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Saskatchewan
Le
matin du 17 mars 1986, la quatrième session de la 20e
législature a été prorogée. Il s’agissait de
la plus longue session en jours civils depuis l’ouverture de
l’Assemblée législative, en 1905. Après la
prorogation, l’après-midi du même jour, la cinquième
session a été déclarée ouverte.
Le
discours du Trône accordait beaucoup d’attention aux
problèmes économiques des agriculteurs de la Saskatchewan et aux mesures que le gouvernement entend prendre pour contrer les effets de
l’infestation de ravageurs, du temps inhabituel pour la saison et des
tactiques de marketing abusif à l’échelle internationale
adoptées par les États-Unis et la Communauté économique européenne en matière de subventions
agricoles.
Autres
priorités du discours du Trône : réduire les
coûts des intrants agricoles, améliorer le service
téléphonique dans un plus grand nombre de collectivités
rurales, aider les PME, augmenter le financement des soins de santé, améliorer
les possibilités d’emploi (en particulier chez les jeunes), donner
à la population divers moyens d’investir dans des initiatives de
capital de risque, offrir aux entreprises de nouvelles possibilités de
marketing extraterritorial, accroître le tourisme, présenter une
nouvelle Loi sur l’accès à l’information et la
protection des renseignements personnels, décentraliser partiellement la
fonction publique, favoriser la participation du public à des
sociétés d’État grâce à
l’émission publique d’obligations ou d’actions dans
certaines de ces sociétés.
Les
deux partis de l’opposition, qui considéraient le discours du
Trône comme un précurseur de la tenue d’élections
générales au printemps, ont profité de l’Adresse en
réponse au discours pour divulguer certains éléments du
programme de la campagne. L’opposition officielle a, quant à elle,
critiqué l’action du gouvernement conservateur depuis 1982.
Le 21
mars 1986, Herb Swan a présenté à la Chambre une déclaration clarifiant le recours aux avis verbaux, en particulier ceux
donnés pour les questions. À cette date, le tiers parti avait
donné un avis verbal pour quelque 150 questions. Le Président a
statué que, à l’Assemblée législative de la
province, l’avis verbal, qui avait toujours été
donné aux députés à titre de courtoisie, ne faisait
pas partie de la procédure de notification. D’après lui,
l’article 38 du Règlement de l’Assemblée et le
paragraphe 395 de la Jurisprudence parlementaire de Beauchesne
suffisent à restreindre la pratique d’obstruction par les
députés, qui consiste à formuler des avis verbaux à
répétition, et stipulent que ceux-ci doivent être
présentés par écrit. Le Président affirmait que les
avis verbaux répétés abusaient de la bonne volonté
de l’Assemblée et retardaient indûment le déroulement
des travaux.
Le
mercredi 26 mars 1986, le ministre des Finances, Gary Lane, a donné
devant l’Assemblée son premier exposé budgétaire, le
cinquième du gouvernement. Celui-ci créait un
précédent pour l’Assemblée législative car il
succédait immédiatement à l’Adresse en
réponse au discours du Trône sans qu’il soit donné
suite aux autres travaux de la Chambre.
Le
discours budgétaire est venu compléter le discours du Trône
en précisant les mesures financières que le gouvernement entend
prendre dans les secteurs économiques et sociaux de la province. Les
opérations budgétaires touchant les recettes pour 1986-1987
s’élèvent à 3 201 409 000 $, et les
dépenses sont montées à 3 660 555 000 $, ce qui
entraîne un déficit de l’ordre de 459 146 000 $.
La province répartira comme suit les dépenses budgétaires
combinées du Trésor et du fonds du patrimoine pour
l’exercice se terminant le 31 mars 1987 : services des
programmes, 30,8 %; paiements à des particuliers ou en leur nom, 15,7 %;
sécurité du revenu, 5,9 %; subventions aux autorités
locales et à d’autres tiers, 43 %; projets d’immobilisations
et autres projets, 4,6 %. Pour conclure, le ministre des Finances a
affirmé que les principaux indicateurs économiques de la province
laissaient prévoir une reprise de l’économie, qui ferait
augmenter le nombre d’emplois disponibles.
Finalement,
le chef de l’opposition officielle, A.E. Blakeney, a
déclaré que le déficit occasionné par le budget
reflétait l’inaptitude du gouvernement à gérer ses
finances et que, en outre, les programmes agricoles et ceux de création
d’emplois avaient besoin de plus de fonds.
La
plupart des députés de l’Assemblée
législative s’attendaient à ce que des élections
soient déclenchées lors de la réunion électorale du
premier ministre, au début d’avril, mais la Chambre a continué à s’occuper principalement de ses affaires courantes.
Les budgets des dépenses ont été déposés
devant l’Assemblée, les comités législatifs ont
travaillé activement, et l’on a étudié divers
projets de loi émanant des deux côtés de la Chambre.
Le
projet de loi 27, An Act respecting The Institute of Chartered Accountants
of Saskatchewan and to repeal the Chartered Accountants Act and the
Certified Public Accountants Act, a été
présenté à la suite du rapport du Comité
spécial du Règlement, déposé à
l’Assemblée législative en avril 1985. Prenant pour
modèle l’avant-projet figurant dans le rapport, il reflète
la tendance nationale aux changements de structure de l’Institut.
Le 24
février 1986, le député de Canora, Lloyd Hampton, et celui
de Regina Nord-Ouest, William Sveinson, ont été reconnus comme membres
d’un tiers parti à l’Assemblée législative.
Depuis le 23 décembre, ils avaient présenté tous deux
plusieurs pétitions au Président afin de faire reconnaître
leur statut de membres du parti Western Canada Concept. Le président et
le chef du parti ne s’entendaient pas sur l’adhésion de
MM. Hampton et Sveinson. Lors d’une réunion du parti, en
février 1986, on a élu un nouvel exécutif, lequel a
indiqué clairement que les deux députés seraient
acceptés au sein du parti, à la suite de quoi le
Président, M. Swan, a pu reconnaître le parti comme tiers parti
selon les critères de la Legislative Assembly and Executive Council Act.
Craig
James, greffier adjoint
de l’Assemblée législative de la Saskatchewan.
Yukon
Les
travaux de la deuxième session de la 26e législature
ont repris le 13 mars 1986. On a présenté quelques
rapports de comité, et l’Assemblée a étudié
en troisième lecture un projet de loi établissant une nouvelle série
de lois révisées pour le Yukon. Après la sanction de ce
projet de loi, la deuxième session a été prorogée.
La troisième session a commencé une heure plus tard lorsque le
commissaire Doug Be a lu le discours du Trône. Celui-ci portait
principalement sur l’orientation économique du gouvernement et ses
projets pour régler les problèmes économiques
immédiats du Yukon.
«
Notre gouvernement prend des mesures afin de prévenir les
difficultés économiques et de réduire les
disparités sociales et régionales en incitant les
résidants à participer à la vie économique du
territoire. Pour ce faire, nous appuierons l’évolution de
l’administration locale, nous élaborerons une stratégie de
formation à l’échelle du territoire, nous mettrons en
œuvre un programme de raffermissement de l’emploi et nous
élaborerons une politique sur l’embauche au Yukon. Nous
travaillons actuellement à une stratégie de développement
pour faire participer tous les secteurs de notre économie à la
création d’un plan à long terme qui orientera notre
développement économique vers le XXIe siècle.
Cette stratégie reposera sur la plus grande autonomie politique et
économique du Yukon, en favorisant la fabrication locale de produits
finis à l’aide de nos ressources naturelles et un plus grand
recours à la main-d’œuvre locale pour la prestation des
services. En outre, nous aiderons nos communautés à combler leurs
besoins économiques. »
Le 18
mars, Tony Penikett, leader du gouvernement et ministre des Finances, a
déposé à la Chambre le budget de fonctionnement et
d’entretien de 1986-1987. (Au Yukon, le budget d’immobilisations
est présenté au cours de la session d’automne, ce qui
permet au gouvernement et au secteur privé de planifier et de tirer
pleinement parti de la courte saison de construction.) Dans le budget de
1986-1987, on proposait des dépenses de l’ordre de 171 millions de
dollars, soit une augmentation de 6,8 % par rapport à l’exercice
précédent. Les thèmes abordés dans le discours du
Trône ont été développés dans le discours
budgétaire. On affectait de nouveaux fonds à
l’élaboration d’une stratégie de développement
économique du territoire, à des programmes de
développement économique, à la publicité
touristique et à la mise sur pied d’une direction de
l’agriculture distincte visant à stimuler le développement
agricole du Yukon.
On a
également annoncé la présentation d’un projet de loi
gouvernemental visant à éliminer les cotisations
d’assurance-maladie d’ici le 1er avril 1987, ainsi
qu’un nouveau programme de soins à domicile qui permettra
d’intégrer des services tels que des soins infirmiers à
domicile, des services sociaux et médicaux et des services
d’ergothérapie pour les personnes ayant besoin d’une aide
quotidienne.
Dans
son exposé budgétaire, M. Penikett a déclaré
qu’il modifierait la Loi de la taxe sur les boissons
alcoolisées et la Loi de la taxe sur le tabac afin de
hausser les taxes sur l’alcool, la cigarette et les cigares.
Le
leader de l’opposition officielle, Willard Phelps, a critiqué
l’orientation du gouvernement : « Beaucoup de Yukonais se
demandent où le gouvernement va trouver l’argent pour abolir les
cotisations d’assurance-maladie et quel déficit nous aurons
l’an prochain et les deux années qui suivent compte tenu de ces
énormes dépenses; soit qu’elles entraîneront une
augmentation des impôts et des taxes, soit que le gouvernement continuera
d’hypothéquer notre avenir et celui de nos enfants. »
Les
questions visées par les motions variaient à
l’extrême. La Chambre a appuyé de justesse une motion
déclarant que l’Assemblée législative du Yukon
s’opposait à l’essai de missiles de croisière dans le
territoire ou près de celui-ci. Elle a rejeté une motion
demandant que les signaux des autoroutes affichent les vitesses ou les
distances à la fois en milles et en kilomètres, mais en a
adopté une appuyant les trappeurs yukonais et canadiens dans leur lutte
pour survivre malgré un lobby anti-fourrure puissant et inhumain. Elle a
également adopté une motion demandant le transfert de la
responsabilité en matière de pêches en eau douce du
fédéral au territoire, mais a refusé la tenue d’une
enquête indépendante sur le système judiciaire du Yukon.
Le 8
mai, la Chambre entamait le 31e jour de la session du printemps. On
s’attendait à ce qu’elle achève ses travaux en deux
à quatre semaines.
Épilogue :
exigences en matière de résidence
Roger
Coles, chef du Parti libéral, a appuyé le budget en
général, mais a mis le gouvernement en garde quant à
l’appui futur de son parti : « Pour conclure, je recommande au
gouvernement, la prochaine fois que nous discuterons d’un nouveau budget
à la Chambre, de présenter des résultats et non de se contenter
de planifier. Nous devons aboutir quelque part. Les Yukonais veulent des
résultats. C’est bien beau les idées, mais les actes sont
plus éloquents que les mots. »
En
date du 7 mai, 17 projets de loi avaient été
présentés, dont six concernaient le budget; les autres
n’étaient à peu près pas controversés.
Chaque
session, l’Assemblée législative du Yukon étudie un
nombre incroyable de motions d’initiative parlementaire. Les mercredis
après-midi y sont consacrés, et, en date du 7 mai, 37 avaient
été examinées.
Dans
un rapport précédent sur les activités législatives
(printemps 1986), on notait que le gouvernement du Yukon en appelait
d’une décision du juge Maddison de la Cour suprême du territoire, qui avait statué que l’exigence d’un an
en matière de résidence pour les électeurs du Yukon
contrevenait à l’article 3 de la Charte canadienne des droits et libertés.
Le 18
mars 1986, après avoir entendu la cause, la Cour d’appel du Yukon a rendu sa décision, qui infirmait le jugement de la Cour suprême, ce qui signifie que l’exigence d’un an en matière de
résidence est de nouveau exécutoire. Voici le fond de la
décision du juge en chef Nemetz : « D’après moi,
une courte période d’attente est une limite raisonnable
puisqu’elle est prévue par une règle de droit et que sa
justification peut se démontrer dans le cadre d’une
société libre et démocratique. »
Patrick
L. Michael, greffier de
l’Assemblée législative du Yukon
Manitoba
Le 11
février 1986, la 32e législature a été dissoute
lorsque le premier ministre, Howard Pawley, a annoncé la tenue
d’élections le 18 mars suivant. Le Nouveau Parti
démocratique est demeuré au pouvoir avec une majorité
réduite. Il dispose maintenant de 30 des 57 sièges, les
progressistes-conservateurs, de 26, et les libéraux, de 1. (Voir le
résultat des élections dans ce numéro.) Le 14 avril, le
premier ministre a annoncé la formation d’un nouveau cabinet
comprenant plusieurs nouveaux membres et le remaniement du cabinet
précédent. Le 8 mai a débuté la première
session de la 33e législature.
Susan
L. Dion, éditrice
du hansard, Assemblée législative du Manitoba
Québec
L’Assemblée
nationale a approuvé pour l’exercice 1986-1987 un budget de
28,7 milliards de dollars. Plus de la moitié de cette somme est
affectée aux services sociaux et à l’éducation.
Dans
son discours budgétaire du 1er mai 1986, le ministre des
Finances, Gérard D. Lévesque, a annoncé un
déficit de l’ordre de 2,9 milliards de dollars, mais aucune
augmentation des impôts des particuliers ni des impôts directs. Il
a ajouté que ce déficit serait de 257 millions de moins que pour
l’exercice précédent et que, pour la première fois
en dix ans, les comptes des opérations courantes seraient équilibrés.
On a
imposé aux entreprises une surtaxe de 250 millions de dollars pour
compenser la perte d’une somme équivalente provenant du
fédéral. M. Lévesque disait espérer que cette
surtaxe soit temporaire. En outre, pour assurer l’équilibre, il a
pris des mesures comme des frais d’utilisateur pour certains services et
une taxe sur l’huile et le gaz de chauffage. Les programmes
gouvernementaux n’offrent aucun nouveau service, si ce n’est des
fonds supplémentaires déjà promis aux services des
urgences et aux hôpitaux. Le Ministre a également annoncé
des exonérations fiscales pour les nouvelles entreprises; de nouvelles
règles d’émission d’actions par les petites et
moyennes entreprises; le resserrement des règles régissant les
RÉA; la réforme des pratiques comptables; la liquidation de ce
que le Ministre appelle les « hypothèques »
léguées par le gouvernement péquiste,
c’est-à-dire l’amortissement étalé sur cinq
ans du déficit de 260 millions de dollars enregistré par les
hôpitaux; la radiation de créances irrécouvrables
s’élevant à des centaines de millions de dollars;
l’inscription au budget des pertes subies par les sociétés
d’État.
Entre
autres mesures annoncées par le ministre des Finances, la Régie de l'assurance automobile remboursera au gouvernement 40 millions de dollars
pour les services médicaux reçus par les parties assurées
au cours des dernières années. Cette année, le coût
total de ces services sera de 100 millions de dollars, dont 60 millions
est récurrent; les déductions de 1 000 $ pour les revenus
d’intérêts et de dividendes ainsi que pour les revenus de
retraite ont été ramenées à 500 $, sauf dans le cas
des retraités. En outre, l’allocation spéciale pour les
enfants de moins de 16 ans doit être réexaminée; des taxes
spécifiques remplaceront les taxes ascenseurs sur l’essence et le
tabac, mais les taux actuels demeureront en vigueur; l’exonération
de la taxe de vente de 9 % sur l’huile de chauffage et le gaz naturel
sera abolie, sauf pour les entreprises.
Dans
sa réponse, Jean Garon, député de Lévis, a
signalé que, loin d’être abolie, la taxe ascenseur sur
l’essence s’élèverait à 37,5 % au lieu de 30
%, ce qui donnera au gouvernement des recettes additionnelles de 220 millions
de dollars. En outre, a-t-il dit, l’exemption pour gains en capital
favorise les nantis et les spéculateurs, tandis que certaines mesures
pénalisent les gagne-petit. Le gouvernement se vante peut-être
d’éliminer les échappatoires fiscales en révisant
les pratiques comptables, mais, après tout, cela lui permet de
récupérer 106 millions de dollars. Pis encore, il augmente les crédits
alloués aux régions, que le Trésor avait réduits,
mais ceux-ci sont tout de même inférieurs à ceux de
l’an dernier; c’est le cas pour les routes et le Fonds de
développement régional.
M.
Garon a poursuivi en disant que ce que M. Bourassa appelle la pire crise
financière de l’histoire du Québec lui donne une excuse
pour mettre la main sur les réserves de la Régie de l'assurance automobile et de la Commission des normes du travail,
après quoi il va se plaindre que les sociétés
d’État manquent de capitaux.
M.
Garon a indiqué que le gouvernement prévoyait la création
de seulement 62 000 emplois cette année, soit 22 000 de moins
qu’au cours de chacune des deux dernières années. Il a dit
souhaiter la tenue d’une tribune publique sur les choix
budgétaires et fiscaux du gouvernement.
Yvon
Thériault, Service
d’indexation et de bibliographie, Bibliothèque législative,
Bibliothèque nationale du Québec
Chambre des communes
À
la Chambre et dans les comités, la période allant du 1er
février au 30 avril est toujours occupée. Les
députés ont étudié les budgets des dépenses
des ministères, un budget, de nombreux projets de loi et des rapports de
comité. Ils ont adopté de nouvelles règles provisoires
impartissant un délai pour la sonnerie d’appel, donnant de
nouveaux pouvoirs aux comités permanents et établissant de
nouvelles procédures pour les initiatives parlementaires et pour
l’étude de certaines nominations par décret, de la
législation déléguée et de quelques autres
changements émanant des rapports du Comité spécial sur la
réforme de la Chambre.
Initiatives
parlementaires
On
fait généralement peu de cas du temps alloué à
l’étude des initiatives parlementaires, mais les nouvelles
règles ont suscité beaucoup d’intérêt pour
cette question. Des ajustements sont peut-être nécessaires, mais
on semble appuyer massivement l’idée que certains projets de loi
et motions d’initiative parlementaire fassent l’objet d’un
scrutin.
Selon
le nouveau système, on procède à un tirage au début
de chaque session afin d’établir l’ordre de priorité
de 20 questions. Le nouveau Comité permanent des affaires émanant
des députés, présidé par Bill Kempling, en
désigne 6 à mettre aux voix. Le Comité a appelé les
députés dont les projets de loi ou les motions avaient
été tirés au hasard et leur a donné la
possibilité de le convaincre que leurs affaires devaient faire
l’objet d’un vote. Après avoir entendu leurs observations,
il a choisi parmi certaines affaires. La première d’entre elles,
un projet de loi proposé par Jim Fulton, visait à
réaffirmer la revendication par le Canada de la bande
côtière de l’Alaska. Certains députés
étaient déçus que le projet de loi parrainé par
Bill Domm, et prévoyant le rétablissement de la peine de mort, ne
soit pas choisi pour un vote. Néanmoins, le processus a permis en partie
d’atteindre l’objectif du Comité sur la réforme, qui
consistait à attribuer à plus de personnes la
responsabilité de ce qui se passe à la Chambre.
Avant
l’adoption des nouvelles règles et peut-être par souci
d’anticipation, la Chambre a adopté un projet de loi
proposé par Paul McCrossan, exigeant que le gouvernement rende
régulièrement compte au public de ses engagements financiers
touchant les pensions publiques. Le vérificateur général
et le Comité spécial sur la réforme des pensions avaient
recommandé cette initiative.
Budget
Le
ministre des Finances, Michael Wilson, a présenté son budget le
26 février, soit trois semaines seulement après que le dollar
canadien eut atteint son plus bas niveau historique, de 69,24 cents par rapport
au dollar américain. Cette situation a contribué pour beaucoup
à améliorer la conjecture sur le budget, qui visait à
réduire le déficit en augmentant les impôts et les taxes et
en coupant dans les dépenses. Entre autres, on a annoncé une
surtaxe de 3 % sur le revenu des particuliers et une hausse de 1 % de la taxe
de vente fédérale de base. Les taxes et droits d’accise sur
l’alcool ont augmenté de 4 %, et celles sur les produits du tabac,
de 6 %.
M.
Wilson s’est engagé au nom du gouvernement à diminuer les
dépenses en général, et en particulier dans le secteur de
l’aide étrangère, déclarant que le gouvernement
n’était pas prêt à démanteler les programmes
sociaux, mais que, dans son prochain budget, il proposerait des mesures de
réforme des dépenses sociales.
Les
porte-parole de l’opposition Raymond Garneau, du Parti libéral, et
Nelson Riis, du NPD, ont déploré que le budget
réduise l’impôt des sociétés tout en
augmentant celui des particuliers. Ils ont aussi contesté ses
projections de croissance économique, de chômage et d’inflation
pour l’année à venir.
Activités
des comités
Les
comités permanents se sont penchés principalement sur les
prévisions budgétaires, mais ils ont tout de même
déposé quelques rapports intéressants. Par exemple, le
Comité permanent de la gestion et des services aux
députés, présidé par Marcel Prud’homme, a
présenté un rapport sur l’établissement d’un
registre des intérêts des députés. Après
avoir examiné les directives actuelles, le Règlement de la Chambre et la législation pertinente, il a conclu que le registre des
intérêts des membres mentionné dans l’ordre de renvoi
n’était pas justifié et que les directives actuelles
concernant les conflits d’intérêts étaient
adéquates, et que ce registre ne servirait principalement
qu’à faire intrusion dans la vie privée des
députés.
Lors
de l’adoption de nouvelles règles de procédure, il faut du
temps pour régler certains problèmes et établir des
précédents. C’était certainement le cas du nouveau
système de comités permanents. Par exemple, à un moment
donné, certains membres du Comité des élections, des
privilèges et de la procédure ont demandé à leur
président, Albert Cooper, d’enquêter sur des
allégations de conflit d’intérêts contre Sinclair
Stevens. M. Cooper a jugé que le comité n’avait pas le
droit de prendre l’initiative de mener des enquêtes sur des
questions de privilège, qui relèvent de l’ensemble de la Chambre.
Le
Comité permanent de la culture et des communications était au
nombre des comités chargés d’examiner soigneusement les
nominations selon les nouvelles règles. Son président, Gabriel
Fontaine, a jugé que ses membres ne doivent pas demander aux personnes
nommées quelle est leur affiliation politique, leur demandant de se
limiter à la compétence et aux qualifications de ces personnes.
Les députés de l’opposition qui siègent à ce
comité n’ont pas bien reçu cette décision.
Le
nouveau système de comités permanents visait à
réduire le nombre de comités spéciaux, qui ont
proliféré au cours des dernières années, ce qui
pourrait s’avérer plus difficile que prévu. Par exemple,
malgré le nouveau système, au moins un nouveau comité
spécial a vu le jour : le comité sur
l’établissement des prix du blé national,
présidé par Arnold Malone. Compte tenu des divers comités
spéciaux créés avant l’entrée en vigueur des
règles et de la dizaine de comités législatifs pouvant se
réunir en tout temps, certains députés ont plus de travail
en comité que ce à quoi on pourrait raisonnablement
s’attendre de leur part.
Gary
Levy
Territoires du Nord-Ouest
Le 13 mars,
la session budgétaire de l‘Assemblée législative des
Territoires du Nord-Ouest a été ajournée après une
séance de près de cinq semaines.
Dans
son discours inaugural, le commissaire John Parker a noté les grandes
étapes constitutionnelles qu’a franchies le Conseil
exécutif en matière de leadership et de responsabilités
depuis la dernière session de l’Assemblée
législative, qui avait eu lieu en octobre 1985. Le 30 janvier suivant,
le commissaire Parker a remis la présidence du Conseil exécutif,
le cabinet des T. N.-O., à Nick Sibbeston, récemment
élu leader du gouvernement. « Ce transfert était le point
culminant de nombreuses années de planification, et d’avancement
politique et constitutionnel étape par étape au cours desquelles
des responsabilités de plus en plus grandes ont été
octroyées aux membres élus du Conseil exécutif et à
tous les députés de la Chambre, actuels et anciens », a
expliqué le commissaire. Ce dernier, représentant du gouvernement
fédéral, a également remis le contrôle et la gestion
de la fonction publique au leader du gouvernement.
Au
cours de la session, les députés ont approuvé le budget de
1986-1987 du gouvernement, de l’ordre de 714 millions de dollars pour 23
ministères et organismes. Dans son discours budgétaire, le
ministre des Finances, Tom Butters, a déclaré à
l’Assemblée que l’augmentation de 10,6 % des dépenses
par rapport au budget de l’exercice précédent était
justifiée compte tenu des lacunes observées dans les domaines du
logement, des soins de santé, des installations éducatives, des
infrastructures municipales et d’autres services dans les Territoires.
« Il est beaucoup plus facile de se serrer la ceinture lorsque ses
besoins de base sont satisfaits, a-t-il déclaré, mais cela est
beaucoup plus difficile lorsque les niveaux de base en matière de
logement, d’éducation et d’emploi ne sont toujours pas
atteints. » Les dépenses annoncées dans le budget visaient
principalement ces trois domaines.
Avant
d’ajourner, l’Assemblée a également approuvé
quatre autres projets de loi de nature financière : des
crédits supplémentaires pour les exercices 1985-1986 et
1986-1987, la modification de la Loi sur la taxe sur les produits
pétroliers et l’autorisation de prêts aux
municipalités des Territoires.
À
la reprise de la session, en juin, on examinera les projets de loi qui
n’ont pas été étudiés avant
l’ajournement, y compris les changements à la Loi sur le jury visant à permettre de choisir des jurés qui ne
parlent ni le français, ni l’anglais et ceux à la Loi sur les langues officielles pour reporter à 1989 la date de mise en
vigueur du français comme langue officielle.
Les
autres questions à étudier en juin sont le premier rapport du
Comité spécial du Règlement, des procédures et des
privilèges; le rapport du Groupe de travail gouvernemental sur les
langues autochtones; Constitutional and Political Development in the
Northwest Territories, un rapport de session présenté par le
ministre des Droits des autochtones et de l’évolution
constitutionnelle, Dennis Patterson.
Voici
quelques motions votées durant la session de février : une
demande adressée au ministère de la Santé et du Bien-être social du Canada afin qu’il déménage
ses services médicaux de la région de Keewatin, qui sont
actuellement à Churchill (Manitoba), vers une collectivité
située dans la région en question; une demande
d’augmentation des primes d’encouragement payées aux
trappeurs par le gouvernement; une motion visant à modifier
l’actuel accord de perception fiscale entre le fédéral et
les Territoires afin que l’impôt des particuliers soit
attribué plus équitablement à la province ou au territoire
dans lequel le revenu a été gagné; l’appui du
Conseil exécutif dans ses démarches auprès des groupes
autochtones des Territoires et dans ses négociations relatives à
leurs revendications avec le fédéral; une motion exhortant le
Conseil exécutif, lors du transfert de la responsabilité de la Commission d’énergie du Nord canadien au gouvernement des Territoires, à
songer à en séparer les fonctions administrative et
opérationnelle, en les installant de préférence ailleurs
qu’à Yellowknife; la réaffirmation de l’opposition de
l’Assemblée législative à l’essai des missiles
de croisière au Canada et en particulier au-dessus du Nord du pays.
Ann
Taylor, agente des
affaires publiques, Assemblée législative des Territoires du
Nord-Ouest
Sénat
Les
comités du Sénat ont été très actifs au
cours de la période en question. Le 13 février, Jack Marshall, du
Comité de l’agriculture, des pêches et des forêts, a
déposé un rapport sur la tarification des herbicides. Le
Sénat avait autorisé le Comité à mettre à
jour son rapport précédent, Nos sols
dégradés : le Canada compromet son avenir. Après
avoir entendu de nombreux témoins représentant des groupements
agricoles, des entreprises de produits chimiques et le gouvernement, le
Comité a conclu que l’homologation des herbicides dans sa forme
actuelle n’est plus acceptable, recommandant la modification du
système d’homologation spécifique par produit et
l’accroissement de la concurrence dans l’industrie des produits
agrochimiques grâce à l’octroi obligatoire de licences et
à un système de redevances. Il était d’avis que
cette politique réduirait les coûts pour les agriculteurs et
permettrait aux petites entreprises de pénétrer le marché
des herbicides.
Le 10
mars, en réaction à l’annonce selon laquelle le
gouvernement ne financerait plus Katimavik, le sénateur Hébert a
entamé sa très médiatisée grève de la faim
sur le plancher du Foyer du Sénat. Nombre de sénateurs
s’inquiétaient de la santé de M. Hébert. Le 26,
Jacques Flynn a proposé que le Sénat constitue un comité
des ordres et coutumes du Sénat et des privilèges du Parlement,
auquel on a peu souvent recours, afin d’examiner l’acte posé
par le sénateur Hébert pour autant que celui-ci avait une
incidence sur les ordres, coutumes et privilèges du Sénat et de
ses membres, collectivement ou individuellement. Royce Frith, leader adjoint de
l’opposition, a répondu que les libéraux s’opposaient
à la motion, car le geste posé par le sénateur
Hébert était personnel et que, par conséquent, il
n’avait aucun effet sur les ordres, coutumes et privilèges du
Sénat. La motion a été rejetée à la
majorité des voix, à 14 contre 39. Le 31 mars, le sénateur
Hébert a mis fin à sa grève de la faim lorsqu’on a
établi un comité composé de 16 hommes et femmes
d’affaires influents chargés de réunir des fonds pour
remettre Katimavik en vigueur.
Le 19
février, Léopold Langlois a déposé le rapport du
Comité des transports et des communications, qui portait sur le
transport des matières dangereuses. Après avoir entendu de
nombreux fonctionnaires fédéraux et provinciaux ainsi que des
représentants de services d’incendie et de police, le
Comité a conclu que les règlements en vigueur devaient être
complétés et améliorés. Ceux-ci ne visaient pas
toutes les matières dangereuses manipulées, et certaines parties
ont été décrites comme squelettiques. Le Comité
était d’avis que l’on n’avait pas encore trouvé
de solution satisfaisante au problème de la responsabilité
financière des personnes manipulant des matières dangereuses,
demandant leur transport ou les transportant.
Le 20
février, Paul Lafond a présenté le rapport du
Comité spécial de la défense nationale, qui portait sur le
transport militaire aérien. Entre autres recommandations, le
Comité exhortait à terminer le plus tôt possible un plan
national de mobilisation et il s’est dit heureux de recevoir du ministre
associé de la Défense nationale l’assurance que ce plan en
était à sa dernière étape et serait exposé
aux membres du Comité dès qu’il serait terminé.
Le 15
avril, Arthur Tremblay a déposé le rapport du Comité des
affaires sociales, des sciences et de la technologie, qui visait la production
et la distribution du film de l’Office national du film The Kid who
Couldn’t Miss. Nombre de sénateurs trouvaient que le film
mettait indûment en doute l’intégrité et la
réputation de Billy Bishop, un des vétérans et des
héros militaires les plus connus du Canada. On avait demandé au
Sous-comité des affaires des anciens combattants, présidé
par Jack Marshall, de s’acquitter de ce mandat. Le rapport concluait que
le film racontait de façon très dramatisée et
unilatérale la vie et les exploits de Billy Bishop. Le film, qui portait
le numéro N1713, était en droit d’émettre des
réserves quant aux actes de M. Bishop, mais, dans le rapport, on se
demandait s’il servait l’intérêt du public, comme
l’exigeait la loi ayant établi l’ONF, en faisant courir des
rumeurs. Le Comité a recommandé unanimement que la chaîne
présentant le film avertisse que celui-ci est un docudrame et combine
réalité et fiction.
Gil
Molgat a déposé trois rapports importants du Comité du
Règlement et de la procédure. Le 5 mars, le Comité a fait
rapport de nouvelles directives sur le financement des comités du
Sénat. Le 6 mai, il a présenté son rapport sur le message
provenant de la Chambre des communes en réponse à son
Règlement. Le Comité était d’accord avec la
recommandation de la Chambre d’établir un comité mixte sur
le Parlement, mais avec un nombre égal de membres de la Chambre et du Sénat. Il s’agirait d’un comité consultatif sur les
questions liées à la Bibliothèque et au restaurant du Parlement et à d’autres services communs. Les Communes avaient
d’abord proposé que le nombre de membres du comité mixte
soit proportionnel à celui des membres des deux chambres.
Le 7
mai, le Comité du Règlement a présenté son rapport
sur l’établissement d’un registre des intérêts
des sénateurs, s’y opposant pour le moment puisque, au mieux, les
considérations politiques qui sous-tendent les lois en vigueur manquent
de clarté. Cependant, il a recommandé un nouvel examen de toute
la question des conflits d’intérêts des parlementaires.
Finalement,
le 1er mai, Lowell Murray a déposé le rapport final du
Comité des banques et du commerce sur la réglementation des institutions
financières canadiennes, intitulé Vers une plus grande
compétitivité dans le secteur financier. Le Comité a
présenté quelques recommandations sur la protection du
consommateur et la stabilité des institutions financières, dont
l’assurance-dépôts et les opérations
d’initié avec un conglomérat financier,
l’amélioration de la compétitivité et
l’augmentation du nombre de sources de crédit et d’options
des clients, et des considérations fédérales-provinciales.
Gary
O'Brien, directeur des
Comités du Sénat
Ontario
L’intersession
de neuf semaines entre les première et deuxième sessions a
été l’une des plus occupées de l’histoire des
comités. Huit des neuf comités permanents ont tenu des
réunions, ainsi que deux des quatre comités spéciaux.
Activité
des comités
Le
Comité permanent de l’administration de la justice,
présidé par Andrew Brandt, a poursuivi ses audiences sur le
projet de loi 7, qui vise
à modifier certaines lois de l’Ontario afin de les rendre
conformes à l’article 15 de la Charte canadienne des droits et libertés. Il
a entendu de nombreux témoins au sujet de la proposition d’abroger
le paragraphe 19(2) du Code des droits de la personne. Selon cette
proposition, la ségrégation fondée sur le sexe serait
abolie dans le sport. Le Comité a également reçu des
mémoires sur un autre article du Code, qui autorise
l’existence d’appartements pour adultes seulement. On
s’inquiétait également des droits restreints des personnes
ayant une maladie mentale et de la discrimination fondée sur
l’orientation sexuelle.
Le
Comité permanent des affaires gouvernementales, présidé
par George McCague, a étudié le renvoi, à la suite
d’une pétition signée par 20 membres, du rapport
annuel de l’Institut d’études pédagogiques de
l’Ontario. Les travaux du Comité découlaient de
l’annonce, dans le budget de 1985 du trésorier, Robert Nixon, du
transfert de l’Institut à l’Université de Toronto
pour éliminer les chevauchements dans le secteur public.
Le
Comité a également examiné le projet de loi 75, Loi
modifiant la loi sur l’éducation, lequel prévoit la
gestion de l’enseignement en français dans les régions
où l’anglais est la langue de la majorité, et la gestion de
l’enseignement en anglais dans les régions où le français
domine.
Le
Comité permanent des services aux députés,
présidé par Bud Gregory, a étudié les allocations
octroyées aux bureaux de circonscription et les dispositions sur les
voyages par avion à l’intérieur des comtés des
députés. Il a également examiné un dossier
spécial de la Chambre sur la prestation de services
d’interprétation simultanée à cette dernière
et à ses comités.
En
février et en avril, les membres du Comité permanent de
l’ombudsman se sont réunis durant plusieurs semaines. Sous la
présidence de Ron McNeil, ils ont étudié les dispositions
financières et administratives du Bureau de l’ombudsman. En avril,
le Comité a déposé ses 13e et 14e
rapports auprès du greffier. Le 13e traitait principalement
de son examen du 12e Rapport de l’ombudsman : à
cet égard, le Comité était d’avis qu’il lui
revenait, plutôt qu’au Comité permanent des questions de
procédure (maintenant Comité permanent de
l’Assemblée législative), en vertu de la Loi sur l’accès à l’information et la protection de la
vie privée, d’examiner les dispositions sur la protection de
la vie privée que renferment les diverses lois de la province et, dans
les trois années suivant l’entrée en vigueur de la Loi, d’entreprendre son examen complet.
Le
Comité permanent des questions de procédure et des organismes,
conseils et commissions, présidé par Michael Breaugh, a
continué à tenir des audiences publiques sur les nominations dans
le secteur public. À Atlanta, en Géorgie, il a rencontré
des représentants des centres de lutte contre les maladies afin de discuter
avec eux de la législation sur la liberté d’accès
à l’information et la protection de la vie privée et de son
effet sur la recherche et les dossiers médicaux. À Austin, au
Texas, le Comité a également rencontré des
représentants de l’État et de l’Assemblée
législative du Texas afin d’aborder avec eux le processus de
confirmation des nominations par le Sénat et la législation sur
l’accès à l’information. À Austin, le
Comité a assisté aux réunions de l’Assembly on the Legislature
organisées par la National Conference of State Legislatures. À son
retour à Toronto, il a entrepris de tenir des audiences publiques sur le
projet de loi 34, visant la loi sur l’accès à
l’information et la protection de la vie privée. Celles-ci
devraient se poursuivre pendant une bonne partie de juin.
Le
Comité permanent des comptes publics, présidé par
Michael Harris, a adopté une motion demandant au premier ministre
de nommer un tiers impartial chargé d’évaluer les quatre
soumissions présentées pour la construction du stade couvert. Le
Comité a également continué à examiner certaines
parties du rapport annuel du vérificateur provincial.
En
décembre 1985, à la suite d’une pétition
signée par 20 membres. le rapport annuel du ministère des
Transports et des Communications a été renvoyé au
Comité des comptes publics, qui s’en est servi pour étudier
le projet de vente de l’Urban Transportation Development Corporation.
En
février, en mars et au cours d’une partie d’avril, le
Comité permanent du développement des ressources,
présidé par Floyd Laughren, a tenu des audiences publiques
sur le projet de loi 65, Loi modifiant la loi sur les relations de travail,
lequel prévoit le règlement par arbitrage des premières
conventions collectives lorsque les négociations collectives n’ont
pas abouti. Le Comité a amendé le projet de loi et l’a
renvoyé à la Chambre, qui doit maintenant l’examiner en
troisième lecture.
Le
Comité permanent des affaires sociales, présidé par
Richard Johnston, a continué d’être le plus occupé
des comités, traitant pendant l’intersession trois projets de loi
controversés. Dès le début de l’intersession, il a
tenu des audiences publiques sur les projets de loi 54 et 55, lesquels
réglementent les montants qui peuvent être imputés pour des
médicaments sur ordonnance. En mars, après que les parties ont
fait part de leurs propositions d’amendement, cinq grands groupes ont
été autorisés à présenter leurs conclusions
finales, dans lesquelles ils se disaient préoccupés par ces
projets de loi. Leur étude article par article a commencé
à la mi-avril et s’est terminée peu après le
début de la deuxième session. Les projets de loi ont
été renvoyés à la Chambre avec amendements, puis au Comité plénier pour plus ample examen.
En
mars et en avril, le Comité a tenu des audiences publiques sur le projet
de loi 94, lequel réglemente les montants que l’on peut imputer
pour rendre des services assurés par le Régime
d’assurance-santé de l’Ontario. Au cours de ces audiences,
il a entendu plus de 140 organisations et personnes.
Les
membres du Comité spécial des affaires économiques,
présidé par David Cooke (Kitchener), se sont réunis
brièvement afin de poursuivre l’examen du libre-échange
avec les États-Unis et de ses répercussions sur l’Ontario.
Ils devraient diffuser leur rapport final au début de juillet.
Les
membres du Comité spécial sur l’énergie se sont
réunis en mars et en avril afin d’entendre des témoins
représentant des groupes ou des sociétés tels que Ontario
Hydro, le Natural Resources Defence Council, Synergic Resources Corporation,
Lawrence Berkeley Laboratory, Consumers Gas, l’Association
nucléaire canadienne, la Commission de l’énergie de
l’Ontario et l’Ontario Natural Gas Association. Le Comité,
présidé par Philip Andrewes, est en train d’examiner
l’offre et la demande d’électricité en Ontario et
présentera son rapport final à la Chambre à la fin de mai.
Deuxième
session
Le 22
avril, dans le premier discours du Trône rédigé par un
gouvernement libéral en 43 ans, le lieutenant-gouverneur, Lincoln
Alexander, a déclaré que le gouvernement se concentrerait sur les
principales difficultés que doit affronter l’Ontario afin de
donner son plein potentiel et de s’assurer une place comme
société de calibre mondial au XXIe siècle.
Pour
atteindre cet objectif, le gouvernement entend créer le Conseil du
premier ministre, présidé par le premier ministre même,
David Peterson, auquel siégeront plusieurs ministres, dirigeants
d’entreprise, dirigeants syndicaux et directeurs
d’établissements d’enseignement postsecondaire. Le Conseil
constituera un fonds de technologies spéciales, d’une valeur
d’un milliard de dollars étalés sur dix ans, visant
à appuyer, à compléter et à encourager la recherche
en sciences et technologies dans le secteur privé et les
établissements postsecondaires. Une de ses premières tâches
consistera à fonder des chaires en sciences et en entreprenariat dans
les universités ontariennes. Il établira également un
centre de technologie de faire mieux connaître et comprendre ce domaine
au public et d’aider le secteur à développer des produits.
Dans
le discours du Trône, on annonçait également des mesures
d’encouragement visant à stimuler la création de
régimes d’actionnariat des employés; une grande mission du
gouvernement, dirigée par le premier ministre, dans les pays
côtiers du Pacifique; la nomination d’un agent
général à Tokyo; l’établissement d’un
bureau commercial à Séoul, l’ouverture d’un centre de
la science, de la technologie et de la culture en Chine et des programmes
d’échange d’étudiants diplômés avec
leurs homologues des pays côtiers du Pacifique. Le gouvernement entend
également améliorer les programmes de soutien financier et
d’aide à la mise en marché des agriculteurs ontariens,
donner la priorité à une stratégie touristique
conçue précisément pour les besoins du Nord et de
l’Est de l’Ontario, accroître le financement de TV-Ontario
afin de lui permettre d’augmenter sa programmation éducative,
particulièrement en sciences, ouvrir une école secondaire
spécialisée en sciences et technologies dans le Nord de
l’Ontario, et offrir des programmes d’appui à la formation
et à l’amélioration des compétences.
On a
également annoncé des projets en santé, ainsi que
l’octroi de plus de ressources pour le traitement du cancer et les soins
aux personnes qui en sont atteintes, une plus grande importance accordée
aux programmes permettant aux personnes âgées de vivre en
autonomie chez elles et dans leur communauté, de manière à
réduire la demande des maisons de repos et des lits
d’hôpitaux, la création d’unités
régionales de gériatrie dans certains hôpitaux
communautaires, l’établissement d’un département
multidisciplinaire de gériatrie dans une université de la
province, le soutien de l’organisation de loisirs et
d’activités récréatives pour les personnes âgées
et l’examen du système d’aide sociale de l’Ontario.
Le
gouvernement s’est engagé à améliorer la
législation en matière de dépenses électorales,
à ouvrir le processus budgétaire en demandant à un
comité de l’Assemblée législative d’examiner
la conjoncture financière et économique de la province et
d’en faire rapport dans le cadre du processus budgétaire de 1987,
à élargir les programmes d’aide aux victimes d’actes
criminels et de violence physique, et à moderniser les lois sur la
protection du consommateur.
En
réponse au discours du Trône, le chef de l’opposition, Larry
Grossman, a déclaré que le programme du gouvernement avait si peu
de substance et que son orientation était si peu nouvelle que, un an
après les élections, le public était en droit de se
demander ce que défendait la nouvelle administration. M. Grossman a
ajouté que le discours du Trône ne présentait aucune
approche ou idée nouvelle et que, au lieu de faire des promesses fermes
et de donner des détails, il était truffé de mots à
la mode tels que « travailleur du savoir », « de classe
mondiale » et « excellence ».
Après
avoir étudié bon nombre des projets et programmes du discours du
Trône, M. Grossman les a qualifiés d’« assemblage
factice d’anciens programmes mis sur pied par l’ex-gouvernement
progressiste-conservateur (le Conseil de leadership et de développement industriels,
Entreprise Ontario, AgriNord, Rompre le silence, etc.) et de propositions de
candidats à la direction du Parti. Le chef de l’opposition a
ajouté que le gouvernement ne regardait pas la réalité en
face, ne tentait pas de régler les problèmes les plus graves de
la province (la crise continue du chômage, la nécessité de
construire d’urgence des logements à prix abordable, la
préservation des secteurs de la santé, des services sociaux et de
l’éducation, le soutien des hôpitaux, des garderies, des services
aux personnes âgées et des établissements postsecondaires
et les problèmes des agriculteurs) et ne disposait pas de l’esprit
d’initiative, du leadership et des politiques nécessaires pour le
faire. C’est pourquoi il a ensuite proposé de modifier la motion
en faveur de l’Adresse en réponse du discours du Trône afin
que la Chambre déclare qu’elle ne fait pas confiance au
gouvernement.
Le
chef du Nouveau Parti démocratique, Bob Rae, a déclaré
qu’il était important que les membres s’en tiennent à
ce qui figurera au programme législatif du printemps.
D’après lui, ce programme traitera des projets de loi issus de
l’accord négocié entre les partis libéral et
néo-démocrate en mai 1985. M. Rae trouvait très étrange que le discours du Trône, dont la première partie traitait
de l’économie et de sa conjoncture d’après le
gouvernement, ne mentionne pas ni n’expose la question du
libre-échange. Il a ajouté que la simple recherche de la
compétitivité internationale ne réglerait pas les
problèmes de la province, et qu’une économie productive
découlerait d’une économie axée tant sur
l’équité que sur l’efficacité.
M. Rae
demandait des projets de loi sur les premiers contrats, la parité
salariale pour des fonctions équivalentes dans les secteurs privé
et public, la réforme des pensions et de la Commission des accidents du travail, la reconnaissance réelle des besoins des
programmes de garderie, l’action positive, non seulement pour les femmes,
mais également pour les minorités et les personnes
handicapées, et la réforme de l’assurance.
En
outre, selon M. Rae, un autre programme devait être étudié.
« Plutôt que d’une technocratie usée et assez sotte,
nous avons besoin d’un populisme ferme, de la part d’un
gouvernement qui comprend les difficultés que vit sa population, ce qu’elle
désire réellement, ce à quoi elle aspire et ce
qu’elle attend de lui. » M. Rae a ajouté que son parti
attendait avec impatience le jour où le gouvernement serait prêt
à faire montre de fermeté et à défendre la
population plutôt que de se contenter de défendre un ordre
corporatif et économique qui a perdu le sens moral et qui ne sait plus
trop ce qu’il veut accomplir.
Nouveau
Règlement
Le 28
avril, le Chambre a modifié son Règlement, après cinq
années de travail, plusieurs rapports du Comité permanent des
questions de procédure et des organismes, conseils et commissions et
plusieurs mois de négociations entre les leaders à la Chambre et les whips des trois partis. Le nouveau Règlement sera en vigueur du 29
avril au 18 décembre 1986, à moins que la Chambre ne le prolonge ou ne le rende permanent. Selon le Règlement, les
séances ont lieu de 14 h à 18 h 30 les lundis, mardis, mercredis
et jeudis, une séance étant réservée aux
initiatives parlementaires les jeudis de 10 h à 12 h. La Chambre ne siégera pas le vendredi. Ce nouvel horaire prévoit le même
nombre d’heures que l’ancien, élimine les séances en
soirée et permet aux députés de passer plus de temps dans
leur comté. Le timbre du quorum retentit durant cinq minutes au lieu de
quatre et s’interrompt s’il y a quorum avant l’expiration du
délai.
On a
également ajouté dix minutes au début des affaires
courantes pour les « déclarations des députés
». Les déclarations des députés qui ne sont pas
chefs de parti ou ministres ne doivent pas dépasser 90 secondes. Les
députés ont la parole à tour de rôle à
commencer par ceux de l’opposition officielle, suivis des membres du
Nouveau Parti démocratique, puis de ceux du parti au pouvoir. Le temps
maximum alloué pour les déclarations ministérielles est de
20 minutes, après quoi un ou plusieurs représentants de chacun
des partis de l’opposition reconnus peuvent émettre leurs
commentaires, pour une durée maximum de cinq minutes par parti.
À
la demande d’un comité, le gouvernement devra présenter
dans les 120 jours une réponse globale à son rapport. En
principe, les rapports législatifs annuels sont toujours renvoyés
au comité permanent pertinent. On a modifié les dispositions sur
les débats d’urgence afin de dispenser le Président
d’avoir à décider si une question est d’intérêt
public et doit être examinée d’urgence. Il revient
maintenant à la Chambre de prendre cette décision. On
n’exige plus l’appui des motions, sauf dans le cas de la nomination
du Président, de l’Adresse en réponse au discours du
Trône et de la motion portant approbation de la politique
budgétaire. On a modifié les règles sur les projets de loi
d’intérêt privé afin de clarifier certaines
procédures et de demander le dépôt de renseignements
généraux avant la première lecture. Lorsqu’un projet
de loi d’intérêt privé vise à modifier un
article d’une loi d’intérêt privé ou
qu’il entraîne une telle modification, l’article doit
être adopté de nouveau dans son intégrité. On a
prévu une période de questions et de commentaires de dix minutes
pour le suivi de certains sujets de débat.
On a
également adopté quelques règles concernant les
comités de la Chambre, dans la plupart des cas pour codifier des
procédures suivies par les comités depuis déjà un
certain temps. Le mandat de chaque comité permanent fait aussi maintenant
partie du nouveau Règlement. On a créé un nouveau
comité sur les organismes gouvernementaux chargé d’examiner
le fonctionnement de tous les organismes, conseils et commissions du
gouvernement de l’Ontario. Par le passé, ce secteur de
responsabilité incombait au Comité permanent des questions de
procédure et des organismes, conseils et commissions, lequel a
été aboli, de même que le Comité des services aux
députés. On a également mis sur pied un nouveau
comité, le Comité permanent de l’Assemblée
législative. Celui-ci est chargé d’examiner les
règles, les procédures, l’administration, les services et
les installations de la Chambre ainsi que le système de retransmission
télévisée. Un autre nouveau comité, le
Comité permanent des finances et des affaires économiques, est
habilité à étudier les politiques budgétaires et
économiques de la province. On s’attend à ce qu’il
tienne des audiences prébudgétaires cet automne.
Smirle
Forsyth, greffier adjoint
de l’Assemblée législative de l’Ontario
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