
des ententes avec les ministères et les groupes communautaires sur la
prestation de services-conseils aux enfants, aux jeunes et aux familles.
Une
fois les entrevues terminées, le Comité devra recommander à l'unanimité à
l'Assemblée la personne qui remplira les fonctions. Le mandat du titulaire dure
six ans et est renouvelable.
Retraites
Le
député créditiste Harry DeJong a annoncé qu'il quitterait la politique
provinciale le 1er novembre 1994. Ancien maire de Matsqui, il a
représenté la circonscription d'Abbotsford depuis 1986 et a été ministre de
l'Agriculture dans le gouvernement Vander Zalm en 1990 et 1991.
Le
contrôleur législatif Ian Fraser a pris sa retraite le 18 novembre 1994.
Ayant occupé ce poste pendant près de six ans, M. Fraser a fait partie
intégrante du monde parlementaire. Il a aidé à la préparation des budgets de
l'Assemblée, examiné les dépenses des députés et de leur personnel et conseillé
les partis et les divers services de l'Assemblée en matière d'administration et
de finances. Avant 1989, M. Fraser a été contrôleur du ministère du Secrétaire
provincial et occupé divers autres postes dans l'administration financière du
gouvernement. Au cours de cette période, il a aussi administré les divers
programmes financiers de l'Assemblée législative.
Direction des partis
Le
Parti du crédit social de la Colombie-Britannique a élu son chef par scrutin
postal le 4 novembre. Deux candidats se faisaient la lutte, qu'a remportée M. Larry
Gillanders, un évaluateur de biens immobiliers. Le chef intérimaire du
Crédit social et député de longue date à l'Assemblée, M. Cliff Serwa, a
décliné l'invitation à entrer dans la course. Il est l'unique député créditiste
à l'Assemblée.
Distinct
du Parti réformiste fédéral, le Parti réformiste de la Colombie-Britannique
est, pour sa part, en pleine campagne à la direction. Quatre personnes ont
annoncé jusqu'à présent leur intention de se porter candidates, dont M. Jack
Weisgerber, ancien député créditiste à l'Assemblée et ministre. Il a pour
concurrents le président du parti, M. Ron Gamble, et deux citoyens. Les
membres du parti voteront par scrutin postal en décembre.
Autres événements
Par
le truchement du réseau local de l'Assemblée, les députés et leur personnel ont
maintenant accès au réseau Internet grâce au logiciel MOSAIC. Ce programme
permet aux usagers d'accéder à des bases de données, à des réseaux
informatiques et à des babillards électroniques du monde entier.
Craig James et Neil Reimer, Service des comités
Ontario
Bien
que l'Assemblée ait ajourné ses débats du 23 juin au 31 octobre, la plupart des
comités permanents ont tenu des audiences publiques pour examiner des projets
de loi ou poursuivre des travaux déjà commencés. L'un d'entre eux a fait une
enquête sur la conduite d'une ministre. Comme aucun de ceux qui examinaient des
projets de loi n'a pu en finir l'étude article par article dans les délais
impartis, tous entendent terminer cette tâche à la reprise de la session de
l'Assemblée.
Comités
En
août, le Comité permanent de l'Assemblée législative a enquêté sur les
allégations de violation des lignes directrices du Premier ministre en matière
de conflit d'intérêts faites à l'endroit de la ministre du Logement, Mme
Evelyn Gigantes. Ces allégations faisaient suite à sa présence à une
réunion du conseil d'administration d'un projet de logement sans but lucratif
tenue à Ottawa le vendredi 17 juin 1994. Le Comité, présidé par le député
néo-démocrate Ron Hansen, a siégé pendant cinq jours et entendu douze
témoins.
Après
avoir confié la rédaction de son rapport à Mme Eleanore Cronk,
conseillère juridique indépendante, le Comité a adopté l'ébauche et en a fait
le rapport de la majorité. Il avait prévu le déposer vers la fin de la semaine
du 15 août, mais un journal local en ayant révélé la teneur dans un article
alors qu'il était encore confidentiel, le Comité a dû le présenter plus tard,
le même jour.
Le
rapport concluait que même si la Ministre n'avait pas violé les lignes
directrices du Premier ministre, certains aspects de sa participation à la
réunion de juin enfreignaient les principes fondamentaux qui y sont énoncés aux
articles 4 et 5. On peut aussi y lire que la présence de la Ministre était de
nature à compromettre la confiance du public en l'intégrité du gouvernement et
en l'administration de la justice.
Le
lendemain de la présentation du rapport, le premier ministre Bob Rae, a
annoncé qu'il acceptait la démission de Mme Gigantes.
Aussi
en août, le Comité permanent des affaires gouvernementales, présidé par le
député libéral Mike Brown, a examiné le projet de loi 171, Loi de
révision de la Loi sur le bois de la Couronne, présenté par le ministre des
Richesses naturelles, M. Howard Hampton. Ce projet de loi, qui
remplacerait la Loi sur le bois de la Couronne, vise à assurer la
pérennité des forêts de la Couronne. Le Comité a été très pris par ses travaux,
car il a tenu des audiences publiques dans tout le Nord de l'Ontario, soit à
Sault Ste. Marie, Espanola, North Bay, Kapuskasing, Thunder Bay et Fort
Frances, ainsi qu'à Toronto.
Au
cours de la deuxième semaine de septembre, le Comité a siégé à Toronto pour
étudier le projet de loi article par article. L'étude va se poursuivre à
l'automne.
Pendant
trois mois, soit d'août à octobre, le Comité permanent des affaires sociales,
présidé par le député libéral Charles Beer, a tenu de nombreuses
audiences publiques sur le projet de loi 173, Loi sur les soins de longue
durée. Le Comité a entendu plus de 230 présentations dans sept villes de la
province.
Présenté
par la ministre de la Santé, Mme Ruth Grier, le 6 juin 1994,
le projet de loi porte sur l'accréditation et la réglementation d'agences dont
la mission sera de fournir, en remplacement des soins en établissement, une
foule de services communautaires aux bénéficiaires qui habitent encore leur
domicile ou qui vivent dans d'autres établissements communautaires. Il
permettra aussi de désigner, dans certaines zones géographiques, des organismes
de services polyvalents qui auront pour responsabilité d'assurer la prestation
équitable des services communautaires visés aux personnes qui en auront besoin.
Le projet de loi 173 établit une charte des droits des bénéficiaires de
services communautaires et considère chaque fournisseur de tels services comme
un entrepreneur tenu par contrat de respecter et de promouvoir ces droits. Le
projet de loi modifie aussi diverses lois portant sur les services de longue
durée, notamment la Loi sur le ministère de la Santé, afin d'établir les
conseils régionaux de santé et d'énoncer leurs fonctions.
Le
Comité a entamé l'étude article par article du projet de loi au cours de la
dernière semaine d'octobre et la poursuivra au cours de l'automne.
En
août et septembre, le Comité permanent du développement des ressources a tenu
des audiences sur le projet de loi 165, Loi modifiant la Loi sur les
accidents du travail et la Loi sur la santé et la sécurité au travail.
Cette mesure vise notamment à modifier les programmes et services de
réadaptation professionnelle prévus dans la loi, à modifier la structure et les
fonctions du conseil d'administration de la Commission des accidents du travail
et à remplacer, dans la version anglaise, l'expression «industrial disease»
par «occupational disease» (maladie professionnelle). Présidé par le
député néo-démocrate Mike Cooper, le Comité a tenu des audiences à
Toronto, London, Sault Ste. Marie et Ottawa. Il a commencé l'étude article par
article du projet de loi et la poursuivra cet automne.
En
septembre, le Comité permanent des organismes gouvernementaux, présidé par la
députée progressiste-conservatrice Margaret Marland, a déposé auprès du
greffier de l'Assemblée le Rapport sur les organismes, offices et commissions
(no 20). Le rapport renferme les conclusions et recommandations du
Comité sur le fonctionnement
de
la Commission des accidents du travail, de la Commission sur le Marché des
produits alimentaires de l'Ontario et de la Commission ontarienne des droits de
la personne. Les membres progressistes- conservateurs du Comité ont émis un
avis dissident à l'égard de la partie du rapport qui porte sur la Commission
des accidents du travail.
Le
Comité a poursuivi son examen des projets de nominations par décret aux
organismes, offices et commissions du gouvernement de la province. Il a passé
deux semaines à examiner le fonctionnement du Conseil ontarien des affaires
collégiales en ce qui a trait aux collèges d'arts appliqués et de technologie
et de la Commission des parcs du Saint-Laurent.
Au
mois de septembre, le Comité permanent de l'administration de la justice a
examiné le projet de loi 163, Loi modifiant le droit statutaire en matière
d'urbanisme et le droit statutaire municipal, présenté à l'Assemblée à la
fin de juin 1994. Le ministre des Affaires municipales, M. Ed Philip, a
dit que le projet de loi énonce les initiatives du gouvernement en matière de
réforme. Le gouvernement entend simplifier le système d'urbanisme et
d'aménagement, donner aux municipalités plus de pouvoirs et de responsabilités
et mieux protéger l'environnement dans les projets relatifs à l'utilisation du
territoire. Le projet de loi résulte de la réforme de l'urbanisme commencée par
la Commission sur la réforme de l'aménagement et l'exploitation du territoire
en Ontario, connue sous le nom de Commission Sewell, et des travaux du Comité
consultatif sur les conflits d'intérêts municipaux.
Présidé
par le député néo-démocrate Rosario Marchese, le Comité a passé trois
semaines à tenir des audiences publiques à Toronto et dans d'autres villes de
l'Ontario. Il a siégé dans dix villes - Niagara Falls, London, Chatham,
Midhurst, Oshawa, Peterborough, Napanee, Thunder Bay, Sudbury et Ottawa - en
autant de jours. Le projet de loi a suscité l'intérêt de nombreux groupes, dont
des municipalités, regroupant des urbanistes et des élus municipaux, des
promoteurs, des environnementalistes, des particuliers et diverses associations
de contribuables. Plus de 200 témoins, groupes et personnes confondus, se sont
exprimés au sujet du projet de loi lors des audiences.
Lorsque
l'étude article par article du projet de loi a commencé, plusieurs centaines
d'amendements avaient déjà été proposés par les trois partis. Comme le Comité
n'a pas pu la terminer dans les quatre jours prévus à cette fin au cours du
congé, il l'a poursuivie le 31 octobre lors de la reprise des séances
régulières des comités.
D'ordinaire,
le Comité permanent des budgets des dépenses ne siège pas au cours des congés,
mais l'Assemblée l'y a autorisé par voie de motion afin qu'il examine les
prévisions budgétaires du ministère des Transports, du ministère des Services
sociaux et communautaires et du ministère du Développement du Nord et des
Mines. Présidé par le député progressiste-conservateur Cam Jackson, il a
pour mandat d'examiner les prévisions de dépenses annuelles et les programmes
des divers ministères.
Juste
avant l'examen des prévisions budgétaires du ministère du Développement du Nord
et des Mines, le Commissaire à l'information et à la protection de la vie
privée a jugé que la ministre Shelley Martel avait enfreint les règles
de l'Ontario sur la protection de la vie privée en divulguant des
renseignements personnels au sujet d'un contribuable. Le Commissaire a publié
son rapport final la veille du jour où la Ministre devait témoigner devant le
Comité permanent des budgets des dépenses, ce qui a fait de celui-ci la
première tribune à laquelle on a pu interroger la Ministre au sujet de
l'infraction. Mme Martel a par la suite démissionné de son poste de
ministre du Développement du Nord et des Mines.
Le
Comité permanent des comptes publics, présidé par le député libéral Joe
Cordiano, a poursuivi ses travaux découlant du Rapport annuel de l'auditeur
provincial pour 1993. Le Comité a tenu des audiences sur divers sujets,
notamment les services aux jeunes contrevenants, le Service des établissements
pénitenciers, l'élaboration des programmes d'études et l'éducation spéciale. Il
a rédigé sur chacun de ces sujets des rapports à l'Assemblée où figurent ses
observations, ses opinions et ses recommandations. Il a présenté ces documents
à la reprise de la session parlementaire.
À
la reprise de la session, le 31 octobre, le président David Warner a
informé l'Assemblée des vacances de siège suivantes, résultant des démissions
survenues au cours du congé : Zanana Akande - Nouveau Parti
démocratique; Donald Cousens - Parti progressiste conservateur; Murray
Elston - Parti libéral; et Will Ferguson - Nouveau Parti
démocratique.
Selon
le calendrier parlementaire, l'Assemblée devrait siéger jusqu'au 8 décembre. En
1995, le Premier ministre est censé annoncer la date des élections générales,
car le gouvernement en est actuellement à la cinquième année de son mandat.
Donna Bryce, Greffière de comité
Québec
La
34e législature a pris fin le 24 juillet 1994. Son Excellence le
Lieutenant-gouverneur, M. Martial Asselin, a alors prorogé l'Assemblée
et ordonné la tenue d'élections générales le 12 septembre 1994.
Le
résultat final de cette élection est le suivant : 77 députés du Parti
québécois; 47 députés du Parti libéral du Québec et 1 député du Parti action
démocratique du Québec. La population québécoise a voté dans une proportion de
81,70 % et le vote se répartit ainsi : 44,70 % pour le Parti québécois, 44,36 %
pour le Parti libéral du Québec et 6,45 % pour le Parti action démocratique du
Québec. Fait sans précédent, le scrutin dans le comté de Saint-Jean a été
repris, car, à la suite du recomptage judiciaire qui a suivi l'élection, les
candidats du Parti québécois et du Parti libéral du Québec ont recueilli
exactement le même nombre de votes. Ce nouveau scrutin s'est donc déroulé le 24
octobre 1994 et le candidat du Parti québécois a remporté l'élection avec une
majorité de 532 voix. Notons également qu'une requête en contestation
d'élection a été déposée dans la circonscription de Bertrand.
Le
26 septembre dernier, le nouveau Premier ministre, M. Jacques Parizeau,
a fait connaître son nouveau Conseil des ministres, qui compte 19 titulaires. À
la même occasion, il a présenté les 14 délégués régionaux de son gouvernement
qui ont également le titre d'adjoint parlementaire du Premier ministre.
La
nouvelle Assemblée a été convoquée pour le 29 novembre 1994. Avant que le
Lieutenant-gouverneur prononce l'allocution d'ouverture de la première session
de la 35e législature, l'Assemblée aura élu parmi ses membres son
Président et deux vice-présidents.
Parmi
les plus récentes activités interparlementaires auxquelles ont participé des
parlementaires québécois, signalons la présence d'une délégation composée de
quatre députés et du Secrétaire général de l'Assemblée à la 40e
conférence des parlementaires du Commonwealth, qui a eu lieu à Banff en
octobre. De plus, au début de novembre, l'Assemblée nationale a participé au
colloque de la section canadienne de l'APC, tenu à Ottawa et portant sur le
thème suivant : «Le régime parlementaire en période d'austérité». La section
québécoise était responsable de l'atelier concernant les perspectives
comparatives des comités de régie interne.
Le
12 octobre 1994, un parlementaire connu autant pour son implication politique
que pour son oeuvre poétique, M. Gérald Godin, est décédé à la suite
d'une longue maladie. M. Godin avait été élu député en 1976, sous la bannière
du Parti québécois, et il venait tout juste de quitter la politique active à
l'occasion de l'élection de septembre dernier. Au cours de sa carrière au
gouvernement, il avait été ministre des Communautés culturelles et de
l'Immigration et ministre responsable de l'application de la Charte de la
langue française.
Enfin,
mentionnons que le Secrétariat de l'Assemblée a lancé cet automne une nouvelle
édition française et anglaise du Règlement de l'Assemblée.
Jean Bédard et Nancy Ford, Secrétariat de l'Assemblée
Le Sénat
Comme
le Sénat le prévoyait quand il a ajourné pour l'été en juillet dernier, une des
premières choses qui l'attendaient à la reprise des travaux a été le message de
la Chambre des communes relativement au projet de loi C-22, Loi annulant
certains accords concernant l'aéroport international Pearson, où la Chambre
indiquait qu'elle n'approuvait pas les amendements adoptés par le Sénat. À
l'origine, le projet de loi devait annuler d'emblée le contrat signé entre le
gouvernement précédent et un consortium de promoteurs privés et exempter le
gouvernement de toute poursuite en dommages-intérêts pour perte de profits.
Quand le Sénat a étudié le projet de loi avant le congé, il a adopté plusieurs
amendements qui en modifiaient substantiellement la teneur. Il s'agissait
essentiellement à annuler le contrat seulement à compter de la date où le projet
de loi a été déposé à la Chambre des communes, soit en avril, et à redonner aux
entrepreneurs le droit d'engager des poursuites en dommages-intérêts.
Le
4 octobre, le gouvernement au Sénat a déposé une motion dans laquelle il
acceptait la position de la Chambre des communes et n'insistait pas sur
l'adoption des amendements proposés. À la suite des observations sur la motion
faites le lendemain par la sénatrice Joyce Fairbairn, leader du
gouvernement, le sénateur John Lynch-Staunton, leader de l'opposition, a
proposé un amendement afin de mettre la motion aux voix et le renvoi du message
de la Chambre des communes au Comité sénatorial permanent des affaires
juridiques et constitutionnelles. L'amendement a été adopté et la question a
été renvoyée au Comité.
Le
Sénat a étudié d'autres projets de loi, dont le projet de loi C-25, qui modifie
la Loi fédérale sur les hydrocarbures, afin d'élargir les limites du
champ de pétrole Norman Wells. Le projet de loi n'est pas controversé, et il a
été présenté et adopté en deuxième lecture le 4 octobre à la suite d'un court
débat. Le 25 octobre, le Comité sénatorial permanent de l'énergie, de
l'environnement et des ressources naturelles, par l'intermédiaire de son
vice-président, le sénateur Colin Kenny, a fait rapport du projet de loi
sans amendement. Le projet de loi a été lu une troisième fois et adopté le même
jour.
Un
autre projet de loi non controversé, le projet de loi C-42, Loi modifiant le
Code criminel et d'autres lois, a été rapidement renvoyé à un comité après
un bref débat en deuxième lecture. Proposant la motion de deuxième lecture, le
sénateur P. Derek Lewis a expliqué que le projet de loi entendait
actualiser certaines modalités du Code criminel qui ont une incidence sur
l'appareil judiciaire. Parlant au nom de l'opposition, le sénateur Jean-Noël
Desmarais s'est dit en faveur de la plupart des changements et en a proposé
plusieurs autres qu'il espère voir inclure dans les lois à venir.
Par
ailleurs, les tribunaux ont été l'objet d'une procédure parlementaire, soit une
question de privilège. Le 5 octobre, la sénatrice Anne Cools a soulevé
la question de privilège, alléguant qu'elle avait été empêchée d'assister à une
séance du Sénat en juin dernier et ainsi de s'acquitter de ses devoirs, parce
qu'un tribunal l'avait obligée à comparaître en rapport avec une cause où elle
assume elle-même sa défense. La sénatrice accuse le tribunal d'avoir porté
atteinte aux privilèges du Sénat en exigeant qu'elle se présente devant le
tribunal durant un jour de séance du Sénat, ensuite en lui signifiant des
documents par télécopieur dans l'enceinte du Parlement. Après mûre réflexion,
le Président a conclu le 15 novembre 1994 que la question soulevée par la
sénatrice est importante certes, mais qu'on ne pouvait en débattre en priorité
parce qu'elle n'avait pas été soulevée à la première occasion. Le Président a
aussi mentionné que la sénatrice en appelait de la décision et que le Sénat
pourrait étudier le bien-fondé d'intervenir pour défendre les intérêts du
Sénat.
Comités
Les
comités ont gardé un rythme de travail soutenu durant l'été et l'automne, et
plusieurs rapports ont été présentés au Sénat durant cette période. Les plus
notables sont les rapports de deux comités mixtes spéciaux, l'un sur la
politique de défense du Canada, l'autre sur la politique étrangère du Canada.
Parmi les principales recommandations contenues dans le premier rapport, qui a
été déposé le 28 octobre 1994, il est recommandé que le Canada ait à sa
disposition des forces armées polyvalentes et prêtes au combat et que le Canada
réaffirme son rôle militaire vis-à-vis des Nations Unies. Une réduction du
personnel dans les quartiers généraux a été recommandée. Le Comité préconise
aussi une réduction du nombre d'avions de chasse entretenus par les forces
armées, mais l'acquisition d'un plus grand nombre de transports de troupes
blindés et d'hélicoptères de recherche et de sauvetage. Cette mesure devrait
faciliter le rôle du Canada dans les opérations de maintien de la paix.
Coprésidé
par le sénateur Allan MacEachen et le député Jean- Robert Gauthier, le
Comité spécial mixte sur la politique étrangère du Canada a déposé son rapport
le 15 novembre 1994. Voici quelques-unes de ses principales recommandations :
la promotion d'un
système de commerce multilatéral fondé sur des règles, et le ciblage des
initiatives d'expansion du commerce vers les entreprises plus petites et de
nouveaux débouchés;
la promotion de la
culture et des réalisations scientifiques canadiennes en tant qu'aspect
fondamental de la politique étrangère;
l'élargissement de
la définition du terme «sécurité» et l'appui à une plus grande spécialisation
des forces armées afin d'améliorer le soutien des opérations de maintien de la
paix;
la réforme du
programme d'aide internationale de façon à mieux cibler celle-ci pour atteindre
les objectifs prioritaires en matière d'amélioration des conditions humaines;
l'adoption d'une
stratégie de gestion des relations complexes du Canada avec les États-Unis, y
compris une meilleure utilisation des mécanismes multilatéraux;
un resserrement des
liens de la politique étrangère avec le développement durable et les droits de
la personne.
Le
Bloc Québécois et le Parti réformiste ont émis des opinions dissidentes sur ce
rapport.
Le
27 octobre 1994, le Sous-comité des affaires des anciens combattants a déposé
le rapport intitulé Fidèles à la parole donnée : d'hier à demain.
Le 22 novembre suivant, le Comité sénatorial des banques et du commerce a
présenté son rapport sur la réforme des institutions financières, dans la
foulée de la faillite de La Confédération, Compagnie d'Assurance-Vie.
Cherchant
à réunir la meilleure information possible sur la question du suicide assisté,
le Comité spécial sur l'euthanasie et le suicide assisté a entendu des
témoignages d'experts hollandais par le truchement d'une vidéo-téléconférence,
une première au Sénat.
Nouveaux sénateurs
À
la reprise des travaux le 4 octobre, le Sénat a accueilli trois nouveaux
sénateurs dans ses rangs, deux du Québec et un du Manitoba. Le premier à prêter
serment après la proclamation de sa nomination a été le sénateur Jean-Louis
Roux, de Montréal, un homme de théâtre et de télévision renommé. Il a été
suivi par la sénatrice Lise Bacon, qui a été vice-première ministre du
Québec dans le gouvernement de l'ancien premier ministre Bourassa. La troisième
sénatrice à prêter serment a été Sharon Carstairs, ancienne chef
provinciale du Parti libéral au Manitoba.
La
cérémonie s'est répétée le 26 octobre pour accueillir le nouveau sénateur Landon
Pearson, qui remplace le sénateur Royce Frith récemment nommé Haut
Commissaire pour le Canada au Royaume-Uni.
Deux
autres sénateurs ont été nommés le 23 novembre 1994. Il s'agit de M. Jean-Robert
Gauthier, député fédéral de longue date, et de M. John Bryden. M.
Gauthier avait représenté la circonscription d'Ottawa-Vanier depuis 1972. Il a
été whip en chef de l'opposition de 1984 à 1990 et leader de l'opposition en
chambre en 1990 et 1991. Il a occupé de nombreux postes de président de comité,
de porte-parole de l'opposition et de secrétaire parlementaire.
Pour
sa part, M. Bryden est un ancien sous-ministre de la Justice du
Nouveau-Brunswick. De 1970 à 1980, il a été associé principal du cabinet
d'avocats Bryden et Arseneau, de Fredericton. Entre 1980 et 1987, il a été
président-directeur général, puis président du conseil d'administration des
Emballages Paperboard, de Toronto. Il a été commissaire de l'Expansion
économique du Nouveau-Brunswick en 1988 et 1989, puis a occupé le poste de
président du conseil d'administration de la Société des alcools du
Nouveau-Brunswick de 1989 à 1991. Depuis 1992, M. Bryden est président de sa
propre société de conseil en gestion, J.L. Geddes Enterprises Limited, de
Bayfield, au Nouveau-Brunswick.
Démissions
Deux
jours après avoir souhaité la bienvenue au sénateur Pearson, le Sénat a dit au
revoir au sénateur Robert Muir, qui a pris sa retraite le 10 novembre,
jour de son soixante-quinzième anniversaire de naissance, après trente-sept
années au Sénat. Le 18 septembre, le sénateur Heath Macquarrie, de
l'île-du-Prince-Édouard, s'est retiré après une longue carrière au Parlement.
Il a été suivi le 26 septembre par le sénateur terre-neuvien Jack Marshall,
un parlementaire de longue date et un défenseur des anciens combattants
canadiens.
Charles Robert et Serge Pelletier, Direction des
comités
|