Parliament
and the People: The Reality and the Public Perception, par Philip Laundy
Publié par Ashgate Publishing Company, 1997
Du 24 au 27
février 1995, l’Association parlementaire du Commonwealth a, en collaboration
avec Wilton Park, organisateurs de la conférence, parrainé à Wiston House dans
le Sussex une conférence sur le thème suivant : «Le Parlement et le
peuple : comment améliorer la représentativité, la responsabilité et la
légitimité des institutions démocratiques». Dans un ouvrage de référence
relativement bref, mais commode, Philip Laundy résume les communications de la
conférence ainsi que les discussions auxquelles elles ont donné lieu.
Le livre
comprend onze chapitres qui correspondent essentiellement aux thèmes des
communications, chacun contenant un résumé de ce que le ou les intervenants
avaient à dire. Voilà pour l’essentiel du texte. Dans chaque chapitre, l’auteur
résume le débat auquel la communication a donné lieu tout en y allant de ses
propres observations incisives. Il présente des conclusions à la fin de chaque
chapitre et résume les résultats dans le dernier chapitre.
L’ouvrage
contient quatre annexes, dont deux assez volumineuses se rapportent directement
à un chapitre. Il s’agit, d’une part, d’un rapport britannique sur les normes
dans la vie publique et, d’autre part, du rapport d’un comité canadien sur
l’enregistrement des lobbyistes.
C’est un
outil de référence où les parlementaires et leurs collaborateurs peuvent se
renseigner sur les problèmes associés aux démocraties parlementaires, notamment
l’image de marque des parlements et des parlementaires. Divers sujets y sont
abordés.
Pour ceux
qui veulent en savoir plus long sur l’Association parlementaire du
Commonwealth, le chapitre «Enhancing Professionalism Through the Work of
Parliamentary Associations» contient une excellente description de son rôle.
Le
chapitre 6, «Ensuring Ethical Standards in Public Life», va droit au cœur du
thème de la conférence. L’auteur de la communication a fait partie du comité
Nolan que le premier ministre britannique a établi en 1994 et qui a publié son
premier rapport après la conférence en mai 1995. (Le texte intégral se trouve à
l’Annexe I.) Le code d’éthique était un des grands sujets de discussion. Fait
intéressant à noter, il n’a pas encore été donné suite au rapport du Comité
mixte du Parlement canadien sur un code d’éthique.
Le
chapitre intitulé «The Role of Political Parties» porte sur le contrôle que les
partis et leurs dirigeants exercent sur les élus. Il s’agit essentiellement
d’une comparaison entre le régime parlementaire britannique et le régime
présidentiel américain, l’auteur suggérant que la discipline de parti joue un rôle
nettement plus grand dans le premier que dans le second. Le relâchement de la
discipline de parti ne serait possible que lorsqu’il y a division des pouvoirs
entre le législatif et l’exécutif.
Le
dernier chapitre dont je veux faire état s’intitule «Direct Democracy: The Way
Forward?». Il porte principalement sur les référendums, surtout en Californie
et en Nouvelle-Zélande, l’auteur de la communication étant député
néo-zélandais. Faisant écho au chapitre sur les partis politiques, l’auteur
suggère que, dans le régime parlementaire, les gouvernements en viennent à être
considérés comme des dictatures élues. C’est certainement l’impression que
pourraient donner les gouvernements majoritaires appuyés sur des partis
disciplinés.
J’aurais
aimé pour ma part qu’il soit davantage question de la seconde chambre comme
moyen d’améliorer la représentativité et la responsabilité des parlements,
surtout si ses membres sont élus à la proportionnelle. À l’heure actuelle, on a
l’impression que, en cas de gouvernement majoritaire, le public n’a aucun droit
de regard représentatif sur l’exécutif entre les élections. Il en serait ainsi
au niveau fédéral comme au niveau provincial. Le seul droit de regard
représentatif s’exercerait à huis clos au sein du caucus. Des mesures controversées
ont été adoptées ces dernières années, notamment la TPS ou l’ALENA au niveau
fédéral et des lois sur le financement des municipalités en Ontario et au
Québec. Dans ces cas, une seconde chambre composée de membres élus à la
proportionnelle aurait à tout le moins changé la perception du public et
peut-être aussi la réalité.
Il est
toujours amusant de relever des erreurs de fait. J’en ai trouvé une seulement.
En parlant de l’Accord de Charlottetown, le projet de modification
constitutionnelle soumis à référendum en 1992, l’auteur affirme qu’il a été
«rejeté dans presque toutes les provinces» alors qu’il a été accepté dans
quatre provinces (dont la plus grosse, l’Ontario). Il s’agit d’un détail mineur
dans un livre par ailleurs informatif. Je le recommande aux participants à la
conférence qui veulent se rafraîchir la mémoire sur les sujets qui y ont été
abordés, à ceux qui auraient voulu y assister mais qui en ont été empêchés et,
bien entendu, à tous ceux qui viennent d’apprendre qu’elle a eu lieu. Bien que
les participants n’aient pas trouvé de solutions aux nombreux problèmes
auxquels sont confrontés tous les parlementaires, le seul fait de définir les
problèmes est un bon pas en avant. L’auteur doit en être félicité.
David
Gussow
Ottawa